Over two-thirds of displaced families in east Sudan short of food: NGOFri, 13 Dec 2024 19:45:23 GMT

More than two-thirds of displaced families in eastern Sudan are unable to secure enough food, as war has pushed millions to the brink of famine, the Norwegian Refugee Council (NRC) said on Friday.The number of displaced in eastern Sudan has surged particularly since mid-year when paramilitary Rapid Support Forces (RSF), at war with Sudan’s army, …

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UK, Italy, Japan to develop next-generation fighter jet

The UK, Italy and Japan on Friday launched a joint venture to develop a supersonic next-generation fighter jet by 2035, replacing the Eurofighter Typhoon.Britain’s BAE Systems, Italy’s Leonardo and Japan Aircraft Industrial Enhancement Co Ltd (JAIEC) will each hold a 33.3 percent share in the new venture, “marking a pivotal moment for the international aerospace and defence industry,” they announced in a press release.JAIEC is a firm jointly funded by Mitsubishi Heavy Industries (MHI) and the Society of Japanese Aerospace Companies.”Today’s agreement is a culmination of many months working together with our industry partners and is testament to the hard work of everyone involved in this strategically important programme,” said Charles Woodburn, BAE Systems Chief Executive.The venture will “bring together the significant strengths and expertise of the companies involved to create an innovative organisation that will lead the way in developing a next generation combat air system, creating long-term, high value and skilled jobs across the partner nations for decades to come,” he added.The three partners have agreed to form a new company under the Global Combat Air Programme (GCAP), a multinational initiative established by the UK, Japan and Italy in 2022 to develop a sixth-generation stealthfighter to replace the Typhoon and Japanese F-2.The joint venture is expected to be established by the middle of 2025 and will undertake the design and development of the GCAP aircraft.It will subcontract the manufacturing and final assembly of the aircraft to BAE Systems, Leonardo, MHI and the wider supply chain.The aircraft is due to enter service in 2035, ahead of the competing European project FCAS — led by Paris, Berlin and Madrid — and is expected to be in service until 2070. – China, Russia threats -The new company will be headquartered in the UK and its first CEO, whose name has not been announced, will be Italian. “The way might not always be simple and straightforward. However, I believe that through continuing the strong spirit of trilateral cooperation and collaboration… we will not only deliver the GCAP on time but also at a level that exceeds all of our expectations,” said JAIEC president Kimito Nakae.The Italian defence ministry has already allocated 8.8 billion euros ($9.2 billion) to the program, Roberto Cingolani, the CEO of Leonardo, said in November, although the total budget of the project has yet to be revealed. Italy’s Defence Minister Guido Crosetto hailed the announcement as an “important step” and “a remarkable example of the strong international cooperation between our nations”.GCAP aims to counter the threats posed by Russia and China and will merge two different aircraft program — the UK and Italy’s “Tempest” and Japan’s “F-X”.The objective is to develop a twin-engine stealth aircraft that could be operated with or without a crew, would boast features such as laser-directed weapons and a virtual cockpit and would be much harder to detect using radar and infrared.New technologies being explored for Tempest include the integration of AI and augmented reality and the ability to conduct missions alongside drones.Visiting the Farnborough Air Show in July, where a model of the aircraft was unveiled, British Prime Minister Keir Starmer stressed “just how important a program this is” for the country. But Mike Schoellhorn, the CEO of Airbus Defence and Space, said in July that the competition between GCAP and FCAS was “not logical”. Cingolani has not ruled out a possible rapprochement. “I’m not saying merging, maybe this is too much, but for sure some collaboration. It’s too early to say, we’re just at the beginning,” he told AFP.

