Destitution de Macron: les Insoumis poussent pour faire revenir le texte

La proposition LFI de destitution du président Emmanuel Macron a été de nouveau jugée recevable mercredi par le bureau de l’Assemblée nationale, un éventuel examen dans l’hémicycle restant suspendu à son inscription, en premier lieu en commission des Lois.Une proposition similaire avait déjà été examinée puis largement rejetée en commission début octobre par 54 députés sur les 69 ayant pris part au vote. Quinze députés (insoumis, communistes ou écologistes) s’étaient prononcés pour.Dans la foulée, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale avait choisi de ne pas inscrire le texte à l’agenda dans l’hémicycle, ce que demandait le Nouveau Front populaire dans son ensemble, malgré l’opposition des socialistes sur le fond de la procédure.Pour faire remonter la pression, les députés Insoumis espèrent faire examiner la proposition de destitution dans leur niche parlementaire du 28 novembre prochain. Ils ont obtenu sans trop de surprise un premier feu vert en passant mercredi le filtre de la recevabilité du bureau de l’Assemblée, où le NFP dispose d’une majorité depuis sa reconstitution post-dissolution, selon plusieurs sources parlementaires.Mais pour avoir une chance de faire examiner le texte sous les feux de l’hémicycle le 28 novembre, les Insoumis devront d’abord passer par la case commission des Lois.”Le président de la commission des lois Florent Boudié (Ensemble pour la République) doit maintenant le faire examiner. S’il refuse, il bafouerait notre droit constitutionnel strict de choisir les textes de notre niche”, a affirmé mercredi la présidente du groupe LFI Mathilde Panot.Contacté par l’AFP, le président de la commission des Lois Florent Boudié n’était pas disponible en milieu de journée pour donner sa position sur le sujet.En l’état actuel des choses la procédure de destitution a toutefois extrêmement peu de chances d’être adoptée in fine, puisqu’elle doit pour cela être approuvée par les deux tiers des parlementaires, députés et sénateurs réunis. Une gageure alors que même la gauche parlementaire n’est pas unanime pour la soutenir.

Censure du gouvernement: Le Pen fait monter la pression avant sa rencontre avec Barnier

