Soudan: plus de 50 morts dans le bombardement d’un marché imputé aux paramilitaires
Plus de 50 personnes ont été tuées samedi dans un bombardement imputé aux paramilitaires soudanais contre un marché à Omdourman, en proche banlieue de Khartoum, a indiqué une source médicale à l’AFP.La source à l’hôpital Al-Nao, qui a requis l’anonymat, a indiqué que l’établissement était débordé et avait besoin de davantage d’unités de sang et d’équipements pour soigner les blessés.54 personnes ont péri et 158 autres ont été blessées dans le bombardement, ont déclaré le ministère de la Santé et cette source, qui a imputé l’attaque aux Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre contre l’armée depuis avril 2023.Les FSR, dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, ont démenti avoir mené le bombardement.- “A quelques mètres de l’hôpital” -Le secrétaire général de l’ONG Médecins sans Frontières (MSF), Chris Lockyear, se trouvait à l’hôpital Al-Nao samedi, où il a décrit une “morgue pleine de cadavres”.”Je vois les vies d’hommes, de femmes et d’enfants déchirées, les blessés allongés dans tous les espaces possibles de la salle d’urgence tandis que les médecins font ce qu’ils peuvent”, a-t-il déclaré dans un communiqué.Selon un rescapé de l’attaque, “les roquettes sont tombées au milieu du marché aux légumes, c’est pourquoi les victimes et les blessés sont si nombreux”. D’après le syndicat des médecins soudanais, un obus est tombé “à seulement quelques mètres de l’hôpital Al-Nao”, un des derniers établissements de santé à fonctionner dans la région qui avait déjà été ciblé à plusieurs reprises.Le syndicat a indiqué que la plupart des victimes étaient des femmes et des enfants, et a appelé les infirmiers et médecins de la région à se rendre à l’hôpital pour pallier un “manque grave de personnel médical”.Par ailleurs, dans le sud de la capitale, “deux civils ont été tués” et des dizaines blessés par une frappe aérienne menée sur un secteur contrôlé par les FSR, selon le réseau local “Cellules d’intervention d’urgence”, dirigé par des bénévoles.Des témoins de l’attaque sur le marché ont déclaré à l’AFP que les tirs d’artillerie, soutenus par des drones, provenaient de l’ouest d’Omdourman, secteur encore contrôlé par les FSR.”Des roquettes et des obus d’artillerie tombent”, a déclaré un habitant d’un secteur plus au sud d’Omdourman, selon lui. Depuis avril 2023, le conflit entre les FSR et l’armée a fait des dizaines de milliers de morts et a déraciné plus de 12 millions de personnes. Après des mois d’impasse à Khartoum, l’armée y a lancé en janvier une offensive et repris des bases clés, y compris son quartier général qui était assiégé par les paramilitaires depuis le début de la guerre. Les FSR ont été chassées de nombre de leurs bastions, de plus en plus repoussées à la périphérie de la capitale. Vendredi, Mohamed Hamdane Daglo a juré de chasser l’armée de la capitale, reconnaissant indirectement pour la première fois des revers. “Nous les avons expulsés (de Khartoum) et nous les expulserons à nouveau”, a-t-il lancé, dans une rare intervention vidéo.Entre avril 2023 et juin 2024, 26.000 personnes ont été tuées dans la capitale, selon un rapport de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et au moins 3,6 millions de ses habitants l’ont fuie, d’après l’ONU. – Milice pro-armée -L’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, a aussi lancé une offensive il y a quelques semaines dans le centre du Soudan, reprenant Wad Madani, la capitale de l’État d’Al-Jazira, au sud de Khartoum.Les FSR avaient conservé le contrôle de la route reliant Wad Madani à Khartoum mais samedi, une milice alliée à l’armée a dit avoir pris le contrôle des villes de Tamboul, Rufaa, Al-Hasaheisa et Al-Hilaliya, situées à environ 125 kilomètres au sud-est de la capitale.Ce groupe, les Forces du bouclier soudanais, est dirigé par Abou Aqla Kaykal, un ancien membre des FSR ayant fait défection. Il a été accusé d’atrocités par des groupes locaux.La famine a été déclarée dans cinq zones du pays, principalement dans la région occidentale du Darfour, ravagée par la guerre, et devrait en toucher cinq autres d’ici mai. L’administration de l’ex-président américain Joe Biden avait sanctionné le général Burhane, accusant ses troupes d’attaquer écoles, marchés et hôpitaux et d’utiliser la privation de nourriture comme arme de guerre. Elle avait aussi imposé une mesure similaire contre M. Daglo, accusant ses forces d’avoir commis un “génocide” et pointant des “violations flagrantes des droits humains” au Darfour, où les FSR sont en position de force.Â
