“Moi je n’ai pas vécu ça” : Macron échange avec des jeunes sur leur pratique des réseaux sociaux

“A quel âge tu es allé sur les réseaux” ? “Tu arrives à réguler?”, “Qui a déjà été harcelé ici sur les réseaux ? : Emmanuel Macron a échangé une heure durant mardi avec collégiens et lycéens sur l’impact d’internet, ouvrant ainsi un débat qu’il souhaite national.Après un premier rendez-vous avec experts et acteurs de terrain le 28 octobre à l’Elysée, le chef de l’Etat a rencontré une dizaine de collégiens et lycéens à Rochefort (Charente-Maritime) dans un cadre plus informel.Les jeunes, assis en cercle autour de lui, à l’abri des caméras, ont répondu à une multitude de questions dans le décor feutré d’un centre de documentation au collège La Fayette.La discussion tourne rapidement sur les temps d’écran, le rôle des parents et les risques potentiels sur les réseaux sociaux.Martin D., 17 ans, raconte comment, en “dépression scolaire”, il est devenu “addict” en première, jusqu’à passer six à sept heures par jour sur son téléphone, avant de se décider à demander de l’aide à un professeur et à “payer une application pour se bloquer”.La plupart rejettent toutefois toute idée d’interdiction, alors que le chef de l’Etat plaide pour une majorité numérique à 15 ans.”Au collège j’étais sur les réseaux  à longueur de journée. Mais au lycée je m’en suis plus servie comme une aide qu’une addiction”, dit une lycéenne. Tout comme l’IA, ils peuvent aider pour révisions et devoirs, renchérit une camarade.”On ne peut pas fermer tout mais est-ce qu’on assume de faire courir un risque ?”, interroge le chef de l’Etat. Il faut aussi une “sensibilisation de vos parents et profs”, souligne-t-il.Un enseignant du lycée, Patrick Amice-Nocquet, qui avait interpellé Emmanuel Macron sur les réseaux, déplore les “retours négatifs de la part des parents qui ne souhaitent pas que les enfants soient désolidarisés de leur smartphone”.Lui-même a pris l’initiative d’acheter des “phone-boxes” où les jeunes peuvent laisser leur téléphone le temps des cours.”Moi je ne suis pas une génération qui a vécu ça”, concède le président. Mais “j’ai pas envie de donner du temps de cerveau disponible, des émotions de nos ados à des gens qui veulent d’abord placer des produits”, assène-t-il en visant les plateformes.Le chef de l’Etat, qui a prévu d’autres échanges du même type dans les prochaines semaines, espère arriver à de premières propositions pour lutter contre l’impact négatif des réseaux sur la santé mentale des jeunes et la démocratie d’ici la fin de l’année.Une manière aussi pour lui de rester présent sur la scène intérieure et de défendre son bilan, alors qu’il est au plus bas dans les sondages, à 18 mois de la fin de son mandat, et contraint à plus de réserve depuis la dissolution manquée en 2024.

