“Ca me rassure”: à Metz, des porte-clés d’alerte distribués aux femmes

“Rassurant” ou “dissuasif” même s’il ne s’agit pas d’une solution miracle: des dizaines de femmes se sont pressées, lundi matin, au premier jour d’une distribution de porte-clés d’alerte proposés gratuitement par la Ville de Metz, pour lutter contre les violences faites aux femmes.”J’ai entendu dire qu’il y avait eu des agressions dans un parking, à Metz, et depuis on s’inquiète un petit peu. Quand on arrive à un certain âge, à la retraite, et qu’on est seule, on a plutôt envie d’être protégée”, déclare à l’AFP Sabine Strauch, 66 ans.La petite taille de l’objet, qui permet de l’avoir toujours sur soi, est aussi un avantage pour Marie, retraitée de 69 ans qui n’a pas souhaité donner son nom. Après avoir été agressée verbalement dans la ville, elle dit avoir eu “très peur” et ne “plus oser sortir”: l’objet la rassure.Au moment de récupérer ce petit dispositif gris, rose ou violet, une démonstration est réalisée: il suffit de tirer sur une petite corde pour activer l’alarme, qui hurlera à 140 décibels, soit l’équivalent du bruit “d’explosions de pétards”, une intensité considérée comme étant “nocive, dangereuse”, selon l’Association nationale de l’audition.Un tel son fera fuir sans violence l’agresseur “dans neuf cas sur dix” et alertera aussi les personnes présentes à proximité, assure le maire (divers droite) de Metz, François Grosdidier, qui avait annoncé fin janvier la mise en place de cette mesure à destination des habitantes qui le souhaitent.Maëva, 28 ans, en jogging et qui n’a pas donné son nom de famille, est venue car elle court souvent de nuit: “Ca peut être utile, au cas où. On ne sait jamais”.- “Dissuasif” -Des dizaines de femmes sont venues récupérer leur dispositif dès les premières heures de la distribution lundi matin, et les porte-clés seront encore distribués à la mairie, ou dans les mairies de quartier, tant que du stock sera disponible. Pour l’heure, 1.500 porte-clés sont proposés, et plus de 4.000 autres devraient être reçus d’ici début avril.Le coût unitaire de l’objet pour la ville est de 9,60 euros.Outre les porte-clés, dans les parkings publics de la Ville plus d’une centaine de places de stationnement situées à proximité des entrées et sorties sont désormais réservées aux femmes.Cette mesure avait été prise en septembre, après qu’une femme eut été victime d’un viol dans un parking sous-terrain d’un centre commercial au coeur de la ville, une nuit d’août.Au parking République, l’un des plus proches du centre-ville de Metz, 16 places ont été peintes en jaune et matérialisées d’un logo représentant une femme. Lundi matin, elles étaient toutes occupées.Depuis, la municipalité a souhaité compléter son arsenal de lutte contre les violences faites aux femmes, avec ces porte-clés, mais aussi par la signature d’une convention avec l’application gratuite “The Sorority”, permettant à une femme qui se sent en insécurité d’alerter des utilisatrices de l’application à proximité.- “Pas suffisant” -En outre, les restaurateurs ou commerçants de Metz peuvent s’inscrire dans le réseau “Angela”, permettant à une personne qui se sent menacée de se réfugier dans le lieu en demandant “Angela”.Clélia, une étudiante de 20 ans qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, estime auprès de l’AFP que ces différentes options de lutte contre les violences faites aux femmes sont “une bonne initiative, qui permet aux femmes de se sentir un peu plus rassurées, mais ce n’est pas l’idée du siècle, dans le sens où ça ne va pas régler le problème”.”La solution est plus dans l’éducation, la prévention, la sensibilisation pour que les hommes qui agressent, arrêtent d’agresser”, a-t-elle poursuivi. “Toutes les cités ne le font pas, donc c’est bien, mais ce n’est pas suffisant.””Il faudrait dix fois plus de policiers pour saturer l’espace public et rassurer tout le monde”, a estimé M. Grosdidier. Pour l’heure, la vidéo-surveillance et “ces dispositifs d’alerte individuels” sont “de nature à assurer une tranquillité des femmes dans l’espace public”.”On espère surtout ne jamais avoir à tester” le porte-clé, conclut Sabine Strauch.

