Porté par des succès “inespérés”, LR amorce sa refondation
Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l’une sur LFI et l’autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d’aplomb d’ici aux municipales de 2026 et préparer d’éventuelles législatives anticipées.”Des résultats inespérés”: un cadre LR consulté par l’AFP n’en croit toujours pas ses yeux au lendemain de la victoire de la candidate Les Républicains Kristell Niasme qui a barré la route au LFI Louis Boyard lors de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne).Un succès auquel s’ajoute celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où la candidate Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi (Renaissance), soutenue par Gabriel Attal.Sans oublier l’élection de Claire Pouzin à Francheville (Rhône) qui permet à la droite de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent que “la refondation de la droite avance”. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va plus loin: “la droite est vraiment de retour”, se félicite-t-il sur X, son entourage attribuant ce retour en grâce à la participation au gouvernement de François Bayrou et auparavant à celui de Michel Barnier.”En quatre mois, la droite a relevé la tête et prouve qu’elle parle aux gens quand elle est au pouvoir”, souligne-t-on du côté de la place Beauvau, tout en reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en déduire que LR est “remis sur les rails” pour les prochaines échéances électorales.  “Ce sont des signaux positifs même s’il faut prendre avec précaution les résultats des partielles”, admet l’entourage de Laurent Wauquiez qui doit présenter les propositions de “refondation” du parti mercredi lors d’un bureau politique. “Nous allons refonder notre famille politique, allons gagner les élections et porter ce mouvement de refondation que notre pays attend depuis si longtemps”, a affirmé le patron des députés LR la semaine dernière lors d’une réunion publique à Maison-Alfort (Val-de-Marne) où il a distillé les grandes lignes de la reconstruction de sa famille politique. “On va tout changer. Changer notre organisation, notre nom, le programme que nous portons”, a promis le député de Haute-Loire.   La décision sur le mode de désignation du candidat à l’Elysée est toutefois renvoyée à plus tard, afin d’éviter une nouvelle “guerre des chefs” qui pénaliserait encore la droite, affirme Laurent Wauquiez, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes.Tout comme Bruno Retailleau, porté par sa hausse dans les sondages depuis qu’il s’est installé au ministère de l’Intérieur.  Son entourage ne souhaite d’ailleurs pas que le processus de désignation du présidentiable tarde trop: “il faut avoir un candidat, un parti refondé et un projet au début 2026 pour les municipales”, exige-t-il, appelant à éviter “l’erreur” de la présidentielle de 2022 où la droite avait trop tardé, à son goût, à lancer sa candidate Valérie Pécresse.- Référendums internes -En attendant, Laurent Wauquiez présentera des propositions devant le bureau politique basées sur les plus de “20.000 questionnaires” que les adhérents ont remplis et adressés au parti. Leur préoccupation “numéro 1” est la question “des normes administratives et de la lourdeur administrative”, a-t-il dévoilé, promettant de faire de ce sujet une priorité pour le parti, aux côtés des traditionnels sujets régaliens. “Je veux que nous fassions bouger les lignes. Si nous ne renversons pas la table, nous n’obtiendrons pas de résultat”, estime-t-il, proposant également de donner la parole aux adhérents pour qu’ils s’expriment en interne lors de consultations afin qu’ils “tranchent la ligne politique” de la droite.Dans le cadre de cette refondation, Laurent Wauquiez souhaite aussi que la droite s’empare des questions écologiques.”La première chose à faire pour l’environnement dans notre pays, c’est de bloquer les importations chinoises parce qu’elles sont le produit d’un pays qui pollue la planète avec ses centrales à charbon”, a-t-il expliqué.Â
Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure
François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco
Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure
François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco
Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure
François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco
Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure
François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco
Allemagne: les conservateurs en difficulté tentent de rebondir
Les conservateurs allemands tentent lundi en congrès de se refaire une santé pour les législatives en misant tout sur le thème de l’immigration, malgré les critiques suscitées par leur début de rapprochement sur le sujet avec l’extrême droite.Alors que les démocrates-chrétiens (CDU) de Friedrich Merz, favoris des sondages, semblaient se diriger vers une large victoire le 23 février, le tollé des derniers jours autour de leur pas de deux avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) injecte une dose d’incertitude.Entre 160.000 et 250.000 personnes ont manifesté dimanche à Berlin pour dénoncer la décision la semaine dernière des conservateurs de s’appuyer par deux fois sur l’extrême droite pour tenter de faire passer des textes contre l’immigration à la chambre des députés. Friedrich Merz a réussi la première fois mercredi et échoué de peu vendredi, ressortant affaibli politiquement de cette séquence.En agissant ainsi, le nouvel homme fort de la CDU, décidé à droitiser le programme du mouvement après le départ de la chancelière centriste Angela Merkel en 2021, a brisé un tabou d’après-guerre dans le pays. Jusqu’alors, les partis traditionnels refusaient toute alliance au plan national avec la droite radicale.- Programme “immédiat” -Friedrich Merz entend malgré tout maintenir son cap. “Ce n’est pas parce que les mauvaises personnes votent les textes que ces textes deviennent mauvais”, martèle-t-il.Dernière ligne droite de la campagne électorale, le congrès de la CDU qui s’est ouvert lundi midi à Berlin aura de nouveau l’immigration pour thème central. Les délégués du parti ont été accueillis par une centaine de manifestants scandant notamment “CDU Shame on you” (Honte à toi CDU), ont constaté des journalistes de l’AFP. “Ensemble, arrêtons les nazis”, disaient plusieurs pancartes.Plus d’une centaine d’organisations de la société civile, dont Amnesty, Caritas ou Oxfam, ont lancé un appel aux élus conservateurs pour qu’ils “prennent (leurs) distances, avec la rhétorique et les exigences qui divisent notre société et montent les gens les uns contre les autres”.La CDU doit adopter lundi un catalogue de 15 mesures à mettre en oeuvre “immédiatement” en cas de victoire au scrutin législatif. L’un des axes de ce programme est d’opérer “un tournant dans la politique d’asile”, avec des contrôles permanents aux frontières, le renvoi de tous les étrangers qui s’y présentent sans papiers, y compris les demandeurs d’asile, et le placement en rétention illimitée d’étrangers délinquants et “dangereux”.La CDU veut aussi revenir sur la réduction du délai de naturalisation de huit à cinq ans décidée par le gouvernement centriste d’Olaf Scholz : “Le passeport allemand se situe à la fin de l’intégration et non au début”, affirme son programme.”Nous voulons un changement de politique en Allemagne, en matière de politique de sécurité, d’immigration et d’économie”, assure Friedrich Merz dans un message pour le congrès.Un large volet de mesures visent à relancer l’économie allemande en crise, via notamment la baisse de la TVA dans la restauration, plus de flexibilité du temps de travail, l’exonération fiscale des heures supplémentaires, le retour des subventions au diesel des véhicules agricoles, l’abrogation du ticket de caisse obligatoire.- Pari risqué -L’offensive des conservateurs, après plusieurs agressions meurtrières commises par des étrangers qui ont ébranlé l’opinion allemande, est un pari risqué, qui vise à envoyer des appels du pied à la partie croissante de l’électorat tentée ou votant déjà pour l’extrême droite. Elle a été lancée à un moment où la CDU plafonne, voire recule dans les sondages. Le parti est crédité désormais de 29 à 30%, contre jusqu’à 35% en fin d’année dernière.Pendant ce temps l’AfD progresse, donnée à entre 20 et 22%, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz (16 à 17%).L’extrême droite appelle de son côté les Allemands à voter pour l’original plutôt que la copie en matière d’immigration, tandis que la gauche, en dépit des dénégations de M. Merz, met en garde contre le risque de voir bientôt la droite s’allier à l’AfD pour gouverner le pays.En mal de popularité avant le scrutin, Olaf Scholz y a trouvé un argument de mobilisation de son électorat. “Jamais avec l’extrême droite, nous nous y opposons”, a-t-il lancé dimanche soir sur X.
