Le Royaume-Uni et l’UE concluent un “nouveau partenariat stratégique”, cinq ans après le Brexit

Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont conclu lundi un “nouveau partenariat stratégique” pour resserrer les liens, en particulier dans la défense, lors d’un sommet inédit depuis le Brexit il y a cinq ans.Ce sommet “marque une nouvelle ère dans notre relation”, a déclaré le Premier ministre Keir Starmer lors d’une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa.L’accord conclu “est gagnant-gagnant”, a-t-il insisté, soulignant qu’avec les accords commerciaux signés la semaine dernière avec l’Iran et les Etats-Unis, “cela signifie des emplois (…) et plus de croissance créée” pour le Royaume-Uni.Après des mois de négociations, Européens et Britanniques ont notamment conclu un partenariat sur la défense et la sécurité, trouvé un compromis pour assouplir certaines barrières commerciales et prolongé un accord sur la pêche.En revanche, les négociations n’ont pas complètement abouti sur la mobilité des jeunes.Le dirigeant travailliste avait salué en ouvrant le sommet un “nouveau partenariat stratégique adapté à notre époque, qui apportera des avantages réels et tangibles en matière de sécurité, d’immigration clandestine, de prix de l’énergie, d’agroalimentaire, de commerce et autres”.La cheffe de l’exécutif européen a salué un “moment historique” entre des partenaires qui “poursuivent les mêmes objectifs” et “partagent les mêmes valeurs”.Après le sommet, les trois dirigeants sont allés déjeuner sur la frégate HMS Sutherland, amarrée au croiseur de la Seconde guerre mondiale HMS Belfast, sur la Tamise, à Londres.A son arrivée au pouvoir en juillet 2024, Keir Starmer avait promis de “relancer” les relations avec l’UE, après des années de tensions entre les 27 et les précédents gouvernements conservateurs liées au Brexit, intervenu le 31 janvier 2020.Depuis, la guerre déclenchée par la Russie contre Ukraine et le risque d’un désengagement américain du continent européen ont conforté Londres et Bruxelles dans leur volonté de rapprochement dans la défense.- Normes phytosanitaires  -Dans le cadre du nouveau partenariat sur la défense et la sécurité, le Royaume-Uni pourra participer à des réunions ministérielles de l’UE et rejoindre certaines missions militaires européennes.Il ouvre également la voie à l’accès des entreprises britanniques au futur programme européen doté de 150 milliards d’euros visant à développer la base industrielle de défense au sein de l’UE. La participation à ce programme exigera toutefois un autre accord ultérieur, ainsi qu’une contribution financière britannique.Les tractations se sont poursuivies jusqu’à la dernière minute pour lever les derniers blocages, notamment sur le dossier épineux de la pêche, particulièrement sensible pour la France.Finalement, Londres et les 27 ont acté la reconduction de l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques – qui devait expirer en 2026 – jusqu’en 2038, et vice-versa.La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a salué “une excellente nouvelle pour nos pêcheurs”.En contrepartie, les Britanniques pourront exporter plus facilement leurs produits alimentaires vers le marché européen, grâce à un “alignement dynamique et rapide” du Royaume-Uni sur les règles sanitaires européennes.La suppression des formalités administratives et douanières sur la “grande majorité” des produits animaux et végétaux, était une des priorités du gouvernement travailliste pour soutenir la croissance économique. La Cour de justice de l’Union européenne sera l’autorité en dernier ressort, une concession susceptible de braquer les défenseurs du Brexit.Selon Downing Street, les mesures économiques doivent apporter “près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros) à l’économie britannique d’ici 2040”.Cet accord est “un soulagement” pour les entreprises, s’est réjouie Rain Newton-Smith, présidente de la principale organisation patronale britannique, la CBI.- “Capitulation” -Les discussions doivent en revanche se poursuivre sur la mobilité des jeunes. Les deux parties se sont à ce stade engagées à avancer vers un programme de visas permettant aux jeunes européens d’étudier ou travailler au Royaume-Uni et vice-versa, et se sont mises d’accord pour discuter d’un éventuel retour du Royaume-Uni au sein du programme d’échange étudiant européen Erasmus.Le sujet est sensible côté britannique, avec la montée en puissance du parti europhobe et anti-immigration Reform UK dirigé par Nigel Farage. Ces dernières semaines, Keir Starmer avait répété ses “lignes rouges” : pas question de revenir dans le marché commun ni dans l’union douanière, pas question de rétablir la libre circulation.Le vice-président de Reform UK Richard Tice a toutefois accusé le gouvernement d’avoir “capitulé” devant l’UE.”Nous redevenons soumis aux règles de Bruxelles”, a dénoncé la cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch.