Colmar, dernière grande bataille sur le sol français
Un froid “sibérien”, des Allemands enragés par la défaite et des milliers de morts: la “poche de Colmar”, libérée il y a 80 ans, fut la dernière grande bataille de la Seconde guerre mondiale sur le sol français, et l’une des plus violentes.Le 2 février 1945, Colmar est libérée, plus de deux mois après Strasbourg, pourtant distante d’à peine 70 kilomètres. Les Allemands ont eu le temps de se retrancher autour du chef-lieu du Haut-Rhin et il faut attendre le 20 janvier 1945 pour qu’Américains et Français repassent à l’offensive, cinq mois après la libération de Paris.Quatre-vingts ans plus tard, Emmanuel Macron se rend à Colmar dimanche pour commémorer un combat un peu oublié.”Les combats de la poche de Colmar, avec ceux de Normandie, ont pourtant été considérés comme les plus violents sur le territoire national”, rappelle Francis Lichtlé, historien et ancien archiviste pour la préfecture haut-rhinoise.La poche, qui s’étend, selon la période, sur près de 65 kilomètres de long et 50 kilomètres de large, parallèlement au Rhin, a été le théâtre de lourdes pertes.Le nombre de morts diverge selon les historiens. Un musée mémorial à Turckheim comptabilise 6.000 à 8.000 tués et 20.000 blessés côté français, avec des chiffres similaires pour les Américains. Environ 15.000 Allemands seraient morts.Pour les Français comme pour les Allemands, l’enjeu est de taille.”L’Alsace n’est pas un territoire occupé, mais annexé de fait, ce n’est pas pareil. Les Allemands veulent protéger ce qu’ils considèrent comme leur appartenant”, explique l’historien Geoffrey Koenig, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.Pour coordonner la défense en Alsace, Hitler désigne le chef de la SS en personne: le redoutable Heinrich Himmler. La France, quant à elle, veut en finir avec le dernier grand bastion allemand sur son territoire.- Hiver “sibérien” -Dans ses mémoires, le général Jean De Lattre De Tassigny, qui commande la 1ère armée française, écrit que ses soldats font face à un hiver “sibérien”. “En mi-janvier 1945, il fait -15°C en plaine et -20°C en montagne. Tout se passe aussi dans (le massif des) Vosges”, ajoute Geoffrey Koenig.”Les conditions sont difficiles: 8.000 combattants sont hospitalisés pour des gelures et accidents liés au froid”, développe Francis Lichtlé. “Il ne faut pas oublier aussi que la 1ère armée française est avant tout une armée coloniale, avec des régiments d’Afrique du Nord, des tirailleurs sénégalais et des goumiers marocains.”Les combats durent jusqu’au 9 février, lorsque les derniers Allemands repassent le Rhin, avant de dynamiter les ponts.La libération est synonyme de fête, mais celle de la poche de Colmar est plus terne pour Christophe Woehrlé, historien spécialiste de la captivité dans les conflits contemporains: “Les combats ont été si violents que tout était détruit. Il n’y avait quasiment plus rien”. – De l’Alsace au western -A la fin des combats, des milliers d’hectares de champs, forêts, vignes sont ravagés et plus de 50.000 bâtiments endommagés ou détruits à Colmar et dans les villages de la région, selon le musée de Turckheim.”Quand on parle de la Libération, on ne voit que les héros. Ceux que l’on oublie, ce sont les populations civiles. Elles sont détruites elles aussi, moralement, physiquement. Elles ont subi des privations pendant des mois”, rappelle M. Woehrlé.La plupart des Alsaciens en âge de combattre, les “Malgré-nous”, ont été incorporés de force par l’armée allemande. “Vous êtes une mère alsacienne. Votre fils est, par contrainte, sous uniforme allemand. Colmar est libérée. Elle comprend très bien ce que l’on fait aux soldats allemands. Je crois qu’elle n’avait pas envie de fêter quoi que ce soit”, résume l’historien.Une personnalité se fait un nom dans la poche de Colmar: Audie Murphy, tout jeune lieutenant américain. A 19 ans, il repousse à lui seul une troupe de 200 hommes et six blindés. Il devient l’un des GI’s les plus décorés du conflit.”Sa grande particularité, c’est qu’il est devenu acteur de cinéma, de westerns, après la guerre et il a énormément Å“uvré pour la reconnaissance du syndrome post-traumatique, dont il a souffert”, rappelle Geoffrey Koenig.
