Nouveau revers pour SpaceX après l’explosion d’une mégafusée Starship au Texas

Les projets spatiaux du multimilliardaire Elon Musk, propriétaire de SpaceX, ont connu dans la nuit de mercredi à jeudi un nouveau revers après l’explosion de sa mégafusée Starship sur son pas de tir lors d’un test de mise à feu à Starbase, au Texas, sans faire de blessés.”Mercredi à 23h01 (locales), lors d’un essai statique de routine à Starbase, au Texas, le Starship 36 de SpaceX a subi une défaillance catastrophique et a explosé”, ont indiqué sur leur page Facebook les autorités du comté de Cameron (Texas).”Heureusement, aucune blessure n’a été signalée à ce stade, ont-elles précisé. Des protocoles d’urgence ont été rapidement mis en place et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l’incident”.Une vidéo de l’explosion montre la fusée – haute comme un immeuble d’environ 40 étages et la plus puissante jamais conçue – sur son pas de tir, avant de s’embraser dans une gigantesque boule de feu. “Le Starship qui se préparait pour le dixième test en vol a connu une anomalie majeure alors qu’il était sur un banc d’essai à Starbase”, a confirmé SpaceX dans un message sur X, précisant qu’une “zone de sécurité autour du site a été maintenue tout au long de l’opération” et que “tout le personnel est sain et sauf”.”Notre équipe de Starbase travaille activement pour sécuriser le site de test et ses environs immédiats en collaboration avec les autorités locales”, a ajouté l’entreprise, qui assure qu’il “n’y a aucun danger pour les résidents”.”Juste une égratignure”Il était encore difficile d’évaluer la gravité de l’accident et son impact sur le programme spatial. Elon Musk a néanmoins semblé minimiser ses conséquences, dans une réaction laconique sur X jeudi: “Juste une égratignure”.Les tests de mise à feu statique font partie des procédures précédant un lancement: un moteur de fusée ou un ensemble de moteurs est alors allumé, tandis que le véhicule reste fixé à la plateforme de lancement. La fusée n’était pas prévue pour être lancée mercredi soir lorsque l’explosion s’est produite.L’accident de la nuit de mercredi à jeudi écorne un peu plus l’image de SpaceX, même si les accidents de parcours s’inscrivent dans la stratégie affichée de l’entreprise: lancer de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol.Le précédent accident date de moins d’un mois. Le 27 mai, Starship était parvenue à aller dans l’espace, mais son vaisseau, le Super Heavy booster, avait explosé avant sa redescente prévue sur Terre.Lors de deux précédents essais en janvier et mars, l’étage supérieur avait explosé au début du vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes.- Incertitudes pour SpaceXLe richissime entrepreneur compte sur cette mégafusée pour mener à bien son projet fou de conquête de la planète Mars. Il s’est imposé ces dernières années comme un acteur incontournable du secteur spatial, et s’est vu confier plusieurs missions cruciales du gouvernement. Ce partenariat est cependant devenu plus incertain après sa rupture avec le président Donald Trump.Ses fusées emmènent dans l’espace des astronautes de la Nasa, servent à des missions hautement sensibles du Pentagone et devaient bientôt jouer un rôle central dans le retour tant attendu des Américains sur la Lune.Des associations environnementales ont porté plainte en 2023 contre les autorités américaines, les accusant d’avoir mal évalué l’impact de ces lancements alors que la base spatiale de l’entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a donné début mai son feu vert à l’augmentation de la cadence des lancements de Starship, de 5 à 25 vols annuels.

