Soupçons de financement libyen: Nicolas Sarkozy attendu lundi au tribunal

Un nouveau procès pour Nicolas Sarkozy: l’ex-chef de l’Etat est attendu au tribunal de Paris lundi après-midi, cette fois pour répondre, pendant quatre mois et aux côtés de trois anciens ministres, d’accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.L’ancien président, 69 ans, sera présent pour l’ouverture de son procès à 13H30, assure son entourage, le disant “combatif” et “déterminé” à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de “fable”. Il est accusé d’avoir passé fin 2005, notamment avec l’aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un “pacte de corruption” avec le richissime dictateur libyen tombé en 2011, pour qu’il “soutienne” financièrement son accession à l’Elysée. Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.L’accusation sera portée par le Parquet national financier (PNF).”J’ai la conviction d’une culpabilité qui conduit à un procès”, tirée “d’auditions, de témoins, de retraçage de flux financiers, d’éléments d’entraide qui nous ont été fournis par 21 pays au total”, a déclaré le procureur financier Jean-François Bohnert lundi matin sur BFMTV/RMC. Mais cette thèse, “qui sera combattue par la défense”, “doit être partagée par celles et ceux qui décident, les juges”, qui trancheront après les quatre mois de procès, a-t-il ajouté. “Notre travail n’est pas un travail politique, nous ne sommes pas engagés politiquement”, a-t-il aussi déclaré. “Nous n’avons qu’une seule boussole, c’est la loi”.C’est le cinquième procès en cinq ans de Nicolas Sarkozy, condamné en première instance et en appel dans le dossier Bygmalion (sur le financement de sa campagne de 2012, il a formé un pourvoi en cassation), et dans le dossier Bismuth. Dans cette dernière affaire, dite “des écoutes”, son pourvoi a été rejeté mi-décembre, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme sous bracelet électronique, une sanction inédite pour un ancien président.Il ne porte pas encore de bracelet – cela peut prendre plusieurs semaines – ce qui lui a permis de passer ses vacances aux Seychelles, avec sa femme, la chanteuse Carla Bruni, et leur fille. – Kadhafi à Paris -Le procès débutera avec l’appel des 12 prévenus, des parties civiles et des témoins, avant les questions de procédures, qui devraient occuper le tribunal toute la première semaine.Les audiences auront lieu les lundi, mercredi et jeudi après-midi, jusqu’au 10 avril. Nicolas Sarkozy sera selon son entourage présent à chaque audience pendant le premier mois, consacré aux soupçons de financement. Des volets annexes seront abordés les semaines suivantes.”Il va combattre la construction artificielle imaginée par l’accusation. Il n’y a aucun financement libyen de la campagne”, a déclaré son avocat, Me Christophe Ingrain.Pour l’accusation, le “pacte de corruption” s’est noué à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers. Nicolas Sarkozy était alors un ambitieux et très médiatique ministre de l’Intérieur pensant à la présidentielle “pas simplement quand (il se) rase”. Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine.L’accusation n’a pas pu établir un montant total exact du financement présumé. Mais après 10 ans d’enquête, un “faisceau d’indices” a convaincu les juges d’instruction de l’existence de ce soutien financier, qui serait passé par Claude Guéant et Brice Hortefeux, alors garde rapprochée de Nicolas Sarkozy.Les contreparties supposées ? D’abord une réhabilitation internationale: Kadhafi sera accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy fraîchement élu président lors d’une visite controversée à Paris, première depuis trois décennies.Mais aussi la signature de gros contrats et un coup de main judiciaire à Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à perpétuité en son absence en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, qui a coûté la vie à 170 personnes dont 54 Français. Une vingtaine de proches sont parties civiles au procès.Parmi les prévenus figurent l’ex-ministre Eric Woerth, trésorier de la campagne, dans laquelle du cash d’origine inconnue a circulé selon l’enquête. Ainsi que deux hommes de l’ombre, rompus aux négociations internationales parallèles: le discret Alexandre Djouhri et le sulfureux et versatile Ziad Takieddine – aujourd’hui en fuite au Liban.

