Féminicide à Bordeaux en 2021: 30 ans de réclusion requis
Un “guet-apens” qui “n’a laissé aucune chance” à son ex-compagne: l’avocate générale a requis vendredi 30 ans de réclusion contre Mickaël Falou, jugé depuis mercredi devant les assises de Gironde pour ce que les parties civiles qualifient de “féminicide annoncé”.”Il a eu le dessein d’aller tuer Sandra Pla”, retrouvée poignardée de 50 coups de couteau le 2 juillet 2021 chez elle à Bordeaux, a déclaré l’avocate générale Véronique Compan qui a insisté sur un “massacre” dans une “scène de violence inouïe”.L’accusé âgé de 40 ans, que la victime avait quitté quelques mois auparavant, s’était caché plusieurs heures dans une remise du jardin de la mère de sa fille, “équipé d’une petite gourde, d’un miroir, d’un t-shirt, de barres de céréales” et avait enlevé “la puce de son téléphone pour ne pas se faire détecter”, a décrit l’avocate générale. Pour retenir la notion “d’assassinat”, comme l’a fait Mme Compan, l’auteur des faits doit soit avoir prémédité son geste, soit avoir mis en place un guet-apens. C’est cette dernière notion qui a été choisie par l’avocate générale.”Il l’a attendue, il l’a surprise, il l’a terrifiée et il l’a tuée”, a-t-elle ajouté, estimant que c’était une “circonstance à retenir pour considérer qu’il est l’auteur d’un assassinat sur Sandra Pla”. La peine de 30 ans de réclusion est requise avec une période de sûreté des deux tiers. L’avocate générale, reprenant les termes utilisés par les experts psychiatres, a dépeint “un être arrogant, vaniteux, autocentré” et estimé que “Sandra Pla fait partie de ces victimes qu’on qualifie de féminicide”.- “Un fléau” -C’est important de “lutter contre ce fléau”, a-t-elle ajouté regrettant des “retards dans la prise en charge de cette jeune femme”, qui avait alerté la justice durant des mois sur les violences et le harcèlement qu’elle subissait, en déposant des plaintes et des mains courantes.Elle a également jugé “terrible pour la justice” que les faits soient survenus trois jours après le placement de Mickaël Falou en garde à vue, puis sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne, pour une plainte de harcèlement.”Ca me hante d’avoir tué Sandra”, a déclaré l’accusé qui tout au long de son procès a irrité la cour par son comportement “insupportable” comme l’ont décrit ses avocates elles-mêmes.Entre deux sanglots, il a redit son sentiment “de ne pas être compris”. Niant depuis le début toute préméditation, M. Falou n’a jamais réussi à expliquer les coups de couteau, une scène dont il dit ne pas se souvenir.Il dit aussi ne pas se souvenir d’avoir vu sortir, le jour des faits, un homme qui avait passé la nuit avec Sandra Pla, alors que depuis sa position, l’accusé l’a forcément aperçu, selon les enquêteurs.”Amnésique quand ça l’arrange”, a ironisé vendredi Me Del Risco, avocat du père de Sandra Pla, pour qui Mickaël Falou “a voulu effacer totalement” la jeune femme, en la lacérant de coups de couteau.- “Pas de jalousie” -Me Elsa Crozatier, qui représente la mère, le beau-père et le frère de la victime, la mort de Sandra Pla est un “féminicide annoncé. (…) et les féminicides ne sont pas un hasard. C’est toujours les mêmes mécanismes”.Une position réfutée Me Elena Badescu, qui considère, au contraire, que son client “n’a pas tué (son ex-conjointe) parce que c’était une femme, parce qu’il la considérait comme sa chose” et qu’il “n’y avait pas de possession, pas de jalousie”.M. Falou n’a “pas de condamnation pour violence” à son casier judiciaire, renchérit son autre avocate, Me Anaïs Divot.Les parents de Sandra Pla avaient, pendant quelques mois, déménagé chez leur fille, où une sonnette avec visiophone et une caméra de surveillance avaient été installées après qu’elle avait annoncé à M. Falou son départ du domicile conjugal fin décembre 2020.Une des voisines de Sandra Pla, appelée à témoigner, a expliqué qu’elle voyait régulièrement l’accusé “rôder” autour de la maison de la victime, qui était “terrorisée”.Le verdict est attendu vendredi soir.En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 26 novembre 2024.
