Thaïlande: à Bangkok, des avions pour lutter contre la pollution de l’air

La Thaïlande, prise au dépourvu, a imaginé une méthode originale pour dissiper le brouillard de pollution qui étouffe Bangkok: pulvériser par avion de l’eau glacée ou de la glace carbonique… mais les résultats se font attendre.”La concentration de PM2,5 diminue”, assure Chanti Detyothin, un expert du service d’aviation royale de pluie artificielle.Mais “il existe des limites” pour “faire disparaître complètement la pollution”, concède le spécialiste.Des journalistes de l’AFP sont montées mi-janvier à bord d’un petit avion militaire Casa, qui doit libérer les millions d’habitants de la capitale thaïlandaise pris au piège des particules fines depuis des semaines.A partir de décembre, dans ce qui correspond au début de la saison sèche, un épais nuage toxique enveloppe Bangkok, lié principalement aux émissions des véhicules et des industries, et aux brûlis agricoles.Plus d’un million de Thaïlandais sont tombés malades en raison du “smog” depuis octobre 2023 selon les autorités, et le coût économique de la pollution de l’air pourrait se chiffrer en milliards de dollars ces prochaines années.- Méthode unique -Les autorités ont aussi isolé le phénomène de couche d’inversion, qui agit comme un couvercle d’air chaud au-dessus de la mégapole, empêchant l’échappement en altitude des gaz nocifs.C’est à ce niveau-là que les scientifiques thaïlandais veulent intervenir.Face aux aléas du climat, le pays a l’habitude d’envoyer des avions, même si des voix critiques s’accordent à dire que ce n’est pas la solution la plus efficace.Depuis des décennies, la Thaïlande dispose d’un service d’aviation royale en charge de la pluie artificielle, associé au défunt roi Rama IX qui en aurait eu l’idée dans les années 1950 pour aider les agriculteurs contre la sécheresse.De petits appareils pulvérisent deux fois par jour, à 1.500 mètres d’altitude, des produits censés refroidir la couche d’inversion, et donc permettre la libération des particules polluantes bloquées au sol.Dans l’avion auquel l’AFP a eu accès, l’équipage a rempli des grandes citernes bleues en plastique d’eau glacée, pour un total d’une tonne. D’autres jours, les avions déversent du dioxyde de carbone (CO2) sous forme solide, aussi appelé glace carbonique ou glace sèche.Selon des critiques de cette méthode unique à la Thaïlande, il n’existe pas de preuves suffisantes de son efficacité.Lancée l’an dernier, elle demeure à l’état de test, et diffère de celle qui consiste à déclencher des averses en larguant de vastes quantités de produits chimiques dans les nuages, insiste Chanti.Le CO2 est l’un des principaux gaz à effet de serre, qui contribue au réchauffement climatique, et les effets sur la santé de la pulvérisation de glace carbonique dans l’atmosphère sont peu connus.La glace carbonique est fournie par le géant pétrolier thaïlandais PTT et d’autres entreprises du secteur. PTT n’avait pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.- “Coriandre sur un plat” -C’est comme “ajouter de la coriandre sur le plat”, a balayé Weenarin Lulitanonda, cofondatrice du réseau thaïlandais pour un air propre. “Au lieu de résoudre le problème, (les entreprises) se créent une belle image” pour détourner l’attention vis-à-vis de leur activité génératrice de gaz à effet de serre, explique-t-elle.Ces entreprises peuvent faire “beaucoup plus”, a-t-elle assuré.Un vol de pulvérisation peut coûter jusqu’à 50.000 bahts (1.400 euros).Il serait plus rentable pour Bangkok d’appliquer des mesures éprouvées pour s’attaquer aux causes de la pollution, telles que les zones de circulation à faibles émissions, l’interdiction de certains véhicules lourds et le contrôle du brûlis agricole, a expliqué Ekbordin Winijkul, de l’Institut asiatique de technologie, établi en Thaïlande.”Avant d’essayer de faire quelque chose, nous devrions d’abord avoir confiance dans les données” a-t-il affirmé.Les autorités ont déjà lancé des initiatives pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants, développer le réseau de bus électriques ou favoriser le télétravail.Dans le même temps, la pollution de l’air continue d’atteindre des niveaux alarmants à Bangkok, qui figurait jeudi parmi les villes les plus polluées du monde, à des niveaux bien supérieurs aux seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir.