Asian markets mixed as traders eye Trump 2.0

Asian markets started the first full week of 2025 on a shaky note as traders struggled to track a healthy run-up on Wall Street, with minds turning to Donald Trump’s second presidency.Concerns about China’s stuttering economy, the outlook for US interest rates and the wars in Ukraine and the Middle East were also causing a sense of uncertainty.As Trump prepares to return to the White House on January 20, investors are steeling themselves for another four years of friction with China, particularly after he warned he would impose hefty tariffs on imports from the country and other key trade partners.Those fears were being compounded by warnings that his pledges to cut taxes and remove regulations could reignite inflation, although there is hope such moves could boost profits.The prospect of prices spiking again has caused traders to pare bets on how many rate cuts the Federal Reserve will make this year, with a hawkish pivot last month taking the wind out of the sails of an equity rally.Richmond Fed boss Tom Barkin stoked worries that borrowing costs will remain elevated on Friday when he indicated his backing for a slower pace of reductions.”I think there is more upside risk than downside risk,” he said. “So I put myself in the camp of wanting to stay restricted for longer.”US jobs data at the end of this week will provide the latest snapshot of the world’s top economy and could play a key role in officials’ decision-making.All three main indexes on Wall Street ended last week on a positive note, with the S&P 500 and Nasdaq both adding more than one percent.- Political uncertainty -But Asia’s early gains ran out of gas as the day wore on.Sydney, Singapore, Manila, Taipei and Wellington edged up, while Seoul piled on 1.9 percent even as South Korea remains gripped by political uncertainty following last month’s brief martial law attempt by President Yoon Suk Yeol.Anti-graft investigators asked police on Monday to arrest the impeached and suspended leader.Tokyo retreated more than one percent, with Nippon Steel taking a hit after US President Joe Biden blocked its proposed $14.9 billion purchase of US Steel, saying that it would “create risk for our national security and our critical supply chains”.There were also losses in Hong Kong, Shanghai, Mumbai, Bangkok and Jakarta.London opened in the red but Paris and Frankfurt rose.”We view 2025 as a year with greater uncertainty given increasing concerns over Trump’s tariffs and an escalating trade war,” said Kai Wang, Asia equity market strategist at Morningstar.Focus is also on Beijing as it tries to kickstart growth with a series of stimulus measures aimed particularly at boosting consumption and supporting the battered property sector.However, analysts pointed out that their work could be made harder by Trump.”For 2025, China’s economy will likely be stuck between the rock of higher trade tariffs and the hard place of a domestic crisis of confidence,” analysts at Moody’s Analytics wrote.”China’s Houdini act to escape without much economic injury is unfolding via stimulus announcements. Big promises of new stimulus lie ahead, with details likely to come at the Two Sessions meetings in March.”- Key figures around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.5 percent at 39,307.05 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.4 percent at 19,688.29 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.1 percent at 3,206.92 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.2 percent at 8.210,40Euro/dollar: UP at $1.0323 from $1.0307 on FridayPound/dollar: UP at $1.2454 from $1.2425Dollar/yen: UP at 157.63 yen from 157.33 yenEuro/pound: DOWN at 82.88 pence from 82.95 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.2 percent at $73.81 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.2 percent at $76.35 per barrelNew York – Dow: UP 0.8 percent at 42,732.13 (close)

A Mayotte, Marine Le Pen veut “sonner la cloche” au gouvernement

Marine Le Pen a estimé lundi lors d’un déplacement à Mayotte que son rôle était de “sonner la cloche” pour “rappeler les gouvernants aux promesses qui ont été faites”, trois semaines après le passage du cyclone Chido dans l’archipel.”On n’est pas au gouvernement, on n’est pas décideur, mais nous sommes ceux qui pouvons sonner la cloche quand tout le monde regardera ailleurs (…) pour rappeler les gouvernants aux promesses qui ont été faites”, a considéré la leader d’extrême droite à l’issue d’une visite du centre hospitalier de Mamoudzou qui a encore subi des pluies torrentielles vendredi dernier, provoquant des infiltrations d’eau. Marine Le Pen a notamment considéré qu'”on paie tous ces projets qui ont été promis et qui sont dans des tuyaux dit-on, mais des tuyaux qui sont très longs manifestement”, évoquant, après avoir constaté des urgences bondées, notamment l’objectif d’un nouvel hôpital sur l’île.En faisant part de son “inquiétude” que “la situation (devienne) profondément catastrophique” lorsque “les yeux seront tournés vers d’autres difficultés et où l’émotion sera moins vive”, la patronne des députés RN à l’Assemblée nationale a encore suggéré de “s’adresser à un certain nombre d’ONG, de fondations humanitaires pour combler les besoins qu’il y a, notamment de personnels soignants, d’infirmières, de sages femmes: voilà quel est le rôle que nous allons avoir”. Selon le ministère de l’Intérieur, le cyclone Chido a fait au moins 39 morts et a “entièrement détruit” l’habitat précaire où vivent 100.000 personnes. Très fortement touché, l’hôpital général de Mayotte est désormais opérationnel à 76% (50% pour la maternité). Pour pallier ses difficultés, le gouvernement a déployé un hôpital de campagne, qui a accueilli 2.547 patients depuis le 24 décembre et procédé à une dizaine d’interventions chirurgicales. – Terrain conquis -Marine Le Pen est arrivée dimanche dans l’archipel, où elle a déjà rencontré des militaires et des pompiers sur une base utilisée par la sécurité civile près de l’aéroport de Dzaoudzi. Après la visite de l’hôpital et du dispensaire de Jacaranda, les pieds dans l’eau et sans électricité,  elle doit effectuer lundi un tour de l’île pour y rencontrer élus et habitants dans le nord (Handréma, Hamjago), l’ouest (Sohoa, Sada) et le sud-ouest (Boueni), des lieux qui restent encore difficiles d’accès. Première leader métropolitaine de l’opposition à se rendre dans le département balayé par le cyclone Chido, la triple candidate malheureuse à la présidentielle est en terrain conquis: elle y avait obtenu 59,1% des suffrages au second tour en 2022, et le RN s’est pour la première fois imposé aux législatives de juillet dans la deuxième circonscription.Marine Le Pen avait entendu dès son arrivée mettre un coup de pression au gouvernement, en jugeant que “sans régler le problème de l’immigration clandestine, rien ne sera utile”, promettant d'”amender” en ce sens le projet de loi d’urgence qui doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.Trois ministres, Manuel Valls (Outre-mer), Bruno Retailleau (Intérieur) et Sébastien Lecornu (Armées) avaient annoncé dimanche dans Le Figaro des “mesures de fermeté” contre l’immigration irrégulière dans le second projet de loi “programme”, prévu dans quelques mois.La population de Mayotte est estimée par l’Insee à 320.000 habitants, dont la moitié ne possède pas la nationalité française, mais il pourrait y avoir “100.000 à 200.000 personnes de plus, compte tenu de l’immigration illégale”, selon une source proche des autorités. Face à cette immigration irrégulière, François Bayrou avait plaidé pour un recensement de la population et posé la “question” de revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel.Mais pour sa prédécesseure Elisabeth Borne, désormais ministre de l’Education nationale, abroger le droit du sol à Mayotte n’est “pas la bonne voie” car “il y a d’autres mesures” possibles.ola-gf-cc-pab/jmt/pta

Education nationale: Borne “se bat” contre les suppressions de postes

La nouvelle ministre de l’Education Elisabeth Borne a affirmé dimanche “se battre” pour éviter les suppressions de postes qui étaient prévues dans le budget 2025 avant la censure du gouvernement Barnier. “C’est un enjeu sur lequel je me bats actuellement pour effectivement permettre d’avoir des postes d’enseignants à la hauteur de nos besoins”, a souligné l’ancienne Première ministre sur BFMTV. Le précédent gouvernement envisageait la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans son budget 2025, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, suscitant de vives réactions des syndicats enseignants.Mme Borne a rappelé que la négociation budgétaire était “en cours avec (ses) collègues, avec le Premier ministre” et qu’elle “fera l’objet aussi de discussions avec les groupes parlementaires” lors de l’examen du budget.Concernant les “groupes de besoins” déployés en 6e et en 5e en mathématiques et en français, autre sujet de crispation avec les syndicats, la nouvelle ministre est restée prudente en rappelant que le dispositif “doit faire l’objet d’une évaluation”.”Je ne vais pas vous donner le résultat des évaluations puisqu’elles sont prévues fin mars, pour une première évaluation, et fin juin. On tiendra compte évidemment de ces évaluations”, a-t-elle souligné, alors qu’une extension du dispositif, dans une version différente, a été annoncée pour les 4e et les 3e à la prochaine rentrée. Concernant la valse des ministres rue de Grenelle, avec cinq locataires sur la seule année 2024, Elisabeth Borne a espéré une plus grande “stabilité” lors des prochains mois: “Dans le domaine de l’Education nationale, on pourrait mentionner le secteur de la santé, évidemment, pour que les dossiers avancent, il faut de la stabilité.”Si elle a confirmé ne pas être “spécialiste” du monde de l’éducation, comme déjà souligné lors de sa passation de pouvoirs, elle a insisté sur son “engagement sur ces sujets”. “Je ne suis pas Jean-Michel Blanquer, je ne suis pas Nicole Belloubet (tous deux anciens professeurs et recteurs, ndlr), mais évidemment je comprends largement les enjeux de l’Education nationale”, a-t-elle fait valoir.