Meurtres dans la Sarthe en 1994: première victoire pour Dany Leprince qui souhaite être innocenté

Dany Leprince, qui souhaite obtenir l’annulation de sa condamnation pour les meurtres de son frère, sa belle-soeur et deux de ses nièces en 1994, a obtenu une première victoire jeudi: sa requête est transmise à la Cour de révision.La commission d’instruction s’est appuyée sur deux séries de faits nouveaux ou inconnus pour motiver la recevabilité de cette requête en révision, déposée au printemps 2021, a indiqué le président lors d’une audience publique.Le dossier sera donc transmis au président de la Cour de révision. Après l’avoir examiné, dans un délai d’un an à un an et demi, s’il estime la demande fondée, il prononcera l’annulation de la condamnation et ordonnera un nouveau procès. Ou bien rejettera la requête.Dany Leprince, ému, les yeux humides, a enlacé ses proches à l’énoncé de la décision. “Le combat n’est pas terminé”, a-t-il dit devant la presse. “J’y ai toujours cru”, mais “il faut rester prudent”, a ajouté l’homme, âgé désormais de 67 ans, espérant “qu’on retrouve l’assassin de (sa) famille”.Le 4 septembre 1994, son frère Christian Leprince, sa femme et deux de leurs filles, Audrey, 7 ans, et Sandra, 10 ans, ont été retrouvés massacrés à l’arme blanche dans leur pavillon de Thorigné-sur-Dué (Sarthe). Solène, 2 ans, était la seule rescapée.Accusé par sa femme Martine Compain – dont il est depuis divorcé – et sa fille aînée Célia, il avait partiellement avoué, avant de se rétracter. Depuis, il clame son innocence. Celui qui fut surnommé “le boucher de la Sarthe” a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté en 1997 par la cour d’assises.- “Accusation difficilement crédible” -La commission d’instruction s’est appuyée sur les déclarations de Célia, qui, au regard d’une remise en situation réalisée en avril 2023, se sont révélées être incompatibles avec la topographie des lieux. Célia “a toujours affirmé avoir vu son père frapper Christian Leprince”, est-il écrit dans l’arrêt, consulté par l’AFP. Mais pour les enquêteurs, “il n’apparaît pas possible” pour Célia “d’avoir vu les faits décrits (…), rendant l’accusation formulée contre son père difficilement crédible”.”Ce témoignage s’effondre totalement”, a conclu l’avocat de Dany Leprince, Olivier Morice, soulignant que Célia était “un témoin à charge essentiel de l’accusation”.Les juges ont également pointé “la crédibilité totale” accordée à l’époque aux propos de Solène sur la culpabilité de son oncle, compte tenu de son très jeune âge, et souligné “les relations de confiance” entre un gendarme et la nourrice chez laquelle elle a vécu après le drame. “L’interprétation hasardeuse qui avait été faite du comportement de la toute petite Solène avait été en réalité démentie par le travail des experts psychiatres qui la suivaient alors”, a indiqué à l’AFP son avocate, Me Meriem Khelladi-Reinaerts, confiant le “soulagement” et l'”émotion” de cette dernière à l’annonce de la décision.Ces expertises, qui n’avaient pas été soumises à la cour d’assises en 1997, “ont enfin été considérées comme des faits nouveaux de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Dany Leprince”, a-t-elle ajouté.- “Nombreuses incohérences” -Solène, 32 ans aujourd’hui, a écrit en avril 2024 à la commission d’instruction avoir “de sérieux doutes quant à la culpabilité” de son oncle, “au regard des nombreuses incohérences” du dossier, et souhaiter “ardemment qu’un nouveau procès puisse avoir lieu pour rechercher la vérité”. Ces deux séries de faits étant suffisantes pour déclarer la requête de Dany Leprince recevable, les autres éléments présentés par la défense n’ont pas été examinés, a précisé le président.”Qu’est-ce qui va rester dans ce dossier ?”, a demandé Me Morice. “Les accusations de Martine Compain, celle qui est aujourd’hui visée par une demande” de mise en examen du parquet dans la procédure en cours au Mans.Dans cette information judiciaire ouverte pour meurtre et complicité depuis 2014, son statut de témoin assistée est contesté. L’audience à la cour d’appel d’Angers n’a pas encore été fixée.”C’est une grande victoire qui ouvre la voie à la reconnaissance de l’innocence de Dany Leprince”, a estimé Me Morice, qui le défend avec Me Missiva Chermak-Felonneau. “Depuis 1945, il n’y a que douze affaires criminelles à avoir été révisées dans notre pays, nous espérons que Dany Leprince sera la treizième”.Après le rejet de son pourvoi en cassation en 1999 – la possibilité de faire appel d’une condamnation par une cour d’assises n’est possible en France que depuis 2000 – il avait déposé une première requête en révision, rejetée en 2011.

