Le coeur artificiel de Carmat placé sous assistance judiciaire
Ex-symbole de l’innovation médicale française, le fabricant français d’un coeur artificiel, Carmat, a annoncé lundi être en cessation des paiements, à court d’argent faute de n’avoir pu rassembler des fonds pour payer ses créanciers.L’entreprise, qui avait alerté  il y a dix jours avoir un besoin urgent de se refinancer d’ici au 30 juin, va “solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles”, selon un communiqué.Dans l’attente de la décision du tribunal, qui devrait intervenir “dans les tout prochains jours”, Carmat, cotée en Bourse depuis 2010, a demandé la suspension de sa cotation “à partir du lundi 30 juin 2025”, avant l’ouverture des marchés.Son cours de Bourse évolue autour de 30 cents, alors qu’il dépassait 100 euros voici une dizaine d’années.Créée en 2008, la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d’euros d’ici au 30 juin, ainsi qu’environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle avait lancé le 20 juin une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités.Son directeur général Stéphane Piat avait tenté dans un dernier élan la semaine dernière de mobiliser les investisseurs et même l’Elysée, pointant la difficulté d’accès aux capitaux pour financer l’innovation en France et évoquant le “crève-coeur” de voir possiblement disparaître une technologie française “iconique”.Il estimait que Carmat était sur “une rampe de lancement” après 42 implantations  réalisées en 2024, un chiffre d’affaires de 7 millions l’an dernier et des besoins de l’entreprise, évalués à 35 millions d’euros à douze mois, qui allaient “se réduire tous les ans jusqu’à la rentabilité”, prévue d’ici “4 à 5 ans”.Mais après 30 ans de recherche, 550 millions d’investissements et 122 patients traités avec son coeur artificiel temporaire, inventé par le professeur Alain Carpentier, Carmat “n’est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements”.L’entreprise qui compte 180 collaborateurs entre son siège de Vélizy-Villacoublay et son site de production à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, “continue d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités”.L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire constituerait, selon elle, “le cadre le plus approprié pour faciliter cette poursuite”.- “Coeur définitif” -Le coeur artificiel Aeson de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’un coeur humain disponible pour une transplantation. Il comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d’un cÅ“ur naturel et d’une tablette pour régler les paramètres.Depuis sa première implantation sur un patient en 2014, l’appareil a évolué et subi des améliorations, Carmat rêvant d’un “coeur définitif”, qui remplacerait le coeur malade.La société avait notamment suspendu volontairement les implantations entre fin 2021 et octobre 2022 pour apporter des améliorations au dispositif à la suite de dysfonctionnements qui avaient coûté la vie à deux patients.”L’insuffisance cardiaque, c’est une maladie qui tue plus que le cancer” et qui ne touche pas seulement des personnes âgées mais des adultes “autour de 54 ans”, avait souligné il y a quelques jours Anne-Céline Martin, de l’unité médico-chirurgicale d’insuffisance cardiaque sévère à l’Hôpital Européen Georges Pompidou qui a soutenu le projet Carmat dès le début.”Le seul vrai traitement de l’insuffisance cardiaque terminale, c’est la transplantation. Sauf que l’accès à la transplantation est limitée: on a toujours deux receveurs pour un donneur”, a illustré le professeur André Vincentelli, chirurgien cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Lille.”Ne plus avoir le Carmat, c’est revenir à d’autres dispositifs d’une autre époque”, avait-il indiqué.Le concepteur du coeur artificiel total Aeson assure qu’il ne laissera pas tomber ses patients sous prothèses Aeson, et ce, “quelle que soit la décision du tribunal”.
