Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêt contre des dirigeants talibans

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’il allait demander des mandats d’arrêt contre de hauts dirigeants talibans en Afghanistan pour la persécution des femmes, un crime contre l’humanité.Karim Khan a affirmé qu’il existait des motifs raisonnables permettant de croire que le leader suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, et le chef de la justice Abdul Hakim Haqqani, portaient la “responsabilité pénale du crime contre l’humanité de persécution liée au genre”.Selon le procureur, “les femmes et les filles afghanes ainsi que les membres de la communauté LGBTQI+ sont en proie à des persécutions abjectes et répétées sans précédent de la part des talibans”.”Notre démarche consiste à dire que le statu quo qui prévaut pour les femmes et les filles en Afghanistan est inacceptable”, a-t-il expliqué dans un communiqué.Sollicitées par l’AFP, les autorités talibanes n’ont pas commenté dans l’immédiat.Les juges de la CPI, qui siège à La Haye, doivent examiner la demande avant de décider d’émettre ou non des mandats d’arrêt, un processus pouvant prendre des semaines, voire des mois.La CPI ne dispose par ailleurs pas de sa propre force de police et s’appuie sur la collaboration des 125 Etats membres pour exécuter ses mandats d’arrêt.M. Khan a prévenu qu’il demanderait bientôt des mandats d’arrêt contre d’autres responsables talibans. Il a également noté que d’autres crimes contre l’humanité étaient commis en Afghanistan, en plus de ces persécutions: “Toute résistance ou opposition supposée au régime taliban a été violemment réprimée, et continue de l’être, par la commission de crimes, dont le meurtre, l’emprisonnement, la torture, le viol et d’autres formes de violences sexuelles, la disparition forcée ainsi que d’autres actes inhumains”.- “Victoire” -Shukria Barakzai, ancienne députée afghane et ex-ambassadrice en Norvège, a salué auprès de l’AFP “une victoire”, “pour le féminisme en général et les femmes en Afghanistan en particulier”, tandis que le rapporteur spécial de l’ONU Richard Bennett a loué une “étape cruciale pour que des comptes soient rendus”.Selon Human Rights Watch (HRW), l’initiative pourrait remettre le sort des Afghanes au coeur de l’agenda international.”Il s’agit un moment important pour les femmes et filles afghanes qui ont attendu bien trop longtemps la justice”, a déclaré à l’AFP Heather Barr, directrice adjointe des droits des femmes pour l’ONG.Après avoir repris le pouvoir en Afghanistan en 2021, les talibans, qui imposent une version ultra-rigoriste de l’islam, ont promis de se montrer plus souples que lors de leur premier régime, entre 1996 et 2001, quand les femmes étaient privées de presque tous leurs droits.Mais ils ont progressivement effacé les femmes de l’espace public, poussant l’ONU à dénoncer un “apartheid de genre”.Actuellement, les Afghanes ne peuvent plus étudier à l’école secondaire ou à l’université, aller dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté, ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon.Une loi leur interdit de chanter ou de déclamer de la poésie et les incite à “voiler” leur voix et leurs corps hors de chez elles.Certaines radios et télévisions locales ont également cessé de diffuser des voix féminines.- Critiques “infondées” -Le gouvernement taliban, qui n’est reconnu par aucun Etat, assure que la loi islamique “garantit” les droits de chacun et que les critiques faisant état de discriminations sont “infondées”.L’émir Hibatullah Akhundzada, reclus dans son fief du sud de l’Afghanistan, est à l’origine de certaines des restrictions draconiennes imposées aux femmes.Il a lui-même ordonné en décembre d’obstruer et de ne plus construire de fenêtres donnant sur des espaces résidentiels occupés par des Afghanes, estimant que cela pouvait conduire à de l'”obscénité”.Sexagénaire ou septuagénaire selon les sources, il a été nommé à la tête des talibans en 2016. Contrairement à de nombreuses figures talibanes, il n’est pas sur la liste des sanctions de l’ONU.Proche du mollah Omar, fondateur des talibans, Abdul Hakim Haqqani a lui été négociateur au nom du mouvement lors de discussions avec des représentants américains en 2020.D’après l’Union européenne, qui l’a placé sur sa liste de sanctions, il est né en 1967 dans la province de Kandahar (sud).

