Kery James, rappeur révolté entre “résistance, amour et poésie”
À jamais “banlieusard et fier de l’être”, Kery James reste solide sur ses appuis après 30 ans de carrière: sorti vendredi, “R.A.P” pour “Résistance, Amour et Poésie” sonne comme la devise d’un rappeur toujours révolté.”Voilà le son qu’on n’entend plus/Pourtant l’époque est tellement tendue”, amorce Kery James dès l’intro de “Radical”, l’un des 15 titres de cet opus, dans lequel l’interprète de “Mouhammad Alix” balance une nouvelle salve d’uppercuts.Parfois “je me parle à moi-même, je me dis, calme-toi, t’en as assez dit, arrête de monter au front… jusqu’à ce qu’il y ait un nouvel événement qui vienne encore me toucher”, confie à l’AFP l’une des plumes les plus aiguisées du rap français.”Je me suis assagi, mais je suis toujours aussi sensible”, assume-t-il. “Etre sensible au monde, à la douleur des autres, je pense que c’est ça mon vrai moteur.”Jamais à court d’indignation, l’artiste de 47 ans reste fidèle à ce qu’il sait faire depuis qu’il a été repéré ado par MC Solaar, avant de germer au sein des collectifs Mafia K’1 Fry et Ideal J: un rap dénonciateur des inégalités comme du racisme, où l’impact des mots compte plus encore que la mélodie.Cette musique surgie de la rue – portée à la même époque par IAM, Oxmo Puccino ou encore Lino et Calbo d’Ärsenik – est pourtant désormais considérée comme “à l’ancienne”. Hormis quelques exceptions (Vald, Youssef Swatt’s…), de nombreux rappeurs à succès recentrent leurs thématiques autour des histoires de deal, du matérialisme ou d’une légèreté festive, sans discours engagé.”C’est une nouvelle variété. C’est-à-dire que pour en arriver là, à ce que ce soit la musique la plus streamée, il a fallu qu’elle se vide de sa substance”, assène Kery James.”Le rap, c’est devenu vraiment un business dans lequel il y a beaucoup d’argent”, ajoute-t-il, déplorant une musique qui “colle au capitalisme, en accord avec le monde dans lequel on évolue.”Kery James ne se retrouve guère dans cette nouvelle formule, lui dont l’un des meilleurs albums s’intitule “À l’ombre du show business” (2008). – “Shaban”, soutien aux Palestiniens -Son nouveau projet contient six duos avec, entre autres, la star internationale congolaise Fally Ipupa, le chanteur sénégalais Wally B. Seck et Kareen Guiock Thuram, visage de l’info sur M6 et chanteuse jazz.Le rappeur réaffirme son soutien au peuple palestinien, meurtri par la guerre dans la bande de Gaza, avec le titre “Shaban”, hommage à un jeune homme tué dans un incendie déclenché par une frappe israélienne sur un camp de déplacés en octobre 2024, brûlé vif selon le témoignage de sa famille.”C’est important de personnaliser ces victimes”, souligne-t-il. “Parce qu’on nous parle de chiffres, de gens qui ont été tués, mais qui n’ont pas de nom, qui n’ont pas d’histoire.”Dans “Radical”, Alix Mathurin – nom civil de ce Franco-Haïtien né en Guadeloupe, avant de grandir dans la précarité en région parisienne – dédie son message à un large spectre, des “sans-papiers qui font gonfler le PIB” aux “flics qui ont de l’éthique”.Il a dénoncé à plusieurs reprises les violences policières, en musique et sur les planches (“A vif” en 2017 puis “A huis clos” en 2023).Ses autres bêtes noires demeurent les médias, épinglés notamment dans “J’suis pas CNews”, chaîne de la galaxie Bolloré, ainsi que la classe politique, “ces gens déconnectés de la réalité depuis trop longtemps”.À son niveau, il œuvre depuis 17 ans avec son association “Apprendre, comprendre, entreprendre, servir”, qui aide la jeunesse des quartiers populaires à rêver grand en finançant des bourses d’études. Actif aussi derrière la caméra, il dépeint la trajectoire de trois frères dans “Banlieusards”: le troisième volet de ce film, réalisé avec Leïla Sy et dans lequel il joue, est attendu au printemps sur Netflix.”Si j’avais été dans un autre milieu, peut-être que j’aurais fait de la littérature…”, imagine-t-il.In fine, cet amateur de boxe préfère la scène pour ring: actuellement en tournée acoustique, il sera à l’Accor Arena en novembre 2026, sept ans après son dernier passage dans l’antre parisienne.
