L’homme Prada explore l’élégance “sauvage” et sophistiquée

Elégance “sauvage” et sophistiquée: la styliste emblématique Miuccia Prada, associée à Raf Simons, a dévoilé dimanche à Milan sa nouvelle collection masculine pour l’automne-hiver 2025/2026 qui explore “la nature humaine” et “les instincts de base”.L’un des temps forts de la Fashion week homme, le défilé s’est déroulé sur une structure métallique de trois niveaux installée dans un immense hall de la Fondation Prada, créant des espaces intimes pour les invités, ambiance bar, pour favoriser la proximité.Dans un monde dominé par l’intelligence artificielle, “l’idée est de sauver l’instinct humain pour libérer la créativité et la spontanéité”, a expliqué Miuccia Prada, souriante, en coulisses après le show.”Votre instinct, c’est comme votre ordinateur interne, c’est la réponse à tout ce que vous êtes, tout ce que vous avez lu, vu, étudié, donc il n’y a pas de conflit entre la logique et l’instinct”, a-t-elle fait valoir.Un retour à la nature et à la vie sauvage qui est symbolisé par des peaux de mouton portées sur un torse nu ou drapées sur des manteaux mi-longs, ou alors des chapkas surdimensionnées recouvrant le front et les oreilles.- Instinct et romantisme -Les pantalons cigarette à coupe droite des années 70 ont été également remis au goût du jour, déclinés en couleurs flashy comme le violet et le rouge, mais aussi en noir, gris et marron.Des pulls à tricot ornés de symboles métalliques sous forme d’amulettes, des maillots à fleurs, des vestes en cuir ajustées, des blousons bombers en nylon et des manteaux à carreaux écossais complètent le nouveau look Prada.Les styles s’opposent, les couleurs s’entrechoquent: un élégant manteau en laine camel se combine avec des bottes texanes violettes, des vestes sont portées à même la peau mais avec une fleur rose en tissu sur le revers et des tuniques couvrant les genoux sont assorties à des doudounes courtes.En guise d’explication, Miuccia Prada évoque “l’idée du romantisme comme quelque chose d’émotionnel et d’immédiat, la créativité sans trop réfléchir”, soit “quelque chose de profondément humain”. “Il s’agit de garder ses idées, ses passions”. “Dans l’instinct, une nouvelle sophistication et une élégance intime et sauvage peuvent se découvrir”, résument Miuccia Prada et Raf Simons dans leurs notes de style.- Emporio Armani, sans effort -Séduction et élégance sans effort sont le mantra de la nouvelle collection de la ligne Emporio de Giorgio Armani, du prêt-à-porter haut de gamme destiné à une clientèle jeune et tendance, présentée à Milan samedi soir.”J’ai voulu créer une collection à la fois vivante et mesurée”, a expliqué le couturier âgé de 90 ans, le teint toujours hâlé, à l’issue du défilé.Le maestro de la mode italienne “aime l’idée de jouer avec des éléments extrêmes, comme le métal, les tissus à poils longs et les brocarts” en “créant quelque chose d’élégant, avec de la personnalité, avec un équilibre singulier”.Des tenues matelassées et volumineuses pour affronter le froid hivernal côtoient de stricts costumes trois pièces en velours brillant pour les soirées festives, assortis de cravates fines, déclinées en noir, beige ou marron ou d’écharpes nouées autour du cou.Des blazers noirs à revers et aux épaules marquées, des cardigans courts et des pantalons amples à taille haute font également partie du vestiaire de l’homme Emporio Armani. Des pulls étincelants tissés de fils mécaniques, des smokings transformés en manteaux et des motifs floraux ou géométriques apportent des touches de fantaisie.La palette des teintes s’inspire de la nature, faisant la part belle à la couleur cognac, au marron foncé et au brun doré.