Val-d’Oise: cinq agents pénitentiaires mis en examen pour corruption

Cinq agents pénitentiaires ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire dans le Val-d’Oise dans le cadre d’une enquête pour corruption, a indiqué jeudi le parquet de Pontoise à l’AFP. L’enquête visant ces personnes est également ouverte pour remise ou sortie irrégulière d’objets illicites et recel de corruption.”Pour trois d’entre elles, le parquet avait requis le placement en détention provisoire et un appel a été interjeté”, a précisé le procureur Pierre Sennès. Le 28 décembre, les agents, quatre hommes et une femme, sont suspectés d’avoir fait entrer dans la prison du matériel à chicha, des téléphones, consoles de jeux vidéos et autre matériel électronique, détaille une source proche du dossier.Les autorités ont été alertées car les livraisons de colis sont d’ordinaire moindres les samedis, ajoute cette même source. Dès la découverte des faits, en fin de semaine dernière, le signalement a été effectué auprès du parquet, complète une autre source proche du dossier qui précise qu’un des surveillants impliqués a le grade de capitaine. “Un signalement est systématiquement adressé au procureur de la République en application de l’article 40 du code de procédure pénale lorsque l’administration pénitentiaire constate des faits susceptibles de constituer une infraction”, a déclaré l’administration pénitentiaire mardi, à la suite du placement en garde à vue des cinq agents.En mars 2024, six surveillants de la prison de Réau (Seine-et-Marne) ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants, remise illicite d’objets en détention, blanchiment et corruption et association de malfaiteurs.Ils sont soupçonnés d’avoir, contre rémunération, fait passer clandestinement dans le centre pénitentiaire de la résine de cannabis, des téléphones portables et leurs chargeurs, alcool et bouteilles de parfum. Plusieurs milliers d’euros en espèce ont été retrouvés aux domiciles de certains mis en cause.Cinq avaient été placés en détention provisoire et un sixième sous contrôle judiciaire.Entre 2018 et 2024, 25 sanctions dont 22 révocations ont été prononcées par le conseil de discipline national à l’encontre d’agents pénitentiaires pour des faits de trafic ou de corruption, d’après l’administration pénitentiaire.