Le coeur artificiel de Carmat placé sous assistance judiciaire
Ex-symbole de l’innovation médicale française, le fabricant français d’un coeur artificiel, Carmat, a annoncé lundi être en cessation des paiements, à court d’argent faute de n’avoir pu rassembler des fonds pour payer ses créanciers.L’entreprise, qui avait alerté  il y a dix jours avoir un besoin urgent de se refinancer d’ici au 30 juin, va “solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles”, selon un communiqué.Dans l’attente de la décision du tribunal, qui devrait intervenir “dans les tout prochains jours”, Carmat, cotée en Bourse depuis 2010, a demandé la suspension de sa cotation “à partir du lundi 30 juin 2025”, avant l’ouverture des marchés.Son cours de Bourse évolue autour de 30 cents, alors qu’il dépassait 100 euros voici une dizaine d’années.Créée en 2008, la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d’euros d’ici au 30 juin, ainsi qu’environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle avait lancé le 20 juin une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités.Son directeur général Stéphane Piat avait tenté dans un dernier élan la semaine dernière de mobiliser les investisseurs et même l’Elysée, pointant la difficulté d’accès aux capitaux pour financer l’innovation en France et évoquant le “crève-coeur” de voir possiblement disparaître une technologie française “iconique”.Il estimait que Carmat était sur “une rampe de lancement” après 42 implantations  réalisées en 2024, un chiffre d’affaires de 7 millions l’an dernier et des besoins de l’entreprise, évalués à 35 millions d’euros à douze mois, qui allaient “se réduire tous les ans jusqu’à la rentabilité”, prévue d’ici “4 à 5 ans”.Mais après 30 ans de recherche, 550 millions d’investissements et 122 patients traités avec son coeur artificiel temporaire, inventé par le professeur Alain Carpentier, Carmat “n’est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements”.L’entreprise qui compte 180 collaborateurs entre son siège de Vélizy-Villacoublay et son site de production à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, “continue d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités”.L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire constituerait, selon elle, “le cadre le plus approprié pour faciliter cette poursuite”.- “Coeur définitif” -Le coeur artificiel Aeson de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’un coeur humain disponible pour une transplantation. Il comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d’un cÅ“ur naturel et d’une tablette pour régler les paramètres.Depuis sa première implantation sur un patient en 2014, l’appareil a évolué et subi des améliorations, Carmat rêvant d’un “coeur définitif”, qui remplacerait le coeur malade.La société avait notamment suspendu volontairement les implantations entre fin 2021 et octobre 2022 pour apporter des améliorations au dispositif à la suite de dysfonctionnements qui avaient coûté la vie à deux patients.”L’insuffisance cardiaque, c’est une maladie qui tue plus que le cancer” et qui ne touche pas seulement des personnes âgées mais des adultes “autour de 54 ans”, avait souligné il y a quelques jours Anne-Céline Martin, de l’unité médico-chirurgicale d’insuffisance cardiaque sévère à l’Hôpital Européen Georges Pompidou qui a soutenu le projet Carmat dès le début.”Le seul vrai traitement de l’insuffisance cardiaque terminale, c’est la transplantation. Sauf que l’accès à la transplantation est limitée: on a toujours deux receveurs pour un donneur”, a illustré le professeur André Vincentelli, chirurgien cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Lille.”Ne plus avoir le Carmat, c’est revenir à d’autres dispositifs d’une autre époque”, avait-il indiqué.Le concepteur du coeur artificiel total Aeson assure qu’il ne laissera pas tomber ses patients sous prothèses Aeson, et ce, “quelle que soit la décision du tribunal”.
‘We have nothing’: Afghans driven out of Iran return to uncertain future
Hajjar Shademani’s family waited for hours in the heat and dust after crossing the border into Afghanistan, their neat pile of suitcases all that remained of a lifetime in Iran after being deported to their homeland. The 19-year-old and her three siblings are among tens of thousands of Afghans who have crossed the Islam Qala border point in recent days, the majority forced to leave, according to the United Nations and Taliban authorities. Despite being born in Iran after her parents fled war 40 years ago, Shademani said the country “never accepted us”. When police came to her family’s home in Shiraz city and ordered them to leave, they had no choice. But Afghanistan is also alien to her. “We don’t have anything