Marine Le Pen fait monter la pression sur Michel Barnier, avant leur rencontre lundi à Matignon : elle assure que son parti n’hésitera pas à censurer le gouvernement à la veille de Noël si “le pouvoir d’achat des Français est amputé” dans le projet de budget 2025.”Nous n’accepterons pas que le pouvoir d’achat des Français soit encore amputé. C’est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure”, a affirmé mercredi sur RTL la cheffe de file des députés du Rassemblement national.Le vote de cette motion de censure interviendrait dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l’article 49.3 de la Constitution, comme c’est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l’État.Si le RN et la gauche votaient conjointement cette motion, alors le gouvernement Barnier, fragile attelage entre la droite et le centre, serait renversé et le projet de budget rejeté.Marine Le Pen a en particulier jugé “inadmissible” la hausse envisagée par le gouvernement des taxes sur l’électricité pour dégager trois milliards d’euros, une mesure toutefois supprimée par l’Assemblée nationale en première lecture.”Taper sur les retraités, c’est inadmissible”, a-t-elle aussi affirmé, insatisfaite du compromis annoncé par le LR Laurent Wauquiez. Celui-ci prévoit d’augmenter les retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic.- “Pas écoutés” -Depuis quelques jours, les responsables du RN haussent le ton sur le sujet tout en assurant que cela n’a rien à voir avec les réquisitions du parquet dans l’affaire des assistants du parti au Parlement européen. Si elles étaient suivies, Mme Le Pen pourrait ne pas pouvoir se présenter à la présidentielle.Face à cette menace, Michel Barnier va recevoir la semaine prochaine, un par un, les présidents de groupes parlementaires, à commencer par Marine Le Pen dès lundi matin.”Ils auront à ce moment-là l’occasion d’échanger sur le budget”, souligne-t-on à Matignon.Ce premier tête-à-tête depuis la nomination de Michel Barnier suffira-t-il ?Les demandes du RN étaient “de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l’État”, a récapitulé Marine Le Pen. “Or nous n’avons pas été entendus, nous n’avons même pas été écoutés”.Alors qu’il a déjà lâché du lest sur les économies demandées aux collectivités locales, aux retraités et aux entreprises face aux critiques de sa propre majorité, le Premier ministre, confronté à la colère sociale des agriculteurs, des fonctionnaires ou des cheminots, a très peu de marges de manÅ“uvres.”L’objectif est d’arriver à un équilibre entre les ambitions des groupes parlementaires et les impératifs de rigueur” budgétaire, répète Matignon, alors que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB fin 2024. – “Opportuniste” -L’exécutif agite, à destination du RN mais aussi des socialistes, la menace du chaos.”Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d’un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit”, a déclaré sur CNews le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.”Le pire pour le pouvoir d’achat des Français, ce serait une crise financière”, a alerté sur LCI sa collègue Astrid Panosyan-Bouvet (Travail). Une question demeure: le RN bluffe-t-il ? “Le RN est assez opportuniste sur ses positions de vote” qu’il définit “en fonction des sondages et de ce qu’il entend sur le terrain”, relève un ministre.Agiter cette menace permet au parti à la flamme de “faire monter les enchères pour que ses propositions soient mieux prises en compte”, en même temps que “répondre au mécontentement de ses propres électeurs”, voire “préparer l’opinion” à un passage à l’acte, analyse-t-il.A moins que le RN veuille “faire sauter” le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui “capitalise” sur son “fonds de commerce”, considère un député de la coalition gouvernementale. En outre, si Marine Le Pen est condamnée par la justice en janvier, “elle pourra dire que c’est parce qu’on lui reproche d’avoir déstabilisé le pays”, estime un autre député, qui assure que “100%” des électeurs RN qu’il a rencontrés “veulent la censure”.Dans tous les cas, ce jeu de poker menteur risque de durer jusque la veille de Noël, lorsque l’Assemblée nationale aura à se prononcer définitivement sur le projet de budget 2025 de l’État. far-lum-sac-are/sde/sp

Uganda opposition figure Besigye appears in military courtWed, 20 Nov 2024 15:01:19 GMT

Veteran Ugandan opposition figure Kizza Besigye appeared in a military court in Kampala on Wednesday accused of seeking to compromise national security, after his reported abduction in neighbouring Kenya at the weekend.The manner of Besigye’s detention has caused an uproar, with concerns over Kenya’s role and the heightened government crackdown on Uganda’s opposition.Besigye, 68, a medical …

Uganda opposition figure Besigye appears in military courtWed, 20 Nov 2024 15:01:19 GMT Read More »

