Les négociations indirectes pour mettre fin à la guerre à Gaza commencent en Egypte
Les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas en vue de libérer les otages et mettre fin à deux ans de guerre à Gaza ont commencé lundi en Egypte, mais le mouvement islamiste palestinien s’attend à des négociations difficiles, selon une source proche de ces discussions. Ces pourparlers sont basés sur le plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump pour mettre fin aux combats et libérer les otages israéliens retenus dans la bande de Gaza en échange de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.Les négociations ont commencé à Charm el-Cheikh, a annoncé un média égyptien, à la veille du deuxième anniversaire de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.Les médiateurs égyptiens et qataris “travaillent avec les deux parties pour établir un mécanisme” pour la libération de tous les otages en échange des prisonniers, a ajouté Al-Qahera News, une télévision liée à l’Etat égyptien.”Nous nous attendons à des négociations difficiles et complexes” étant donné qu’Israël “continue sa guerre d’extermination”, a dit à l’AFP une source proche des négociations, estimant qu’elles prendraient “plusieurs jours”.”Je demande à tout le monde d’avancer rapidement”, a déclaré Donald Trump après avoir dépêché en Egypte son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner.Selon des sources proches des négociations, il est prévu que la délégation israélienne et celle du Hamas participent à ces négociations indirectes dans le même bâtiment, mais dans des pièces différentes, les médiateurs faisant la navette entre les deux. Et ce moins d’un mois après la tentative d’assassinat des négociateurs du Hamas par Israël, dans une frappe sans précédent ayant visé une réunion du mouvement au Qatar.L’équipe du Hamas en Egypte est dirigée par Khalil Al-Hayya, qui a échappé à cette frappe dans laquelle son fils a été tué. – “Modalités” -Selon un haut responsable du mouvement, la délégation du Hamas devait s’entretenir lundi matin au Caire avec les médiateurs égyptiens et qataris avant le début des négociations à Charm el-Cheikh.Celles-ci “porteront sur les modalités du cessez-le-feu, du retrait des forces israéliennes (de Gaza) et de l’échange” des otages contre des prisonniers palestiniens, a-t-il précisé à l’AFP.Dimanche, le Hamas a exprimé sa volonté “d’entamer immédiatement le processus d’échange”.Il a réclamé “l’arrêt de toutes les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza”, selon une source proche du dossier. Le Hamas a ajouté qu’il “mettra fin à ses opérations militaires” dans le même temps.Annoncé le 29 septembre, le plan du président américain prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus à Gaza, le retrait par étapes de l’armée israélienne et le désarmement du Hamas.Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a dit vendredi être prêt à libérer tous les otages “afin de parvenir à la fin de la guerre et d’assurer un retrait total israélien de Gaza”.Mais n’a pas mentionné la question de son désarmement, un point clé du plan, affirmant en outre qu’il entendait participer aux discussions sur l’avenir de Gaza alors que la proposition américaine exclut tout rôle du Hamas “dans la gouvernance de Gaza”.Allié du président américain, M. Netanyahu affirme soutenir le plan Trump, tout en précisant que son armée se maintiendra dans la majeure partie de la bande de Gaza, qu’elle contrôle à environ 75%. Il a aussi réaffirmé la nécessité de désarmer le Hamas.- Bombardements israéliens à Gaza -En cas d’échec des négociations, “nous reprendrons le combat”, a averti dimanche le chef d’état-major israélien Eyal Zamir.Les efforts des médiateurs ont jusqu’à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable. Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d’otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens.La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric, qui a coordonné les échanges précédents, a déclaré lundi que ses équipes étaient prêtes “à aider à ramener les otages et détenus auprès de leurs familles.”Dans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état de frappes lundi notamment à Gaza-ville (nord) et à Khan Younès (sud) où deux Palestiniens ont été tués. “Les tirs d’artillerie et de drones se sont poursuivis toute la nuit à l’est de Gaza-ville”, selon cette organisation de secours opérant sous l’autorité du Hamas.Des images de l’AFP ont montré plusieurs explosions le matin dans la bande de Gaza, d’où s’élèvent des panaches de fumée. L’attaque du 7 octobre 2023 a tué côté israélien 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.160 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, fiables selon l’ONU.L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie du territoire, assiégé par les troupes israéliennes, et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.bur-mdh/sg