Allemagne: les conservateurs en difficulté tentent de rebondir
Les conservateurs allemands tentent lundi en congrès de se refaire une santé pour les législatives en misant tout sur le thème de l’immigration, malgré les critiques suscitées par leur début de rapprochement sur le sujet avec l’extrême droite.Alors que les démocrates-chrétiens (CDU) de Friedrich Merz, favoris des sondages, semblaient se diriger vers une large victoire le 23 février, le tollé des derniers jours autour de leur pas de deux avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) injecte une dose d’incertitude.Entre 160.000 et 250.000 personnes ont manifesté dimanche à Berlin pour dénoncer la décision la semaine dernière des conservateurs de s’appuyer par deux fois sur l’extrême droite pour tenter de faire passer des textes contre l’immigration à la chambre des députés. Friedrich Merz a réussi la première fois mercredi et échoué de peu vendredi, ressortant affaibli politiquement de cette séquence.En agissant ainsi, le nouvel homme fort de la CDU, décidé à droitiser le programme du mouvement après le départ de la chancelière centriste Angela Merkel en 2021, a brisé un tabou d’après-guerre dans le pays. Jusqu’alors, les partis traditionnels refusaient toute alliance au plan national avec la droite radicale.- Programme “immédiat” -Friedrich Merz entend malgré tout maintenir son cap. “Ce n’est pas parce que les mauvaises personnes votent les textes que ces textes deviennent mauvais”, martèle-t-il.Dernière ligne droite de la campagne électorale, le congrès de la CDU qui s’est ouvert lundi midi à Berlin aura de nouveau l’immigration pour thème central. Les délégués du parti ont été accueillis par une centaine de manifestants scandant notamment “CDU Shame on you” (Honte à toi CDU), ont constaté des journalistes de l’AFP. “Ensemble, arrêtons les nazis”, disaient plusieurs pancartes.Plus d’une centaine d’organisations de la société civile, dont Amnesty, Caritas ou Oxfam, ont lancé un appel aux élus conservateurs pour qu’ils “prennent (leurs) distances, avec la rhétorique et les exigences qui divisent notre société et montent les gens les uns contre les autres”.La CDU doit adopter lundi un catalogue de 15 mesures à mettre en oeuvre “immédiatement” en cas de victoire au scrutin législatif. L’un des axes de ce programme est d’opérer “un tournant dans la politique d’asile”, avec des contrôles permanents aux frontières, le renvoi de tous les étrangers qui s’y présentent sans papiers, y compris les demandeurs d’asile, et le placement en rétention illimitée d’étrangers délinquants et “dangereux”.La CDU veut aussi revenir sur la réduction du délai de naturalisation de huit à cinq ans décidée par le gouvernement centriste d’Olaf Scholz : “Le passeport allemand se situe à la fin de l’intégration et non au début”, affirme son programme.”Nous voulons un changement de politique en Allemagne, en matière de politique de sécurité, d’immigration et d’économie”, assure Friedrich Merz dans un message pour le congrès.Un large volet de mesures visent à relancer l’économie allemande en crise, via notamment la baisse de la TVA dans la restauration, plus de flexibilité du temps de travail, l’exonération fiscale des heures supplémentaires, le retour des subventions au diesel des véhicules agricoles, l’abrogation du ticket de caisse obligatoire.- Pari risqué -L’offensive des conservateurs, après plusieurs agressions meurtrières commises par des étrangers qui ont ébranlé l’opinion allemande, est un pari risqué, qui vise à envoyer des appels du pied à la partie croissante de l’électorat tentée ou votant déjà pour l’extrême droite. Elle a été lancée à un moment où la CDU plafonne, voire recule dans les sondages. Le parti est crédité désormais de 29 à 30%, contre jusqu’à 35% en fin d’année dernière.Pendant ce temps l’AfD progresse, donnée à entre 20 et 22%, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz (16 à 17%).L’extrême droite appelle de son côté les Allemands à voter pour l’original plutôt que la copie en matière d’immigration, tandis que la gauche, en dépit des dénégations de M. Merz, met en garde contre le risque de voir bientôt la droite s’allier à l’AfD pour gouverner le pays.En mal de popularité avant le scrutin, Olaf Scholz y a trouvé un argument de mobilisation de son électorat. “Jamais avec l’extrême droite, nous nous y opposons”, a-t-il lancé dimanche soir sur X.
