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Avec le Neoliner Origin, le transport à la voile prend une dimension industrielle

Sur la passerelle de son cargo roulier, le capitaine Mathieu Poulain dispose de tous les instruments de navigation classiques d’un navire de commerce. Avec, en plus, deux écrans: l’un pour régler les voiles, l’autre les mâts.Avec ses 136 mètres de long, ses deux mâts carbone autoportés de 75 m et ses 3.000 m2 de voiles rigides, le Neoliner Origin, sorti il y a tout juste une semaine de son chantier de construction turc, est le plus gros cargo à la voile du monde. Il espère concurrencer le marché des “ro-ro” (rouliers) de sa catégorie, en réduisant jusqu’à 80% des émissions de gaz à effet de serre.S’il sent encore la peinture, le voilier a réussi cette semaine ses essais en mer, chargeant 300 voitures à Bastia, avant de rejoindre Marseille, où il a fait une escale lundi au pied de la tour de CMA-CGM, géant français du transport maritime et partenaire majeur de Neoline avec 37% de participation.Parmi ses principales innovations, les voiles – des panneaux de carbone et fibre de verre mis au point par les Chantiers de l’Atlantique – peuvent être hissées ou affalées en 2 minutes 30 et sont orientées automatiquement pour optimiser la prise au vent. Ce navire rutilant, aux mâts rabattables, intègre également des outils de simulation numérique de routage météo pour choisir en temps réel les trajectoires les plus efficaces.”L’objectif final, c’est d’atteindre une propulsion vélique de 90-95%, les moteurs nous servant uniquement à appareiller et accoster”, explique le capitaine Poulain.Après 20 ans dans la marine marchande, le capitaine Antonin Petit, deuxième commandant, ne cache pas sa satisfaction: “j’ai quitté le transport maritime classique par conviction personnelle, avec l’envie d’agir, réellement, pour la préservation de notre planète. Plus les années passaient, plus je ressentais une angoisse entre ma pratique professionnelle et mes convictions. Là, c’était l’occasion.” – Rotations transatlantiques -Après un baptême officiel à Nantes le 13 octobre, le Neoliner Origin quittera le 16 octobre son port d’attache de Saint-Nazaire pour sa première transatlantique jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, puis Baltimore (Etats-Unis) et Halifax (Canada), et assurera ensuite une rotation par mois à une vitesse commerciale de 11 noeuds, explique le président de Neoline, Jean Zanuttini.  Dans son garage principal, long de 117 m, dans lequel colis et conteneurs sont chargés par l’arrière, le Neoliner Origin pourra embarquer 5.300 tonnes de marchandises, soit nettement plus que les volumes jusqu’ici proposés par les navires à la voile.Huit chargeurs français se sont déjà engagés : Renault, Manitou, La Fournée Dorée, Hennessy, Rémy Cointreau, Longchamp, Clarins et Bénéteau.Pour la CMA-CGM, le Neoliner Origin est “un véritable démonstrateur industriel de la transition énergétique dans le transport maritime”.”Il y a déjà aujourd’hui une dizaine d’offres sur le marché de systèmes qui permettent l’assistance vélique. Mais la grande nouveauté sur ce projet, c’est qu’on ne parle plus d’assistance, on est sur un vrai voilier !”, relève Xavier Leclercq, vice-président du groupe CMA CGM.”Nous avons voulu prouver qu’il était possible de concevoir un navire performant, rentable et capable de diviser par cinq la consommation de fuel tout en rendant un service de qualité. Aujourd’hui, nous avons démontré que ce projet est finançable, constructible et désormais exploitable”, se félicite Jean Zanuttini, qui prévoit déjà la construction d’un second cargo identique, dont la mise en chantier pourrait débuter mi-2026.”C’est certainement une des solutions qui va s’imposer pour décarboner le transport maritime”, estime M. Leclercq de la CMA CGM qui opère plus de 650 navires dans 160 pays.Actuellement, le transport maritime est responsable de 3% des émissions mondiales de CO2 et près de 99% des navires dédiés au transport international utilisent du fioul lourd ou du gaz naturel liquéfié.L’Organisation maritime internationale (OMI) vise une réduction des émissions de 20 à 30% d’ici à 2030 pour atteindre le zéro émission net en 2050.