Indirect talks on ending Gaza war begin in Sharm El-Sheikh: Egypt media
Delegations from Hamas and Israel on Monday began indirect talks in the Egyptian resort town of Sharm El-Sheikh on ending the nearly two-year war in Gaza, Egyptian state-linked media reported.Al-Qahera News, which is linked to state intelligence, said the delegations “are discussing preparing ground conditions for the release of detainees and prisoners”, in line with a proposal from US President Donald Trump to halt hostilities.”Egyptian and Qatari mediators are working with both sides to establish a mechanism” for the exchange of hostages held in Gaza for the Palestinian prisoners in Israeli jails, they added.Behind closed doors and under tight security, negotiators will speak through mediators shuttling back and forth, only weeks after Israel tried to kill Hamas’s lead negotiators in a strike on Qatar.The Hamas delegation, led by top negotiator Khalil al-Hayya who survived the attack in Doha, held a meeting with Egyptian intelligence officials ahead of the talks, according to an Egyptian security source.This round of negotiations, launched on the eve of the second anniversary of Hamas’s October 7, 2023 attack that sparked the war, “may last for several days”, said a Palestinian source close to Hamas’s leadership.”We expect the negotiations to be difficult and complex, given the occupation’s intentions to continue its war of extermination,” he told AFP.Trump, whose envoy Steve Witkoff and son-in-law Jared Kushner are expected in Egypt, has urged negotiators to “move fast” to end the war in Gaza, where Israeli strikes continued on Monday.At least seven Palestinians were killed in the latest Israeli air strikes, according to Mahmud Basal, spokesman for Gaza’s civil defence agency.AFP footage showed explosions in the Gaza Strip, with plumes of smoke rising over the skyline, even after US Secretary of State Marco Rubio said Israel must stop bombing the territory.- ‘Require several days’ -Both Hamas and Israel have responded positively to Trump’s proposal, but reaching an agreement on the details is set to be a herculean task.The plan envisages the disarmament of Hamas, which the militant group is unlikely to accept.It also provides for the full withdrawal of Israeli forces from Gaza, but Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu has vowed to redeploy troops “deep inside” the territory while securing the release of hostages.According to the Palestinian source, the initial hostage-prisoner exchange will “require several days, depending on field conditions related to Israeli withdrawals, the cessation of bombardment and the suspension of all types of air operations”.Previous rounds of negotiations have also stalled over the names of Palestinian prisoners the Islamist group proposed for release.Negotiations will look to “determine the date of a temporary truce”, a Hamas official said, as well as create conditions for a first phase of the plan, in which 47 hostages held in Gaza are to be released in return for hundreds of Palestinian detainees.Mirjana Spoljaric, head of the International Committee of the Red Cross, which has coordinated previous exchanges, said its teams were standing at the ready “to help bring hostages and detainees back to their families”.The ICRC said it was ready to facilitate aid access, which must resume “at full capacity” and be distributed safely across the territory, where the UN has declared a famine.- ‘MOVE FAST’ -Posting on his Truth Social platform on Sunday, Trump praised “positive discussions with Hamas” and allies around the world including Arab and Muslim nations.”I am told that the first phase should be completed this week, and I am asking everyone to MOVE FAST,” he wrote.On Monday, Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi praised Trump’s plan saying it offered “the right path to lasting peace and stability”.A Palestinian source close to Hamas said it would halt its military operations in parallel with Israel stopping its bombardment and withdrawing its troops from Gaza City.Israeli military chief Lieutenant General Eyal Zamir warned if the negotiations failed, then the military would “return to fighting” in Gaza.Militants seized 251 hostages during their October 7, 2023 attack, 47 of whom are still in Gaza. Of those, the Israeli military says 25 are dead.According to Trump’s plan, in return for the hostages, Israel is expected to release 250 Palestinian prisoners with life sentences and more than 1,700 detainees from Gaza taken during the war.Hamas has insisted it should have a say in the territory’s future, though Trump’s roadmap stipulates that it and other factions “not have any role in the governance of Gaza”.Under the proposal, administration of the territory would be taken up by a technocratic body overseen by a transitional authority headed by Trump himself.”We hope Trump will pressure Netanyahu and force him to stop the war,” said Ahmad Barbakh, from the Al-Mawasi area.”We want the prisoner exchange deal to be completed quickly so that Israel has no excuse to continue the war.”Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally of Israeli official figures.Israel’s retaliatory offensive has killed at least 67,160 Palestinians, according to health ministry figures in the Hamas-run territory that the United Nations considers reliable.burs-bha/dv