La Géorgie s’enlise dans la crise politique avant l’élection d’un nouveau président

De nouvelles manifestations pro-UE rassemblent des milliers de personnes en Géorgie vendredi, à la veille de la désignation par un collège électoral du président, un poste promis à un partisan radical du gouvernement, à la place de la pro-occidentale Salomé Zourabichvili.Ce pays du Caucase est dans la tourmente depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais jugées truquées par l’opposition pro-européenne.Fin novembre, la décision des autorités de laisser en suspens jusqu’en 2028 la question de l’intégration à l’UE a entraîné des manifestations émaillées de violences. Celles-ci sont entrées jeudi dans leur troisième semaine. Dans la capitale, Tbilissi, la principale manifestation antigouvernementale, chaque soir devant le Parlement, a rassemblé des milliers des personnes, selon des journalistes de l’AFP, et devrait à nouveau se prolonger dans la nuit.Pour la première fois depuis le début de la crise, des manifestations d’ampleur, organisées par les secteurs professionnels, ont eu lieu pendant la journée à Tbilissi, avant la manifestation du soir. – Zourabichvili “doit rester” -Les tensions pourraient s’accentuer samedi, le jour où le Rêve géorgien compte faire élire à la présidence de la Géorgie l’ex-footballeur d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili, une personnalité loyale au pouvoir.Un rassemblement est déjà annoncé pour la matinée devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti au pouvoir devra le désigner par un vote boycotté par l’opposition.L’actuelle cheffe de l’Etat, Salomé Zourabichvili, qui a des prérogatives limitées mais est en rupture avec le gouvernement et soutient les manifestants, avait auparavant annoncé qu’elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées.Mme Zourabichvili, pendant une conférence de presse vendredi, a estimé que la désignation le lendemain du président était une “parodie” et serait “anticonstitutionnelle” et “illégitime”.Le président français Emmanuel Macron, dans un message vidéo, a quant à lui affirmé que la France était aux côtés de ses “chers amis géorgiens” dans leurs “aspirations européennes et démocratiques”.”La Géorgie ne peut espérer progresser sur son chemin européen si les manifestations pacifiques sont réprimées avec un recours disproportionné à la force, si les organisations de la société civile, les journalistes, les membres des partis d’opposition sont inquiétés”, a-t-il ajouté.Au cours des deux premières semaines de manifestations, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les rassemblements quotidiens de milliers de personnes. Des protestataires ont, quant à eux, recouru à des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre.Plus de 400 manifestants ont été interpellés, selon des chiffres officiels, dont au moins trente pour des infractions pénales, passibles de peines sévères.De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression qu’ont dénoncée les États-Unis et les Européens.Vendredi, l’ONG Amnesty International a assuré que les manifestants avaient subi “des tactiques de dispersion brutales, des détentions arbitraires et des tortures”.Le Rêve géorgien a affirmé que l’opposition était responsable des violences, relevant que les rassemblements étaient depuis plusieurs jours plus calmes. Des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d’artifice et à l’arrestation de plusieurs meneurs de l’opposition.Vendredi, Washington a annoncé avoir interdit de visa une vingtaine de personnes accusées de “saper la démocratie” en Géorgie, parmi lesquelles des ministres en exercice et des parlementaires.- Légitimité écornée -Pas encore élu, M. Kavelachvili voit sa légitimité déjà remise en cause par des experts en droit constitutionnel.Car le Parlement a ratifié les mandats des élus, en contravention avec la loi qui exigeait d’attendre la décision de justice concernant la demande de Salomé Zourabichvili d’annuler les résultats du scrutin d’octobre.”La Géorgie est confrontée à une crise constitutionnelle sans précédent”, a déclaré à l’AFP Vakhtang Khmaladzé, l’un des auteurs de la Constitution géorgienne, ajoutant que “le pays se retrouve sans parlement ni pouvoir exécutif légitimes. Et le prochain président sera tout aussi illégitime”.Pour des manifestants, l’élection de samedi ne changera rien. Mikheïl Kavelachvili “sera élu, et nous manifesterons encore”, lance Mariam Kevlishvili, 28 ans, drapeau géorgien autour du cou.Pour cette femme, “la violence ne vient que du gouvernement”, qui sera “tenu pour responsable de tout ce qui se passe dehors”.