Trump tells Davos elites: produce in US or pay tariffs

US President Donald Trump issued a blunt warning to global elites in a video message to the World Economic Forum on Thursday: Make your product in the United States or pay tariffs.Beamed on a giant screen in the Swiss Alpine village of Davos, Trump received a loud round of applause from political and business A-listers who had eagerly awaited his appearance all week.Speaking from the White House, Trump touted his plans to cut taxes, deregulate industries and crack down on illegal immigration.But he also had a tough message.”Come make your product in America and we will give you among the lowest taxes of any nation on earth,” Trump said. “But if you don’t make your product in America, which is your prerogative, then very simply you will have to pay a tariff.”In his wide-ranging speech, Trump made a link between the war in Ukraine and oil prices.Trump said he would ask Saudi Arabia and the Organization of the Petroleum Exporting Countries to bring down crude prices.”If the price came down, the Russia-Ukraine war would end immediately,” he said.The US leader then fielded question from the top executives of Bank of America, Blackstone investment firm, Spanish group Banco Santander and  French oil and gas giant TotalEnergies.Trump is always a top draw in Davos, making waves at two previous in-person appearances during his first term in 2018 and 2020.But showing up this year was tougher as the forum happened to start on the day of his inauguration in Washington on Monday.Scores stood in line to hear him speak. Some in the audience included European Central Bank chief Christine Lagarde, Polish President Andrzej Duda and Croatian Prime Minister Andrej Plenkovic.- Trump fans -One of the Republican president’s biggest cheerleaders on the world stage, Argentina’s libertarian President Javier Milei, took the stage hours before Trump, delivering a fiery speech against “the mental virus of woke ideology”.Milei said Argentina was “re-embracing the idea of freedom” and “that is what I trust President Trump will do in this new America”.He praised like-minded leaders such as Trump, Italian Prime Minister Giorgia Meloni, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, Hungarian Prime Minister Viktor Orban and El Salvador’s President Nayib Bukele.”Slowly an international alliance has been formed of all those nations that want to be free and that believe in the ideas of freedom,” he said.He also defended his “dear friend” Elon Musk.The US billionaire and Trump ally caused a stir this week by making hand gestures at an inauguration event for the US president that drew comparisons to the Nazi salute.Milei said Musk, the head of Tesla and SpaceX, has been “unfairly vilified by wokeism in recent hours for an innocent gesture that only means… his gratitude to the people”.- ‘Let’s not hyperventilate’ -Trump already gave Davos a taste of what is to come since his inauguration on Monday, which coincided with the WEF’s first day.He has threatened tariffs on China, the European Union, Mexico and Canada, pulled the United States from the Paris climate pact and renewed his claim the Panama Canal, just to name a few.His plans to cut taxes, reduce the size of the US federal government and deregulate industries likely found a sympathetic ear amongst many businesses, though economists warn the policies could rekindle inflation.US trade partners and rivals already had a chance to react in Davos earlier this week, as they brace for a second round of his America First policies.Without invoking Trump’s name, Chinese Vice Premier Ding Xuexiang warned: “There are no winners in a trade war.”European Commission president Ursula von der Leyen said Brussels was ready to negotiate with Trump. But she also underscored the European Union’s diverging policy with him on climate, saying the bloc would stick by the Paris accord.World Trade Organization chief Ngozi Okonjo-Iweala called on cooler heads to prevail during a WEF panel discussion on tariffs on Thursday, warning that tit-for-tat levies would be “catastrophic” for the world economy.”Please let’s not hyperventilate,” she quipped. “I know we are here to discuss tariffs. I’ve been saying to everybody: could we chill, also?”