Des manifestations obligent l’extrême droite allemande à retarder son congrès
Des manifestations contre l’extrême droite ont obligé samedi le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) à retarder son congrès, destiné à former sa nouvelle organisation de jeunesse.Le congrès devait commencer samedi à 10H00 locales (09H00 GMT) à Giessen, près de Francfort, mais les militants de l’AfD peinaient à rejoindre la salle en raison des blocages de rues des détracteurs de la formation antimigrants et prorusse, un peu partout dans la ville.Le congrès est retardé “à cause des manifestations”, a déclaré à l’AFP un porte-parole du parti, Michael Pfalzgraf.Dès potron-minet, plus de 15.000 personnes protestant contre cette formation, selon le collectif d’associations anti-AfD, “plusieurs milliers”, selon la police, ont convergé vers Giessen, certains lançant des fumigènes, d’autres brandissant des drapeaux arc en ciel ou des banderoles avec des slogans comme “combattre le facisme”, encadré par un important dispositif policier.Arrivée deuxième aux législatives de février dernier, l’AfD, première force d’opposition, se met en ordre de bataille avant une série d’élections régionales en 2026 qu’elle espère remporter, en particulier dans ses bastions de l’Est.Ce parti avait dû dissoudre au début de l’année sa précédente organisation de jeunesse, “Junge Alternative” (Jeune Alternative), menacée d’interdiction pour son extrémisme.On lui reprochait la promotion d’idées xénophobes et divers scandales, allant du chant raciste à l’organisation d’entraînements paramilitaires.Une centaine de participants étaient réunis par le parti pour désigner les cadres de sa nouvelle organisation de jeunesse, adopter ses statuts, choisir un nom et un logo. Le parti avait annoncé en attendre un millier.”Ce pays est en difficulté. Et quelque chose doit changer”, a déclaré Kevin Potthast, un électricien de 34 ans, de Steinfurt (ouest de l’Allemagne) rencontré par l’AFP au congrès. “Il est bien sûr important d’emmener les jeunes avec nous, parce que les jeunes sont l’avenir”, a-t-il ajouté.La direction de l’AfD veut désormais une organisation de jeunesse nettement plus sous son contrôle mais toujours en lien avec les mouvances les plus radicales.Elle “continuera à entretenir des contacts étroits avec d’autres milieux d’extrême droite et à coopérer avec eux”, prédit auprès de l’AFP Fabian Virchow, professeur à l’université de Düsseldorf et spécialiste de ces mouvements.”Le parti-mère pourra agir avec plus de modération, sans avoir à perdre ses partisans les plus radicaux”, abonde le politologue Stefan Marschall.- Jugend Germania -Car l’AfD cherche à la fois à lisser son image pour gagner en popularité dans l’ouest du pays, où les électeurs répugnent, bien plus qu’à l’Est, à voter pour un parti lié à la fois à des néonazis et à la Russie. Les délégués devront choisir un nom. Parmi les propositions, “Generation Deutschland”, “Jugend Germania” ou reprendre “Junge Alternative”.Côté logo, l’assemblée doit se prononcer sur “un blason rouge bordé d’or surmonté d’une croix noire elle-même surmontée d’un aigle doré”, d’après un descriptif de l’AfD.”L’aigle symbolise notre nation allemande, pour laquelle nous brûlons de passion, la croix représente l’Occident et ses valeurs, que nous défendons avec ardeur”, explique le document.Le blason aux couleurs de l’Allemagne s’inscrit “dans une tradition patriotique et conservatrice de droite que nous voulons raviver”.Les délégués devraient désigner comme chef Jean-Pascal Hohm, 28 ans, un député régional du Brandebourg, un bastion de l’AfD dans l’Est.Selon le professeur Virchow, les cadres du mouvement de jeunesse “proviennent d’un milieu d’extrême droite où se côtoient d’ex-militants du mouvement identitaire, des