Le cannabis médical, une production “made in Germany” en plein boom

Dans un lieu tenu secret en Bavière, une épaisse porte en acier dissimule une activité en plein essor en Allemagne: la fabrication de médicaments à base de cannabis, dopée par une législation parmi les plus libérales d’Europe.Bonnets chirurgicaux, masques, blouses et gants bleus d’infirmiers: les salariés de la start-up Cantourage transforment les fleurs séchées de cannabis provenant de plus de 15 pays différents (Jamaïque, Ouganda, Portugal, Nouvelle Zélande, …) en produits pharmaceutiques “made in Germany”.A l’aide de petits ciseaux, ils taillent la matière première en petites boulettes marron vert destinées à soulager entre autres les douleurs chroniques, les insomnies et traiter certaines formes d’épilepsie.”Nous nous engageons à respecter les normes de sécurité les plus strictes, tant pour nos employés que pour nos produits”, affirme à l’AFP le patron de Cantourage, Philip Schetter, 41 ans, lors d’une visite de l’usine.S’il préfère ne pas révéler la localisation précise du site, c’est en sachant que les 4 à 6 tonnes d’herbe traitées tous les ans peuvent attirer les convoitises.La légalisation du cannabis récréatif reste rare dans le monde, mais l’usage médical de cette plante psychotrope est autorisé dans une cinquantaine de pays, dont l’Allemagne depuis 2017, le plus grand marché de l’Union européenne.- “HIGH” s’élance en bourse -Stimulées par cet environnement favorable, les entreprises disposant d’une licence pour commercialiser cet “or vert” ont essaimé en Allemagne. Parmi elles, Cansativa, plateforme allemande de vente en ligne de cannabis thérapeutique, fondée en 2017, et Cantourage, créée en 2019. Cette dernière entend tailler des croupières aux pionniers comme les laboratoires néerlandais Bedrocan ou canadien Aurora.En cinq ans, le chiffre d’affaires de Cantourage, qui emploie 70 personnes, est passé de moins d’un million à 40 millions d’euros. L’an dernier, l’entreprise a dégagé son premier bénéfice opérationnel.  Cantourage s’est malicieusement fait lister sous l’acronyme “HIGH” – terme bien connu des usagers de drogue – lors de son entrée à la bourse de Francfort fin 2022.- Frontière “floue” -Entré dans l’industrie du cannabis en 2018 où il supervisait pour le concurrent Aurora la construction de sites de production en Allemagne, Philip Schetter reconnaît que la frontière entre drogues récréatives et médicinales est parfois “floue”.L’an dernier, l’Allemagne a franchi une étape décisive dans l’assouplissement de la législation en autorisant la possession de cannabis à usage récréatif en quantité limitée.Parallèlement, la loi a aussi rendu plus facile la prescription de cannabis médical. Le cannabis n’est plus considéré comme une substance “stupéfiante”, ce qui facilite considérablement la délivrance sur ordonnance.”On peut se procurer du cannabis en pharmacie sans être gravement malade”, constate M. Schetter, se félicitant d'”une augmentation de la demande”. Le cannabis récréatif est quant à lui disponible dans des clubs dédiés.Au troisième trimestre 2024, les importations de matière première ont augmenté de plus de 70% par rapport à la période précédente, les trois premiers mois complets au cours desquels les réformes de l’Allemagne en matière de cannabis ont été mises en place.La filière allemande du cannabis thérapeutique est encore dépendante des importations de fleurs et d’extraits – le Canada fournissant les quantités les plus importantes -, alors que seules trois entreprises disposent actuellement d’une licence de culture dans le pays.Selon Bloomwell, plateforme allemande en ligne qui met en relation patients et médecins pour qu’ils leur prescrivent du cannabis, le nombre d’ordonnances a bondi en décembre dernier de 1.000% par rapport à mars 2024, juste avant la nouvelle législation. Mais l’arrivée au pouvoir début mai des conservateurs du chancelier Friedrich Merz, qui était opposé à la légalisation du cannabis récréatif, pourrait bouleverser le développement de la filière.Le nouveau gouvernement a promis d’évaluer à l’automne la loi sur le cannabis et éventuellement de faire machine arrière. Le patron de Cantourage assure rester serein: “Nous sommes une entreprise pharmaceutique. Nous fabriquons des médicaments et les livrons aux pharmaciens.”