La Bourse de Paris tournée vers le résultat des élections législatives allemandes

La Bourse de Paris recule lundi, entraînée par le fort repli de Schneider Electric, géant français des équipements électriques, dans un marché tourné vers le résultat des élections législatives en Allemagne.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,19% vers 10H00, soit de 15,29 points, pour s’établir à 8.139,22 points. Vendredi, il a pris 0,39% mais a toutefois terminé sur son premier bilan hebdomadaire négatif (-0,29%) depuis six semaines.”Les résultats préliminaires des élections fédérales allemandes sont globalement en ligne avec les attentes, ce qui rassure les marchés ce matin”, commente dans une note Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.Dimanche, les conservateurs allemands ont remporté des élections marquées par un score record de l’extrême droite. Le vainqueur du scrutin, Friedrich Merz, pourtant atlantiste convaincu, a d’emblée annoncé vouloir émanciper son pays du “parapluie” américain, sur lequel il compte pour sa sécurité depuis 80 ans. Le résultat des conservateurs (28,6%) ne leur permet pas toutefois de gouverner seuls et est moins élevé que les 30% annoncés depuis des mois par les sondages. “Au-delà de l’Allemagne, ces élections vont ouvrir la voix aux négociations entre Européens, en particulier en ce qui concerne le rôle qu’ils peuvent jouer dans les négociations de paix en Ukraine et la feuille de route pour la politique de défense européenne”, a poursuivi Xavier Chapard. “A court terme, le marché réagira à la probabilité que les prix de l’énergie baissent en Europe” d’une part et “à la vitesse et l’ampleur de la hausse des dépenses militaires” d’autre part, a-t-il encore estimé.Enfin, le marché est toujours lesté par la forte baisse du PMI services aux Etats-Unis publié vendredi, une “grosse surprise”, souligne Xavier Chapard, l’indice ayant basculé “en territoire de contraction pour la première fois depuis deux ans”.”Cela suggère que le ralentissement de l’économie américaine, que nous attendions pour plus tard dans l’année, pourrait intervenir plus rapidement. En effet, les mesures que poussent la nouvelle administration américaine depuis son investiture sont plus rapides et importantes et moins pro-business que lors de la première administration Trump”, a détaillé le stratégiste de LBP AM.Schneider Electric dévisseLe géant français des équipements électriques et automatismes industriels Schneider Electric chutait de 4,33% à 246,25 euros, après “la dégradation d’un analyste” sur le titre, selon Thierry Claudé, gérant chez Kiplink.C’est aussi “en rapport avec Microsoft qui a commencé à annuler des contrats de location sur des data centers aux Etats-Unis et à ne pas convertir des accords préliminaires”, explique Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France.Ailleurs à la cote, le titre de l’équipementier électrique français Legrand reculait de 1,81% à 108,30 euros.

Islamic Jihad accuses Israel of wanting to ‘annex West Bank by force’ after tanks deployed

Palestinian militant group Islamic Jihad on Monday accused Israel of wanting to “annex the West Bank by force” after Israel deployed tanks into the occupied territory for the first time in decades.Israel said on Sunday its troops would remain for many months in refugee camps in the northern West Bank, after tens of thousands of Palestinians living there were displaced by an intensifying, weeks-long military operation.The military also announced tank deployments in Jenin, where it said it was expanding its operations. This is the first time tanks have operated in the occupied West Bank since the end of the second Palestinian intifada, or uprising, in 2005.In a statement, Islamic Jihad said Israel’s use of tanks and the evacuation of three Palestinian refugee camps “confirms the occupation’s plans to annex the West Bank by force.”The militant group, which alongside Hamas fought a deadly war against Israel in Gaza until a ceasefire was announced last month, described the move as “a new act of aggression”.It was “aimed at uprooting our people from their land and consolidating military domination by creating settler corridors that reinforce the separation of West Bank cities and their camps,” the group said.Defence Minister Israel Katz on Sunday said that three Palestinian refugee camps — Jenin, Tulkarem and Nur Shams — were “now empty of residents” following Israel’s offensive, which began last month. Katz said he had instructed troops “to prepare for a prolonged presence in the cleared camps for the coming year and to prevent the return of residents and the resurgence of terrorism”.He put the number of displaced Palestinians at 40,000, the same figure provided by the United Nations which said the offensive had so far killed at least 51 Palestinians including seven children, and three Israeli soldiers.Prime Minister Benjamin Netanyahu made a rare visit to troops in the territory last week and ordered the army to step up its operations in the West Bank, which Israel has occupied since 1967.Violence in the territory has surged since the start of the war in Gaza in October 2023.Israeli troops or settlers have killed at least 900 Palestinians, including many militants, in the territory since the start of the Gaza war, according to the Palestinian health ministry.At least 32 Israelis have been killed in Palestinian attacks or during Israeli military operations in the territory over the same period, according to Israeli official figures.