‘Emilia Perez’ lauded in Hollywood but criticized in Mexico

Despite its huge international success, including a leading 13 Oscar nominations, “Emilia Perez” faces criticism in Mexico, where the transgender narco-musical has been accused of trivializing raging drug-related violence.French director Jacques Audiard’s Spanish-language production shattered the record for the most Academy Award nominations for a non-English-language movie on Thursday, after winning four Golden Globe Awards.It will vie for the Oscars for best picture, best director, best adapted screenplay and best international film, as well as multiple song, score and sound nods.But in Mexico, where a spiral of cartel-related violence has claimed hundreds of thousands of lives, the reaction has been less enthusiastic.”The film trivializes the problem of the missing in Mexico,” argues a petition on the Change.org website that had more than 11,000 signatures calling for the movie to be pulled before its scheduled Mexican release on Thursday.”It is an insensitive film, disrespectful to our culture that goes far beyond drug trafficking and the pain of thousands of families,” it added.Angie Orozco, mother of one of the more than 100,000 people missing in Mexico, told local media that while she did not object to “Emilia Perez” being a musical, “it should be approached in a respectful way.””I hope that we can make use of all this noise, going beyond the superficial,” she said.The film stars Karla Sofia Gascon as a bloodthirsty narco who, after transitioning to life as a woman, helps relatives of the missing. The movie also features “Avatar” star Zoe Saldana, singer-actress Selena Gomez and Mexican actress Adriana Paz.Gascon became the first openly trans acting Oscar nominee, in the best actress category, while Saldana was nominated for best supporting actress.In stark contrast, the frosty reception in Mexico began in October at the Morelia Film Festival, where the film drew lukewarm applause.Mexican cinematographer Rodrigo Prieto (“Barbie,” “Killers of the Flower Moon”), launched an early salvo late last year against “Emilia Perez,” which was mainly filmed in a studio in France.Apart from the presence of Paz, the film “feels inauthentic and it really bugs me,” he said in an interview with Hollywood news outlet Deadline.”Especially when the subject matter is so important to us Mexicans. It’s also a very sensitive subject,” he added in reference to drug-related violence.Audiard has rejected criticism that the film misrepresented Mexico, but acknowledged on Thursday in an interview with AFP that he perhaps “handled it clumsily.”Ahead of the nominations, he told AFP in Bogota said that some scenes in the film deliberately sought to “defy credulity” and that his goal was to tell stories that are “both local and universal.””It’s a Spanish-language film that was shot in Paris. It’s a mongrel film,” he said.- ‘Clumsy prejudices’ -Mexican writer Jorge Volpi called the production “one of the crudest and most misleading films of the 21st century.”In an article in the newspaper El Pais, Volpi argued it “embodies all the clumsy prejudices against gender transitions,” while still praising Gascon’s “meticulous work.”In contrast, Gomez — a third-generation Mexican American — raised eyebrows in the land of her ancestors for her accent when speaking Spanish.Mexican actor Eugenio Derbez described her performance as “indefensible,” though he later apologized.The film has also been roasted by some social media users.”‘Emilia Perez’ is everything that is bad in a film: stereotypes, ignorance, lack of respect, making money from one of the most serious humanitarian crises in the world (mass disappearances in Mexico),” Cecilia Gonzalez, a Mexican journalist living in Argentina, wrote on X.There have been some notable exceptions, however: Oscar-winning Mexican filmmaker Guillermo del Toro described Audiard as “one of the most amazing filmmakers alive.””It’s so beautiful to see a movie that is cinema,” he gushed in a conversation with Audiard at the Directors Guild of America, according to a video posted by The Hollywood Reporter.Audiard said he spent more than four years researching for “Emilia Perez.”But “at some point you have to stop doing research because…otherwise you end up doing a documentary,” he added.In a nod to the criticism, he said at a recent presentation in Mexico: “If things seem shocking in ‘Emilia,’ I would be ready to apologize.””It’s an opera and an opera is not very realistic.”

France: une large part des forêts de montagne et de Corse menacées par le changement climatique (UICN)

Plus de la moitié des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse évaluées dans le cadre de la liste rouge des écosystèmes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sont menacées par le changement climatique, selon une étude publiée jeudi.Parmi les 19 écosystèmes forestiers évalués dans les milieux montagnard et du subalpin (à des altitudes comprises entre 600 et 2.400 m selon les versants) des différents massifs montagneux de l’Hexagone (Alpes, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges) et de Corse, 10 apparaissent comme menacés, c’est-à-dire en danger critique (CR), en danger (EN) ou vulnérable (VU), et 6 quasi-menacés, le niveau juste en dessous en terme de risque d’effondrement. Deux autres sont en “préoccupation mineure” et une autre ne permet pas d’être évaluée faute de données suffisantes.La liste rouge des écosystèmes, mise en place en 2014, est l’équivalent pour les habitats naturels terrestres, aquatiques et marins de la liste rouge des espèces menacées pour la faune, qui fait référence pour mesurer l’effondrement de la biodiversité. Ses critères d’évaluation dépendent d’un référentiel commun à tous les pays d’Europe continentale. Dans le détail, les cembraies (forêts de Pins cembro) et les mélézins (forêts de mélèzes) du subalpin ainsi que les hêtraies, sapinières et hêtraies-sapinières subalpines, sont classées en danger, tandis que 5 forêts mixtes, mélange de hêtres communs, de sapins blancs, ou d’épicéas communs, une forêt de sapins et d’épicéas et 2 pineraies montagnardes sont classées “vulnérables”.Dans tous les cas, “le contexte de changements climatiques est un facteur déterminant des résultats de cette évaluation”, indique l’étude.Dans les environnements montagneux ou pré-montagneux, les hausses de température ont tendance à être plus marquées qu’en plaine, entrainant notamment un “déficit hydrique accru”. Ainsi dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de +2°C au cours du 20ᵉ siècle, contre +1,4°C dans le reste de la France, selon Météo-France.Ces écosystèmes, qui accueillent une large diversité d’espèces animales, végétales ou fongiques parfois spécifiques à ces milieux qui leur servent d’ultimes refuges, sont par ailleurs soumis à d’autres pressions d’origine anthropique (pollutions, surexploitation, espèces exotiques envahissantes…).Et “malgré une abondance de recherches sur les forêts, il reste difficile de prédire les trajectoires futures des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse face au cocktail de pressions qu’elles subissent”, estime l’UICN, l’OFB et le MNHN dans un communiqué commun.