New York élit son maire: Mamdani, farouche opposant à Trump, net favori

New York élit son maire et le favori est Zohran Mamdani, élu de 34 ans issu de la gauche du Parti démocrate, dans le plus suivi des scrutins locaux qui se tiennent mardi aux Etats-Unis et constituent un premier test électoral pour Donald Trump.Prenant de nouveau position dans la campagne contre le jeune élu du Queens, le président américain a appelé les électeurs juifs à battre ce candidat musulman, ardent défenseur de la cause palestinienne.”Toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani (…) est une personne stupide !!!”, écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social, jugeant que ce dernier “haïssait les juifs”.Régulièrement attaqué sur ses déclarations passées sur Israël et la guerre à Gaza, l’élu new-yorkais n’a jamais changé de position. Soucieux de rassurer la communauté juive, il s’est toutefois montré durant sa campagne très ferme contre l’antisémitisme.Les sondages donnent l’avantage à ce vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin dernier, avec récemment de 4,5 à 16 points d’avance sur son principal adversaire Andrew Cuomo, ex-gouverneur de l’Etat de 67 ans. Ce dernier, qui se présente en indépendant après avoir été battu à la primaire, a reçu lundi un clair soutien de Donald Trump.Le troisième homme, le républicain Curtis Sliwa, 71 ans, a obstinément refusé de se désister en faveur d’Andrew Cuomo, aux positions pro-entreprises et sécuritaires pourtant proches des siennes.Dès l’ouverture des bureaux de vote à 6H00 (11H00 GMT), Denise Gibbs, 46 ans, kinésithérapeute, s’est rendue dans une école primaire de Bedford-Stuyvesant, quartier du centre de Brooklyn, vêtue de sa blouse verte de travail.”J’espère vraiment que (ce vote) améliorera la ville”, dit-elle à l’AFP, citant en priorité “une amélioration des conditions de vie des familles des classes populaires, ainsi que des services pour les enfants”.Sous un ciel ensoleillé, Zohran Mamdani, accompagné de son épouse Rama Duwaji, a voté un peu plus tard dans une salle municipale du quartier populaire d’Astoria, dans le Queens, son fief.”Nous sommes sur le point d’écrire l’histoire (…) de dire adieu à la politique du passé”, a-t-il lancé devant les journalistes.- Spécificité new-yorkaise -Né en Ouganda dans une famille indienne, ce membre du mouvement des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne. Caricaturé en “communiste” par Donald Trump, ses propositions (encadrement des loyers, bus et crèches gratuits) relèvent plutôt de la social-démocratie.Avant mardi, quelque 735.300 électeurs avaient voté par anticipation, quatre fois plus que lors de la dernière élection municipale en 2021.Tandis que le président républicain a déployé l’armée dans plusieurs bastions démocrates (Portland, Chicago, Washington, Memphis et Los Angeles), Zohran Mamdani a promis de s’opposer “farouchement” à sa politique anti-immigration et à sa guerre judiciaire contre ses “ennemis politiques”.Au sein même de son parti, le candidat ne fait pas l’unanimité. Plusieurs figures, notamment le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, ne le soutiennent pas publiquement.Et s’il s’est pour sa part tardivement prononcé pour Zohran Mamdani, le leader des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, ne pense pas qu’il soit “l’avenir” de leur camp, malgré l’engouement qu’il génère à New York. Les experts interrogés par l’AFP le rejoignent, pointant la spécificité de la vie politique new-yorkaise par rapport au reste du pays. Le New Jersey voisin choisit également son prochain gouverneur, entre l’homme d’affaires républicain Jack Ciattarelli et la démocrate, considérée comme modérée, Mikie Sherrill.L’Etat a été considéré comme un bastion démocrate lors de la décennie passée. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump a considérablement réduit l’écart.La police du New Jersey a rapporté que plusieurs bureaux de vote avaient fait l’objet mardi matin d’alertes à la bombe, obligeant les autorités à rediriger certains électeurs vers des bureaux voisins.La Virginie, elle, va élire la première femme à sa tête. Les sondages donnent une avance favorable à la démocrate Abigail Spanberger face à la républicaine Winsome Earle-Sears. Mais là aussi, l’écart et la participation seront scrutés.A l’autre bout du pays, les Californiens votent eux sur l’autorisation d’un redécoupage de la carte électorale de l’Etat qui favorisera le Parti démocrate, en réponse à une initiative trumpiste similaire au Texas.