corporations étudiantes, ainsi que des individus issus du néonazisme et de groupes ethno-nationalistes”. Les organisateurs des manifestations espèrent rassembler 57.000 personnes, selon la police, qui a prévu un dispositif exceptionnel impliquant des milliers d’agents.Irina Gildt, 28 ans, a déclaré à l’AFP qu’en participant à la manifestation contre l’AfD, elle souhaitait prendre position en faveur de la liberté d’expression et de la diversité, et montrer qu’elle ne se laissait pas intimider “par la peur ou la haine”. “Ça vaut bien de se lever tôt”, a ajouté la manifestante, rencontrée à l’aube dans les rues de Giessen.L’Allemagne, marquée par son passé nazi, a longtemps résisté à l’essor électoral de l’extrême droite. Mais la crise migratoire de 2015, puis des attaques islamistes et des crimes commis par des étrangers ont alimenté la popularité de l’AfD.
Budget: le Sénat s’oppose à la surtaxe sur les entreprises
Le Sénat a rejeté samedi la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, l’une des principales propositions du gouvernement qui espérait en dégager des recettes de quatre milliards d’euros dans son projet de budget pour 2026.La chambre haute, dominée par une alliance entre la droite et les centristes, a repoussé cette mesure à 202 voix contre 118.Cette contribution exceptionnelle, opérée via une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés (IS), avait été instaurée dans le précédent budget, avec un rendement attendu de 8 milliards d’euros pour 2025. Le gouvernement a proposé de la reconduire en 2026, tout en la divisant par deux. Ce vote du Sénat n’est pas définitif: la mesure sera à nouveau examinée au Parlement dans la suite des débats budgétaires.La surtaxe concernerait environ 400 grandes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros.”Il est incompréhensible que le gouvernement choisisse cette facilité de taxer les entreprises plutôt que de réduire les dépenses”, s’est justifié Jean-François Husson, rapporteur général du budget (Les Républicains), rappelant que l’exécutif avait assuré à plusieurs reprises que cette contribution resterait cantonnée à la seule année 2025. La majorité sénatoriale promet de compenser cette perte de recettes par des baisses de dépenses.Ce vote des sénateurs montre à nouveau les grandes divergences qui existent entre l’Assemblée nationale et le Sénat. En effet, les députés avait non seulement approuvé ce dispositif mais il en avaient relevé le taux grâce à un amendement de compromis déposé par le gouvernement lui-même, pour aboutir à un rendement de six milliards d’euros.Les députés avaient toutefois rejeté l’ensemble du projet de loi de finances par la suite, faisant disparaître cet amendement du texte soumis au Sénat.La gauche demandait de son côté une reconduction de la mesure au moins au niveau de 2025.”Supprimer cet article, c’est la démonstration qu’il y a la volonté de ne pas avoir de compromis, de ne pas avoir de budget et d’avoir de l’instabilité dans le pays”, a regretté Grégory Blanc, sénateurs du parti Place publique qui siège au sein du groupe écologiste. “La droite s’adonne à une surenchère pour donner des gages à son électorat”, s’est désolé le socialiste Thierry Cozic.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a défendu la mesure gouvernementale, estimant qu'”aller surtaxer des entreprises qui vont plutôt bien semble plus favorable qu’aller chercher des impôts tapant directement sur les classes moyennes”.Le Sénat a en revanche adopté un dispositif parallèle permettant de taxer les grandes entreprises procédant au rachat de leurs propres actions en vue de leur annulation, fruit d’une alliance de circonstance entre la gauche et les centristes. Mais Mme de Montchalin l’a jugé inopérant, estimant son rendement nul.