Le cannabis médical, une production “made in Germany” en plein boom

Dans un lieu tenu secret en Bavière, une épaisse porte en acier dissimule une activité en plein essor en Allemagne: la fabrication de médicaments à base de cannabis, dopée par une législation parmi les plus libérales d’Europe.Bonnets chirurgicaux, masques, blouses et gants bleus d’infirmiers: les salariés de la start-up Cantourage transforment les fleurs séchées de cannabis provenant de plus de 15 pays différents (Jamaïque, Ouganda, Portugal, Nouvelle Zélande, …) en produits pharmaceutiques “made in Germany”.A l’aide de petits ciseaux, ils taillent la matière première en petites boulettes marron vert destinées à soulager entre autres les douleurs chroniques, les insomnies et traiter certaines formes d’épilepsie.”Nous nous engageons à respecter les normes de sécurité les plus strictes, tant pour nos employés que pour nos produits”, affirme à l’AFP le patron de Cantourage, Philip Schetter, 41 ans, lors d’une visite de l’usine.S’il préfère ne pas révéler la localisation précise du site, c’est en sachant que les 4 à 6 tonnes d’herbe traitées tous les ans peuvent attirer les convoitises.La légalisation du cannabis récréatif reste rare dans le monde, mais l’usage médical de cette plante psychotrope est autorisé dans une cinquantaine de pays, dont l’Allemagne depuis 2017, le plus grand marché de l’Union européenne.- “HIGH” s’élance en bourse -Stimulées par cet environnement favorable, les entreprises disposant d’une licence pour commercialiser cet “or vert” ont essaimé en Allemagne. Parmi elles, Cansativa, plateforme allemande de vente en ligne de cannabis thérapeutique, fondée en 2017, et Cantourage, créée en 2019. Cette dernière entend tailler des croupières aux pionniers comme les laboratoires néerlandais Bedrocan ou canadien Aurora.En cinq ans, le chiffre d’affaires de Cantourage, qui emploie 70 personnes, est passé de moins d’un million à 40 millions d’euros. L’an dernier, l’entreprise a dégagé son premier bénéfice opérationnel.  Cantourage s’est malicieusement fait lister sous l’acronyme “HIGH” – terme bien connu des usagers de drogue – lors de son entrée à la bourse de Francfort fin 2022.- Frontière “floue” -Entré dans l’industrie du cannabis en 2018 où il supervisait pour le concurrent Aurora la construction de sites de production en Allemagne, Philip Schetter reconnaît que la frontière entre drogues récréatives et médicinales est parfois “floue”.L’an dernier, l’Allemagne a franchi une étape décisive dans l’assouplissement de la législation en autorisant la possession de cannabis à usage récréatif en quantité limitée.Parallèlement, la loi a aussi rendu plus facile la prescription de cannabis médical. Le cannabis n’est plus considéré comme une substance “stupéfiante”, ce qui facilite considérablement la délivrance sur ordonnance.”On peut se procurer du cannabis en pharmacie sans être gravement malade”, constate M. Schetter, se félicitant d'”une augmentation de la demande”. Le cannabis récréatif est quant à lui disponible dans des clubs dédiés.Au troisième trimestre 2024, les importations de matière première ont augmenté de plus de 70% par rapport à la période précédente, les trois premiers mois complets au cours desquels les réformes de l’Allemagne en matière de cannabis ont été mises en place.La filière allemande du cannabis thérapeutique est encore dépendante des importations de fleurs et d’extraits – le Canada fournissant les quantités les plus importantes -, alors que seules trois entreprises disposent actuellement d’une licence de culture dans le pays.Selon Bloomwell, plateforme allemande en ligne qui met en relation patients et médecins pour qu’ils leur prescrivent du cannabis, le nombre d’ordonnances a bondi en décembre dernier de 1.000% par rapport à mars 2024, juste avant la nouvelle législation. Mais l’arrivée au pouvoir début mai des conservateurs du chancelier Friedrich Merz, qui était opposé à la légalisation du cannabis récréatif, pourrait bouleverser le développement de la filière.Le nouveau gouvernement a promis d’évaluer à l’automne la loi sur le cannabis et éventuellement de faire machine arrière. Le patron de Cantourage assure rester serein: “Nous sommes une entreprise pharmaceutique. Nous fabriquons des médicaments et les livrons aux pharmaciens.”