La CPI condamne un chef de milice soudanais pour crimes contre l’humanité
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné lundi un chef de milice soudanais pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant la guerre civile il y a vingt ans dans la région duAli Mohamed Ali Abd-Al-Rahman, connu sous le nom de guerre d’Ali Kosheib, a été reconnu coupable de multiples crimes, dont viol, meurtre et torture, perpétrés au Darfour entre 2003 et 2004.”La chambre est convaincue que l’accusé est coupable au-delà de tout doute raisonnable des crimes qui lui sont reprochés”, a déclaré la juge Joanna Korner, juge présidente de la CPI.La peine sera prononcée ultérieurement, a-t-elle précisé. Les audiences sont prévues du 17 au 21 novembre, à la suite desquelles une décision sera rendue “en temps voulu”.Abd-Al-Rahman, portant des lunettes et un costume bleu avec une cravate rouge, a suivi les débats impassiblement, prenant occasionnellement des notes.Mme Korner a détaillé des récits de viols collectifs, d’abus et de massacres.Elle a déclaré qu’à une occasion, Abd-Al-Rahman avait fait monter une cinquantaine de civils dans des camions, en frappant certains à coups de hache, avant de les allonger au sol et d’ordonner à ses troupes de les abattre.”L’accusé ne se contentait pas de donner des ordres (…), il participait personnellement aux sévices et était ensuite physiquement présent, donnant des ordres pour l’exécution des détenus”, a déclaré Mme Korner.Le procureur de la cour a accusé l’homme d’avoir été un haut responsable des miliciens arabes, les Janjawids, et d’avoir activement participé à la commission des crimes “avec enthousiasme”.Mais il a toujours nié les accusations à son encontre, affirmant qu’il n’était pas l’homme recherché.”Je ne suis pas Ali Kosheib. Je ne connais pas cette personne”, a déclaré à la CPI celui qui a été identifié comme étant le chef de la milice soudanaise Janjawid et allié du dirigeant déchu Omar el-Béchir.M. Abd-Al-Rahman s’est rendu de son propre chef en 2020.Il soutient que les accusations formulées à son encontre n’ont “rien à voir” avec lui. Il affirme au contraire qu’il s’est identifié comme Ali Kosheib auprès de la CPI car il était “désespéré”.”Cela faisait deux mois que j’attendais dans la clandestinité (…) et que j’avais peur d’être arrêté” par le gouvernement soudanais, a déclaré l’accusé. “Si je n’avais pas dit cela, la cour ne m’aurait pas reçu et je serais mort.” Les combats ont éclaté en 2003 au Darfour lorsque des rebelles, dénonçant une discrimination ethnique systématique, ont pris les armes contre le régime de M. Béchir, dominé par les Arabes. Khartoum a réagi en déployant la milice Janjawid, force composée de membres des groupes nomades de la région. Selon l’ONU, le conflit au Darfour, qui a pris fin en 2020, a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.- “Civils pris pour cible” -“La dure réalité est que les cibles dans cette affaire n’étaient pas des rebelles mais des civils. Ils ont été pris pour cible. Ils ont souffert. Ils ont perdu la vie. Ils ont été marqués physiquement et émotionnellement de multiples façons différentes”, a déclaré le procureur de la CPI.Omar el-Béchir, qui a dirigé le Soudan d’une main de fer pendant trois décennies, a été destitué en avril 2019 après des mois de manifestations et est recherché par la CPI pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), issues des Janjawid. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et des millions déplacées.Le procureur de la CPI espère délivrer des mandats d’arrêt relatifs à la situation actuelle au Soudan.Ce nouveau conflit, marqué par des revendications d’atrocités de toutes parts, a laissé ce pays d’Afrique du Nord-Est au bord de la famine, selon des organisations humanitaires.Les avocats d’Emergency, groupe qui documente les atrocités commises au Soudan, ont qualifié ce verdict de “journée historique dans l’histoire de la justice soudanaise”. “Avec cette décision, la Cour ouvre une porte d’espoir pour les victimes de crimes au Darfour et dans tout le pays et affirme que (…) les crimes contre l’humanité ne resteront pas impunis”, a déclaré le groupe dans un communiqué.