France: une large part des forêts de montagne et de Corse menacées par le changement climatique (UICN)

Plus de la moitié des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse évaluées dans le cadre de la liste rouge des écosystèmes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sont menacées par le changement climatique, selon une étude publiée jeudi.Parmi les 19 écosystèmes forestiers évalués dans les milieux montagnard et du subalpin (à des altitudes comprises entre 600 et 2.400 m selon les versants) des différents massifs montagneux de l’Hexagone (Alpes, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges) et de Corse, 10 apparaissent comme menacés, c’est-à-dire en danger critique (CR), en danger (EN) ou vulnérable (VU), et 6 quasi-menacés, le niveau juste en dessous en terme de risque d’effondrement. Deux autres sont en “préoccupation mineure” et une autre ne permet pas d’être évaluée faute de données suffisantes.La liste rouge des écosystèmes, mise en place en 2014, est l’équivalent pour les habitats naturels terrestres, aquatiques et marins de la liste rouge des espèces menacées pour la faune, qui fait référence pour mesurer l’effondrement de la biodiversité. Ses critères d’évaluation dépendent d’un référentiel commun à tous les pays d’Europe continentale. Dans le détail, les cembraies (forêts de Pins cembro) et les mélézins (forêts de mélèzes) du subalpin ainsi que les hêtraies, sapinières et hêtraies-sapinières subalpines, sont classées en danger, tandis que 5 forêts mixtes, mélange de hêtres communs, de sapins blancs, ou d’épicéas communs, une forêt de sapins et d’épicéas et 2 pineraies montagnardes sont classées “vulnérables”.Dans tous les cas, “le contexte de changements climatiques est un facteur déterminant des résultats de cette évaluation”, indique l’étude.Dans les environnements montagneux ou pré-montagneux, les hausses de température ont tendance à être plus marquées qu’en plaine, entrainant notamment un “déficit hydrique accru”. Ainsi dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de +2°C au cours du 20ᵉ siècle, contre +1,4°C dans le reste de la France, selon Météo-France.Ces écosystèmes, qui accueillent une large diversité d’espèces animales, végétales ou fongiques parfois spécifiques à ces milieux qui leur servent d’ultimes refuges, sont par ailleurs soumis à d’autres pressions d’origine anthropique (pollutions, surexploitation, espèces exotiques envahissantes…).Et “malgré une abondance de recherches sur les forêts, il reste difficile de prédire les trajectoires futures des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse face au cocktail de pressions qu’elles subissent”, estime l’UICN, l’OFB et le MNHN dans un communiqué commun.

En Ukraine, nouvelles évacuations d’enfants face à l’avancée russe dans le nord-est