Le Royaume-Uni et l’UE concluent un “nouveau partenariat stratégique”, cinq ans après le Brexit

Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont conclu lundi un “nouveau partenariat stratégique” pour resserrer les liens, en particulier dans la défense, lors d’un sommet inédit depuis le Brexit il y a cinq ans.Ce sommet “marque une nouvelle ère dans notre relation”, a déclaré le Premier ministre Keir Starmer lors d’une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa.L’accord conclu “est gagnant-gagnant”, a-t-il insisté, soulignant qu’avec les accords commerciaux signés la semaine dernière avec l’Iran et les Etats-Unis, “cela signifie des emplois (…) et plus de croissance créée” pour le Royaume-Uni.Après des mois de négociations, Européens et Britanniques ont notamment conclu un partenariat sur la défense et la sécurité, trouvé un compromis pour assouplir certaines barrières commerciales et prolongé un accord sur la pêche.En revanche, les négociations n’ont pas complètement abouti sur la mobilité des jeunes.Le dirigeant travailliste avait salué en ouvrant le sommet un “nouveau partenariat stratégique adapté à notre époque, qui apportera des avantages réels et tangibles en matière de sécurité, d’immigration clandestine, de prix de l’énergie, d’agroalimentaire, de commerce et autres”.La cheffe de l’exécutif européen a salué un “moment historique” entre des partenaires qui “poursuivent les mêmes objectifs” et “partagent les mêmes valeurs”.Après le sommet, les trois dirigeants sont allés déjeuner sur la frégate HMS Sutherland, amarrée au croiseur de la Seconde guerre mondiale HMS Belfast, sur la Tamise, à Londres.A son arrivée au pouvoir en juillet 2024, Keir Starmer avait promis de “relancer” les relations avec l’UE, après des années de tensions entre les 27 et les précédents gouvernements conservateurs liées au Brexit, intervenu le 31 janvier 2020.Depuis, la guerre déclenchée par la Russie contre Ukraine et le risque d’un désengagement américain du continent européen ont conforté Londres et Bruxelles dans leur volonté de rapprochement dans la défense.- Normes phytosanitaires  -Dans le cadre du nouveau partenariat sur la défense et la sécurité, le Royaume-Uni pourra participer à des réunions ministérielles de l’UE et rejoindre certaines missions militaires européennes.Il ouvre également la voie à l’accès des entreprises britanniques au futur programme européen doté de 150 milliards d’euros visant à développer la base industrielle de défense au sein de l’UE. La participation à ce programme exigera toutefois un autre accord ultérieur, ainsi qu’une contribution financière britannique.Les tractations se sont poursuivies jusqu’à la dernière minute pour lever les derniers blocages, notamment sur le dossier épineux de la pêche, particulièrement sensible pour la France.Finalement, Londres et les 27 ont acté la reconduction de l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques – qui devait expirer en 2026 – jusqu’en 2038, et vice-versa.La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a salué “une excellente nouvelle pour nos pêcheurs”.En contrepartie, les Britanniques pourront exporter plus facilement leurs produits alimentaires vers le marché européen, grâce à un “alignement dynamique et rapide” du Royaume-Uni sur les règles sanitaires européennes.La suppression des formalités administratives et douanières sur la “grande majorité” des produits animaux et végétaux, était une des priorités du gouvernement travailliste pour soutenir la croissance économique. La Cour de justice de l’Union européenne sera l’autorité en dernier ressort, une concession susceptible de braquer les défenseurs du Brexit.Selon Downing Street, les mesures économiques doivent apporter “près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros) à l’économie britannique d’ici 2040”.Cet accord est “un soulagement” pour les entreprises, s’est réjouie Rain Newton-Smith, présidente de la principale organisation patronale britannique, la CBI.- “Capitulation” -Les discussions doivent en revanche se poursuivre sur la mobilité des jeunes. Les deux parties se sont à ce stade engagées à avancer vers un programme de visas permettant aux jeunes européens d’étudier ou travailler au Royaume-Uni et vice-versa, et se sont mises d’accord pour discuter d’un éventuel retour du Royaume-Uni au sein du programme d’échange étudiant européen Erasmus.Le sujet est sensible côté britannique, avec la montée en puissance du parti europhobe et anti-immigration Reform UK dirigé par Nigel Farage. Ces dernières semaines, Keir Starmer avait répété ses “lignes rouges” : pas question de revenir dans le marché commun ni dans l’union douanière, pas question de rétablir la libre circulation.Le vice-président de Reform UK Richard Tice a toutefois accusé le gouvernement d’avoir “capitulé” devant l’UE.”Nous redevenons soumis aux règles de Bruxelles”, a dénoncé la cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch.