Angleterre: Manchester City de retour, United à reculons

Destins contraires dimanche pour les voisins rivaux de Manchester: City s’est régalé contre Ipswich (6-0) trois jours avant d’affronter le Paris SG, tandis que United est retombé dans ses travers face à Brighton (3-1).Attention, Manchester City est de retour! Les quadruples champions d’Angleterre en titre ont lâché les chevaux notamment grâce à Phil Foden (doublé), Kevin De Bruyne (trois passes décisives) et Erling Haaland (un but), tous remplacés à l’heure de jeu.Tous les voyants semblent au vert pour Pep Guardiola avant le déplacement au Parc des princes, où il pourra compter aussi sur Ruben Dias. Le défenseur portugais, à l’infirmerie depuis mi-décembre, a joué l’intégralité de la rencontre.”Nous avons gardé la possession du ballon à des moments importants et nous avons bien défendu. C’est l’une de nos meilleures performances cette saison”, a résumé Foden sur Sky Sports. Le PSG proposera néanmoins une adversité bien supérieure à celle d’Ipswich (18e, 16 pts), le promu et actuel relégable.Huitième au coup d’envoi, Manchester City remonte à la quatrième place en Premier League, à six longueurs de Nottingham Forest (3e, 44 pts) et Arsenal (2e, 44 pts).Les “Reds” de Forest ont prolongé la féérie d’une incroyable saison en dominant la lanterne rouge Southampton (3-2), plus tôt dimanche.- Tottenham à la dérive -Le haut de tableau apparaît comme un horizon bien lointain désormais pour Manchester United, treizième (26 pts) et pour Tottenham, retombé à une indigne quinzième place (24 pts) après une défaite chez Everton (3-2).Rien ne va plus pour les “Spurs” et leur entraîneur Ange Postecoglou, battus pour la cinquième fois en six matches de Premier League.La victoire contre Liverpool en demi-finale aller de Coupe de la Ligue, le 8 janvier, n’aura été qu’un rayon de soleil trompeur au milieu des nuages qui menacent de plus en plus l’Australien.”Je n’ai certainement pas perdu la foi ou la détermination de renverser la situation”, a-t-il lancé sur Sky Sports.À sa décharge, il était privé dimanche d’une dizaine de joueurs (Vicario, Romero, van de Ven, Udogie, Bentancur…) en comptant Dominic Solanke (genou), qui s’est ajouté cette semaine à la liste des blessés.Mais sa défense a encore sombré face à des “Toffees” (16es, 20 pts) pas réputés pour leur allant offensif: en championnat, Everton avait terminé neuf de ses onze rencontres précédentes sans but marqué.Dominic Calvert-Lewin s’est refait une santé (13e, 1-0) avec son premier but depuis mi-septembre, Iliman Ndiaye a corsé l’addition (30e, 2-0) avant un but contre son camp de l’infortuné Archie Gray (45e+7, 3-0).Dejan Kulusevski (77e, 3-1) et Richarlison (90e+2, 3-2) ont réduit l’écart en fin de match, en vain.- “Pire équipe de l’histoire” -Manchester United n’a lui même pas pu rêver d’une remontée contre une équipe de Brighton bien supérieure.À Old Trafford, où la mémoire de l’ancien attaquant Denis Law (1940-2025) a été honorée, les défauts des “Red Devils” se sont affichés en grand, que ce soit en défense ou au milieu de terrain.Même le gardien André Onana, sauveur régulier de son équipe, a commis une incroyable faute de main sur un centre anodin, et l’attaquant français Georgino Rutter en a profité pour clore la marque (76e, 3-1).Depuis l’arrivée de Ruben Amorim fin novembre, Manchester United a encaissé quasiment deux buts par rencontre, toutes compétitions confondues.”Nous sommes peut-être la pire équipe de l’histoire de Manchester United. Je sais que vous voulez des gros titres, mais je le dis parce que nous devons le reconnaître et changer cela. Voilà, vous avez votre gros titre”, a lancé l’entraîneur en conférence d’après-match.

