Injections illégales de botox: l’agence du médicament alerte sur des cas graves de botulisme

Les injections de botox hors cadre médical, souvent promues sur les réseaux sociaux, sont illégales et peuvent avoir de graves effets sur la santé, alerte jeudi l’agence du médicament après l’hospitalisation de huit femmes présentant des symptômes sévères de botulisme.Ces symptômes lourds ont été observés chez des personnes qui ont dû être admises en réanimation dans la région parisienne entre août et septembre 2024: “difficulté à parler ou à avaler, difficulté à marcher, vision floue ou double, difficultés respiratoires pouvant nécessiter une trachéotomie”, détaille l’ANSM dans un communiqué.Le botulisme est une maladie neurologique grave dont les symptômes sont apparus 24 à 48 heures après des injections “à visée esthétique, par des personnes non qualifiées”, de botox, un produit injectable utilisé en médecine esthétique pour améliorer temporairement l’apparence des rides.Ces cas ont nécessité “une hospitalisation immédiate en réanimation: pour certaines de ces femmes, on était dans des situations de mise en jeu du pronostic vital”, a précisé à l’AFP Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance de l’agence du médicament.Ces dernières années, des cas sporadiques avaient été relevés, “mais là on peut parler d’un cluster, une situation exceptionnelle”, indique-t-il, toutes les femmes hospitalisées ayant été injectées – “au niveau du visage et du contour des yeux” – dans le même centre en région parisienne, avec des effets indésirables principalement liés à un “surdosage”.Aussi utilisé pour traiter certains troubles musculaires ou neurologiques, le botox ou toxine botulinique est un médicament que “seuls des médecins spécialistes en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, en dermatologie, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et en ophtalmologie peuvent acheter et administrer”, rappelle l’ANSM.Tout “prestataire d’esthétique” qui l’administre à ses clients “se met dans l’illégalité et met en danger la santé de ses clients”, ajoute l’agence du médicament, qui a saisi le procureur de la République en septembre 2024. Le centre a ensuite fait l’objet d’une fermeture, a indiqué M. Benkebil.L’ANSM appelle ainsi “à la plus grande vigilance face à des pratiques dangereuses qui peuvent faire l’objet d’une promotion via les réseaux sociaux et constituent un exercice illégal de la médecine”.D’après l’Ordre des médecins, les actes médicaux et chirurgicaux illégaux à visée esthétique connaissent une croissance inquiétante en France. En 2024, le nombre de signalements a atteint un record de 128, contre 123 en 2023 et 62 en 2022.