here,” she told AFP in English. Between Iranian universities that would not accept her and the Taliban government, which has banned education for women, Shademani’s studies are indefinitely on hold. “I really love studying… I wanted to continue but in Afghanistan, I think I cannot.” At Herat province’s Islam Qala crossing, the checkpoint is usually busy handling the cycle of smuggling to deportation as young men seek work in Iran. But since Tehran ordered Afghans without the right to remain to leave by July 6, the number of returnees — especially families — has surged. More than 230,000 departed in June alone, the United Nations International Organization for Migration (IOM) said. Since January, more than 690,000 Afghans have left Iran, “70 percent of whom were forcibly sent back”, IOM spokesperson Avand Azeez Agha told AFP. Of the more than a dozen returnees AFP spoke to on Saturday, none said they had fled the recent Iran-Israel conflict, though it may have ramped up pressure. Arrests, however, had helped spur their departures. – Few prospects -Yadullah Alizada had only the clothes on his back and a cracked phone to call his family when he stepped off one of the many buses unloading people at the IOM-run reception centre. The 37-year-old said he was arrested while working as a day labourer and held at a detention camp before being deported to Afghanistan. Forced to leave without his family or belongings, he slept on a bit of cardboard at the border, determined to stay until his family could join him. “My three kids are back there, they’re all sick right now, and they don’t know how to get here.”He hopes to find work in his home province of Daikundi, but in a country wracked by entrenched poverty and unemployment, he faces an uphill climb. The UN mission for Afghanistan, UNAMA, has warned that the influx of deportees — many arriving with “no assets, limited access to services, and no job prospects” — risks further destabilising the crisis-wracked country. Long lines snaked into tents encircling the reception centre where returnees accessed UN, NGO and government services. Gusty wind whipped women’s Iranian-style hijabs and young men’s trendy outfits, clothing that stood out against the shalwar kameez that has become ubiquitous in Afghanistan since the Taliban swept to power in 2021, imposing their strict interpretation of Islamic law. Deputy Prime Minister Abdul Salam Hanafi inspected the site on Saturday, striding through the crowd surrounded by a heavily armed entourage and pledging to ensure “that no Afghan citizen is denied their rights in Iran” and that seized or abandoned assets would be returned. Taliban authorities have consistently called for “dignified” treatment of the migrants and refugees hosted in Iran and Pakistan, the latter having also ousted hundreds of thousands of Afghans since the latest decades-long war ended.- ‘Have nothing’ -Over one million Afghans have already returned to Afghanistan this year from both neighbouring countries. The numbers are only expected to rise, even as foreign aid is slashed and the Taliban government struggles for cash and international recognition. The IOM says it can only serve a fraction of the returnees, with four million Afghans potentially impacted by Iran’s deadline. Some of the most vulnerable pass through the agency’s transit centre in Herat city, where they can get a hot meal, a night’s rest and assistance on their way.  But at the clean and shaded compound, Bahara Rashidi was still worried about what would become of her and her eight sisters back in Afghanistan. They had smuggled themselves into Iran to make a living after their father died.  “There is no man in our family who can work here, and we don’t have a home or money,” the 19-year-old told AFP. “We have nothing.”Â
‘We have nothing’: Afghans driven out of Iran return to uncertain future
Hajjar Shademani’s family waited for hours in the heat and dust after crossing the border into Afghanistan, their neat pile of suitcases all that remained of a lifetime in Iran after being deported to their homeland. The 19-year-old and her three siblings are among tens of thousands of Afghans who have crossed the Islam Qala border point in recent days, the majority forced to leave, according to the United Nations and Taliban authorities. Despite being born in Iran after her parents fled war 40 years ago, Shademani said the country “never accepted us”. When police came to her family’s home in Shiraz city and ordered them to leave, they had no choice. But Afghanistan is also alien to her. “We don’t have anything here,” she told AFP in English. Between Iranian universities that would not accept her and the Taliban government, which has banned education for