Bétharram: le collectif de victimes produit un document qui contredit Bayrou

Un surveillant condamné pour violences sur un élève de Notre-Dame-de-Bétharram en 1996 faisait toujours partie de l’établissement en 1997-1998, selon un document produit lundi par le collectif des victimes, contredisant les propos de François Bayrou ayant évoqué son licenciement lors de son audition à l’Assemblée.Interrogé sous serment mercredi par les députés membres de la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, le Premier ministre, qui était ministre de l’Éducation (1993-1997) à l’époque des faits, a présenté un courrier mentionnant le renvoi de ce surveillant, quelques mois après une inspection diligentée par ses soins à Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).Mais le collectif des victimes de cette vaste affaires de violences physiques et sexuelles a publié lundi un document issu de la revue de l’établissement catholique: en 1997-1998, ce surveillant figure dans l’organigramme au poste de conseiller principal d’éducation (CPE) pour les élèves d’âge moyen et pour l’internat.”En 1997-1998, l’auteur de la gifle (…) est toujours présent à Bétharram, ayant même obtenu une promotion étant CPE”, a fait valoir Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes.”Il n’a été nullement licencié comme a pu le dire le Premier ministre”, a-t-il ajouté.Ce surveillant, surnommé “Sanglier” par les élèves, avait été poursuivi après une gifle assénée en 1995 à un élève qui lui avait perforé le tympan. Il avait été condamné en juin 1996 pour “coups et blessures” à 5.000 francs (environ 750 euros) d’amende avec sursis par le tribunal de Pau.A l’appui de ses propos, François Bayrou s’est prévalu mercredi d’un courrier adressé au rectorat “au mois de novembre 1996″.”J’ai un document qui le prouve. En novembre, le supérieur ou le directeur de Bétharram adresse au recteur un suivi du rapport (d’inspection) dans lequel il lui indique que le surveillant a été licencié”, a assuré le Premier ministre.Cette déclaration a fait bondir Jean-François Lacoste-Séris, père de l’élève blessé en 1995.”Il n’a pas été viré après sa condamnation, il a été promu”, avait déclaré dès mercredi soir M. Lacoste-Séris à l’AFP, estimant que le Premier ministre avait “menti” ou était “mal documenté” sur ce point.Dans ce dossier, François Bayrou est notamment accusé par la gauche d’avoir été au courant dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de Bétharram.Le Premier ministre a démenti fermement à plusieurs reprises, dénonçant encore mercredi une “instrumentalisation” politique.

Le pape a reçu le vice-président américain JD Vance

Le pape Léon XIV a reçu lundi matin en audience au Vatican le vice-président américain JD Vance, qui a donné au souverain pontife une lettre écrite par Donald Trump pour l’inviter à Washington, selon une porte-parole de la Maison Blanche.”Ce fut une bonne rencontre, une rencontre productive”, a déclaré Karoline Leavitt lors d’un point presse. La porte-parole a précisé que Donald Trump espérait voir Léon XIV à Washington “dès qu’il pourra venir”.Le Vatican avait publié avant cela une photo du pape natif de Chicago recevant JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio, au lendemain de leur participation à la messe inaugurale du souverain pontife.Le vice-président américain a rencontré par la suite également Mgr Paul Richard Gallagher, “ministre des Affaires étrangères” du pape, indique un communiqué du Vatican.Les deux hommes se sont félicités des “bonnes relations bilatérales” et ont procédé à un échange de vues concernant des sujets “d’actualité internationale, souhaitant que dans les zones de conflit, le droit humanitaire et le droit international soient respectés et une solution négociée” trouvée “entre les parties impliquées”, selon la même source.JD Vance et Marco Rubio, aux côtés de dizaines de responsables politiques et têtes couronnées, ainsi qu’environ 200.000 fidèles, ont assisté dimanche sur la place Saint-Pierre à la messe marquant officiellement le début du pontificat de Léon XIV.Avant de devenir pape, Léon XIV avait republié sur son compte personnel X des critiques à l’encontre du gouvernement du président américain Donald Trump concernant sa politique migratoire, et avait également formulé des reproches à l’égard de M. Vance.Mais le vice-président américain a insisté dimanche sur le fait que les États-Unis étaient “très fiers” du pape.”Nos prières l’accompagnent avec certitude alors qu’il entame cette mission très importante”, a déclaré M. Vance lors d’une réunion dimanche après-midi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Wall Street ouvre en baisse après la perte du triple A de la dette américaine