La Réunion en alerte avant l’arrivée du cyclone Garance

Dans la cohue d’un supermarché de La Réunion, Franck Vitry pousse du pied un pack de huit grandes bouteilles d’eau minérale. Comme des milliers d’habitants, il fait des provisions avant le passage du cyclone Garance sur l’île française de l’océan Indien et sa voisine, l’île Maurice.À 12H00 (09H00 à Paris), le phénomène était encore à 270 km des côtes réunionnaises. Selon Météo France, son passage au plus près de l’île est attendu vendredi matin, mais l’alerte rouge sera déclenchée jeudi dès 19H00, interdisant toute circulation et imposant un confinement strict.Autour de Franck Vitry, des dizaines d’autres clients habitués aux alertes cycloniques prennent leurs précautions dans ce supermarché du Port (ouest). “Je me suis dit que j’avais le temps de faire mes courses, mauvaise pioche”, soupire ce père de famille.”Ça m’a pris 30 secondes pour prendre mon pack d’eau, et là, ça fait 10 minutes que j’attends en caisse!”, poursuit le père de famille.Partout, les chariots débordent de packs d’eau, de bougies, de piles et de boîtes de conserve. À Saint-Denis, le chef-lieu du département, Maryvonne Laurent, 36 ans, pousse son caddie entre les rayons, ses deux fils de 4 et 7 ans sur les talons.”J’ai pris des rouleaux de pâte feuilletée surgelée, des Å“ufs et du sucre pour faire de la pâtisserie et occuper les enfants pendant l’alerte rouge”, explique-t-elle. Georges, un autre client qui ne donne que son prénom, respecte lui une tradition bien ancrée. “J’ai acheté de l’eau, des oeufs et une demi-douzaine de boîtes de sardines à l’huile. Il faut bien respecter la tradition”, plaisante-t-il, la salade de sardines agrémentée d’oignons hachés et de piment étant un classique des confinements cycloniques réunionnais.Le temps est encore calme, mais les premières averses ont commencé à tomber en début d’après-midi sur Saint-Denis, dans le nord de La Réunion. C’est sur cette zone que Garance devrait toucher terre, selon Météo France. Une nette détérioration des conditions météorologiques est attendue dans la soirée.- Ports à l’arrêt, vols suspendus -Sur le port de Sainte-Marie, près de Saint-Denis, les pêcheurs s’activent depuis la veille. “Hier (mercredi)avec les autres pêcheurs, nous avons hissé toutes les barques bien en sécurité, loin de l’eau”, raconte l’un d’eux, occupé à ranger ses filets sous un abri.Au port marchand de la Pointe des Galets, les activités portuaires ont cessé dès mercredi après-midi. L’aéroport de La Réunion a lui fermé ses portes jeudi matin, interrompant toutes les arrivées et départs.”On a vraiment eu peur de ne pas pouvoir partir hier soir (mercredi)”, souffle une jeune passagère qui ne donne pas son nom, à l’arrivée d’un des derniers vols en provenance de Paris. “Notre vol a été avancé, il a fallu s’adapter en catastrophe, c’est beaucoup de stress mais finalement on y est arrivé”, commente-t-elle.L’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam de l’île touristique de Maurice, distante de 200 km, avait suspendu ses vols dès mercredi.Une alerte de niveau 3 a été émise par Maurice, avec des rafales jusqu’à 70 km/h “qui se renforceront au cours de la journée”, selon les services météorologiques de Port-Louis. Le cyclone “s’approche dangereusement de Maurice et constitue une menace directe pour l’île”, ajoute le bulletin, précisant que des inondations sont attendues.  Pour les agriculteurs de La Réunion, la tempête représente une menace directe. À Étang-Salé-Les-Hauts, dans le sud de l’île, Jean-Christophe Hoareau retire, la mort dans l’âme, les bâches de ses serres. Il sait que ses concombres ne résisteront pas.”Le sentiment d’être impuissant, de ne pas savoir si ça va résister”, dit-il. “À chaque fois, on perd nos cultures parce qu’on ne prend pas le risque. On sauve notre structure, c’est notre outil de travail principal”.Malgré l’intensité du phénomène, la préfecture de La Réunion n’envisage pas, à ce stade, de passer en alerte violette, dernier niveau du dispositif. Celui-ci impose un confinement total, y compris pour les forces de l’ordre et les secours.