Porté par des succès “inespérés”, LR amorce sa refondation
Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l’une sur LFI et l’autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d’aplomb d’ici aux municipales de 2026 et préparer d’éventuelles législatives anticipées.”Des résultats inespérés”: un cadre LR consulté par l’AFP n’en croit toujours pas ses yeux au lendemain de la victoire de la candidate Les Républicains Kristell Niasme qui a barré la route au LFI Louis Boyard lors de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne).Un succès auquel s’ajoute celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où la candidate Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi (Renaissance), soutenue par Gabriel Attal.Sans oublier l’élection de Claire Pouzin à Francheville (Rhône) qui permet à la droite de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent que “la refondation de la droite avance”. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va plus loin: “la droite est vraiment de retour”, se félicite-t-il sur X, son entourage attribuant ce retour en grâce à la participation au gouvernement de François Bayrou et auparavant à celui de Michel Barnier.”En quatre mois, la droite a relevé la tête et prouve qu’elle parle aux gens quand elle est au pouvoir”, souligne-t-on du côté de la place Beauvau, tout en reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en déduire que LR est “remis sur les rails” pour les prochaines échéances électorales.  “Ce sont des signaux positifs même s’il faut prendre avec précaution les résultats des partielles”, admet l’entourage de Laurent Wauquiez qui doit présenter les propositions de “refondation” du parti mercredi lors d’un bureau politique. “Nous allons refonder notre famille politique, allons gagner les élections et porter ce mouvement de refondation que notre pays attend depuis si longtemps”, a affirmé le patron des députés LR la semaine dernière lors d’une réunion publique à Maison-Alfort (Val-de-Marne) où il a distillé les grandes lignes de la reconstruction de sa famille politique. “On va tout changer. Changer notre organisation, notre nom, le programme que nous portons”, a promis le député de Haute-Loire.   La décision sur le mode de désignation du candidat à l’Elysée est toutefois renvoyée à plus tard, afin d’éviter une nouvelle “guerre des chefs” qui pénaliserait encore la droite, affirme Laurent Wauquiez, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes.Tout comme Bruno Retailleau, porté par sa hausse dans les sondages depuis qu’il s’est installé au ministère de l’Intérieur.  Son entourage ne souhaite d’ailleurs pas que le processus de désignation du présidentiable tarde trop: “il faut avoir un candidat, un parti refondé et un projet au début 2026 pour les municipales”, exige-t-il, appelant à éviter “l’erreur” de la présidentielle de 2022 où la droite avait trop tardé, à son goût, à lancer sa candidate Valérie Pécresse.- Référendums internes -En attendant, Laurent Wauquiez présentera des propositions devant le bureau politique basées sur les plus de “20.000 questionnaires” que les adhérents ont remplis et adressés au parti. Leur préoccupation “numéro 1” est la question “des normes administratives et de la lourdeur administrative”, a-t-il dévoilé, promettant de faire de ce sujet une priorité pour le parti, aux côtés des traditionnels sujets régaliens. “Je veux que nous fassions bouger les lignes. Si nous ne renversons pas la table, nous n’obtiendrons pas de résultat”, estime-t-il, proposant également de donner la parole aux adhérents pour qu’ils s’expriment en interne lors de consultations afin qu’ils “tranchent la ligne politique” de la droite.Dans le cadre de cette refondation, Laurent Wauquiez souhaite aussi que la droite s’empare des questions écologiques.”La première chose à faire pour l’environnement dans notre pays, c’est de bloquer les importations chinoises parce qu’elles sont le produit d’un pays qui pollue la planète avec ses centrales à charbon”, a-t-il expliqué.Â
De Wever, nouveau Premier ministre belge, illico “dans le grand bain” de l’UE
