Foot: Rudi Garcia au chevet des Diables rouges

Plongée en pleine crise, la Belgique a jeté son dévolu sur Rudi Garcia pour tenter de redresser rapidement la situation et redorer le blason des Diables rouges, avec pour première mission de les qualifier pour la Coupe du monde de 2026, avec le retour espéré de Thibaut Courtois dans les buts.Le Français de 60 ans remplace Domenico Tedesco dont le limogeage avait été annoncé la semaine dernière, le technicien ayant été fortement fragilisé par l’élimination en huitièmes de finale du dernier Euro et une piteuse campagne en Ligue des nations.”Certes la Belgique a perdu des joueurs importants mais il reste un potentiel énorme pour replacer l’équipe parmi les meilleures de la planète”, a dit Garcia lors de sa première conférence de presse de sélectionneur à Tubize, au sud de Bruxelles, où la Fédération belge (RBFA) a son centre d’entraînement.Le nouveau sélectionneur de la Belgique, qui a débuté sa carrière d’entraîneur à Saint-Etienne en 2001, était libre de tout engagement depuis quatorze mois et la fin de sa courte collaboration (cinq mois) avec Naples. Ces derniers jours, il faisait partie des noms les plus cités pour succéder à Tedesco, avec son compatriote Thierry Henry (ancien entraîneur-adjoint des Diables rouges), du Néerlandais Mark van Bommel et de l’Espagnol Julen Lopetegui, ex-sélectionneur de la Roja.Son premier fait d’armes fut un doublé Coupe-championnat de France avec Lille en 2011, lorsqu’un certain Eden Hazard était le joyau d’une équipe articulée en 4-3-3.Il s’est ensuite lié à l’AS Rome où il était très apprécié par les supporters à la faveur d’excellents résultats durant ses deux premières saisons (deux fois deuxième de Serie A), avant que la situation ne se dégrade durant sa troisième année.- Probable retour de Courtois -Huit mois après son licenciement à Rome, il prend la tête de l’Olympique de Marseille, qualifiant le club français pour la Ligue Europa, dont il a atteint la finale la saison suivante (défaite 3-0 contre l’Atlético Madrid).Après trois exercices au Vélodrome, c’est avec Lyon qu’il a brillé, notamment en atteignant les demi-finales de la Ligue des champions 2020 dans un format modifié pour cause de pandémie de Covid. L’OL élimine au passage la Juventus Turin et Manchester City mais trébuche sur le Bayern Munich aux portes de la finale.La suite a été moins glorieuse avec des passages éclairs en Arabie saoudite – où il a dirigé Cristiano Ronaldo à Al-Nassr – avant une courte expérience de cinq mois à Naples.A Bruxelles, Garcia sera confronté à plusieurs chantiers ouverts depuis la retraite de certains cadres de la génération dorée, troisième du Mondial-2018 (Hazard, Kompany, Fellaini). De ces piliers ne restent plus que Kevin De Bruyne (33 ans) et Romelu Lukaku (31 ans). Et sans doute Thibaut Courtois.Brouillé avec Tedesco, le gardien du Real Madrid, considéré comme l’un des meilleurs à son poste, a renoncé à l’équipe nationale en juin 2023, vexé de ne pas avoir été désigné capitaine lors de sa 100e sélection, face à l’Autriche.L’arrivée d’un nouveau sélectionneur pourrait changer la donne. “On compte sur Thibaut que je considère comme le meilleur gardien du monde. Les premiers éléments que je reçois sont positifs”, a dit Garcia. L’autre chantier de Garcia sera de redonner aux Diables rouges une stabilité défensive, les joueurs actuels (Theate, Debast, Faes,…) n’ayant pas le même pédigrée que le quatuor Alderweireld-Kompany-Vertonghen-Vermaelen qui avait brillé en 2018.Car sur le plan offensif, le réservoir est fourni et talentueux avec les Jeremy Doku, Kevin De Bruyne, Charles De Ketelaere, Johan Bakayoko, Lois Openda et bien sûr Lukaku, meilleur buteur de l’histoire de la sélection (85 buts en 120 apparitions).Ne reste plus qu’à redonner des couleurs à des Diables dont le prochain match est programmé le 20 mars face à l’Ukraine en barrages de la Ligue des nations, avant le début des qualifications du Mondial-2026 en juin.

Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère, condamné à un an de prison avec sursis

Une “action militante” ayant dépassé l'”admissible”: Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère en Martinique, a été condamné vendredi à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour des “actes d’intimidation” envers le préfet du territoire.Le tribunal a également condamné M. Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à 500 euros d’amende. Le militant, en détention provisoire et qui a suivi l’énoncé de la peine depuis le centre pénitentiaire de Ducos, doit rentrer à 13H00 (18H00 à Paris) chez lui, selon son avocate Mélanie Luce.Il était reproché à Rodrigue Petitot, surnommé “le R”, de s’être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre, en marge d’une visite ministérielle, et de s’en être pris verbalement au représentant de l’Etat, Jean-Christophe Bouvier.Ces faits intervenaient dans un contexte de mobilisation contre la cherté de la vie en Martinique, où les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l’Hexagone. Le tribunal “tient compte de ce qu’une partie des faits s’inscrit dans le cadre d’une action militante, mais ne sauraient pour autant être banalisés car s’ils sont d’une gravité modérée, ils sont susceptibles de donner l’idée que l’intrusion dans le domicile privé (du préfet) constitue un mode de revendication acceptable”.”Lorsque l’action militante prétend constituer une pression sociale mais devient en réalité une méthode d’intimidation (…), elle excède ce qui est admissible au titre de la liberté d’expression”, ajoute la cour.Si l’examen des caméras de vidéosurveillance à l’audience avait pu montrer que les barrières de sécurité étaient levées, la cour a considéré que Rodrigue Petitot avait “contourné à plusieurs reprises la barrière physique constituée par les policiers en uniforme”, en n’obtempérant pas aux injonctions de quitter les lieux”.Rodrigue Petitot s’était ensuite approché à quelques centimètres du préfet, exigeant d’obtenir un rendez-vous avec le ministre des Outre-mer d’alors, François-Noël Buffet. Le tout dans une ambiance houleuse, filmée par d’autres militants qui diffusaient la scène en direct. – Autre condamnation -Le ministère public avait requis une peine de quinze mois de prison ferme, assortie d’un sursis probatoire de deux ans et d’un maintien en détention contre Rodrigue Petitot. Trois autres militants mis en cause dans l’incident seront jugés le 31 mars.En décembre, Rodrigue Petitot avait déjà été condamné à 10 mois de prison ferme aménageable pour s’être rendu coupable d’intimidation envers les maires de l’île, leur réclamant dans une vidéo diffusée en direct sur TikTok de fermer leurs mairies sous peine d’être “attaqués” par ses partisans.”On va vous attaquer. On va faire un grand nettoyage, de l’extérieur comme de l’intérieur”, avait déclaré le militant, apprécié de ses partisans pour sa faconde autant qu’il est critiqué pour ses méthodes et les émeutes urbaines qui ont accompagné la mobilisation anti-vie chère, notamment dans son fief du quartier populaire de Sainte-Thérèse.Les deux jours d’audience marathon au tribunal correctionnel de Fort-de-France, mardi et mercredi, ont été suivis par de nombreux soutiens de Rodrigue Petitot qui s’étaient massés devant les grilles du tribunal. Encore nombreux, ceux-ci ont accueilli comme une demi-victoire la décision du tribunal vendredi.Encore inconnu l’été dernier, Rodrigue Petitot s’est fait connaître par ses diatribes sur TikTok après la création du RPPRAC et par les blocages de supermarchés pour dénoncer les prix de l’alimentaire, même si les manifestations organisées par le mouvement n’ont pas rassemblé les foules.Des négociations découlant de la mobilisation et regroupant militants, distributeurs, élus locaux et l’Etat, ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d’environ 6.000 produits alimentaires à la mise en oeuvre toutefois encore aléatoire.