Idao de Tillard, Go On Boy, Hooker Berry … le rêve américain de 18 trotteurs

Le tenant du titre, le cheval français Idao de Tillard, ses compatriotes Go On Boy et Hooker Berry ou encore le suédois San Moteur … 18 cracks trotteurs vont s’affronter dimanche sur l’hippodrome de Vincennes dans le 104e Prix d’Amérique pour un titre de champion du monde du trot attelé.Pilotes, entraîneurs, propriétaires : tous rêvent de décrocher le Graal. Lancés à plus de 50 km/h, les chevaux menés par l’élite des drivers doivent faire preuve d’endurance, de vitesse et d’un soupçon de chance sur le parcours exigeant des 2.700 mètres de la grande piste.Et si le rêve américain se poursuivait pour Idao de Tillard ? Il peut signer un doublé dans la course.Après avoir contracté la leptospirose qui l’a tenu éloigné des pistes, Idao de Tillard a prouvé son retour en forme en remportant le Prix de Bourgogne, fin décembre. Entraîné par le normand Thierry Duvaldestin, tête de liste des professionnels, le cheval de 7 ans, un des favoris, dont le compte en banque s’élève à plus de 2,4 millions d’euros de gains est “prêt à conserver son titre” avec à son sulky Clément Duvaldestin.”Idao va bien. Il a repris du poids car la maladie qu’il avait contractée en novembre l’avait fait maigrir. Il retrouve son beau poil et il est bien”, a confié à l’AFP Thierry Duvaldestin.”Il semble un peu moins fort que l’an dernier car il avait tout gagné mais il va se défendre”, affirme-t-il. La force de son crack c’est “sa maniabilité”. “Toutes les tactiques lui conviennent. Il peut attendre, être un peu nez au vent ou bien prendre la tête”.Son principal rival s’appelle Go On Boy. “Ce cheval est très fort, il nous a déjà battu”, redoute Thierry Duvaldestin. – 450.000 euros au vainqueur -Façonné par Romain Derieux, Go On Boy, a fini deuxième dans le Prix de Bourgogne. Ce top cheval a notamment remporté de nombreux succès à l’étranger, dont deux Grand Prix de Wallonie (2023 -2024). Le pilote suédois Björn Goop, natif de Mölndal, âgé de 30 ans, a glané plus de 8.000 victoires sur le “vieux continent”. Il va tenter avec San Moteur (23 victoires en Suède) d’accrocher un 4e Prix d’Amérique à son palmarès après ceux de 2020 et 2021 avec Face Time Bourbon et avec Readly Express en 2018. C’est le plus jeune pilote à avoir remporté le Prix d’Amérique en 2022 avec Hooker Berry. Agé de 21 ans, Nicolas Bazire sera encore au sulky de son champion mis au point par son père Jean-Michel Bazire, en quête d’un deuxième titre mondial.”Le cheval va bien. On a travaillé à la plage avec une météo clémente. Il est monté en condition depuis le Prix de Belgique. Il est dur à l’effort, ne lâche rien”, a commenté Nicolas Bazire lors d’une visio-conférence.Le vendéen Eric Raffin a décroché son 6e sulky d’Or et passé le cap des 5.000 succès. Il pilotera Josh Power. Ce frère de Go On Boy a remporté le Critérium des 5 ans (2024) et celui des 4 ans (2023). “On vise plus une deuxième ou troisième place que la victoire”, a dit Eric Raffin qui n’a jamais gagné l’Amérique.Alexandre Abrivard mènera la jument Just Love You. “On a eu un meeting de rêve. Elle a été à 100 % lors de sa victoire dans le Prix Ténor de Beaune. Dimanche, il faudra être à 120 %”, estime-t-il.Attention également à Keep Going ou encore à Iroise de la Noé, le petit poucet de la course. Elle défendra la casaque de son pilote Thomas Levesque, 24 ans, au départ “pour se faire plaisir”.Avec un million d’euros de primes diverses, dont 450.000 euros au vainqueur, le Prix d’Amérique est la course au trot la mieux dotée en France. Le vainqueur se voit aussi ouvrir les portes des haras avec l’assurance d’une grande descendance.

Les croisiéristes “stupéfaits” de l’interdiction des gros navires dans la métropole de Nice

L’association internationale des compagnies de croisières (CLIA) s’est déclarée samedi “stupéfaite” de la décision du maire de Nice (Alpes-Maritimes) Christian Estrosi (Horizons) d’interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole.Dans une volonté de privilégier un “tourisme choisi” face à la menace du “surtourisme”, M. Estrosi a signé vendredi en tant que président de la métropole Nice Côte d’Azur un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de cette métropole.”Nous sommes stupéfaits par la décision du maire de Nice (…) d’autant plus qu’aucun grand navire n’est prévu pour faire escale au port de Nice en 2025. Dans l’intérêt des acteurs de l’économie locale ainsi que des voyageurs qui souhaitent découvrir cette région, nous exhortons les autorités à reconsidérer cette décision”, indique l’association dans un communiqué.De telles mesures “ne font que stigmatiser l’industrie des croisières”, déplore la CLIA, et “n’apportent rien pour promouvoir un tourisme durable”, que l’association assure “défendre activement en partenariat avec les acteurs du tourisme en Méditerranée”.Trois grands navires de croisière et 34 navires de taille moyenne sont programmés pour mouiller au large de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), près de Nice, au cours de l’année 2025, selon la CLIA.Après la décision de M. Estrosi, les navires de moins de 900 passagers, généralement beaucoup plus luxueux que ceux de plus grande capacité, restent autorisés à entrer dans le port de Nice, où des aménagements sont en cours pour mieux les accueillir, avec en particulier une électrification qui devrait permettre de les obliger à stopper leur moteur pendant l’escale. Au total, 124 escales de ces navires d’une capacité allant de 32 à 700 passagers sont programmées pour 2025 à Nice.En revanche, les navires d’une capacité supérieure, qui mouillent actuellement dans la rade voisine de Villefranche-sur-Mer, ne seront plus les bienvenus. “La plaisance, oui, les immeubles flottants, non”, a résumé M. Estrosi.

Les croisiéristes “stupéfaits” de l’interdiction des gros navires dans la métropole de Nice

L’association internationale des compagnies de croisières (CLIA) s’est déclarée samedi “stupéfaite” de la décision du maire de Nice (Alpes-Maritimes) Christian Estrosi (Horizons) d’interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole.Dans une volonté de privilégier un “tourisme choisi” face à la menace du “surtourisme”, M. Estrosi a signé vendredi en tant que président de la métropole Nice Côte d’Azur un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de cette métropole.”Nous sommes stupéfaits par la décision du maire de Nice (…) d’autant plus qu’aucun grand navire n’est prévu pour faire escale au port de Nice en 2025. Dans l’intérêt des acteurs de l’économie locale ainsi que des voyageurs qui souhaitent découvrir cette région, nous exhortons les autorités à reconsidérer cette décision”, indique l’association dans un communiqué.De telles mesures “ne font que stigmatiser l’industrie des croisières”, déplore la CLIA, et “n’apportent rien pour promouvoir un tourisme durable”, que l’association assure “défendre activement en partenariat avec les acteurs du tourisme en Méditerranée”.Trois grands navires de croisière et 34 navires de taille moyenne sont programmés pour mouiller au large de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), près de Nice, au cours de l’année 2025, selon la CLIA.Après la décision de M. Estrosi, les navires de moins de 900 passagers, généralement beaucoup plus luxueux que ceux de plus grande capacité, restent autorisés à entrer dans le port de Nice, où des aménagements sont en cours pour mieux les accueillir, avec en particulier une électrification qui devrait permettre de les obliger à stopper leur moteur pendant l’escale. Au total, 124 escales de ces navires d’une capacité allant de 32 à 700 passagers sont programmées pour 2025 à Nice.En revanche, les navires d’une capacité supérieure, qui mouillent actuellement dans la rade voisine de Villefranche-sur-Mer, ne seront plus les bienvenus. “La plaisance, oui, les immeubles flottants, non”, a résumé M. Estrosi.