Pédocriminalité: début du procès de l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec face à 299 victimes à Vannes

C’est l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugées en France: le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de violences sexuelles sur près de 300 jeunes patients dans une douzaine d’hôpitaux, s’est ouvert lundi en début d’après-midi à Vannes.La présidente de la cour criminelle du Morbihan Aude Burési a déclaré l’audience ouverte vers 13H avant que le septuagénaire, vêtu d’une veste noire, prenne place dans le box et décline son identité d’une voix légèrement éraillée, pour son procès prévu pour durer près de quatre mois.Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice”, a été déployée en fin de matinée devant le tribunal et une trentaine de manifestants ont porté une lettre pour former la phrase “Stop à la loi du silence”.Parmi eux, Ariel Ladebourg, étudiante en médecine de 21 ans, a assuré à l’AFP que ce procès hors norme est “la pointe émergée de l’iceberg” en matière de pédocriminalité. “Mais en dessous de l’iceberg, c’est énorme, c’est effrayant”, a-t-elle poursuivi, déplorant qu’il ait fallu “attendre 299 vies de détruites pour qu’on se dise : +ah oui, c’est grave+”.Une dizaine de manifestants se sont rassemblés à Paris devant l’Ordre national des médecins à l’appel du même collectif.Les victimes “n’attendent rien de M. Le Scouarnec”, a expliqué à la presse Me Marie Grimaud, avocate de 39 parties civiles, peu avant l’ouverture du procès. “La culpabilité ne va pas faire débat, la peine ne fera pas débat”. En revanche “ils attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice, parce que jusqu’à aujourd’hui, la violence judiciaire a été extrêmement importante”, a-t-elle ajouté. L’avocate a regretté que l’organisation du procès prévoie que les victimes soient reléguées dans une salle séparée. Elles ne seront présentes dans la salle d’audience que lorsqu’elles seront entendues par la cour, les unes après les autres.”Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté”, selon elle.L’une des victimes, Amélie Lévêque, 42 ans, confie avoir “peur de le voir (Le Scouarnec, NDLR) même si j’attends ce moment depuis longtemps”.Concernant l’organisation du procès, elle estime qu’elle aura “son jour, ce sera mon histoire”.La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, 256 avaient moins de 15 ans, et étaient souvent endormies ou en phase de réveil. L’audience de lundi sera principalement occupée par des aspects techniques du procès. La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.- “Pédophile” revendiqué -Joël Le Scouarnec, aujourd’hui âgé de 74 ans, a “reconnu son implication” dans la majorité des faits de viols aggravés et agressions sexuelles aggravées pour lesquels il sera jugé.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Nombre de victimes ont été confrontées à une amnésie traumatique, effaçant partiellement ou entièrement le souvenir du médecin.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.La cour suivra jusqu’à mi-mai l’ordre chronologique des violences sexuelles reprochées à M. Le Scouarnec, selon le calendrier transmis à la presse.Une quarantaine de parties civiles ont déjà fait valoir leur droit au huis clos, et d’autres peuvent encore le faire tout au long de l’audience.Le médecin avait exercé 11 ans encore, poursuivant ses violences sexuelles présumées sur les enfants qu’il opérait.Les plaidoiries des 63 avocats des parties civiles sont programmées du 22 au 28 mai et les réquisitions le 2 juin.Les avocats de la défense plaideront le lendemain, avant que la cour ne se retire pour délibérer durant trois jours à partir du 4 juin. Si ce calendrier millimétré est tenu, le verdict est attendu le 6 juin.