Ligue 1: Le Havre stoppe l’hémorragie, Saint-Etienne et Nantes se neutralisent

Le Havre, qui restait sur cinq défaites consécutives en Ligue 1, a stoppé l’hémorragie en arrachant un match nul à Reims (1-1) lors de la 18e journée de championnat dimanche où Saint-Étienne et Nantes n’ont pu se départager (1-1) dans un match capital pour la course au maintien.Un court répit, mais un répit quand même pour les Havrais contre une équipe de Reims qui n’avance plus non plus depuis cinq matches.Le Zimbabwéen Marshall Munetsi avait ouvert le score pour les Rémois à la 26e minute, mais Arouna Sangante, suite a une action confuse après un corner, a remis les deux équipes à égalité (1-1, 67e).Avec ce point arraché loin de ses bases, Le Havre répond à la lanterne rouge, Montpellier, qui s’était imposé contre Monaco vendredi (2-1). Les joueurs de Didier Digard restent 17e et premiers relégables, mais possèdent toujours un point d’avance sur Montpellier (13 contre 12). Pour Reims, désormais 13e de Ligue 1 avec 21 points, c’est le septième match de championnat sans victoire. Dans le même temps, Angers, bien aidé par une première période catastrophique d’Auxerre, s’est facilement imposé à domicile (2-0), les deux équipes étant solidement accrochées dans le ventre mou du championnat.- Triste nul à Saint-Etienne -Dans le premier acte, l’AJA s’est tiré deux balles dans le pied en cinq minutes. Diomandé a marqué contre son camp (18e), puis Osho a été exclu pour une faute en position de dernier défenseur (22e). Estaban Lepaul a scellé la victoire angevine en début de seconde période (2-0, 47e).Les deux équipes occupent les 11e et 12e places du classement avec le même nombre de points (22 pts), Auxerre ne devançant Angers qu’à la différence de buts. Plus tôt dans la journée, Saint-Étienne, à domicile, avec un but d’Augustine Boakye inscrit dans les dernières minutes, a arraché face à Nantes un résultat nul (1-1) qui ne satisfait personne dans la lutte pour le maintien.Nantes, qui  avait ouvert le score grâce au 5e but de la saison de Moses Simon, partage les points pour la troisième fois de suite après avoir accroché Lille (1-1) et Monaco (2-2).Les Canaris restent 15e du classement alors que l’ASSE est 16e et barragiste, devancé par son adversaire du jour à la différence de buts (-7 contre -21). Tout juste les deux équipes peuvent-elles se satisfaire de rejoindre Rennes (14e) au nombre de points (17) et de compter quatre points d’avance sur Le Havre, premier relégable.

First Israeli hostages freed as Gaza truce begins

The first three Israeli hostages were released Sunday under a long-awaited Gaza truce aimed at ending more than 15 months of war that has ravaged the Palestinian territory.As the ceasefire took effect in the morning, thousands of displaced, war-weary Palestinians set off across the devastated Gaza Strip to return home.In the northern area of Jabalia, hundreds streamed down a sandy path, heading back to an apocalyptic landscape piled with rubble and destroyed buildings.”We are finally in our home. There is no home left, just rubble, but it’s our home,” said Rana Mohsen, 43, back in Jabalia.An initial 42-day truce brokered by Qatari, US and Egyptian mediators is meant to enable a surge of sorely needed humanitarian aid into Gaza, as Israeli hostages are to be released in exchange for Palestinians in Israeli custody.The first three hostages, all women, were reunited with their mothers shortly after being taken back to Israel by security forces.Hamas fighters had handed over the trio — Emily Damari, Romi Gonen, and Doron Steinbrecher — to Red Cross officials in a bustling square in Gaza City surrounded by a sea of people including gunmen.”After 471 days Emily is finally home,” said her mother Mandy Damari, but “for too many other families the impossible wait continues”.In central Tel Aviv, there was elation among the crowd who had waited for hours in a plaza dubbed “Hostage Square”.The Hostage and Missing Families Forum campaign group hailed their return as “a beacon of light”, while Prime Minister Benjamin Netanyahu said they had emerged “from darkness”.Dozens of Palestinian prisoners are due to be released by Israel in exchange later on Sunday.A total of 33 Israeli hostages, 31 of whom were taken by militants during Hamas’s October 7, 2023 attack, are due be returned from Gaza during the initial truce in exchange for around 1,900 Palestinians.The next hostage-prisoner swap would take place on Saturday, a senior Hamas official told AFP.- ‘Nothing left’ -Minutes after the truce began, the United Nations said the first trucks carrying desperately needed humanitarian aid had entered the Palestinian territory.UN Secretary-General Antonio Guterres welcomed the truce, saying “it is imperative that this ceasefire removes the significant security and political obstacles to delivering aid”.The truce is intended to pave the way for a permanent end to the war, but a second phase has yet to be finalised.It came into effect nearly three hours later than scheduled. During the delay, Israel’s military said it was continuing operations, with the territory’s civil defence agency reporting 19 people killed and 25 wounded in bombardments.Thousands of Palestinians carrying tents, clothes and their personal belongings were seen going home on Sunday, after the war that displaced the vast majority of Gazans, in many cases more than once.Returning Jabalia resident Walid Abu Jiab said he had found “massive, unprecedented destruction”, with “nothing left” in Gaza’s war-battered north, which has seen intense violence over the past months.In the southern city of Rafah, Ahmad al-Balawi said that “as soon as I returned… I felt a shock.””Entire areas have been completely wiped out”, he told AFP, describing “decomposing bodies, rubble, and destruction everywhere”.Aid workers say northern Gaza was particularly hard-hit, lacking all essentials including food, shelter and water.The UN’s OCHA humanitarian agency said the first trucks started entering following the truce.An Egyptian source, speaking on condition of anonymity, said “260 trucks of aid and 16 of fuel” entered on Sunday. Egyptian Foreign Minister Badr Abdelatty had said 600 trucks a day would cross into Gaza.The World Health Organization said it was ready to pour much-needed aid into Gaza but that it would need “systematic access” across the territory to do so.Warning the “health challenges ahead are immense”, the Geneva-based agency estimated the cost of rebuilding Gaza’s battered health system in the years to come at “billions in investment”.”Only half of Gaza’s 36 hospitals remain partially operational, nearly all hospitals are damaged or partly destroyed, and just 38 percent of primary health care centres are functional,” the WHO said.- ‘Commitment’ to truce -On the eve of the ceasefire, Netanyahu called the first phase a “temporary ceasefire” and said Israel had US support to return to the war if necessary.Hamas’s armed wing, the Ezzedine al-Qassam Brigades, said its adherence to the truce would be “contingent on the enemy’s commitment”.US President Joe Biden, whose administration has been involved in months of mediation efforts, welcomed the ceasefire taking hold on Sunday, saying that “after so much pain, death and loss of life, today the guns in Gaza have gone silent”.The war’s only previous truce, for one week in November 2023, also saw the release of hostages held by militants in exchange for Palestinian prisoners.Hamas’s October 7 attack, the deadliest in Israel’s history, resulted in the deaths of 1,210 people, mostly civilians, according to an AFP tally of Israeli official figures.Of the 251 people taken hostage, 91 are still in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.The truce took effect on the eve of Donald Trump’s inauguration for a second term as president of the United States.Trump, who claimed credit for the ceasefire deal, told US network NBC on Saturday that he had told Netanyahu the war “has to end”.”We want it to end, but to keep doing what has to be done,” he said.Under the deal, Israeli forces will withdraw from densely populated areas of Gaza and allow displaced Palestinians to return “to their residences”, Qatar’s prime minister said in announcing the deal.burs-ami/dv