Le budget de Bayrou franchit l’étape du Sénat, le gouvernement toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou, qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a été adopté à 217 voix contre 105. L’alliance majoritaire droite-centristes, soutien du gouvernement, a voté pour, contrairement à la totalité de la gauche, y compris le groupe socialiste pour qui “le compte n’y est pas”.”Nous avons passé une étape, il en reste beaucoup d’autres”, a tout de même apprécié la ministre du Budget Amélie de Montchalin. “Ce qui est important dans ce budget, c’est qu’il marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif”, a renchéri le ministre de l’Economie Eric Lombard, saluant un “tournant”.Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Si le gouvernement espère pouvoir promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il accentue la pression sur les textes budgétaires. – “Rien d’acquis” -“Le gouvernement doit se rendre compte qu’il n’y a rien d’acquis. La négociation n’est pas rompue mais nous avons besoin de signaux positifs. Or pour le moment, les signaux nous inquiètent”, a expliqué le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, raillant un “budget d’austérité”.Les concessions déjà accordées par M. Bayrou, comme la renégociation de la réforme des retraites, le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants ou le recul sur l’extension des jours de carence des fonctionnaires, ne semblent pas suffire au parti à la rose, dont une délégation a été reçue à Bercy mercredi soir.Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.De plus, la droite, majoritaire au Sénat et pivot à l’Assemblée nationale, n’entend pas se laisser voler la vedette, craignant de nouvelles hausses d’impôt cédées aux socialistes.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Mais cette copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est conclusive, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote… Avec, potentiellement, l’utilisation du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

Le budget de Bayrou franchit l’étape du Sénat, le gouvernement toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou, qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a été adopté à 217 voix contre 105. L’alliance majoritaire droite-centristes, soutien du gouvernement, a voté pour, contrairement à la totalité de la gauche, y compris le groupe socialiste pour qui “le compte n’y est pas”.”Nous avons passé une étape, il en reste beaucoup d’autres”, a tout de même apprécié la ministre du Budget Amélie de Montchalin. “Ce qui est important dans ce budget, c’est qu’il marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif”, a renchéri le ministre de l’Economie Eric Lombard, saluant un “tournant”.Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Si le gouvernement espère pouvoir promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il accentue la pression sur les textes budgétaires. – “Rien d’acquis” -“Le gouvernement doit se rendre compte qu’il n’y a rien d’acquis. La négociation n’est pas rompue mais nous avons besoin de signaux positifs. Or pour le moment, les signaux nous inquiètent”, a expliqué le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, raillant un “budget d’austérité”.Les concessions déjà accordées par M. Bayrou, comme la renégociation de la réforme des retraites, le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants ou le recul sur l’extension des jours de carence des fonctionnaires, ne semblent pas suffire au parti à la rose, dont une délégation a été reçue à Bercy mercredi soir.Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.De plus, la droite, majoritaire au Sénat et pivot à l’Assemblée nationale, n’entend pas se laisser voler la vedette, craignant de nouvelles hausses d’impôt cédées aux socialistes.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Mais cette copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est conclusive, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote… Avec, potentiellement, l’utilisation du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

Le budget de Bayrou franchit l’étape du Sénat, le gouvernement toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou, qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a été adopté à 217 voix contre 105. L’alliance majoritaire droite-centristes, soutien du gouvernement, a voté pour, contrairement à la totalité de la gauche, y compris le groupe socialiste pour qui “le compte n’y est pas”.”Nous avons passé une étape, il en reste beaucoup d’autres”, a tout de même apprécié la ministre du Budget Amélie de Montchalin. “Ce qui est important dans ce budget, c’est qu’il marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif”, a renchéri le ministre de l’Economie Eric Lombard, saluant un “tournant”.Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Si le gouvernement espère pouvoir promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il accentue la pression sur les textes budgétaires. – “Rien d’acquis” -“Le gouvernement doit se rendre compte qu’il n’y a rien d’acquis. La négociation n’est pas rompue mais nous avons besoin de signaux positifs. Or pour le moment, les signaux nous inquiètent”, a expliqué le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, raillant un “budget d’austérité”.Les concessions déjà accordées par M. Bayrou, comme la renégociation de la réforme des retraites, le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants ou le recul sur l’extension des jours de carence des fonctionnaires, ne semblent pas suffire au parti à la rose, dont une délégation a été reçue à Bercy mercredi soir.Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.De plus, la droite, majoritaire au Sénat et pivot à l’Assemblée nationale, n’entend pas se laisser voler la vedette, craignant de nouvelles hausses d’impôt cédées aux socialistes.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Mais cette copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est conclusive, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote… Avec, potentiellement, l’utilisation du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