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, plombée par l’abaissement de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s et alors que persistent les incertitudes quant à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,03%), l’indice Nasdaq reculait de 0,39% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,29%.La perte du triple A “a attiré l’attention du marché, alors que la journée était relativement dépourvue de catalyseurs”, indique auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Dans ce contexte, il convient de faire preuve d’un peu de prudence à l’aube de cette nouvelle semaine”, estime l’analyste.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de AAA et l’a rétrogradée à AA1, s’inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d’une perspective stable.Les agences Standard and Poor’s Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.”D’un point de vue technique, ce n’est pas une grande surprise (…) mais cela montre bien le travail qui doit être fait pour commencer à réduire le déficit” américain, note M. Hogan. Moody’s a également remis en question “la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion” au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.La rétrogradation de la part de Moody’s est un “indicateur à retardement”, a réagi pour sa part dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, rejetant la faute sur l’administration Biden, tout en exemptant la politique budgétaire de Trump.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait, à 4,52%, contre 4,48% vendredi en clôture.A 30 ans, avant la clôture, il a brièvement dépassé les 5%, avant de retomber à 4,99%.Le marché n’attend pas d’indicateur majeur cette semaine. Les investisseurs se préparent toutefois à accueillir, entre autres, l’indice PCE — indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine (Fed) — à la fin du mois.A la cote, la salve de droits de douane lancée par le président américain continue de peser sur certaines entreprises, malgré la trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.La chaîne d’hypermarchés Walmart glissait de 1,09% à 97,16 dollars après que Donald Trump a publiquement appelé l’entreprise à “absorber” l’augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane.”Compte tenu de l’ampleur des droits de douane, même aux niveaux réduits annoncés cette semaine, nous ne sommes pas en mesure d’absorber toute la pression”, a déclaré Doug McMillon, le patron du groupe.Target, concurrent de Walmart, perdait aussi du terrain (-0,29% à 98,34 dollars). Le laboratoire Regeneron Pharmaceuticals reculait (-0,93% à 588,77 dollars) après avoir annoncé un accord de rachat avec la société de tests génétiques américaine 23andMe, qui avait déposé le bilan en mars.Toujours côté laboratoire, Novavax s’envolait (+11,37% à 7,48 dollars) à la suite de l’autorisation complète par l’Agence américaine du médicament (FDA) d’un vaccin contre le Covid-19.Le géant agroalimentaire Pepsico perdait 0,26% à 131,64 dollars après avoir annoncé la finalisation du rachat de la marque de soda à faible teneur en sucre Poppi pour environ 1,95 milliard de dollars.