Pakistan FM to visit China on heels of conflict with India over Kashmir

Pakistan’s foreign minister will make a three-day official visit to China, his office said on Sunday, a little over a week after Islamabad reached a ceasefire with India to end their most serious conflict in decades.Ishaq Dar, who also holds the portfolio of deputy prime minister, will start his visit on Monday in Beijing where he will hold “in-depth discussions” with Chinese counterpart Wang Yi “on the evolving regional situation in South Asia and its implications for peace and stability”, his office said in a statement.”The two sides will also review the entire spectrum of Pakistan-China bilateral relations and exchange views on regional and global developments of mutual interest,” it said.Dar’s visit to Beijing comes on the heels of a tumultuous couple of weeks, following an April attack in Indian-administered Kashmir in which 26 people were killed. New Delhi blamed Islamabad for backing the militants it claimed were behind the attack — the deadliest on civilians in Muslim-majority Kashmir in decades. Pakistan denies the charge.The territory is claimed in full by both India and Pakistan, which have fought several wars over Kashmir since their 1947 independence from British rule.On May 7, India launched strikes against what it said were “terrorist camps” in Pakistan, kicking off four days of intense tit-for-tat drone, missile and artillery exchanges with Islamabad.The conflict left more than 70 people, including dozens of civilians, dead on both sides.Fearing further escalation, global leaders had urged restraint from both sides early on in the conflict, including China which promised to play a “constructive role” — though experts say Beijing had clearly picked a side.China has been one of Pakistan’s most reliable foreign partners, readily providing financial assistance to bail out its often struggling neighbour.Dar told parliament on May 7, hours after aerial combat between the two sides, that Islamabad used Chinese jets against India, with Beijing’s ambassador called to his office over the deployment.”At 4 am in the morning, the whole Chinese team, led by their ambassador, was present at the foreign office,” Dar told the parliament.”We apprised them about all the developments taken place until that time, and they were very happy,” he said.US President Donald Trump announced a surprise truce on May 10, which appears to be holding over a week later. While Islamabad stated earlier in the week that the ceasefire would last until Sunday, the Indian army said there was no expiry date to the agreement.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Duel présidentiel en Roumanie entre un candidat trumpiste et un maire pro-européen