Budget: le Sénat s’oppose à la surtaxe sur les entreprises
Le Sénat a rejeté samedi la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, l’une des principales propositions du gouvernement qui espérait en dégager des recettes de quatre milliards d’euros dans son projet de budget pour 2026.La chambre haute, dominée par une alliance entre la droite et les centristes, a repoussé cette mesure à 202 voix contre 118.Cette contribution exceptionnelle, opérée via une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés (IS), avait été instaurée dans le précédent budget, avec un rendement attendu de 8 milliards d’euros pour 2025. Le gouvernement a proposé de la reconduire en 2026, tout en la divisant par deux. Ce vote du Sénat n’est pas définitif: la mesure sera à nouveau examinée au Parlement dans la suite des débats budgétaires.La surtaxe concernerait environ 400 grandes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros.”Il est incompréhensible que le gouvernement choisisse cette facilité de taxer les entreprises plutôt que de réduire les dépenses”, s’est justifié Jean-François Husson, rapporteur général du budget (Les Républicains), rappelant que l’exécutif avait assuré à plusieurs reprises que cette contribution resterait cantonnée à la seule année 2025. La majorité sénatoriale promet de compenser cette perte de recettes par des baisses de dépenses.Ce vote des sénateurs montre à nouveau les grandes divergences qui existent entre l’Assemblée nationale et le Sénat. En effet, les députés avait non seulement approuvé ce dispositif mais il en avaient relevé le taux grâce à un amendement de compromis déposé par le gouvernement lui-même, pour aboutir à un rendement de six milliards d’euros.Les députés avaient toutefois rejeté l’ensemble du projet de loi de finances par la suite, faisant disparaître cet amendement du texte soumis au Sénat.La gauche demandait de son côté une reconduction de la mesure au moins au niveau de 2025.”Supprimer cet article, c’est la démonstration qu’il y a la volonté de ne pas avoir de compromis, de ne pas avoir de budget et d’avoir de l’instabilité dans le pays”, a regretté Grégory Blanc, sénateurs du parti Place publique qui siège au sein du groupe écologiste. “La droite s’adonne à une surenchère pour donner des gages à son électorat”, s’est désolé le socialiste Thierry Cozic.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a défendu la mesure gouvernementale, estimant qu'”aller surtaxer des entreprises qui vont plutôt bien semble plus favorable qu’aller chercher des impôts tapant directement sur les classes moyennes”.Le Sénat a en revanche adopté un dispositif parallèle permettant de taxer les grandes entreprises procédant au rachat de leurs propres actions en vue de leur annulation, fruit d’une alliance de circonstance entre la gauche et les centristes. Mais Mme de Montchalin l’a jugé inopérant, estimant son rendement nul.
