Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Opiacés: Purdue et la famille Sackler acceptent de payer 7,4 milliards de dollars

Le laboratoire américain Purdue Pharma et la famille Sackler, qui en est propriétaire, ont conclu un accord avec quinze Etats américains en vertu duquel ils devront payer au total 7,4 milliards de dollars pour leur rôle dans la crise des opiacés aux Etats-Unis.Selon un communiqué jeudi de Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York, l’accord – qui doit encore être validé par un tribunal – prévoit que la famille débourse jusqu’à 6,5 milliards de dollars sur quinze ans et le laboratoire pharmaceutique 900 millions.”La famille Sackler a cherché sans relâche à engranger des bénéfices au détriment de patients vulnérables et a joué un rôle central dans le commencement et la propagation de l’épidémie liée aux opiacés”, a commenté Letitia James, citée dans le communiqué.”Je continuerai la traque aux entreprises ayant causé la crise des opiacés”, a-t-elle prévenu, précisant avoir récupéré à ce stade plus de 3 milliards de dollars pour l’Etat de New York dans le cadre d’accords avec d’autres protagonistes.Purdue Pharma fabriquait l’anti-douleur OxyContin, dont la surprescription est généralement considérée comme le déclencheur de la crise des opiacés aux Etats-Unis. Le laboratoire a abandonné les opiacés en 2018.Les Sackler sont accusés d’avoir promu de façon musclée ce médicament, tout en ayant connaissance de son caractère très addictif, ce qui leur a rapporté des dizaines de milliards de dollars.- 2.300 fois plus -Selon les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), près de 727.000 personnes ont succombé dans le pays entre 1999 et 2022 à une overdose liée à la prise d’opiacés, obtenus sur ordonnance ou de manière illégale.Pour la première fois depuis 2018, le nombre de morts liées aux opiacés (principalement le fentanyl) a légèrement diminué en 2023.Selon le Centre national contre les addictions (NIDA), plus de 115 millions de cachets contenant du fentanyl illégal ont été saisis par les forces de l’ordre en 2023 aux Etats-Unis. C’est 2.300 fois plus qu’en 2017.L’indemnisation annoncée jeudi doit servir à financer des programmes de lutte contre les addictions et des cures de désintoxication.Outre cette sanction financière, il doit “mettre un terme au contrôle de Purdue par les Sackler et les empêcher de vendre des opiacés aux Etats-Unis”, a relevé le communiqué, précisant que l’avenir de l’entreprise serait décidé ultérieurement.La Cour suprême des Etats-Unis avait bloqué en juin 2024 un accord conclu en 2022 notamment avec les cinquante Etats américains, portant sur le paiement de quelque six milliards de dollars, car il exonérait les Sackler de toutes poursuites futures émanant de victimes.Le nouvel accord “n’offre pas aux Sackler cette protection automatique mais prévoit des exemptions consensuelles en échange des paiements que les Sackler vont faire” pendant quinze ans, a précisé le communiqué.Visé par une avalanche de poursuites, Purdue s’est déclaré en faillite en 2019 mais il s’est heurté à plusieurs rejets par les tribunaux de son plan de faillite. Ce qui l’avait conduit à saisir la Cour suprême à Washington.De grands distributeurs de médicaments comme les chaînes CVS, Walgreens et Walmart, une filiale du géant français de la publicité Publicis ou encore le cabinet de conseils McKinsey ont également été poursuivis pour leur rôle dans cette crise.

Trente ans de prison pour l’homme qui avait attaqué deux personnes devant Charlie Hebdo