Dernières heures à Rome pour un accord financier sur la sauvegarde de la nature

La grande conférence biodiversité des Nations unies examine jeudi à Rome un ultime compromis poussé par le Brésil pour dépasser l’interminable dispute Nord-Sud sur le financement des efforts mondiaux pour stopper la destruction de la nature.Riches nations et pays en développement, qui s’étaient quittés fâchés en novembre à la COP16 biodiversité de Cali (Colombie), ont entamé par des déclarations plus feutrées au dernier jour des prolongations, organisées depuis mardi au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).Le Brésil, “réellement déçu” mercredi soir par le projet d’accord de la présidence colombienne, a suggéré jeudi matin quelques évolutions, accueillies par une Union européenne “prudemment favorable”.La proposition a été formulée au nom des BRICS, le bloc des économies émergentes présidé cette année par Brasilia et qui réunit notamment la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.Elle doit être débattue dans l’après-midi lors de consultations à portes closes, avant de nouvelles joutes oratoires dans la salle plénière, qui pourraient se prolonger dans la nuit.”Nous n’avons plus de temps (…) c’est la fin de la partie”, a exhorté la présidente de la COP16, Susana Muhamad. La ministre colombienne de l’Environnement cherche à éviter un nouveau fiasco pour le multilatéralisme environnemental, déjà fragilisé par l’enlisement des négociations sur la pollution plastique et le retard de l’humanité sur ses objectifs climatiques.”Ne laissez pas le silence être notre héritage”, proclamaient les tracts distribués aux négociateurs par des jeunes venus les accueillir dans le hall d’entrée sur fond de bruits de forêt tropicale.- Bataille de fonds -Le projet d’accord, recherché sur fonds de vives tensions commerciales et géopolitiques, vise à clarifier les deux objectifs de la diplomatie environnementale pour les cinq prochaines années. Le premier: comment lever des centaines de milliards de dollars pour arrêter d’ici 2030 la destruction de la nature qui menace l’alimentation de l’humanité, sa santé, la régulation du climat par les mers et les forêts, et la survie d’un million d’espèces menacées d’extinction.Ensuite, comment gérer et répartir équitablement les fonds, destinés à restaurer les écosystèmes et à combattre la déforestation, la surexploitation des ressources, les pollutions, etc.Ces buts sont ceux fixés par l’accord de Kunming-Montréal, scellé fin 2022 à la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).Ils doivent être atteints en atteignant d’ici 2030 23 objectifs, dont le plus emblématique prévoit de placer 30% des terres et mers dans des aires protégées (contre 17% et 8% actuellement, selon l’ONU).Autre objectif, porter à 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 les dépenses de la protection de la nature, dont 30 milliards d’aide des pays développés aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022).- Créer un fonds ? -Mais le principal point d’achoppement est la revendication des pays en développement de créer un fonds dédié à la protection de la nature et placé sous l’autorité de la COP, comme prévu par le texte de la CDB depuis 1992.Les pays développés – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des États-Unis, non-signataires de la convention mais important contributeur financier – y sont hostiles: ils craignent une fragmentation de l’aide au développement, déjà menacée par les crises budgétaires et l’effacement de l’aide américaine depuis l’élection de Donald Trump.Les Etats-Unis, observateurs influents lors des précédentes COP, ont renoncé à faire le déplacement à Rome.Pour les pays développés, il faut avant tout “améliorer les performances” des instruments existants, le Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution provisoire adoptée en 2022 et modestement dotée (400 millions de dollars).Le projet d’accord renvoie ensuite à la COP18, en 2028, le soin de décider s’il faut un nouveau fonds ou si des instruments existants peuvent être transformés pour correspondre aux attentes des pays en développement, qui sont nombreux, pays africains en tête, à les juger inéquitables et difficiles d’accès.Même en cas d’accord à Rome, celui-ci laissera un goût amer, trois mois après un compromis financier Nord-Sud adopté dans la douleur à la COP29 sur le climat à Bakou. Le Brésil a déjà prévenu que les progrès douloureux réalisés à la CBD risquaient de se répercuter sur d’autres négociations cette année.

Dernières heures à Rome pour un accord financier sur la sauvegarde de la nature

La grande conférence biodiversité des Nations unies examine jeudi à Rome un ultime compromis poussé par le Brésil pour dépasser l’interminable dispute Nord-Sud sur le financement des efforts mondiaux pour stopper la destruction de la nature.Riches nations et pays en développement, qui s’étaient quittés fâchés en novembre à la COP16 biodiversité de Cali (Colombie), ont entamé par des déclarations plus feutrées au dernier jour des prolongations, organisées depuis mardi au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).Le Brésil, “réellement déçu” mercredi soir par le projet d’accord de la présidence colombienne, a suggéré jeudi matin quelques évolutions, accueillies par une Union européenne “prudemment favorable”.La proposition a été formulée au nom des BRICS, le bloc des économies émergentes présidé cette année par Brasilia et qui réunit notamment la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.Elle doit être débattue dans l’après-midi lors de consultations à portes closes, avant de nouvelles joutes oratoires dans la salle plénière, qui pourraient se prolonger dans la nuit.”Nous n’avons plus de temps (…) c’est la fin de la partie”, a exhorté la présidente de la COP16, Susana Muhamad. La ministre colombienne de l’Environnement cherche à éviter un nouveau fiasco pour le multilatéralisme environnemental, déjà fragilisé par l’enlisement des négociations sur la pollution plastique et le retard de l’humanité sur ses objectifs climatiques.”Ne laissez pas le silence être notre héritage”, proclamaient les tracts distribués aux négociateurs par des jeunes venus les accueillir dans le hall d’entrée sur fond de bruits de forêt tropicale.- Bataille de fonds -Le projet d’accord, recherché sur fonds de vives tensions commerciales et géopolitiques, vise à clarifier les deux objectifs de la diplomatie environnementale pour les cinq prochaines années. Le premier: comment lever des centaines de milliards de dollars pour arrêter d’ici 2030 la destruction de la nature qui menace l’alimentation de l’humanité, sa santé, la régulation du climat par les mers et les forêts, et la survie d’un million d’espèces menacées d’extinction.Ensuite, comment gérer et répartir équitablement les fonds, destinés à restaurer les écosystèmes et à combattre la déforestation, la surexploitation des ressources, les pollutions, etc.Ces buts sont ceux fixés par l’accord de Kunming-Montréal, scellé fin 2022 à la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).Ils doivent être atteints en atteignant d’ici 2030 23 objectifs, dont le plus emblématique prévoit de placer 30% des terres et mers dans des aires protégées (contre 17% et 8% actuellement, selon l’ONU).Autre objectif, porter à 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 les dépenses de la protection de la nature, dont 30 milliards d’aide des pays développés aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022).- Créer un fonds ? -Mais le principal point d’achoppement est la revendication des pays en développement de créer un fonds dédié à la protection de la nature et placé sous l’autorité de la COP, comme prévu par le texte de la CDB depuis 1992.Les pays développés – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des États-Unis, non-signataires de la convention mais important contributeur financier – y sont hostiles: ils craignent une fragmentation de l’aide au développement, déjà menacée par les crises budgétaires et l’effacement de l’aide américaine depuis l’élection de Donald Trump.Les Etats-Unis, observateurs influents lors des précédentes COP, ont renoncé à faire le déplacement à Rome.Pour les pays développés, il faut avant tout “améliorer les performances” des instruments existants, le Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution provisoire adoptée en 2022 et modestement dotée (400 millions de dollars).Le projet d’accord renvoie ensuite à la COP18, en 2028, le soin de décider s’il faut un nouveau fonds ou si des instruments existants peuvent être transformés pour correspondre aux attentes des pays en développement, qui sont nombreux, pays africains en tête, à les juger inéquitables et difficiles d’accès.Même en cas d’accord à Rome, celui-ci laissera un goût amer, trois mois après un compromis financier Nord-Sud adopté dans la douleur à la COP29 sur le climat à Bakou. Le Brésil a déjà prévenu que les progrès douloureux réalisés à la CBD risquaient de se répercuter sur d’autres négociations cette année.