Création d’un groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée

Le bureau de l’Assemblée nationale a acté mercredi la création d’un “groupe d’amitié” France-Palestine selon des sources parlementaires, une décision à la portée hautement symbolique alors que la création d’un tel groupe requiert normalement la reconnaissance d’un Etat.Une demande du même type avait été formulée en mai, sans aboutir, car ces groupes d’amitié impliquent selon des critères définis en 1981 l’existence d’un Parlement dans l’Etat, de relations diplomatiques avec la France, et l’appartenance du pays considéré à l’ONU.Mais la gauche est devenue depuis majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée, organe qui réunit autour de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, les vice-présidents, questeurs et secrétaires de la chambre basse.L’Assemblée comptait déjà avant la dissolution un “groupe d’étude à vocation internationale” France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem).Ce dernier, à l’instar de la gauche, souhaitait qu’il soit transformé en “groupe d’amitié”, comme il en existe pour la plupart des États, dont Israël.”On ne peut pas avancer de façon commune si l’on a une dissymétrie dans notre Assemblée nationale” avec le groupe France-Israël, a-t-il argumenté auprès de l’AFP, soulignant aussi qu’il existe un groupe d’amitié France-Palestine au Sénat.”C’est une très bonne nouvelle”, a salué la députée écologiste Sabrina Sebaihi, notant, comme plusieurs autres sources parlementaires interrogées par l’AFP, que la création du groupe d’amitié n’avait cette fois pas suscité de réel débat ou opposition au sein du bureau. “Il ne reste qu’une seule étape maintenant, que le président de la République reconnaisse l’Etat de Palestine”, a-t-elle appelé.La députée LFI Nadège Abomangoli a elle salué sur X une décision “symbolique” mais qui “permettra de travailler pour la paix et visibiliser les initiatives de toutes celles et ceux qui veulent que la Palestine soit reconnue”.Dans un courrier à la présidente de l’Assemblée, dont l’AFP a eu connaissance, le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, fait part de son opposition à cette décision. “La Palestine n’est pas membre de l’ONU”, le Parlement palestinien élu en 2006 ne s’est “pas réuni pendant 11 années”, avant d’être dissout en 2018, et “la France ne reconnaît pas l’Etat de Palestine”, souligne l’ancien Premier ministre.”C’est un coup politique du Nouveau Front populaire qui ne fera pas avancer la paix d’un millimètre”, a critiqué Mathieu Lefèvre, député du groupe macroniste et ex-président du groupe d’amitié France-Israël. “La reconnaissance d’un Etat palestinien est une question bien plus sérieuse que ça”, a-t-il poursuivi.La désignation du président de ce groupe d’amitié pourrait avoir lieu le 25 novembre. Richard Ramos pourrait être candidat mais aussi des députés NFP. Cette réunion devra sans doute trancher d’autres cas épineux, comme la présidence du groupe France-Israël, assurée par les macronistes sous la précédente législature et que le Rassemblement national souhaite récupérer.

ICC sentences Timbuktu war criminal to 10 yearsWed, 20 Nov 2024 14:01:37 GMT

The International Criminal Court on Wednesday sentenced a jihadist police chief to 10 years in jail for war crimes and crimes against humanity committed during a reign of terror in the fabled Malian city of Timbuktu.ICC judges had convicted Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, 47, in June for crimes including torture …

ICC sentences Timbuktu war criminal to 10 yearsWed, 20 Nov 2024 14:01:37 GMT Read More »

Réforme des retraites: gauche et RN marquent un premier point sur le chemin de l’abrogation

La gauche, soutenue par le RN, a marqué mercredi un premier point dans son combat pour abroger la très décriée réforme des retraites, avec l’adoption en commission parlementaire d’un texte ramenant l’âge de départ à 62 ans, un nouveau coup dur pour le gouvernement souvent malmené à l’Assemblée.”Immense victoire !”, s’est enthousiasmée après le vote la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa “niche” parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite). Il sera examiné le 28 novembre dans l’hémicycle.La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d’Elisabeth Borne pour porter l’âge de départ à 64 ans, était “injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement”, a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.Le Rassemblement national, qui avait présenté fin octobre une proposition similaire – mais que la gauche n’avait pas soutenue -, a voté pour le texte. C’est “le même que le nôtre, et nous, nous ne sommes pas sectaires”, a argumenté Thomas Ménagé (RN).La proposition approuvée mercredi touche non seulement à l’âge de départ (c’est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation: celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d’approuver le texte global malgré tout.- “Pas de cadeau!” -Les représentants de la coalition gouvernementale, de leur côté, ont mis en garde contre un texte “pas sérieux” ou “irresponsable”. “Il faut être honnête vis-à-vis des Français: si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir” plus tôt, “mais avec une retraite beaucoup plus basse”, a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.Après cette première victoire d’étape pour la gauche et le RN, tous les yeux sont désormais tournés vers le 28 novembre, jour où le texte sera examiné dans l’hémicycle. Dans cette optique, la droite et le centre continuent de soupeser leur stratégie, selon un député de la coalition Barnier. “Certains plaident pour ne pas aller au vote” en séance, en défendant des centaines d’amendements, pour ralentir les débats et empêcher le vote du texte dans les temps impartis, mais la tactique pourrait être “dangereuse en termes d’image”, estime un élu.”On ne va rien lâcher, pas de cadeau!”, anticipe un autre cadre macroniste, qui plaide pour cette stratégie d’obstruction, conscient que l’ex-majorité n’a de toute façon pas grand chose à perdre sur ce dossier, où elle assume depuis longtemps une position qu’elle sait impopulaire. Au-delà de la date clé du 28 novembre, la gauche affirme être en mesure de porter cette proposition d’abrogation jusqu’au bout: elle a déjà prévu de l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l’occasion d’une niche communiste, puis en deuxième lecture à l’Assemblée le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.L’abrogation n’a cependant aucune chance d’aboutir au Sénat, où la majorité de droite et du centre avait approuvé la réforme Borne en 2023. Le texte des Insoumis pourrait même y être jugé irrecevable avant d’être soumis au vote, en raison de la trop grosse charge qu’il ferait peser sur les finances publiques. Cela avait été le cas au printemps, où une proposition d’abrogation du groupe socialiste avait été retoquée par la commission des Finances, pour ce motif.