La “crise des inégalités” économiques menace la démocratie, selon un rapport du G20

Les inégalités de richesse constituent une crise mondiale qui menace la démocratie et la cohésion sociale, met en garde mardi un groupe d’économistes et d’universitaires, appelant les dirigeants du G20 à considérer cette crise au même titre que l’urgence climatique.Cette “crise des inégalités” accentue la faim pour des milliards d’êtres humains et pourrait empirer sous le coup des politiques, notamment commerciales, de l’administration de Donald Trump, selon un rapport rédigé sous la houlette du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz.”Un habitant sur quatre dans le monde saute désormais un repas de façon régulière, quand la fortune accumulée des milliardaires a atteint un niveau inégalé dans l’Histoire”, affirme le rapport commandé par la présidence sud-africaine du G20, qui réunira les plus grandes économies de la planète lors d’un sommet les 22 et 23 novembre à Johannesburg.”Les inégalités sont un choix. C’est quelque chose que nous pouvons changer”, a déclaré mardi Joseph Stiglitz lors de la remise officielle du rapport au président sud-africain Cyril Ramaphosa.”Il nous appartient désormais, en tant que dirigeants du G20 et leaders mondiaux, de faire preuve de la volonté et de l’engagement nécessaires”, pour réduire les inégalités, a déclaré M. Ramaphosa, qui entend faire de ce thème l’un de ses chevaux de bataille lors du sommet du G20.Depuis 2000, soulignent les six auteurs, les inégalités de revenus entre tous les habitants de la planète ont diminué, en grande partie grâce au développement économique de la Chine. Mais les inégalités de richesses, elles, ont continué de se creuser à un rythme vertigineux.”Entre 2000 et 2024, les 1% les plus riches du monde ont accaparé 41% de toutes les nouvelles richesses, tandis que seulement 1% (des nouvelles richesses, Ndlr) est allé aux 50% les plus pauvres”, alerte le rapport.”Dans les 30 prochaines années, 1.000 milliardaires vont transmettre plus de 5.200 milliards de dollars à leurs héritiers, en grande partie non taxés, perpétuant les inégalités d’une génération à l’autre”, affirment les auteurs.”Le monde comprend que nous sommes confrontés à une urgence climatique; il est temps d’acter le fait que nous faisons aussi face à une crise des inégalités”, a plaidé le prix Nobel dans un communiqué diffusé avant la conférence de presse.- “Erosion de la démocratie” -M. Stiglitz et les cinq autres experts préconisent dans un premier temps la création d’un panel international sur les inégalités pour en comprendre tous les mécanismes, comme par exemple les techniques d’évasion fiscale. Ces analyses permettraient d’éclairer l’élaboration de politiques publiques.Au titre des pistes pour redresser les inégalités, ils évoquent des mesures de justice fiscale, avec une contribution plus équitable des multinationales ou des plus fortunés, la stabilisation des prix, la fin des grands monopoles ou la restructuration de la dette des pays en voie de développement.Ils font aussi part de leur craintes de voir les politiques de l’administration Trump, notamment l’imposition de droits de douane supplémentaires, accentuer les inégalités dans le monde.”Ce nouveau monde, dans lequel le puissant enfreint les règles en toute impunité et qui nous éloigne d’un ordre international fondé sur des règles pour aller vers +la loi de la jungle+, pourrait systématiser des schémas inégaux d’échanges, d’investissements et de technologies…”, s’inquiète le prix Nobel.Le rapport, commandé par le président Cyril Ramaphosa, dont le pays est le plus inégalitaire du monde selon les calculs de la Banque mondiale, établit un lien entre les inégalités économiques et “l’érosion de la démocratie et la progression de l’autoritarisme”.”Les inégalités érodent la confiance dans les institutions, alimentent la polarisation de la politique (…) et créent un climat de tensions sociales de différentes natures.”Joseph Stiglitz, qui ne s’attend pas à recevoir le soutien des Etats-Unis pour la création d’un panel des inégalités, a toutefois espéré devant la presse qu’une majorité de pays se prononcera en faveur de cette idée.L’Afrique du Sud est le premier pays africain à présider le G20, qui regroupe 19 pays, l’Union africaine et l’Union européenne, représentant 85% du PIB et deux tiers de la population de la planète.Les relations entre l’Afrique du Sud et les Etats-Unis sont délétères depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, qui a déjà fait savoir qu’il ne participerait pas au sommet de novembre. 

Shein vows to cooperate with France in probe over childlike sex dolls

Asian e-commerce giant Shein Tuesday pledged to “cooperate fully” with French judicial authorities after an uproar over it selling childlike sex dolls, and said it was prepared to disclose the names of people who bought them.The controversy comes as the ultra-fast fashion giant is set to open its first bricks and mortar store in the world, in the prestigious BHV department store in central Paris on Wednesday.”We will cooperate fully with the judicial authorities,” Shein’s spokesman in France, Quentin Ruffat, told RMC radio, adding the company was prepared to share the names of those who have bought such dolls.”We will be completely transparent with the authorities,” he said.”We will put the necessary safeguards in place to ensure that this does not happen again,” Ruffat added.The Paris prosecutor’s office said it had opened investigations against Shein, and also rival online retailers AliExpress, Temu and Wish, over the sale of sex dolls.The probes were for distributing “messages that are violent, pornographic or improper, and accessible to minors”, the office told AFP.The investigations were launched after France’s anti-fraud unit reported on Saturday that Shein, a Singapore-based company which was originally founded in China, was selling childlike sex dolls.French media published a photo of one of the dolls sold on the platform, accompanied by an explicitly sexual caption.The pictured doll measured around 80 centimetres (30 inches) in height and held a teddy bear.Ruffat described what had happened as “serious, unacceptable, intolerable.”He chalked up the sale of the dolls to “a malfunction in our processes and governance”.- ‘Who can stop it?’ -On Monday, Shein announced it was imposing a “total ban on sex-doll-type products” and had deleted all listings and images linked to them.  Shein’s meteoric rise has been a bane for traditional retail fashion companies and, even before the uproar over the dolls, the arrival of Shein in the fashion capital had sparked controversy.Critics fear that Shein will further hurt stores in France that have had to lay off staff or close.”Shein in France. Who can stop it?” left-leaning French daily Liberation said on its front page.Frederic Merlin, the 34-year-old director of the SGM company that operates BHV, has been criticised for partnering up with Shein, which has been accused of unfair competition, environmental pollution and poor working conditions.Merlin admitted on Tuesday that he considered pulling the plug on the partnership with Shein after the latest uproar.”It’s despicable,” he told broadcaster RTL.”I find it sickening to know that we can freely sell this kind of stuff on the internet,” Merlin added.But he said he had reconsidered, adding that Shein’s stance and readiness to cooperate with the French authorities “convinced me to continue”.He said he was confident about the Shein products that will be sold at the department store, and denounced a “general hypocrisy” surrounding Shein and its “25 million French customers”.He expressed hope that the Asian giant would help increase footfall at the department store.- ‘Shein has to pay’ -Shein is also scheduled to open several shops in Galeries Lafayette department stores run by SGM in other parts of France.But the Galeries Lafayette group has refused to be associated with Shein.On Tuesday, it ended a partnership with SGM, likely meaning it will withdraw its name from seven such department stores in France, including in the cities of Dijon and Grenoble, the group and SGM said.The mayor of Dijon, Nathalie Koenders, deplored Shein’s upcoming arrival in her city, calling on legislators and European institutions to take action.On Monday, an association fighting to protect children from all forms of violence staged a protest in front of the BHV department store in Paris.”Shame on Shein,” one of the signs read.”Shein has to pay, politically speaking,” said Arnaud Gallais, co-founder and president of the Mouv’Enfants association.egu-ac-jul-as/ah/rl