women, Shademani’s studies are indefinitely on hold. “I really love studying… I wanted to continue but in Afghanistan, I think I cannot.” At Herat province’s Islam Qala crossing, the checkpoint is usually busy handling the cycle of smuggling to deportation as young men seek work in Iran. But since Tehran ordered Afghans without the right to remain to leave by July 6, the number of returnees — especially families — has surged. More than 230,000 departed in June alone, the United Nations International Organization for Migration (IOM) said. Since January, more than 690,000 Afghans have left Iran, “70 percent of whom were forcibly sent back”, IOM spokesperson Avand Azeez Agha told AFP. Of the more than a dozen returnees AFP spoke to on Saturday, none said they had fled the recent Iran-Israel conflict, though it may have ramped up pressure. Arrests, however, had helped spur their departures. – Few prospects -Yadullah Alizada had only the clothes on his back and a cracked phone to call his family when he stepped off one of the many buses unloading people at the IOM-run reception centre. The 37-year-old said he was arrested while working as a day labourer and held at a detention camp before being deported to Afghanistan. Forced to leave without his family or belongings, he slept on a bit of cardboard at the border, determined to stay until his family could join him. “My three kids are back there, they’re all sick right now, and they don’t know how to get here.”He hopes to find work in his home province of Daikundi, but in a country wracked by entrenched poverty and unemployment, he faces an uphill climb. The UN mission for Afghanistan, UNAMA, has warned that the influx of deportees — many arriving with “no assets, limited access to services, and no job prospects” — risks further destabilising the crisis-wracked country. Long lines snaked into tents encircling the reception centre where returnees accessed UN, NGO and government services. Gusty wind whipped women’s Iranian-style hijabs and young men’s trendy outfits, clothing that stood out against the shalwar kameez that has become ubiquitous in Afghanistan since the Taliban swept to power in 2021, imposing their strict interpretation of Islamic law. Deputy Prime Minister Abdul Salam Hanafi inspected the site on Saturday, striding through the crowd surrounded by a heavily armed entourage and pledging to ensure “that no Afghan citizen is denied their rights in Iran” and that seized or abandoned assets would be returned. Taliban authorities have consistently called for “dignified” treatment of the migrants and refugees hosted in Iran and Pakistan, the latter having also ousted hundreds of thousands of Afghans since the latest decades-long war ended.- ‘Have nothing’ -Over one million Afghans have already returned to Afghanistan this year from both neighbouring countries. The numbers are only expected to rise, even as foreign aid is slashed and the Taliban government struggles for cash and international recognition. The IOM says it can only serve a fraction of the returnees, with four million Afghans potentially impacted by Iran’s deadline. Some of the most vulnerable pass through the agency’s transit centre in Herat city, where they can get a hot meal, a night’s rest and assistance on their way.  But at the clean and shaded compound, Bahara Rashidi was still worried about what would become of her and her eight sisters back in Afghanistan. They had smuggled themselves into Iran to make a living after their father died.  “There is no man in our family who can work here, and we don’t have a home or money,” the 19-year-old told AFP. “We have nothing.”Â
“Cachés, mais toujours là ”: dans l’ancien fief d’un gang au Salvador, la peur reste palpable
Esperanza Martinez a vu trois membres de sa famille assassinés et de nombreux cadavres dans son quartier, un ancien bastion de la Mara Salvatrucha (MS-13) près de San Salvador. Si depuis quelque temps, elle vit plus sereinement, elle reste en alerte: les membres de gangs sont “cachés, mais toujours là ”, murmure-t-elle.Au pied d’une colline à quelques kilomètres au sud de la capitale salvadorienne, le quartier 10 de Octubre, dans la ville de San Marcos, s’est transformé depuis le lancement il y a trois ans par le président Nayib Bukele de sa “guerre” contre les gangs qui semaient la terreur dans le pays depuis trois décennies, en faisant l’un des plus violents au monde. A l’heure du déjeuner, l’agitation règne devant les stands de légumes, un motard livre des repas et une femme assise à l’arrière d’un pick-up délabré vend des granités. Une scène banale mais impensable il y a encore quelques années, quand aucun intrus n’était toléré dans les vastes territoires contrôlés au Salvador