Bayrou à Matignon, “la bonne personne au bon moment” selon Attal

Le chef du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, a jugé que François Bayrou, nommé vendredi Premier ministre par Emmanuel Macron, était “la bonne personne au bon moment”, lors d’un déplacement à Colmar.”François Bayrou, c’est la bonne personne au bon moment, au bon endroit, pour répondre aux aspirations des Français, qui aspirent à une forme de sobriété, de tranquillité, et surtout à une unité pour l’intérêt du pays et pour leur vie quotidienne”, a déclaré à la presse l’ancien chef du gouvernement.Le président du MoDem, 73 ans, nommé vendredi après d’intenses tractations, aura la lourde tâche de composer un gouvernement et de faire adopter un budget alors que le camp présidentiel n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.La gauche et l’extrême droite ont, conjointement, une majorité pour le censurer, comme elles l’ont fait avec son prédécesseur Michel Barnier, emporté après trois mois à Matignon.”Je veux croire, parce que c’est le souhait des Français, que les responsables politiques de différents mouvements politiques sauront se retrouver autour de l’intérêt général. Placer l’intérêt du pays au-dessus de l’intérêt des partis”, a espéré Gabriel Attal.”Je crois que c’est ça que nous propose François Bayrou et on doit être toutes et tous derrière lui encore une fois, sans chercher à tirer la couverture à soi”, a-t-il ajouté.M. Attal a souhaité “plein succès” au Béarnais. “Il a le sens de l’intérêt général chevillé au corps, il s’est toujours battu dans sa carrière politique pour rassembler les Français plutôt que les diviser, et rassembler les femmes et les hommes politiques plutôt que les diviser”, a-t-il justifié.

Global stocks pull lower on US rate concerns

A push higher by global stocks ran out of steam Friday as US bond yields rose in a signal that investors see the US Federal Reserve pausing after an expected interest rate cut next week.Wall Street had opened higher on AI optimism and European markets were trading higher into the afternoon.But “earlier gains have drifted away as US Treasury yields strengthen,” said Chris Beauchamp, Chief Market Analyst at online trading platform IG.”Yields rose to their highest levels in over two weeks as markets brace for the Federal Reserve’s final meeting of the year, reflecting concerns over sticky inflation,” he added.The latest US consumer price index data released this week showed prices ticked higher in November and the wholesale data also showed stubborn inflationary pressures.There is also growing concern over the inflationary pressures from president-elect Donald Trump’s pledges to cut taxes and impose tariffs, as inflation still stands above the bank’s target.”While the markets still anticipate a rate cut from the Federal Reserve next week, the likelihood of a move in January has dropped,” said Patrick Munnelly, partner at broker Tickmill Group.The CME FedWatch tool shows the market sees a nearly 80 percent chance of Fed holding rates steady in January.Investors will be eagerly awaiting how the Fed sees the inflation outlook for hints about the pace of future cuts.In Europe, the Paris CAC 40 index ended the day down 0.2 percent after French President Emmanuel Macron named his centrist ally Francois Bayrou as prime minister, ending days of deadlock over finding a replacement for Michel Barnier.Frankfurt also dipped, with Germany’s central bank sharply downgrading its growth forecasts on Friday for 2025 and 2026. It predicted a prolonged period of weakness for Europe’s biggest economy.London stocks were also lower after official data showed that the UK economy unexpectedly shrank for the second consecutive month in October.The euro recovered after flirting with two-year lows against the dollar following a warning Thursday by ECB president Christine Lagarde that the eurozone economy was “losing momentum”, cautioning that “the risk of greater friction in global trade could weigh on euro area growth”.In Asia, Hong Kong and Shanghai both tumbled as investors were unimpressed with Beijing’s pledge to introduce measures aimed at “lifting consumption vigorously” as part of a drive to reignite growth in the world’s number two economy.President Xi Jinping and other key leaders said at the annual Central Economic Work Conference they would implement a “moderately loose” monetary policy, increase social financing and reducing interest rates “at the right time”.The gathering came after Beijing in September began unveiling a raft of policies to reverse a growth slump that has gripped the economy for almost two years.”We’re still not convinced that policy support will prevent the economy from slowing further next year”, said Julian Evans-Pritchard, head of China economics at research group Capital Economics.Seoul extended to four days a rebound from the selling sparked by South Korean President Yoon Suk Yeol’s brief martial law declaration, as the focus there turns to a second impeachment vote planned for Saturday.The advance helped the Kospi briefly rise back above the level it sat at before Yoon’s December 3 shock.- Key figures around 1630 GMT -New York – Dow: FLAT at 43,923.45 pointsNew York – S&P 500: DOWN less than 0.1 percent at 6,046.31New York – Nasdaq Composite: DOWN 0.2 percent at 19,860.33London – FTSE 100: DOWN 0.1 percent at 8,300.33 (close)Paris – CAC 40: DOWN 0.2 percent at 7,409.57 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.1 percent at 20,405.92 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.0 percent at 39,470.44 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 2.1 percent at 19,971.24 (close)Shanghai – Composite: DOWN 2.0 percent at 3,391.88 (close)Euro/dollar: UP at $1.0496 from $1.0468 on ThursdayPound/dollar: DOWN at $1.2626 from $1.2669Dollar/yen: UP at 153.67 yen from 152.68 yen Euro/pound: UP at 83.16 pence from 82.59 penceBrent North Sea Crude: UP 1.1 percent at $74.25 per barrelWest Texas Intermediate: UP 1.4 percent at $70.97 per barrelburs-rl/gv