Les ayants droit de Tintin contestent qu’il soit dans le domaine public
Les ayants droit du dessinateur Hergé ont contesté vendredi que son premier album, “Tintin au pays des Soviets”, soit entré dans le domaine public aux États-Unis, où il n’a été traduit que 60 ans plus tard.”Tintin au pays des Soviets”, paru à partir de janvier 1929 dans le journal belge Le Petit Vingtième, fait partie des Å“uvres que des universitaires américains estimaient entrées dans le domaine public au 1er janvier 2025.Le Centre d’étude du domaine public de la faculté de droit de l’université Duke, en Caroline du Nord (sud-est), publie chaque année une liste. Elle concernait cette fois les créations de 1929.Les États-Unis ont cette particularité de ne protéger les Å“uvres que pendant les 95 années suivant leur publication, sans considération de la date de la mort de l’auteur.”Duke a appliqué une durée de protection des droits d’auteur de 95 ans à compter de la première publication” et “s’est basé sur la date de première publication en Belgique”, a écrit dans un communiqué la Fondation Hergé.”Or, selon d’autres sources, y compris américaines, la durée du droit d’auteur aux États-Unis devrait courir à partir de la date de la première publication sur leur territoire (…) La question est donc loin d’être tranchée”, a-t-elle ajouté.Avant de voir paraître Tintin aux États-Unis, Hergé a dû attendre 1959, année où les éditions Golden Press publièrent quatre albums en même temps. Pour les “Soviets”, la première traduction en anglais est encore plus récente: elle date de 1989, chez un éditeur britannique.Dans de nombreux autres pays, comme en Europe ou au Canada, Tintin reste entièrement protégé par le droit d’auteur jusqu’au 1er janvier 2054, soit 70 ans après la mort d’Hergé en mars 1983.Dans “Tintin au pays des Soviets”, où le célèbre reporter se rend à Moscou, Hergé dépeint le régime communiste installé par la Révolution de 1917 comme violent et corrompu.C’est l’un des albums les moins connus de la série, signé d’un auteur âgé de 22 ans seulement quand il invente le personnage qui fera sa renommée.Les ayants droit de Hergé sont sa veuve Fanny Vlamynck, 90 ans, et le second mari de cette dernière, Nick Rodwell, 72 ans.
Fed’s favored inflation gauge accelerates further in December
The US Federal Reserve’s preferred inflation measure accelerated for a third month in a row in December, according to government data published Friday, while underlying inflation was unchanged.The personal consumption expenditures (PCE) price index rose 2.6 percent in the 12 months to December, up from 2.4 percent in November, the Commerce Department said in a statement. Inflation rose 0.3 percent from a month earlier. This was in line with the median forecasts from economists surveyed by Dow Jones Newswires and The Wall Street Journal.Stripping out volatile food and energy costs, the so-called core index rose by 0.2 percent from a month earlier, and by 2.8 percent from a year ago. “I’m liking this PCE number,” Chicago Fed president Austan Goolsbee told CNBC in an interview. “It was expected, and it was even a little better than expected.””The report showed slightly higher inflation, but it was in line with expectations, meaning it won’t disrupt the narrative of a potential Fed rate cut in the first half of the year,” Jochen Stanzl, Chief Market Analyst at CMC Markets wrote in a note to clients.Personal saving as a percentage of disposable personal income eased slightly to 3.8 percent in December from 4.1 percent in November, the Commerce Department said, indicating that consumers saved less of the money they earned last month.- Moving away from 2% -Headline inflation has been moving away from the Fed’s long-term target of two percent since September, causing issues for policymakers at the US central bank.The Fed has a dual mandate to tackle inflation and unemployment, and does so mainly by raising and lowering short-term lending rates, which then trickle through into consumer and producer borrowing costs.On Wednesday, the Fed voted unanimously to pause rate reductions following three consecutive cuts, holding the bank’s benchmark lending rate at between 4.25 and 4.50 percent.While headline inflation has accelerated, economic growth has been strong, and the labor market has remained resilient, with the unemployment rate ticking down to 4.1 percent last month.”There’s still more work to be done to bring inflation closer to our two percent goal,” Fed governor Michelle Bowman told a conference in New Hampshire on Friday.”I would like to see progress in lowering inflation resume before we make further adjustments to the target range,” added Bowman, who is a permanent voting member of the Fed’s rate-setting Federal Open Market Committee FOMC).One potential spanner in the works of the Fed’s inflationary fight is President Donald Trump’s threats to introduce new tariffs on several US trading partners, which could come into effect as soon as this weekend.”We’ve got a lot of policy uncertainty,” said Goolsbee from the Chicago Fed, noting that he was not weighing in on what policies he expected the US president — or Congress — to enact.”If it affects prices, it affects us,” he continued, adding that the Fed’s signals became “muddied” when things happened that drove up prices.Â
