A Venise, un film choc pour “donner une voix” aux victimes de Gaza

Avec “The Voice of Hind Rajab”, film ovationné mercredi à Venise sur une fillette palestinienne tuée à Gaza en janvier 2024 par l’armée israélienne, la Mostra tient son film-événement.La projection officielle a été suivie d’une ovation de 23 minutes, des spectateurs ont brandi des drapeaux palestiniens et des slogans ont retenti dans la salle du palais des festivals, a constaté un journaliste de l’AFP.L’équipe du film composée d’acteurs palestiniens a terminé en larmes. Deux heures plus tôt, vêtus de noir et brandissant une photo d’Hind Rajab, les acteurs et la réalisatrice avaient foulé le tapis rouge, accompagnés du couple hollywoodien formé par Rooney Mara et Joaquin Phoenix, producteurs exécutifs.”Ils sont là pour soutenir le film. Je suis très heureuse, je n’aurais jamais pensé que cela serait possible”, a affirmé la réalisatrice à la presse.Au coeur de son film: les enregistrements de l’appel aux secours d’Hind Rajab qui ont été enregistrés et ont suscité une vive émotion internationale.”Lorsque j’ai entendu pour la première fois la voix d’Hind Rajab, il y avait quelque chose de plus que sa voix. C’était la voix de Gaza qui appelait à l’aide et personne ne pouvait entrer”, a affirmé Kaouther Ben Hania.En lice pour le Lion d’or, le film confirme la dimension politique de la 82e Mostra, marquée par une manifestation de plusieurs milliers de personnes samedi pour exhorter le festival à prendre clairement position contre les actions d’Israël dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.- “Fort impact” -“Nous voyons que, partout dans le monde, les médias présentent les morts à Gaza comme des dommages collatéraux. Je trouve cela si déshumanisant et c’est pourquoi le cinéma, l’art et toutes les formes d’expression sont si importants pour donner une voix et un visage à ces personnes”, a ajouté Mme Ben Hania.Le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, avait prévenu en juillet que le film aurait “un fort impact sur le public”.Agée de 5 ans, Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien, alors que le véhicule dans lequel elle voyageait avec des membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.La réalisatrice a raconté sur Instagram qu’elle avait entendu presque par hasard les extraits des appels à l’aide d’Hind Rajab et contacté le Croissant-Rouge.”J’ai longuement parlé avec la mère de Hind, avec les personnes qui étaient [avec elle] à l’autre bout du fil, ceux qui ont essayé de l’aider. J’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai écrit”, a ajouté la Franco-Tunisienne de 48 ans, qui a obtenu le consentement de la famille.- En route pour les Oscars ? -Le film de 1H30 se déroule dans le centre d’appel du Croissant-Rouge, sous tension entre volonté de secourir la fillette et nécessité de respecter les protocoles d’urgence et ne pas mettre en danger les sauveteurs. “Des larmes ont été versées chaque jour” du tournage, a relaté l’acteur Amer Hlehel tandis que Motaz Malhees a confié que tourner ce film l’avait ramené à son enfance à Jénine (nord de la Cisjordanie).Outre le couple Phoenix/Mara, “The Voice of Hind Rajab” bénéficie du soutien de Brad Pitt et des réalisateurs Alfonso Cuaron et Jonathan Glazer (“La Zone d’intérêt”), eux aussi producteurs exécutifs. Jointe par téléphone à Gaza-ville, la mère d’Hind Rajab, Wissam Hamada, espère de son côté que “ce film contribuera à arrêter cette guerre destructrice et à sauver les autres enfants de Gaza”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne, qui n’a jamais annoncé d’enquête formelle, a indiqué que les circonstances de la mort de la fillette étaient encore “en train d’être examinées”.”L’incident est à un stade d’examen avancé du Mécanisme d’évaluation et de détermination des faits de l’état-major général, un organisme professionnel et indépendant chargé d’examiner les incidents exceptionnels survenus pendant la guerre”, a précisé l’armée.Après Venise, le film ira aux festivals de Toronto, Londres, Saint-Sébastien et Busan. Il a aussi été choisi par la Tunisie pour la représenter aux Oscars.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.

Islamic State claims deadly attack on Pakistan rally

The Islamic State group claimed responsibility Wednesday for a suicide bombing that authorities said killed 15 people and wounded dozens more at a political rally in southwestern Pakistan.The claim for Tuesday’s attack in Quetta, capital of restive Balochistan province, was made through the group’s propaganda arm. Balochistan interior minister Hamza Shafqat gave an updated death toll of 15.Dozens were also wounded in the attack by a suicide bomber with eight kilograms (17.5 pounds) of explosives in a stadium parking lot in Quetta, where hundreds of members of the Balochistan National Party (BNP) had gathered, Shafqat said.Balochistan, a province on the border with Iran and Afghanistan, is regularly the scene of violence, often carried out by jihadists from the regional branch of the Islamic State, or Baloch separatists.Balochistan is Pakistan’s largest and most resource-rich province, but also its poorest, with roughly 70 percent of the population living below the poverty line. Baloch separatists claim to be fighting to end discrimination against the Baloch people on their land.Pakistani forces have been battling an insurgency in the province for more than a decade. In 2024 the region saw a sharp rise in violence, with 782 people killed, according to the Center for Research and Security Studies in Islamabad.While Islamic State jihadists consider political parties and state institutions to be heretical, they rarely attack Baloch activists.But on Tuesday evening in the Quetta stadium parking lot as BNP rally participants were dispersing, a suicide bomber detonated explosives.IS published a photo of the alleged attacker, his face hidden by a scarf.BNP leader Akhtar Mengal, who at the time of the attack was leaving the rally after delivering a speech, posted on X that he was “safe, but deeply heartbroken at the loss of our workers.”The BNP campaigns on a platform calling for greater rights and economic investment in the wellbeing of members of the Baloch ethnicity.Since 2014, China has invested significantly in building a road-and-infrastructure project in Balochistan linked to its One Belt One Road initiative.Many Baloch, however, say the benefits have been reaped only by outsiders.Since January 1, according to AFP figures, more than 430 people, mostly members of the security forces, have been killed in violence carried out by armed groups fighting the state in Balochistan and neighboring Khyber Pakhtunkhwa. Elsewhere in Balochistan on Tuesday, five paramilitary personnel were killed and four wounded when a homemade bomb exploded as their convoy passed through a district near the Iranian border, a senior local official told AFP.In March, Baloch Liberation Army separatists carried out a spectacular hostage-taking of some 350 people on a train there. Authorities said at least 31 people were killed.

Israel says expecting one million Gazans to flee new offensive

Israel estimates that its imminent offensive on Gaza City would displace one million Palestinians, a senior military official said Wednesday, as Gaza’s civil defence reported dozens killed across the territory.In Jerusalem, meanwhile, hundreds of Israeli protestors took to the streets to call for a truce and hostage release deal after nearly two years of war.Israel’s military has been building up its forces for the planned operation to seize Gaza City, the Palestinian territory’s largest urban centre located in its northern part, despite mounting global concern for Palestinian civilians suffering dire humanitarian conditions.Military chief Eyal Zamir said troops were already “intensifying our combat operations”, according to an army statement.The senior official from COGAT, the Israeli defence ministry body that oversees civil affairs in the Palestinian territories, said “approximately 70,000” Palestinians had already left Gaza’s north in recent days, fleeing the Israeli advance.Briefing journalists on condition of anonymity, the official said Israeli authorities expected “a million people” to flee south, without giving a specific timeframe.The vast majority of Gaza’s more than two million people have been displaced at least once during nearly two years of war.According to UN estimates, nearly a million people currently live in and around Gaza City, where famine has been declared.In late August, an Israeli military spokesman said the evacuation of Gaza City was “inevitable”, while the Red Cross has warned that any Israeli attempt to do so would be impossible in a safe and dignified manner.- ‘Waiting 700 days’-Families of hostages held in Gaza and Israeli anti-war groups called for a three-day protest in Jerusalem, culminating on Friday — day 700 since the Palestinian group Hamas launched its unprecedented attack on Israel in October 2023.The mother of soldier Matan Angrest, who is held in Gaza, appealed to Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu at a news conference.”I have been waiting 700 days for you to get my child out of hell, and it is in your hands. I could see Matan again tomorrow, with a single decision on your part,” said Anat Angrest.Of the 251 hostages seized during the Hamas attack, 47 are still in Gaza, including 25 the Israeli military says are dead.Last month Hamas said it had accepted a new truce proposal that would include phased hostage release.But as mediators have awaited a formal Israeli response, Netanyahu said the war would only end on Israel’s terms as he pushed ahead with plans for the Gaza City offensive.”Instead of seizing the agreement on the table to reach a comprehensive deal, you choose to continue sacrificing them, abandoning them,” Angrest said.Nira Sharabi, whose husband Yossi was killed in captivity, called for an end to the war.”Military pressure endangers the lives of the hostages” and “jeopardises the possibility of bringing back the dead” for burial, she said.During the protests in Jerusalem, a bin was set ablaze near the prime minister’s residence, and the fire spread and destroyed a car belonging to a reservist.Police called it “a red line that has been crossed”, while Justice Minister Yariv Levin denounced “terror” on the part of the demonstrators.- Deadly strikes -On the ground, Gaza’s civil defence agency said Israeli forces killed at least 62 people on Wednesday.Umm Abd Abu Al-Jubain told AFP she lost her daughter, son-in-law and several other relatives in a strike on Gaza City.The bodies were “in pieces, and we pulled this boy out” from under the rubble, she said of her grandson, who survived the strike.”Your father and mother have gone and left you, my dear,” Abu al-Jubain told the bruised boy, holding him in her arms.As Israel prepares for Gaza City’s evacuation, the COGAT official said a planned “humanitarian area” would be set up, extending from a cluster of refugee camps in central Gaza to the southern area of Al-Mawasi and eastwards.Israel had designated the coastal area of Al-Mawasi a humanitarian zone in the early days of the war, but has repeatedly struck it since.In mid-August, UN human rights office spokesman Thameen al-Kheetan said Palestinians in Al-Mawasi had “little or no access to essential services and supplies, including food, water, electricity and tents”.Hamas’s 2023 attack that triggered the war resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on Israeli figures.Israel’s retaliatory offensive has killed at least 63,746 Palestinians, most of them civilians, according to figures from the health ministry in Hamas-run Gaza that the United Nations considers reliable.

Des victimes d’Epstein vont assembler leur “propre liste de noms” liés à l’affaire

Des victimes du délinquant sexuel Jeffrey Epstein ont déclaré mercredi devant le Capitole de Washington qu’elles compileraient confidentiellement leur “propre liste de noms” de personnes liées à son réseau d’exploitation sexuelle, exhortant Donald Trump et le Congrès à agir pour plus de transparence.L’affaire Epstein, du nom du financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme de nouveau les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires ou le lancement d’une nouvelle enquête dans ce dossier.La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan.Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump tente aujourd’hui d’éteindre la polémique, qu’il a de nouveau qualifiée mercredi de “canular” monté par l’opposition démocrate.”Ils essaient de faire en sorte que les gens parlent de quelque chose qui est totalement négligeable au regard du succès que nous avons eu dans ce pays depuis que je suis président”, a déclaré le républicain dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, où il recevait le président polonais Karol Nawrocki.- “Vérité” -Ses commentaires sont intervenus au même moment qu’une conférence de presse organisée à l’extérieur du Capitole de Washington en présence de près d’une dizaine de victimes de Jeffrey Epstein, de proches de victimes, et d’avocats les représentant.Plusieurs ont témoigné à tour de rôle sur leur histoire, appelant les autorités américaines à faire la lumière sur le réseau d’exploitation sexuelle du financier.”Il n’y a pas de canular. Les agressions étaient réelles”, a déclaré Haley Robson, qui avait été recrutée pour prodiguer des massages à Jeffrey Epstein quand elle avait 16 ans, et qui dit avoir été agressée sexuellement au début des années 2000 dans sa résidence de Floride.”Le gouvernement connaît la vérité”, a-t-elle affirmé lors de la conférence de presse.”Nous savons qui était impliqué (…) et nous sommes là 20 ans plus tard à attendre que vous vous bougiez et que vous fassiez quelque chose”, a-t-elle ajouté, apportant son soutien à l’initiative de Lisa Phillips, une autre victime présente à la conférence de presse.Celle-ci a déclaré vouloir lancer une opération pour contacter les victimes de Jeffrey Epstein et assembler de manière confidentielle une liste des personnes liées à son réseau d’exploitation sexuelle.Mais la publication des noms devra revenir au gouvernement, a-t-elle précisé, car les victimes ont pour beaucoup peur de représailles.- Pétition -Une seconde conférence de presse a été tenue peu après, organisée par deux députés, le républicain Thomas Massie et le démocrate Ro Khanna, en présence également de victimes de Jeffrey Epstein.Les deux élus, opposés sur de nombreux sujets, ont lancé conjointement une procédure au Congrès pour forcer l’administration Trump à publier quasiment l’ensemble des documents en sa possession sur l’affaire Epstein.Mais le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’oppose à leur initiative, et ils ont donc besoin des signatures de 218 députés pour forcer un vote sur la question.Si l’ensemble des 212 élus démocrates ont signé cette pétition, seules trois élues républicaines, outre Thomas Massie, ont fait de même, en raison de l’opposition de Mike Johnson à cette initiative.Thomas Massie, réputé être l’un des seuls élus républicains à oser s’opposer à Donald Trump, a exhorté mercredi ses collègues “à trouver leur courage”.La veille, une commission de la Chambre des représentants avait publié plus de 33.000 pages de documents liés à l’affaire Epstein dans une volonté de “transparence complète”, selon le chef de cette commission, James Comer.Mais Thomas Massie a dénoncé mercredi le fait que de nombreuses pages aient été “caviardées”, tandis que, selon lui, 97% du contenu était déjà public.

Plus de 20 ans après la disparition d’Estelle Mouzin, l’Etat condamné pour faute lourde

Plus de 20 ans après la disparition d’Estelle Mouzin, victime du tueur en série Michel Fourniret, l’Etat est condamné pour faute lourde, le tribunal de Paris relevant dans une décision rendue mercredi un “manque de moyens humains” et des “dysfonctionnements” dans l’enquête.”La décision nous convient”, a réagi Eric Mouzin, auprès de l’AFP. “Elle répond exactement à l’objectif qu’on s’était fixé, obtenir la condamnation de l’État”, a ajouté le père d’Estelle, disparue en 2003, à l’âge de 9 ans, sur le chemin du retour de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne).  Dans sa décision, le tribunal judiciaire a estimé que “le manque de moyens humains et les dysfonctionnements” dans les investigations pour retrouver la fillette “constituent une faute lourde et engagent à ce titre la responsabilité de l’Etat”.L’Etat est ainsi condamné à payer 50.000 euros à M. Mouzin, au titre de son préjudice moral. Ce dernier est en revanche débouté de sa demande d’indemnisation fondée sur le préjudice matériel qu’il dit avoir subi.Le père d’Estelle Mouzin avait assigné l’Etat, fustigeant à l’audience en juin un “amateurisme” dans la conduite des investigations. Au début de l’enquête, la piste Michel Fourniret est un temps suivie avant d’être abandonnée. Ce n’est qu’en 2020 que la juge Sabine Khéris réussit à faire reconnaître à ce tueur en série son rôle dans la mort de la fillette.Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret est mort en 2021, à 79 ans. Il n’a jamais été jugé pour la disparition d’Estelle Mouzin, dont le corps n’a pas été retrouvé.Dans sa décision, le tribunal de Paris a relevé la “cotation tardive et peu intelligible” dans cette enquête. Pendant neuf ans, le dossier n’était pas coté (système de classement des différentes pièces du dossier qui permet de les répertorier). Ce n’est qu’en 2012 que la partie civile a pu avoir un accès complet à la procédure.Le tribunal a également estimé que “la succession de dix magistrats instructeurs, dont certains pour de très courtes périodes de quelques mois”, a participé “à la difficulté d’appréhender un dossier d’instruction d’une telle ampleur”, qui comprenait au total “48.407 cotes sur des centaines de milliers de pages”.- “Inaptitude du service public” -L’instruction de deux décennies a mené à la condamnation en décembre 2023 de Monique Olivier à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 20 ans, pour sa complicité dans trois enlèvements et meurtres commis par son ex-mari Michel Fourniret, dont celui d’Estelle Mouzin.”On aurait pu avoir Michel Fourniret dans le box si la justice avait mis les moyens, s’était dotée des moyens nécessaires pour mener ce dossier avec les méthodes qui permettaient de le résoudre”, a jugé auprès de l’AFP Didier Seban, avocat d’Eric Mouzin.Pour le tribunal, le “manque de moyens a empêché les magistrats de se coordonner ou à tout le moins d’échanger plus rapidement avec les autres services ou tribunaux chargés de l’instruction de disparitions similaires, alors que les dossiers Fourniret / Olivier étaient alors instruits en parallèle dans plusieurs tribunaux”. “Ces dysfonctionnements caractérisent l’inaptitude du service public de la justice à remplir la mission qui lui était confiée”, a-t-il souligné.A l’audience qui s’est tenue le 11 juin, le procureur avait reconnu des “manquements du service public de la justice à l’égard de la partie civile”.”Il y a une faute lourde mais entre cette faute lourde et le fait que Michel Fourniret n’a pas été mis en examen, il n’y a pas de causalité directe”, avait considéré le représentant du ministère public.L’avocate représentant l’agent judiciaire de l’État avait pour sa part dit qu’Eric Mouzin n’avait “pas utilisé les voies de recours”, une affirmation contestée par l’avocat de ce dernier.Le conseil de l’agent judiciaire de l’État avait demandé au tribunal de ne pas faire droit au préjudice matériel et financier. Eric Mouzin demandait 150.000 euros au titre des préjudices matériel et financier et 200.000 euros pour le préjudice moral.  Les mots de la décision du tribunal mercredi “sont durs et je pense qu’on peut espérer que les leçons seront tirées pour d’autres disparitions d’enfants”, a salué Me Seban. 

Santé et biodiversité: l’État devra revoir des autorisations de pesticides

L’État a été condamné mercredi à revoir ses procédures d’autorisation des pesticides, jugées par la cour administrative d’appel de Paris insuffisantes pour garantir le maintien de la biodiversité et la protection de la santé.Dans cette affaire dite “Justice pour le vivant”, les associations de défense de l’environnement ont obtenu gain de cause. L’une d’elle, Pollinis, a salué dans un communiqué une “victoire historique” et appelé le gouvernement à se plier à cette décision, sans saisir la juridiction suprême, le Conseil d’État.La cour ordonne de procéder “dans un délai de 24 mois” à “un réexamen des autorisations de mise sur le marché déjà délivrées”, pour réparer un “préjudice écologique résultant de l’usage des produits phytopharmaceutiques”, notamment envers “la santé humaine”, a-t-elle résumé dans un communiqué accompagnant la décision.”Il est enjoint à l’État de mettre en Å“uvre une évaluation des risques présentés par les produits phytopharmaceutiques à la lumière du dernier état des connaissances scientifiques, notamment en ce qui concerne les espèces non ciblées”, indique l’arrêt.Les services de l’État se voient reprocher d’avoir méconnu les exigences du règlement européen qui encadre la commercialisation des pesticides, édicté en 2009. Ce texte oblige les pesticides à ne pas avoir “d’effet nocif immédiat ou différé sur la santé humaine ou animale” ni “d’effets inacceptables sur les végétaux ou sur l’environnement”.L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), chargée d’évaluer et d’autoriser la mise sur le marché des pesticides, “a commis une faute en ne procédant pas à l’évaluation des produits phytopharmaceutiques au vu du dernier état des connaissances scientifiques”, souligne la cour administrative d’appel dans son communiqué.- “Réexamen des autorisations” -Cette juridiction ordonne donc “de procéder, le cas échéant, au réexamen des autorisations de mises sur le marché déjà délivrées et pour lesquelles la méthodologie d’évaluation n’aurait pas été conforme à ces exigences, dans un délai de vingt-quatre mois”.Le nombre de produits concernés reste à déterminer. L’État a six mois pour communiquer une liste à la cour administrative d’appel.L’organisation professionnelle Phyteis, lobby de 18 producteurs de pesticides dont les filiales françaises de Bayer, BASF ou Syngenta, a pour sa part estimé dans un communiqué que “le processus d’évaluation des produits phytopharmaceutiques et leur autorisation de mise sur le marché ne sont pas remis en cause” de manière systématique. Mais reconnaît que les produits devront subir un “passage en revue” pour vérifier que leurs autorisations ont bien respecté une méthodologie de référence.La cour est allée plus loin que le tribunal administratif qui, en première instance, en juin 2023, avait “enjoint au gouvernement de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique”.Les associations, partiellement satisfaites, avaient alors fait appel en espérant “obliger l’État à combler les failles des méthodes d’évaluation des risques des pesticides”. C’est ce qu’elles ont obtenu mercredi.L’État devra en outre verser 3.000 euros au titre des frais de justice, à répartir entre six associations.Le succès en juillet d’une pétition contre la loi Duplomb, signée par plus de 2,1 millions de personnes, avait montré l’hostilité aux pesticides d’une bonne partie de l’opinion publique française.Le 7 août, le Conseil constitutionnel a censuré la disposition la plus contestée de cette loi qui allège certaines contraintes pour les agriculteurs: la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes.

New York’s Met Opera unveils Saudi collaboration to boost finances

The Metropolitan Opera in New York announced Wednesday an agreement to perform in Saudi Arabia and provide artistic training in the oil-rich kingdom as it works to shore up a creaky financial outlook.The prestigious cultural institution, which received a Moody’s credit downgrade just days ago, will travel to Riyadh for five years to perform during the opera house’s winter break under an agreement with the Saudi Music Commission.The performances will be at the Royal Diriyah Opera House, which is expected to open in 2028.The agreement commits Met creative staff to provide training to Saudi opera singers, composers, directors and other artisans. The collaboration also envisions the commissioning of a new opera, according to a joint press release by the Met and Saudi Arabia’s Ministry of Culture.”Music is a universal language that transcends borders, uniting people through creativity,” said a statement from Paul Pacifico, the CEO of the Saudi Music Commission.”This collaboration is more than a cultural exchange; it is an opportunity to forge new connections, share our stories through music, and contribute to a vibrant global arts community.” The venture reflects the “increasingly challenging” economics of producing Grand Opera, Met General Manager Peter Gelb told AFP.”The Met cannot survive based on the earned revenue sources and the annual fundraising,” said Gelb, who declined to provide financial details about the venture. “This agreement with the Saudi government helps us meet our financial needs.”On August 27, Moody’s Ratings downgraded the Met two notches to “B3,” placing the institution more deeply into the non-investment grade category, reflecting “persistent and increasing deterioration in the operating performance.”A note from Moody’s emphasized Met moves to tap its endowment to cover deficits, noting a $70 million draw in 2023 and 2024 and another $50 million authorized in 2025.”These draws will reduce future support to budgetary operations as regular draws decline in line with lower reserves,” Moody’s said.Gelb said the Met is actively exploring other sources of raising funds. These include licensing agreements of its intellectual property, as well as naming rights to the Met building at Lincoln Center. 

New York’s Met Opera unveils Saudi collaboration to boost finances

The Metropolitan Opera in New York announced Wednesday an agreement to perform in Saudi Arabia and provide artistic training in the oil-rich kingdom as it works to shore up a creaky financial outlook.The prestigious cultural institution, which received a Moody’s credit downgrade just days ago, will travel to Riyadh for five years to perform during the opera house’s winter break under an agreement with the Saudi Music Commission.The performances will be at the Royal Diriyah Opera House, which is expected to open in 2028.The agreement commits Met creative staff to provide training to Saudi opera singers, composers, directors and other artisans. The collaboration also envisions the commissioning of a new opera, according to a joint press release by the Met and Saudi Arabia’s Ministry of Culture.”Music is a universal language that transcends borders, uniting people through creativity,” said a statement from Paul Pacifico, the CEO of the Saudi Music Commission.”This collaboration is more than a cultural exchange; it is an opportunity to forge new connections, share our stories through music, and contribute to a vibrant global arts community.” The venture reflects the “increasingly challenging” economics of producing Grand Opera, Met General Manager Peter Gelb told AFP.”The Met cannot survive based on the earned revenue sources and the annual fundraising,” said Gelb, who declined to provide financial details about the venture. “This agreement with the Saudi government helps us meet our financial needs.”On August 27, Moody’s Ratings downgraded the Met two notches to “B3,” placing the institution more deeply into the non-investment grade category, reflecting “persistent and increasing deterioration in the operating performance.”A note from Moody’s emphasized Met moves to tap its endowment to cover deficits, noting a $70 million draw in 2023 and 2024 and another $50 million authorized in 2025.”These draws will reduce future support to budgetary operations as regular draws decline in line with lower reserves,” Moody’s said.Gelb said the Met is actively exploring other sources of raising funds. These include licensing agreements of its intellectual property, as well as naming rights to the Met building at Lincoln Center.Â