La Géorgie s’enfonce dans la crise avant l’élection d’un nouveau président

L’opposition pro-UE manifeste à nouveau vendredi en Géorgie à la veille de la désignation par un collège électoral du président, un poste promis à un ex-footballeur devenu un soutien radical du parti au pouvoir, en lieu et place de la pro-occidentale Salomé Zourabichvili.Ce pays du Caucase s’enlise dans une grave crise politique depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais contestées par l’opposition pro-européenne qui les juge truquées.Fin novembre, la décision des autorités de suspendre jusqu’en 2028 la question de l’intégration à l’UE a entraîné des manifestations émaillées de violences. Celles-ci sont entrées jeudi dans leur troisième semaine. Dans la capitale, Tbilissi, la principale manifestation antigouvernementale, comme chaque jour devant le Parlement, devrait à nouveau se prolonger dans la nuit. Et les tensions pourraient s’accentuer samedi, lorsque le Rêve géorgien compte faire désigner à la présidence du pays l’ex-footballeur d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili, une figure loyale au pouvoir.- Zourabichvili “doit rester” -Un rassemblement est déjà annoncé pour samedi matin devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti Rêve géorgien devra le désigner lors d’un vote boycotté par l’opposition.La présidente actuelle, Salomé Zourabichvili, qui ne dispose que de pouvoirs limités mais est en rupture avec le gouvernement et soutient les manifestants, avait annoncé auparavant qu’elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées.Salomé Zourabichvili “doit rester et, d’une manière ou d’une autre, nous guider dans cette situation très compliquée”, estime Dariko Gogol, venue vendredi comme d’autres protestataires devant le Parlement demander de nouveau scrutin.Cette femme de 53 ans croisée par l’AFP juge que Mikheïl Kavelachvili ne “peut pas représenter le pays”. Le président du Parlement Chalva Papouachvili a lui loué devant la presse un homme “dont le patriotisme ne fait aucun doute” et qui “ne tombe pas sous l’influence d’une force étrangère, comme c’est le cas de Mme Salomé” Zourabichvili.”Nous n’avons pas quitté l’Union soviétique juste pour être dirigés par Washington, Bruxelles, Kiev, Paris, ou qui que ce soit”, a abondé un homme venu dans la rue à la rencontre de l’AFP.Lors des deux premières semaines de manifestations, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les rassemblements quotidiens réunissant des milliers de personnes. Des protestataires ont, eux, utilisé des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre.Plus de 400 manifestants ont été arrêtés, selon des chiffres officiels.De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression dénoncée par les États-Unis et les Européens.Le Rêve géorgien a accusé les manifestants et l’opposition d’être responsable des violences, relevant que les rassemblements étaient depuis plusieurs jours plus calmes, alors que des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d’artifices.Vendredi, Washington a annoncé avoir interdit de visa une vingtaine de personnes accusées de “saper la démocratie” en Géorgie, parmi lesquelles des ministres en exercice et des parlementaires.- Légitimité écornée -Pas encore élu, M. Kavelachvili voit sa légitimité déjà remise en cause par des experts en droit constitutionnel, en particulier un des auteurs de la constitution géorgienne, Vakhtang Khmaladzé.Car le Parlement a ratifié les mandats des élus, en contravention de la loi qui exigeait d’attendre la décision de justice concernant la demande de Salomé Zourabichvili d’annuler les résultats du scrutin d’octobre.”La Géorgie est confrontée à une crise constitutionnelle sans précédent”, a déclaré Vakhtang Khmaladzé à l’AFP, ajoutant que “le pays se retrouve sans parlement ni pouvoir exécutif légitimes. Et le prochain président sera tout aussi illégitime”.La Géorgie est “sortie du système constitutionnel (…). Des lois sont adoptées qui ciblent directement nos droits et libertés”, a déploré auprès de l’AFP Ketty Makharashvili, directrice de l’association des cabinets d’avocats du pays, lors d’une manifestation vendredi devant la Cour suprême.Pour ces manifestants, l’élection de samedi ne changera rien. Mikheïl Kavelachvili “sera élu, et nous manifesterons encore”, affirme Mariam Kevlishvili, 28 ans, sifflet rose et drapeau géorgien autour du cou.Pour cette femme, “la violence ne vient que du gouvernement”, qui sera “tenu responsable de tout ce qui se passe dehors”.

