Ultime opération sauvetage pour le “conclave” des retraites

Pour éviter l’échec après presque quatre mois de concertation, le “conclave” des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus, le 23 juin, mais les partenaires sociaux doutent de l’intérêt de jouer les prolongations. L’opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre. La fin de partie a-t-elle déjà été sifflée? La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a redit mercredi sur Franceinfo sa “confiance” dans la capacité des participants à trouver “les compromis nécessaires”. Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit plus tôt sur France 2 “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion du “conclave”, même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement de nos retraites”.”Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!”, a commenté auprès de l’AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: “quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien”.La CFE-CGC va également “rester jusqu’au bout”, selon son président François Hommeril sur BFM Business mercredi, car dans le “format” du “conclave”, ce n’est pas “le Medef qui tient la plume et le Medef couine un peu parce qu’il n’a pas l’habitude”. Mais Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est “pessimiste” pour un accord.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, a prévenu Eric Chevée, son représentant, à l’issue de la longue journée de mardi, date-butoir initiale, conclue dans la nuit sans accord.”Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée – nous avons flirté avec l’échec – a été en partie ouvert”, grâce à Jean-Jacques Marette, médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, a résumé Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants. Sur la pénibilité, les termes de l’accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité — prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques — qui pourrait ouvrir, dans certains cas, à un départ anticipé en retraite.  Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce “conclave” est un instant de vérité pour M. Bayrou, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.  L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.pgr-lby-grd-bat/alu/clc

Ultime opération sauvetage pour le “conclave” des retraites

Pour éviter l’échec après presque quatre mois de concertation, le “conclave” des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus, le 23 juin, mais les partenaires sociaux doutent de l’intérêt de jouer les prolongations. L’opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre. La fin de partie a-t-elle déjà été sifflée? La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a redit mercredi sur Franceinfo sa “confiance” dans la capacité des participants à trouver “les compromis nécessaires”. Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit plus tôt sur France 2 “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion du “conclave”, même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement de nos retraites”.”Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!”, a commenté auprès de l’AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: “quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien”.La CFE-CGC va également “rester jusqu’au bout”, selon son président François Hommeril sur BFM Business mercredi, car dans le “format” du “conclave”, ce n’est pas “le Medef qui tient la plume et le Medef couine un peu parce qu’il n’a pas l’habitude”. Mais Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est “pessimiste” pour un accord.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, a prévenu Eric Chevée, son représentant, à l’issue de la longue journée de mardi, date-butoir initiale, conclue dans la nuit sans accord.”Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée – nous avons flirté avec l’échec – a été en partie ouvert”, grâce à Jean-Jacques Marette, médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, a résumé Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants. Sur la pénibilité, les termes de l’accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité — prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques — qui pourrait ouvrir, dans certains cas, à un départ anticipé en retraite.  Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce “conclave” est un instant de vérité pour M. Bayrou, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.  L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.pgr-lby-grd-bat/alu/clc