Maintenir le cap européen et le soutien à Kiev ou se tourner vers l’extrême droite : les Roumains se pressent nombreux dimanche aux urnes pour élire leur président, cinq mois après l’annulation d’un scrutin entaché de soupçons d’ingérence russe.Le chef du parti nationaliste AUR, George Simion, 38 ans, et le maire centriste de Bucarest, Nicusor Dan, 55 ans, s’affrontent pour décrocher le poste suprême, doté du pouvoir de nommer à des postes clés et de participer aux sommets de l’UE et de l’Otan.Le premier, un souverainiste fervent admirateur de Donald Trump, a largement dominé le premier tour avec près de 41% des voix, le double de son rival, mais les sondages, pas toujours fiables par le passé, les placent désormais au coude-à-coude.L’élection est surveillée de près par la communauté internationale, Bruxelles s’inquiétant de voir les rangs des dirigeants d’extrême droite s’étoffer et Washington, très critique du fiasco du scrutin de l’automne dernier, appelant à respecter la voix du peuple.Membre loyal de l’UE, la Roumanie, une nation de 19 millions d’habitants voisine de l’Ukraine, est devenue un pilier essentiel de l’Otan depuis le début de l’offensive russe en 2022.”J’ai voté pour une vie meilleure” et rester sur le chemin européen, confie à l’AFP Catalin Birca, retraité de 57 ans, refusant de “revenir à la case départ”.- “Un tournant” -Ancien hooligan ayant cherché à lisser son discours ces derniers mois, M. Simion se dit persuadé qu’il sera “le prochain président de Roumanie”. Sauf en cas de “fraudes massives”, a-t-il averti, ouvrant la voie à une contestation en cas de défaite. Ce détracteur des “politiques absurdes de l’UE” pourrait cependant pâtir d’une série de faux pas dans l’entre-deux-tours, entre “agressivité” et absence à de nombreux débats, selon les analystes.Son adversaire, un mathématicien de formation, espère quant à lui un sursaut des abstentionnistes, après un premier tour marqué par un taux de participation de seulement 53%.En milieu d’après-midi, il s’élevait déjà à 47%, significativement plus que le 4 mai.Les sondages de sortie des urnes seront publiés peu après la fermeture des bureaux de vote à 21H00 locales (18H00 GMT) et les résultats devraient parvenir dans la nuit.”C’est un tournant, une élection décisive. La Roumanie choisit son avenir non seulement pour les cinq prochaines années, mais pour bien plus longtemps”, a déclaré en votant à Fagaras, sa ville natale de Transylvanie, Nicusor Dan, un Européen convaincu et fervent soutien de Kiev.George Simion veut quant à lui mettre un terme à l’aide militaire à l’Ukraine: il exige une “compensation financière” pour l’assistance fournie jusqu’ici et prône “la neutralité”, tout en se défendant d’être “l’ami de Vladimir Poutine”.- “Georgescu président!” -“Contre les injustices” et “humiliations dont nos soeurs et frères ont été victimes” et “pour que notre avenir soit décidé uniquement par et pour les Roumains”: son message, répété dimanche quand il a voté à Mogosoaia, près de la capitale, séduit de nombreux électeurs las d’être considérés comme des citoyens de seconde zone dans l’UE. Il s’est de nouveau affiché avec Calin Georgescu, celui qui avait surpris en terminant en tête du scrutin du 24 novembre après une campagne massive sur TikTok dont le mode opératoire pointait vers la Russie.Cet ex-haut fonctionnaire a depuis été inculpé et exclu de cette nouvelle course, une décision qui a provoqué des manifestations parfois violentes.George Simion est lui aussi très présent sur les réseaux sociaux, rouvrant dimanche ses comptes Facebook et TikTok temporairement fermés la veille pour “une journée de silence”.L’extrême droite roumaine capitalise sur une population frustrée, notamment dans les campagnes, face aux “politiciens voleurs” au pouvoir depuis 1989 et en colère devant les difficultés économiques d’un des pays les plus pauvres de l’UE. “Calin Georgescu président!”, a crié une petite foule venue avec des fleurs accueillir son héros déchu.A la sortie des bureaux de vote, beaucoup disaient leur espoir que le cauchemar actuel se termine. “C’est un tel chaos en Roumanie” depuis l’annulation du vote, raconte Runa Petringenaru, organisatrice de séminaires de 55 ans.”C’est du jamais vu, probablement même à l’échelle européenne”, souffle-t-elle.

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Duel présidentiel en Roumanie entre un candidat trumpiste et un maire pro-européen