Macron-Bayrou, un mariage de raison devenu, dans la douleur, un couple exécutif

Bayrou Premier ministre, oraison ou parachèvement du macronisme ? Depuis 2017, Emmanuel Macron s’était toujours refusé à nommer son premier et principal allié à Matignon. L’ex-président “jupitérien” s’y est résolu vendredi, non sans avoir cherché jusqu’au bout à l’éviter.”J’ai longtemps été dubitative sur la lucidité de François à l’égard du président. Maintenant, je suis rassurée”, expliquait, fin 2022, une proche du patron du MoDem. Pourquoi tant de mansuétude de la part du patron ? “Macron est un Bayrou qui a réussi”, s’amusait le député MoDem Richard Ramos.Fasciné par ce jeune président qui a réussi là où lui avait par trois fois échoué, atteindre le Graal de l’Élysée ? “Oui, complètement”, s’éclaire un autre membre de l’entourage du leader centriste.Longtemps, la macronie s’est gaussée des prétentions primo-ministérielles jamais satisfaites de cet allié expérimenté mais sentencieux, qui n’hésitait pas à faire la leçon politique, non pas tant au président, mais à ses soutiens et à son entourage.Au premier rang duquel l’inamovible secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, qui n’a “jamais croisé un électeur”, selon un mot doux d’un des lieutenants du MoDem.Ironie de l’histoire, ces derniers jours, le président du MoDem semblait avoir plus de soutiens chez Renaissance que les autres noms cités pour Matignon appartenant au parti présidentiel, Sébastien Lecornu et Roland Lescure.”(Gabriel) Attal ne veut pas de Lecornu car il ne veut surtout pas d’un concurrent potentiel”, expliquait en début de semaine une députée de son groupe. Ce que l’entourage de l’ancien Premier ministre dément.Pourtant, le président a tenté jusqu’au bout de trouver une alternative au patron du MoDem. “Ils essaient encore d’éviter l’inévitable” et “de garder le pouvoir” à l’Élysée et “tout ceci va vraiment mal finir”, expliquait jeudi une source proche des consultations.-“Circonstances exceptionnelles”-Entre Emmanuel Macron et François Bayrou, l’histoire avait plutôt mal débuté. Fin 2016, le patron du MoDem espère la victoire d’Alain Juppé à la primaire de la droite. Mais l’ancien Premier ministre est balayé par François Fillon et son programme de droite dure.Le maire de Pau joue la montre, prépare une quatrième candidature à l’Élysée. N’a pas de mots assez durs contre l’étoile montante Emmanuel Macron, accolée aux “puissances de l’argent”. Jusqu’à cette “offre d’alliance” qui renverse la table en février 2017. Assortie de “quatre exigences” pas encore toutes satisfaites sept ans plus tard.Si la loi de moralisation de la vie publique a bien été adoptée en 2017, et la rémunération du travail bel et bien élevée en priorité, la “véritable alternance” et les “pratiques” du pouvoir exécutif n’ont guère évolué. M. Macron, qui expliquait en avril 2017 vouloir “gouverner et non présider”, prenant bien rapidement les allures d’un “hyperprésident” à la Nicolas Sarkozy, alors impitoyablement pourfendu dans un livre par François Bayrou (“Abus de pouvoir”).La proportionnelle n’a toujours pas vu le jour, pas plus que la “banque de la démocratie” voulue par le maire de Pau pour le financement des partis.Un premier accroc est survenu dès l’élection de 2017: le nouveau parti macroniste dominant n’entendait pas satisfaire les exigences du MoDem pour les investitures aux législatives. Casus belli ! Le jour de l’investiture à l’Élysée, François Bayrou et Richard Ferrand, très proche du président, faillirent en venir aux mains.Pendant des années, le MoDem a pris son mal en patience, confronté au sort peu enviable du parti allié face à l’implacable logique hégémonique du parti dominant en Ve République.Mais François Bayrou n’a jamais renoncé à faire entendre sa petite musique, sur l’absence d’un “discours social” dès la rentrée 2017, ou plus récemment sur la réforme des retraites nécessaire mais “mal préparée, mal expliquée”. Avec un point culminant: son refus bruyant d’entrer dans le gouvernement du trop jeune Premier ministre Gabriel Attal.Ouvrir les portes de Matignon à son principal allié, le vrai avènement du macronisme ? “François disait: ça n’arrivera que s’il y a des circonstances exceptionnelles”, expliquait un proche cette semaine.En pleine crise politique, le Béarnais a enfin l’occasion de démontrer son art du “dépassement” droite-gauche, qu’il professe depuis des décennies. En gardant Bruno Retailleau (LR) au ministère de l’Intérieur ? L’option est sérieusement étudiée. En ouvrant davantage à gauche ? “Avec quelques poids lourds, vous embarquez les autres”, veut croire un de ses compagnons de route.