80 ans après, un récit sur le procès de Nuremberg salué par le prix Renaudot

L’écrivain, réalisateur et grand reporter Alfred de Montesquiou a créé la surprise mardi en remportant le prix Renaudot de l’essai, avec son récit “Le crépuscule des hommes” qui raconte, 80 ans après, le procès de Nuremberg par les journalistes l’ayant couvert.Le jury du prix Renaudot a récompensé ce livre alors qu’il n’était pas dans les quatre ouvrages de la dernière sélection de ce prix littéraire.Alfred de Montesquiou n’a pas pu assister à la remise du prix puisqu’il était mardi “à la prison de Villepinte pour rencontrer des prisonniers participant au prix Goncourt des détenus”, a expliqué Alice d’Andigné, directrice générale adjointe de Robert Laffont, l’éditeur du livre.Né en 1978, Alfred de Montesquiou a été tour à tour écrivain, réalisateur et grand reporter, ayant remporté le prix Albert Londres pour sa couverture de la guerre en Libye. Son premier roman, “L’étoile des frontières” (Stock), a été publié en 2021. Dans “Le crépuscule des hommes”, il fait revivre, jour après jour, le long procès de Nuremberg, qui a débuté le 20 novembre 1945, pour juger 24 des principaux responsables nazis.”Le livre bénéficie d’un très bon bouche à oreille et marche bien en librairie puisqu’on en est à 15.000 exemplaires”, a précisé Alice d’Andigné.L’auteur met en scène les journalistes qui ont couvert le procès, dont Joseph Kessel, John Dos Passos, Rebecca West ou Elsa Triolet, sur fond de course au scoop et de camaraderie entre collègues. Alfred de Montesquiou présente son livre comme “un roman vrai”. “Tout est véridique: les dates, les scènes publiques et même certains dialogues. Les personnages réels sont en situation”, avait-il expliqué lors d’un entretien avec l’AFP.Le grand reporter indique s’être plongé dans le procès de Nuremberg après s’être intéressé de près à la justice internationale, “le seul vrai outil dont disposent les démocraties”, notamment lors de missions en Afrique, dont le Soudan.Pour lui, le procès de Nuremberg est, malgré les difficultés, “un immense succès juridique, mais aussi conceptuel et moral”.Alfred de Montesquiou dit s’être inspiré de l’œuvre de Joseph Kessel, un écrivain qu’il “adore”. “Je me suis dit que, à ma modeste échelle, je pouvais m’inscrire dans cette trajectoire. C’est-à-dire restituer un événement, à la fois en étant dans la vérité et dans le roman”.

Le Goncourt attribué à Laurent Mauvignier pour “La maison vide”