Un policier sera jugé par la cour criminelle pour avoir éborgné Jérôme Rodrigues, figure des “gilets jaunes”

Le lancer de grenade de désencerclement n’était pas justifié: un policier sera jugé par la cour criminelle départementale pour avoir éborgné Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des “gilets jaunes”, lors d’une manifestation en janvier 2019 à Paris.Le policier, Brice C., âgé de 34 ans, sera jugé par la cour criminelle départementale de Paris pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, soit un crime passible de quinze ans de réclusion criminelle, ont ordonné vendredi deux juges d’instruction.”Brice C. a une position constante depuis le début du dossier, à savoir qu’il ripostait à des jets de projectiles que son groupe et lui recevaient. Il n’a jamais voulu viser qui que ce soit, il a simplement voulu mettre un terme à une agression qu’il subissait avec son groupe”, ont déclaré ses avocats à l’AFP, Mes Sébastien Journé et Gilles-William Goldnadel. “Nous sommes convaincus que nous arriverons à obtenir qu’il soit mis hors de cause”.Ils ont annoncé faire appel de l’ordonnance des juges d’instruction.Le renvoi de Brice C. devant une cour criminelle “est l’aboutissement du combat des victimes de violences policières pendant le mouvement des +gilets jaunes+”, a réagi auprès de l’AFP Me Arié Alimi, l’avocat de Jérôme Rodrigues, 45 ans, qui a définitivement perdu l’usage de son oeil droit.Ce dernier a été selon Me Alimi “la victime expiatoire de la toute-puissance de la violence d’Etat et de la brutalisation du maintien de l’ordre” et “a été moqué, comme tous ceux qui ont perdu un Å“il, par les forces de l’ordre et les syndicats de police”.”Derrière le policier (…), c’est la police nationale, la préfecture de police de Paris et la politique d’Emmanuel Macron pendant le mouvement des +gilets jaunes+ qui seront jugées”, a ajouté Me Alimi.Le 26 janvier 2019, le policier, membre d’une compagnie d’intervention (CSI), agissait dans le cadre d’une manifestation tendue des “gilets jaunes”, place de la Bastille. De nombreux jets de projectiles de manifestants sur les forces de l’ordre avaient nécessité l’usage d’un engin lanceur d’eau et de grenades lacrymogènes, rappellent les deux magistrats.C’est dans ce contexte que Jérôme Rodrigues avait été blessé à l’Å“il.Les juges d’instruction considèrent que les témoignages et vidéos analysées ont permis d’établir que “le groupe au sein duquel évoluait Jérôme Rodrigues n’était pas violent” donc ne constituait pas “un attroupement violent (…) susceptible de permettre l’usage de la force publique”.- Arme dangereuse -“La doctrine d’emploi de cette arme, dont le caractère dangereux était largement établi et connu, était assez claire et stricte: elle ne pouvait être utilisée que dans des circonstances d’encerclement et de prise à partie par un groupe hostile précis, ce qui n’est pas le cas”, insistent les magistrats, qui écartent donc la légitime défense.Pour eux, “aucun des éléments de ce contexte tendu contemporain du lancer de (grenade) n’a pu justifier ce dernier”.En revanche, les juges d’instruction ont ordonné un non-lieu en faveur d’un second policier, soupçonné d’avoir blessé à la jambe Michaël, un ami de Jérôme Rodrigues, par un tir de lanceur de balles de défense (LBD).Une expertise criminalistique a conclu que la trajectoire du tir effectué par le policier n’était pas dirigée vers Michaël et n’avait donc pas pu l’atteindre. “Les images étudiées ne permettent pas d’expliquer quand ni comment” il a été blessé à la jambe, constatent les juges.Les deux fonctionnaires de police avaient été mis en examen en janvier 2021 pour avoir blessé les deux hommes.Lors de cette journée de manifestation à Paris, 18 manifestants avaient été blessés dont un en urgence absolue – Jérôme Rodrigues – un policier et six CRS légèrement blessés, six établissements bancaires et cinq commerces dégradés. Il y avait eu 64 personnes placées en garde à vue, selon l’ordonnance.Ce procès criminel, s’il a lieu, sera parmi les premiers concernant les violences commises par des policiers lors des manifestations des “gilets jaunes” qui ont débuté à l’automne 2018.Un autre policier, Fabrice T., sera également jugé par la cour criminelle départementale de Paris pour avoir éborgné avec une grenade lacrymogène Manuel Coisne, en novembre 2019.Vingt-trois éborgnés avaient été recensés par l’AFP lors du mouvement des “gilets jaunes” à l’hiver 2018-2019.