Appel des viols de Mazan: Gisèle Pelicot face à un accusé qui conteste toujours
“Je n’ai jamais voulu violer cette dame”, a déclaré lundi au premier jour de son procès en appel le seul des 51 accusés qui a souhaité être rejugé, face à une Gisèle Pelicot déterminée à “aller jusqu’au bout”.”Je n’ai jamais su qu’elle était droguée, il ne m’a jamais dit ça son mari”, a ajouté Husamettin Dogan, ex-ouvrier de 44 ans qui comparaît libre notamment pour raisons de santé, à Nîmes.- “Vous l’avez pénétrée mais personne ne vous a dit qu’elle était inconsciente ?”, l’interroge le président de la cour d’assises d’appel du Gard.”Je l’ai appris en garde à vue”, assure l’accusé, arrivé le visage dissimulé par une casquette, un masque et des lunettes et s’appuyant sur une béquille.A l’inverse, Gisèle Pelicot a fait son entrée dans le palais de justice sous les applaudissements, souriante dans une veste rose et soutenue par Florian, l’un de ses fils. Elle, dont la parole est attendue mercredi, est restée impassible face à ces premières déclarations.Condamné en première instance à neuf ans de prison, M. Dogan risque à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion pour “viols aggravés” sur Gisèle Pelicot, préalablement droguée par son ex-mari, la nuit du 28 juin 2019 au domicile du couple à Mazan (Vaucluse).Organisé cette fois-ci à Nîmes devant un jury populaire de la cour d’assises du Gard composé de cinq hommes et quatre femmes tirés au sort et trois magistrats professionnels, ce nouveau procès doit durer jusqu’à jeudi au plus tard. La pression sur l’accusé est forte car, à l’inverse du premier procès où 50 accusés avaient défilé à la barre de la cour criminelle de Vaucluse (un autre, en fuite, était jugé en son absence) pendant quatre mois, M. Dogan concentre sur lui seul l’intérêt sociétal et médiatique. Plus de 100 journalistes du monde entier représentant 75 médias différents sont accrédités.En marge de l’audience, devant le palais de justice, des manifestants ont brandi des pancartes comme “Ras le viol” ou “Violeurs, la honte”. “Nous sommes là pour soutenir Gisèle Pelicot, qui est la victime de ce procès, mais également montrer que les associations féministes, les femmes, qui, je le rappelle, sont 52% de l’électorat français, se battent pour leurs droits”, explique à l’AFP Vigdis Morisse-Herrera, membre du collectif des “Tricoteuses Hystériques”. Le “chef d’orchestre” de l’affaire, Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de prison pour avoir pendant une décennie violé et fait violer son épouse par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, n’a pas fait appel. Il comparaîtra donc en tant que témoin mardi après-midi, avant l’interrogatoire de l’accusé.- “En passer par là” -Le procès pourrait se terminer mercredi, voire jeudi si les débats prennent du retard.Gisèle Pelicot, 72 ans, “aurait vraiment préféré se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là parce que c’est la condition pour vraiment tourner la page. Donc elle y va et elle est combative”, assure à l’AFP l’un de ses avocats, Antoine Camus.”Le procès de Nîmes ressemblera bien davantage à un procès pour viol comme il en existe tous les jours parce que celui-ci, à la différence du précédent, aura une configuration où une victime seule fait face à son violeur seul”, relève-t-il.Gisèle Pelicot avait été érigée en icône féministe pour avoir clamé que “la honte doit changer de camp” et refusé que le procès en première instance se déroule à huis clos. De son côté, l’un des avocats de Husamettin Dogan, Me Jean-Marc Darrigade, avait précisé avant l’audience que son client pensait participer à une soirée libertine consentie mais se serait fait “piéger” par Dominique Pelicot, “un manipulateur”.Mais ce dernier va contester cette version, rappelant comme il l’a constamment fait à Avignon que “tous savaient” qu’ils venaient violer une femme préalablement sédatée par ses soins, a assuré son avocate en amont du procès.L’accusé sera confronté de nouveau mardi après-midi aux vidéos des faits, filmés et méticuleusement archivés par Dominique Pelicot, sur lesquelles on le voit notamment pénétrer à plusieurs reprises la victime, endormie et ronflant.Gisèle Pelicot a donné son accord pour qu’elles soient diffusées à l’audience sans huis clos, à condition de laisser le temps à son fils de sortir. “Demain, s’il y a un public jeune ou émotif, je leur demanderai de quitter la salle”, a fait savoir le président Christian Pasta.