Les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi l’évacuation d’enfants et de leurs familles dans plusieurs localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, face au risque de frappes et à l’avancée continue des troupes russes.A Moscou, le Kremlin s’est lui dit prêt à un dialogue “dans le respect mutuel” avec le président américain Donald Trump, qui a menacé de nouvelles sanctions si la Russie ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine pour mettre fin à la guerre lancée il y a bientôt trois ans.Depuis sa réélection, la Russie, l’Ukraine et leurs alliés attendent de voir quelle position adoptera l’imprévisible dirigeant américain, notamment sur l’aide militaire cruciale pour l’Ukraine, d’autant qu’il se vante d’avoir une bonne relation avec le président russe Vladimir Poutine.L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.Illustration de ces difficultés, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé jeudi que “267 enfants et leurs familles doivent être évacués de 16 localités” proches de la ligne de front.Cette décision est dûe à “l’intensification des bombardements ennemis”, a-t-il ajouté.La zone concernée est proche de la ville de Koupiansk, occupée par les forces de Moscou dès les premiers jours de la guerre, puis reprise par l’armée ukrainienne à l’automne 2022. Les troupes russes, mieux armées et plus nombreuses que les soldats ukrainiens, en sont désormais tout près.Noeud ferroviaire important, cette cité est traversée par la rivière Oskil, qui est devenue plus au nord la ligne de front entre les troupes russes et ukrainiennes.Dans la région de Donetsk, les soldats russes sont aussi aux portes de Pokrovsk, ville importante pour la logistique de l’armée ukrainienne, et semblent en voie de s’emparer de la place forte de Tchassiv Iar.Ces villes, commme beaucoup d’autres, se sont vidées de leurs résidents à mesure que les combats s’en rapprochaient, transformant leurs rues en champs de ruines déserts.Dans cette partie du front, la poussée russe continue vers l’ouest, en direction de la région de Dnipropetrovsk. Le village de Soloné, à seulement huit kilomètres à vol d’oiseau de la frontière de cette région, est désormais sous contrôle russe, a indiqué jeudi le ministère de la Défense à Moscou.- “Maintenant” -Donald Trump, qui a vanté maintes fois sa capacité à mettre fin rapidement à l’invasion russe, a menacé mercredi la Russie de nouvelles sanctions si elle ne concluait pas “maintenant” un accord avec l’Ukraine.Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dit jeudi ne voir “rien de particulièrement nouveau” dans les propos du milliardaire.Il a néanmoins assuré que Moscou restait prêt “à un dialogue sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel”.”Lors de sa première présidence, il y avait eu un tel dialogue entre Poutine et lui”, a estimé le porte-parole russe, selon lequel le Kremlin attend toujours “des signaux” en ce sens de la Maison Blanche.Donald Trump comme Vladimir Poutine ont dit être prêts à se parler, sans jamais donner de date.La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a appelé pour sa part jeudi l’administration du nouveau président à “corriger” les erreurs de son prédécesseur Joe Biden en Ukraine.- Intentions floues -L’ex-général Keith Kellogg, nommé par Donald Trump émissaire chargé du dossier, a réclamé de Kiev plusieurs concessions.Le retour de M. Trump au pouvoir est perçu comme un tournant potentiel pour le conflit, même si ses intentions restent floues. Les États-Unis sont le premier soutien militaire de l’Ukraine. Donald Trump avait critiqué cette aide pendant sa campagne, mais depuis son investiture il n’a pas signifié clairement s’il entendait la maintenir ou y mettre fin.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une publication sur Telegram jeudi résumant une interview avec l’agence Bloomberg, a posé comme condition aux pourparlers l’obtention de réelles garanties de ses alliés.”La question est de savoir si l’Ukraine sera seule (…) ou si l’Ukraine sera avec ses alliés”, a-t-il dit.Volodymyr Zelensky a notamment évoqué plus tôt cette semaine la présence d’un contingent de troupes occidentales en cas de trêve.Des frappes russes, quasi-quotidiennes en Ukraine, ont par ailleurs fait au moins trois morts et une cinquantaine de blessés jeudi dans trois régions du pays, selon les autorités locales.

En Ukraine, nouvelles évacuations d’enfants face à l’avancée russe dans le nord-est

