Les Français et la culture du risque, des airs de scénario catastrophe
Des hébergements d’urgence placés en pleine zone inondable aux habitants qui se ruent vers les boulangeries et écoles au lieu de se calfeutrer, la culture du risque reste faible en France selon des élus et secouristes mobilisés.”On est très très mauvais en France en termes de prévention” et d’anticipation de la gestion de crise, contrairement notamment aux Japonais “confrontés à des aléas plus forts”, résume auprès de l’AFP Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.”Le climat nous pousse pourtant à nous préparer aux situations catastrophiques” qui sont “de plus en plus fréquentes”, souligne Pascal Cassan, médecin national conseil de la Croix-Rouge française.En moyenne chaque année, 5.700 communes sont touchées par des catastrophes naturelles, selon le ministère de la Transition écologique, et entre 1982 et 2023, quelque 240.000 arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ont été pris. Avec une meilleure préparation, “certaines catastrophes auraient pu être moins dévastatrices”, estime Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, commune des Alpes-Maritimes dévastée en 2020 par une tempête.”On s’est rendu compte pendant la tempête Alex que les centres d’hébergement d’urgence étaient placés dans des zones inondables”, confie l’élu. “On a aussi perdu tout réseau internet et de communication avec l’extérieur. On n’avait aucun moyen de contacter les hameaux alentours”, poursuit-il.Pour le seul risque inondation, 11,9 millions de personnes sont exposées en France.Si plusieurs plans ministériels existent, “le système français fait reposer sur le maire tout le poids de la préparation de sa population aux risques”, estime Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), touchée par une tempête en 2024.Les communes ont obligation d’élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS), un document opérationnel déterminant l’organisation en cas de crise. C’est non seulement “extrêmement complexe et lourd à rédiger” mais aussi “très cher”, souligne M. Leroy. “C’est dangereux car souvent les communes ont un PCS depuis très longtemps et ne s’en occupent pas”, assure-t-il, et par manque de formation et d’argent, elles “ne font que le relayer sans s’assurer qu’il est opérationnel” ou “copient-collent” celui d’une autre commune. Sollicitée, la Sécurité civile n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Quand certaines mairies ont installé hauts-parleurs, panneaux de signalisation ou systèmes de communication par SMS, le maire de Breil-sur-Roya a, depuis la tempête Alex, revu les procédures de gestion de crise. Mais il avance un autre écueil: la “faible culture du risque de (sa) population”. “Beaucoup sont encore incapables d’assimiler une consigne simple telle que +restez chez vous+, car ils ne mesurent pas le danger”, affirme Sébastien Olharan.”Le temps d’un mandat, vous avez 30% de la population qui a changé. Donc, il faut rappeler, rabâcher”, abonde M. Leroy.- “Former partout” -Avec la loi Matras de 2021, les collectivités ont la possibilité de mener des exercices de crise avec les habitants, aussi bien pour tester les mesures que pour préparer la population à réagir.Paris a ainsi réalisé une simulation de crue mi-octobre, et la capitale devrait voir l’ouverture en mars prochain d’un “campus de la résilience” sur le modèle de ceux de Singapour ou Tokyo. “95% des Parisiens pensent que les inondations ne concernent que ceux qui sont près de la Seine”, dit Pénélope Komitès, adjointe en charge de la résilience à la mairie de Paris, alors même qu’une grande partie de la ville peut rester sans chauffage ni assainissement, électricité ou ascenseur, et ce pendant des mois.En parallèle de ces exercices, les associations de protection civile tentent de sensibiliser en permanence la population, en plaidant notamment comme la Croix-Rouge pour la présence dans chaque foyer d’un “catakit”, un sac d’urgence contenant de quoi “boire, manger, se soigner et se signaler”. “À la Réunion, véritable laboratoire des situations climatiques, l’action +Paré pas Paré+ a par exemple permis d’enseigner à 150.000 élèves réunionnais les risques naturels auxquels ils sont exposés”, indique M. Cassan. La technologie est aussi mobilisée. Le gouvernement a ainsi déployé depuis juin 2022 le dispositif FR-Alerte censé prévenir en temps réel tout détenteur d’un portable de sa présence dans une zone de danger. Il a aussi publié récemment sur son site internet un guide pratique, “Tous responsables: un guide pour mieux faire face aux risques”, à l’attention de la population pour la préparer à toute situation de crise.Plusieurs territoires planchent sur d’autres canaux de communication pour parer un éventuel black-out, notamment Paris qui travaille sur ce point avec la Fédération des radios amateurs.
Les Français et la culture du risque, des airs de scénario catastrophe
Des hébergements d’urgence placés en pleine zone inondable aux habitants qui se ruent vers les boulangeries et écoles au lieu de se calfeutrer, la culture du risque reste faible en France selon des élus et secouristes mobilisés.”On est très très mauvais en France en termes de prévention” et d’anticipation de la gestion de crise, contrairement notamment aux Japonais “confrontés à des aléas plus forts”, résume auprès de l’AFP Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.”Le climat nous pousse pourtant à nous préparer aux situations catastrophiques” qui sont “de plus en plus fréquentes”, souligne Pascal Cassan, médecin national conseil de la Croix-Rouge française.En moyenne chaque année, 5.700 communes sont touchées par des catastrophes naturelles, selon le ministère de la Transition écologique, et entre 1982 et 2023, quelque 240.000 arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ont été pris. Avec une meilleure préparation, “certaines catastrophes auraient pu être moins dévastatrices”, estime Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, commune des Alpes-Maritimes dévastée en 2020 par une tempête.”On s’est rendu compte pendant la tempête Alex que les centres d’hébergement d’urgence étaient placés dans des zones inondables”, confie l’élu. “On a aussi perdu tout réseau internet et de communication avec l’extérieur. On n’avait aucun moyen de contacter les hameaux alentours”, poursuit-il.Pour le seul risque inondation, 11,9 millions de personnes sont exposées en France.Si plusieurs plans ministériels existent, “le système français fait reposer sur le maire tout le poids de la préparation de sa population aux risques”, estime Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), touchée par une tempête en 2024.Les communes ont obligation d’élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS), un document opérationnel déterminant l’organisation en cas de crise. C’est non seulement “extrêmement complexe et lourd à rédiger” mais aussi “très cher”, souligne M. Leroy. “C’est dangereux car souvent les communes ont un PCS depuis très longtemps et ne s’en occupent pas”, assure-t-il, et par manque de formation et d’argent, elles “ne font que le relayer sans s’assurer qu’il est opérationnel” ou “copient-collent” celui d’une autre commune. Sollicitée, la Sécurité civile n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Quand certaines mairies ont installé hauts-parleurs, panneaux de signalisation ou systèmes de communication par SMS, le maire de Breil-sur-Roya a, depuis la tempête Alex, revu les procédures de gestion de crise. Mais il avance un autre écueil: la “faible culture du risque de (sa) population”. “Beaucoup sont encore incapables d’assimiler une consigne simple telle que +restez chez vous+, car ils ne mesurent pas le danger”, affirme Sébastien Olharan.”Le temps d’un mandat, vous avez 30% de la population qui a changé. Donc, il faut rappeler, rabâcher”, abonde M. Leroy.- “Former partout” -Avec la loi Matras de 2021, les collectivités ont la possibilité de mener des exercices de crise avec les habitants, aussi bien pour tester les mesures que pour préparer la population à réagir.Paris a ainsi réalisé une simulation de crue mi-octobre, et la capitale devrait voir l’ouverture en mars prochain d’un “campus de la résilience” sur le modèle de ceux de Singapour ou Tokyo. “95% des Parisiens pensent que les inondations ne concernent que ceux qui sont près de la Seine”, dit Pénélope Komitès, adjointe en charge de la résilience à la mairie de Paris, alors même qu’une grande partie de la ville peut rester sans chauffage ni assainissement, électricité ou ascenseur, et ce pendant des mois.En parallèle de ces exercices, les associations de protection civile tentent de sensibiliser en permanence la population, en plaidant notamment comme la Croix-Rouge pour la présence dans chaque foyer d’un “catakit”, un sac d’urgence contenant de quoi “boire, manger, se soigner et se signaler”. “À la Réunion, véritable laboratoire des situations climatiques, l’action +Paré pas Paré+ a par exemple permis d’enseigner à 150.000 élèves réunionnais les risques naturels auxquels ils sont exposés”, indique M. Cassan. La technologie est aussi mobilisée. Le gouvernement a ainsi déployé depuis juin 2022 le dispositif FR-Alerte censé prévenir en temps réel tout détenteur d’un portable de sa présence dans une zone de danger. Il a aussi publié récemment sur son site internet un guide pratique, “Tous responsables: un guide pour mieux faire face aux risques”, à l’attention de la population pour la préparer à toute situation de crise.Plusieurs territoires planchent sur d’autres canaux de communication pour parer un éventuel black-out, notamment Paris qui travaille sur ce point avec la Fédération des radios amateurs.