Les Grammy Awards sonnent l’heure de vérité pour Beyoncé
Beyoncé va-t-elle enfin être récompensée à sa juste valeur aux Grammy Awards ? La question est sur toutes les lèvres dimanche à Los Angeles, où le gratin de la musique américaine se réunit pour décerner ces prestigieux prix.”Queen B” n’a jamais remporté le gramophone du meilleur album de l’année ou celui du meilleur enregistrement, les deux récompenses majeures de la soirée. Et ce malgré des dizaines de trophées dans les catégories mineures, qui ont fait d’elle l’artiste la plus titrée de l’histoire des Grammys.La 67e cérémonie pourrait mettre fin à ce paradoxe, grâce à “Cowboy Carter”, son album country adulé par la critique et le public.Cet opus, où la chanteuse de Houston explore ses racines texanes, lui permet de partir en pole position, avec 11 nominations.Mais pour le meilleur album, elle devra se défaire d’une rude concurrence, face notamment à Taylor Swift, qui lui avait déjà brûlé la politesse en 2010 et a raflé la récompense reine l’an dernier.En cas de nouvelle victoire avec son opus “The Tortured Poets Department”, elle remporterait le prix ultime pour la cinquième fois, améliorant son propre record.Il faudra aussi compter avec Billie Eilish, qui a récolté sept nominations pour son album “Hit Me Hard and Soft”, et la Britannique Charli XCX (huit nominations). Sans oublier des étoiles montantes de la pop comme Sabrina Carpenter et Chappell Roan (six nominations chacune), qui partent favorites pour être élues révélation de l’année.- Hommage aux incendies -La cérémonie devrait être plus sombre que d’habitude. Car Los Angeles est encore sous le choc des violents incendies, qui ont fait près d’une trentaine de morts et détruit des milliers de bâtiments le mois dernier.Maintenus en signe de résilience, les Grammy Awards doivent permettre de récolter des fonds pour les milliers de personnes qui ont perdu leur maison ou ne peuvent plus vivre chez elles dans les zones sinistrées. A eux deux, le concert FireAid tenu jeudi soir et le gala Musicares, organisé samedi en hommage au groupe The Grateful Dead, ont déjà permis d’accumuler neuf millions de dollars.Une nouvelle défaite de Beyoncé alimenterait les critiques envers le procès en conservatisme fait aux Grammy Awards, accusés de snober les artistes noirs.”Je pense qu’il serait bon que les Grammys montrent un peu plus d’engagement en dehors de la sphère de la pop blanche”, estime auprès de l’AFP Lauron Kehrer, musicologue de la Western Michigan University.Récompenser “Cowboy Carter” serait tout un symbole: l’album rend hommage aux racines afro-américaines de la country, genre habituellement dominé par des hommes blancs adeptes de discours tranchés.- Les Beatles affrontent Kendrick Lamar -Exclu de la course au meilleur album, le rappeur Kendrick Lamar fera néanmoins partie des stars de la soirée, avec sept nominations, notamment pour son titre “Not Like Us” dans la catégorie chanson de l’année.Ce tube où il attaque son grand rival, Drake, sera notamment en compétition contre “Texas Hold’Em” de Beyoncé, “Birds of a Feather” de Billie Eilish et “Now and Then”, un nouveau morceau des Beatles ressuscité grâce à l’intelligence artificielle.La cérémonie sera présentée par l’humoriste Trevor Noah. Elle laisse en général la part belle au spectacle, car la plupart des 94 catégories sont récompensées avant la soirée elle-même.La chanteuse Shakira est notamment attendue sur scène, de même que Billie Eilish, Sabrina Carpenter et Chappell Roan.Dans les nombreuses catégories qui seront décidées avant la cérémonie officielle, il faut noter aussi la présence du groupe de metal français Gojira.Leur interprétation fracassante de “Mea Culpa (Ah! Ca ira!)”, aux côtés d’une Marie-Antoinette décapitée pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, fait partie des prétendants pour la prestation metal de l’année. Ils concourent avec la chanteuse lyrique Marina Viotti et le compositeur Victor Le Masne, qui étaient de la partie.La chanteuse de jazz française Cyrille Aimée sera aussi en lice avec son album “A fleur de peau” dans la catégorie meilleur album de pop vocale traditionnelle.