Viktor Orban, victime collatérale des élections en Roumanie

Persuadé qu’il allait gagner, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait apporté son soutien tacite au candidat d’extrême droite George Simion à la présidentielle en Roumanie. Problème: il s’est mis à dos la puissante minorité hongroise de ce pays voisin et a perdu son pari.C’est le candidat pro-européen Nicusor Dan qui a gagné dimanche avec le soutien massif des Magyars (Hongrois), comme dans le département de Harghita, en Transylvanie, qui lui a offert son plus beau score national (plus de 90%).Dans une Europe centrale aux frontières mouvantes au cours de l’histoire, un million de Hongrois peuplent cette région.Choyés depuis 2010 par un Viktor Orban en quête des suffrages des binationaux, ils ont été stupéfaits dans l’entre-deux-tours quand ils ont entendu leur protecteur louer leur pire ennemi, George Simion.Car le chef du parti nationaliste AUR prône leur assimilation et leur nie tout droit spécifique.En 2019, il a même été impliqué dans des affrontements autour d’un cimetière militaire austro-hongrois de la Première guerre mondiale à Valea Uzului, l’incident interethnique le plus violent en Roumanie depuis plusieurs décennies. M. Simion réclame l’interdiction du parti représentant cette minorité, le RMDSZ, qu’il a qualifié de “terroriste ethnique” parce qu’il militait pour une plus grande autonomie. Et ce dernier le lui a bien rendu, en appelant à le faire battre. – “Anti-Hongrois à l’excès” -Avant ce spectaculaire revirement, le Premier ministre hongrois était sur la même ligne hostile, ignorant les appels du pied d’un George Simion se présentant en “Orban roumain”.Son parti, le Fidesz, refusait l’année dernière encore de siéger au Parlement européen dans le même groupe que la formation AUR de George Simion, jugée “anti-hongroise à l’excès”.A son retour au pouvoir en 2010, M. Orban a distribué aux Magyars roumains des passeports et l’argent coule à flot depuis pour rénover les écoles, construire des stades et s’attirer les faveurs de ce bassin électoral crucial. “La menace pesant sur nos droits en tant que minorité prime sur tout le reste”, explique à l’AFP Szilard Simon, économiste de 49 ans originaire de Harghita. “Alors pour nous, il était impensable de soutenir George Simion”.Le dirigeant hongrois “a raté son coup” selon lui, sa prise de position ayant eu un effet boomerang alors que les Magyars se sont déplacés nombreux aux urnes pour contrer le candidat nationaliste.”L’entourage d’Orban a sans doute pensé” que cet ancien hooligan était “déjà élu”, estime l’expert Nandor Bardi, du centre de recherche HUN-REN. “Perçu par beaucoup comme un visionnaire charismatique, son image en a pris un coup”, dit-il du Premier ministre hongrois.Même s’il a tenté de limiter les dégâts par la suite en se fendant d’un coup de fil au chef du RMDSZ, Hunor Kelemen.- “Traître” -“Le rejet a été général”, s’émeut Laszlo Tokes, une personnalité importante chez les Hongrois de Roumanie: il a joué un rôle important dans la chute du régime communiste de Nicolae Ceausescu. Viktor Orban s’est “trop précipité” et a fait passer ses ambitions en politique européenne avant les intérêts de ses compatriotes à l’étranger, ce qui pose un “gros problème”, dit à l’AFP cet ancien élu du Fidesz et vice-président du Parlement européen.”Lutte pour le christianisme et la souveraineté”, mépris pour les “bureaucrates de Bruxelles”, opposition à l’aide pour l’Ukraine et admiration pour le président américain Donald Trump… Viktor Orban a cependant préféré ne retenir que ses points de convergence avec George Simion.Sans penser aux législatives à venir en Hongrie au printemps 2026, où il est sérieusement menacé par un nouvel opposant. Celui-ci, Peter Magyar, a sauté sur l’occasion pour qualifier Viktor Orban de “traître”, espérant attirer ses compatriotes habitant en Roumanie, à qui on a “craché au visage”.Il s’est lancé dans une médiatique marche de 300 km pour aller à leur rencontre et tenter de les persuader qu’il sera plus à même de les protéger. “Ils ont bien vu qu’on en avait qu’après leur vote mais qu’on ne ne souciait pas tellement de leur sort”, a-t-il déclaré.Il reste encore du temps et Laszlo Tokes pense que les Hongrois de Roumanie n’oublieront pas tout ce que Viktor Orban a fait pour eux. Mais “cet épisode ne va pas l’aider”, juge-t-il.