Laurent Mauvignier a obtenu mardi le prix Goncourt pour “La maison vide” (Minuit), une vaste fresque familiale de 750 pages présentée comme un roman “fondamental” par le jury du plus prestigieux prix littéraire français.”Je ressens de la joie”, c’est “une récompense énorme parce que c’est un livre qui vient de l’enfance et de plusieurs générations”, a réagi l’auteur de 58 ans à son arrivée à Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, où l’attendaient les 10 jurés de l’Académie Goncourt.Sacré dès le premier tour du scrutin avec six voix, Laurent Mauvignier a devancé la Belge Caroline Lamarche, qui en a obtenu quatre pour “Le bel obscur” (Seuil). Il a également distancé les deux autres romanciers en lice dans la sélection finale, Emmanuel Carrère avec “Kolkhoze” (P.O.L), qui figurait pourtant parmi les favoris, et Nathacha Appanah avec “La nuit au cœur” (Gallimard), qui a obtenu lundi le prix Femina.Le Goncourt est le premier grand prix littéraire d’automne décerné à Laurent Mauvignier, qui a déjà publié une vingtaine de livres, la plupart aux éditions de Minuit, et a reçu plusieurs prix, dont trois déjà pour “La maison vide”. Il succède au Franco-Algérien Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024 avec “Houris”.”On est dans le salut à un auteur qui a une œuvre déjà très importante derrière lui et qui, cette année, nous a livré non pas une somme, mais un roman quand même fondamental”, a commenté Philippe Claudel, le président de l’Académie Goncourt. “C’est quelque chose qui a une puissance littéraire, qui revisite à la fois notre histoire du XXe siècle (…) mais c’est aussi une construction au sens presque architectural”, a ajouté M. Claudel, qui arborait comme les autres membres du jury un badge de soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, qui a reçu mardi le Goncourt du livre de poche.- “Zones d’ombre” -Laurent Mauvignier, 58 ans, est né en Touraine dans une famille ouvrière. Après avoir fait les Beaux-Arts à Tours, il se dirige vers la littérature. Parmi ses ouvrages remarqués figurent “Loin d’eux”, son premier roman en 1999, “Des hommes” sur les souvenirs de la guerre d’Algérie, et “Histoires de la nuit”.”La maison vide” est un récit de 750 pages, aux phrases amples, qui raconte les générations se succédant depuis le début du XXe siècle dans un village imaginaire de Touraine qui ressemble à la petite ville de Descartes où l’auteur a grandi.”Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses”, avait récemment expliqué à l’AFP Laurent Mauvignier.Dans son récit, l’auteur s’attarde particulièrement sur Marie-Ernestine qui, jeune fille, a un don pour le piano et s’éprend de son professeur. Mais son père la contraint à épouser Jules et à abandonner ses rêves de monter à Paris pour devenir musicienne.De cette union, naît en 1913 Marguerite, la grand-mère du romancier et Laurent Mauvignier tente de comprendre pourquoi “une forteresse de silence” a entouré cette femme, dont le visage a été découpé ou rayé sur les photos. Grâce au bandeau rouge “Prix Goncourt” apposé sur la couverture, les ventes de “La maison vide” devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500.000 exemplaires écoulés, alors que le roman est déjà un succès de librairie. “Je reçois tellement de messages (de lecteurs, ndlr) avec ce livre, tellement de mots… J’ai l’impression, dans tous les messages que je reçois, que c’est presque plus important pour eux que pour moi”, a déclaré Laurent Mauvignier mardi.Décerné en même temps que le Goncourt, le prix Renaudot a été attribué à Adélaïde de Clermont-Tonnerre (“Je voulais vivre”), qui s’est dite “très, trés émue” d’être récompensée “pour un roman d’aventure, un roman un peu enlevé”.  La surprise est venue du prix Renaudot essai qui a récompensé Alfred de Montesquiou pour “Le crépuscule des hommes” (Robert Laffont), un ouvrage sur les procès de Nuremberg qui ne figurait pas dans les sélections. 

Algérie: Lecornu souhaite que la renégociation de l’accord de 1968 “démarre le plus vite possible”

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a souhaité mardi que la renégociation de l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie “démarre le plus vite possible”, redisant qu’il était opposé à son “abrogation” après un vote non contraignant en ce sens des députés la semaine dernière.”Je ne crois pas à l’abrogation de cet accord, mais à sa renégociation”, a redit le chef du gouvernement, après le vote symbolique, jeudi dernier, par les députés, d’une proposition de résolution du Rassemblement national (RN, extrême droite) visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien, qui crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens. Il répondait à une question de la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, qui plaide pour l’abrogation de cet accord qu’elle a jugé “peu glorieux pour l’Algérie et léonin pour la France”.L’adoption de cette proposition de résolution visant à dénoncer l’accord de 1968 a télescopé les prémices d’un dialogue entre la France et l’Algérie.”Il faut (…) désormais que ce début de renégociation démarre le plus vite possible”, a affirmé M. Lecornu, en suggérant de repartir du comité intergouvernemental de haut niveau des deux pays de 2022, qui avait “acté que nous devions renégocier cet accord”.Le Premier ministre a suggéré de “repartir de nos intérêts plus globaux” parce qu’il “n’y a pas que la question migratoire”, qui avait été mise en avant par l’ancien ministre de l’Intérieur Les Républicains (LR, droite) Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure avec Alger. Après des mois de relation gelée, marqués par l’arrêt total de la coopération migratoire, le départ du gouvernement de M. Retailleau, remplacé par Laurent Nuñez, un successeur non politique, avait permis ces dernières semaines d’amorcer en coulisses des discussions. M. Nuñez a mis en avant notamment les besoins de coopération sécuritaire notamment dans la lutte antijihadiste au Sahel.Sébastien Lecornu a de même évoqué “la question de la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité, la question de la pression terroriste qui monte au Sahel, les questions de sécurité maritime et puis les questions économiques”.Il a insisté sur “le respect de la souveraineté de l’Algérie” et de son gouvernement. “Quels que soient nos désaccords, on doit être capable de mener une discussion qui soit exigeante et qui protège nos intérêts”, a-t-il dit, en promettant de “ne jamais faire de la question de l’Algérie un sujet de politique intérieure en France”.Il s’agit d’un “sujet bilatéral, de respect, qu’il convient à mon avis de traiter avec beaucoup de sang froid pour nous permettre justement d’avancer”, a-t-il souligné, en redisant que l’exécutif français restait “mobilisé” pour obtenir la libération du franco-algérien Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, tous deux emprisonnés en Algérie.