Les Balkans encore hantés par leur passé ? Une exposition pour sortir du “labyrinthe”

La fin du XXe siècle, marquée en ex-Yougoslavie par la guerre, la crise et la mafia, inspire une exposition à Belgrade qui emmène dans un “labyrinthe des années 90″ pour sortir du passé sombre qui hante encore les Balkans.L’exposition, qui a ouvert en juin, met en parallèle l’effondrement d’un pays prospère qui plonge dans les conflits armés, et l’optimisme du reste du monde après des années de guerre froide. Une décennie marquée par la révolution numérique, l’explosion de la pop-culture, le règne de Madonna, les tubes de Michael Jackson ou Nirvana… et le massacre de Srebrenica, les bombardements et le siège de Sarajevo.”Le labyrinthe des années 1990″ s’ouvre avec un montage vidéo rassemblant les génériques des émissions les plus populaires, des clips, et des extraits de discours de Slobodan Milosevic, le président de la Serbie puis de la Yougoslavie d’alors.Un peu plus loin, les symboles nationalistes remplacent les socialistes : noms de rue, monuments, drapeaux … pour finir sur une vidéo de chefs paramilitaires chantant au beau milieu d’une émission de divertissement.”Ça me donne envie de pleurer”, explique, visiblement bouleversée Vasna Latinovic, 63 ans. “On a tellement oublié … à quel point ce fut intense, dramatique, combien de vies ont été touchées, et combien de vies ont été tragiquement perdues”.A partir de 1991, la Yougoslavie a sombré dans le pire conflit sur le territoire européen depuis la deuxième guerre mondiale. En dix ans, plus de 130.000 personnes sont mortes, des millions ont dû fuir leur foyer, et 11.000 sont encore disparues aujourd’hui.Les images du siège de Sarajevo, de la population civile prise au piège, des camps de concentration et des files de réfugiées hantent les visiteurs comme elles ont hanté la région ces 30 dernières années.Sur un mur, des billets de banques couverts de zéro, des images des grèves ouvrières ou de policiers posant avec une danseuse nue rappellent l’inflation, la crise économique et l’atmosphère de décadence.- Sortie -“Nous avons, littéralement, construit un labyrinthe pour pousser la métaphore – pour montrer que nous sommes entrés dans un labyrinthe dans les années 1990 dont nous n’avons toujours pas trouvé la sortie”, explique l’une des curatrices de l’exposition, l’historienne serbe Dubravka Stojanovic.Au cÅ“ur du dispositif narratif, l’année 1995 – une année pivot pour l’ex-Yougoslavie, marquée notamment par le massacre de Srebrenica – 8.000 hommes et adolescents musulmans abattus par les forces séparatistes serbes. Un génocide pour la justice internationale. Tandis qu’ici des frontières étaient dessinées dans le sang, à l’ouest la même année, l’espace Schengen naissait – effaçant celles qui séparaient les pays membres.”C’était complètement absurde… Et ces guerres n’ont apporté que de la souffrance aux innocents, tandis que les responsables n’ont jamais réellement été tenus pour responsables”, dit Cedomir, 39 ans, en quittant l’exposition.Trente ans plus tard, aucun de ceux qui ont été impliqués dans la guerre – qu’ils soient chefs d’Etats de pays membres de l’UE ou de pays aspirant à l’être, ne reconnaît les crimes commis. “Dans chaque pays, on observe la même chose : personne ne parle de sa propre responsabilité, seulement de celle des autres. Cela rend toute réconciliation impossible”, regrette Dubravka Stojanovic.”Mais tout labyrinthe se doit d’avoir une sortie”, ajoute-t-elle avec optimisme. “Et cette exposition vise justement à aider les gens à chercher et à trouver cette sortie”. Le labyrinthe comprend donc une salle dédiée aux héros — ceux qui ont refusé de participer à la guerre — et une salle en hommage aux médias indépendants et aux militants pacifistes.Les créateurs de l’exposition ont aussi tenu à montrer les moments de joie au milieu de l’obscurité : nager sous un pont bombardé, danser dans une rave party organisée au milieu des décombres, ou encore des messages d’espoir comme ce “L’amour nous sauvera” graffé sur un mur de Zagreb, en Croatie, pendant la guerre. “Peu importe la religion, la nationalité ou l’affiliation politique, l’amour ne connaît pas de frontières”, a laissé, dans le livre d’or de l’exposition, Sofia, venue de Skopje en Macédoine du Nord. “Le Labyrinthe des années 90” a déjà été présenté à Sarajevo, et dans la capitale monténégrine, Podgorica, et doit aussi passer en Croatie et en Slovénie.