Oil prices dip, stocks mixed tracking Mideast unrest

Oil prices eased and stock markets diverged Wednesday as traders kept a close watch over the Israel-Iran conflict ahead of an interest-rate announcement from the US Federal Reserve.Asia’s main equity indices closed mixed and the picture was similar in European midday deals. The dollar dropped against main rivals.The Fed is widely expected to hold interest rates steady Wednesday, as officials gauge the impact of US tariffs on inflation — and despite President Donald Trump’s calls for rate cuts as the world’s biggest economy faces pressure.”Global market direction remains clouded by tariffs, complicated by the Middle Eastern conflict and confounded by the lack of any obvious positive catalysts,” noted Richard Hunter, head of markets at Interactive Investor.Oil prices pulled back very slightly, after surging Tuesday on fears of crude supplies tightening in the face of rising Middle East tensions. Gas prices rose with concerns surrounding its supply.Israel and Iran exchanged fire again Wednesday, the sixth day of strikes in their most intense confrontation in history, fuelling fears of a drawn-out conflict that could engulf the wider region.There were signs also of possible US intervention after Trump called for Tehran’s “unconditional surrender”.Of particular concern is the possibility of Iran shutting off the Strait of Hormuz, through which around one fifth of global oil supply is transported.- Central banks -Wall Street slid Tuesday as a below-forecast reading on US retail sales for May revived worries about the impact of tariffs on the economy. That came as another report showed US factory output fell unexpectedly.The data provided hope that the Fed would still cut interest rates this year.The US central bank is due Wednesday to also release its rate and economic growth outlook for the rest of the year, which are expected to take account of Trump’s tariff war.”The Fed would no doubt be cutting again by now if not for the uncertainty regarding tariffs and a recent escalation of tensions in the Middle East,” said KPMG senior economist Benjamin Shoesmith.In a busy week for monetary policy, Sweden’s central bank on Wednesday cut its key interest rate to try and boost the country’s economy, as it cited risks linked to trade tensions and the escalating conflict in the Middle East.The Bank of England is expected to keep its key rate steady Thursday, especially after official data Wednesday showed UK annual inflation fell less than expected in May.The Bank of Japan on Tuesday kept interest rates unchanged and said it would taper its purchase of government bonds at a slower pace, as trade uncertainty threatens to weigh on the world’s number four economy.- Key figures at around 1040 GMT -Brent North Sea Crude: DOWN 0.2 percent at $76.33 per barrelWest Texas Intermediate: DOWN 0.1 percent at $74.76 per barrelLondon – FTSE 100: FLAT at 8,833.44 pointsParis – CAC 40: DOWN 0.2 percent at 7,668.79 Frankfurt – DAX: DOWN 0.4 percent at 23,344.78Tokyo – Nikkei 225: UP 0.9 percent at 38,885.15 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 1.1 percent at 23,710.69 (close)Shanghai – Composite: FLAT at 3,388.81 (close)New York – Dow: DOWN 0.7 percent at 42,215.80 (close)Euro/dollar: UP at $1.1506 from $1.1488 on TuesdayPound/dollar: UP at $1.3454 from $1.3425Dollar/yen: DOWN at 144.80 yen from 145.27 yenEuro/pound: DOWN at 85.52 pence from 85.54 penceburs-bcp/ajb/rl

Smartphones banned from schools in Afghan Taliban’s heartland

A ban on smartphones in schools issued by Taliban authorities in southern Afghanistan came into force, students and teachers confirmed to AFP on Wednesday, over concerns of “focus” and “Islamic law”.The directive by the provincial Education Department in Kandahar applies to students, teachers and administrative staff in schools and religious schools.”This decision has been made to ensure educational discipline, focus”, the statement said, adding that it was taken from a “sharia perspective” and that smartphones contribute to “the destruction of the future generation”.The policy, which has already taken effect in schools across the province, has divided opinion among teachers and students. “We did not bring smart phones with us to school today”, Saeed Ahmad, a 22-year-old teacher, told AFP. “I think this is a good decision so that there is more focus on studies,” he added.Mohammad Anwar, an 11th grader, said “the teachers are saying if anyone is seen bringing a phone, they will start searching the students.”Another 12th-grade student, refusing to give his name, said the ban would hinder learning in a country where girls are barred from secondary school and university as part of restrictions the UN has dubbed “gender apartheid”.”When the teacher writes a lesson on the board, I often take a picture so I could write it down later. Now I can’t. This decision will negatively affect our studies.”- ‘Complete ban’ -The ban has also taken root in religious schools known as madrassas. “Now there’s a complete ban. No one brings smartphones anymore,” Mohammad, 19 years old madrassa student said.A number of countries have in recent years moved to restrict mobile phones from classrooms such as France, Denmark and Brazil.The Taliban authorities have already introduced a ban on images of living beings in media, with multiple provinces announcing restrictions and some Taliban officials refusing to be photographed or filmed.The Taliban’s Supreme Leader Hibatullah Akhundzada called last week on officials and scholars to reduce their use of smartphones.”This is the order of the leaders, and we must accept it,” a 28-year-old security forces member told AFP without giving his name as he was not authorized to speak to the media.”I have now found a brick phone … I used WhatsApp on my smartphone sometimes, but now I don’t use it anymore,” he added.Some Taliban officials in Kandahar have started sharing their numbers for brick phones and switching off online messaging apps.   