Les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi l’évacuation d’enfants et de leurs familles dans plusieurs localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, face au risque de frappes et à l’avancée continue des troupes russes.A Moscou, le Kremlin s’est lui dit prêt à un dialogue “dans le respect mutuel” avec le président américain Donald Trump, qui a menacé de nouvelles sanctions si la Russie ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine pour mettre fin à la guerre lancée il y a bientôt trois ans.Depuis sa réélection, la Russie, l’Ukraine et leurs alliés attendent de voir quelle position adoptera l’imprévisible dirigeant américain, notamment sur l’aide militaire cruciale pour l’Ukraine, d’autant qu’il se vante d’avoir une bonne relation avec le président russe Vladimir Poutine.L’Ukraine craint d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.Illustration de ces difficultés, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé jeudi que “267 enfants et leurs familles doivent être évacués de 16 localités” proches de la ligne de front.Cette décision est dûe à “l’intensification des bombardements ennemis”, a-t-il ajouté.La zone concernée est proche de la ville de Koupiansk, occupée par les forces de Moscou dès les premiers jours de la guerre, puis reprise par l’armée ukrainienne à l’automne 2022. Les troupes russes, mieux armées et plus nombreuses que les soldats ukrainiens, en sont désormais tout près.Noeud ferroviaire important, cette cité est traversée par la rivière Oskil, qui est devenue plus au nord la ligne de front entre les troupes russes et ukrainiennes.Dans la région de Donetsk, les soldats russes sont aussi aux portes de Pokrovsk, ville importante pour la logistique de l’armée ukrainienne, et semblent en voie de s’emparer de la place forte de Tchassiv Iar.Ces villes, commme beaucoup d’autres, se sont vidées de leurs résidents à mesure que les combats s’en rapprochaient, transformant leurs rues en champs de ruines déserts.Dans cette partie du front, la poussée russe continue vers l’ouest, en direction de la région de Dnipropetrovsk. Le village de Soloné, à seulement huit kilomètres à vol d’oiseau de la frontière de cette région, est désormais sous contrôle russe, a indiqué jeudi le ministère de la Défense à Moscou.- “Maintenant” -Donald Trump, qui a vanté maintes fois sa capacité à mettre fin rapidement à l’invasion russe, a menacé mercredi la Russie de nouvelles sanctions si elle ne concluait pas “maintenant” un accord avec l’Ukraine.Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dit jeudi ne voir “rien de particulièrement nouveau” dans les propos du milliardaire.Il a néanmoins assuré que Moscou restait prêt “à un dialogue sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel”.”Lors de sa première présidence, il y avait eu un tel dialogue entre Poutine et lui”, a estimé le porte-parole russe, selon lequel le Kremlin attend toujours “des signaux” en ce sens de la Maison Blanche.Donald Trump comme Vladimir Poutine ont dit être prêts à se parler, sans jamais donner de date.La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a appelé pour sa part jeudi l’administration du nouveau président à “corriger” les erreurs de son prédécesseur Joe Biden en Ukraine.- Intentions floues -L’ex-général Keith Kellogg, nommé par Donald Trump émissaire chargé du dossier, a réclamé de Kiev plusieurs concessions.Le retour de M. Trump au pouvoir est perçu comme un tournant potentiel pour le conflit, même si ses intentions restent floues. Les États-Unis sont le premier soutien militaire de l’Ukraine. Donald Trump avait critiqué cette aide pendant sa campagne, mais depuis son investiture il n’a pas signifié clairement s’il entendait la maintenir ou y mettre fin.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une publication sur Telegram jeudi résumant une interview avec l’agence Bloomberg, a posé comme condition aux pourparlers l’obtention de réelles garanties de ses alliés.”La question est de savoir si l’Ukraine sera seule (…) ou si l’Ukraine sera avec ses alliés”, a-t-il dit.Volodymyr Zelensky a notamment évoqué plus tôt cette semaine la présence d’un contingent de troupes occidentales en cas de trêve.Des frappes russes, quasi-quotidiennes en Ukraine, ont par ailleurs fait au moins trois morts et une cinquantaine de blessés jeudi dans trois régions du pays, selon les autorités locales.