Wall Street ouvre en hausse, tirée par les résultats d’Apple et des données d’inflation
La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, tirant avantage des résultats record d’Apple, les investisseurs étant aussi rassurés par des données d’inflation conformes aux attentes.Vers 15H30 GMT, le Dow Jones gagnait 0,11%, l’indice Nasdaq bondissait de 1,37% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,74%.”Il est indéniable que certaines actions comptent beaucoup plus que d’autres lorsqu’il s’agit de faire bouger le marché. Aucune ne compte plus qu’Apple”, a jugé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.La firme de Cupertino (Silicon Valley) était recherchée (+1,30%) après avoir réalisé des revenus et profits record pendant la saison des fêtes malgré des ventes d’iPhone décevantes, rassurant les analystes. Ils appellent toutefois le groupe américain à déployer plus rapidement son système d’intelligence artificielle (IA) générative.Apple a réalisé 124,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre de son exercice décalé, dont elle a dégagé un bénéfice net de 36,3 milliards. Mais en Chine, un marché clef, ses ventes ont diminué de 11% sur un an, à 18,5 milliards de dollars.Les acteurs du marché digèrent aussi de nouvelles données sur l’inflation aux Etats-Unis.Selon l’indice PCE publié vendredi par le gouvernement, l’inflation a progressé pour le troisième mois d’affilée en décembre éloignant la perspective de voir les taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) baisser rapidement.Le mois dernier, l’inflation a rebondi à 2,6% sur un an contre 2,4% un mois plus tôt, selon cet indice publié par le département du Commerce.Sur un mois, l’inflation a aussi accéléré, à +0,3%, contre 0,1% en novembre, une hausse conforme au consensus des analystes compilé par MarketWatch. “Toutes ces données sont conformes aux attentes mais cela contribue à renforcer la confiance dans la bonne santé” de l’économie américaine, relève auprès de l’AFP Karl Healing, de LBBW.Jeudi, les investisseurs avaient déjà accueilli avec optimisme la publication du PIB aux Etats-Unis, qui a progressé de 2,8% en 2024 malgré une croissance légèrement au ralenti au dernier trimestre (+0,6%), selon le département du Commerce.Sur le marché obligataire, vers 15H30 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans était stable par rapport à la veille, à 4,52%.Avant le weekend, le marché reste toujours dans l’expectative des droits de douane annoncés par Donald Trump mais toujours pas mis en exécution.A peine revenu à la Maison Blanche, le président a annoncé qu’il voulait imposer dès le 1er février 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l’accord de libre-échange qu’il avait signé durant son premier mandat.Jeudi, il a affirmé qu’il déciderait dans la nuit s’il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays.Les produits chinois pourraient également être frappés par des droits de douane de 10%, menace également M. Trump.”Le marché espère que les droits de douane seront introduits progressivement et qu’ils ne viseront pas tous les biens, mais seulement certains d’entre eux”, note Karl Healing.Les investisseurs “ont l’espoir que les surtaxes ne feront pas trop de dégâts et qu’elles seront gérables”, pointe l’analyste. Mais “si Trump se montrait très dur, avec des droits de douane immédiats et maximums, cela secouerait un peu le marché.”Ailleurs au tableau des valeurs, les majors pétrolières étaient en retrait.Le groupe américain de pétrole et de gaz Chevron reculait (-4,73%) après avoir publié vendredi des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre, lestés par la baisse des marges sur l’activité de raffinage, mais sa production a augmenté.Le géant américain ExxonMobil cédait du terrain (-1,72%) malgré un bénéfice net pour le quatrième trimestre supérieur aux attentes, profitant de records de production dans le bassin permien (Etats-Unis) et au Guyana, qui ont compensé partiellement les tensions sur les marges de raffinage.Le géant historique des puces Intel reculait légèrement (-0,77%) après avoir réalisé des revenus supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Les prévisions du groupe californien pour le début d’année montrent toutefois que le fabricant américain de semi-conducteurs reste en difficulté à l’ère de l’intelligence artificielle (IA).