Déchets toxiques: l’Alsace fera appel contre le confinement à Stocamine

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a annoncé mercredi qu’elle interjetterait appel du jugement autorisant le confinement définitif de déchets toxiques sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), inquiète d’une “menace environnementale et sanitaire grave”.Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté mardi les requêtes de la CEA (née de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), d’associations et de riverains, qui contestaient l’autorisation de confinement illimitée donnée par l’Etat.Le tribunal a jugé que le déstockage des 42.000 tonnes de déchets (cyanure, arsenic, mercure…) entreposés dans cette ancienne mine de potasse, option défendue par les requérants, n’était plus réalisable en toute sécurité notamment en raison de la dégradation des infrastructures.Dans un communiqué, la CEA “regrette ce jugement qui acte un abandon silencieux de la responsabilité publique, à commencer par celle de l’Etat, face à une menace environnementale et sanitaire grave, tant pour l’Alsace que pour le bassin rhénan”.Elle déplore “qu’aucune évaluation sérieuse n’a été faite sur la possibilité d’un déstockage partiel, progressif” des déchets.”Le tribunal choisit également d’ignorer l’opposition massive du public, pourtant exprimée de manière claire: 98% (1.571 contributions) d’avis négatifs lors de l’enquête publique, positions fermes des collectivités territoriales, alertes des autorités allemandes et experts suisses”, souligne la collectivité.Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, qui se bat depuis des années pour le déstockage de ces déchets toxiques, a aussi exprimé sa “déception” mardi après le jugement du tribunal administratif. Il a indiqué à l’AFP que l’association “ne s’interdit absolument aucune procédure légale pour faire revenir l’État à la raison dans ce dossier”. 

Déchets toxiques: l’Alsace fera appel contre le confinement à Stocamine

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a annoncé mercredi qu’elle interjetterait appel du jugement autorisant le confinement définitif de déchets toxiques sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), inquiète d’une “menace environnementale et sanitaire grave”.Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté mardi les requêtes de la CEA (née de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), d’associations et de riverains, qui contestaient l’autorisation de confinement illimitée donnée par l’Etat.Le tribunal a jugé que le déstockage des 42.000 tonnes de déchets (cyanure, arsenic, mercure…) entreposés dans cette ancienne mine de potasse, option défendue par les requérants, n’était plus réalisable en toute sécurité notamment en raison de la dégradation des infrastructures.Dans un communiqué, la CEA “regrette ce jugement qui acte un abandon silencieux de la responsabilité publique, à commencer par celle de l’Etat, face à une menace environnementale et sanitaire grave, tant pour l’Alsace que pour le bassin rhénan”.Elle déplore “qu’aucune évaluation sérieuse n’a été faite sur la possibilité d’un déstockage partiel, progressif” des déchets.”Le tribunal choisit également d’ignorer l’opposition massive du public, pourtant exprimée de manière claire: 98% (1.571 contributions) d’avis négatifs lors de l’enquête publique, positions fermes des collectivités territoriales, alertes des autorités allemandes et experts suisses”, souligne la collectivité.Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, qui se bat depuis des années pour le déstockage de ces déchets toxiques, a aussi exprimé sa “déception” mardi après le jugement du tribunal administratif. Il a indiqué à l’AFP que l’association “ne s’interdit absolument aucune procédure légale pour faire revenir l’État à la raison dans ce dossier”. 

Au Brésil, un refuge pour pumas menacés par l’expansion urbaine

La chair à vif après avoir souffert une profonde entaille à la hanche, un puma, anesthésié sur un brancard, se fait soigner par des vétérinaires de l’association brésilienne Mata Ciliar.Ce mâle de cinq ans a été baptisé Barreiro, du nom du quartier où il a été retrouvé, dans un piège fabriqué avec un câble en acier.Le félin a été secouru par l’ONG, qui gère un refuge pour animaux sauvages à Jundiai, ville située à 90 km de Sao Paulo. “En raison de l’avancée de l’urbanisation sur son habitat naturel, quand le puma se déplace, il se perd entre les routes, les lotissements fermés ou autres interventions humaines”, explique à l’AFP Jorge Bellix, président de Mata Ciliar, qui a déjà soigné 32.000 animaux en près de 30 ans d’existence. “Si ça continue, nous assisterons malheureusement à l’extinction de plusieurs espèces en quelques années”, alerte-t-il. Le Brésil compte la plus grande diversité de félins sauvages au monde, avec neuf espèces répertoriées. Toutes, sont menacées d’extinction à cause de l’action humaine, notamment en raison de l’expansion urbaine effrénée.À quelques dizaines de kilomètres de Sao Paulo, la plus grande mégalopole d’Amérique Latine, les pumas voient l’homme se rapprocher de plus en plus de leur habitat naturel, la Mata Atlantica (forêt atlantique), biome où la faune brésilienne est la plus menacée.Ils sont ainsi exposés au risque d’être écrasés sur la route, électrocutés, empoisonnés, pris dans des pièges ou ciblés par des balles de braconniers.- “Situation critique” -Le long de l’autoroute qui mène vers le refuge à Jundiai, les lotissements et centre commerciaux poussent comme des champignons, comme autant de taches grises au milieu du vert émeraude de la forêt.Au total, 25 pumas et 10 jaguars sont soignés actuellement dans le refuge de l’ONG Mata Ciliar, vaste comme 40 terrains de football, où sont également accueillis des singes ou des loups à crinière.Les jaguars sont rares dans la Mata Atlantica, mais ils sont souvent victimes de trafic d’animaux et sont retirés de la jungle d’Amazonie (nord) ou des zones humides du Pantanal (centre-ouest) pour être amenés dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est), le plus riche du pays.Parfois baptisée “jungle de pierre”, Sao Paulo est une mégalopole pleine de gratte-ciels où vivent 12 millions d’habitants, 21 millions si l’on compte toute la zone métropolitaine.Mais à quelques kilomètres de là, on trouve de vastes zones rurales, avec les denses forêts de la Mata Atlantica et des collines.Quand l’homme envahit le territoire du puma, affectant la chaîne alimentaire, le félin doit se déplacer pour survivre. C’est ainsi que Barreiro est tombé dans un piège. “Nous l’avons retrouvé dans un état terrible”, raconte la vétérinaire Cristiana Harumi, qui a participé au sauvetage.Au refuge, elle suture la large plaie ouverte au moment où le puma tentait de s’échapper du piège.”La situation est critique: les animaux de Sao Paulo sont en train de perdre la guerre contre l’urbanisation”, déplore la vétérinaire, qui espère que Barreiro pourra retrouver son milieu naturel dans trois mois.Le puma étant au sommet de la chaîne alimentaire, il est considéré comme un “bio-indicateur”: sa disparition serait un signe inquiétant du degré de dégradation de l’environnement.