Indonésie: le bilan du glissement de terrain grimpe à 25 morts

Le bilan du glissement de terrain, provoqué lundi par d’intenses précipitations sur l’île principale de Java en Indonésie, a grimpé à 25 morts, les secouristes ayant annoncé vendredi avoir retrouvé les corps de trois autres victimes. D’intenses précipitations dans une zone montagneuse à proximité de la ville de Pekalongan, dans le centre de Java, ont provoqué ce glissement de terrain qui a fait s’effondrer des ponts et enseveli logements et véhicules.”Le nombre de victimes retrouvées mortes est de 25″ et deux d’entre elles “n’ont toujours pas été identifiées”, a déclaré à l’AFP Budiono, chef de l’agence de recherche et de sauvetage de la ville voisine de Semarang. Comme de nombreux Indonésiens, il ne porte qu’un nom.Si ces deux victimes font partie des personnes signalées comme disparues, il ne restera plus qu’un disparu à retrouver, a-t-il ajouté.En raison du mauvais temps, les opérations de recherche ont été suspendues vendredi après-midi.Elles devraient reprendre samedi, selon Budiono, et se focaliser autour d’un café où des victimes auraient été ensevelies alors qu’elles cherchaient à s’abriter des pluies diluviennes.Au moins 13 personnes ont également été blessées dans ce glissement de terrain, selon l’agence nationale de recherche et de sauvetage Basarnas.Des glissements de terrain se produisent régulièrement en Indonésie pendant la saison des pluies, entre novembre et avril mais également depuis un certain temps en dehors de la saison humide. Le phénomène a été aggravé dans certaines régions par la déforestation.Le changement climatique a également entraîné une intensification des tempêtes, avec des pluies plus fortes, des crues soudaines et des vents plus violents dans le vaste archipel.En mai, au moins 67 personnes sont mortes à la suite de pluies diluviennes et de coulées de lave froide provenant de l’éruption du mont Marapi, dans l’ouest de Sumatra.

UN says more staff detained by Huthi rebels in Yemen

Yemen’s Huthi rebels have detained another group of UN personnel, a United Nations statement said on Friday, after 13 staff were held last June.The UN called for the “immediate and unconditional” release of its staff held in Yemen, which is suffering one of the world’s worst humanitarian crises.”Yesterday, the de facto authorities in Sanaa detained additional UN personnel working in areas under their control,” the office of the resident United Nations coordinator for Yemen said.It did not say how many were held in the latest swoop by the Iran-backed Huthis, who have detained dozens of staff from UN and other humanitarian organisations, most since the middle of last year. Reeling from a decade of war, Yemen is mired in a humanitarian catastrophe with more than 18 million people needing assistance and protection, according to the United Nations.The UN has now suspended “all official movements into and within” areas held by Huthis, the statement said.”UN officials in Yemen are actively engaging with senior representatives of the de facto authorities, demanding the immediate and unconditional release of all detained UN personnel and partners,” the statement added.The detentions come after United States President Donald Trump ordered the Huthis placed back on the US list of foreign terrorist organisations.Re-listing the Huthis will trigger a review of UN agencies and other NGOs working in Yemen that receive US funding, according to the executive order signed on Wednesday.- ‘Pressure Trump’ -Mohammed al-Basha of the Basha Report, a US-based risk advisory, called the latest detentions “an expected reaction” to the “terrorist” designation.”They assume that by detaining UN staff they’re going to be able to pressure the international community to pressure the Trump administration.”No immediate comment was available from the Huthis, who seized the capital Sanaa in 2014 and rule large parts of the impoverished country.The rebels, saying they are acting in solidarity with the Palestinians, have been attacking the Red Sea shipping route and firing on Israel since the outbreak of the Gaza war, prompting reprisal strikes from US, Israeli and British forces.With a Gaza ceasefire starting last Sunday, the Huthis have made conciliatory moves including releasing the 25-strong international crew of the Galaxy Leader, a cargo ship they seized in the Red Sea in November 2023.The rebels have also promised to tone down the Red Sea attacks and have said they would stop targeting Israel if it sticks to the ceasefire.The Huthis have been at war with a Saudi-led coalition since 2015, although hostilities have fallen sharply since a UN-brokered ceasefire in 2022.Since the start of the war, the Huthis have kidnapped, arbitrarily detained and tortured hundreds of civilians, including UN and NGO workers, according to rights groups.In June, the rebels detained 13 UN personnel, including six employees of the Human Rights Office, and more than 50 NGO staff plus an embassy staff member.They claimed they had arrested “an American-Israeli spy network” operating under the cover of humanitarian organisations — allegations emphatically rejected by the UN Human Rights Office.Two other UN human rights staff had already been detained since November 2021 and August 2023 respectively.In early August, the Huthis stormed the UNHCR office, forced staff to hand over the keys, and seized documents and property, before returning it later that month.