‘Emilia Perez’ tops Oscar nominations in fire-hit Hollywood

Transgender cartel musical “Emilia Perez” topped this year’s Oscar nominations, earning 13 nods in an announcement on Thursday postponed by the devastating Los Angeles wildfires.French director Jacques Audiard’s Mexico-set movie, released by Netflix, shattered the record for the most Academy Award nominations for a non-English-language film.It was followed by epic immigrant saga “The Brutalist,” and show-stopping Broadway adaptation “Wicked,” which each picked up 10 nominations.Bob Dylan biopic “A Complete Unknown” and Vatican thriller “Conclave” bagged eight nods apiece.Voting deadlines had to be extended this month, as Los Angeles — the US entertainment capital and home city of the Academy Awards — was devastated by multiple blazes that have killed more than two dozen people and forced tens of thousands to flee.Nominees were unveiled in subdued circumstances, as a town that typically fixates on the Oscars race was instead fixated on yet more new fires burning north of the city.Even so, the glitzy Oscars ceremony is still set for March 2, capping months and millions of dollars of campaigning for golden statuettes.”Emilia Perez,” in which a narco boss transitions to life as a woman and turns her back on crime, picked up nods for best picture, best director, best adapted screenplay and best international film, as well as multiple song, score and sound nods.Audiard told AFP on Thursday that he was “extremely thrilled” by the sweeping recognition.The movie’s star Karla Sofia Gascon became the first openly trans acting nominee in best actress, and Zoe Saldana was nominated for best supporting actress.Their more famous co-star, Selena Gomez, who has been criticized for her Spanish-language dialogue, missed out.Nevertheless, the film easily surpassed the record for the most nominations for a non-English-language movie — previously held by “Crouching Tiger, Hidden Dragon” and “Roma,” each with 10.”I wonder if it’s becoming a trend — a desire to make films with different linguistic elements, unique actors, and distinctive themes,” said Audiard.- ‘The Apprentice’ -For best actor, firm favorite Adrien Brody was nominated for “The Brutalist” along with Timothee Chalamet (“A Complete Unknown”), Ralph Fiennes (“Conclave”) and Colman Domingo (“Sing Sing”).But in an unexpected pick sure to ruffle a few feathers in the new White House, the fifth and final spot went to Sebastian Stan, for his unsettling transformation into a young Donald Trump in “The Apprentice.”The movie has drawn threats of lawsuits from the US president’s attorneys, particularly for a scene in which the then-property developer is shown raping his first wife, Ivana.In real life, Ivana accused Trump of raping her during divorce proceedings, but later rescinded the allegation. She died in 2022.Jeremy Strong, who plays the youthful Trump’s sinister mentor Roy Cohn, was also nominated for his supporting role, edging out the likes of Denzel Washington (“Gladiator II”).Meanwhile, in an intense race for best actress, A-listers Angelina Jolie and Nicole Kidman — who went all-out with their performances in “Maria” and “Babygirl,” respectively — missed the cut.Instead, comeback queen Demi Moore, who charmed the industry with her Golden Globes acceptance speech for satirical body-horror “The Substance,” was nominated and is seen as the favorite.Her rivals include Gascon, “Anora” star Mikey Madison, and Brazil’s Fernanda Torres for “I’m Still Here.””Wicked” lead Cynthia Erivo was also nominated for best actress, alongside her co-star and pop music sensation Ariana Grande, in the supporting category.- ‘Hope’ -Audiard was joined in the best director running by fellow French filmmaker Coralie Fargeat for “The Substance.”  The only woman nominated in her category, Fargeat told AFP it would give other female filmmakers “confidence” and “hope.””The most touching messages that I’ve received are from young women directors. It gives confidence, strength and role models,” she said.The Los Angeles wildfires have cast a somber shadow on this year’s Oscars.”This has certainly been a difficult time for Los Angeles, where many members of our film community industry work and live,” said Academy present Janet Yang at the start of Thursday’s announcement.The Oscars gala in March will “pay tribute to our brave first responders,” added Academy CEO Bill Kramer.The chaos and displacement caused by the California fires could have prevented many Academy members there from voting, Pete Hammond, awards columnist for movie trade outlet Deadline, told AFP.He predicted the upheaval could have increased the influence of the Academy’s many overseas voters — who often opt for more artsy fare from outside of the US-centric Hollywood orbit.And it was indeed a strong morning for international films. Beyond “Emilia Perez” and “The Substance,” there was an unexpected best picture nod for “I’m Still Here,” set during Brazil’s 1970s dictatorship.