Mixed day for global stocks as market hopes for ‘Santa Claus rally’

European stocks bounced around Monday while US equities shook off early weakness to push higher as investors waited to see if a so-called Santa Claus rally sweeps over the market.Global stock markets had a tumultuous time last week, spiraling lower after the US Federal Reserve signaled fewer interest rate cuts than had been expected for 2025.But it ended on a positive note as traders welcomed below-forecast US inflation data that raised hopes about the health of the world’s biggest economy.That helped Asian markets move higher on Monday, but the positive trend faltered in Europe and stumbled initially in the United States.”Another up leg in US yields not only put pressure on stock indices but also drove the greenback higher,” said IG analyst Axel Rudolph.But after a sluggish start, US stocks rose progressively in a quiet session with analysts pointing to low pre-holiday trading volumes.”Stocks didn’t really have any direction in the morning, then we got this tech rally that just sort of drifted higher all day,” said Steve Sosnick of Interactive Brokers.Analysts view elevated Treasury bond yields as a threat to year-end gains in an historically strong period of the calendar.Known as a Santa Claus rally, there are various explanations for the phenomenon including seasonal optimism and end-of-year tax considerations. But there remains some trepidation among investors as Donald Trump prepares to return to the White House, pledging to cut taxes, slash regulations and impose tariffs on imports, which some economists warn could reignite inflation.”The initial response to the US election was positive as investors focused on the obvious tailwinds to profitability: lower corporate tax rates and less regulation,” said Ronald Temple, chief market strategist at Lazard. “However, I expect much more dispersion within the equity market when the reality of a much-less-friendly trade environment sets in.”In Europe, the FTSE 100 moved higher as the pound slid following data that showed that the UK economy stagnated in the third quarter, revised down from initial estimates of 0.1 percent growth. Official data out of Spain on Monday showed that the Spanish economy grew 0.8 percent in the third quarter as domestic consumption and exports increased, comfortably outstripping the European Union average.In company news, shares in crisis-hit German auto giant Volkswagen lost more than three percent on the back of news Friday that it plans to axe 35,000 jobs by 2030 in a drastic cost-cutting plan.Shares in Japanese auto giant Honda rose over three percent after it announced Monday an agreement to launch merger talks with struggling compatriot Nissan that could create the world’s third largest automaker.- Key figures around 2130 GMT -New York – Dow: UP 0.2 percent at 42,906.95 (close)New York – S&P 500: UP 0.7 percent at 5,974.89 (close)New York – Nasdaq Composite: UP 1.0 percent at 19,764.89 (close)London – FTSE 100: UP 0.2 percent at 8,102.72 (close)Paris – CAC 40: FLAT at 7,272.32 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.2 percent at 19,848.77 (close)Tokyo – Nikkei 225: UP 1.2 percent at 39,161.34 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.8 percent at 19,883.13 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.5 percent at 3,351.26 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.0408 from $1.0430 on FridayPound/dollar: DOWN at $1.2531 from $1.2570Dollar/yen: UP at 157.14 yen from 156.31 yen Euro/pound: UP at 83.03 pence from 82.97 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.3 percent at $69.24 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.4 percent at $72.63 per barrelburs-jmb/jgc

Bayrou vante un gouvernement “d’expérience”, avec le retour de Borne, Valls et Darmanin

Un gouvernement “d’expérience” pour “réconcilier” les Français: François Bayrou a convoqué des poids lourds, dont les anciens Premiers ministres Élisabeth Borne et Manuel Valls, pour former une équipe sans grande ouverture à gauche et attendue de pied ferme dans une Assemblée nationale sans majorité.Le nouveau Premier ministre s’est dit “fier” d’un “collectif d’expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français”, dix jours après son arrivée à Matignon.Lundi soir sur BFMTV, il s’est montré “persuadé” que ce gouvernement et “l’action” qu’il entend mener “feront que nous ne serons pas censurés”.Il ne sollicitera pas la confiance de l’Assemblée sur sa déclaration de politique générale le 14 janvier, renvoyant à la motion de censure déjà annoncée par La France insoumise. “CQFD”, a réagi Jean-Luc Mélenchon.Il a par ailleurs refusé de suspendre la réforme des retraites comme le réclame la gauche, après avoir proposé jeudi de rouvrir une discussions sur cette réforme pendant neuf, voire “six mois”.L’équipe gouvernementale compte 35 membres, moins nombreuse que le gouvernement Barnier (42) mais moins resserrée qu’envisagé, et quasiment paritaire avec 18 femmes et 17 hommes. Et marquée par une certaine continuité avec 19 ministres conservés dans la nouvelle équipe. Qui suscite déjà une avalanche de critiques des oppositions.Un gouvernement de “droite extrême” en forme de “provocation”, a jugé le patron du PS Olivier Faure. Une équipe “rempli(e) de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.Le Rassemblement national, lui, manie l’ironie: “heureusement que le ridicule ne tue pas” car “François Bayrou a réuni la coalition de l’échec”, a jugé le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella.Côté LR, Laurent Wauquiez a déclaré lundi soir devant ses députés que le soutien au gouvernement sera “très exigeant” et pourrait être “retiré” en fonction du cap affiché. Il critique le poids en baisse des LR dans le gouvernement, qui accueille cependant de nouveau membres de son groupe, comme Yannick Neuder (Santé) ou Véronique Louwagie (Commerce et Artisanat)Le premier Conseil des ministres de cette nouvelle équipe est programmé le 3 janvier.-Aucune “influence” du RN-Le nouveau Premier ministre avait de longue date clamé sa capacité à nommer un gouvernement de large ouverture, à droite comme à gauche. Sans surprise, l’équipe annoncée lundi ne comporte cependant aucun membre de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP).L’équipe comporte quatre ministres d’État, dont deux anciens locataires de Matignon en charge de priorités lourdes: Élisabeth Borne prend en charge l’Éducation nationale, tandis que Manuel Valls hérite du dossier explosif de l’Outre-mer, avec comme urgence la situation à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, et avec rang de numéro 3 du gouvernement.Trois mois après son départ de l’Intérieur, Gérald Darmanin revient aussi au gouvernement, avec lui aussi rang de ministre d’État: il hérite de la Justice, poste initialement proposé à Xavier Bertrand, qui a fait savoir peu avant l’annonce du gouvernement qu’il refusait d’intégrer une équipe composée “avec l’aval de Marine Le Pen”.M. Bayrou a réfuté toute “influence” du RN sur la composition de son gouvernement, et a expliqué que Xavier Bertrand avait une “démarche” jugée “violente” qui n’était pas la sienne pour ce poste.M. Darmanin, qui lorgnait les Affaires étrangères, agira en tandem avec Bruno Retailleau, conforté Place Beauvau avec rang de ministre d’État.”La grande majorité des Français pensent que nous sommes dans un pays d’insécurité”, a estimé le Premier ministre.M. Bayrou a cependant averti, après, dit-il, en avoir discuté avec M. Retailleau: “pas de grande loi destinée à faire, en fait, de la communication”.Parmi les nouveaux entrants, Éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts et qualifié d’homme de gauche par François Bayrou, est nommé ministre de l’Économie. François Rebsamen, ancien ministre de François Hollande ayant apporté un soutien critique à Emmanuel Macron depuis 2022, hérite de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation.Autre ex-PS, Juliette Méadel a été nommée ministre déléguée chargée de la ville.-Priorité au budget-Parmi les 19 ministres reconduits figurent Sébastien Lecornu (Défense), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères), Annie Genevard (Agriculture) ou encore Rachida Dati (Culture), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Valérie Létard (Logement).Des ministres sortants changent de portefeuille, comme Catherine Vautrin, qui retrouve un grand ministère de la Santé et du Travail. Ou encore Laurent Saint-Martin, qui cède les Comptes Publics à une revenante macroniste, Amélie de Montchalin, et récupère le Commerce extérieur.Laurent Marcangeli, le président des députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe, hérite de la Fonction publique, tandis que François Bayrou a confié le poste stratégique des Relations avec le Parlement à un proche, le MoDem Patrick Mignola.Le socle gouvernemental du centriste serait finalement assez proche de celui du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois en poste.Alors que François Bayrou ambitionnait d’annoncer son équipe pendant le week-end, celle-ci est finalement tombée lundi, décrété journée de deuil national par le président Emmanuel Macron pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido. Une minute de silence été observée dans tout le pays à 11H00 en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2.500 blessés.L’une des premières tâches de ce gouvernement, le quatrième de l’année 2024, sera de faire adopter un budget, alors que le gouvernement de Michel Barnier a été renversé par l’Assemblée sur le premier gros texte financier, le budget de la Sécurité sociale.Sur le sujet épineux du Budget, il a dit vouloir parvenir à un “équilibre” autour de 5% ou “un peu plus de 5%” de déficit public en 2025. En prenant ses fonctions, le nouveau ministre de l’Economie Eric Lombard a appelé à “traité” le déficit qu’il a qualifié de “mal endémique”.Jeudi, sur France 2, François Bayrou avait dit espérer l’adoption d’un budget “à la mi-février”, sans être “sûr d’y arriver”. Il a alors précisé qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement Barnier.

Trump’s TikTok love raises stakes in battle over app’s fate

President-elect Donald Trump’s repeated support for TikTok has sparked speculation about potential solutions to prevent the app’s impending ban in the United States, though the path forward remains unclear.”We got to keep this sucker around for a little while,” Trump told supporters on Sunday, just days after meeting with TikTok CEO Shou Zi Chew in Florida.Trump, who credits the wildly popular platform with delivering him a large young user base, opposes banning TikTok partly because he believes it would primarily benefit Meta, the Mark Zuckerberg-led company behind Instagram and Facebook.The situation is complex, according to University of Richmond School of Law professor Carl Tobias, given the various potential solutions and Trump’s unpredictable nature.Congress overwhelmingly passed legislation, signed by President Joe Biden in April, that would block TikTok from US app stores and web hosting services unless Beijing-based ByteDance sells its stake by January 19.US officials and lawmakers grew wary of the potential for the Chinese government to influence ByteDance or access the data of TikTok’s American users.Even with Trump’s decisive election victory and incoming Republican-led Congress, acquiescing to the president-elect’s desire and preventing the ban faces significant hurdles. The law enjoyed rare bipartisan support in a divided Washington, making its outright repeal through a vote in Congress politically unlikely even with Trump’s influence over Republicans.The Supreme Court may offer the clearest path forward. TikTok has appealed to the nation’s highest court, arguing the law violates First Amendment rights to free speech.The court, which is dominated by Trump-aligned conservatives, will hear the case on January 10, just nine days before the ban takes effect. This follows a lower appeals court’s unanimous decision to uphold the law in December.Another possibility, according to Tobias, is that a Trump-led Department of Justice could determine ByteDance has addressed the law’s national security concerns. However, such a move would likely be seen as caving to China by Congress and others.The final option is ByteDance selling to a non-Chinese buyer, though the company has consistently refused this possibility.With 170 million monthly active users, acquiring TikTok’s US operations would require substantial resources. As president, Trump could extend the ban deadline by 90 days to facilitate a transaction.- ‘Deal of the Century’ -Few potential buyers have emerged, with major tech companies likely deterred by antitrust concerns.Former Trump Treasury secretary Steve Mnuchin, who runs a private equity fund backed by Japan’s SoftBank Group and Abu Dhabi’s Mubadala sovereign wealth fund, has expressed interest.During a recent event with Trump, SoftBank CEO Masayoshi Son pledged to invest $100 billion in the US economy, though specific investments weren’t detailed.Other contenders include US real estate billionaire Frank McCourt, who aims to make social media safer through his Project Liberty organization. Elon Musk, given his proximity to Trump and ownership of X, could also have a role to play, as he has expressed plans to transform the text-focused platform into something more like TikTok.A senior Republican lawmaker recently suggested Trump might orchestrate a “deal of the century” satisfying both US concerns and ByteDance’s interests. The chairman of the US House committee on China, John Moolenaar, told Fox News Digital that once ByteDance accepts it must comply with US law, the situation could progress rapidly.Any agreement would need Beijing’s approval, with US-China relations expected to remain tense during Trump’s upcoming term.This isn’t the first attempt to resolve TikTok’s US status. In 2020, Trump also threatened a ban unless ByteDance sold its US operations.While Oracle and Walmart reached a preliminary agreement with ByteDance for ownership stakes, legal challenges and the transition to the Biden administration prevented the deal’s completion.

Laurent Marcangeli, un proche d’Edouard Philippe à la tête d’une fonction publique en crise

Laurent Marcangeli, proche de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, fait son entrée au gouvernement en héritant du portefeuille de la fonction publique, moins de trois semaines après une crise qui a jeté dans la rue des centaines de milliers de personnes, vent debout contre les mesures d’économies portées par son prédécesseur.Le président du groupe Horizons, 44 ans, régulièrement cité comme “ministrable”, voit enfin son tour arriver. Mais avec le portefeuille de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, il récupère un dossier explosif tant les relations s’étaient détériorées entre son prédécesseur, Guillaume Kasbarian, et les syndicats du secteur, qui dénonçaient des mesures d’économies et une méthode jugée brutale.La séquence aura laissé des traces, permis l’union syndicale et avec en point d’orgue des manifestations qui ont fait défiler des centaines de milliers de personnes le 5 décembre.Mais Laurent Marcangeli “a toujours été habitué à traiter avec les syndicats et il est capable de relever ce défi”, défend son entourage, vantant son expérience “du local”.A la tête du groupe Horizons au Palais-Bourbon, le député de Corse-du-Sud aux yeux bleus acier et au teint pâle, élu député en 2022 et 2024, marié et père de deux enfants, a été élevé par des parents à la sensibilité nationaliste, avec une mère syndicaliste à La Poste. Né le 10 décembre 1980 à Ajaccio, sa carrière politique débute en 2008 comme conseiller municipal d’opposition à Ajaccio. Elu conseiller général en 2011, il devient un an plus tard le plus jeune député de Corse, à 31 ans, sous les couleurs de l’UMP. C’est à cette époque qu’il sympathise avec Edouard Philippe, le fondateur d’Horizons.- “Apaisement” -A la Fonction publique, il devra composer avec des syndicats qui ne manqueront pas d’exiger rapidement des gages, sur les salaires, les carrières, et les rémunérations, et surtout “se donner les moyens de l’apaisement” après un dernier trimestre 2024 jugé “particulièrement calamiteux pour les agents publics et le dialogue social”, a réagi la CFDT Fonction publique dans un communiqué après sa nomination.  En 2014, Laurent Marcangeli avait remis la droite au pouvoir à Ajaccio, en s’imposant face à Simon Renucci (DVG) qui dirigeait la mairie depuis 2001.Mais il s’était rapidement trouvé mal à l’aise au sein de sa famille politique. Et après avoir soutenu Alain Juppé à la primaire présidentielle des Républicains de 2016, il avait quitté le parti en mars 2018, opposé à la ligne du nouveau chef du parti, Laurent Wauquiez.En mars 2020, il conserve son siège à la mairie d’Ajaccio face à sept candidats, avant d’être contraint de l’abandonner à son premier adjoint, Stéphane Sbraggia, loi sur le cumul des mandats oblige.Puis en octobre 2021 il rejoint le parti Horizons, apportant dès février 2022 son soutien au président sortant Emmanuel Macron pour un deuxième mandat. Lors des semaines de violences de mars-avril 2022 en Corse, après l’agression mortelle d’Yvan Colonna à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), où le militant indépendantiste purgeait une peine de perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, Laurent Marcangeli avait exprimé son malaise: “Je ne suis pas nationaliste. Ai-je le droit? Des milliers de femmes et d’hommes se posent la question aujourd’hui”, lance-t-il à l’Assemblée de Corse. Une prise de position qui lui vaudra d’être la cible de tags orduriers lors d’une manifestation en avril 2022 à Ajaccio. Mais qui ne l’a pas empêché de jouer un rôle central dans le processus dit de Beauvau, initié après ces violences en 2022, et visant à accorder davantage d’autonomie à la Corse.Ce processus a débouché sur un accord prévoyant “la reconnaissance d’un statut d’autonomie” de la Corse “au sein de la République” en mars 2024. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale en juin a mis brutalement un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l’abandon du projet.

Catherine Vautrin récupère un grand ministère du Travail et de la Santé

La ministre sortante Catherine Vautrin, sarkozyste issue de la droite “libérale et sociale”, renoue avec un grand ministère élargi au Travail, la Santé, les Solidarités et la Famille qu’elle avait déjà dirigé il y a près d’un an.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 64 ans avait occupé un poste quasiment similaire de janvier à septembre avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement Barnier.A la tête du grand ministère du gouvernement Attal, elle avait notamment porté en première ligne le projet de loi fin de vie, dont l’examen a été stoppé net à l’Assemblée par la dissolution en juin. Elle avait aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats qui ont finalement repris la main sur le sujet.Désormais membre de Renaissance – elle était présente au Conseil national du parti début décembre -, l’élue de la Marne avait rejoint le gouvernement début 2024, deux ans après le fameux épisode qui lui avait valu d’être débranchée de Matignon, au profit d’Elisabeth Borne, sous la pression des macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.De retour sur le grand portefeuille qui avait été imaginé pour elle dans le gouvernement Attal, elle retrouvera des interlocuteurs échaudés. Dès le départ, les syndicats s’étaient montrés dubitatifs sur son ministère élargi.Nommée fin septembre à la tête d’un grand ministère du “Partenariat avec les territoires”, Catherine Vautrin faisait figure de fidèle soldat du gouvernement Barnier. Lors de ses déplacements, elle s’est employée à convaincre les associations d’élus du bien-fondé des cinq milliards d’euros d’économies prévues pour les collectivités en 2025, alertant notamment sur une dette qui deviendrait incontrôlable et mettrait en danger la souveraineté du pays.Après des semaines d’arbitrage, Mme Vautrin a finalement annoncé fin novembre que la moitié des départements serait exonérée de prélèvements sur recettes.Auparavant, elle a occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac: secrétaire d’Etat à l’Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007).”Elle a un parcours complet de parlementaire, de membre du gouvernement, d’élue locale. Elle a un tempérament et une autorité naturelle”, avait souligné l’un de ses proches, le maire LR de Meaux Jean-François Copé. “Je la trouve très forte”, appuie un cadre macroniste. “Les partenaires l’aiment bien, elle fait un vrai travail de terrain, elle passe très bien avec les gens”, argumente-t-il.Issue de LR, cette élue a rallié le macronisme début 2022. Au soir de la réélection d’Emmanuel Macron, celle qui place le “général de Gaulle, le président Chirac et Simone Veil” dans son “panthéon personnel”, avait salué “une excellente nouvelle pour la France et l’Europe”.Députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, Catherine Vautrin fut aussi vice-présidente de l’Assemblée.En 2012 et 2013, elle prend part aux manifestations contre le mariage homosexuel et combat la loi Taubira à l’Assemblée, un engagement qui fait grincer des dents en Macronie, malgré des précédents comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.Battue lors des législatives de 2017 par une élue du parti présidentiel, elle se concentrait depuis sur la présidence du Grand Reims, où elle officie depuis 2014.Catherine Vautrin a aussi eu affaire avec la justice. Elle était trésorière de l’UMP (devenu LR), lorsqu’a éclaté l’affaire Bygmalion sur les comptes de campagne pour l’élection présidentielle du candidat Sarkozy. Elle a toutefois été blanchie en 2015 par un non-lieu.En 2016, elle soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite et devient sa porte-parole. L’ex-chef de l’Etat perd au détriment de François Fillon, englué dans les affaires, et qu’elle finit par lâcher en 2017. Avec une quinzaine d’autres élus, elle signe alors une tribune pour lui demander de se retirer de la course à l’Elysée, estimant qu'”un pacte moral a été rompu” avec les soupçons d’emploi fictif de son épouse.Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, Catherine Vautrin a notamment travaillé comme directrice marketing dans le groupe d’assurance santé américain Cigna, en France et à la direction Europe.zap-adc-hdu-ito-bpa/ved/sp

Manuel Valls, retour surprise dans des Outre-mer en crise

Quasi-absent de la vie politique française depuis six ans, Manuel Valls effectue un retour surprise, après l’échec de son implantation en Espagne, au ministère des Outre-mer où l’ex-Premier ministre va devoir gérer les crises touchant Mayotte, les Antilles ou la Nouvelle-Calédonie.Confronté aux attentats de 2015 en tant que Premier ministre, M. Valls, qui aura le titre de ministre d’Etat, va être confronté aux conséquences dévastatrices de l’ouragan Chido à Mayotte, les suites des graves émeutes qui ont éclaté en mai en Nouvelle-Calédonie et la question de la vie chère dans les départements antillais.M. Valls, honni par une partie de la gauche pour ses prises de position jugées trop droitières, revient ainsi de plain-pied dans la vie politique nationale.”Manuel Valls est une personnalité un peu kamikaze, j’aime bien les personnalités audacieuses”, a commenté sur BFMTV François Bayrou lundi soir, exprimant son “estime” pour un ministre qui va se charger d'”une des questions les plus lourdes”, la situation des outre-mer.Après avoir été ministre de l’Intérieur, de 2012 à 2014, puis Premier ministre de 2014 à 2016, sous François Hollande, le Catalan de 62 ans n’avait pas passé l’étape de la primaire PS en vue de l’élection présidentielle de 2017. Plutôt que de parrainer le vainqueur Benoît Hamon, l’ancien poids lourd du parti socialiste avait décidé d’apporter son soutien à Emmanuel Macron, ce qui lui avait aliéné une grande partie de ses soutiens et lui avait valu des accusations de traîtrise.Autre trahison selon ses opposants, celle des électeurs de l’Essonne, en ÃŽle-de-France, qui l’ont élu d’un cheveu député en juin 2017, pour le voir finalement quitter l’Assemblée nationale en 2018 pour tenter de conquérir en vain la mairie de Barcelone.Né dans la capitale catalane le 13 août 1962, ce fan du Barça a grandi à Paris et a été naturalisé français à vingt ans, perdant sa nationalité espagnole. Après trois ans au poste de conseiller municipal de Barcelone, il quitte ses fonction une nouvelle fois et envoie des signaux d’un éventuel retour en politique en France, ce qui lui a valu une chanson parodique par une chaîne de télévision catalane. En 2022, il concrétise cette tentative de retour, en briguant un mandat de député de la cinquième circonscription des Français de l’étranger. Et non dans l’Essonne, où il avait pourtant été élu à quatre reprises, car cela “n’avait pas de sens. J’avais passé la main”, déclarait-il pour se justifier.Le sort des urnes ne lui a pas été plus favorable : Manuel Valls a été éliminé dès le premier tour, mais n’a pas manqué d’appeler à faire barrage au deuxième tour contre le candidat de l’alliance de gauche, la Nupes. – Sécurité et laïcité -Il s’est lancé tout jeune en politique auprès du socialiste Michel Rocard. Son expérience aux côtés de l’ancien Premier ministre (1988-1990), considéré comme un des pacificateurs de la Nouvelle-Calédonie avec les accords de Matignon de 1988 pourrait lui être utile pour déminer la situation sur le “Caillou”.L’ancien maire d’Evry (2001-2012) a ensuite fait de “la sécurité, la laïcité, le vivre-ensemble” ses thèmes de prédilection. En 2007, il voulait changer le nom du Parti socialiste. Au sein du gouvernement sous Hollande, il fustige la “gauche passéiste”, lance un “j’aime l’entreprise” devant le patronat ou approuve l’interdiction du “burkini” par des maires de droite.Défenseur de la déchéance de nationalité et de la loi Travail, très contestée dans la rue, théoricien des “gauches irréconciliables” et d’un rapprochement des “progressistes” de gauche et de droite, Manuel Valls laisse un souvenir amer au Parti socialiste.Fils du peintre catalan Xavier Valls et d’une mère suisse italienne, Manuel Valls confiait en 2015 au Parisien avoir jusqu’à 16 ans vécu “pleinement cette triple culture espagnole -et catalane-, italienne et française”, parlant catalan chez ses parents. Il avait aussi fait de son “amour de la France” et de son patriotisme une marque de fabrique.Père de quatre enfants, nés d’un premier mariage, il s’est remarié avec Susana Gallardo, riche héritière d’une société pharmaceutique catalane.

Amélie de Montchalin, une ministre “techno” et “bosseuse” aux Comptes publics

Économiste de formation, Amélie de Montchalin revient au gouvernement deux ans et demi après son départ, au poste très exposé de ministre des Comptes publics, un quatrième maroquin depuis 2019, sous autant de Premiers ministres.Mme de Montchalin, 39 ans, est actuellement représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, poste auquel cette macroniste de la première heure avait été placée à la suite de sa défaite aux élections législatives de 2022, dans l’Essonne, face au socialiste Jérôme Guedj, et de sa démission du gouvernement.Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais qui est “directe, solide et bosseuse”, Mme de Montchalin, elle a été d’abord secrétaire d’État aux Affaires européennes sous Edouard Philippe.C’est comme ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, sous Jean Castex, qu’elle a exercé son plus long poste au sortir du premier confinement, avant d’être nommée en mai 2022 ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sous Elisabeth Borne, et de devoir démissionner deux mois plus tard.”C’est quelqu’un de très brillant, qui comprend très vite”, et s’est “pas mal adaptée à un métier qu’elle ne connaissait pas”, disait d’elle en 2022 le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) Philippe Laurent, qui avait rencontré la ministre sur des sujets territoriaux lors du premier quinquennat Macron.Mme de Montchalin affiche un parcours prestigieux: études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) avant de devenir députée de l’Essonne en 2017, dans la foulée de la première élection d’Emmanuel Macron.- Autorité et dialogue – Avant de rejoindre En Marche! fin 2016, Amélie de Montchalin avait cheminé – sans s’encarter – à droite: d’abord lors d’un stage de deux mois comme assistante de Valérie Pécresse en 2007 puis en envoyant des notes à Alain Juppé, candidat en 2016 à la primaire de la droite.Au Palais Bourbon, elle était devenue cheffe de file des députés En Marche! à la commission des Finances puis numéro deux du groupe parlementaire.Une spécialité budgétaire qui lui permettra d’être dans le bain ces prochaines semaines, lorsqu’il lui faudra, avec son tout nouveau ministre de tutelle Éric Lombard, venu de la Caisse des dépôts (CDC), essayer de faire passer le budget 2025 auprès d’oppositions sur la défensive, voire prêtes à censurer de nouveau le gouvernement.Une source syndicale évoquait son “autorité naturelle” quand elle était à la Fonction publique. D’autres interlocuteurs soulignaient à la même époque, à l’inverse, sa capacité à dialoguer. Et certains au sein de l’administration allaient jusqu’à se dire “impressionnés” par sa capacité à faire aboutir ses projets.Lorsqu’elle était à la Fonction publique, Mme de Montchalin n’hésitait pas à se déplacer en personne pour emporter l’adhésion et à assurer une forte présence médiatique. Elle aura peut-être moins l’occasion de le faire à Bercy sous la houlette du ministre de l’Economie et des Finances, mais devra en tout cas réussir à convaincre dans ses nouvelles fonctions aux Comptes publics, à un moment périlleux pour le pays, qui fait face à un déficit et une dette colossaux.

François Rebsamen, fidèle de Hollande rallié à Macron, mais surtout Dijonnais

Ancien ministre socialiste de François Hollande rallié à la macronie en 2022, François Rebsamen, nommé lundi ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, est surtout un passionné de sa ville natale, Dijon, dont il a été maire pendant 23 ans.Promoteur d’une gauche sociale et européenne, cet homme de 73 ans, affable mais doté d’un franc-parler, confesse un “attachement viscéral” à la capitale bourguignonne et devrait conserver son mandat de président de la métropole de Dijon.Comme le Premier ministre François Bayrou, François Rebsamen défend en effet mordicus l’ancrage local et s’était opposé en 2013 à la loi sur le non-cumul des mandats.  Sous l’ère Hollande, François Rebsamen, ami de l’ancien chef de l’Etat, apporte à ce dernier un soutien sans faille sur tous les autres sujets, depuis les bancs du Sénat, où il est le chef du groupe socialiste, alors majoritaire. Cette fidélité sera récompensée par le poste de ministre du Travail en 2014. Mais François Rebsamen n’arrive pas à résorber les trois millions de chômeurs et il se voit affublé du surnom de “ministre du chômage”.Dès 2015, il quitte ce poste pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon, suite au décès de son Premier adjoint, Alain Millot, à qui il avait confié les rênes de la cité.- “Péril extrême” -Replié sur ses terres bourguignonnes, celui qu’on appelle “Rebs” s’implique peu dans la campagne de 2017. Après le premier tour, il signe une tribune qui appelle à voter Emmanuel Macron pour battre Marine Le Pen.En 2021, il rend son tablier de patron des élus socialistes, en accusant le parti de ne plus “parler aux milieux populaires”, d’être “sectaire” et de ne plus avoir “de vision”. Il garde toutefois sa carte du PS.Dans la foulée, il apporte son soutien à Emmanuel Macron, “le plus compétent” des candidats à la présidentielle. Mais celui qui, en 2018 accusait le président de “privilégier les plus riches”, reste opposé à la suppression de l’impôt sur la fortune ou à la réforme de l’assurance-chômage.En parallèle, il créé la Fédération progressiste, un “mouvement de gauche de gouvernement” pour les déçus du PS. Hostile à l’alliance avec les Insoumis, il les qualifie de “problème moral” pour la gauche.Lors des législatives anticipées de juin, François Rebsamen appelle à un rassemblement au centre, autour des candidats macronistes, face “au péril extrême” du RN.Cela lui vaut d’être cité par François Bayrou parmi les personnalités avec lesquelles un “rassemblement” serait possible.Dimanche dans un entretien à la Tribune, François Rebsamen confiait avoir “une relation de confiance avec le Premier ministre depuis de nombreuses années”. Pour Arnaud Brennetot, professeur en géographie politique et aménagement à l’Université de Rouen-Normandie, le retour d’un ministère de l’Aménagement du territoire “signifie qu’il y a peut-être une volonté d’affirmer un retour de la politique nationale d’aménagement du territoire”.Il est selon lui “préjudiciable” d’avoir une politique territoriale nationale qui n’est “pas intégrée dans une stratégie d’ensemble”, car cela alimente “des frustrations” et “ne permet pas de tempérer ou de contrer tous les discours qui reprochent à l’État d’en faire exclusivement pour les métropoles, pour les régions qui gagnent, et de laisser une partie de la France dans l’oubli, en déshérence”.Né le 25 juin 1951 d’un père ouvrier devenu directeur commercial et d’une mère “bourgeoise” d’origine catalane, François Rebsamen assure que la politique l’a “toujours passionné”. Après des premiers pas chez les trotskistes, il adhère en 1979 au PS.Diplômé en économie et en droit, il est embauché à la préfecture de Côte-d’Or et commence, en parallèle, une ascension au sein du PS dont il est numéro 2 de 1997 à 2007, avant d’être élu sénateur en 2008. Dès 2001, il arrache la mairie de Dijon à la droite qui y régnait depuis 66 ans. Cet ancien franc-maçon y met en pratique sa vision de la sécurité : vidéo-protection, conseils locaux de sécurité, agence de lutte contre les discriminations. Après 23 ans de mandat, il a passé la main en novembre à sa première adjointe “pour faire respirer la démocratie”, tout en conservant la tête de la métropole.Discret sur sa vie privée – il est marié et père d’une fille – il avait fait savoir en 2018 qu’il souffrait d’un cancer, “par souci de transparence”.bur-mlb-chp-jvi/mat/mdv

Gérald Darmanin, un retour inattendu à la Justice

Il n’avait pas fait mystère de ses envies de Quai d’Orsay mais s’était retrouvé évincé du gouvernement Barnier, et hérite finalement de la Justice: Gérald Darmanin redevient ministre après trois petits mois de purgatoire, peaufinant, après le Budget et l’Intérieur, une trajectoire politique qu’il voit aboutir aux plus hauts sommets.L’ancien locataire de la Place Beauvau n’avait pas caché, dès septembre, son envie de prendre en main la diplomatie française. Mais dans un jeu de combinaison typique des remaniements, il se retrouve Garde des sceaux, un poste que François Bayrou avait proposé au LR Xavier Bertrand avant, selon ce dernier, de se raviser sous la pression du Rassemblement national.Elevé au rang de ministre d’Etat, il formera un tandem avec son ancien camarade de parti chez LR Bruno Retailleau, conforté à l’Intérieur. M. Darmanin succède à Didier Migaud, éphémère Garde des sceaux et unique recrue estampillée à gauche du gouvernement censuré de Michel Barnier.”J’aurais aimé continuer à servir mon pays, on n’a pas voulu que je le fasse”, glissait Gérald Darmanin fin septembre lors de sa rentrée politique à Tourcoing.Considéré comme l’un des artisans de la dissolution, Gérald Darmanin avait d’abord expliqué ne plus vouloir être ministre en cas de défaite, cravate ôtée à l’appui. Après les Jeux olympiques de Paris, il avait publiquement évoqué le Quai d’Orsay, “la seule chose qui aurait un sens”. Reçu par le nouveau Premier ministre, il avait ensuite multiplié les avertissements contre une hausse de la fiscalité. “Gérald a voulu déstabiliser Barnier”, expliquait un député macroniste.Ses critiques ont redoublé après l’annonce du gouvernement. Puis se sont tues. De nombreuses ambitions lui avaient été prêtées après la dissolution: rejoindre Édouard Philippe en prenant la tête du groupe Horizons, créer son propre groupe, s’emparer du groupe Renaissance. Sans concrétisation. “Il est en train de tout perdre. Il se fait même doubler sur sa droite”, jugeait début novembre un député qui l’apprécie.Simple soldat dans un groupe EPR contrôlé par Gabriel Attal ? “Gérald pense que rien de bon ne peut sortir de cette Assemblée et qu’il faut s’en tenir le plus éloigné possible”, expliquait récemment une collègue qui le voyait faire long feu au Palais-Bourbon, alors qu’approche la préparation des élections municipales.Réintégrer l’exécutif sied donc aux ambitions de ce proche de Nicolas Sarkozy, militant de l’UMP (devenue LR) depuis ses  ans, qui a rejoint Emmanuel Macron et son ami Édouard Philippe dès mai 2017. Rapidement imité par deux autres intimes, Sébastien Lecornu et le désormais conseiller officieux du président Thierry Solère.-“Bon sens populaire”-Une “trahison” que nombre de LR ne lui ont jamais pardonné. Mais Gérald Darmanin a toujours conservé le soutien de Nicolas Sarkozy, qui lui prédit même un destin élyséen.A 42 ans, l’ancien maire de Tourcoing (Nord) a mis ses pas dans ceux de son mentor, allant jusqu’à en copier des pans de communication: double page dans Paris Match avec femme et enfants dans son bureau de la place Beauvau, vocabulaire “popu” et formules à l’emporte-pièce, reprise de l’expression “petit Français de sang mêlé”.”Si je m’étais appelé Moussa Darmanin (son deuxième prénom, et prénom de son grand-père tirailleurs algérien, NDLR), je n’aurais pas été élu maire et député et sans doute n’aurais-je pas été ministre de l’Intérieur”, a-t-il lancé lors de la passation avec Bruno Retailleau.Lui qui n’est pas énarque -il est diplômé de Sciences Po Lille- rappelle à l’envi ses origines modestes -sa mère était concierge de la Banque de France.Depuis sept ans, l’élu du Nord souhaite porter la parole des classes populaires, oubliées à ses yeux du débat politique et notamment du camp macroniste. Et vient de créer son propre club de réflexion, justement baptisé “Populaires”.Mais il a aussi traîné une affaire judiciaire – des accusations de viol – pour laquelle il a été définitivement mis hors de cause en février 2024, qui a cependant entravé ses débuts au ministère de l’Intérieur.A Bercy comme à Beauvau, Gérald Darmanin a toujours eu une grande liberté d’action et de ton. Il a aussi connus des échecs, dont certains retentissants, comme le fiasco en mondiovision de la sécurité autour de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022, ou le vote au forceps avec les voix du Rassemblement national de sa loi immigration.Mais si cet ultime épisode lui a fermé les portes de Matignon qu’il pensait à portée de main, il a toujours eu l’oreille du chef de l’Etat. “Gérald est un fin analyste. Il s’appuie sur le bon sens populaire et ça marche”, explique un parlementaire macroniste. “Il a marabouté Macron”, se désolait au printemps un ancien ministre.