Davos, étape incontournable de l’offensive de charme mondiale de l’Arabie saoudite

Deux imposants immeubles baptisés “Saudi House” et “Saudi at Davos” trônent parmi les meilleurs emplacements de la très chic et chère “Promenade” à Davos, l’avenue menant au centre des congrès de la ville, illustrant la présence grandissante du royaume dans les grands rendez-vous internationaux.Pour l’édition 2025 de la réunion annuelle en Suisse du Forum économique mondial (WEF), 57 Saoudiens ont fait le pèlerinage, dont neuf ministres, soit la délégation officielle la plus étoffée, selon le programme officiel.L’un des deux immeubles occupés par les Saoudiens, “Saudi at Davos”, dans lequel les ministres reçoivent leurs invités et les journalistes, surplombe l’entrée du centre des congrès, épicentre des événements de la semaine dans cette station de ski huppée des Alpes suisses.Il est mitoyen de l’immeuble occupé par le géant américain Microsoft, et rempli de cadeaux souvenirs pour les visiteurs, des dattes saoudiennes et des parapluies.- Davos du désert -Un responsable politique européen le reconnait: “qu’elles soient formelles ou dans les grands rendez-vous internationaux comme Davos, les délégations (saoudiennes) sont fortes, elles paraissent même volumineuses à nos standards”.L’inflation de participants remonte à l’émergence du plan Vision 2030 en 2016, confirme à l’AFP un responsable saoudien. Ce plan est la pierre angulaire du programme de modernisation du prince héritier Mohammed Ben Salmane.”Nous sommes un acteur clé de l’économie mondiale. Et nous devons boxer dans notre catégorie”, relève le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan, interrogé par l’AFP à Davos.Dans les grands rendez-vous internationaux, à l’instar du G20 que Ryad a présidé en 2020 ou des réunions du Fonds monétaire international (FMI), de plus en plus d’hommes en foulard rouge et blanc, typique de l’habit saoudien, se mêlent aux traditionnels “costumes-cravates” de rigueur.Dernier symbole en date de l’offensive saoudienne: le royaume a annoncé vendredi un partenariat avec le WEF pour organiser “régulièrement” et à partir de 2026 un forum, qui viendra s’ajouter au “Davos du désert” que tient déjà l’Arabie saoudite et a attiré en octobre le patron de TikTok et les dirigeants de Citigroup et Goldman Sachs.- Soft power -L’offensive passe aussi par le “soft power”: Ryad a acheté le club de Premier League anglaise Newcastle, organise des événements internationaux de Formule 1, de golf, et de tennis, puisant dans les larges poches de son fonds souverain PIF, financé essentiellement par son pétrole. L’Arabie saoudite organise aussi le Mondial de football 2034.”Il s’agit de visibilité, de leadership”, relève auprès de l’AFP Karen Young, spécialiste en politique économique du Golfe au Middle East Institute (MEI) à Washington. Pour elle,  “tous ces efforts sont destinés à deux audiences”, la population saoudienne, en particulier la jeunesse dans un pays où près des deux tiers de la population a moins de 30 ans, et “la scène internationale” où le Royaume fait tout pour accroître sa visibilité.Les Saoudiens “ont une diplomatie qui est très ancrée comme une valeur dans leurs intérêts économiques”, affirme aussi le responsable politique cité plus haut.”Pour nous, investir dans le sport, le divertissement et la culture pour attirer des investisseurs est en fait un excellent pari”, assume le ministre saoudien des Finances.D’après les chiffres du fond souverain saoudien, la contribution du secteur sportif au PIB national a représenté 6,9 milliards de dollars en 2024, contre 2,4 milliards en 2016. Car le point cardinal de cette ouverture du pays réside dans le développement de l’économie non pétrolière, cheval de bataille du deuxième producteur mondial d’hydrocarbures, au travers notamment de l’émergence du tourisme et en attirant les investisseurs étrangers.Toutes ces ambitions et l’accueil positif de la communauté international mettent au second plan la question des droits de l’homme dans un pays critiqué en 2018 pour l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, et aujourd’hui pour les décès de travailleurs migrants sur ses chantiers de construction. “On ne peut pas nier que des choses ont changé dans les cinq, dix dernières années”, mais “c’est très insuffisant”, a cependant affirmé à Davos à l’AFP Luc Triangle, secrétaire général de la confédération internationale des syndicats. “La réalité quotidienne de millions de travailleurs migrants (…) n’est pas du tout acceptable.”