Dernières heures à Rome pour un accord financier sur la sauvegarde de la nature

La grande conférence biodiversité des Nations unies examine jeudi à Rome un ultime compromis poussé par le Brésil pour dépasser l’interminable dispute Nord-Sud sur le financement des efforts mondiaux pour stopper la destruction de la nature.Riches nations et pays en développement, qui s’étaient quittés fâchés en novembre à la COP16 biodiversité de Cali (Colombie), ont entamé par des déclarations plus feutrées au dernier jour des prolongations, organisées depuis mardi au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).Le Brésil, “réellement déçu” mercredi soir par le projet d’accord de la présidence colombienne, a suggéré jeudi matin quelques évolutions, accueillies par une Union européenne “prudemment favorable”.La proposition a été formulée au nom des BRICS, le bloc des économies émergentes présidé cette année par Brasilia et qui réunit notamment la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.Elle doit être débattue dans l’après-midi lors de consultations à portes closes, avant de nouvelles joutes oratoires dans la salle plénière, qui pourraient se prolonger dans la nuit.”Nous n’avons plus de temps (…) c’est la fin de la partie”, a exhorté la présidente de la COP16, Susana Muhamad. La ministre colombienne de l’Environnement cherche à éviter un nouveau fiasco pour le multilatéralisme environnemental, déjà fragilisé par l’enlisement des négociations sur la pollution plastique et le retard de l’humanité sur ses objectifs climatiques.”Ne laissez pas le silence être notre héritage”, proclamaient les tracts distribués aux négociateurs par des jeunes venus les accueillir dans le hall d’entrée sur fond de bruits de forêt tropicale.- Bataille de fonds -Le projet d’accord, recherché sur fonds de vives tensions commerciales et géopolitiques, vise à clarifier les deux objectifs de la diplomatie environnementale pour les cinq prochaines années. Le premier: comment lever des centaines de milliards de dollars pour arrêter d’ici 2030 la destruction de la nature qui menace l’alimentation de l’humanité, sa santé, la régulation du climat par les mers et les forêts, et la survie d’un million d’espèces menacées d’extinction.Ensuite, comment gérer et répartir équitablement les fonds, destinés à restaurer les écosystèmes et à combattre la déforestation, la surexploitation des ressources, les pollutions, etc.Ces buts sont ceux fixés par l’accord de Kunming-Montréal, scellé fin 2022 à la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).Ils doivent être atteints en atteignant d’ici 2030 23 objectifs, dont le plus emblématique prévoit de placer 30% des terres et mers dans des aires protégées (contre 17% et 8% actuellement, selon l’ONU).Autre objectif, porter à 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 les dépenses de la protection de la nature, dont 30 milliards d’aide des pays développés aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022).- Créer un fonds ? -Mais le principal point d’achoppement est la revendication des pays en développement de créer un fonds dédié à la protection de la nature et placé sous l’autorité de la COP, comme prévu par le texte de la CDB depuis 1992.Les pays développés – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des États-Unis, non-signataires de la convention mais important contributeur financier – y sont hostiles: ils craignent une fragmentation de l’aide au développement, déjà menacée par les crises budgétaires et l’effacement de l’aide américaine depuis l’élection de Donald Trump.Les Etats-Unis, observateurs influents lors des précédentes COP, ont renoncé à faire le déplacement à Rome.Pour les pays développés, il faut avant tout “améliorer les performances” des instruments existants, le Fonds mondial pour l’Environnement (GEF, en anglais) et le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais), une solution provisoire adoptée en 2022 et modestement dotée (400 millions de dollars).Le projet d’accord renvoie ensuite à la COP18, en 2028, le soin de décider s’il faut un nouveau fonds ou si des instruments existants peuvent être transformés pour correspondre aux attentes des pays en développement, qui sont nombreux, pays africains en tête, à les juger inéquitables et difficiles d’accès.Même en cas d’accord à Rome, celui-ci laissera un goût amer, trois mois après un compromis financier Nord-Sud adopté dans la douleur à la COP29 sur le climat à Bakou. Le Brésil a déjà prévenu que les progrès douloureux réalisés à la CBD risquaient de se répercuter sur d’autres négociations cette année.