Appel des viols de Mazan: Gisèle Pelicot face à un accusé qui conteste toujours
“Je n’ai jamais voulu violer cette dame”, a déclaré lundi au premier jour de son procès en appel le seul des 51 accusés qui a souhaité être rejugé, face à une Gisèle Pelicot déterminée à “aller jusqu’au bout”.”Je n’ai jamais su qu’elle était droguée, il ne m’a jamais dit ça son mari”, a ajouté Husamettin Dogan, ex-ouvrier de 44 ans qui comparaît libre notamment pour raisons de santé, à Nîmes.- “Vous l’avez pénétrée mais personne ne vous a dit qu’elle était inconsciente ?”, l’interroge le président de la cour d’assises d’appel du Gard.”Je l’ai appris en garde à vue”, assure l’accusé, arrivé le visage dissimulé par une casquette, un masque et des lunettes et s’appuyant sur une béquille.A l’inverse, Gisèle Pelicot a fait son entrée dans le palais de justice sous les applaudissements, souriante dans une veste rose et soutenue par Florian, l’un de ses fils. Elle, dont la parole est attendue mercredi, est restée impassible face à ces premières déclarations.Condamné en première instance à neuf ans de prison, M. Dogan risque à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion pour “viols aggravés” sur Gisèle Pelicot, préalablement droguée par son ex-mari, la nuit du 28 juin 2019 au domicile du couple à Mazan (Vaucluse).Organisé cette fois-ci à Nîmes devant un jury populaire de la cour d’assises du Gard composé de cinq hommes et quatre femmes tirés au sort et trois magistrats professionnels, ce nouveau procès doit durer jusqu’à jeudi au plus tard. La pression sur l’accusé est forte car, à l’inverse du premier procès où 50 accusés avaient défilé à la barre de la cour criminelle de Vaucluse (un autre, en fuite, était jugé en son absence) pendant quatre mois, M. Dogan concentre sur lui seul l’intérêt sociétal et médiatique. Plus de 100 journalistes du monde entier représentant 75 médias différents sont accrédités.En marge de l’audience, devant le palais de justice, des manifestants ont brandi des pancartes comme “Ras le viol” ou “Violeurs, la honte”. “Nous sommes là pour soutenir Gisèle Pelicot, qui est la victime de ce procès, mais également montrer que les associations féministes, les femmes, qui, je le rappelle, sont 52% de l’électorat français, se battent pour leurs droits”, explique à l’AFP Vigdis Morisse-Herrera, membre du collectif des “Tricoteuses Hystériques”. Le “chef d’orchestre” de l’affaire, Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de prison pour avoir pendant une décennie violé et fait violer son épouse par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, n’a pas fait appel. Il comparaîtra donc en tant que témoin mardi après-midi, avant l’interrogatoire de l’accusé.- “En passer par là” -Le procès pourrait se terminer mercredi, voire jeudi si les débats prennent du retard.Gisèle Pelicot, 72 ans, “aurait vraiment préféré se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là parce que c’est la condition pour vraiment tourner la page. Donc elle y va et elle est combative”, assure à l’AFP l’un de ses avocats, Antoine Camus.”Le procès de Nîmes ressemblera bien davantage à un procès pour viol comme il en existe tous les jours parce que celui-ci, à la différence du précédent, aura une configuration où une victime seule fait face à son violeur seul”, relève-t-il.Gisèle Pelicot avait été érigée en icône féministe pour avoir clamé que “la honte doit changer de camp” et refusé que le procès en première instance se déroule à huis clos. De son côté, l’un des avocats de Husamettin Dogan, Me Jean-Marc Darrigade, avait précisé avant l’audience que son client pensait participer à une soirée libertine consentie mais se serait fait “piéger” par Dominique Pelicot, “un manipulateur”.Mais ce dernier va contester cette version, rappelant comme il l’a constamment fait à Avignon que “tous savaient” qu’ils venaient violer une femme préalablement sédatée par ses soins, a assuré son avocate en amont du procès.L’accusé sera confronté de nouveau mardi après-midi aux vidéos des faits, filmés et méticuleusement archivés par Dominique Pelicot, sur lesquelles on le voit notamment pénétrer à plusieurs reprises la victime, endormie et ronflant.Gisèle Pelicot a donné son accord pour qu’elles soient diffusées à l’audience sans huis clos, à condition de laisser le temps à son fils de sortir. “Demain, s’il y a un public jeune ou émotif, je leur demanderai de quitter la salle”, a fait savoir le président Christian Pasta.