Ukraine: Poutine “prêt” à parler à Trump, dit le Kremlin mais renvoie la balle à Washington

Le président russe Vladimir Poutine est “prêt” à parler à Donald Trump, a indiqué vendredi le Kremlin au lendemain d’un appel du président américain à une rencontre immédiate, mais ni Moscou ni Washington n’ont avancé de réel calendrier pour cette discussion tant attendue.Moscou, Kiev et leurs alliés guettent la position qu’adoptera l’imprévisible locataire de la Maison Blanche sur le conflit ukrainien, auquel il a maintes fois clamé vouloir mettre fin sans jamais expliciter ses intentions.Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, discutée de longue date mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante.”Poutine est prêt. Nous attendons des signaux. Tout le monde est prêt”, a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov à des journalistes.”Il est difficile de lire dans le marc de café ici”, a dit M. Peskov, renvoyant la balle à la Maison Blanche.Il n’a donné aucune indication quant au calendrier ou la nature de ces signaux attendus, alors que le président Trump a lui affirmé jeudi être prêt à une rencontre immédiate avec Vladimir Poutine.”Je pense, d’après ce que j’entends, que Poutine veut me rencontrer, on se rencontrera dès que possible. Je le rencontrerais immédiatement”, a-t-il dit à des journalistes dans le bureau ovale.”Chaque jour où nous ne nous rencontrons pas, des soldats sont tués sur le champ de bataille”, a estimé Donald Trump, dénonçant “une guerre ridicule”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky “est prêt à négocier un accord, ils aimeraient arrêter”, a-t-il ajouté.Les positions de M. Trump sont difficiles à cerner. Son pays est le premier soutien militaire de l’Ukraine et il a critiqué plusieurs fois cette aide mais il a aussi menacé récemment Moscou de davantage de sanctions faute d’accord avec Kiev.L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a, ces derniers temps, évoqué cette possibilité à plusieurs reprises. Mais il l’assortit de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux.Le Kremlin, lui, demande la reddition de l’Ukraine, qu’elle renonce à rejoindre l’Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l’annexion. Conditions que Kiev juge inacceptables.- Pétrole et frappes -Jeudi, lors d’un discours au Forum économique mondial de Davos, Donald Trump avait appelé à atteindre la Russie au portefeuille en baissant les prix du pétrole.Si ceux-ci étaient plus bas “la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée”, avait-il estimé.Dmitri Peskov lui a répondu vendredi que le conflit en Ukraine “ne dépend pas des prix du pétrole”, mais “découle d’une menace pour la sécurité nationale russe”.Le Kremlin, qui a agité plusieurs fois la menace nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine, a par ailleurs exhorté vendredi les Etats-Unis à engager des négociations de désarmement nucléaire “au plus vite”.Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche se produit à l’heure où la Russie tient sans conteste l’avantage sur le front.Le ministère russe de la Défense, qui rend compte presque chaque jour de l’avancée de ses troupes, a annoncé vendredi la prise de Tymofiïvka, petit village de la région de Donetsk (est).A des centaines de kilomètres des combats, des frappes russes ont fait trois morts dans la région de Kiev, selon un nouveau bilan annoncé vendredi par les autorités ukrainiennes. Volodymyr Zelensky a dénoncé ce qu’il perçoit comme le laxisme de ses alliés vis-à-vis des livraisons vers la Russie de composants pour drones et missiles, qui se poursuivent malgré les sanctions occidentales.De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé vendredi avoir abattu au cours de la nuit 120 drones ukrainiens au-dessus de 12 de ses régions, dont Moscou, l’une des plus importantes attaques de ce type contre son territoire depuis le début du conflit.Des médias russes ont fait état de dommages dans plusieurs régions. L’armée ukrainienne a revendiqué une frappe de drone nocturne sur une raffinerie dans la région de Riazan au sud de Moscou, ainsi qu’une usine de microcomposants utilisés pour la production d’armes dans celle de Briansk au sud-ouest de la capitale russe. 