par la mara MS-13 et son rival, le Barrio 18.”Beaucoup sont entrés ici et n’en sont jamais ressortis. J’ai vu des morts allongés là , abattus ou poignardés. Il y a un cimetière clandestin sur la colline”, raconte Esperanza Martinez, qui a passé 34 de ses 65 ans dans ce quartier, en pointant du doigt une butte.Il fallait s’enfermer chez soi et ne pas sortir la nuit, se souvient-elle. Peu importe à quoi on assistait, “l’ordre était (…) de se taire”, raconte-t-elle en refusant d’apparaître devant la caméra.Sa nièce de 12 ans a été assassinée pour avoir refusé d’entrer dans le gang, la mère de celle-ci a connu le même sort pour avoir tenté de la défendre, et le mari de sa sÅ“ur a été tué parce qu’il refusait l’extorsion. L’une de ses trois filles a émigré aux États-Unis à 17 ans pour échapper aux menaces de mort. – “Jusqu’au dernier” – Le quartier 10 de Octubre a vécu sous le joug d’Élmer Canales Rivera, surnommé “le Crook d’Hollywood”, l’un des chefs du MS-13, désormais aux États-Unis en attente de son procès. Sur les murs, les graffitis “MS” ou “Hollywood” ont été remplacés par des fresques de ballons, de papillons et de fleurs multicolores. Un “N” géant sur fond bleu ciel fait référence à la fois à Nayib Bukele et à son parti Nuevas Ideas.Le 10 de Octubre est l’une des 11 zones mises sous protection militaire par le président Bukele après l’instauration, en mars 2022, d’un état d’urgence qui a conduit à l’arrestation de 87.000 personnes sans mandat judiciaire. “Nous allons débusquer jusqu’au dernier terroriste caché”, a récemment promis le président en encerclant Ilopango, dans la périphérie est de San Salvador, avec 2.000 soldats et policiers, là où des membres de gangs tentent de “se réorganiser”. Même si les gangs, actuellement “contenus”, pourraient “se réactiver”, cette démonstration de force répond aussi à l’envie du président de continuer à jouer “un rôle public important”, estime José Miguel Cruz, professeur salvadorien à l’Université internationale de Floride et spécialiste du phénomène des maras. M. Bukele a entamé en juin 2024 son deuxième mandat présidentiel, porté par sa “guerre” sans merci contre les groupes criminels qui a conduit à une baisse drastique du taux d’homicides. Il rejette les accusations d’autoritarisme et affirme avoir fait du Salvador “le pays le plus sûr au monde”. Les organisations de défense des droits humains critiquent durement son régime d’exception. Amnesty International et les ONG locales telles que Cristosal et Socorro Juridico dénoncent des arrestations arbitraires, des actes de torture, la mort d’environ 400 prisonniers et l’incarcération de milliers d’innocents. Un sujet dont personne ne souhaite parler dans le quartier 10 de Octubre. – “Ne pas baisser la garde” – Sur un rond-point d’où partent les bus, Carlos Sanchez, un laveur de véhicules âgé de 48 ans, prévient : “Il ne faut pas baisser la garde”. “Aujourd’hui on a un peu de paix, mais il reste des résidus (de gangs) cachés dans les collines”, assure-t-il.Le MS-13, déclaré organisation terroriste par les États-Unis, et le Barrio 18 contrôlaient 85% du territoire national, vivaient de l’extorsion et du trafic de drogue et ont tué quelque 200.000 personnes en trois décennies, selon M. Bukele.”Un jour, ils ont tué un jeune à coups de couteau dans un minibus. Mes deux filles, ils ont voulu les tuer aussi parce qu’elles refusaient de collaborer. Beaucoup obtempéraient par peur de représailles. Ils utilisaient des enfants comme guetteurs”, énumère M. Sanchez. Sous la menace d’une arme, ils expulsaient aussi les familles de leurs maisons. “Ils ont voulu me prendre la mienne, mais j’ai réussi à les convaincre de ne pas le faire. Certains rôdent encore par ici, mais je n’ai nulle part où aller”, confie Antonia Alfaro, 67 ans, depuis son petit logement.Le Salvador a connu une guerre civile sanglante dans les années 1980.
Le Dalaï Lama fête ses 90 ans et laisse entendre qu’il aura un successeur
Le Dalaï Lama a laissé entendre lundi qu’un successeur serait nommé après sa mort pour perpétuer son combat pour la liberté du Tibet, au coup d’envoi des réjouissances organisées dans son repaire en exil du nord de l’Inde pour son 90e anniversaire.Dans sa traditionnelle robe marron et jaune, le chef spirituel des Tibétains est apparu au milieu de milliers de membres de sa communauté et de partisans venus du monde entier le rejoindre dans son monastère de McLeod Ganj.”J’ai 90 ans mais je reste en forme physiquement”, a lancé le prix Nobel de la paix, assis au milieu de ses fidèles. “Pendant le temps qu’il me reste, je vais continuer à me consacrer autant que possible au bien-être des autres”.Le Dalaï Lama a ensuite donné une première indication sur le ton du message très attendu qu’il doit livrer mercredi sur sa succession, point d’orgue politique des festivités de la semaine.”Il y aura donc un cadre dans lequel nous allons pouvoir discuter de la perpétuation de l’institution du Dalaï Lama”, a-t-il lâché.Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l’état civil est devenu dès l’âge de 2 ans le 14e chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié, ainsi que le requiert la tradition bouddhiste, comme la réincarnation de son prédécesseur.Depuis qu’il a fui le Tibet et la répression chinoise en 1959, il passe l’essentiel de son temps à McLeod Ganj, dans les contreforts de l’Himalaya indien.La question de son suivant est cruciale, car les Tibétains soupçonnent la Chine, dont les troupes ont envahi le Tibet en 1950 pour en faire une province chinoise, de vouloir en nommer un à sa main.L’actuel titulaire de la charge, considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, a toutefois déjà catégoriquement écarté l’idée que le 15e Dalaï Lama puisse être nommé par les Chinois.- “Monde libre” -Celui qui lui succèdera sera forcément “né dans le monde libre”, a-t-il promis publiquement.En 1995, la Chine avait enlevé et placé en détention un enfant de 6 ans que le Dalaï Lama venait de désigner comme Panchen Lama, l’autre figure religieuse tibétaine de premier plan.Et elle avait dans la foulée nommé à ce titre le candidat de son choix, aussitôt rejeté par les Tibétains comme le “faux Panchen”.Même si ces dernières années, le Dalaï Lama a suggéré l’idée qu’il pourrait être le dernier, une majorité de Tibétains semble favorable à la poursuite du “cycle de la réincarnation”.”Le cycle de la réincarnation de Sa Sainteté doit se poursuivre”, a plaidé auprès de l’AFP Sakina Batt, 34 ans, une ex-fonctionnaire de confession musulmane qui vit au Népal. “L’avenir des Tibétains dépend de leur unité et de leur résilience”.En 2011, le Dalaï Lama a renoncé au pouvoir politique de sa charge, confiée à un Premier ministre, élu par la diaspora, et à un gouvernement.Mais son visage rieur, encadré par ses lunettes carrées, est resté l’incarnation du combat pour l’autonomie du Tibet.”Nous offrons nos ferventes dévotions pour que Tenzin Gyatso, protecteur du Pays des neiges, vive pendant des siècles et des siècles”, lui ont chanté lundi des moines vêtus de rouge.Les célébrations de son anniversaire doivent se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine.Â
Foot: l’Américaine Michele Kang nommée présidente de Lyon (club)
La femme d’affaires américaine Michele Kang a été nommée présidente de l’Olympique lyonnais en remplacement de John Textor qui a démissionné de ses fonctions au sein de l’OL et de son conseil d’administration, a annoncé le club lundi.”Michele (Kang) est le choix idéal pour diriger l’OL dans la phase suivante et j’ai pleinement confiance en elle et en l’OL, qui sortiront plus forts sous sa direction”, déclare Textor, cité dans le communiqué du club qui a été relégué en Ligue 2 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) le 24 juin. Il reste propriétaire du club.Agée de 66 ans, Mme Kang, par ailleurs présidente et propriétaire d’OL Lyonnes (ex OL féminin), est également désignée PDG d’Eagle Football Group (ex OL Group) qui chapeaute toutes les activités du club dont elle est membre du conseil d’administration depuis septembre 2023.Elle “jouera un rôle actif dans le soutien à la direction exécutive de l’Olympique lyonnais notamment en dirigeant la procédure de recours du club auprès de la Direction nationale du contrôle de gestion”, souligne l’OL qui espère, grâce à ce changement de direction, infléchir la position du gendarme financier du football français.D’autant que l’Allemand Michael Gerling, directeur sportif d’Eagle Football Holding, la maison mère d’Eagle Football Group (OL), a été nommé au poste de directeur général du club en remplacement de Laurent Prud’homme, limogé de son poste fin avril et non remplacé depuis.”Nous entrons dans une période critique pour l’OL (…) Je me réjouis de travailler en étroite relation avec Michael (Gerling), l’équipe de direction de l’OL et le conseil d’administration afin de soutenir le club tout au long de la procédure devant la DNCG et au delà ”, déclare Mme Kang dans le communiqué.Ayant passé vingt ans dans l’organisation du Bayern Munich avant d’arriver à Eagle Football Holding et à Lyon où il est basé, Gerlinger (52 ans) est “une figure très respectée dans l’administration du football européen, dans les domaines de gouvernance, des affaires réglementaires et les opérations sportives”, souligne le communiqué du club.John Textor avait déclaré samedi dans un média brésilien se mettre en retrait de sa position après l’échec du passage de l’Olympique lyonnais devant la DNCG.