Retailleau salue le “combat” du collectif identitaire Némésis, indignation de députés LFI

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a récemment salué le “combat” dont il s’est dit “très proche” de la présidente du collectif identitaire Némésis, provoquant jeudi l’indignation de députés de La France insoumise. Mardi, lors d’une conférence sur la sécurité intérieure, Bruno Retailleau a voulu “féliciter” Alice Cordier, présidente et fondatrice du collectif Némésis présente dans la salle, qui lui avait demandé la dissolution de La Jeune Garde antifasciste, un mouvement d’extrême gauche.”Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche”, a déclaré le ministre, des propos que l’intéressée a qualifié d'”immense fierté” sur X, et qui ont été critiqués par plusieurs députés insoumis.”Alors Bruno Retailleau assume ouvertement être d’extrême-droite (si ce n’était déjà pas assez clair) et il faut le combattre comme tel”, a posté sur X Raphaël Arnault, député LFI du Vaucluse.”Voilà comment Retailleau, ministre de l’intérieur, s’adresse à un collectif d’extrême droite violent et raciste”, a écrit sur le même réseau l’insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale.”Vraiment, comment ne pas censurer ce gouvernement ?”, a interpellé la députée LFI de Paris Sarah Legrain.Bruno Retailleau “répondait à une question sur la lutte contre l’ultra gauche et sur l’explosion de l’antisémitisme. Voilà ce qu’il a dit partager”, a rétorqué son entourage, interrogé par l’AFP. “Après des années d’humiliations, de comptes bancaires qui sautent, de réseaux sociaux censurés, de violences par des militants d’extrême gauche, d’articles à charge… Après tout ça j’ai été félicitée par notre ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau”, a publié sur X Alice Cordier, à la tête de ce collectif fondé en 2019 et qui se présente comme féministe.Début janvier, la municipalité de Besançon a annoncé avoir déposé plainte à l’encontre du collectif Némésis pour avoir perturbé une cérémonie des vÅ“ux de la maire écologiste Anne Vignot.Selon la municipalité, deux militantes sont allées sur la scène et ont déployé une banderole proclamant “Violeurs étrangers bienvenus”.Elles ont ensuite distribué des tracts avec une image d’Anne Vignot, son nom, et le texte “Soutien aux violeurs étrangers” avant de scander “Vignot complice” puis de poster la vidéo de leur action sur leurs réseaux sociaux.En avril dernier, deux militantes du même collectif avaient brandi pendant le carnaval de la ville des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Violeurs étrangers dehors” et “Libérez-nous de l’immigration”. La maire avait déjà porté plainte et une enquête avait été ouverte pour “provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou d’une prétendue race”.

Royaume-Uni: des familles “brisées” au procès des meurtres de trois fillettes

Des proches des victimes étaient en larmes jeudi au tribunal de Liverpool où la procureure a livré le terrible récit de l’attaque au couteau menée par Axel Rudakabana, qui a coûté la vie à trois fillettes en juillet en Angleterre.Le jeune homme de 18 ans, qui doit être fixé sur sa peine jeudi, a été sorti une seconde fois du box des accusés dès la reprise de l’audience à 14H00 GMT.”Je me sens très mal, je dois voir un médecin”, a-t-il hurlé comme à l’ouverture des débats dans la matinée, disant ne pas avoir mangé depuis 10 jours.L’audience s’est poursuivie en son absence, et révélé les détails glaçants des meurtres des Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024. Elles ont été pourchassées et poignardées lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, une attaque qui a horrifié le Royaume-Uni et déclenché de violentes émeutes anti-immigration.”La petite fille de nos rêves nous a été arrachée d’une façon si horrible et injuste que cela a nous complètement brisés”, ont raconté Alexandra et Sergio Aguiar, les parents d’Alice, dans une déclaration lue au tribunal.Axel Rudakubana, 17 ans lors des faits, a plaidé coupable lundi. Il devrait être condamné à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge.Selon plusieurs médias, il a dû être conduit à l’hôpital pour recevoir des soins en début de matinée.Cette attaque, qui a blessé huit autres enfants et deux adultes, était “préméditée et planifiée”, ciblant “principalement des fillettes avec l’intention de les tuer”, a affirmé la procureure Deanna Heer.- Enfants pourchassés -Elle a décrit des victimes attaquées dans le dos et poignardées à de multiples reprises, dans un déchaînement de violence.En garde à vue, il a déclaré qu’il était “très heureux” que ces enfants soient mortes, a-t-elle ajouté.En pleurs et choquées par l’agitation d’Axel Rudakabana, certaines des familles ont quitté la salle lorsque la description des blessures a commencé.Celles infligées à deux des fillettes décédées étaient “particulièrement atroces”, reflétant le “sadisme” de l’assaillant. Le corps de Bebe King, 6 ans, portait plus de 120 traces de couteau.Des vidéos de caméras de surveillance ont montré les enfants fuyant le chaos de la salle de danse en hurlant, ou une fillette, pleurant silencieusement, secourue dans les toilettes par un policier.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines.”Il n’y a rien qui l’associe à une idéologie politique ou religieuse (…) Son seul objectif était de tuer”, a déclaré Deanna Heer, en référence à l’absence de qualification “terroriste” pour ces meurtres.Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d’Al-Quaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, la ricine, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol.- Fascination morbide -Il était “fasciné par la violence extrême”, et possédait entre autres des documents sur le génocide rwandais, dans lequel des membres de sa famille ont été tués.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport, auprès de l’AFP.Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. La presse a fait le portrait d’un garçon violent, vivant reclus et quasi déscolarisé à 13 ans.De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper: il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l’extrémisme, pour s’être notamment renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d’informatique.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu’il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.