Maintenir le cap européen et le soutien à Kiev ou se tourner vers l’extrême droite : les Roumains se pressent nombreux dimanche aux urnes pour élire leur président, cinq mois après l’annulation d’un scrutin entaché de soupçons d’ingérence russe.Le chef du parti nationaliste AUR, George Simion, 38 ans, et le maire centriste de Bucarest, Nicusor Dan, 55 ans, s’affrontent pour décrocher le poste suprême, doté du pouvoir de nommer à des postes clés et de participer aux sommets de l’UE et de l’Otan.Le premier, un souverainiste fervent admirateur de Donald Trump, a largement dominé le premier tour avec près de 41% des voix, le double de son rival, mais les sondages, pas toujours fiables par le passé, les placent désormais au coude-à-coude.L’élection est surveillée de près par la communauté internationale, Bruxelles s’inquiétant de voir les rangs des dirigeants d’extrême droite s’étoffer et Washington, très critique du fiasco du scrutin de l’automne dernier, appelant à respecter la voix du peuple.Membre loyal de l’UE, la Roumanie, une nation de 19 millions d’habitants voisine de l’Ukraine, est devenue un pilier essentiel de l’Otan depuis le début de l’offensive russe en 2022.”J’ai voté pour une vie meilleure” et rester sur le chemin européen, confie à l’AFP Catalin Birca, retraité de 57 ans, refusant de “revenir à la case départ”.- “Un tournant” -Ancien hooligan ayant cherché à lisser son discours ces derniers mois, M. Simion se dit persuadé qu’il sera “le prochain président de Roumanie”. Sauf en cas de “fraudes massives”, a-t-il averti, ouvrant la voie à une contestation en cas de défaite. Ce détracteur des “politiques absurdes de l’UE” pourrait cependant pâtir d’une série de faux pas dans l’entre-deux-tours, entre “agressivité” et absence à de nombreux débats, selon les analystes.Son adversaire, un mathématicien de formation, espère quant à lui un sursaut des abstentionnistes, après un premier tour marqué par un taux de participation de seulement 53%.En milieu d’après-midi, il s’élevait déjà à 47%, significativement plus que le 4 mai.Les sondages de sortie des urnes seront publiés peu après la fermeture des bureaux de vote à 21H00 locales (18H00 GMT) et les résultats devraient parvenir dans la nuit.”C’est un tournant, une élection décisive. La Roumanie choisit son avenir non seulement pour les cinq prochaines années, mais pour bien plus longtemps”, a déclaré en votant à Fagaras, sa ville natale de Transylvanie, Nicusor Dan, un Européen convaincu et fervent soutien de Kiev.George Simion veut quant à lui mettre un terme à l’aide militaire à l’Ukraine: il exige une “compensation financière” pour l’assistance fournie jusqu’ici et prône “la neutralité”, tout en se défendant d’être “l’ami de Vladimir Poutine”.- “Georgescu président!” -“Contre les injustices” et “humiliations dont nos soeurs et frères ont été victimes” et “pour que notre avenir soit décidé uniquement par et pour les Roumains”: son message, répété dimanche quand il a voté à Mogosoaia, près de la capitale, séduit de nombreux électeurs las d’être considérés comme des citoyens de seconde zone dans l’UE. Il s’est de nouveau affiché avec Calin Georgescu, celui qui avait surpris en terminant en tête du scrutin du 24 novembre après une campagne massive sur TikTok dont le mode opératoire pointait vers la Russie.Cet ex-haut fonctionnaire a depuis été inculpé et exclu de cette nouvelle course, une décision qui a provoqué des manifestations parfois violentes.George Simion est lui aussi très présent sur les réseaux sociaux, rouvrant dimanche ses comptes Facebook et TikTok temporairement fermés la veille pour “une journée de silence”.L’extrême droite roumaine capitalise sur une population frustrée, notamment dans les campagnes, face aux “politiciens voleurs” au pouvoir depuis 1989 et en colère devant les difficultés économiques d’un des pays les plus pauvres de l’UE. “Calin Georgescu président!”, a crié une petite foule venue avec des fleurs accueillir son héros déchu.A la sortie des bureaux de vote, beaucoup disaient leur espoir que le cauchemar actuel se termine. “C’est un tel chaos en Roumanie” depuis l’annulation du vote, raconte Runa Petringenaru, organisatrice de séminaires de 55 ans.”C’est du jamais vu, probablement même à l’échelle européenne”, souffle-t-elle.

Italian MPs protest at Egypt’s Gaza border against war

Italian parliamentarians protested on Sunday in front of Egypt’s Rafah border crossing with Gaza, calling for aid access and an end to the war in the devastated Palestinian territory.”Europe is not doing enough, nothing to stop the massacre,” Cecilia Strada, an Italian member of the European parliament, told AFP.The group — including 11 members of the Italian parliament, three MEPs and representatives of NGOs — held signs reading “Stop genocide now”, “End illegal occupation” and “Stop arming Israel”.”There should be a complete embargo on weapons to and from Israel and a stop to trade with illegal settlements,” Strada said.The protesters laid toys on the ground in solidarity with Gaza’s children, who the UN warns face “a growing risk of starvation, illness and death” more than two months into a total Israeli aid blockade.At least 15,000 children have been killed in Gaza since the Israel-Hamas war began in October 2023, according to the United Nations.Israel has faced mounting pressure to lift its aid blockade, as UN agencies warn of critical shortages of food, clean water, fuel and medicines.It resumed its offensive on March 18, ending a two-month truce in its war against Hamas triggered by the Palestinian militant group’s October 2023 attack on Israel.On Saturday Israel announced an expanded military campaign, killing dozens of people in new strikes.”We hear the bombs right now,” Walter Massa, president of Italian non-profit organisation Associazione Ricreativa Culturale Italiana, told AFP near the crossing.”The Israeli army continues to do what it believes is right in the face of an international community that does not intervene, and in Gaza, beyond the Rafah crossing border, people continue to die,” he said.UN chief Antonio Guterres said Saturday said he was “alarmed” at the escalation and called for “a permanent ceasefire, now”.Italy’s government on Saturday reiterated its calls to Israel to stop attacking Gaza, with Foreign Minister Antonio Tajani saying: “Enough with the attacks.””We no longer want to see the Palestinian people suffer,” Tajani said. Gaza’s health ministry said Sunday 3,193 people have been killed since Israel resumed its strikes on March 18, taking the war’s overall toll to 53,339.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Bretagne, une course pour valoriser le cochon, sans faire taire les polémiques