Savoie: des centaines d’automobilistes hébergés en urgence après un éboulement
Des centaines de personnes ont passé la nuit de samedi à dimanche, ou une partie, dans les hébergements d’urgence mis à disposition par plusieurs villes de Savoie, après qu’un éboulement sur la route menant aux stations de la Tarentaise a rallongé le trajet de plusieurs heures.Environ 1.500 personnes ont été accueillies dans les hébergements proposés, a indiqué vers 8H00 la préfecture de Savoie: à Aix-les-Bains ou Albertville, mais aussi Montmélian, Moûtiers ou Macot-La Plagne…La circulation est “fluide jusqu’au tunnel mais se densifie” alors que le jour se lève, précise encore Ludovic Trautmann, le directeur de cabinet du préfet.Samedi, les embouteillages dans le sens de la montée vers les stations de la Tarentaise – les 3 Vallées, Tignes, Val d’Isère, La Plagne, Les Arcs ou encore La Rosière – se sont étalés d’Albertville à Moûtiers, jusqu’à une trentaine de kilomètres pour pouvoir passer le tunnel par lequel a été déviée la circulation en début d’après-midi.Soit plusieurs heures de galère pour les automobilistes coincés dans le trafic. La préfecture a déclenché un plan d’urgence pour permettre à des centaines d’automobilistes qui n’allaient pas atteindre leur destination de se reposer.Vers 10H30 samedi, trois gros blocs de roches se sont décrochés de la falaise, à hauteur d’Aigueblanche, pour atterrir sur la RN 90. Une automobiliste a été légèrement blessée.La circulation se fait désormais via un tunnel à deux voies, habituellement réservé à la descente mais aménagé pour pouvoir faire passer les véhicules montant aux stations.  Environ 15.000 véhicules sont attendus dimanche sur le chemin des stations, contre 32.000 samedi. Une situation pas comparable mais le trafic “va rester chargé”, prévient la préfecture.Naama Rickel, jeune touriste israélienne de 19 ans, a passé une nuit très fraîche dans la halle olympique d’Albertville.”Vers minuit, notre chauffeur nous a juste déposé et refusé de nous emmener ailleurs. Tous les lits étaient pris”, a-t-elle raconté à l’AFP.Après une heure, elle a finalement trouvé un lit de camp libre, tentant de dormir malgré le bruit.”La lumière était allumée, c’était tellement bruyant”, dit-elle. La jeune femme doit maintenant attendre un nouveau bus pour aller à Val Thorens, sa destination finale.Les opérations de sécurisation de la falaise fragilisée sont en cours. Des purges sont attendues dimanche, selon la préfecture, qui ne prévoit pas un retour à la normale “avant plusieurs jours au moins”.
Trump lance son offensive commerciale contre le Canada, le Mexique et la Chine, qui promettent de répliquer
La guerre commerciale est lancée: Donald Trump a imposé samedi 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois, les trois pays visés promettant aussitôt une riposte.Le président américain a mis à exécution sa menace de s’en prendre aux trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent au total plus de 40% des importations du pays.Il affirme vouloir ainsi forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis.Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise ne se sont pas faites attendre.Sur un ton cinglant, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains, sans donner de détails.De son côté, le Canada va imposer des droits de douane de 25% sur des produits américains pour un total de 155 milliards de dollars canadiens” (102 milliards d’euros), a annoncé le Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau.Dès mardi, ces droits de douane seront appliqués sur 30 milliards de dollars d’un vaste éventail de produits allant du bourbon aux appareils ménagers en passant par les fruits et les plastiques.”Si le président Trump veut inaugurer un nouvel âge d’or pour les États-Unis, la meilleure voie est de s’associer avec le Canada, et non de nous punir”, a déclaré M. Trudeau lors d’une conférence de presse au ton très dramatique. La Chine, quant à elle, prendra des mesures “correspondantes pour protéger résolument” les “droits et intérêts” chinois, a réagi le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. “Les guerres commerciales n’ont pas de vainqueur”, a jugé le ministère chinois des Affaires étrangères.Pékin va par ailleurs déposer plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).De son côté, le ministre des Finances japonais Kastunobu Kato s’est dit “profondément préoccupé par la façon dont ces droits de douanes pourraient affecter l’économie mondiale”.