At tomb of Lebanon’s miracle saint, faithful await the pope
Charbel Matar says a Lebanese saint saved his life when he was a child. Now, he is among pilgrims of all faiths who visit Saint Charbel’s tomb, soon to be graced by Pope Leo XIV.”My family and I have great faith in Saint Charbel and always visit him,” said Matar, 69, at the Saint Maron Monastery in Annaya in the mountains of north Lebanon. “I almost died when I was five. He performed a miracle and saved me from death, and kept me alive for 64 more years,” said Matar, whose parents changed his name from Roger to Charbel to honour the saint.In Pope Leo’s first trip abroad since becoming head of the Catholic Church, the US-born pontiff will travel to Turkey and Lebanon, arriving in Beirut on November 30 and visiting the Annaya monastery the following day.Saint Charbel has broad popular appeal in Lebanon even beyond the Christian community, with many seeing him not only as a miracle worker but also as a national symbol.Depictions of the saint with a white beard, his eyes lowered in prayer and wearing black garb, can be found in homes, vehicles and workplaces.Randa Saliba, 60, called Saint Charbel “a message of love… and the face of Lebanon”. The pope’s trip to his tomb was a must, she said during a visit to the monastery with her family.The Catholic Church “can’t deny the miracles he performs and the people whose souls he transforms. He’s keeping the Christian message alive,” she added.- ‘Not just Christians’ -Charbel was born Youssef Makhlouf in north Lebanon in 1828 and entered the Lebanese Maronite Order aged 23, later joining Annaya’s Saint Maron Monastery, where he became a hermit, leading an ascetic life.He was declared a saint in 1977.Workers have been busy resurfacing the road to the quiet monastery in preparation for the arrival of the pope while visitors, including women wearing the Muslim hijab head covering, toured the site, lit candles or prayed faithfully to their saint.Vice rector Tannous Nehme, excitedly awaiting the pope’s visit, estimated that the monastery drew around three million visitors annually.”It’s not just Christians — a lot of Muslims come to visit, a lot of non-religious people come to visit. They come from everywhere — Africa, Europe, Russia,” Nehme said.As incense lingered in the air, the stone monastery’s tranquillity was interrupted only by the sound of restoration work on Saint Charbel’s tomb.When it was opened in 1950 in the presence of clergy, officials and doctors, they found his body well-preserved, more than half a century after his death in 1898.Black-and-white footage of the event is still occasionally shown on Lebanese television.The monastery has recorded tens of thousands of people who have been cured by Saint Charbel, with thousands of others believed to have been healed outside Lebanon.One of the saint’s most famous miracles is that of Nohad al-Shami from Lebanon’s Byblos region who was struck by an incurable illness in 1993.Shami said Saint Charbel came to her in a dream and healed her. She died this year, aged 75.- ‘Optimism’ for Lebanon -Pope Leo’s visit to Lebanon follows those of Benedict XVI in 2012 and John Paul II in 1997.His trip includes meetings with senior officials in the crisis-hit country including President Joseph Aoun, the Arab world’s only Christian head of state.Under multi-confessional Lebanon’s sectarian power-sharing system, the post of president is reserved for a Maronite Christian.Lebanon’s Maronite church is in full communion with Rome.”The pope’s visit is very important for Lebanon. It brings goodness and blessings… and optimism for the Lebanese people,” said Claude Issa, 56, a mother of three.Lebanon has been no stranger to calamity in recent years.A ceasefire in November 2024 was supposed to end more than a year of hostilities between Israel and militant group Hezbollah in which some 4,000 people were killed in Lebanon.But Israel has kept up deadly strikes despite the truce, and many fear a return to expanded Israeli raids.Before the war, Lebanon was reeling from an economic collapse that began in 2019, and a catastrophic explosion at Beirut’s port the following year that killed more than 220 people and injured some 6,500.The pope will hold a silent prayer at the site of the explosion, for which nobody has yet been held accountable.”The pope’s visit will revitalise people and make them feel there is still hope in Lebanon,” Issa said.