L’homme qui a tenté de tuer deux personnes devant les locaux de Charlie Hebdo en septembre 2020, pensant s’en prendre à des salariés du journal satirique, a été condamné jeudi soir à 30 ans de prison par la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris.Zaheer Mahmood, un Pakistanais de 29 ans, a été reconnu coupable de tentatives d’assassinat et association de malfaiteurs terroriste. Sa peine est assortie d’une interdiction définitive du territoire national et d’une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).A l’annonce du verdict, il n’a pas réagi, écoutant le détail de sa condamnation grâce à un traducteur. Zaheer Mahmood, originaire d’une région rurale du Pakistan, est arrivé clandestinement en France au cours de l’été 2018. Ce musulman pratiquant et adepte d’un émir radical entendait “venger le Prophète” après la republication de caricatures de Mahomet par le journal satirique le 2 septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture du procès des attaques jihadistes de janvier 2015. Il ignorait que l’hebdomadaire avait déménagé après l’attentat qui a décimé sa rédaction.Le 25 septembre 2020, aux alentours de 11H40, Zaheer Mahmood était arrivé rue Nicolas-Appert devant l’ancienne adresse de Charlie Hebdo, armé d’une feuille de boucher. Il avait blessé grièvement deux employés de l’agence de presse Premières Lignes. Cinq autres Pakistanais, dont certains étaient mineurs au moment des faits, ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste à des peines allant de trois à douze ans de prison, à l’inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait) et à l’interdiction définitive du territoire national pour les majeurs.La cour a suivi le parquet qui avait soutenu que Zaheer Mahmood n’aurait pas pu agir sans leur soutien et leurs encouragements.- “Le but, c’était de tuer” -Pendant tout le procès, l’assaillant a expliqué son geste par le profond décalage culturel qu’il ressentait à l’époque, lui qui a grandi dans un Pakistan rural et très religieux.Or à Lahore, Islamabad et Karachi, la nouvelle publication des caricatures de Mahomet en 2020 a été à l’origine d’une vague de colère et de manifestations monstres, dans un pays où les blasphémateurs sont condamnés à mort.”Le but, c’était de tuer”, avait admis Zaheer Mahmood au cours des débats.Les avocats généraux pendant leur réquisitoire avaient dénoncé l’”idéologie arriérée” de l’accusé, qualifié de “pseudo justicier-vengeur du Prophète”, s’acharnant sur les victimes pour “les décapiter avec son hachoir brandi comme un trophée”. La feuille de boucher qui frappe, plusieurs fois, qui met à terre, qui ouvre le crâne, c’est le souvenir qu’ont gardé Hélène et Paul (prénoms modifiés) aujourd’hui âgés de 32 et 37 ans.”J’ai perdu mon insouciance, ça a cassé quelque chose en moi”, avait expliqué Paul à la cour, tout en racontant son long parcours de rééducation après avoir frôlé la mort.Hélène, l’autre victime de l’attaque, a elle raconté les douleurs physiques au quotidien et le sentiment terrible que sa vie était “restée bloquée rue Nicolas-Appert”. A de nombreuses reprises pendant les plus de deux semaines de procès, Zaheer Mahmood a demandé pardon, parfois en larmes.”J’ai beaucoup de peine pour eux. J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. De ce qu’ils ont subi à cause de moi. Je comprends leur souffrance, vraiment je regrette énormément”, avait-il déclaré lors de son interrogatoire.Hélène et Paul ont assisté à chaque journée d’audience pour comprendre notamment les motivations de leur agresseur ainsi que son parcours mortifère. Ni l’un ni l’autre n’ont accepté les excuses de Zaheer Mahmood. Émus et fatigués, ils n’ont pas souhaité s’exprimer à l’issue du verdict. Les avocats de Mahmood n’ont pas indiqué à ce stade si leur client comptait faire appel de la condamnation.

Disparition de Lydie Logé: Monique Olivier a donné “des précisions”

La “mémoire assez précise” de Monique Olivier va-t-elle permettre de retrouver le corps de Lydie Logé, comme l’espère son avocat ? 31 ans après la disparition de cette femme, que Michel Fourniret est soupçonné d’avoir tuée, son ex-épouse a participé jeudi dans l’Orne à un troisième jour de recherches.”On a des éléments qui nous permettent d’être optimistes”, a déclaré à des journalistes Me Richard Delgenes, devant la gendarmerie d’Argentan où sa cliente a été interrogée dans la matinée. “J’avais peu d’espoir parce que 30 ans plus tard c’est difficile mais compte tenu de la participation de Mme Olivier aujourd’hui, je me dis que c’est possible de retrouver le corps de Lydie Logé”.L’ex-épouse de Michel Fourniret est repartie durant l’après-midi sur différents sites, s’arrêtant notamment durant quelques minutes dans les carrières de Tinchebray, dans un convoi formé de plusieurs fourgons de la gendarmerie, selon des journalistes de l’AFP sur place.Le convoi est revenu à la gendarmerie d’Argentan vers 18h00.”Sur l’endroit où peut se trouver le corps de Lydie Logé, on n’a pas l’endroit en tant que tel (…) mais Mme Olivier a donné des précisions”, a ajouté Me Delgenes. “Compte tenu de l’endroit décrit, je pense qu’on peut trouver le corps de la victime”.”Ce matin, c’est le troisième jour de déplacement ici dans l’Orne pour essayer de retrouver le corps de Lydie Logé et l’objectif de ce matin, c’était de mettre dans des procès-verbaux (…) toutes les dépositions de Monique Olivier et le résultat des investigations qui avaient été faites jusqu’à présent”, a expliqué Me Delgenes. Depuis mardi, Monique Olivier, 76 ans, a été emmenée sur différents lieux du Calvados et de l’Orne, ainsi qu’au domicile de Lydie Logé à l’époque des faits à Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne).Monique Olivier a, selon son avocat, “une mémoire assez précise” de ce qu’il s’est passé il y a plus de 30 ans.”Elle était très volontaire, en tout cas elle a répondu à toutes les questions, la sincérité était là”, a ajouté Me Delgenes, à propos de sa cliente, condamnée deux fois, en 2008 et en 2023, à la réclusion à perpétuité notamment pour complicité dans sept meurtres de jeunes filles au total, dont celui d’Estelle Mouzin. Lydie Logé, mère d’un garçon de sept ans, avait disparu le 18 décembre 1993 à l’âge de 29 ans à Saint-Christophe-le-Jajolet, petit village de 240 habitants peu après avoir fait des courses de Noël avec une amie.- “Le nom de Fourniret” -Alors que deux enquêtes de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l’ADN de la mère de Lydie Logé.En janvier 2021, Monique Olivier a été mise en examen pour complicité d’arrestation, d’enlèvement, de détention ou de séquestration arbitraire dans cette enquête.Son ex-mari, surnommé L’Ogre des Ardennes, avait été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Il est décédé quelques mois plus tard, en mai 2021.Michel Fourniret avait été condamné en 2008 à la perpétuité incompressible notamment pour sept meurtres de jeunes filles commis entre 1987 et 2001. En 2018, il avait à nouveau écopé de la perpétuité pour l’assassinat de Farida Hammiche.Selon Michel Lerat, le maire de Boischampré, dont Saint-Christophe-le-Jajolet est devenue une commune déléguée, Lydie Logé et sa famille s’étaient installés depuis “quelques mois” dans leur pavillon lorsque la mère de famille avait disparu.Il avait côtoyé la jeune femme, qui lui avait demandé un stage de secrétariat de “trois, quatre semaines” au sein de la communauté de communes. M. Lerat a décrit Lydie Logé comme “vraiment sérieuse”, ponctuelle et “tout à fait agréable”.”Quand le nom de Fourniret est apparu, là, les gens ont pris conscience de ce qui avait dû se passer”, a déclaré l’élu à l’AFP.