Oreilles de cochon sur la tête, baskets aux pieds, 500 coureurs ont participé dimanche à la première course organisée dans le Morbihan par la profession porcine, faisant fi des polémiques sur le parcours dans une zone naturelle fragile et des pollutions liées à l’élevage industriel en Bretagne.Dès 7H30 du matin, les inscrits à la “Pig and Run”, beaucoup venus du Morbihan et des Côtes-d’Armor, hauts lieux de la production de porcs en France, se sont retrouvés sur l’élevage Le Blimeau à Merlevenez. C’est le point de départ et d’arrivée d’un circuit de 23,5 kilomètres entre campagne et littoral, dont une partie en zone Natura 2000, au bord de la Ria d’Etel.Au programme, “un cadre authentique”, des ravitaillements à base de cochonailles, du cochon grillé au déjeuner et son poids en cochon pour le gagnant, vante l’organisateur, le Comité régional porcin de Bretagne. Avec dans l’air une odeur persistante de lisier.”Si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous faisons bien notre métier”, “on n’a rien à cacher”, a lancé au public l’éleveuse Lydia Le Clère, porte-parole pour la course, a constaté la journaliste de l’AFP, escortée par un agent de sécurité de l’organisation.Parmi les sponsors, des banques (Crédit Agricole, Crédit Mutuel de Bretagne), des entreprises (Hénaff, Intermarché) ou encore le département du Morbihan qui a financé à hauteur de 4.000 euros afin “de renforcer les liens entre les citoyens, les filières locales et les acteurs du territoire”. Plus de 180 bénévoles sont présents.Les déguisements autour du porc sont légion parmi les participants de tous âges, dont beaucoup de femmes. Kathia Guilletomo, 39 ans, est venue avec des amis “pour la charcuterie”, plaisante-t-elle, posant avec un nez et des oreilles de cochon pour une photo souvenir avant le départ de la course.- Saucissons et huîtres -“Je fais toutes les courses déguisées”, raconte, enthousiaste, Sébastien Da Rocha, un habitué du marathon du Médoc, corne de licorne sur la tête. S’est-il posé des questions avant de s’inscrire à une course organisée par la profession porcine, alors que cette industrie participe aux pollutions de l’eau ou aux échouages d’algues vertes depuis des décennies?”Je ne suis pas végétarien”, répond-t-il. “J’ai cru comprendre que c’était des élevages à taille humaine”, ajoute-t-il. Celui qui accueille la course compte 1.000 porcs d’engraissement, dont aucun n’est visible, contrairement aux 60 vaches de plein air.Laurent Le Berre, de l’association de protection de l’environnement Eau et Rivières de Bretagne (ERB), y voit “une opération de communication avec des sponsors très puissants (…) pour redorer le blason de cette industrie très polluante qui gangrène la Bretagne”.La justice a enjoint en mars au préfet de Bretagne de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates, à l’origine des échouages d’algues vertes.Autre critique, le choix d’un parcours “dans un endroit les plus à préserver de la région”, poursuit Laurent Le Berre. Un point de ravitaillement, en zone Natura 2000, offre des images de carte postale: petite chapelle au bord de l’eau, vue sur le bras de mer de la Ria d’Etel, connu pour ses huîtres. Au menu: saucissons, fruits secs, huîtres, eau, boisson sucrée, bière.Mylène Hillion, 38 ans, est venue encourager des membres de sa famille qui courent. “Ma cousine est éleveuse de porcs, je sais qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour le bien-être animal”, explique-t-elle.Tous les Bretons ne partagent pas cet avis. Une Rennaise, Livie Chatelais, a lancé une pétition contre la course, trouvant “choquant que le lobby agri porcin essaye d’améliorer son image”, a-t-elle dit à l’AFP. Avec près de 38.000 signatures, il s’agit de la pétition la plus signée depuis le début de l’année pour la Bretagne.La profession n’en est pas à son coup d’essai. En 2015, elle avait organisé la “Pig parade”, un concours itinérant de sculptures de porcs. Un “faire-valoir d’un type d’élevage très polluant” pour Yves-Marie Le Lay, président de l’association de Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre.