Retour en Chine: la France perd son unique couple de pandas
“Beaucoup d’émotion”: l’unique couple de pandas géants hébergé en France a quitté tôt mardi matin le zoo de Beauval en Centre-Val de Loire, sous le regard de quelques fans, afin de regagner plus tôt que prévu leur Chine natale pour raisons médicales.Les deux ursidés, Huan Huan et Yuan Zi, âgés de 17 ans, placés dans deux caisses blanches marquées de l’inscription “bon voyage”, ont tour à tour pris place dans un camion à leur effigie, ont constaté des journalistes de l’AFP. Du fait de leur départ, il ne reste plus que deux pandas à Beauval, nés de leur union.Enjeu diplomatique, le couple, prêté en cadeau par Pékin à la France en 2012, est parti peu après 5H00 sous escorte policière en direction de Roissy. Le ministre délégué à la Transition écologique Mathieu Lefèvre et un responsable de l’ambassade de Chine à Paris les y retrouveront pour un dernier adieu, avant le décollage prévu à 12H15.Quelques minutes plus tôt, les pandas sont apparus une dernière fois devant la dizaine de soigneurs venus leur dire au revoir, à travers la vitre en plexiglas de leur boîte. Certains, à leur côté depuis 13 ans, avaient les yeux humides.L’agitation n’a pas eu l’air de perturber les plantigrades, qui voyageront avec 180 kilos de bambous frais et plusieurs jerricanes d’eau.- “On est tristes” -“On dirait que c’est presque comme si de rien n’était pour Huan Huan. Elle se gratte, elle est à l’aise”, s’est amusé le directeur du parc Rodolphe Delord, lui aussi très ému, au moment de s’enquérir de l’état de santé de la femelle.”Les animaux ont été préparés pour leur transport. Les départs et les arrivées, c’est la vie d’un zoo”, soupire-t-il.Leur départ, provoqué par l’insuffisance rénale dont souffre Huan Huan, la femelle, attriste de nombreux admirateurs. Une dizaine d’entre eux étaient même présents devant l’entrée du zoo pour voir le convoi passer.Drapeaux en main et “bob panda” sur la tête, Patrice Colombel et son épouse Véronique, sont venus de Bordeaux pour “un dernier adieu rempli d’émotion”.”On est tristes. Avant eux, je n’avais jamais vu de panda”, a dit cette dernière à l’AFP.Depuis leur arrivée en 2012, dans un avion spécial à leur effigie, ces pandas ont soutenu le succès du parc zoologique de Beauval qui a accueilli deux millions de visiteurs et réalisé 113 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.Ils ont aussi donné naissance à trois bébés, une première en France: un mâle né en 2017 et parti il y a deux ans en Chine, mais aussi deux jumelles, qui, elles, resteront à Beauval au moins jusqu’en janvier 2027.- Diplomatie du panda -Un voyage de près de 9.000 km attend le couple, qui doit rejoindre le Centre de conservation de Chengdu, dans le cadre du programme international de recherche et de reproduction des pandas géants. Initialement, ils ne devaient repartir que début 2027.Espèce rare et vulnérable, ces gros nounours à tête blanche et aux yeux sombres entourés de taches noires suscitent la sympathie à travers le monde. En liberté, on les trouve uniquement en Chine où ils sont utilisés comme outil d’influence dans les relations internationales.Dans le cadre de sa “diplomatie du panda”, Pékin prête quelques animaux à l’étranger pour renforcer ses relations avec certains pays. En dehors de Chine, seulement une vingtaine de parcs zoologiques possèdent ces plantigrades herbivores.L’insuffisance rénale dont souffre Huan Huan est “une maladie assez fréquente” à cet âge, souligne Rodolphe Delord. “En concertation avec les autorités chinoises”, le départ a été avancé.Le zoo de Beauval espère désormais “entamer des discussions” avec la Chine “pour prolonger le partenariat (…) et pourquoi pas faire venir d’autres pandas dans le futur”, selon M. Delord.