Pandya, Dube lift India to 181-9 in fourth T20 against England
Blazing fifties from Hardik Pandya and Shivam Dube helped India recover from early setbacks to reach 181-9 in the fourth T20 international against England on Friday.India, who lost the previous game but lead the five-match series 2-1, tumbled to 79-5 after England speedster Saqib Mahmood rattled them with three wickets in one over in Pune.However, left-hander Dube hit back with 53 and Pandya smashed the same score, putting on 87 runs for the sixth wicket in a partnership littered with fours and sixes.England elected to bowl first and Mahmood, who was added in place of Mark Wood, made an instant impact when he had Sanju Samson caught for 12 with his first ball.He struck again with the wicket of Tilak Varma to be on a hat-trick, although Indian skipper Suryakumar Yadav managed to avoid it. Yadav, however, lasted only four balls before being dismissed by Mahmood for a duck.Rinku Singh, who made 30, and Abhishek Sharma, with 29, both attempted to counter-attack with a flurry of boundaries but leg-spinner Adil Rashid broke through.Abhishek slog-swept a looping and slow delivery from outside-off to be caught at deep mid-wicket by Jacob Bethell, who came in for Jamie Smith as the second change in the England team.Brydon Carse took down Rinku but Dube, who was dropped on zero by skipper Jos Buttler at slip, and Pandya took on the Indian attack.Pandya smashed four fours and four sixes in his 30-ball blitz before being dismissed by Jamie Overton and Dube was run out on the final ball.
Bernard Arnault sur la surtaxe: “Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser LVMH”
“Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH”, a déclaré son PDG Bernard Arnault vendredi sur le réseau social X, après avoir été accusé par Michel-Edouard Leclerc de faire “un chantage”.”C’est précisément parce que j’aime la France et que je souhaite que notre pays continue à rester compétitif que j’ai tenu à alerter sur des mesures qui me paraissent en tous points contre-productives”, ajoute Bernard Arnault, faisant référence à la surtaxe d’impôt sur les sociétés prévue dans le budget pour 2025. Mardi, en marge de la présentation des résultats annuels de LVMH, il avait dénoncé cette surtaxe – censée viser les grandes sociétés et rapporter 8 milliards d’euros à l’Etat – comme étant une “taxe du Made in France” qui “pousse à la délocalisation”.”Ce que j’ai dit, c’est que les mesures fiscales envisagées sont une incitation à la délocalisation, puisqu’elles taxent le Made in France mais pas les entreprises françaises délocalisées”, insiste-t-il sur X, rappelant que LVMH emploie directement et indirectement près de 200.000 personnes en France, étant ce faisant “le premier recruteur privé de France”.Vendredi matin, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait évoqué “un chantage”: “ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +si ça ne le fait pas, je quitte le pays+”, ajoutant qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait “un chantage comme ça”.Cinglant, Bernard Arnault lui a répondu sur X: “Quant à Monsieur Leclerc, puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français, au risque de les mettre en difficulté, en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas.” “Qu’il montre de cette façon son patriotisme, plutôt qu’en critiquant un groupe qui fait rayonner la France dans le monde avec ses artisans et ses fournisseurs, en les aidant à se développer dans notre pays”, a lancé le milliardaire, qui dirige le numéro un mondial du luxe.
Trump sur le point de lancer les guerres commerciales
Le président américain, Donald Trump, mettra-t-il à exécution sa menace d’imposer le 1er février des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains? La question est vendredi dans tous les esprits, alors que les conséquences pourraient être sévères pour les trois pays nord-américains.A peine revenu à la Maison Blanche, M. Trump a annoncé qu’il voulait imposer dès le 1er février 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l’accord de libre-échange qu’il avait signé durant son premier mandat.Jeudi, il a affirmé qu’il déciderait dans la nuit s’il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays.Les produits chinois pourraient également être frappés par des droits de douane de 10%, menace également M. Trump, qui a aussi réitéré jeudi ses menaces d’imposer des droits de douane “à 100%” aux Brics si ce bloc de 10 pays (Brésil, Russie, Inde, Chine…) se passe du dollar dans les échanges internationaux.Une situation qui inquiète les analystes, alors que l’économie américaine se porte comme un charme, avec une croissance de 2,8% en 2024: selon Oxford Economics, si ces droits étaient appliqués, l’économie américaine perdrait 1,2 point de pourcentage de croissance, et pourrait plonger le Mexique dans la récession.Pour Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell, si le choc ne sera pas si fort pour les Etats-Unis, il le sera sans aucun doute pour le Canada et le Mexique.”Dans un tel scénario, le Canada et le Mexique peuvent s’attendre à voir leur PIB reculer respectivement de 3,6% et 2%, les Etats-Unis de 0,3%”, a-t-il estimé. Pékin aussi “souffrirait d’une escalade de la guerre commerciale existante, mais bénéficierait en même temps (des tensions entre les Etats-Unis), le Mexique et le Canada”.Le président américain n’a pas précisé quel outil légal il utiliserait pour imposer ces droits de douane, les spécialistes envisageant cependant qu’il invoque l’urgence économique, qui lui permet de réguler les importations mais ouvre la voie à des recours en justice.- “Acte de politique intérieure” -Pendant la campagne, le candidat républicain avait dit vouloir imposer des droits de douane de 10% à 20% sur l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis, et même de 60% à 100% sur les produits provenant de Chine.L’objectif était alors de compenser financièrement les baisses d’impôts qu’il souhaite appliquer durant son mandat.Depuis son élection, le ton a évolué. Plutôt qu’un outil pour combler la baisse des recettes fiscales, les droits de douane sont devenus, comme durant son premier mandat, une arme brandie afin d’imposer des négociations et d’obtenir des concessions.Donald Trump a expliqué que les droits de douane étaient une réponse à l’incapacité de ses voisins à freiner l’entrée de drogues, en particulier de fentanyl (un opioïde) et de migrants aux Etats-Unis.Son candidat au poste de secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a parlé d’un “acte de politique intérieure” qui vise “simplement à les pousser à fermer leurs frontières”, lors de son audition de confirmation au Congrès mardi.La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s’est montrée plutôt optimiste mercredi: “Nous ne pensons pas que cela arrivera. Mais si c’est le cas, nous avons un plan.”- “Qu’ils agissent rapidement” -L’inquiétude existe malgré tout, notamment pour le secteur agricole, qui exporte largement vers les Etats-Unis.”Près de 80% de nos exportations vont vers ce pays et en tout état de cause, tout ce qui pourrait provoquer un choc nous préoccupe”, a reconnu mardi auprès de l’AFP Juan Cortina, à la tête du Conseil national de l’agriculture.Côté canadien, la possibilité de droits de douane a servi de révélateur à la crise politique qui rongeait d’ores et déjà le gouvernement du Premier ministre, désormais démissionnaire, Justin Trudeau.Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, était présent jeudi à Washington pour présenter les contours du plan visant à renforcer la sécurité de la frontière canado-américaine.M. Lutnick s’était d’ailleurs montré très clair mardi: “Je sais qu’ils agissent rapidement” a-t-il assuré, au sujet des deux pays. “S’ils font ce qu’il faut, il n’y aura pas de droits de douane”.Une situation qui n’est pas sans rappeler les tensions entre Washington et Bogota le week-end dernier, alors que la Colombie avait dans un premier temps refusé l’atterrissage de vols transportant des migrants expulsés.Donald Trump avait alors annoncé des sanctions, dont des droits de douane de 25% puis 50%, à laquelle son homologue colombien, Gustavo Petro, avait répliqué, avant que les deux ne s’accordent sur les modalités de retour des personnes concernées et abandonnent leurs menaces.