Royaume-Uni: des familles “brisées” au procès des meurtres de trois fillettes

Des proches des victimes étaient en larmes jeudi au tribunal de Liverpool où la procureure a livré le terrible récit de l’attaque au couteau menée par Axel Rudakabana, qui a coûté la vie à trois fillettes en juillet en Angleterre.Le jeune homme de 18 ans, qui doit être fixé sur sa peine jeudi, a été sorti une seconde fois du box des accusés dès la reprise de l’audience à 14H00 GMT.”Je me sens très mal, je dois voir un médecin”, a-t-il hurlé comme à l’ouverture des débats dans la matinée, disant ne pas avoir mangé depuis 10 jours.L’audience s’est poursuivie en son absence, et révélé les détails glaçants des meurtres des Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024. Elles ont été pourchassées et poignardées lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, une attaque qui a horrifié le Royaume-Uni et déclenché de violentes émeutes anti-immigration.”La petite fille de nos rêves nous a été arrachée d’une façon si horrible et injuste que cela a nous complètement brisés”, ont raconté Alexandra et Sergio Aguiar, les parents d’Alice, dans une déclaration lue au tribunal.Axel Rudakubana, 17 ans lors des faits, a plaidé coupable lundi. Il devrait être condamné à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge.Selon plusieurs médias, il a dû être conduit à l’hôpital pour recevoir des soins en début de matinée.Cette attaque, qui a blessé huit autres enfants et deux adultes, était “préméditée et planifiée”, ciblant “principalement des fillettes avec l’intention de les tuer”, a affirmé la procureure Deanna Heer.- Enfants pourchassés -Elle a décrit des victimes attaquées dans le dos et poignardées à de multiples reprises, dans un déchaînement de violence.En garde à vue, il a déclaré qu’il était “très heureux” que ces enfants soient mortes, a-t-elle ajouté.En pleurs et choquées par l’agitation d’Axel Rudakabana, certaines des familles ont quitté la salle lorsque la description des blessures a commencé.Celles infligées à deux des fillettes décédées étaient “particulièrement atroces”, reflétant le “sadisme” de l’assaillant. Le corps de Bebe King, 6 ans, portait plus de 120 traces de couteau.Des vidéos de caméras de surveillance ont montré les enfants fuyant le chaos de la salle de danse en hurlant, ou une fillette, pleurant silencieusement, secourue dans les toilettes par un policier.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines.”Il n’y a rien qui l’associe à une idéologie politique ou religieuse (…) Son seul objectif était de tuer”, a déclaré Deanna Heer, en référence à l’absence de qualification “terroriste” pour ces meurtres.Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d’Al-Quaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, la ricine, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol.- Fascination morbide -Il était “fasciné par la violence extrême”, et possédait entre autres des documents sur le génocide rwandais, dans lequel des membres de sa famille ont été tués.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport, auprès de l’AFP.Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. La presse a fait le portrait d’un garçon violent, vivant reclus et quasi déscolarisé à 13 ans.De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper: il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l’extrémisme, pour s’être notamment renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d’informatique.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu’il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.