Fashion Week: Matthieu Blazy s’apprête à ouvrir une nouvelle ère chez Chanel
C’est l’événement le plus attendu de cette Fashion Week parisienne: Matthieu Blazy fait lundi soir ses débuts chez Chanel, confronté à la lourde tâche de tourner la page Karl Lagerfeld sans trahir les codes de la maison.Le show, prévu à 20H00 au Grand Palais, est le point d’orgue d’une semaine de prêt-à-porter printemps-été 2026 marquée par un renouveau artistique sans précédent.Le voile a notamment été levé sur la première collection femme de Jonathan Anderson chez Dior et sur les débuts de Pierpaolo Piccioli chez Balenciaga.La nomination, en décembre, de Matthieu Blazy, 41 ans, débauché de Bottega Veneta (Kering), à la tête de Chanel, a été l’un des épisodes majeurs du mercato mode des derniers mois.Le Franco-Belge succède à Virginie Viard, bras droit de Karl Lagerfeld puis directrice artistique de 2019 jusqu’à son départ soudain en juin 2024. Il hérite du défi de faire évoluer Chanel tout en préservant l’élégance et l’iconicité qui font son prestige.- “Totems” intouchables -Avec Chanel, il ne s’agit pas seulement de mode mais d’un patrimoine bâti par Coco Chanel: tailleurs en tweed, petite robe noire, camélia, perles…”Chez Chanel, tu as des totems auxquels tu ne touches pas”, souligne Pierre Groppo, rédacteur en chef mode de Vanity Fair France. “Mais tu peux les réinventer”, à l’instar des tailleurs en tweed jaune canari ou rose bubblegum de Lagerfeld.”S’il y a une maison où les codes sont plus importants que nulle part ailleurs, c’est bien Chanel”, abonde Elvire von Bardeleben, journaliste mode au journal Le Monde.”Ce qu’on attend de Matthieu Blazy, c’est de redonner une allure, une élégance, un twist à des codes qui ont été surexploités ces derniers temps”, poursuit-elle. Une gymnastique délicate: “Toute la difficulté sera d’exprimer son goût dans une maison qui, ces dernières années, est allée à l’opposé de ce qu’il semble apprécier”, observe-t-elle.Contrairement à Jonathan Anderson, qui avait esquissé sur les tapis rouges et les réseaux sociaux sa vision de la femme Dior, le créateur n’a, jusqu’ici, rien laissé paraître.L’invitation, un pendentif en forme de maison Chanel, et une photo en noir et blanc postée sur Instagram d’une femme brune au carré court façon Coco Chanel laissent toutefois penser qu’il respectera le cahier des charges.- Un regard pertinent -Diplômé de La Cambre, l’école de mode de Bruxelles, Matthieu Blazy n’est pas un novice face aux défis créatifs.Recruté par Raf Simons en 2007, il rejoint Maison Martin Margiela en 2011 où il se fait notamment remarquer pour sa cagoule intégrale incrustée de bijoux, portée sur scène par Kanye West. En 2014, il rejoint Celine auprès de Phoebe Philo, avant de retrouver Raf Simons chez Calvin Klein en 2016, puis rejoint Bottega Veneta en 2020.Nommé directeur artistique en 2021, il y impose une vision moderne de l'”intrecciato”, le cuir tressé emblématique de la maison italienne. Jeans trompe-l’œil en cuir, cuissardes sculptées d’un seul tenant, silhouettes en mouvement: sa grammaire séduit critiques et clients, maintenant la croissance de la griffe malgré une conjoncture difficile pour le luxe.Matthieu Blazy intègre la maison dans un contexte chahuté pour l’industrie du luxe. Chanel a annoncé en mai une chute de 28,2% de son bénéfice net en 2024 à 3,4 milliards de dollars.Ces résultats renforcent les attentes autour du défilé: Chanel doit réaffirmer sa puissance créative autant que son attractivité économique.”L’enjeu est de maintenir l’équilibre délicat qui fait la singularité de Chanel, d’être à la fois juste sur l’époque tout en cultivant une forme d’intemporalité”, souligne Serge Carreira, professeur affilié à Sciences Po Paris et spécialiste du luxe.Jusque-là, Matthieu Blazy a “su démontrer la pertinence de son regard sur le monde, donc a priori, il y a les ingrédients pour que ça marche”, conclut-il.