Dans le Gard, des “mairies fermées” contre les coupes exigées par le gouvernement

Sur le répondeur de la commune de Cendras dans le Gard, le message tourne en boucle: “La mairie participe à l’opération +Mairie fermée+ pour protester (…) contre des propositions visant à raboter de plus de cinq milliards d’euros les dotations aux collectivités territoriales”.A l’appel de l’association des maires ruraux, une cinquantaine de communes du Gard (sud-est de la France), dont Cendras, 1.600 habitants, ont fermé leurs portes de mardi à jeudi, le temps du congrès des maires de France réuni à Paris.Leur objectif ? Clamer haut et fort leur opposition aux économies de cinq milliards d’euros qu’exige d’elles le gouvernement pour le budget 2025 afin de réduire le déficit public.”L’accueil du public ne sera donc pas assuré durant la durée de l’opération. Vos élus se mobilisent pour défendre votre commune”, précise le message sur le répondeur de ces localités.”L’idée de nous faire porter la responsabilité de la dette me met en colère. Dans nos mairies, nos budgets sont à l’équilibre. Nous sommes comme un ménage, on ne dépense pas ce que l’on n’a pas”, explique à l’AFP le maire de Cendras et président de l’association des maires ruraux du Gard, Sylvain André.”Nos moyens ont déjà été réduits, le coût de l’énergie nous a coûté cher”, poursuit-il.”Par ailleurs, les régions, les départements vont aussi perdre des dotations. Tout cela additionné, on n’en peut plus”, lâche l’édile.Une exaspération partagée dans le Sud-Est par le maire de la deuxième ville de France, Marseille.”Je suis très inquiet de ce que nous propose le gouvernement dans son projet de loi de finances. Si c’est appliqué je vais vous expliquer simplement ce qui va se passer dans ma ville. Pour Marseille, la première année, en 2025, c’est moins 50 millions d’euros”, a déclaré mercredi sur France Inter Benoît Payan.”C’est l’intégralité du salaire de mes policiers municipaux, c’est l’intégralité de ma cantine scolaire tous les midis et c’est une école l’année prochaine” qu’on ne pourrait pas rénover, a-t-il ajouté.”On ne veut pas couper ces dépenses-ci, mais cela donne une idée de l’impact de ce que demande le gouvernement”, a indiqué la mairie à l’AFP, précisant que la ville compte 550 policiers municipaux et sert 55.000 repas par jour aux enfants marseillais.Et M. Payan de se dire solidaire des maires ruraux. Son collègue de Cendras, lui, met en garde: “Toutes ces mesures tombent à une période de réflexion des maires de repartir en 2026 ou pas. Il n’y a pas mieux pour nous décourager”.