“Une bulle”: à Nancy, une chanteuse lyrique enveloppe de sa voix les prématurés

“Mon bébé, si joli…”: dans une chambre d’hôpital de Nancy, la voix d’une chanteuse lyrique apporte une parenthèse apaisante aux nouveau-nés prématurés, une rencontre entre soin et art lyrique née d’un partenariat entre le CHRU et l’opéra.Aline Martin, mezzo-soprano dans les choeurs de l’Opéra national de Lorraine, s’installe face à une maman portant, sur son corps, son bébé né prématurément. Après avoir discuté avec elle quelques minutes, elle se met à chanter. Entre airs classiques de Walt Disney, comptines, un “Ave Maria” ou le cantique “Amazing Grace”, l’intervenante dispose d’un large répertoire pour satisfaire les envies des parents et développer la curiosité des tout petits, qui souvent ouvrent un oeil ou sourient. “Les vibrations de la voix, notamment la voix lyrique, ont quelque chose d’enveloppant pour les bébés”, constate l’artiste, qui n’utilise pas tout le potentiel de ses cordes vocales, et doit d’ailleurs veiller à chanter tout bas, pour ne pas “effrayer” enfants… ou parents.Selon elle, la voix berce les bébés, qui tombent “quatre fois sur cinq” dans un sommeil profond.Pédiatre et co-responsable du service, Mathilde Queudet loue les bienfaits du chant pour les bébés prématurés, “démontrés dans la littérature depuis plusieurs années”. “Ca les apaise, ça ralentit leur fréquence cardiaque, ça améliore le sommeil et le passage en sommeil profond”, énumère la médecin.- Eveil de l’enfant -“L’apaisement” est aussi souvent le premier bénéfice mis en avant par les mères qui bénéficient de ce mini-concert à l’hôpital.”Ca apporte de la légèreté, du bonheur”, estime Tiphaine Robert, 29 ans, maman de Nora, née le 6 septembre. La première fois qu’Aline Martin a chanté pour Nora, “on a dû continuer à chanter tout l’après-midi avec mon conjoint”, sinon le nourrisson “râlait dès qu’on s’arrêtait”, sourit sa maman, qui dit son “plaisir” de revivre l’intervention.”On sent aussi que ça participe à son éveil, elle ouvre un peu les yeux, gigote un peu”, observe-t-elle.Dans une chambre où “le bruit des machines” ne s’arrête jamais, “c’est important pour le bien-être des bébés”, loue également Emma, maman d’Iris, née le 7 septembre, avec deux mois et demi d’avance. En dehors des “bip” incessants des appareils, “les journées sont longues et silencieuses” à l’hôpital, “on est toujours dans l’expectative”, constate Patricia Didier, maman de Tom, né à 32 semaines. Dès lors, le concert “apporte un petit peu de joie, constate la mère, dont le tout-petit a “ouvert les yeux” dès les premières notes et “a souri tout le long”.- “Petite soupape” -Pour le docteur Queudet, le chant renforce le lien parents/enfant: même si les parents ne chantent pas eux-mêmes, cela “fait germer une graine” et l’idée qu’ils pourront fredonner à leur tour. Une idée d’autant plus bienvenue que les parents d’aujourd’hui, “connectés à leur smartphone”, “ne chantent plus comme avant pour leur bébé” et se contentent parfois de chercher pour lui des musiques sur YouTube, déplore Aline Martin.En réanimation ou en soins intensifs, le “public” de la chanteuse lyrique est hospitalisé pour des durées très variables, de quelques jours à plusieurs mois.  En réanimation, un “milieu très particulier”, “le lien, l’attachement sont mis à rude épreuve”, souligne la pédiatre. Le moment suspendu avec l’artiste est alors “une petite bulle, une petite soupape qu’on leur offre, une opportunité en plus de vivre quelque chose d’unique avec leur enfant”.Un an après la signature d’une convention entre le CHRU (centre hospitalier régional universitaire) et l’Opéra de Lorraine pour “inscrire la voix dans le parcours de soins”, l’enjeu est aujourd’hui “d’élargir ces actions”, explique Fedoua Bayoudh, responsable du service de l’éducation artistique et culturelle de l’opéra, qui gère ce projet. Selon l’Inserm, 6,9% des bébés naissent prématurément en France.