- “Calomnie” -Les mesures américaines entreront en vigueur au plus tôt mardi, selon un premier décret présidentiel que l’AFP a pu consulter. Les hydrocarbures du Canada seront toutefois taxés à seulement 10%.Donald Trump a expliqué sur son réseau Truth Social s’appuyer sur une loi de 1977 qui permet au président de réglementer le commerce en cas de situation d’urgence nationale. En cause, selon lui, “la menace majeure que représentent les migrants illégaux et les drogues mortelles qui tuent nos concitoyens, notamment le fentanyl”.Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant la fabrication par les cartels mexicains du fentanyl, ensuite vendu de l’autre côté de la frontière.”Les droits de douane annoncés sont nécessaires pour forcer la Chine, le Mexique et le Canada à rendre des comptes à la suite de leurs promesses de faire cesser le flux de drogues toxiques aux Etats-Unis”, a expliqué la Maison Blanche sur son compte X.Concernant le Mexique, ils resteront en place jusqu’à ce que le pays “coopère avec les Etats-Unis pour lutter contre le trafic de drogue”.La Maison Blanche a affirmé, sans preuve, que les cartels avaient “fait alliance avec le gouvernement mexicain”. Une accusation qualifiée de “calomnie” par Claudia Sheinbaum.Quant au Canada, la présidence américaine a estimé que “la production de fentanyl y progresse”.- “Signal clair” -Du fait de l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, les entreprises ne paient théoriquement pas de droits de douane si elles appliquent les règles prévues par cet accord. Celles qui font le choix de ne pas suivre ces directives et se voient appliquer un droit généralement compris entre 5% et 6%.Au Mexique, Mme Sheinbaum a rencontré dans la journée des chefs d’entreprise, son ministre de l’Économie Marcelo Ebrard et plusieurs ministres.”Nous savions pour les droits de douane, mais il est sans précédent de voir le gouvernement américain faisant officiellement le lien entre le gouvernement mexicain et les narcotrafiquants”, a déclaré à l’AFP l’ancien ambassadeur mexicain Agustin Gutierrez Canet.”Ce paragraphe est extrêmement dur et inquiétant, c’est l’élément le plus grave au-delà de l’aspect économique. Trump est coutumier de ce type de rhétorique pour mettre la pression mais personne ne devrait agir à la légère de la sorte”, a-t-il ajouté.Pour Wendy Cutler, vice-présidente de l’Institut de politique publique Asia Society, les taxes “sont un signal clair que tous nos amis, voisins et partenaires sous traité de libre-échange, sont dans la ligne de mire”.Vendredi, Donald Trump a laissé entendre que l’Union européenne pourrait être bientôt concernée, estimant qu’elle avait “très mal traité” les Etats-Unis.aue-tib-sem-els/roc/cco
Espagne: 25.000 manifestants à Valence pour dénoncer la gestion des inondations
Scandant “Mazon, démission !”, près de 25.000 personnes sont descendues à nouveau samedi dans les rues de Valence pour protester contre la gestion des inondations meurtrières qui ont endeuillé le sud-est de l’Espagne il y a trois mois.Rassemblés dans la capitale de la région la plus touchée par les inondations du 29 octobre, qui ont fait 232 morts et trois disparus, près de 25.000 manifestants, selon la Délégation du gouvernement espagnol (préfecture), ont exigé le départ du président conservateur (Parti populaire) de la région de Valence, Carlos Mazon.Cette quatrième manifestation depuis les inondations a attiré moins de monde que les précédentes, celles du 9 et 30 novembre ayant réuni respectivement 130.000 et 100.000 personnes. Ils étaient environ 80.000 le 29 décembre.Les sinistrés reprochent à l’exécutif régional de ne pas avoir prévenu les habitants suffisamment à l’avance du danger des pluies torrentielles, malgré une alerte donnée très tôt le matin par l’agence météorologique nationale. Ils reprochent aussi aux autorités d’avoir tardé à déployer les secours et, aujourd’hui, la lenteur des aides. “Énormément de gens ont perdu des proches, leurs maisons, et ils ne voient pas de solution à court terme”, constate Alberto Alonso, électricien de 34 ans.Le gouvernement central a promis de débloquer 16,6 milliards d’euros pour aider les localités touchées, les victimes et les entreprises.Carlos Mazon et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez s’accusent mutuellement de la mauvaise gestion de la catastrophe.