Texas child dies in measles outbreak, first US fatality in years

An unvaccinated child in Texas has died from measles, authorities said Wednesday, marking the first US fatality from the highly contagious disease in nearly a decade as health secretary Robert F. Kennedy Jr. downplayed a growing outbreak.The death comes as immunization rates decline nationwide, with the latest cases concentrated in a Mennonite religious community that has historically shown vaccine hesitancy.It arrives at a delicate moment for US public health as Kennedy, who has long spread falsehoods about the measles, mumps, and rubella (MMR) vaccine, begins his tenure leading the Department of Health and Human Services.”The school-aged child who was not vaccinated was hospitalized in Lubbock last week and tested positive for measles,” the state health department said in a statement, with city officials adding the child died “within the last 24 hours.”This year more than 130 measles cases already have been reported in west Texas and neighboring New Mexico, the vast majority in unvaccinated children.Around 20 have been hospitalized in Texas, and officials warn the outbreak is likely to grow.During a meeting of President Donald Trump’s cabinet, Kennedy downplayed the situation, stating, “It’s not unusual. You have measles outbreaks every year.”He also stated the death toll as two — but neither the Texas nor New Mexico health departments said they knew of any additional fatality.The confirmed death “should serve as a reminder that there was a reason that the vaccine was developed and that the vaccine is a value to individuals,” infectious disease physician Amesh Adalja of Johns Hopkins University told AFP.Lara Johnson, chief medical officer at Covenant Children’s Hospital in Lubbock, Texas where the child was treated, told reporters that when she graduated from medical school in 2002, “I was confident I would never see a measles outbreak unless I chose to work internationally.”- Religious exemptions -The outbreak’s epicenter is Gaines County, home to a large Mennonite community, a Christian sect related to the Amish.Texas law allows vaccine exemptions for reasons of conscience, including religious beliefs.The Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommends a 95 percent vaccination rate to maintain “herd immunity.”However, coverage among kindergartners has dropped from 95.2 percent in the 2019–2020 school year to 92.7 percent in 2023–2024, leaving some 280,000 children vulnerable.The last US measles-related death was in 2015, when a woman in Washington state died from pneumonia caused by the virus. She had been vaccinated but was taking immunosuppressive medication. Before that, the previous recorded measles death was in 2003.- Airborne threat -Measles is a highly contagious respiratory virus spread through droplets when an infected person coughs, sneezes or simply breathes.Known for its characteristic rash, it poses a serious risk to unvaccinated individuals, including infants under 12 months who aren’t ordinarily eligible for vaccination, and those with weakened immune systems.During outbreaks, about one in five infected individuals requires hospitalization, and one in 20 develops pneumonia. In rare cases, measles leads to brain swelling and can be fatal.The good news is vaccination is exceedingly effective at conferring lifetime immunity — with one dose estimated to be 93 percent effective, and two doses 97 percent.Before the measles vaccine’s introduction in 1963, it is thought that millions of Americans contracted the disease annually, and several hundred died. While measles was declared eliminated in the US in 2000, outbreaks persist each year.The United States reported 285 measles cases in 2024, according to the CDC. The largest recent outbreak was in 2019, with 1,274 cases, primarily in Orthodox Jewish communities in New York and New Jersey, the highest national total in decades.RFK Jr. has repeatedly and falsely linked the MMR vaccine to autism, a claim thoroughly debunked by scientific research.In one of his first actions as health secretary, the federal health department postponed a routine meeting of an independent advisory panel that makes vaccine recommendations to the CDC.