La Banque d’Angleterre maintient son taux directeur à 4,25%

La Banque d’Angleterre a sans surprise maintenu jeudi son taux directeur à 4,25%, dans la lignée de la décision de la Réserve fédérale (Fed) américaine mercredi, jouant la prudence face aux incertitudes liées aux droits de douane de Donald Trump et à la guerre au Moyen-Orient.”Le monde est hautement imprévisible”, a déclaré le gouverneur de la banque centrale britannique, Andrew Bailey, soulignant cependant que les taux d’intérêts restaient “sur une trajectoire descendante”.”Nous constatons des signes de refroidissement du marché du travail au Royaume-Uni”, a précisé le patron de la BoE, ce qui plaiderait théoriquement vers une baisse des taux.Mais les prix de l’énergie ont en parallèle augmenté avec les tensions au Moyen-Orient, de quoi potentiellement doper l’inflation, souligne l’institution dans le compte-rendu de sa réunion, sans évoquer explicitement le conflit entre l’Iran et Israël.La décision du Comité de politique monétaire a été prise à une majorité de six membres, trois autres penchant pour une baisse d’un quart de point de pourcentage.Ce choix “souligne l’équilibre délicat que le Comité tente de trouver entre les pressions inflationnistes persistantes et les signes de ralentissement de l’économie”, résume Richard Flax, analyste chez Moneyfarm.La BoE continue de prôner “une approche graduelle et prudente” sur les futures coupes, après une réduction d’un quart de point le mois dernier, la quatrième depuis août 2024.Pour Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG, l’institution “ouvre la porte à une baisse des taux en août en gardant un Å“il sur les prix de l’énergie”.D’après des chiffres officiels publiés mercredi, l’inflation a légèrement ralenti en mai au Royaume-Uni, à 3,4% sur un an, contre 3,5% en avril, mais reste loin de la cible de 2% de la BoE.L’institution anticipe que la hausse des prix se maintienne à ce niveau pour le reste de l’année.En avril, le produit intérieur brut britannique a lui reculé plus qu’attendu, de 0,3%, sous le poids des récentes hausses d’impôts du gouvernement travailliste et des droits de douane américains -dont certains ont été allégés par un récent accord entre Londres et Washington.”L’incertitude commerciale continuera certainement d’avoir un impact sur l’économie britannique”, estime la BoE.La Fed a elle aussi opté mercredi pour un statu quo sur ses taux directeurs, dans une fourchette entre 4,25% et 4,50%, dégradant au passage ses prévisions pour l’économie américaine.Dans la foulée de l’annonce de la BoE, vers 11H35 GMT (13H35 à Paris), la livre sterling prenait 0,16% face à la devise américaine, à 1,3445 dollar.