ICC finds Sudan militia chief guilty of crimes against humanityMon, 06 Oct 2025 14:36:33 GMT
The International Criminal Court (ICC) on Monday convicted a feared Sudanese militia chief for war crimes and crimes against humanity committed during brutal attacks in Darfur.The ICC found Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, also known by the nom de guerre Ali Kushayb, guilty of multiple crimes including rape, murder and torture carried out between August 2003 …
Wall Street en ordre dispersé, l’élan autour du deal entre OpenAI et AMD cale
La Bourse de New York évolue sans direction claire lundi, l’enthousiasme provoqué à l’ouverture par la commande géante de puces électroniques passée par OpenAI au groupe américain de semiconducteurs AMD ayant quelque peu diminué.Vers 14H15 GMT, l’indice Nasdaq, à coloration technologique, avançait de 0,44% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,17%. Le Dow Jones, dont la méthode de calcul est très différente des autres indices, perdait en revanche 0,53%.Globalement, les investisseurs se sont “réveillés de bonne humeur ce matin” et cet état d’esprit a été alimenté par “un flux positif d’opérations”, juge auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.L’analyste relève en particulier l’annonce par la directrice générale d’Advanced Micro Devices (AMD), Lisa Su, d’un contrat avec OpenAI avec le “potentiel de générer un chiffre d’affaires nettement supérieur à 100 milliards de dollars étalés sur les prochaines années”.AMD s’est engagé à livrer au créateur de ChatGPT plusieurs millions de processeurs graphiques considérés comme essentiels au développement de l’intelligence artificielle (IA).Dans les premiers échanges après l’ouverture de Wall Street, son titre a gagné jusqu’à plus de 37%. Vers 14H05 GMT, il était toujours très recherché, avançant de près de 26% à 207,58 dollars.”C’est une bonne chose que (OpenAI) cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement”, estime Steve Sosnick.L’entreprise californienne dépend largement du mastodonte Nvidia avec qui elle a signé fin septembre un nouveau contrat portant sur plus de 100 milliards de dollars d’équipements.Lundi, la première capitalisation mondiale reculait quelque peu, lâchant 1,16% à 185,48 dollars.OpenAI “a littéralement des centaines de milliards de dollars d’engagements” et “très peu de questions sont posées sur la manière” dont elle va les financer, relève Steve Sosnick.L’entreprise ne devrait générer que 13 milliards de dollars de revenus cette année et ne table sur un premier bénéfice qu’en 2029, de l’aveu même de son patron Sam Altman.”A l’heure actuelle, le marché est d’humeur à accepter les bonnes nouvelles comme telles, et à s’inquiéter des détails plus tard”, juge M. Sosnick.Selon lui, la même vision s’applique à la paralysie budgétaire aux Etats-Unis, qui entre lundi dans sa deuxième semaine.Si un vote est prévu en fin de journée lundi, le blocage risque de s’étendre, vu les débats acerbes entre républicains et démocrates. Donald Trump a assuré de son côté avoir mis à exécution sa menace de licencier des fonctionnaires.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se tendait, à 4,14% vers 14H05 GMT contre 4,12% à la clôture vendredi.Côté entreprises, la banque régionale Comerica (+13,02% à 79,75 dollars) bondissait à l’annonce de son rachat par Fifth Third Bancorp (-2,30% à 43,39 dollars) pour près de 11 milliards de dollars. Cette fusion accouchera d’un acteur de poids, qui sera parmi les dix plus importants établissements bancaires des Etats-Unis avec environ 280 milliards de dollars d’actifs.Le constructeur de véhicules électriques Tesla (+2,45% à 440,30 dollars) était recherché après avoir publié une mystérieuse vidéo sur le réseau social X, perçue par les spécialistes comme un teasing pour le lancement d’un nouveau modèle.