Saudi FM says confident of reform under new Lebanon leaders

Saudi Arabia’s top diplomat, on his country’s first high-level visit to Beirut after years of strained ties, said Thursday that he believed crisis-hit Lebanon’s new leaders could spearhead long-sought reforms.Reeling from years of economic collapse and a destructive Israel-Hezbollah war, Lebanese leaders have pinned hopes on wealthy Gulf states for desperately needed reconstruction funds.The international community has long demanded Lebanon enact reforms to unlock billions of dollars to boost the economy after a financial crisis took hold in 2019 — widely blamed on rampant corruption and mismanagement.”We are greatly confident in the ability of… the president and the prime minister to initiate reforms necessary to bolster Lebanon’s security, stability and unity,” Saudi Foreign Minister Prince Faisal bin Farhan said after meeting President Joseph Aoun in Beirut.Lebanon’s parliament elected Aoun earlier this month, ending a more than two-year vacancy in the post caused by political deadlock. The former military chief is widely believed to have been the preferred choice of Riyadh and the United States.During the meeting, Aoun thanked Saudi Arabia “for the efforts deployed to help Lebanon, especially by bringing an end to the presidential vacuum”, an official statement said.Aoun also said the visit had “brought hope”.Saudi Arabia, the Middle East’s largest economy, was a major investor in Lebanon, but ties between the two countries soured for roughly a decade over the growing influence of the Iran-backed Hezbollah group.- ‘Real action’ -With Hezbollah weakened after its war with Israel and the toppling of its ally, Syrian president Bashar al-Assad, Prince Faisal’s visit comes with Lebanon seeking a fresh start.Aoun has named former International Court of Justice presiding judge Nawaf Salam as prime minister-designate. Salam has been tasked with forming a government capable of boosting Lebanon’s faltering economy and rebuilding areas devastated by war.Aoun has said his first official overseas trip would be to Saudi Arabia, after de facto ruler Crown Prince Mohammed bin Salman invited him to visit.In his first speech as president, Aoun said the state would have “a monopoly” on bearing weapons, in a country where Hezbollah was the only group to keep its arsenal following the 1975-1990 civil war.Prior to his visit, Prince Faisal called Aoun’s election “extremely positive”, but said the kingdom was waiting for concrete change before engaging further with Beirut.”We will need to see real action. We will need to see real reform. We will need to see a commitment to a Lebanon that is looking to the future, not to the past, in order for us to raise our engagement,” he said.His visit aims to “inform the kingdom’s approach”, he said.In 2021, many Gulf states including Saudi Arabia had recalled diplomats from Beirut over a Lebanese minister’s criticism of the Saudi-led military intervention in Yemen.Riyadh had also suspended fruit and vegetable imports from Lebanon in April that year, saying shipments were being used for drug smuggling and accusing Beirut of inaction.In 2017, Lebanese Prime Minister Saad Hariri announced in a televised address from Riyadh that he was stepping down, citing Iran’s “grip” on his country through Hezbollah, amid suspicions he had been placed under house arrest.He later withdrew his resignation.Adding to the tensions, in 2016 Riyadh said it had halted a $3 billion programme for military supplies to Lebanon in protest against Hezbollah.Prince Faisal’s visit comes ahead of a January 26 deadline to fully implement the fragile truce that ended the recent fighting between Israel and Hezbollah.