Algérie: Lecornu souhaite que la renégociation de l’accord de 1968 “démarre le plus vite possible”

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a souhaité mardi que la renégociation de l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie “démarre le plus vite possible”, redisant qu’il était opposé à son “abrogation” après un vote non contraignant en ce sens des députés la semaine dernière.”Je ne crois pas à l’abrogation de cet accord, mais à sa renégociation”, a redit le chef du gouvernement, après le vote symbolique, jeudi dernier, par les députés, d’une proposition de résolution du Rassemblement national (RN, extrême droite) visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien, qui crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens. Il répondait à une question de la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, qui plaide pour l’abrogation de cet accord qu’elle a jugé “peu glorieux pour l’Algérie et léonin pour la France”.L’adoption de cette proposition de résolution visant à dénoncer l’accord de 1968 a télescopé les prémices d’un dialogue entre la France et l’Algérie.”Il faut (…) désormais que ce début de renégociation démarre le plus vite possible”, a affirmé M. Lecornu, en suggérant de repartir du comité intergouvernemental de haut niveau des deux pays de 2022, qui avait “acté que nous devions renégocier cet accord”.Le Premier ministre a suggéré de “repartir de nos intérêts plus globaux” parce qu’il “n’y a pas que la question migratoire”, qui avait été mise en avant par l’ancien ministre de l’Intérieur Les Républicains (LR, droite) Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure avec Alger. Après des mois de relation gelée, marqués par l’arrêt total de la coopération migratoire, le départ du gouvernement de M. Retailleau, remplacé par Laurent Nuñez, un successeur non politique, avait permis ces dernières semaines d’amorcer en coulisses des discussions. M. Nuñez a mis en avant notamment les besoins de coopération sécuritaire notamment dans la lutte antijihadiste au Sahel.Sébastien Lecornu a de même évoqué “la question de la lutte contre le terrorisme et la coopération en matière de sécurité, la question de la pression terroriste qui monte au Sahel, les questions de sécurité maritime et puis les questions économiques”.Il a insisté sur “le respect de la souveraineté de l’Algérie” et de son gouvernement. “Quels que soient nos désaccords, on doit être capable de mener une discussion qui soit exigeante et qui protège nos intérêts”, a-t-il dit, en promettant de “ne jamais faire de la question de l’Algérie un sujet de politique intérieure en France”.Il s’agit d’un “sujet bilatéral, de respect, qu’il convient à mon avis de traiter avec beaucoup de sang froid pour nous permettre justement d’avancer”, a-t-il souligné, en redisant que l’exécutif français restait “mobilisé” pour obtenir la libération du franco-algérien Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, tous deux emprisonnés en Algérie.