Un tapis rouge déroulé sans savoir, du vaudeville et pour finir… Bayrou

Emmanuel Macron a finalement nommé vendredi à Matignon François Bayrou, grand favori pour le poste, au terme d’une folle matinée d’atermoiements et de rumeurs en tous genres qui ont ébranlé le camp présidentiel.Un vaudeville, dans son style le plus pur. “Ca a été du Eugène Labiche ces consultations ce matin. Mais la logique, l’évidence, l’a emporté”, résume un fidèle du chef de l’Etat.Une évidence qui a toutefois mis du temps à s’imposer à Emmanuel Macron, qui n’a cessé de repousser les délais qu’il s’était pourtant lui-même fixés. A l’heure des croissants vendredi, pendant que le chef du MoDem est reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron, un tapis rouge est déroulé sur le perron de Matignon, préfigurant une prise de décision. On envisage alors une passation entre l’ancien et le nouveau Premier ministre en “fin de matinée”, selon des sources ministérielles, avec tous les ministres sortants et leurs cabinets.Il faut dire que le président avait promis d’annoncer “vendredi matin” le nom du successeur de Michel Barnier, censuré huit jours auparavant. S’octroyant quelques heures supplémentaires, après avoir brisé sa promesse de trancher d’ici jeudi après-midi.Comme à son habitude, Michel Barnier est arrivé à 08H00 à Matignon, et peaufine son discours, qui sera bref, comme son passage rue de Varenne, trois mois, le bail le plus court de la Ve République.Les techniciens continuent de s’activer dans la cour, installant des potelets et deux micros côte à côte. Mais ils s’interrogent sur la hauteur de celui réservé au successeur de Michel Barnier. “Si c’est Bayrou, il mesure combien?”. Avant de les mettre au même niveau, à défaut d’en savoir plus.- Cravate -Dans l’entourage de François Bayrou, reçu à l’Elysée le jour anniversaire de la naissance d’Henri IV, dont il a écrit une biographie intitulée “le roi libre”, c’est l’expectative. Car les coulisses du pouvoir bruissent de rumeurs contradictoires, alimentées par la valse-hésitation du président. Le maire de Pau et ancien ministre de l’Education nationale a déjà été reçu deux fois par le chef de l’Etat. Il a encore échangé au téléphone jeudi avec lui. Mais pourrait-il se faire doubler par le macroniste historique Roland Lescure, dont le nom est revenu avec instance jeudi, ou le ministre des Armées Sébastien Lecornu ?Un proche de M. Bayrou a mis sa cravate. Il est confiant.Si Emmanuel Macron “dit +je vois Bayrou pour le consulter à nouveau+” sans le nommer, “il se ridiculiserait”, avance un proche du chef de l’Etat. “Ce n’est plus le maître des horloges” depuis la dissolution, “c’est le maître d’une crise inédite