Airbus demande le maintien au sol de 6.000 A320 pour mise à jour d’un logiciel défaillant
Airbus a annoncé vendredi le rappel de quelque 6.000 avions A320, pour remplacer en toute urgence un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires, après un incident fin octobre aux Etats-Unis.L’appel a provoqué retards et annulations aux quatre coins du monde, des Philippines à la Colombie.Le constructeur aéronautique européen a annoncé dans un communiqué avoir demandé à l’ensemble des clients utilisant ce logiciel “d’arrêter immédiatement les vols” après l’analyse de la défaillance technique.Celle-ci remontait au 30 octobre, sur un vol de JetBlue entre Cancun, au Mexique, et Newark, près de New York. L’appareil avait dû se poser en urgence à Tampa, en Floride.Le décryptage de l’incident a “révélé que des radiations solaires intenses pourraient corrompre des données essentielles au fonctionnement des commandes de vol”, a rapporté le groupe européen.Pour la plupart des avions, le changement de logiciel avec sa version précédente prendra “quelques heures”. Mais pour quelque 1.000 avions cela impliquera le changement du matériel informatique, “ce qui prendra des semaines”, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Il s’agit d’un calculateur profondeur-ailerons (ELAC) fabriqué par Thales.Ce fournisseur d’Airbus a précisé à l’AFP qu’il n’était pas responsable du problème. “La fonctionnalité dont il est question est portée par un logiciel qui n’est pas de responsabilité Thales”, a-t-il indiqué.Airbus n’a pas précisé quelle entreprise avait conçu et mettait à jour ce logiciel. Le groupe “reconnaît que ces recommandations entraîneront des perturbations opérationnelles pour les passagers et les clients”.”Nous présentons nos excuses pour les désagréments causés et travaillerons en étroite collaboration avec les opérateurs, tout en maintenant la sécurité comme notre priorité absolue et primordiale”, ajoute l’avionneur européen.- “La sûreté prime” -L’incident s’est produit en phase de croisière lorsqu’au-dessus du golfe du Mexique, l’appareil a soudainement piqué vers le bas sans intervention des pilotes.Ceux-ci ont amorcé la phase de descente puis posé l’avion. Les pompiers de Tampa ont fait état auprès des médias américains de blessés parmi les passagers.L’Airbus A320, entré en exploitation en 1988, est l’avion le plus vendu au monde.A la fin septembre, Airbus avait livré 12.257 exemplaires de son A320 contre 12.254 exemplaires pour le 737 de Boeing.Sollicité par l’AFP, JetBlue n’a pas fait de commentaire sur l’incident mais expliqué avoir déjà entamé les modifications nécessaires sur “certains A320” mais aussi des A321.Air France a indiqué avoir annulé 35 vols vendredi, et être en train de compter dans la soirée le nombre exact pour samedi. “Les clients concernés par des annulations sont informés individuellement par SMS et email”, a précisé un porte-parole.American Airlines a dit à l’AFP avoir déjà commencé à mettre à jour le logiciel de navigation après avoir reçu la notification vendredi.Cette compagnie prévoit que l’intervention aura été effectuée sur “la grande majorité” des quelque 340 appareils A320 concernés (elle en compte 480 au total) de sa flotte d’ici à samedi. “Quelques retards” seront dus à ces ajustements.- “Perturbations importantes” -Après avoir initialement assuré ne pas être “affecté”, sa concurrente United Airlines a finalement dénombré six appareils concernés et dit s’attendre à “des perturbations mineures sur quelques vols”.Indigo et Air India, deux des principales compagnies aériennes indiennes, ont prévenu de retards dus à l’immobilisation de certains appareils.Quant à Delta Air Lines, il comptait avoir effectué les mises à jour nécessaires d’ici samedi matin, sur une partie de ses A320 et A321neo.Certaines compagnies sont particulièrement touchées. La colombienne Avianca, par exemple, estime que 70% de sa flotte est concernée, et entrevoit des “perturbations importantes dans les dix jours à venir”, a-t-elle écrit dans un communiqué. La vente de billets est suspendue jusqu’au 8 décembre.Aux Philippines, les compagnies locales Philippine Airlines et Cebu Pacific ont dû annuler plus de 40 vols et proposé remboursement et changements de dates aux passagers lésés.Le régulateur européen de l’aviation (AESA) a indiqué dans un communiqué avoir été informé par Airbus.”Ces mesures pourraient causer des perturbations à court terme des horaires des vols, et donc des désagréments pour les passagers. Cependant, comme c’est toujours le cas dans l’aviation, la sûreté prime sur tout”, a-t-il écrit.neo-tu-als-hh-cwl/lpa/nr