En Bretagne, une course pour valoriser le cochon, sans faire taire les polémiques

Oreilles de cochon sur la tête, baskets aux pieds, 500 coureurs ont participé dimanche à la première course organisée dans le Morbihan par la profession porcine, faisant fi des polémiques sur le parcours dans une zone naturelle fragile et des pollutions liées à l’élevage industriel en Bretagne.Dès 7H30 du matin, les inscrits à la “Pig and Run”, beaucoup venus du Morbihan et des Côtes-d’Armor, hauts lieux de la production de porcs en France, se sont retrouvés sur l’élevage Le Blimeau à Merlevenez. C’est le point de départ et d’arrivée d’un circuit de 23,5 kilomètres entre campagne et littoral, dont une partie en zone Natura 2000, au bord de la Ria d’Etel.Au programme, “un cadre authentique”, des ravitaillements à base de cochonailles, du cochon grillé au déjeuner et son poids en cochon pour le gagnant, vante l’organisateur, le Comité régional porcin de Bretagne. Avec dans l’air une odeur persistante de lisier.”Si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous faisons bien notre métier”, “on n’a rien à cacher”, a lancé au public l’éleveuse Lydia Le Clère, porte-parole pour la course, a constaté la journaliste de l’AFP, escortée par un agent de sécurité de l’organisation.Parmi les sponsors, des banques (Crédit Agricole, Crédit Mutuel de Bretagne), des entreprises (Hénaff, Intermarché) ou encore le département du Morbihan qui a financé à hauteur de 4.000 euros afin “de renforcer les liens entre les citoyens, les filières locales et les acteurs du territoire”. Plus de 180 bénévoles sont présents.Les déguisements autour du porc sont légion parmi les participants de tous âges, dont beaucoup de femmes. Kathia Guilletomo, 39 ans, est venue avec des amis “pour la charcuterie”, plaisante-t-elle, posant avec un nez et des oreilles de cochon pour une photo souvenir avant le départ de la course.- Saucissons et huîtres -“Je fais toutes les courses déguisées”, raconte, enthousiaste, Sébastien Da Rocha, un habitué du marathon du Médoc, corne de licorne sur la tête. S’est-il posé des questions avant de s’inscrire à une course organisée par la profession porcine, alors que cette industrie participe aux pollutions de l’eau ou aux échouages d’algues vertes depuis des décennies?”Je ne suis pas végétarien”, répond-t-il. “J’ai cru comprendre que c’était des élevages à taille humaine”, ajoute-t-il. Celui qui accueille la course compte 1.000 porcs d’engraissement, dont aucun n’est visible, contrairement aux 60 vaches de plein air.Laurent Le Berre, de l’association de protection de l’environnement Eau et Rivières de Bretagne (ERB), y voit “une opération de communication avec des sponsors très puissants (…) pour redorer le blason de cette industrie très polluante qui gangrène la Bretagne”.La justice a enjoint en mars au préfet de Bretagne de renforcer son action contre les pollutions aux nitrates, à l’origine des échouages d’algues vertes.Autre critique, le choix d’un parcours “dans un endroit les plus à préserver de la région”, poursuit Laurent Le Berre. Un point de ravitaillement, en zone Natura 2000, offre des images de carte postale: petite chapelle au bord de l’eau, vue sur le bras de mer de la Ria d’Etel, connu pour ses huîtres. Au menu: saucissons, fruits secs, huîtres, eau, boisson sucrée, bière.Mylène Hillion, 38 ans, est venue encourager des membres de sa famille qui courent. “Ma cousine est éleveuse de porcs, je sais qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour le bien-être animal”, explique-t-elle.Tous les Bretons ne partagent pas cet avis. Une Rennaise, Livie Chatelais, a lancé une pétition contre la course, trouvant “choquant que le lobby agri porcin essaye d’améliorer son image”, a-t-elle dit à l’AFP. Avec près de 38.000 signatures, il s’agit de la pétition la plus signée depuis le début de l’année pour la Bretagne.La profession n’en est pas à son coup d’essai. En 2015, elle avait organisé la “Pig parade”, un concours itinérant de sculptures de porcs. Un “faire-valoir d’un type d’élevage très polluant” pour Yves-Marie Le Lay, président de l’association de Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre.