Catherine Vautrin récupère un grand ministère du Travail et de la Santé

La ministre sortante Catherine Vautrin, sarkozyste issue de la droite “libérale et sociale”, renoue avec un grand ministère élargi au Travail, la Santé, les Solidarités et la Famille qu’elle avait déjà dirigé il y a près d’un an.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 64 ans avait occupé un poste quasiment similaire de janvier à septembre avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement Barnier.A la tête du grand ministère du gouvernement Attal, elle avait notamment porté en première ligne le projet de loi fin de vie, dont l’examen a été stoppé net à l’Assemblée par la dissolution en juin. Elle avait aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats qui ont finalement repris la main sur le sujet.Désormais membre de Renaissance – elle était présente au Conseil national du parti début décembre -, l’élue de la Marne avait rejoint le gouvernement début 2024, deux ans après le fameux épisode qui lui avait valu d’être débranchée de Matignon, au profit d’Elisabeth Borne, sous la pression des macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.De retour sur le grand portefeuille qui avait été imaginé pour elle dans le gouvernement Attal, elle retrouvera des interlocuteurs échaudés. Dès le départ, les syndicats s’étaient montrés dubitatifs sur son ministère élargi.Nommée fin septembre à la tête d’un grand ministère du “Partenariat avec les territoires”, Catherine Vautrin faisait figure de fidèle soldat du gouvernement Barnier. Lors de ses déplacements, elle s’est employée à convaincre les associations d’élus du bien-fondé des cinq milliards d’euros d’économies prévues pour les collectivités en 2025, alertant notamment sur une dette qui deviendrait incontrôlable et mettrait en danger la souveraineté du pays.Après des semaines d’arbitrage, Mme Vautrin a finalement annoncé fin novembre que la moitié des départements serait exonérée de prélèvements sur recettes.Auparavant, elle a occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac: secrétaire d’Etat à l’Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007).”Elle a un parcours complet de parlementaire, de membre du gouvernement, d’élue locale. Elle a un tempérament et une autorité naturelle”, avait souligné l’un de ses proches, le maire LR de Meaux Jean-François Copé. “Je la trouve très forte”, appuie un cadre macroniste. “Les partenaires l’aiment bien, elle fait un vrai travail de terrain, elle passe très bien avec les gens”, argumente-t-il.Issue de LR, cette élue a rallié le macronisme début 2022. Au soir de la réélection d’Emmanuel Macron, celle qui place le “général de Gaulle, le président Chirac et Simone Veil” dans son “panthéon personnel”, avait salué “une excellente nouvelle pour la France et l’Europe”.Députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, Catherine Vautrin fut aussi vice-présidente de l’Assemblée.En 2012 et 2013, elle prend part aux manifestations contre le mariage homosexuel et combat la loi Taubira à l’Assemblée, un engagement qui fait grincer des dents en Macronie, malgré des précédents comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.Battue lors des législatives de 2017 par une élue du parti présidentiel, elle se concentrait depuis sur la présidence du Grand Reims, où elle officie depuis 2014.Catherine Vautrin a aussi eu affaire avec la justice. Elle était trésorière de l’UMP (devenu LR), lorsqu’a éclaté l’affaire Bygmalion sur les comptes de campagne pour l’élection présidentielle du candidat Sarkozy. Elle a toutefois été blanchie en 2015 par un non-lieu.En 2016, elle soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite et devient sa porte-parole. L’ex-chef de l’Etat perd au détriment de François Fillon, englué dans les affaires, et qu’elle finit par lâcher en 2017. Avec une quinzaine d’autres élus, elle signe alors une tribune pour lui demander de se retirer de la course à l’Elysée, estimant qu'”un pacte moral a été rompu” avec les soupçons d’emploi fictif de son épouse.Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, Catherine Vautrin a notamment travaillé comme directrice marketing dans le groupe d’assurance santé américain Cigna, en France et à la direction Europe.zap-adc-hdu-ito-bpa/ved/sp

Manuel Valls, retour surprise dans des Outre-mer en crise

Quasi-absent de la vie politique française depuis six ans, Manuel Valls effectue un retour surprise, après l’échec de son implantation en Espagne, au ministère des Outre-mer où l’ex-Premier ministre va devoir gérer les crises touchant Mayotte, les Antilles ou la Nouvelle-Calédonie.Confronté aux attentats de 2015 en tant que Premier ministre, M. Valls, qui aura le titre de ministre d’Etat, va être confronté aux conséquences dévastatrices de l’ouragan Chido à Mayotte, les suites des graves émeutes qui ont éclaté en mai en Nouvelle-Calédonie et la question de la vie chère dans les départements antillais.M. Valls, honni par une partie de la gauche pour ses prises de position jugées trop droitières, revient ainsi de plain-pied dans la vie politique nationale.”Manuel Valls est une personnalité un peu kamikaze, j’aime bien les personnalités audacieuses”, a commenté sur BFMTV François Bayrou lundi soir, exprimant son “estime” pour un ministre qui va se charger d'”une des questions les plus lourdes”, la situation des outre-mer.Après avoir été ministre de l’Intérieur, de 2012 à 2014, puis Premier ministre de 2014 à 2016, sous François Hollande, le Catalan de 62 ans n’avait pas passé l’étape de la primaire PS en vue de l’élection présidentielle de 2017. Plutôt que de parrainer le vainqueur Benoît Hamon, l’ancien poids lourd du parti socialiste avait décidé d’apporter son soutien à Emmanuel Macron, ce qui lui avait aliéné une grande partie de ses soutiens et lui avait valu des accusations de traîtrise.Autre trahison selon ses opposants, celle des électeurs de l’Essonne, en ÃŽle-de-France, qui l’ont élu d’un cheveu député en juin 2017, pour le voir finalement quitter l’Assemblée nationale en 2018 pour tenter de conquérir en vain la mairie de Barcelone.Né dans la capitale catalane le 13 août 1962, ce fan du Barça a grandi à Paris et a été naturalisé français à vingt ans, perdant sa nationalité espagnole. Après trois ans au poste de conseiller municipal de Barcelone, il quitte ses fonction une nouvelle fois et envoie des signaux d’un éventuel retour en politique en France, ce qui lui a valu une chanson parodique par une chaîne de télévision catalane. En 2022, il concrétise cette tentative de retour, en briguant un mandat de député de la cinquième circonscription des Français de l’étranger. Et non dans l’Essonne, où il avait pourtant été élu à quatre reprises, car cela “n’avait pas de sens. J’avais passé la main”, déclarait-il pour se justifier.Le sort des urnes ne lui a pas été plus favorable : Manuel Valls a été éliminé dès le premier tour, mais n’a pas manqué d’appeler à faire barrage au deuxième tour contre le candidat de l’alliance de gauche, la Nupes. – Sécurité et laïcité -Il s’est lancé tout jeune en politique auprès du socialiste Michel Rocard. Son expérience aux côtés de l’ancien Premier ministre (1988-1990), considéré comme un des pacificateurs de la Nouvelle-Calédonie avec les accords de Matignon de 1988 pourrait lui être utile pour déminer la situation sur le “Caillou”.L’ancien maire d’Evry (2001-2012) a ensuite fait de “la sécurité, la laïcité, le vivre-ensemble” ses thèmes de prédilection. En 2007, il voulait changer le nom du Parti socialiste. Au sein du gouvernement sous Hollande, il fustige la “gauche passéiste”, lance un “j’aime l’entreprise” devant le patronat ou approuve l’interdiction du “burkini” par des maires de droite.Défenseur de la déchéance de nationalité et de la loi Travail, très contestée dans la rue, théoricien des “gauches irréconciliables” et d’un rapprochement des “progressistes” de gauche et de droite, Manuel Valls laisse un souvenir amer au Parti socialiste.Fils du peintre catalan Xavier Valls et d’une mère suisse italienne, Manuel Valls confiait en 2015 au Parisien avoir jusqu’à 16 ans vécu “pleinement cette triple culture espagnole -et catalane-, italienne et française”, parlant catalan chez ses parents. Il avait aussi fait de son “amour de la France” et de son patriotisme une marque de fabrique.Père de quatre enfants, nés d’un premier mariage, il s’est remarié avec Susana Gallardo, riche héritière d’une société pharmaceutique catalane.

Amélie de Montchalin, une ministre “techno” et “bosseuse” aux Comptes publics

Économiste de formation, Amélie de Montchalin revient au gouvernement deux ans et demi après son départ, au poste très exposé de ministre des Comptes publics, un quatrième maroquin depuis 2019, sous autant de Premiers ministres.Mme de Montchalin, 39 ans, est actuellement représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, poste auquel cette macroniste de la première heure avait été placée à la suite de sa défaite aux élections législatives de 2022, dans l’Essonne, face au socialiste Jérôme Guedj, et de sa démission du gouvernement.Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais qui est “directe, solide et bosseuse”, Mme de Montchalin, elle a été d’abord secrétaire d’État aux Affaires européennes sous Edouard Philippe.C’est comme ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, sous Jean Castex, qu’elle a exercé son plus long poste au sortir du premier confinement, avant d’être nommée en mai 2022 ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sous Elisabeth Borne, et de devoir démissionner deux mois plus tard.”C’est quelqu’un de très brillant, qui comprend très vite”, et s’est “pas mal adaptée à un métier qu’elle ne connaissait pas”, disait d’elle en 2022 le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) Philippe Laurent, qui avait rencontré la ministre sur des sujets territoriaux lors du premier quinquennat Macron.Mme de Montchalin affiche un parcours prestigieux: études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) avant de devenir députée de l’Essonne en 2017, dans la foulée de la première élection d’Emmanuel Macron.- Autorité et dialogue – Avant de rejoindre En Marche! fin 2016, Amélie de Montchalin avait cheminé – sans s’encarter – à droite: d’abord lors d’un stage de deux mois comme assistante de Valérie Pécresse en 2007 puis en envoyant des notes à Alain Juppé, candidat en 2016 à la primaire de la droite.Au Palais Bourbon, elle était devenue cheffe de file des députés En Marche! à la commission des Finances puis numéro deux du groupe parlementaire.Une spécialité budgétaire qui lui permettra d’être dans le bain ces prochaines semaines, lorsqu’il lui faudra, avec son tout nouveau ministre de tutelle Éric Lombard, venu de la Caisse des dépôts (CDC), essayer de faire passer le budget 2025 auprès d’oppositions sur la défensive, voire prêtes à censurer de nouveau le gouvernement.Une source syndicale évoquait son “autorité naturelle” quand elle était à la Fonction publique. D’autres interlocuteurs soulignaient à la même époque, à l’inverse, sa capacité à dialoguer. Et certains au sein de l’administration allaient jusqu’à se dire “impressionnés” par sa capacité à faire aboutir ses projets.Lorsqu’elle était à la Fonction publique, Mme de Montchalin n’hésitait pas à se déplacer en personne pour emporter l’adhésion et à assurer une forte présence médiatique. Elle aura peut-être moins l’occasion de le faire à Bercy sous la houlette du ministre de l’Economie et des Finances, mais devra en tout cas réussir à convaincre dans ses nouvelles fonctions aux Comptes publics, à un moment périlleux pour le pays, qui fait face à un déficit et une dette colossaux.

François Rebsamen, fidèle de Hollande rallié à Macron, mais surtout Dijonnais

Ancien ministre socialiste de François Hollande rallié à la macronie en 2022, François Rebsamen, nommé lundi ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, est surtout un passionné de sa ville natale, Dijon, dont il a été maire pendant 23 ans.Promoteur d’une gauche sociale et européenne, cet homme de 73 ans, affable mais doté d’un franc-parler, confesse un “attachement viscéral” à la capitale bourguignonne et devrait conserver son mandat de président de la métropole de Dijon.Comme le Premier ministre François Bayrou, François Rebsamen défend en effet mordicus l’ancrage local et s’était opposé en 2013 à la loi sur le non-cumul des mandats.  Sous l’ère Hollande, François Rebsamen, ami de l’ancien chef de l’Etat, apporte à ce dernier un soutien sans faille sur tous les autres sujets, depuis les bancs du Sénat, où il est le chef du groupe socialiste, alors majoritaire. Cette fidélité sera récompensée par le poste de ministre du Travail en 2014. Mais François Rebsamen n’arrive pas à résorber les trois millions de chômeurs et il se voit affublé du surnom de “ministre du chômage”.Dès 2015, il quitte ce poste pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon, suite au décès de son Premier adjoint, Alain Millot, à qui il avait confié les rênes de la cité.- “Péril extrême” -Replié sur ses terres bourguignonnes, celui qu’on appelle “Rebs” s’implique peu dans la campagne de 2017. Après le premier tour, il signe une tribune qui appelle à voter Emmanuel Macron pour battre Marine Le Pen.En 2021, il rend son tablier de patron des élus socialistes, en accusant le parti de ne plus “parler aux milieux populaires”, d’être “sectaire” et de ne plus avoir “de vision”. Il garde toutefois sa carte du PS.Dans la foulée, il apporte son soutien à Emmanuel Macron, “le plus compétent” des candidats à la présidentielle. Mais celui qui, en 2018 accusait le président de “privilégier les plus riches”, reste opposé à la suppression de l’impôt sur la fortune ou à la réforme de l’assurance-chômage.En parallèle, il créé la Fédération progressiste, un “mouvement de gauche de gouvernement” pour les déçus du PS. Hostile à l’alliance avec les Insoumis, il les qualifie de “problème moral” pour la gauche.Lors des législatives anticipées de juin, François Rebsamen appelle à un rassemblement au centre, autour des candidats macronistes, face “au péril extrême” du RN.Cela lui vaut d’être cité par François Bayrou parmi les personnalités avec lesquelles un “rassemblement” serait possible.Dimanche dans un entretien à la Tribune, François Rebsamen confiait avoir “une relation de confiance avec le Premier ministre depuis de nombreuses années”. Pour Arnaud Brennetot, professeur en géographie politique et aménagement à l’Université de Rouen-Normandie, le retour d’un ministère de l’Aménagement du territoire “signifie qu’il y a peut-être une volonté d’affirmer un retour de la politique nationale d’aménagement du territoire”.Il est selon lui “préjudiciable” d’avoir une politique territoriale nationale qui n’est “pas intégrée dans une stratégie d’ensemble”, car cela alimente “des frustrations” et “ne permet pas de tempérer ou de contrer tous les discours qui reprochent à l’État d’en faire exclusivement pour les métropoles, pour les régions qui gagnent, et de laisser une partie de la France dans l’oubli, en déshérence”.Né le 25 juin 1951 d’un père ouvrier devenu directeur commercial et d’une mère “bourgeoise” d’origine catalane, François Rebsamen assure que la politique l’a “toujours passionné”. Après des premiers pas chez les trotskistes, il adhère en 1979 au PS.Diplômé en économie et en droit, il est embauché à la préfecture de Côte-d’Or et commence, en parallèle, une ascension au sein du PS dont il est numéro 2 de 1997 à 2007, avant d’être élu sénateur en 2008. Dès 2001, il arrache la mairie de Dijon à la droite qui y régnait depuis 66 ans. Cet ancien franc-maçon y met en pratique sa vision de la sécurité : vidéo-protection, conseils locaux de sécurité, agence de lutte contre les discriminations. Après 23 ans de mandat, il a passé la main en novembre à sa première adjointe “pour faire respirer la démocratie”, tout en conservant la tête de la métropole.Discret sur sa vie privée – il est marié et père d’une fille – il avait fait savoir en 2018 qu’il souffrait d’un cancer, “par souci de transparence”.bur-mlb-chp-jvi/mat/mdv

Gérald Darmanin, un retour inattendu à la Justice

Il n’avait pas fait mystère de ses envies de Quai d’Orsay mais s’était retrouvé évincé du gouvernement Barnier, et hérite finalement de la Justice: Gérald Darmanin redevient ministre après trois petits mois de purgatoire, peaufinant, après le Budget et l’Intérieur, une trajectoire politique qu’il voit aboutir aux plus hauts sommets.L’ancien locataire de la Place Beauvau n’avait pas caché, dès septembre, son envie de prendre en main la diplomatie française. Mais dans un jeu de combinaison typique des remaniements, il se retrouve Garde des sceaux, un poste que François Bayrou avait proposé au LR Xavier Bertrand avant, selon ce dernier, de se raviser sous la pression du Rassemblement national.Elevé au rang de ministre d’Etat, il formera un tandem avec son ancien camarade de parti chez LR Bruno Retailleau, conforté à l’Intérieur. M. Darmanin succède à Didier Migaud, éphémère Garde des sceaux et unique recrue estampillée à gauche du gouvernement censuré de Michel Barnier.”J’aurais aimé continuer à servir mon pays, on n’a pas voulu que je le fasse”, glissait Gérald Darmanin fin septembre lors de sa rentrée politique à Tourcoing.Considéré comme l’un des artisans de la dissolution, Gérald Darmanin avait d’abord expliqué ne plus vouloir être ministre en cas de défaite, cravate ôtée à l’appui. Après les Jeux olympiques de Paris, il avait publiquement évoqué le Quai d’Orsay, “la seule chose qui aurait un sens”. Reçu par le nouveau Premier ministre, il avait ensuite multiplié les avertissements contre une hausse de la fiscalité. “Gérald a voulu déstabiliser Barnier”, expliquait un député macroniste.Ses critiques ont redoublé après l’annonce du gouvernement. Puis se sont tues. De nombreuses ambitions lui avaient été prêtées après la dissolution: rejoindre Édouard Philippe en prenant la tête du groupe Horizons, créer son propre groupe, s’emparer du groupe Renaissance. Sans concrétisation. “Il est en train de tout perdre. Il se fait même doubler sur sa droite”, jugeait début novembre un député qui l’apprécie.Simple soldat dans un groupe EPR contrôlé par Gabriel Attal ? “Gérald pense que rien de bon ne peut sortir de cette Assemblée et qu’il faut s’en tenir le plus éloigné possible”, expliquait récemment une collègue qui le voyait faire long feu au Palais-Bourbon, alors qu’approche la préparation des élections municipales.Réintégrer l’exécutif sied donc aux ambitions de ce proche de Nicolas Sarkozy, militant de l’UMP (devenue LR) depuis ses  ans, qui a rejoint Emmanuel Macron et son ami Édouard Philippe dès mai 2017. Rapidement imité par deux autres intimes, Sébastien Lecornu et le désormais conseiller officieux du président Thierry Solère.-“Bon sens populaire”-Une “trahison” que nombre de LR ne lui ont jamais pardonné. Mais Gérald Darmanin a toujours conservé le soutien de Nicolas Sarkozy, qui lui prédit même un destin élyséen.A 42 ans, l’ancien maire de Tourcoing (Nord) a mis ses pas dans ceux de son mentor, allant jusqu’à en copier des pans de communication: double page dans Paris Match avec femme et enfants dans son bureau de la place Beauvau, vocabulaire “popu” et formules à l’emporte-pièce, reprise de l’expression “petit Français de sang mêlé”.”Si je m’étais appelé Moussa Darmanin (son deuxième prénom, et prénom de son grand-père tirailleurs algérien, NDLR), je n’aurais pas été élu maire et député et sans doute n’aurais-je pas été ministre de l’Intérieur”, a-t-il lancé lors de la passation avec Bruno Retailleau.Lui qui n’est pas énarque -il est diplômé de Sciences Po Lille- rappelle à l’envi ses origines modestes -sa mère était concierge de la Banque de France.Depuis sept ans, l’élu du Nord souhaite porter la parole des classes populaires, oubliées à ses yeux du débat politique et notamment du camp macroniste. Et vient de créer son propre club de réflexion, justement baptisé “Populaires”.Mais il a aussi traîné une affaire judiciaire – des accusations de viol – pour laquelle il a été définitivement mis hors de cause en février 2024, qui a cependant entravé ses débuts au ministère de l’Intérieur.A Bercy comme à Beauvau, Gérald Darmanin a toujours eu une grande liberté d’action et de ton. Il a aussi connus des échecs, dont certains retentissants, comme le fiasco en mondiovision de la sécurité autour de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022, ou le vote au forceps avec les voix du Rassemblement national de sa loi immigration.Mais si cet ultime épisode lui a fermé les portes de Matignon qu’il pensait à portée de main, il a toujours eu l’oreille du chef de l’Etat. “Gérald est un fin analyste. Il s’appuie sur le bon sens populaire et ça marche”, explique un parlementaire macroniste. “Il a marabouté Macron”, se désolait au printemps un ancien ministre.

Deux anciens Premiers ministres, retour de Darmanin et peu d’ouverture à gauche: le gouvernement Bayrou est avancé

Deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Manuel Valls, un tandem droitier Retailleau-Darmanin à l’Intérieur et à la Justice, et François Rebsamen et Juliette Méadel pour l’aile gauche: le gouvernement de François Bayrou a été annoncé lundi, attendu de pied ferme dans une Assemblée sans majorité.Le nouveau Premier ministre avait de longue date clamé sa capacité à nommer un gouvernement de large ouverture, à droite comme à gauche. Sans surprise, l’équipe annoncée lundi ne comporte cependant aucun membre de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP).L’équipe de 35 membres, dont 18 femmes, comporte quatre ministres d’État, dont deux anciens locataires de Matignon: Élisabeth Borne prend en charge l’Éducation nationale, tandis que Manuel Valls hérite du dossier explosif de l’Outre-mer, avec comme urgence la situation à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, et avec rang de numéro 3 du gouvernement.Trois mois après son départ de l’Intérieur, Gérald Darmanin revient aussi au gouvernement, avec lui aussi rang de ministre d’État: il hérite de la Justice, poste initialement proposé à Xavier Bertrand, qui a fait savoir peu avant l’annonce du gouvernement qu’il refusait d’intégrer une équipe composée “avec l’aval de Marine Le Pen”.M. Darmanin, qui lorgnait les Affaires étrangères, agira en tandem avec Bruno Retailleau, conforté Place Beauvau avec rang de ministre d’État.Parmi les nouveaux entrants, Éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts, est nommé ministre de l’Économie. François Rebsamen, ancien ministre de François Hollande ayant apporté un soutien critique à Emmanuel Macron depuis 2002, hérite de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation.Autre ex-PS, Juliette Méadel a été nommée ministre déléguée chargée de la ville.Le gouvernement Bayrou comprend par ailleurs 19 ministres reconduits parmi lesquels Sébastien Lecornu (Défense), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères), Annie Genevard (Agriculture) ou encore Rachida Dati (Culture), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Valérie Létard (Logement).Des ministres sortants changent de portefeuille, comme Catherine Vautrin, qui retrouve un grand ministère de la Santé et du Travail. Ou encore Laurent Saint-Martin, qui cède les Comptes Publics à une revenante macroniste, Amélie de Montchalin. Laurent Marcangeli, le président des députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe, hérite de la Fonction publique, tandis que François Bayrou a confié le poste stratégique des Relations avec le Parlement à un proche, le MoDem Patrick Mignola.François Bayrou expliquera ses choix lundi soir à 20h30 sur BFMTV. Le premier Conseil des ministres de ce nouveau gouvernement se tiendra le 3 janvier, alors que son chef prévoit de prononcer sa déclaration de politique générale à l’Assemblée le 14 janvier.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.Alors que François Bayrou ambitionnait d’annoncer son équipe pendant le week-end, celle-ci est finalement tombée lundi, décrété journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido. Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou lundi matin dans la cour de Matignon.L’une des premières tâches de ce gouvernement, le quatrième de l’année 2024, sera de faire adopter un budget, alors que le gouvernement de Michel Barnier a été renversé par l’Assemblée sur le premier gros texte financier, le Budget de la Sécurité sociale.Jeudi, François Bayrou a dit sur France 2 espérer l’adoption d’un budget “à la mi-février”, sans être “sûr d’y arriver”. Il a alors précisé qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement Barnier.

Éric Lombard, patron de la Caisse des dépôts, parachuté au ministère de l’Economie

L’actuel directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) Éric Lombard a été promu lundi ministre de l’Économie et des Finances, fort d’un bilan favorable à la tête de la puissante institution publique, et aura la tâche urgente de doter la France d’un budget pour 2025.Egalement chargé et de la Souveraineté industrielle et numérique, il sera épaulé de deux ministres et trois ministres délégués.En charge des finances publiques, il devra avoir des discussions serrées avec Bruxelles: la France fait partie des mauvais élèves de l’Europe avec un déficit public qui devrait atteindre 6,1% du PIB cette année et une dette publique de 3.300 milliards d’euros.Arrivé fin 2017 à la CDC, ce technicien de l’économie a comme faits d’armes la création de la Banque des territoires, le redressement en catastrophe d’Orpea (aujourd’hui Emeis) ou encore le rapprochement entre CNP Assurances et la Banque Postale.Gérer ces dossiers ne l’a pas empêché de deviser politique, sortant de la réserve attendue d’un patron de “la Caisse”.”Comment est-ce qu’on gère une institution financière dans le monde de Donald Trump, de Vladimir Poutine et de Xi Jinping, pour citer trois grands démocrates progressistes et éclairés?”, s’interrogeait-il en début de mois, lors d’une rencontre organisée par l’association Europe-finances-régulations (AEFR).”Moi je pense qu’il faut regarder les choses avec confiance et puis surtout en étant extrêmement actifs”, y répondait-il.Reconduit à la tête de la Caisse des dépôts début 2023, il n’a pas à rougir du résultat financier de ces dernières années: ce bras financier de l’État a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros.- Éveil politique à gauche… -Diplômé d’HEC en 1981, âgé aujourd’hui de 66 ans, Eric Lombard a entamé sa carrière au sein de la banque Paribas, avant de rejoindre la mitterrandie en 1989 auprès de Michel Sapin notamment, puis de revenir à Paribas au lendemain du revers de la gauche aux législatives de 1993. Il y occupe plusieurs postes, dont celui de responsable des fusions et acquisitions en banque et assurance.Eric Lombard pilote ensuite l’assurance pour la filiale maison du désormais BNP Paribas, puis bascule en 2013 chez l’assureur Generali France. Il est poussé dehors en 2017 par le nouveau directeur général du groupe italien Philippe Donnet. Dans la foulée, et au terme d’un feuilleton de plusieurs semaines, il obtient finalement le poste à la tête de la CDC fin 2017 en remplacement de Pierre-René Lemas, poussé vers la sortie par Emmanuel Macron après avoir atteint l’âge de retraite préfectorale, malgré un mandat courant jusqu’en 2019.Il s’était opportunément proposé à la fonction de directeur général de la Caisse des dépôts “si le poste devait être vacant” moins de deux semaines après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.Interrogé par l’AFP en 2022, le patron de La Poste Philippe Wahl lui prêtait de grandes compétences techniques et des qualités relationnelles indéniables.Un haut cadre de la fonction publique constatait, lui, qu’il avait “fait ce qu’on attendait de lui, dans un contexte très contraint par la crise”.- …avant l’entrée en macronie -Eric Lombard, déjà pressenti à Bercy en mai 2022, s’est déjà dit “en phase avec l’itinéraire et le projet d’Emmanuel Macron”.Il n’hésite pas pour autant à lui lancer quelques flèches, notamment contre la réforme des retraites, la gestion de l’Agence des participations de l’Etat et le Trésor public.Deux figures l’ont marqué dans sa jeunesse, explique-t-il dans son livre “Au cÅ“ur de la finance utile”, paru début 2022: son grand-père, industriel du textile implanté à Troyes et collectionneur d’art, et le socialiste Michel Rocard, ministre lors du premier mandat de François Mitterrand et Premier ministre de 1988 à 1991.”On ne le ressent pas en interne comme un homme de gauche”, observe Salomé Vaillant, secrétaire générale du syndicat Unsa.”Pour tout ce qui est social, il n’est pas vraiment au rendez-vous”, déplore-t-elle, jointe lundi par l’AFP.Très politique, grand communicant, il parle volontiers aux médias et multiplie les déplacements.Président du Théâtre des Champs-Elysées, Éric Lombard est aussi, selon une connaissance, mélomane – il joue du piano – et passionné de voile.

L’omniprésent et incontournable Bruno Retailleau reste à Beauvau

Comme une évidence. Malgré son profil clivant, Bruno Retailleau, reconduit lundi ministre de l’Intérieur, est devenu incontournable à Beauvau, récoltant les fruits de ses mesures annoncées pour lutter contre la délinquance, le narcotrafic et l’immigration.Il était le premier membre du gouvernement sur place à Mayotte avant même le président ou le Premier ministre: en trois mois à peine, le Vendéen a su se rendre irremplaçable, au point que le président LR du Sénat Gérard Larcher plaidait, dès le lendemain de nomination de François Bayrou, pour que Bruno Retailleau soit reconduit.Longtemps présenté comme l’un des rares poids lourds de l’exécutif de Michel Barnier, l’omniprésent “premier flic de France”, fidèle à sa ligne droitière, a ainsi rapidement retourné les macronistes, qui lui étaient initialement hostiles.Il a également su convaincre les syndicats policiers. À commencer par Alliance Police Nationale, qui avait plaidé auprès de l’AFP pour la “stabilité” au vu du “volontarisme” affiché par le ministre, notamment sur les peines plancher ou l’abaissement de la majorité pénale.”Tout ça, pour nous, va dans le bon sens”, a ainsi indiqué son délégué national Éric Henry, qui a toutefois insisté sur les financements: “On nous parle de guerre contre le narcotrafic mais il faut aussi les moyens de ses ambitions. Ça passe par un budget extrêmement conséquent.””Il a rappelé des idées qui sont chères au cÅ“ur des policiers, comme le régalien, l’autorité, le retour de l’ordre… Il a fait le job, ça nous va très bien”, avait dans le même temps confirmé à l’AFP Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Un1té.- “Garanties” -À 63 ans, ce passionné d’équitation, ancien protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France, reste tout de même un repoussoir pour une partie de la classe politique. La cheffe de file des Écologistes Marine Tondelier le qualifie d’ailleurs “de motif de censure à lui tout seul”.Son association avec le nouveau titulaire de la Chancellerie, Gérald Darmanin, à qui il avait succédé place Beauvau en septembre, sera scrutée, notamment du côté des syndicats.Un1té redoutait “un effet dahu” avec “un ministre de l’Intérieur cohérent avec sa mission et un ministre de la Justice qui l’est moins”. Ce ne devrait finalement pas être le cas entre deux hommes aux objectifs similaires mais qui risquent du coup de se marcher sur les pieds.Quoi qu’il en soit François Bayrou avait déjà annoncé publiquement de conserver Bruno Retailleau au gouvernement: à l’Intérieur, “il a montré (…) qu’il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande”, avait ainsi estimé le Palois.Sûr de son fait, Bruno Retailleau avait, de son côté, posé ses conditions pour poursuive sa mission à Beauvau. Il s’était même permis de demander des “garanties” au nouveau Premier ministre, notamment en ce qui concerne “la lutte drastique contre l’immigration illégale” et la “réduction de l’immigration légale au strict nécessaire”.L’ancien président du groupe LR au Sénat avait aussi réclamé des “moyens” pour continuer à “lutter contre l’insécurité et notamment le narcotrafic”.À son arrivée au ministère de l’Intérieur, fin septembre, le Vendéen avait assuré n’avoir qu’une seule ligne de conduite et trois priorités: “rétablir l’ordre, rétablir l’ordre et rétablir l’ordre”. Sa feuille de route posée, le voilà confirmé à Beauvau: Bruno Retailleau peut désormais rester au centre du puzzle gouvernemental et continuer à affirmer ses positions fermes sur l’immigration et la sécurité.

La composition du gouvernement annoncée à 18h30, Bertrand n’en sera pas

Le gouvernement de François Bayrou sera dévoilé lundi à 18h30, a indiqué l’Élysée, mais sans Xavier Bertrand, qui a fait savoir peu avant l’annonce officielle qu’il refusait d’entrer dans une équipe “formé(e) avec l’aval de Marine Le Pen”.La présidence de la République a annoncé que le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler égrènerait la composition du gouvernement à 18h30.Mais avant même cette annonce, un des dirigeants politiques pressentis a fait savoir qu’il n’en serait pas: le président (LR) de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.”Le Premier ministre m’a informé ce matin, contrairement à ce qu’il m’avait proposé hier, qu’il n’était plus en mesure de me confier la responsabilité du ministère de la Justice en raison de l’opposition du Rassemblement national”, écrit M. Bertrand dans un communiqué.”En dépit de ses nouvelles propositions, je refuse de participer à un gouvernement de la France formé avec l’aval de Marine Le Pen”, poursuit l’ancien ministre de la Santé.Une défection importante pour un Premier ministre en quête de poids lourds à droite comme à gauche pour tenter de dénouer la crise politique.M. Bertrand au gouvernement, “c’est un très mauvais signe qui est fait”, avait grincé lundi matin Jean-Philippe Tanguy (RN), répétant néanmoins qu’une telle éventualité n’entraînerait pas censure immédiate du parti d’extrême droite. Décrétée journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido, lundi est une journée délicate pour annoncer un gouvernement mais ce dernier reste promis “avant Noël” mercredi. Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés, pour que “les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier”, a déclaré François Bayrou dans la cour de Matignon.Très émue, la députée (Liot) de Mayotte, Estelle Youssouffa s’était dite quelques heures plus tôt “indignée” que “la petite tambouille parisienne continue” en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas vu de secours”. “C’est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”, a-t-elle déclaré sur France Inter.De nominations de Premiers ministres en remaniements, la classe politique s’est habituée à devoir patienter au gré des ajustements de calendriers de l’exécutif.”Cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l’on traverse, c’est insupportable”, a critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV-RMC, dénonçant “toujours le même sketch”. – Poids lourds -Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, à même d’éviter la censure, avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche.Son entourage avait fait savoir dimanche qu’il en était “aux derniers réglages de son gouvernement”. Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Élysée.Mais la composition d’un gouvernement répond à un subtil dosage devant notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités. Les ministres devront surtout préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.Les noms de l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour entrer dans l’équipe de François Bayrou.Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a publiquement fait acte de candidature pour le Quai d’Orsay où l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem) aimerait rester.- Engagement écrit -A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.Mais rien ne filtre ou presque sur d’autres personnalités issues de la gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou. Si ce n’est, peu avant l’annonce, le nom de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, pressenti à l’Outre-mer.Le parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure s’est dit “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé”, n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron.Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement aux mêmes portefeuilles.Du côté des LR, ils ont obtenu lundi l’engagement écrit du Premier ministre notamment sur des “économies” budgétaires et l’encouragement du “travail par tous les moyens”, auquel ils avaient conditionné leur participation au gouvernement. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a renoncé à entrer dans l’équipe, faute d’avoir obtenu le portefeuille des Finances. En revanche, le ministre sortant de l’Intérieur Bruno Retailleau est bien parti pour rester. Les députés LR se réuniront à 20h00, selon une source au sein du parti.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.

European, US markets wobble awaiting Santa rally

European and US stocks bounced around Monday as investors waited to see if a so-called Santa Claus rally sweeps over the market.Global stock markets had a tumultuous time last week, spiralling lower after the US Federal Reserve signalled fewer interest rate cuts than had been expected for 2025.But it ended on a positive note as traders welcomed below-forecast US inflation data that raised hopes about the health of the world’s biggest economy.US inflation data for November came in lower than expected, providing some optimism that policymakers were winning the battle against rising prices and would have room to keep cutting rates.That helped Asian markets move higher on Monday, but the positive trend faltered in Europe and the United States.”Another up leg in US yields not only put pressure on stock indices but also drove the greenback higher,” said IG analyst Axel Rudolph.But Briefing.com analyst Patrick O’Hare said many expect a rebound this week.”That expectation is rooted in the understanding that the last five trading days of the year and the first two trading days of the new year are typically accented with a positive bias,” he said.Known as a Santa Claus rally, there are various explanations for the phenomenon including seasonal optimism and end-of-year tax considerations. Sentiment was boosted by news that US lawmakers had reached a deal over the weekend to avert a Christmas-time government shutdown.Still, there remains some trepidation among investors as Donald Trump prepares to return to the White House, pledging to cut taxes, slash regulations and impose tariffs on imports, which some economists warn could reignite inflation.”The initial response to the US election was positive as investors focused on the obvious tailwinds to profitability: lower corporate tax rates and less regulation,” said Ronald Temple, chief market strategist at Lazard. “However, I expect much more dispersion within the equity market when the reality of a much-less-friendly trade environment sets in.”In Europe, the FTSE 100 moved higher as the pound slid following data that showed that the UK economy stagnated in the third quarter, revised down from initial estimates of 0.1 percent growth. “The economy stood still between July and September, and that was before the budget cast another chill, and caused output to shrink in October,” said Susannah Streeter, head of money and markets at Hargreaves. Official data out of Spain on Monday showed that the Spanish economy grew 0.8 percent in the third quarter as domestic consumption and exports increased, comfortably outstripping the European Union average.In company news, shares in crisis-hit German auto giant Volkswagen lost more than three percent on the back of news Friday that it plans to axe 35,000 jobs by 2030 in a drastic cost-cutting plan.Shares in Japanese auto giant Honda rose over three percent after it announced Monday an agreement to launch merger talks with struggling compatriot Nissan that could create the world’s third largest automaker.- Key figures around 1630 GMT -New York – Dow: DOWN 0.5 percent at 42,632.25 pointsNew York – S&P 500: FLAT at 5,932.07New York – Nasdaq Composite: UP 0.4 percent at 19,647.60London – FTSE 100: UP 0.2 percent at 8,102.72 (close)Paris – CAC 40: FLAT at 7,272.32 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.2 percent at 19,848.77 (close)Tokyo – Nikkei 225: UP 1.2 percent at 39,161.34 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.8 percent at 19,883.13 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.5 percent at 3,351.26 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.0400 from $1.0431 on FridayPound/dollar: DOWN at $1.2515 from $1.2567Dollar/yen: UP at 157.17 yen from 156.45 yen Euro/pound: UP at 83.09 pence from 82.98 penceWest Texas Intermediate: DOWN 1.0 percent at $68.79 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 1.1 percent at $72.11 per barrelburs-rl/