Ukraine: Poutine “prêt” à parler à Trump, dit le Kremlin mais renvoie la balle à Washington

Le président russe Vladimir Poutine est “prêt” à parler à Donald Trump, a indiqué vendredi le Kremlin au lendemain d’un appel du président américain à une rencontre immédiate, mais ni Moscou ni Washington n’ont avancé de réel calendrier pour cette discussion tant attendue.Moscou, Kiev et leurs alliés guettent la position qu’adoptera l’imprévisible locataire de la Maison Blanche sur le conflit ukrainien, auquel il a maintes fois clamé vouloir mettre fin sans jamais expliciter ses intentions.Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, discutée de longue date mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante.”Poutine est prêt. Nous attendons des signaux. Tout le monde est prêt”, a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov à des journalistes.”Il est difficile de lire dans le marc de café ici”, a dit M. Peskov, renvoyant la balle à la Maison Blanche.Il n’a donné aucune indication quant au calendrier ou la nature de ces signaux attendus, alors que le président Trump a lui affirmé jeudi être prêt à une rencontre immédiate avec Vladimir Poutine.”Je pense, d’après ce que j’entends, que Poutine veut me rencontrer, on se rencontrera dès que possible. Je le rencontrerais immédiatement”, a-t-il dit à des journalistes dans le bureau ovale.”Chaque jour où nous ne nous rencontrons pas, des soldats sont tués sur le champ de bataille”, a estimé Donald Trump, dénonçant “une guerre ridicule”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky “est prêt à négocier un accord, ils aimeraient arrêter”, a-t-il ajouté.Les positions de M. Trump sont difficiles à cerner. Son pays est le premier soutien militaire de l’Ukraine et il a critiqué plusieurs fois cette aide mais il a aussi menacé récemment Moscou de davantage de sanctions faute d’accord avec Kiev.L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a, ces derniers temps, évoqué cette possibilité à plusieurs reprises. Mais il l’assortit de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux.Le Kremlin, lui, demande la reddition de l’Ukraine, qu’elle renonce à rejoindre l’Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l’annexion. Conditions que Kiev juge inacceptables.- Pétrole et frappes -Jeudi, lors d’un discours au Forum économique mondial de Davos, Donald Trump avait appelé à atteindre la Russie au portefeuille en baissant les prix du pétrole.Si ceux-ci étaient plus bas “la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée”, avait-il estimé.Dmitri Peskov lui a répondu vendredi que le conflit en Ukraine “ne dépend pas des prix du pétrole”, mais “découle d’une menace pour la sécurité nationale russe”.Le Kremlin, qui a agité plusieurs fois la menace nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine, a par ailleurs exhorté vendredi les Etats-Unis à engager des négociations de désarmement nucléaire “au plus vite”.Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche se produit à l’heure où la Russie tient sans conteste l’avantage sur le front.Le ministère russe de la Défense, qui rend compte presque chaque jour de l’avancée de ses troupes, a annoncé vendredi la prise de Tymofiïvka, petit village de la région de Donetsk (est).A des centaines de kilomètres des combats, des frappes russes ont fait trois morts dans la région de Kiev, selon un nouveau bilan annoncé vendredi par les autorités ukrainiennes. Volodymyr Zelensky a dénoncé ce qu’il perçoit comme le laxisme de ses alliés vis-à-vis des livraisons vers la Russie de composants pour drones et missiles, qui se poursuivent malgré les sanctions occidentales.De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé vendredi avoir abattu au cours de la nuit 120 drones ukrainiens au-dessus de 12 de ses régions, dont Moscou, l’une des plus importantes attaques de ce type contre son territoire depuis le début du conflit.Des médias russes ont fait état de dommages dans plusieurs régions. L’armée ukrainienne a revendiqué une frappe de drone nocturne sur une raffinerie dans la région de Riazan au sud de Moscou, ainsi qu’une usine de microcomposants utilisés pour la production d’armes dans celle de Briansk au sud-ouest de la capitale russe.Â