Au procès Le Scouarnec, les “loupés” des instances médicales scrutés de près

D’anciens cadres d’institutions hospitalières témoignent lundi à Vannes devant la cour criminelle du Morbihan, qui s’interroge sur les dysfonctionnements ayant permis à Joël Le Scouarnec de poursuivre, pendant plus d’une décennie, sa carrière de chirurgien malgré une première condamnation pour pédocriminalité en 2005.Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec est titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère). Pourtant, dès le 14 juin de la même année, un de ses collègues avait averti le directeur de l’établissement de la condamnation en 2005 du médecin pour détention d’images pédopornographiques.De nombreux courriers établissent ensuite que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Finistère, l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne ainsi que la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) du Finistère sont avisés… sans que cela empêche Joël Le Scouarnec de poursuivre sa carrière jusqu’en 2017.Il est désormais jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, majoritairement des patients mineurs au moment des faits.Convoquée comme témoin, Valérie Astruc, chargée de mission en ressources humaines à l’ARH de Bretagne de 2001 à 2007, estime que plus qu’une “défaillance”, “la situation” de Joël Le Scouarnec est la “conséquence du mille-feuille administratif français” mais aussi d’une “difficulté” à recruter des médecins. “A Quimperlé, comme de nombreux petits hôpitaux à cette époque, la priorité était d’avoir un certain nombre de spécialités représentées, ce qui peut laisser penser qu’on pouvait dissocier l’exercice chirurgical de la détention d’images pédopornographiques”, lâche-t-elle.”Avec le recul, je trouve que c’est un loupé, mais ce n’est pas mon rôle de juger”, admet-elle finalement.- Le Scouarnec silencieux -A son tour, Yvon Guillerm, directeur-adjoint de l’ARH de Bretagne, s’avance à la barre. Il reconnaît avoir appris la première condamnation de Joël Le Scouarnec dès novembre 2006. Ce n’est qu’en mars 2007 qu’il envoie un rapport non signé à Bernard Chenevière, alors responsable au Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers.”Les faits sont en contradiction avec les conditions de moralité nécessaires” à exercer les fonctions de chirurgien, souligne le rapport, repoussant néanmoins la “procédure disciplinaire” contre Joël Le Scouarnec.Le propos de Yvon Guillerm, obscurci par un charabia administratif et des allers-retours chronologiques difficiles à suivre, achève d’agacer la présidente de la cour, Aude Buresi.Elle finit par projeter un courrier où le directeur de l’hôpital de Quimperlé, décédé depuis, affirme ne pas connaître “la teneur exacte des faits qui lui sont reprochés” (au chirurgien), malgré des documents prouvant le contraire.”Comment recevez-vous ce courrier puisque vous savez que ce qu’il dit est inexact?”, demande Aude Buresi.Mais le témoin, à nouveau, ne répond pas à la question.”Savez-vous combien de victimes ont eu lieu” entre 2005 et 2007? l’interroge Me Céline Astolfe, avocate de parties civiles. “Avez-vous compris l’urgence?””J’ai conscience qu’il y a un décalage”, finit par avouer Yvon Guillerm, tandis que dans son box Joël Le Scouarnec suit attentivement les échanges.Interrogé par la cour après la déposition de Valérie Astruc, il n’a pas souhaité s’exprimer lors de cette audience qui semble, pour la première fois, sonder d’autres responsabilités que la sienne.- “Inaction” politique -Une vingtaine de victimes et leurs proches, soutenus par des associations et des syndicats, ont manifesté lundi matin pour “interpeller les politiques” devant le tribunal de Vannes.”Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme, c’est le procès d’un système, celui de défaillances institutionnelles en série”, ont-ils lancé.”Nous ne pouvons plus accepter que cette affaire historique se termine comme elle a commencé: dans le silence”, ont-ils ajouté, incriminant “l’inaction” du gouvernement et des responsables politiques depuis l’ouverture du procès, le 24 février.Réunies en collectif, ces victimes ont demandé, dans des courriers aux ministres de la Santé et de la Justice, ainsi qu’à la Haut commissaire à l’Enfance, “une commission interministérielle pour que ce procès soit un point de bascule et non une occasion manquée.”Mais ces lettres sont restées sans réponse, regrettent-elles.Pour Sandrine Josso, députée MoDem ayant mené une mission parlementaire sur la soumission chimique et présente lundi pour “soutenir les victimes”, “ce silence politique provoque une victimisation secondaire” des parties civiles.Il s’agit d’une double peine pour les victimes qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d’un système judiciaire censé les protéger.

