Open d’Australie: Sabalenka rejoint Badosa, Zverev aussi en demies avant le choc Djokovic-Alcaraz

La N.1 mondiale Aryna Sabalenka a rejoint mardi l’Espagnole Paula Badosa (12e) en demi-finales de l’Open d’Australie, où Alexander Zverev a également décroché son billet pour le dernier carré avant un choc très attendu entre Carlos Alcaraz (3e) et Novak Djokovic (7e).. Sabalenka en tremblant, Badosa la surpriseLa Bélarusse s’est imposée difficilement 6-2, 2-6, 6-3 contre la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (32e), concédant son premier set depuis le début du tournoi.Sur une série de 19 victoires consécutives à Melbourne, elle s’approche d’un troisième titre consécutif à l’Open d’Australie, une performance qui n’a plus été réalisée depuis 1999 et le triplé de la Suissesse Martina Hingis.”Honnêtement, je n’ai fait que prier aujourd’hui, en essayant de renvoyer la balle dans ces conditions difficiles. Elle a joué un tennis extraordinaire, très agressif. J’étais super contente d’avoir réussi à gagner ce match comme par magie”, a déclaré Sabalenka.Elle affrontera en demi-finales Paula Badosa qui a frappé un grand coup en dominant 7-5, 6-4 Coco Gauff (3e), invaincue depuis novembre et lauréate de l’US Open en 2023. Grâce à cette première victoire de sa carrière contre une joueuse du top 10 en Grand Chelem, l’Espagnole accède pour la première fois au dernier carré d’un tournoi majeur.”Je suis super fière de mon niveau de jeu. Pour moi, c’est un rêve qui se concrétise”, a-t-elle savouré sur le court de la Rod Laver Arena.Gauff s’est, elle, dite “déçue, mais pas complètement détruite”.”J’ai tout donné sur le court, je me suis battue jusqu’au bout”, a-t-elle poursuivi en conférence de presse, reconnaissant que Badosa lui avait été “supérieure” dans les moments clés du match.. Zverev s’en sort en quatre setsAlexander Zverev (2e) a gagné mardi pour la deuxième année d’affilée et la troisième fois de sa carrière sa place en demi-finales de l’Open d’Australie, grâce à une victoire en quatre sets contre l’Américain Tommy Paul (11e).Ce dernier a mené la vie dure à l’Allemand pendant trois sets mais n’a pas su conserver ses breaks d’avance aux moments clés des deux premières manches. Zverev s’est en outre montré largement supérieur à l’Américain dans les tie-breaks, s’imposant finalement 7-6 (7/1), 7-6 (7/0), 2-6, 6-1 en près de 3h30.Champion olympique en 2021, Zverev a gagné pour la première fois de sa carrière face à Paul, après deux défaites en 2020 et en 2022.”J’aurais dû être mené deux sets à zéro, je ne jouais pas très bien et lui si. Je ne sais pas trop comment, mais j’ai gagné le premier set, le deuxième… et le quatrième set était le meilleur que j’aie joué” mardi, a déclaré l’Allemand.Toujours en quête de son premier titre en Grand Chelem à 27 ans après deux finales perdues (US Open 2020, Roland-Garros 2024), Zverev affrontera en demi-finales Carlos Alcaraz (3e) ou Novak Djokovic (7e), qui se mesurent dans un quart de finale choc mardi soir.Attendue depuis le tirage au sort, la huitième confrontation entre les deux anciens N.1 mondiaux pourrait permettre à l’Espagnol de 21 ans de poursuivre sa marche vers le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès.Le Serbe, de 16 ans son aîné, vise lui un 25e titre dans un Majeur qui ferait de lui le seul détenteur du record de victoires en Grand Chelem, devant l’Australienne Margaret Court (24 succès).Dans leurs duels, Djokovic mène quatre victoires à trois et l’a toujours emporté sur dur, au Masters-1000 de Cincinnati et aux Finales de l’ATP en 2023.Ce match est aussi une première, puisque “Carlitos” et le “Djoker” ne s’étaient encore jamais rencontrés à un stade aussi précoce d’un tournoi: ils ont croisé le fer trois fois en demi-finales et quatre fois en finale.

Deux fois moins de narchomicides à Marseille, mais une forme de “narcoterrorisme”

Le narcobanditisme a coûté la vie à 24 personnes en 2024 en région marseillaise, deux fois moins que le bain de sang de 2023, mais “pour autant la menace demeure très importante” face à une forme de “narcoterrorisme”, avertissent les autorités.A la veille du début de l’examen d’une proposition de loi sur le narcotrafic, le préfet de police des Bouches-du-Rhône et le procureur de la République de Marseille ont fait mardi matin le bilan annuel de leur combat contre ce fléau.Après le funeste record de 49 morts dont 4 victimes collatérales de 2023, les violences liées au narcobanditisme ont coûté la vie à 24 personnes dans ce département du sud-est de la France l’an dernier, dont un chauffeur VTC abattu par un adolescent d’à peine 14 ans.Cette baisse est due à “la victoire de la DZ Mafia sur le clan Yoda”, mais “on reste très vigilant, il y a encore des conflits en cours”, explique à l’AFP le procureur Nicolas Bessone.S’agissant de Yoda, dont la présence serait désormais réduite à peau de chagrin, leur chef présumé, Félix Bingui, est d’ailleurs en cours d’extradition depuis le Maroc, selon des sources concordantes. Mais cette baisse est aussi à mettre au crédit de la “mobilisation historique” des forces de l’ordre et de la justice, selon le préfet Pierre-Edouard Colliex, interrogé par l’AFP. De fait, les chiffres sont “considérables”, comme le souligne Nicolas Bessone: en 2024, plus de 2.000 personnes ont été mises en examen à Marseille, dont 833 ont été placées en détention provisoire. Et plusieurs commandos ont été arrêtés avant de passer à l’acte.Sur les petites mains du trafic, plus de 2.250 personnes ont été déférées, avec toujours autant de “jobbers” venant de toute la France, attirés par le mirage de l’argent facile. Et parmi eux, de plus en plus de mineurs.Avec quelque 480 adolescents concernés en 2024, “plus de la moitié de la délinquance des mineurs” est liée aux stupéfiants à Marseille, s’alarme le procureur.Alors certes, la deuxième ville de France ne compte plus que 84 points de deal, 29 de moins en un an. Mais “ce n’est pas parce qu’on a supprimé les points de deal à la cité de la Castellane (dans les quartiers Nord) que la drogue a disparu, qu’on a résolu le problème”, insiste le préfet de police: “ça nous a permis de redonner un cadre de vie acceptable mais il faut maintenir l’effort”.Pour lui, il faut continuer le pilonnage, sur le mode des opérations “place nette XXL” lancées par Emmanuel Macron depuis Marseille en mars, et créer “des groupes de prévention et de sécurité”.- “Choc législatif” -2024 a également été marquée par une diversification des activités des narcotrafiquants, avec des tentatives de racket de commerçants voire de rappeurs, comme celle visant SCH, qui s’est soldée par l’assassinat d’un de ses proches. Plusieurs responsables judiciaires ont été menacés de mort, dont des membres de la direction de la prison des Baumettes. Sans parler des tentatives de corruption de fonctionnaires.”La peur panique se diffuse, nous on ne demande qu’une chose, être protégés”, avait récemment confié à l’AFP Bernard Marty, président dans les Bouches-du-Rhône de l’Umih, principale organisation patronale dans l’hôtellerie-restauration.”On ne cède pas à la peur car on interpelle les individus qui commettent des menaces” et “très peu de gens ont été placés sous protection policière” à ce stade, répond Pierre-Edouard Colliex.Pour lutter contre le blanchiment d’argent, il annonce aussi qu’il interdira d’ici fin janvier l’activité de plusieurs dizaines d’épiceries de nuit.Pour autant, malgré ce volontarisme affiché, “nous rencontrons d’importantes difficultés à juguler, à maîtriser le phénomène. Donc il faut à la fois des moyens, un choc législatif, pour être à la hauteur des enjeux et de la menace en face de nous”, insiste Nicolas Bessone.Lui parle depuis un certain temps de “narcoterrorisme”, face à ces rafales de kalachnikov souvent tirées à l’aveugle qui terrorisent “tout le monde et notamment la population qui y vit”.Jeudi, le président du tribunal judiciaire de Marseille, Olivier Leurent, avait dit craindre que “nous nous approchions du point de bascule vers un narco-Etat”, face à des narchomicides commis par “des tueurs de plus en plus jeunes”, “recrutés sur les réseaux sociaux pour des sommes modiques, utilisant des armes de guerre, commettant des actes de tortures et de barbarie et revendiquant” leurs actions sur ces mêmes réseaux sociaux.

Musk says critics need ‘better dirty tricks’ after salute row

Billionaire tech mogul Elon Musk said Tuesday his critics needed “better dirty tricks” after a row erupted over a gesture he made at an inauguration event for US President Donald Trump that some likened to a Nazi salute.The X, SpaceX and Tesla chief appeared on stage at the Capital One Arena in Washington, where supporters of the newly inaugurated president had gathered for a rally.Upon thanking the crowd for returning Trump to the White House, Musk tapped the left side of his chest with his right hand and then extended his arm with his palm open, repeating the gesture for the crowd seated behind him.Claire Aubin, a historian who specializes in Nazism within the United States, said Musk’s gesture was a “sieg heil,” or Nazi salute.”My professional opinion is that you’re all right, you should believe your eyes,” Aubin posted on X, aligning with those who found the gesture was an overt reference to Nazis.But Musk later posted on X that his opponents needed “better dirty tricks.””The ‘everyone is Hitler’ attack is sooo tired,” he said.Musk has also made several statements in recent weeks in support of Germany’s far-right AfD party and British anti-immigration party Reform UK.But the Anti-Defamation League, an organization founded to combat anti-Semitism which has criticized Musk in the past, defended his actions this time around.- ‘Awkward gesture’ -“It seems that Elon Musk made an awkward gesture in a moment of enthusiasm, not a Nazi salute,” the organization said in a statement posted on X.Another historian, Aaron Astor, also rebuffed accusations of Musk’s Nazi emulation.”I have criticized Elon Musk many times for letting neo-Nazis pollute this platform,” he wrote on X, adding: “But this gesture is not a Nazi salute.””This is a socially awkward autistic man’s wave to the crowd where he says ‘my heart goes out to you.'”Musk announced in 2021 he had been diagnosed with Asperger’s syndrome, a form of autism.One attendee at the rally told AFP he thought Musk was making the gesture as a joke.”He’s very humorous, and he uses a lot of sarcasm. So when he did that on the stage, I don’t think he meant it,” said Brandon Galambos, a 29-year-old pastor and tech worker.Still, reports by Wired and Rolling Stone magazines said far-right personalities in the United States were celebrating the move, such as the writer Evan Kilgore, who called the salute “incredible.”Ruth Ben-Ghiat, a historian of fascism, found the gesture “was a Nazi salute — and a very belligerent one too,” she said on X.Democratic Party members also quickly responded with alarm.Congressman Jimmy Gomez reacted to the moment by posting on X: “Well, that didn’t take long.”

La Bourse de Paris accueille prudemment les premières annonces de Trump

La Bourse de Paris digère dans la prudence mardi la myriade de décrets présidentiels signés aux États-Unis par Donald Trump la veille, dans la foulée de son investiture.Vers 10H00, le CAC 40 prenait 0,09% à 7.740,34 points, en hausse de 6,84 points.”Donald Trump a effectué un retour hier soir fracassant au pouvoir (…), et a présenté des plans pour la mise en place immédiate d’ordres et d’actions destinés à changer radicalement le cours du pays”, a commenté John Plassard, responsable de l’investissement pour Mirabaud.Mais “le rythme des décrets présidentiels (de Trump) restera élevé aujourd’hui encore. Peu d’investisseurs osent donc vraiment sortir de leur réserve”, a expliqué Jochen Stanzl de CMC Markets.Le nouveau président américain a signé une pluie décrets présidentiels lundi sitôt investi, dont le retrait des États-Unis de l’OMS et de l’accord de Paris sur le climat, la mise en place d’un état d’urgence à la frontière avec le Mexique contre l’immigration, et la grâce de 1.500 assaillants du Capitole.Il a aussi affirmé lundi qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits du Canada et du Mexique à compter du 1er février.La zone euro – qui exporte plus de produits vers les Etats-Unis qu’elle n’en importe – est également dans le viseur du nouveau président.Les Européens “sont durs, très durs. Ils n’achètent pas nos voitures, ni nos produits agricoles, ils n’achètent presque rien”, a affirmé Trump lundi soir à la Maison Blanche. “Nous allons donc régler ce problème en imposant des droits de douane ou en obligeant les Européens à acheter notre pétrole (…) et notre gaz”.Malgré ces vents contraires, “à court terme, la Bourse de Paris devrait profiter de l’engouement lié au retour de Donald Trump. Les investisseurs ont gardé en mémoire que sa première présidence fut marquée par une forte volatilité des actifs financiers, mais surtout par une hausse” des indices boursiers, a relevé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement au sein de Pictet AM.Les marchés plébiscitent surtout les baisses d’impôts et les dérégulations promises par M. Trump, à même, selon eux, de stimuler la croissance.Les marchés regarderont aussi mardi la publication à 10H00 GMT de l’indicateur ZEW mesurant la confiance des investisseurs en janvier en Allemagne, première économie de la zone euro.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans français atteignait vers 10H00 3,29%, contre 3,30% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, s’établissait à 2,51%.

Le lagon de Mayotte, trésor mondial, endommagé par Chido

“L’expression qui revient, c’est: +décapé+”. Dramatique pour les habitants de Mayotte, sa faune et sa flore, le cyclone Chido a aussi ébranlé son lagon et une partie des exceptionnels récifs coralliens a particulièrement souffert.Donatien Pelourdeau, agent de terrain du Parc naturel marin de Mayotte, remonte d’une plongée, la “première depuis Chido”, vers l’îlot Bambo (sud-est de l’archipel). “Il y a beaucoup, beaucoup de coraux détruits”, se désole-t-il une fois revenu sur le bateau. “L’expression qui revient, c’est: +décapé+” et “même si on s’en doutait parce que (la partie extérieure de la barrière de corail) est la plus exposée, ça fait mal au cÅ“ur”, avoue-t-il à l’AFP.En trente ans, ce spécialiste en a vu “des tempêtes, mais rien à voir” avec ce que le 101e département français a subi le 14 décembre, lorsque le cyclone Chido a dévasté l’archipel de l’océan Indien.Depuis, les équipes du Parc naturel, chapeauté par l’Office français de la biodiversité, plongent deux à trois fois par semaine “pour se rendre compte de l’impact du cyclone”, un premier aperçu avant les suivis scientifiques à proprement parler, détaille Sébastien Quaglietti, chef de l’unité Mer.Certains lieux sous-marins iconiques de Mayotte ont été durement éprouvés, comme le Tombant des Aviateurs, ou “l’extérieur de la Passe en S”, témoigne Annabelle Djeribi, directrice déléguée du Parc. “Coraux, éponges, gorgones, il n’y a absolument plus rien, c’est dramatique”, déplore-t-elle.Mais “aujourd’hui, on ne peut pas tirer de conclusion, il y a des endroits dévastés et d’autres préservés”, ajoute prudemment la responsable.- Pire sans le récif -Mayotte est ceinte d’un double récif corallien, un récif frangeant et un récif barrière, ce dernier fermant presque le lagon, ce qui en fait l’un des plus grands du monde avec ses 1.500 km².Cette spécificité fait de l’archipel un écrin de biodiversité marine, avec 300 espèces de coraux (il y en a entre 800 et 900 dans le monde), 760 espèces de poissons, 24 espèces de mammifères marins et cinq espèces de tortues.Durant Chido, “les récifs coralliens ont joué leur rôle de protection des terres”, rembobine Annabelle Djeribi. Ainsi lors du cyclone, la “forte houle” de 9 mètres à l’extérieur du lagon, a été “réduite à 5,5 m” à l’intérieur, cassée par la barrière.Les récifs ont donc “subi l’impact de plein fouet”, comme les mangroves, atténuant les effets de submersion marine et “retenant les déchets” éparpillés par l’ouragan, selon Mme Djeribi. Les effets de Chido “auraient été encore plus dévastateurs” si ces deux écosystèmes “avaient été en mauvaise santé”, dit la responsable qui souligne l’importance de les laisser se régénérer.- “Vigilants” -Une attention d’autant plus nécessaire qu’El Niño, événement naturel cyclique qui impacte les températures et provoque des intempéries dans les zones concernées, avait entraîné “beaucoup de blanchissement de corail”, ce que le cyclone “a continué de dégrader”, constate Sébastien Quaglietti.En 2024, El Niño a ainsi provoqué la disparition de 35% des récifs “et d’autres ont été fragilisés”, rappelle Mme Djeribi.Côté faune, les espèces “mobiles telles les poissons, les mammifères, ont pu se mettre à l’abri”, estime Yoan Doucet, chef de service ingénierie du Parc.Tous ces spécialistes jugent crucial de laisser le temps au milieu marin afin qu’il réinvestisse rapidement ses fonctions de barrière, de pourvoyeur de ressources alimentaires et économiques.Ils se disent ainsi “vigilants” sur les problématiques qui le menacent déjà en temps normal, tel l’envasement (20.000 tonnes de terre sont déversées chaque année dans le lagon, en raison de l’agriculture et des constructions, selon Mme Djeribi), le braconnage, les déchets.Il faudra ainsi surveiller “ce qui va se passer à terre, et notamment le plan de reconstruction de Mayotte”, alerte M. Doucet.”L’écosystème va avoir besoin de toute l’énergie et la tranquillité disponibles” pour se reconstruire, ce qui nécessitera “un travail de toute la population dans ses activités quotidiennes”.

Le lagon de Mayotte, trésor mondial, endommagé par Chido

“L’expression qui revient, c’est: +décapé+”. Dramatique pour les habitants de Mayotte, sa faune et sa flore, le cyclone Chido a aussi ébranlé son lagon et une partie des exceptionnels récifs coralliens a particulièrement souffert.Donatien Pelourdeau, agent de terrain du Parc naturel marin de Mayotte, remonte d’une plongée, la “première depuis Chido”, vers l’îlot Bambo (sud-est de l’archipel). “Il y a beaucoup, beaucoup de coraux détruits”, se désole-t-il une fois revenu sur le bateau. “L’expression qui revient, c’est: +décapé+” et “même si on s’en doutait parce que (la partie extérieure de la barrière de corail) est la plus exposée, ça fait mal au cÅ“ur”, avoue-t-il à l’AFP.En trente ans, ce spécialiste en a vu “des tempêtes, mais rien à voir” avec ce que le 101e département français a subi le 14 décembre, lorsque le cyclone Chido a dévasté l’archipel de l’océan Indien.Depuis, les équipes du Parc naturel, chapeauté par l’Office français de la biodiversité, plongent deux à trois fois par semaine “pour se rendre compte de l’impact du cyclone”, un premier aperçu avant les suivis scientifiques à proprement parler, détaille Sébastien Quaglietti, chef de l’unité Mer.Certains lieux sous-marins iconiques de Mayotte ont été durement éprouvés, comme le Tombant des Aviateurs, ou “l’extérieur de la Passe en S”, témoigne Annabelle Djeribi, directrice déléguée du Parc. “Coraux, éponges, gorgones, il n’y a absolument plus rien, c’est dramatique”, déplore-t-elle.Mais “aujourd’hui, on ne peut pas tirer de conclusion, il y a des endroits dévastés et d’autres préservés”, ajoute prudemment la responsable.- Pire sans le récif -Mayotte est ceinte d’un double récif corallien, un récif frangeant et un récif barrière, ce dernier fermant presque le lagon, ce qui en fait l’un des plus grands du monde avec ses 1.500 km².Cette spécificité fait de l’archipel un écrin de biodiversité marine, avec 300 espèces de coraux (il y en a entre 800 et 900 dans le monde), 760 espèces de poissons, 24 espèces de mammifères marins et cinq espèces de tortues.Durant Chido, “les récifs coralliens ont joué leur rôle de protection des terres”, rembobine Annabelle Djeribi. Ainsi lors du cyclone, la “forte houle” de 9 mètres à l’extérieur du lagon, a été “réduite à 5,5 m” à l’intérieur, cassée par la barrière.Les récifs ont donc “subi l’impact de plein fouet”, comme les mangroves, atténuant les effets de submersion marine et “retenant les déchets” éparpillés par l’ouragan, selon Mme Djeribi. Les effets de Chido “auraient été encore plus dévastateurs” si ces deux écosystèmes “avaient été en mauvaise santé”, dit la responsable qui souligne l’importance de les laisser se régénérer.- “Vigilants” -Une attention d’autant plus nécessaire qu’El Niño, événement naturel cyclique qui impacte les températures et provoque des intempéries dans les zones concernées, avait entraîné “beaucoup de blanchissement de corail”, ce que le cyclone “a continué de dégrader”, constate Sébastien Quaglietti.En 2024, El Niño a ainsi provoqué la disparition de 35% des récifs “et d’autres ont été fragilisés”, rappelle Mme Djeribi.Côté faune, les espèces “mobiles telles les poissons, les mammifères, ont pu se mettre à l’abri”, estime Yoan Doucet, chef de service ingénierie du Parc.Tous ces spécialistes jugent crucial de laisser le temps au milieu marin afin qu’il réinvestisse rapidement ses fonctions de barrière, de pourvoyeur de ressources alimentaires et économiques.Ils se disent ainsi “vigilants” sur les problématiques qui le menacent déjà en temps normal, tel l’envasement (20.000 tonnes de terre sont déversées chaque année dans le lagon, en raison de l’agriculture et des constructions, selon Mme Djeribi), le braconnage, les déchets.Il faudra ainsi surveiller “ce qui va se passer à terre, et notamment le plan de reconstruction de Mayotte”, alerte M. Doucet.”L’écosystème va avoir besoin de toute l’énergie et la tranquillité disponibles” pour se reconstruire, ce qui nécessitera “un travail de toute la population dans ses activités quotidiennes”.

Trump jure de reprendre le canal de Panama et replace Cuba sur sa liste noire

A peine investi président, Donald Trump a juré lundi de reprendre le contrôle du canal de Panama, décidé de replacer Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme et jugé que Vladimir Poutine était “en train de détruire” la Russie en refusant de faire la paix avec l’Ukraine.Prenant une rafale de décrets présidentiels, le dirigeant républicain a ainsi promis de faire en sorte que les Etats-Unis soient à nouveau “respectés” dans le monde, mettant en avant une politique étrangère axée sur “l’Amérique d’abord”, tout en se posant en “artisan de la paix”.”L’héritage dont je serai le plus fier sera celui d’un artisan de la paix et d’un rassembleur”, a-t-il lancé dans son discours d’investiture.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, “veut passer un accord. Je ne sais pas si Poutine le souhaite, peut-être pas. (Mais) il devrait le faire. Je crois qu’il est en train de détruire la Russie en ne scellant pas un règlement”, a déclaré le président Trump pour son retour dans le Bureau ovale, où il a signé devant la presse toute une série de décrets.Il s’était félicité auparavant qu'”un jour avant (son) entrée en fonction, les otages du Moyen-Orient soient rentrés dans leur famille”, faisant référence à la libération de trois otages israéliennes libérées dimanche des mains du Hamas, après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Plus tard lundi, lors d’un rassemblement en salle, M. Trump a accueilli les familles d’otages encore détenus à Gaza, certaines tenant des photos de leurs proches.”Sous la direction du président Trump, nous prouvons que l’impossible peut devenir réalité”, a déclaré Steve Witkoff, émissaire du président américain pour le Moyen-Orient qui a participé aux récentes négociations de cessez-le-feu.Dans la foulée, le président Trump a révoqué une mesure de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.- “Golfe d’Amérique” -Mais le président Trump s’est aussi montré menaçant, disant vouloir “reprendre” le contrôle du canal de Panama construit par les Etats-Unis et transféré au Panama en 1999.”Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue”, a-t-il affirmé, en soulignant que les navires américains étaient “gravement surtaxés”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre”, a asséné le président américain.Son homologue panaméen, José Raul Mulino, a aussitôt répliqué que “le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”.Ce sera là peut-être l’une des premières missions du nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui a été confirmé à ce poste lundi soir par un rare vote à l’unanimité du Sénat américain. M. Rubio, dont les parents sont d’origine cubaine, sera le premier chef de la diplomatie américaine à parler couramment espagnol.A cet égard, le président n’a guère tardé pour revenir sur le retrait de Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme, annoncé en toute fin de mandat par la précédente administration Biden dans le cadre d’un accord pour la libération de prisonniers politiques.- “acte d’arrogance” -Cuba a aussitôt réagi en qualifiant cette décision “d’acte d’arrogance et de mépris de la vérité”.Le recours à cette liste “révèle pleinement le visage hégémonique, autoritaire et brutal des Etats-Unis”, a également déploré mardi la Chine.Le président américain a par ailleurs estimé que le Danemark finirait par céder sur la question du Groenland, le territoire danois autonome dont il souhaite prendre le contrôle.”Le Groenland est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale. Je suis sûr que le Danemark va se faire à l’idée” de le céder aux Etats-Unis, a-t-il dit, en soulignant aussi que les Etats-Unis commenceraient à désigner le golfe du Mexique comme le “golfe d’Amérique”.”L’Amérique retrouvera sa place légitime en tant que nation la plus grande, la plus puissante et la plus respectée de la planète, inspirant la crainte et l’admiration du monde entier”, a martelé le président Trump, dont le retour à la Maison Blanche est vu avec inquiétude à travers le monde.