Trump unveils sweeping US tariffs on Canada, Mexico, China
President Donald Trump announced broad tariffs Saturday on major US trading partners Canada, Mexico and China, claiming a “major threat” from illegal immigration and drugs — a move that sparked promises of retaliation.Canadian and Mexican exports to the United States will face a 25 percent tariff starting Tuesday, although energy resources from Canada will have a lower 10 percent levy.Goods from China, which already face various rates of duties, will see an additional 10 percent tariff.Trump’s orders also suspended exemptions allowing low-value imports from the three countries to enter the US duty-free.The announcement threatens upheaval across supply chains, from energy to automobiles to food.Trump invoked the International Emergency Economic Powers Act in imposing the tariffs, with the White House saying “the extraordinary threat posed by illegal aliens and drugs, including deadly fentanyl, constitutes a national emergency.”The aim is to hold all three countries “accountable to their promises of halting illegal immigration and stopping poisonous fentanyl and other drugs from flowing into our country,” the White House added.China’s commerce ministry said in a statement it would take “corresponding countermeasures” and file a claim against Washington at the World Trade Organization.Mexican President Claudia Sheinbaum announced that her country would impose retaliatory tariffs.Sheinbaum said she had told her economy minister “to implement Plan B that we have been working on, which includes tariff and non-tariff measures in defense of Mexico’s interests.”Canadian Prime Minister Justin Trudeau — who spoke with Sheinbaum — separately said his country would hit back with 25 percent levies of its own on select American goods worth Can$155 billion (US$106.6 billion), with a first round on Tuesday followed by a second one in three weeks.”We’re certainly not looking to escalate. But we will stand up for Canada, for Canadians, for Canadian jobs,” he said, as he warned of a fracture in longstanding Canada-US ties.British Columbia Premier David Eby announced that his province would specifically retaliate against “red” US states led by members of Trump’s Republican Party.On Sunday, the finance minister of Japan — a major US trade partner — said they were “deeply concerned about how these tariffs could affect the world’s economy.”Trump has repeatedly expressed his approval of tariffs as a policy measure, and has signaled that Saturday’s action could be the first volley in further trade conflicts to come.This week, he also pledged to impose future duties on the European Union.He has also promised tariffs on semiconductors, steel, aluminum, oil and gas.”Tariffs are a powerful, proven source of leverage for protecting the national interest,” the White House said.- ‘Opening salvo’ -“The tariff action announced today makes clear that our friends, neighbors and Free Trade Agreement partners are in the line of fire,” said Wendy Cutler, vice president at the Asia Society Policy Institute and a former US trade negotiator.”The move today is an opening salvo on the tariff front,” she told AFP.Economic integration between the United States, Mexico and Canada — who share a trade pact — means stiff tariffs will have “a strong and immediate impact” in all three countries, she said.Imposing sweeping tariffs on the three biggest US trading partners in goods carries risks for Trump, who won November’s election partly due to public dissatisfaction over the economy.Higher import costs would likely “dampen consumer spending and business investment,” said EY chief economist Gregory Daco.He expects inflation would rise by 0.7 percentage points in the first quarter this year with the tariffs in place, before gradually easing.”Rising trade policy uncertainty will heighten financial market volatility and strain the private sector, despite the administration’s pro-business rhetoric,” he said.Economists also expect growth to take a hit.Trump’s supporters have downplayed fears that tariffs would fuel inflation, with some suggesting his planned tax cuts and deregulation measures could boost growth instead.- ‘Drive up costs’ -Doug Ford, premier of Canada’s economic engine Ontario, warned of potential job losses and a slowdown in business with tariffs.He told CNN Saturday: “We’re going to stand up for what’s right.”US Senate Minority Leader Chuck Schumer has warned new tariffs could “further drive up costs for American consumers.”Canada and Mexico are major suppliers of US agricultural products. The tariffs are also expected to hit the auto industry hard, since automakers and suppliers produce components throughout the region.Analysts have warned that hiking import taxes on crude oil from countries like Canada and Mexico threaten US energy prices too.Nearly 60 percent of US crude oil imports are from Canada, according to a Congressional Research Service report.