La Turquie suspendue à “l’appel à la paix” du chef kurde Öcalan

La Turquie attend jeudi une “déclaration historique” du chef kurde Abdullah Öcalan sous la forme d’un “appel à la paix” pour mettre fin à quatre décennies de violences.C’est ce que promet un message écrit en lettres blanches sur un large écran bleu installé dans un grand hôtel d’Istanbul, d’où la délégation qui lui a rendu visite jeudi matin doit présenter à 17H00 (14H00 GMT) le message du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).”Appel à la paix et à une société démocratique – Abdullah Öcalan – 27 février 2025 – Imrali”, est-il écrit face à plusieurs centaines de journalistes déjà installés.Une délégation du parti prokurde DEM s’est rendue dans la matinée sur l’île-prison d’Imrali, en mer de Marmara, où elle s’est entretenue pendant trois heures avec M. Öcalan, détenu à l’isolement depuis 26 ans.Dans l’attente de ce message, des centaines de personnes ont commencé à se rassembler en dansant et en chantant comme à Diyarbakir (sud-est). Des écrans géants ont été dressés dans le nord de la Syrie et de l’Irak qui accueillent également une forte minorité kurde.C’est la troisième fois depuis fin décembre que des représentants du DEM, troisième force au parlement turc, sont autorisés à rencontrer “Apo” (oncle, en kurde), leader historique et toujours vénéré du PKK, condamné à la prison à vie.Lors des précédentes rencontres, Abdulah Öcalan, 75 ans, avait exprimé sa “détermination” à tourner la page.”Si les conditions se présentent, j’ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique”, a-t-il assuré à l’un de ses interlocuteurs.Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013, avaient fait long feu, cédant la place à des flambées de violence.”Des millions de personnes prient pour une solution”, a affirmé mardi le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan. – “Itinéraire pour la paix” -Cette fois, “la puissance militaire de la Turquie empêche depuis longtemps le PKK d’agir sur le terrain”, souligne Boris James, historien français spécialiste des Kurdes.Selon Tuncer Bakirhan, “M. Öcalan prépare un itinéraire pour la paix”. “Il ne veut pas seulement que les Kurdes soient libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique soit possible” dans le pays, a-t-il indiqué récemment.Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l’intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir de son isolement après vingt-six ans de détention.Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.La guérilla livrée par le PKK, considéré comme un groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.- Main tendue et répression -Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est peu exprimé sur le sujet, a confirmé à plusieurs reprises la politique de “la main tendue aux frères kurdes”, qui constituent la principale minorité de Turquie (20% de la population environ), tout en accentuant la pression sur l’opposition, en particulier sur le parti DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur élection l’an dernier.C’est le cas du populaire maire de Mardin (sud-est) et figure du mouvement kurde, Ahmet Türk, 82 ans, qui s’est rendu jeudi à Imrali.Des vagues d’arrestations ont été conduites contre des centaines de personnes – militants politiques, élus, artistes, journalistes – accusées de “terrorisme”.Cependant, et en dépit du charisme intact d'”Apo” Öcalan, une vaste incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de l’Irak.”Ils peuvent arguer qu’Öcalan étant détenu, sa parole n’est pas libre et continuer le combat”, redoute un diplomate occidental qui prédit alors une riposte militaire immédiate d’Ankara. La Turquie accuse aussi le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS).Or les FDS sont soutenues par les Etats-Unis au nom de la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Et nul ne connait à ce stade les intentions de Washington, qui maintient des forces sur place, relève l’historien Hamit Bozarslan, de l’EHESS à Paris: “c’est la clé”, soutient-il.Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a appelé à plusieurs reprises les nouvelles autorités de Damas, alliées d’Ankara, à expulser “les combattants non syriens” issus du PKK. “Ce n’est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la région entière”, a-t-il estimé.