En Turquie, Léon XIV visite la Mosquée bleue d’Istanbul
Le pape Léon XIV a visité samedi la Mosquée bleue d’Istanbul, joyau emblématique de la ville et célèbre monument ottoman dont il s’est fait expliquer l’histoire, sans s’y recueillir contrairement à son prédécesseur François.Au troisième jour de sa visite en Turquie, le premier pape américain de l’Histoire s’est présenté en chaussettes blanches dans ce lieu symbolique du XVIIe siècles aux murs ornés de faïences fines, accompagné du mufti d’Istanbul.Ce signe d’amitié envers l’islam sunnite, religion majoritaire du pays, constitue la première visite dans un lieu de culte musulman de Léon XIV depuis son élection en mai, qui marche ainsi sur les pas de Benoit XVI en 2006 et de François en 2014.Entouré de dignitaires musulmans, le souverain pontife à effectué le tour de la mosquée dans un silence troublé par le seul bruit des appareils photo et le cri d’un corbeau tournoyant sous les coupoles, sans marquer de moment de prière.”Le pape a visité la mosquée en silence, dans un esprit de recueillement et d’écoute, avec un profond respect pour le lieu et pour la foi de ceux qui y étaient réunis en prière”, a fait valoir le service de presse du Vatican.La mosquée de Sultanahmet, appelée Mosquée bleue pour ses céramiques, est l’une des principales attractions touristiques d’Istanbul, construite sur le site de l’ancien “palais sacré” des empereurs byzantins, sous le règne du sultan ottoman Ahmed Ier. Contrairement à ses prédécesseurs, Léon XIV ne s’est pas non plus rendu à Sainte-Sophie, l’ancienne basilique byzantine située à 300 mètres en face, devenue un musée puis transformée en mosquée en 2020 par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Le pape François s’était dit “très affligé” par cette décision.Dehors, malgré le froid et un ciel très gris, une petite foule de plusieurs dizaines de personnes – des touristes pour la plupart – a accueilli l’arrivée du convoi par des vivats enthousiastes.”C’est positif et surtout courageux. Les voyages du pape c’est toujours très beau, il apporte la paix avec lui”, s’est réjouie Roberta Ribola, quinquagénaire italienne originaire de Brescia (nord).- “Interagir avec lui” -Derrière elle, Sedat Kezer, un vendeur de maïs grillé, apprécie “que les gens de cultures différentes se rencontrent. Surtout que les étrangers sont rongés par l’islamophobie. Quand on dit +Allahu Akbar+, ils ont peur”, déplore-t-il. “Mais le pape semblerait plus sincère s’il se mêlait au public… Personne ne peut le voir ni interagir avec lui”, regrette-t-il en désignant l’important dispositif de sécurité déployé autour du pape depuis son arrivée, jeudi à Ankara, qui le coupe de tout contact avec la population.Coincé derrière les barrières, Bekir Sarikaya peste: “Le pape n’a rien à faire ici”, lâche-t-il, furieux que ses parents, “qui ont fait 1.000 kilomètres pour venir” ne puissent pas prier. Ce que conteste son épouse qui remarque que “nous pouvons visiter les églises d’Istanbul, donc je pense qu’il a le droit de venir visiter nos mosquées”.Dans la foulée, Léon a rencontré les chefs des Églises et des communautés chrétiennes à l’église syriaque orthodoxe de Mor Ephrem.Dans l’après-midi, il doit participer à une prière à l’église patriarcale Saint-Georges avant de rejoindre le patriarche œcuménique Bartholomée Ier au palais patriarcal, sur les rives de la Corne d’or.Les deux dirigeants spirituels y signeront une déclaration commune dont le contenu n’a pas été dévoilé.La journée s’achèvera par une messe à la Volkswagen Arena d’Istanbul, une salle de spectacles où 4.000 fidèles sont attendus.Vendredi, le pape a appelé à l’unité et la fraternité entre chrétiens de différentes confessions lors de la célébration des 1.700 ans du Concile œcuménique de Nicée, un évènement fondateur pour le christianisme.Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite très attendue au Liban.