Le chef des conservateurs flamands, Bart De Wever, est devenu lundi le nouveau Premier ministre belge avant de participer dans la foulée à sa première réunion de dirigeants l’UE, une enceinte que la Belgique va faire pencher un peu plus à droite.Le dirigeant de 54 ans, qui a prêté serment devant le roi Philippe avec ses 14 ministres –dix hommes et quatre femmes–, est le premier indépendantiste flamand à prendre la tête du gouvernement fédéral en Belgique.Près de huit mois après les élections législatives, marquées par la victoire de sa formation (N-VA) en Flandre, il va ancrer le pays davantage à droite avec ses quatre partenaires de coalition, dont le parti libéral francophone (MR) devenu première force politique en Wallonie en détrônant les socialistes.Sur le plan de la Défense européenne, le sujet de la réunion de l’UE, Bart De Wever a assuré que la Belgique comptait bien respecter le seuil des 2% du PIB dédiés au budget Défense (contre 1,3% actuellement), un objectif fixé de longue date pour tous les pays membres de l’Otan.”L’Europe a été un peu paresseuse sur le sujet de la Défense, M. Poutine nous a réveillés”, a déclaré le Belge à son arrivée à cette réunion. Mais il a souligné qu’il était fondamentalement “atlantiste” et soucieux de “continuer l’alliance avec les Etats-Unis” à l’ère Trump.Au plan national, le nouveau gouvernement belge entend durcir la politique de l’asile et les conditions d’obtention des aides sociales pour les exilés, renforcer la sécurité et la lutte contre le narco-trafic. Sur le plan socio-économique, il compte “récompenser le travail” en limitant à deux ans le droit aux allocations chômage.L’arrivée de Bart De Wever au “16 rue de la loi”, le Downing street de Bruxelles, lui a valu les félicitations d’Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne a souhaité “une coopération étroite sur compétitivité, migration et sécurité”, les grandes priorités de l’UE.Dès samedi, sur le réseau X aussi, l’eurodéputée française Marion Maréchal, alliée d’Eric Zemmour, avait elle aussi félicité le dirigeant belge.La nièce de Marine Le Pen a relevé les partis européens associés dans le groupe ECR (droite radicale) au Parlement de Strasbourg comptaient désormais “trois Premiers ministres à la table du Conseil européen”, avec l’Italienne Giorgia Meloni et le Tchèque Pietr Fiala. La N-VA de Bart De Wever a trois élus chez ECR.- “Au boulot!” -Lundi matin, Bart De Wever a comparé à un plongeon “dans le grand bain” sa participation à une réunion de dirigeants européens. Il a dit déjà connaître Mme Meloni, mais va découvrir la plupart de ses homologues. “Et maintenant, au boulot!”, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.Après une longue attente de sept mois et demi depuis les élections de juin, un accord de coalition à cinq avait été scellé vendredi soir, un compromis rendu compliqué par l’effort budgétaire et les importantes réformes socio-économiques à mener pour assainir les finances publiques.Avec un déficit public attendu pour 2024 à 4,6% du PIB, la Belgique est un des pires élèves de l’UE, et le gouvernement De Wever compte dégager 20 milliards d’euros pour rentrer progressivement dans les clous européens… en limitant les dépenses publiques dans de nombreux secteurs tout en relevant le budget de Défense.Outre l’Alliance néoflamande, la coalition réunit les chrétiens-démocrates (CD&V) et les socialistes flamands (Vooruit), ainsi que deux formations francophones, le Mouvement réformateur (MR, libéral) et les Engagés (centriste). Les cinq partis représentent 81 des 150 députés de la nouvelle Chambre élue le 9 juin.Côté casting, son équipe ignore le principe de la parité, avec une forte majorité d’hommes.”C’est dommage”, a regretté Bart De Wever, en rappelant que la désignation des ministres était la responsabilité des chefs des partis de la coalition.Le nouvel attelage succède à celui du libéral Alexander De Croo en place depuis octobre 2020. Il signe le retour au pouvoir de la N-VA, déjà associée à un gouvernement de centre droit entre 2014 et 2018. Deux “anciens” de cette période, Jan Jambon et Theo Francken, prennent respectivement les portefeuilles des Finances et de la Défense.Du côté des visages déjà présents dans le gouvernement sortant, le socialiste flamand Frank Vandenbroucke conserve la Santé, tandis qu’Annelies Verlinden (CD&V) passe à la Justice en laissant l’Intérieur au libéral francophone Bernard Quintin. Le centriste francophone Maxime Prévot a été désigné chef de la diplomatie.