sous la Ve République. Le temps n’est plus son allié”, ajoute le même.Ce serait “particulièrement cruel” de le convoquer pour l’éconduire, abonde un proche de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui ne croit plus aux chances de ce dernier.Entré par la grande porte de l’Elysée, François Bayrou ressort au bout d’1H45 par une porte dérobée de l’aile Madame et s’engouffre dans sa voiture. Il ne rejoint pas ses bureaux du haut commissariat au Plan, à quelques centaines de mètres de Matignon. Personne dans son cercle rapproché ne sait où il se trouve. Mutique.A Matignon, aucun nom n’a été transmis à Michel Barnier. “Au moins on est prêt” pour la passation dit son entourage.- Drame -Chez les macronistes, qui ne sont pas contre l’option Bayrou, pointe un certain désarroi: “Je ne vois pas ce que (Roland) Lescure a de plus que (François) Bayrou. C’est un délire”. Selon une source à droite, Emmanuel Macron a proposé à François Bayrou d’être le numéro 2 de l’ancien ministre de l’Industrie, provoquant un drame.En fait le président, selon un proche, a “enterré ce matin” l’option Lescure, poussée par le sécrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. “La levée de boucliers du RN a été trop forte”, explique un proche du Franco-Canadien.Reste que l’entretien avec François Bayrou “s’est très mal passé”, selon une source du camp présidentiel. L’option de Sébastien Lecornu “remonte”. Emmanuel Macron veut convaincre le maire de Pau “que ce n’est pas le moment de le nommer” parce que son “choix de coeur” c’est Sébastien Lecornu, détaille le proche du chef de l’Etat.Qui assure que François Bayrou a alors menacé de sortir du bloc central et “a mis le feu” en disant “+je brûle tous les vaisseaux+”.”C’est Sébastien Lecornu qui devait être nommé” renchérit une source proche des consultations. Mais le président “n’a pas eu le choix”, “il en a déduit lui-même que François Bayrou serait mieux à même de rassembler”.Le moindre indice sur les intentions du chef de l’Etat enflamme les réseaux sociaux. Un avion transportant potentiellement Bernard Cazeneuve est pisté. “C’est +L’enquête corse+”, ironise son entourage.Le proche de François Bayrou a enlevé sa cravate. “On est chez les dingues”.Et prévient : si François Bayrou “n’est pas nommé, il va tirer dans le tas”.Le président réunit sa garde rapprochée et finit par le nommer en disant “+sinon il me claque entre les doigts+”, assure une fidèle.En même temps que la diffusion du communiqué officiel, Michel Barnier s’est lui aussi rendu à l’Elysée… pour assister à la décoration du président du CIO Thomas Bach. Il a ensuite prévu de prendre un peu l’air en Savoie, son fief électoral, après la passation.