Au procès Le Scouarnec, les “loupés” des instances médicales scrutés de près

D’anciens cadres d’institutions hospitalières témoignent lundi à Vannes devant la cour criminelle du Morbihan, qui s’interroge sur les dysfonctionnements ayant permis à Joël Le Scouarnec de poursuivre, pendant plus d’une décennie, sa carrière de chirurgien malgré une première condamnation pour pédocriminalité en 2005.Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec est titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère). Pourtant, dès le 14 juin de la même année, un de ses collègues avait averti le directeur de l’établissement de la condamnation en 2005 du médecin pour détention d’images pédopornographiques.De nombreux courriers établissent ensuite que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Finistère, l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne ainsi que la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) du Finistère sont avisés… sans que cela empêche Joël Le Scouarnec de poursuivre sa carrière jusqu’en 2017.Il est désormais jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, majoritairement des patients mineurs au moment des faits.Convoquée comme témoin, Valérie Astruc, chargée de mission en ressources humaines à l’ARH de Bretagne de 2001 à 2007, estime que plus qu’une “défaillance”, “la situation” de Joël Le Scouarnec est la “conséquence du mille-feuille administratif français” mais aussi d’une “difficulté” à recruter des médecins. “A Quimperlé, comme de nombreux petits hôpitaux à cette époque, la priorité était d’avoir un certain nombre de spécialités représentées, ce qui peut laisser penser qu’on pouvait dissocier l’exercice chirurgical de la détention d’images pédopornographiques”, lâche-t-elle.”Avec le recul, je trouve que c’est un loupé, mais ce n’est pas mon rôle de juger”, admet-elle finalement.- Le Scouarnec silencieux -A son tour, Yvon Guillerm, directeur-adjoint de l’ARH de Bretagne, s’avance à la barre. Il reconnaît avoir appris la première condamnation de Joël Le Scouarnec dès novembre 2006. Ce n’est qu’en mars 2007 qu’il envoie un rapport non signé à Bernard Chenevière, alors responsable au Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers.”Les faits sont en contradiction avec les conditions de moralité nécessaires” à exercer les fonctions de chirurgien, souligne le rapport, repoussant néanmoins la “procédure disciplinaire” contre Joël Le Scouarnec.Le propos de Yvon Guillerm, obscurci par un charabia administratif et des allers-retours chronologiques difficiles à suivre, achève d’agacer la présidente de la cour, Aude Buresi.Elle finit par projeter un courrier où le directeur de l’hôpital de Quimperlé, décédé depuis, affirme ne pas connaître “la teneur exacte des faits qui lui sont reprochés” (au chirurgien), malgré des documents prouvant le contraire.”Comment recevez-vous ce courrier puisque vous savez que ce qu’il dit est inexact?”, demande Aude Buresi.Mais le témoin, à nouveau, ne répond pas à la question.”Savez-vous combien de victimes ont eu lieu” entre 2005 et 2007? l’interroge Me Céline Astolfe, avocate de parties civiles. “Avez-vous compris l’urgence?””J’ai conscience qu’il y a un décalage”, finit par avouer Yvon Guillerm, tandis que dans son box Joël Le Scouarnec suit attentivement les échanges.Interrogé par la cour après la déposition de Valérie Astruc, il n’a pas souhaité s’exprimer lors de cette audience qui semble, pour la première fois, sonder d’autres responsabilités que la sienne.- “Inaction” politique -Une vingtaine de victimes et leurs proches, soutenus par des associations et des syndicats, ont manifesté lundi matin pour “interpeller les politiques” devant le tribunal de Vannes.”Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme, c’est le procès d’un système, celui de défaillances institutionnelles en série”, ont-ils lancé.”Nous ne pouvons plus accepter que cette affaire historique se termine comme elle a commencé: dans le silence”, ont-ils ajouté, incriminant “l’inaction” du gouvernement et des responsables politiques depuis l’ouverture du procès, le 24 février.Réunies en collectif, ces victimes ont demandé, dans des courriers aux ministres de la Santé et de la Justice, ainsi qu’à la Haut commissaire à l’Enfance, “une commission interministérielle pour que ce procès soit un point de bascule et non une occasion manquée.”Mais ces lettres sont restées sans réponse, regrettent-elles.Pour Sandrine Josso, députée MoDem ayant mené une mission parlementaire sur la soumission chimique et présente lundi pour “soutenir les victimes”, “ce silence politique provoque une victimisation secondaire” des parties civiles.Il s’agit d’une double peine pour les victimes qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d’un système judiciaire censé les protéger.