Trump fires at least 12 internal govt watchdogs: US media

President Donald Trump sacked at least a dozen internal government watchdogs late Friday, US media reported, the latest shake-up of the Republican’s second term after less than a week back in office.Independent inspectors general of at least 12 federal agencies were notified of their immediate dismissals via emails from the White House personnel director, The Washington Post reported, citing unnamed people familiar with the actions.Inspectors general have an oversight role to detect and deter fraud, waste and abuse by government employees.They are responsible for investigating violations of laws, regulations and ethical standards by employees, and conducting audits of contracts, finances and staff performance.Among the federal agencies affected by the ousters were the departments of defense, state, interior and energy, as well as the Environmental Protection Agency and Social Security Administration, the Post said.”It’s a widespread massacre,” said one of the fired inspectors general, according to the Post. “Whoever Trump puts in now will be viewed as loyalists, and that undermines the entire system.”Most of those fired were appointed by Trump during his first term, the newspaper added.The New York Times, citing three unnamed people with knowledge of the dismissals, said 17 inspectors general were fired, and one source said the Justice Department’s watchdog was not affected.Democratic Senator Elizabeth Warren of Massachusetts called the firings “a purge… in the middle of the night.””Inspectors general are charged with rooting out government waste, fraud, abuse, and preventing misconduct,” she said in a post on social media platform X.”President Trump is dismantling checks on his power and paving the way for widespread corruption.”On Tuesday, his first full day in power, Trump announced plans to weed out around 1,000 opponents from the US government.The 78-year-old Republican began his second term with a flurry of executive actions aimed at overhauling government policies on immigration, citizenship, gender, diversity and climate — some of which are being challenged in the courts.

Noman hat trick as Pakistan dismiss West Indies for 163

Noman Ali became the first Pakistan spinner to register a hat trick as the West Indies were dismissed for 163 Saturday on the opening day of the second Test in Multan.Noman finished with 6-41 and fellow spinner Sajid Khan took 2-64 as the tourists were bowled out in 41.1 overs after winning the toss and opting to bat.It could have been worse for the tourists had Gudakesh Motie, who top scored with a career-best 55, not added an invaluable 68 runs for the last wicket with Jomel Warrican, who scored 36 not out with two sixes.Motie also added 41 for the ninth wicket with Kemar Roach (25) to delay the lunch break before Noman grabbed the last two wickets for his eighth five-wicket haul in an innings.Pakistan employed the same spin-heavy tactics which earned them a 127-run win in the first Test — also in Multan — with the ball turning from the first over.Noman came on to bowl as the first change, and trapped West Indian skipper Kraigg Brathwaite leg before for nine to spark a collapse which saw the tourists slump from 32-2 to 38-8 off just 14 deliveries.Noman dismissed Justin Greaves for one, then Tevin Imlach and Kevin Sinclair off successive deliveries to become the fifth Pakistan bowler to grab a Test hat trick.Fast bowlers Wasim Akram (two hat tricks against Sri Lanka in 1999), Abdul Razzaq (against Sri Lanka in 2000), Mohammad Sami (also against Sri Lanka, in 2002), and Naseem Shah (against Bangladesh in 2020) achieved the feat for Pakistan previously.Off-spinner Sajid dismissed debutant Amir Jangoo and Alick Athanaze — both without scoring — while Abrar Ahmed accounted for Kavem Hodge.Debutant pacer Kashif Ali had Mikyle Louis for four in his first over. 

Face aux risques climatiques, le rouge de Provence se fait solidaire

Au printemps dernier, quand un gel “historique” s’est abattu sur son vignoble, Pierre Michelland a perdu 100% de sa récolte. Neuf mois plus tard, avec ses copains de l’association Rouge Provence, il met la dernière main à leur cuvée “solidaire”, qui permettra d’aider d’autres vignerons victimes d’aléas climatiques.Deux ans après le coup de grêle qui a dévasté ses vignes en 2023, Myrko Tépus est là aussi. Tout sourire, comme la trentaine de vignerons venus de toute la Provence viticole qui, chaque fin septembre, mettent en commun leurs raisins – 100 kg chacun – pour vinifier leur “Plaisir solidaire”, un assemblage de cépages, climats et terroirs différents, allant des Alpilles jusqu’à Nice.Aujourd’hui, c’est l'”habillage” du millésime 2023: étiquetage des 1.737 magnums, cirage des cols, mise en cartons.Dans le grand hangar du domaine des Béates à Lambesc (Bouches-du-Rhône), le travail en musique a commencé dès 08H30. Sur l’étiqueteuse ou devant les cireuses, ça rigole, certains esquissent des pas de danse et chacun y va de son commentaire sur les 33 visages de vignerons dessinés sur l’étiquette.Installé depuis 22 ans sur le domaine de La Réaltière à Rians, dans le Haut-Var, Pierre Michelland n’a rien oublié des quatre jours d’avril où la température est descendue jusqu’à -5,5°C. “Les bourgeons étaient sortis en avance car on avait eu un hiver exceptionnellement doux et un coup de chaud en mars. Et fin avril, on a eu ce gel violent comme la région n’en avait pas vu depuis plus de 30 ans: tout le vignoble a été détruit… Rouge-Provence s’est mise en branle: j’ai pu récolter des cépages choisis chez certains vignerons de l’association et grâce aussi à des achats de raisins, j’ai assuré 70% de ma récolte habituelle.” En mai 2023, Myrko Tépus avait lui perdu 90% de sa récolte, après quatre orages de grêle consécutifs sur son domaine d’Esparron-de-Pallières (Var). “Les copains de l’association m’ont tous donné du raisin et j’ai pu sauver mon année”, raconte le jeune vigneron.- “Le dérèglement, on le vit” -“Le dérèglement climatique, on le vit. Il est flagrant, avec la multiplication des épisodes de grêle, de chaleur précoce, de gel tardif… On a complètement perdu les saisons”, témoigne Pierre-François Terrat, du domaine des Béates. “Cette année, ce sont quatre vignerons de l’association qui ont vu leur récolte détruite. Là, on ne pouvait pas donner du raisin à tout le monde sans nous mettre nous-même en danger.” Les fonds récoltés grâce à la vente du “Plaisir Solidaire” ont permis de louer pour l’un un élévateur, pour l’autre un camion, et de financer des événements promotionnels sur les domaines sinistrés. Une journée solidaire a aussi été organisée dans les vignobles. “Et quand 30 vignerons débarquent pour piocher ou tailler, ça fait gagner beaucoup de temps!”, reconnaît Clara Fischer du Château Révelette à Jouques (Var) qui, comme son voisin de La Réaltière, a subi le “gel historique” de quatre jours, perdant 75% de sa récolte. “Pour nous, en tant que jeunes, c’est rassurant, car on sait qu’on n’est jamais seul et qu’on peut demander conseil”, confie la vigneronne, qui vient de reprendre avec son frère le domaine familial.C’est le père de Clara, Peter Fischer, qui a fondé l’association avec Jean-Christophe Comor, des Terres Promises à La Roquebrussanne (Var). “Au départ, on voulait exalter notre terroir et la singularité de nos rouges, mais en 2012 un ami vigneron a perdu toute sa récolte à cause de la grêle, et spontanément, avec des copains, on s’est mobilisés pour lui apporter des raisins”, explique Jean-Christophe Comor. “Cette solidarité a permis de sauver son exploitation et on a voulu continuer en créant Rouge Provence, pour promouvoir nos vins rouges, dans une région dominée par les rosés (90% de la production en Provence, NDLR), et pour montrer qu’on était capables de s’entraider.”Aujourd’hui, Rouge Provence réunit 34 vignerons, la plupart en bio ou biodynamie, sur des domaines allant de 6 à 70 hectares.”Nous partageons tous la même philosophie du métier et du vin, cette idée de +vins d’auteurs+”, dit Pierre-François Terrat. Pour la cuvée solidaire, “nous ramassons nos raisins le même jour et nous les travaillons ensemble, souligne-t-il. “Cette vinification en commun est assez unique. On obtient un assemblage hors norme, mais très révélateur du millésime et qui a tous les marqueurs de la Provence!”