50 ans après la loi Veil, les anti-IVG “marchent pour la vie”

Cinquante ans après la loi Veil, plusieurs milliers d’opposants à l’avortement ont manifesté dimanche à Paris dans le cadre de la “marche pour la vie” qui vise aussi à dénoncer la volonté de relancer le débat parlementaire sur la loi portant sur la fin de vie.”IVG, ça suffit, nous marchons pour la vie”, “euthanasie, loi du mépris”: entonnant ces mots d’ordre, le cortège de cette manifestation, à l’initiative de militants s’inscrivant dans les rangs catholiques conservateurs, est parti à 14H00 de la place du Trocadéro, dans l’ouest de la capitale.Le cortège a rassemblé 4.300 personnes, selon la préfecture de police. Les organisateurs ont revendiqué 15.000 participants. La manifestation est organisée chaque année autour de l’anniversaire de la loi portée par Simone Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et promulguée le 17 janvier 1975. “C’est une marche pour le droit à vivre, pour montrer que le débat est toujours ouvert en France, pour que les Français se questionnent sur les convictions qui sont défendues ici”, a dit à l’AFP, Sophie, 23 ans, qui comme les autres manifestants interrogés n’a pas souhaité révéler son patronyme. S’exprimant sur un podium au-dessus duquel une banderole proclamait “50 ans de défense de la vie” et où était barré d’un trait “50 ans de défaites politiques”, le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert a affirmé ne pas avoir “peur de dire que l’avortement est la première cause de mortalité en France pour l’espèce humaine”. “Il y a 50 ans, la loi Veil qui dépénalisait l’avortement a été promulguée. Cette loi a causé de lourdes pertes humaines et entraîné la mort et l’exclusion de plus de 10 millions de bébés de la société française”, a-t-il lancé à la foule avant que celle-ci ne respecte une minute de silence.  Selon les derniers chiffres officiels, 243.623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8.600 de plus que l’année précédente. Si les règles encadrant l’avortement ont été assouplies depuis 1975 et si “la liberté garantie à la femme” de recourir à l’IVG a été inscrite en 2024 dans la Constitution, les associations féministes s’alarment d’un droit toujours “fragile” et font état “d’attaques régulières” de ses opposants.En début de manifestation, une dizaine de militantes du collectif féministe NousToutes ont déployé une banderole “les anti-IVG ont du sang sur les mains” avant d’être exfiltrées par le service de sécurité. -“changement de civilisation”-Outre l’opposition à l’IVG, les organisateurs de la “marche pour la vie” réclament comme l’an dernier une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'”entendre battre le cÅ“ur du fÅ“tus”, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.Ils appellent également à “encourager l’accouchement sous X” et à défendre “le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique.”  Autre sujet également à l’ordre du jour de la manifestation, le rejet de toute “légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie” et l’appel à “un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles” à tous. “Je pense que ce serait vraiment un changement de civilisation si on acceptait l’euthanasie. C’est une façon individualiste de voir les choses”, a commenté dans le cortège, Maylis, 54 ans, venue des Yvelines.Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie, avec de strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d'”aide active à mourir”. Son examen a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, François Bayrou, ne s’est pas prononcé sur ce sujet sensible, ni sur le délai d’examen ni sur le fond, renvoyant le texte “au pouvoir d’initiative” du Parlement. 

50 ans après la loi Veil, les anti-IVG “marchent pour la vie”

Cinquante ans après la loi Veil, plusieurs milliers d’opposants à l’avortement ont manifesté dimanche à Paris dans le cadre de la “marche pour la vie” qui vise aussi à dénoncer la volonté de relancer le débat parlementaire sur la loi portant sur la fin de vie.”IVG, ça suffit, nous marchons pour la vie”, “euthanasie, loi du mépris”: entonnant ces mots d’ordre, le cortège de cette manifestation, à l’initiative de militants s’inscrivant dans les rangs catholiques conservateurs, est parti à 14H00 de la place du Trocadéro, dans l’ouest de la capitale.Le cortège a rassemblé 4.300 personnes, selon la préfecture de police. Les organisateurs ont revendiqué 15.000 participants. La manifestation est organisée chaque année autour de l’anniversaire de la loi portée par Simone Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et promulguée le 17 janvier 1975. “C’est une marche pour le droit à vivre, pour montrer que le débat est toujours ouvert en France, pour que les Français se questionnent sur les convictions qui sont défendues ici”, a dit à l’AFP, Sophie, 23 ans, qui comme les autres manifestants interrogés n’a pas souhaité révéler son patronyme. S’exprimant sur un podium au-dessus duquel une banderole proclamait “50 ans de défense de la vie” et où était barré d’un trait “50 ans de défaites politiques”, le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert a affirmé ne pas avoir “peur de dire que l’avortement est la première cause de mortalité en France pour l’espèce humaine”. “Il y a 50 ans, la loi Veil qui dépénalisait l’avortement a été promulguée. Cette loi a causé de lourdes pertes humaines et entraîné la mort et l’exclusion de plus de 10 millions de bébés de la société française”, a-t-il lancé à la foule avant que celle-ci ne respecte une minute de silence.  Selon les derniers chiffres officiels, 243.623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8.600 de plus que l’année précédente. Si les règles encadrant l’avortement ont été assouplies depuis 1975 et si “la liberté garantie à la femme” de recourir à l’IVG a été inscrite en 2024 dans la Constitution, les associations féministes s’alarment d’un droit toujours “fragile” et font état “d’attaques régulières” de ses opposants.En début de manifestation, une dizaine de militantes du collectif féministe NousToutes ont déployé une banderole “les anti-IVG ont du sang sur les mains” avant d’être exfiltrées par le service de sécurité. -“changement de civilisation”-Outre l’opposition à l’IVG, les organisateurs de la “marche pour la vie” réclament comme l’an dernier une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'”entendre battre le cÅ“ur du fÅ“tus”, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.Ils appellent également à “encourager l’accouchement sous X” et à défendre “le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique.”  Autre sujet également à l’ordre du jour de la manifestation, le rejet de toute “légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie” et l’appel à “un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles” à tous. “Je pense que ce serait vraiment un changement de civilisation si on acceptait l’euthanasie. C’est une façon individualiste de voir les choses”, a commenté dans le cortège, Maylis, 54 ans, venue des Yvelines.Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie, avec de strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d'”aide active à mourir”. Son examen a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, François Bayrou, ne s’est pas prononcé sur ce sujet sensible, ni sur le délai d’examen ni sur le fond, renvoyant le texte “au pouvoir d’initiative” du Parlement.Â