“Une bulle”: à Nancy, une chanteuse lyrique enveloppe de sa voix les prématurés

“Mon bébé, si joli…”: dans une chambre d’hôpital de Nancy, la voix d’une chanteuse lyrique apporte une parenthèse apaisante aux nouveau-nés prématurés, une rencontre entre soin et art lyrique née d’un partenariat entre le CHRU et l’opéra.Aline Martin, mezzo-soprano dans les choeurs de l’Opéra national de Lorraine, s’installe face à une maman portant, sur son corps, son bébé né prématurément. Après avoir discuté avec elle quelques minutes, elle se met à chanter. Entre airs classiques de Walt Disney, comptines, un “Ave Maria” ou le cantique “Amazing Grace”, l’intervenante dispose d’un large répertoire pour satisfaire les envies des parents et développer la curiosité des tout petits, qui souvent ouvrent un oeil ou sourient. “Les vibrations de la voix, notamment la voix lyrique, ont quelque chose d’enveloppant pour les bébés”, constate l’artiste, qui n’utilise pas tout le potentiel de ses cordes vocales, et doit d’ailleurs veiller à chanter tout bas, pour ne pas “effrayer” enfants… ou parents.Selon elle, la voix berce les bébés, qui tombent “quatre fois sur cinq” dans un sommeil profond.Pédiatre et co-responsable du service, Mathilde Queudet loue les bienfaits du chant pour les bébés prématurés, “démontrés dans la littérature depuis plusieurs années”. “Ca les apaise, ça ralentit leur fréquence cardiaque, ça améliore le sommeil et le passage en sommeil profond”, énumère la médecin.- Eveil de l’enfant -“L’apaisement” est aussi souvent le premier bénéfice mis en avant par les mères qui bénéficient de ce mini-concert à l’hôpital.”Ca apporte de la légèreté, du bonheur”, estime Tiphaine Robert, 29 ans, maman de Nora, née le 6 septembre. La première fois qu’Aline Martin a chanté pour Nora, “on a dû continuer à chanter tout l’après-midi avec mon conjoint”, sinon le nourrisson “râlait dès qu’on s’arrêtait”, sourit sa maman, qui dit son “plaisir” de revivre l’intervention.”On sent aussi que ça participe à son éveil, elle ouvre un peu les yeux, gigote un peu”, observe-t-elle.Dans une chambre où “le bruit des machines” ne s’arrête jamais, “c’est important pour le bien-être des bébés”, loue également Emma, maman d’Iris, née le 7 septembre, avec deux mois et demi d’avance. En dehors des “bip” incessants des appareils, “les journées sont longues et silencieuses” à l’hôpital, “on est toujours dans l’expectative”, constate Patricia Didier, maman de Tom, né à 32 semaines. Dès lors, le concert “apporte un petit peu de joie, constate la mère, dont le tout-petit a “ouvert les yeux” dès les premières notes et “a souri tout le long”.- “Petite soupape” -Pour le docteur Queudet, le chant renforce le lien parents/enfant: même si les parents ne chantent pas eux-mêmes, cela “fait germer une graine” et l’idée qu’ils pourront fredonner à leur tour. Une idée d’autant plus bienvenue que les parents d’aujourd’hui, “connectés à leur smartphone”, “ne chantent plus comme avant pour leur bébé” et se contentent parfois de chercher pour lui des musiques sur YouTube, déplore Aline Martin.En réanimation ou en soins intensifs, le “public” de la chanteuse lyrique est hospitalisé pour des durées très variables, de quelques jours à plusieurs mois.  En réanimation, un “milieu très particulier”, “le lien, l’attachement sont mis à rude épreuve”, souligne la pédiatre. Le moment suspendu avec l’artiste est alors “une petite bulle, une petite soupape qu’on leur offre, une opportunité en plus de vivre quelque chose d’unique avec leur enfant”.Un an après la signature d’une convention entre le CHRU (centre hospitalier régional universitaire) et l’Opéra de Lorraine pour “inscrire la voix dans le parcours de soins”, l’enjeu est aujourd’hui “d’élargir ces actions”, explique Fedoua Bayoudh, responsable du service de l’éducation artistique et culturelle de l’opéra, qui gère ce projet. Selon l’Inserm, 6,9% des bébés naissent prématurément en France.

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Eté 2025: des feux “hors normes” en France et en Europe

Plus d’un million d’hectares brûlés en Europe et des températures records: voici ce qu’il faut retenir des feux de forêt de cet été 2025, qui s’intensifient avec le réchauffement climatique.Nombre record d’hectares brûlés en EuropeLes zones brûlées dépassent pour la première fois un million d’hectares dans les pays de l’Union européenne depuis début 2025, une première depuis le début des statistiques en 2006, selon les données du Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS) analysées par l’AFP. Le précédent record était de 989.000 hectares en 2017.En France, avec 35.700 hectares brûlés, le record de plus de 66.000 hectares en 2022 n’a pas été battu. La majeure partie de la superficie brûlée en 2025 était constituée de forêts – près de 20.000 ha selon l’Office national des forêts.L’incendie exceptionnel de l’AudeCe feu “hors normes” a parcouru 17.000 hectares et en a brûlé plus de 13.000 entre le 5 et le 10 août, et a touché 16 communes, a indiqué la Sécurité civile. C’est le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon la Base de données gouvernementale des incendies de forêt en France (BDIFF) qui répertorie depuis 1973 la surface totale parcourue par les flammes.Jean-Paul Boslan, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP), note une “virulence du feu qui ne s’était jamais vue”: “C’est un feu qui est parti très fort, qui a poussé très vite et qui a duré dans le temps.”Ce feu a mobilisé plus de 2.000 sapeurs-pompiers, avec des renforts venus de tout le territoire.Records de chaleur, sécheresseL’été 2025 a connu une température moyenne de 22,2°C, soit une anomalie de +1,9°C. Il se classe derrière les étés 2003 (+2,7°C) et 2022 (+2,3°C), selon les données de Météo-France.Avec deux épisodes caniculaires en juin et août, qui ont fait suffoquer les Français et perturbé certaines activités économiques, le pays a connu 27 jours correspondant aux conditions d’une vague de chaleur. L’été 2025 se classe ainsi au deuxième rang pour le nombre de jours de vague de chaleur, après l’été 2022.Ces phénomènes s’inscrivent dans la tendance du changement climatique, causé essentiellement par l’utilisation massive des énergies fossiles, qui rend les vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses.L’été 2025 a aussi été peu pluvieux (-15%), en particulier sur la moitié sud où le déficit atteint parfois 50%. Les sols sont restés plus secs que la normale tout au long de l’été malgré quelques répits temporaires, note Météo-France.Avec ces vagues de chaleur, “malheureusement ces périodes d’incendie vont sûrement se répéter”, souligne Nicolas Delort, président de l’Union départementale des sapeurs-pompiers de l’Aude.Si “l’arc méditerranéen est déjà très touché”, d’autres régions “qui n’étaient pas habituées” à ces feux, comme le Jura, la Bretagne ou encore la Charente, “commencent à connaître ce problème-là”, précise-t-il.VictimesEn France, une femme de 65 ans est décédée dans l’incendie de l’Aude en août, et 24 autres personnes ont été blessées, selon la préfecture du département. Cinq personnes ont été tuées dans les incendies qui ont brûlé près de 330.000 hectares en Espagne. Quatre autres personnes, dont deux pompiers, sont mortes dans les feux au Portugal, qui ont ravagé près de 250.000 hectares en quelques semaines.Deux personnes sont mortes à Chypre fin juillet dans un violent incendie aux abords de Limassol, deuxième ville du pays.Matériel vieillissant et incertitudes politiquesLa Sécurité civile en France dispose de 12 Canadair. Cet été pendant l’incendie de l’Aude, trois étaient en maintenance, rappelle Jean-Paul Boslan. “Si demain on doit faire face à deux gros feux importants sur deux secteurs différents”, les moyens actuels, notamment aériens, “ne suffiront pas”, alerte-t-il.Ces avions amphibies, qui peuvent se ravitailler en vol sur un plan d’eau, ont une moyenne d’âge de 30 ans, et ne sont fabriqués qu’au Canada. La France en a commandé deux, qui doivent être livrés d’ici 2028.La FNSP et des syndicats de pompiers s’alarment des “changements récurrents de gouvernement qui nous font prendre du retard sur beaucoup de décisions”, source d’inquiétude car “la nature ne nous attend pas”, insiste M. Boslan.Avec l’intensification des feux de forêt en Europe, les appels à “concrétiser” une flotte européenne de moyens aériens de lutte contre les incendies se multiplient. “Le système d’assistance européenne a fonctionné encore cette année puisqu’on a envoyé des Canadair, des hélicoptères bombardiers d’eau sur l’Espagne, le Portugal”, détaille Nicolas Delort.mby-al-sdu-ys-maj/bfa/ale/

Les vendanges 2025 revues en baisse, minées par la canicule

Les aléas climatiques ont de nouveau affecté en 2025 les vendanges françaises, estimées mardi à des niveaux proches du volume déjà faible de 2024, en raison d’une canicule et d’une sécheresse aoûtiennes particulièrement dommageables dans le Bordelais et le Languedoc-Roussillon.Les prévisions de production ont été revues en baisse par rapport à celles présentées début septembre. Selon les estimations établies au 1er octobre, la production viticole française en 2025 atteindrait 36 millions d’hectolitres, très en deçà de la production moyenne de ces cinq dernières années (-16%), a indiqué le service de la statistique du ministère de l’Agriculture.”Les vendanges, désormais presque achevées, confirment les conséquences défavorables de la canicule d’août sur le potentiel de production dans la plupart des bassins”, a-t-il noté.L’an dernier, la production avait déjà été minée par les intempéries, que ce soit précipitations, sécheresse ou gel tardif. Le volume des vendanges avait chuté à 36,25 millions d’hectolitres, près des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021.Cette fois-ci, en 2025, la canicule et la sécheresse d’août ont réduit le potentiel, accélérant la maturité des raisins tout en bloquant leur grossissement. Résultat: des baies plus petites avec moins de jus. Les pluies de septembre, arrivées tardivement, n’ont pas permis d’y remédier, signale le ministère.”Ça a été la déception. On s’attendait à une année normale, et puis la canicule est venue impacter les rendements, ça a brûlé carrément, les raisins ont perdu en volume”, a témoigné Dominique Furlan, vigneron dans l’Entre-Deux-Mers (Gironde).”Plus on avançait dans la récolte et plus on s’apercevait que les rendements avaient fondu”, a-t-il expliqué mardi à l’AFP, tout en soulignant en revanche “la bonne qualité” de la production.- Disparités régionales -Selon le ministère de l’Agriculture, de toutes les catégories de vins, seule la production des appellations d’origine protégée (AOP) devrait progresser, de quelque 5% par rapport à 2024, portée par des hausses en Champagne, Bourgogne, Val de Loire, Corse et dans le Sud-Est. Ce bilan reste malgré tout inférieur de 11% à la moyenne de 2020-24.Le paysage est de fait contrasté selon les régions.Dans le Bordelais, les pluies de début septembre n’ont pas compensé les pertes. L’arrachage de vignes accentue encore la baisse de la production, qui serait ainsi légèrement inférieure à celle de l’an dernier, déjà réduite, et 17% sous la moyenne quinquennale.”On a eu un été très sec, qui a produit des baies toutes petites, très concentrées”, a constaté auprès de l’AFP Christophe Chateau, directeur de la communication du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. “Les volumes annoncés conjuguent deux phénomènes: une récolte faible, avec 10.000 hectares cultivés en moins par rapport à l’an dernier, et des rendements faibles à cause de la sécheresse.”Face à la crise du secteur, liée notamment à la déconsommation, l’Etat a subventionné des campagnes d’arrachage de vignes dans plusieurs régions. Dans le Bordelais, la surface AOC est ainsi passée de 103.000 hectares en 2023 à 95.000 ha en 2024 puis 85.000 ha en 2025.En Languedoc-Roussillon, canicule et sécheresse ont limité le niveau de production, puis les pluies ont favorisé le mildiou. Renforcée par l’arrachage de plus de 10.000 hectares, la baisse de production serait de 9% sur un an et 19% par rapport aux cinq dernières années.En Alsace, du tri a été nécessaire en raison de la dégradation sanitaire en fin de campagne. La production y reculerait de 9% sur un an.En Bourgogne, la situation varie selon les départements. L’Yonne affiche les rendements les plus élevés au contraire de la Côte-d’Or, touchée par la canicule. La récolte du bassin s’annonce toutefois supérieure de 45% à celle de 2024, affectée par le mildiou.A l’inverse, dans le Beaujolais, le rendement serait le plus faible depuis au moins 35 ans, conséquence de la canicule, du mildiou, de la coulure et de la grêle. La production y est attendue en baisse de 32% sur un an.Dans le Sud-Est, la production serait proche de 2024, mais inférieure de 10% à la moyenne quinquennale, avec un impact marqué de la canicule en Ardèche, Vaucluse, Bouches-du-Rhône.En Champagne, Corse et Savoie, les productions dépasseraient celles de 2024, comme dans le Val de Loire en dépit de la canicule.

Les vendanges 2025 revues en baisse, minées par la canicule

Les aléas climatiques ont de nouveau affecté en 2025 les vendanges françaises, estimées mardi à des niveaux proches du volume déjà faible de 2024, en raison d’une canicule et d’une sécheresse aoûtiennes particulièrement dommageables dans le Bordelais et le Languedoc-Roussillon.Les prévisions de production ont été revues en baisse par rapport à celles présentées début septembre. Selon les estimations établies au 1er octobre, la production viticole française en 2025 atteindrait 36 millions d’hectolitres, très en deçà de la production moyenne de ces cinq dernières années (-16%), a indiqué le service de la statistique du ministère de l’Agriculture.”Les vendanges, désormais presque achevées, confirment les conséquences défavorables de la canicule d’août sur le potentiel de production dans la plupart des bassins”, a-t-il noté.L’an dernier, la production avait déjà été minée par les intempéries, que ce soit précipitations, sécheresse ou gel tardif. Le volume des vendanges avait chuté à 36,25 millions d’hectolitres, près des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021.Cette fois-ci, en 2025, la canicule et la sécheresse d’août ont réduit le potentiel, accélérant la maturité des raisins tout en bloquant leur grossissement. Résultat: des baies plus petites avec moins de jus. Les pluies de septembre, arrivées tardivement, n’ont pas permis d’y remédier, signale le ministère.”Ça a été la déception. On s’attendait à une année normale, et puis la canicule est venue impacter les rendements, ça a brûlé carrément, les raisins ont perdu en volume”, a témoigné Dominique Furlan, vigneron dans l’Entre-Deux-Mers (Gironde).”Plus on avançait dans la récolte et plus on s’apercevait que les rendements avaient fondu”, a-t-il expliqué mardi à l’AFP, tout en soulignant en revanche “la bonne qualité” de la production.- Disparités régionales -Selon le ministère de l’Agriculture, de toutes les catégories de vins, seule la production des appellations d’origine protégée (AOP) devrait progresser, de quelque 5% par rapport à 2024, portée par des hausses en Champagne, Bourgogne, Val de Loire, Corse et dans le Sud-Est. Ce bilan reste malgré tout inférieur de 11% à la moyenne de 2020-24.Le paysage est de fait contrasté selon les régions.Dans le Bordelais, les pluies de début septembre n’ont pas compensé les pertes. L’arrachage de vignes accentue encore la baisse de la production, qui serait ainsi légèrement inférieure à celle de l’an dernier, déjà réduite, et 17% sous la moyenne quinquennale.”On a eu un été très sec, qui a produit des baies toutes petites, très concentrées”, a constaté auprès de l’AFP Christophe Chateau, directeur de la communication du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. “Les volumes annoncés conjuguent deux phénomènes: une récolte faible, avec 10.000 hectares cultivés en moins par rapport à l’an dernier, et des rendements faibles à cause de la sécheresse.”Face à la crise du secteur, liée notamment à la déconsommation, l’Etat a subventionné des campagnes d’arrachage de vignes dans plusieurs régions. Dans le Bordelais, la surface AOC est ainsi passée de 103.000 hectares en 2023 à 95.000 ha en 2024 puis 85.000 ha en 2025.En Languedoc-Roussillon, canicule et sécheresse ont limité le niveau de production, puis les pluies ont favorisé le mildiou. Renforcée par l’arrachage de plus de 10.000 hectares, la baisse de production serait de 9% sur un an et 19% par rapport aux cinq dernières années.En Alsace, du tri a été nécessaire en raison de la dégradation sanitaire en fin de campagne. La production y reculerait de 9% sur un an.En Bourgogne, la situation varie selon les départements. L’Yonne affiche les rendements les plus élevés au contraire de la Côte-d’Or, touchée par la canicule. La récolte du bassin s’annonce toutefois supérieure de 45% à celle de 2024, affectée par le mildiou.A l’inverse, dans le Beaujolais, le rendement serait le plus faible depuis au moins 35 ans, conséquence de la canicule, du mildiou, de la coulure et de la grêle. La production y est attendue en baisse de 32% sur un an.Dans le Sud-Est, la production serait proche de 2024, mais inférieure de 10% à la moyenne quinquennale, avec un impact marqué de la canicule en Ardèche, Vaucluse, Bouches-du-Rhône.En Champagne, Corse et Savoie, les productions dépasseraient celles de 2024, comme dans le Val de Loire en dépit de la canicule.

BHV: derrière le scandale Shein, un grand magasin dans la tourmente

La bronca suscitée par l’arrivée de Shein au Bazar de l’hôtel de ville (BHV) complique encore la donne pour l’emblématique grand magasin parisien, fragilisé par des retards de paiement qui ont fait fuir plusieurs fournisseurs et inquiètent les salariés.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au coeur de Paris, en vertu d’un accord dévoilé la semaine dernière par le géant asiatique et la Société des grands magasins (SGM), qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.”Profondément choquée” par l’accueil d’une marque régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, la cofondatrice d’AIME (cosmétiques), Mathilde Lacombe, a annoncé dans la foulée son départ du BHV Marais, tout comme d’autres marques tricolores (Culture Vintage, Talm, etc.).Mais plusieurs fournisseurs avaient déjà plié bagage, à l’instar du Slip Français, absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration. “C’est un partenaire en qui on n’avait plus confiance”, a déploré auprès de l’AFP le fondateur de la marque de sous-vêtements, Guillaume Gibault, invoquant “plus d’un an d’impayés” pour lesquels des “procédures” judiciaires sont “en cours”. “La relation commerciale a toujours été fructueuse jusqu’à l’arrivée de SGM”, foncière commerciale créée en 2021 par deux trentenaires frère et sœur, Frédéric et Maryline Merlin, a-t-il ajouté. “Notre +corner+ (espace dédié à une marque où les achats sont encaissés par le BHV, puis reversés moyennant une commission, ndlr) a continué à fonctionner commercialement (…) mais on a tout de suite eu de gros problème d’impayés”, souligne Guillaume Gibault.- “Bonne décision” -L’accord avec Shein “n’a fait que confirmer qu’on avait pris la bonne décision”, ajoute-t-il.  De même, Maison Lejaby (sous-vêtements) est partie du BHV la semaine dernière. “Les tribunaux vont être saturés d’injonctions de payer”, a prédit sur Linkedin son directeur général, Xavier Martin, évoquant des “centaines de fournisseurs français” lésés.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, les thés Mariage Frères ont suspendu leurs ventes et d’autres sociétés ne livrent plus de marchandises, ont indiqué à l’AFP les syndicats CFTC, CFE-CGC, CGT et Sud-Solidaires.Sollicitée par l’AFP, la SGM assure elle, comme en septembre 2024, que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, sont transitoires. En cause, selon elle, la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. “Le BHV est redevenu rentable en 2024”, assure la SGM qui réfute que ces retards soient liés à des “problèmes de trérorerie”.Mais les difficultés se reflètent dans les rayons vides et allées clairsemées du grand magasin, qui emploie directement 750 salariés, en particulier dans le bricolage et en papeterie.- “Désamour” -“Comment peut-on servir les clients s’il n’y a pas de produits?”, s’indigne une vendeuse du BHV qui a souhaité rester anonyme, après avoir renvoyé un chaland vers une enseigne concurrente, faute de pouvoir lui fournir l’article recherché. “C’est comme ça toute la journée”, ajoute-t-elle, triste de de voir partir une “clientèle de quartier fidèle”.”On sent qu’il y a un désamour, il y a moins de monde”, abonde Christine Rollet, pré-retraitée de 66 ans et habituée du BHV, qui ne reviendra plus “très souvent”, “frustrée” de ne pas trouver “ce qu’elle veut”.La fréquentation pourrait encore baisser avec l’arrivée de Shein, redoutent les syndicats.Autre motif d’inquiétude, le sort des murs du BHV, évalués à 300 millions d’euros et que la SGM doit racheter aux Galeries Lafayette avec l’aide de la Caisse des dépôts. Problème: le groupe public a déclaré ne “pas cautionner” l’alliance avec Shein. “Si cela fait capoter le rachat des murs et qu’il (Frédéric Merlin) n’a pas de solution derrière, Shein ou pas, il n’y aura plus de BHV”, s’alarme Florine Biais (CGT).Le géant asiatique doit aussi s’installer dans cinq magasins en région, estampillés Galeries Lafayette mais exploités par la SGM.Mardi, une intersyndicale CFDT-FO-CFE-CGC a exprimé son refus du projet, que le groupe Galeries Lafayette a promis d’empêcher.

BHV: derrière le scandale Shein, un grand magasin dans la tourmente

La bronca suscitée par l’arrivée de Shein au Bazar de l’hôtel de ville (BHV) complique encore la donne pour l’emblématique grand magasin parisien, fragilisé par des retards de paiement qui ont fait fuir plusieurs fournisseurs et inquiètent les salariés.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au coeur de Paris, en vertu d’un accord dévoilé la semaine dernière par le géant asiatique et la Société des grands magasins (SGM), qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.”Profondément choquée” par l’accueil d’une marque régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, la cofondatrice d’AIME (cosmétiques), Mathilde Lacombe, a annoncé dans la foulée son départ du BHV Marais, tout comme d’autres marques tricolores (Culture Vintage, Talm, etc.).Mais plusieurs fournisseurs avaient déjà plié bagage, à l’instar du Slip Français, absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration. “C’est un partenaire en qui on n’avait plus confiance”, a déploré auprès de l’AFP le fondateur de la marque de sous-vêtements, Guillaume Gibault, invoquant “plus d’un an d’impayés” pour lesquels des “procédures” judiciaires sont “en cours”. “La relation commerciale a toujours été fructueuse jusqu’à l’arrivée de SGM”, foncière commerciale créée en 2021 par deux trentenaires frère et sœur, Frédéric et Maryline Merlin, a-t-il ajouté. “Notre +corner+ (espace dédié à une marque où les achats sont encaissés par le BHV, puis reversés moyennant une commission, ndlr) a continué à fonctionner commercialement (…) mais on a tout de suite eu de gros problème d’impayés”, souligne Guillaume Gibault.- “Bonne décision” -L’accord avec Shein “n’a fait que confirmer qu’on avait pris la bonne décision”, ajoute-t-il.  De même, Maison Lejaby (sous-vêtements) est partie du BHV la semaine dernière. “Les tribunaux vont être saturés d’injonctions de payer”, a prédit sur Linkedin son directeur général, Xavier Martin, évoquant des “centaines de fournisseurs français” lésés.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, les thés Mariage Frères ont suspendu leurs ventes et d’autres sociétés ne livrent plus de marchandises, ont indiqué à l’AFP les syndicats CFTC, CFE-CGC, CGT et Sud-Solidaires.Sollicitée par l’AFP, la SGM assure elle, comme en septembre 2024, que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, sont transitoires. En cause, selon elle, la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. “Le BHV est redevenu rentable en 2024”, assure la SGM qui réfute que ces retards soient liés à des “problèmes de trérorerie”.Mais les difficultés se reflètent dans les rayons vides et allées clairsemées du grand magasin, qui emploie directement 750 salariés, en particulier dans le bricolage et en papeterie.- “Désamour” -“Comment peut-on servir les clients s’il n’y a pas de produits?”, s’indigne une vendeuse du BHV qui a souhaité rester anonyme, après avoir renvoyé un chaland vers une enseigne concurrente, faute de pouvoir lui fournir l’article recherché. “C’est comme ça toute la journée”, ajoute-t-elle, triste de de voir partir une “clientèle de quartier fidèle”.”On sent qu’il y a un désamour, il y a moins de monde”, abonde Christine Rollet, pré-retraitée de 66 ans et habituée du BHV, qui ne reviendra plus “très souvent”, “frustrée” de ne pas trouver “ce qu’elle veut”.La fréquentation pourrait encore baisser avec l’arrivée de Shein, redoutent les syndicats.Autre motif d’inquiétude, le sort des murs du BHV, évalués à 300 millions d’euros et que la SGM doit racheter aux Galeries Lafayette avec l’aide de la Caisse des dépôts. Problème: le groupe public a déclaré ne “pas cautionner” l’alliance avec Shein. “Si cela fait capoter le rachat des murs et qu’il (Frédéric Merlin) n’a pas de solution derrière, Shein ou pas, il n’y aura plus de BHV”, s’alarme Florine Biais (CGT).Le géant asiatique doit aussi s’installer dans cinq magasins en région, estampillés Galeries Lafayette mais exploités par la SGM.Mardi, une intersyndicale CFDT-FO-CFE-CGC a exprimé son refus du projet, que le groupe Galeries Lafayette a promis d’empêcher.

BHV: derrière le scandale Shein, un grand magasin dans la tourmente

La bronca suscitée par l’arrivée de Shein au Bazar de l’hôtel de ville (BHV) complique encore la donne pour l’emblématique grand magasin parisien, fragilisé par des retards de paiement qui ont fait fuir plusieurs fournisseurs et inquiètent les salariés.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au coeur de Paris, en vertu d’un accord dévoilé la semaine dernière par le géant asiatique et la Société des grands magasins (SGM), qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.”Profondément choquée” par l’accueil d’une marque régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, la cofondatrice d’AIME (cosmétiques), Mathilde Lacombe, a annoncé dans la foulée son départ du BHV Marais, tout comme d’autres marques tricolores (Culture Vintage, Talm, etc.).Mais plusieurs fournisseurs avaient déjà plié bagage, à l’instar du Slip Français, absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration. “C’est un partenaire en qui on n’avait plus confiance”, a déploré auprès de l’AFP le fondateur de la marque de sous-vêtements, Guillaume Gibault, invoquant “plus d’un an d’impayés” pour lesquels des “procédures” judiciaires sont “en cours”. “La relation commerciale a toujours été fructueuse jusqu’à l’arrivée de SGM”, foncière commerciale créée en 2021 par deux trentenaires frère et sœur, Frédéric et Maryline Merlin, a-t-il ajouté. “Notre +corner+ (espace dédié à une marque où les achats sont encaissés par le BHV, puis reversés moyennant une commission, ndlr) a continué à fonctionner commercialement (…) mais on a tout de suite eu de gros problème d’impayés”, souligne Guillaume Gibault.- “Bonne décision” -L’accord avec Shein “n’a fait que confirmer qu’on avait pris la bonne décision”, ajoute-t-il.  De même, Maison Lejaby (sous-vêtements) est partie du BHV la semaine dernière. “Les tribunaux vont être saturés d’injonctions de payer”, a prédit sur Linkedin son directeur général, Xavier Martin, évoquant des “centaines de fournisseurs français” lésés.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, les thés Mariage Frères ont suspendu leurs ventes et d’autres sociétés ne livrent plus de marchandises, ont indiqué à l’AFP les syndicats CFTC, CFE-CGC, CGT et Sud-Solidaires.Sollicitée par l’AFP, la SGM assure elle, comme en septembre 2024, que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, sont transitoires. En cause, selon elle, la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. “Le BHV est redevenu rentable en 2024”, assure la SGM qui réfute que ces retards soient liés à des “problèmes de trérorerie”.Mais les difficultés se reflètent dans les rayons vides et allées clairsemées du grand magasin, qui emploie directement 750 salariés, en particulier dans le bricolage et en papeterie.- “Désamour” -“Comment peut-on servir les clients s’il n’y a pas de produits?”, s’indigne une vendeuse du BHV qui a souhaité rester anonyme, après avoir renvoyé un chaland vers une enseigne concurrente, faute de pouvoir lui fournir l’article recherché. “C’est comme ça toute la journée”, ajoute-t-elle, triste de de voir partir une “clientèle de quartier fidèle”.”On sent qu’il y a un désamour, il y a moins de monde”, abonde Christine Rollet, pré-retraitée de 66 ans et habituée du BHV, qui ne reviendra plus “très souvent”, “frustrée” de ne pas trouver “ce qu’elle veut”.La fréquentation pourrait encore baisser avec l’arrivée de Shein, redoutent les syndicats.Autre motif d’inquiétude, le sort des murs du BHV, évalués à 300 millions d’euros et que la SGM doit racheter aux Galeries Lafayette avec l’aide de la Caisse des dépôts. Problème: le groupe public a déclaré ne “pas cautionner” l’alliance avec Shein. “Si cela fait capoter le rachat des murs et qu’il (Frédéric Merlin) n’a pas de solution derrière, Shein ou pas, il n’y aura plus de BHV”, s’alarme Florine Biais (CGT).Le géant asiatique doit aussi s’installer dans cinq magasins en région, estampillés Galeries Lafayette mais exploités par la SGM.Mardi, une intersyndicale CFDT-FO-CFE-CGC a exprimé son refus du projet, que le groupe Galeries Lafayette a promis d’empêcher.