Airbags Takata: Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel

Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime en France métropolitaine, conduisant le constructeur automobile Citroën à demander mardi l’immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux.La responsabilité des airbags Takata a été confirmée dans la mort d’une femme de 37 ans dans un accident sur l’autoroute le 11 juin à Reims. L’explosion de l’airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a provoqué “de très graves blessures” ayant entraîné sa mort, a indiqué mardi le procureur de Reims François Schneider.Mardi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a demandé l’immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3, afin de changer leurs airbags. Jusqu’à présent, certains conducteurs avaient été invités à faire remplacer leurs airbags, mais pas à cesser d’utiliser leurs véhicules.Citroën a réagi en fin de journée en demandant par la voie de son directeur Xavier Chardon auprès de l’AFP un rappel, appelé “stop drive”, dans toute l’Europe “compte tenu du contexte”. Cela signifie une immobilisation immédiate de toutes les voitures de modèle C3 et DS3, quelle que soit leur année de production, suivie d’une réparation.441.000 voitures Citroën C3 et DS3 fabriquées jusqu’en 2019 sont concernées en Europe, dont 82.000 en France, en plus de celles qui avaient déjà été immobilisées.”Il est important que les clients prennent contact avec nous”, a déclaré M. Chardon.”On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un +stop drive+”, a-t-il ajouté en disant s’engager “personnellement à ce qu’il n’y ait plus un seul airbag Takata dans les Citroën”.Le groupe a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l’adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre avait été renvoyée à l’expéditeur.- Scandale mondial -Depuis 2014, le scandale industriel des airbags défectueux de marque japonaise Takata secoue le secteur de l’automobile mondiale et a causé plusieurs décès.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers le monde, afin de remplacer les airbags défectueux.L’accident de Reims est le deuxième accident mortel en métropole lié à ce sujet, a confirmé mardi le ministère des Transports. Le ministère des Transports a recensé au total 18 décès et 25 personnes blessées sur l’ensemble du territoire français, dont 16 décès et 24 personnes blessées dans les Outre-mer.En France, Citroën avait lancé une immobilisation de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe pour certains modèles. La mesure ne concernait pas jusqu’à présent les voitures fabriquées après 2013.Après des débuts chaotiques, notamment faute d’airbags en nombre suffisant, les rendez-vous de remplacement se sont enchaînés en concessions.Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans “stop drive”, avait été lancé au mois de mai 2025. “Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013″, a précisé un porte-parole de Stellantis.Près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés: sur plus de 690.000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants en France, 481.000 ont été traités, a indiqué Stellantis, soit 69,7% des véhicules concernés.”Cet accident pose notamment la question des analyses de risques réalisées par le constructeur”, a estimé le ministère dans un communiqué.Pour l’association UFC-Que choisir, “ce nouveau décès est inacceptable et aurait été évité si les mesures nécessaires avaient été mises en place par Stellantis”. Elle a porté plainte et demandé la création d’une commission d’enquête “afin que les dysfonctionnements soient identifiés et que les responsabilités soient pleinement établies”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s’est dessaisi au profit du parquet de Paris qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national.zl-tsz-sr-im/ak/ktr/nth