Face aux risques climatiques, le rouge de Provence se fait solidaire

Au printemps dernier, quand un gel “historique” s’est abattu sur son vignoble, Pierre Michelland a perdu 100% de sa récolte. Neuf mois plus tard, avec ses copains de l’association Rouge Provence, il met la dernière main à leur cuvée “solidaire”, qui permettra d’aider d’autres vignerons victimes d’aléas climatiques.Deux ans après le coup de grêle qui a dévasté ses vignes en 2023, Myrko Tépus est là aussi. Tout sourire, comme la trentaine de vignerons venus de toute la Provence viticole qui, chaque fin septembre, mettent en commun leurs raisins – 100 kg chacun – pour vinifier leur “Plaisir solidaire”, un assemblage de cépages, climats et terroirs différents, allant des Alpilles jusqu’à Nice.Aujourd’hui, c’est l'”habillage” du millésime 2023: étiquetage des 1.737 magnums, cirage des cols, mise en cartons.Dans le grand hangar du domaine des Béates à Lambesc (Bouches-du-Rhône), le travail en musique a commencé dès 08H30. Sur l’étiqueteuse ou devant les cireuses, ça rigole, certains esquissent des pas de danse et chacun y va de son commentaire sur les 33 visages de vignerons dessinés sur l’étiquette.Installé depuis 22 ans sur le domaine de La Réaltière à Rians, dans le Haut-Var, Pierre Michelland n’a rien oublié des quatre jours d’avril où la température est descendue jusqu’à -5,5°C. “Les bourgeons étaient sortis en avance car on avait eu un hiver exceptionnellement doux et un coup de chaud en mars. Et fin avril, on a eu ce gel violent comme la région n’en avait pas vu depuis plus de 30 ans: tout le vignoble a été détruit… Rouge-Provence s’est mise en branle: j’ai pu récolter des cépages choisis chez certains vignerons de l’association et grâce aussi à des achats de raisins, j’ai assuré 70% de ma récolte habituelle.” En mai 2023, Myrko Tépus avait lui perdu 90% de sa récolte, après quatre orages de grêle consécutifs sur son domaine d’Esparron-de-Pallières (Var). “Les copains de l’association m’ont tous donné du raisin et j’ai pu sauver mon année”, raconte le jeune vigneron.- “Le dérèglement, on le vit” -“Le dérèglement climatique, on le vit. Il est flagrant, avec la multiplication des épisodes de grêle, de chaleur précoce, de gel tardif… On a complètement perdu les saisons”, témoigne Pierre-François Terrat, du domaine des Béates. “Cette année, ce sont quatre vignerons de l’association qui ont vu leur récolte détruite. Là, on ne pouvait pas donner du raisin à tout le monde sans nous mettre nous-même en danger.” Les fonds récoltés grâce à la vente du “Plaisir Solidaire” ont permis de louer pour l’un un élévateur, pour l’autre un camion, et de financer des événements promotionnels sur les domaines sinistrés. Une journée solidaire a aussi été organisée dans les vignobles. “Et quand 30 vignerons débarquent pour piocher ou tailler, ça fait gagner beaucoup de temps!”, reconnaît Clara Fischer du Château Révelette à Jouques (Var) qui, comme son voisin de La Réaltière, a subi le “gel historique” de quatre jours, perdant 75% de sa récolte. “Pour nous, en tant que jeunes, c’est rassurant, car on sait qu’on n’est jamais seul et qu’on peut demander conseil”, confie la vigneronne, qui vient de reprendre avec son frère le domaine familial.C’est le père de Clara, Peter Fischer, qui a fondé l’association avec Jean-Christophe Comor, des Terres Promises à La Roquebrussanne (Var). “Au départ, on voulait exalter notre terroir et la singularité de nos rouges, mais en 2012 un ami vigneron a perdu toute sa récolte à cause de la grêle, et spontanément, avec des copains, on s’est mobilisés pour lui apporter des raisins”, explique Jean-Christophe Comor. “Cette solidarité a permis de sauver son exploitation et on a voulu continuer en créant Rouge Provence, pour promouvoir nos vins rouges, dans une région dominée par les rosés (90% de la production en Provence, NDLR), et pour montrer qu’on était capables de s’entraider.”Aujourd’hui, Rouge Provence réunit 34 vignerons, la plupart en bio ou biodynamie, sur des domaines allant de 6 à 70 hectares.”Nous partageons tous la même philosophie du métier et du vin, cette idée de +vins d’auteurs+”, dit Pierre-François Terrat. Pour la cuvée solidaire, “nous ramassons nos raisins le même jour et nous les travaillons ensemble, souligne-t-il. “Cette vinification en commun est assez unique. On obtient un assemblage hors norme, mais très révélateur du millésime et qui a tous les marqueurs de la Provence!”