Retailleau a reçu des représentants de la communauté juive “extrêmement inquiets”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a reçu mercredi, sur fond de conflit Iran/Israël, des représentants de la communauté juive “extrêmement inquiets,” à qui il a promis d'”augmenter le niveau de protection”, conformément à un télégramme envoyé aux préfets.”J’ai reçu hier à Beauvau les représentants de la communauté juive qui sont extrêmement inquiets”, a affirmé jeudi le ministre en marge d’un déplacement gare du Nord à Paris consacré à la lutte contre l’immigration irrégulière.”J’ai demandé aux préfets de prendre contact dans chaque département avec les représentants” de la communauté juive et “on va doubler les patrouilles” notamment par les forces Sentinelle, a-t-il ajouté.Il s’agit d'”augmenter le niveau de protection” notamment pour “les sorties de culte, les entrées et les sorties d’école, les consulats, toutes les institutions”, a-t-il ajouté.Bruno Retailleau avait envoyé un télégramme aux préfets vendredi pour leur demander d’accroître “par une présence visible” la vigilance sur les lieux de cultes, écoles, établissements publics et institutionnels… qu’il s’agisse des intérêts israéliens et américains ou des établissements de la communauté juive.La rencontre de mercredi a été l’occasion de “faire un point sur la situation et les retours qu’on a pu avoir dans les différentes régions”, a affirmé à l’AFP Elie Korchia, le président du Consistoire central.Du terrain remonte “un climat anxiogène très fort” car “évidemment il y a aujourd’hui une crainte qu’il y ait des menaces sur la communauté juive”, a-t-il ajouté, estimant qu'”on va traverser une période sur les prochains jours particulièrement sensible”.”Il y a une inquiétude au regard du rôle de l’Iran dans des attentats terroristes à l’étranger au cours de ces dernières années”, a abondé Ariel Goldmann, le président du président du Fonds social juif unifié.La vigilance de chacun a augmenté même s’il n’y a “pas de signaux spécifiques” depuis le début de la guerre avec l’Iran, a-t-il ajouté.”L’inquiétude, elle vient de cette libération de la parole permanente dans les rues. On peut croiser quelqu’un qui va hurler +sale juif+ ou +Free Palestine+”, a affirmé à l’AFP le grand rabbin Haïm Korsia.Il était selon lui “très important que le ministre nous fasse un point sur la situation et l’état de la menace, des précautions qu’on prend, et comment on améliore encore la fluidité des échanges”.

Gaza rescuers say 25 killed by Israeli fire

Gaza’s civil defence agency said Israeli fire killed at least 25 people on Thursday, including 15 who had gathered near an aid distribution site.Civil defence official Mohammad al-Mughayyir told AFP that 15 people were killed and 60 wounded, while waiting for aid in central Gaza’s Netzarim corridor, where thousands of people have gathered daily in the hope of receiving rations.The Israeli army told AFP it was “looking into” the reports.Witness Bassam Abu Shaar said thousands of people had gathered overnight in the hope of receiving aid at the US- and Israeli-backed distribution site when it opened in the morning.”Around 1:00 am (2200 GMT Wednesday), they started shooting at us. The gunfire intensified from tanks, aircraft and quadcopter bombs,” he told AFP by phone.He said the size of the crowd had made it impossible for people to escape the Israeli fire near Shuhada Junction, and dead and wounded were left lying on the ground within walking distance of the distribution point run by the Gaza Humanitarian Foundation. “We couldn’t help them or even escape ourselves,” he said.Mughayyir said the casualties had been taken to the Al-Awda and Al-Aqsa hospitals, in north and central Gaza respectively.Dozens of Palestinians have been killed in recent weeks while trying to reach aid distribution points in Gaza, which is suffering from famine-like conditions, according to UN agencies operating in the territory.Israeli restrictions on media in the Gaza Strip and difficulties in accessing some areas mean AFP is unable to independently verify the tolls and details provided by the civil defence agency.In early March, Israel imposed an aid blockade on the territory amid a deadlock in truce negotiations, only partially easing restrictions in late May.After Israel loosened its blockade, the privately run Gaza Humanitarian Foundation began distributing aid, but its operations have been marred by chaotic scenes.UN agencies and major aid groups have refused to cooperate with the foundation over concerns it was designed to cater to Israeli military objectives.Elsewhere in Gaza, another 10 people were killed by Israeli fire on Thursday, the civil defence agency said.Three were killed by Israeli shelling of a residential building in Gaza City, while seven were killed in a strike on Al-Shati refugee camp to its west.

Foot: Gattuso veut redonner “enthousiasme et envie” à l’Italie

Le nouveau sélectionneur de l’Italie Gennaro Gattuso veut redonner “enthousiasme et envie” à la Nazionale, mal partie sur la route du Mondial-2026, a-t-il insisté jeudi à Rome lors de sa première conférence de presse.”Enthousiasme, envie, volonté d’être ensemble et d’être uni pour faire front quand c’est difficile, c’est très clair dans mon esprit ce qu’il faut faire”, a déclaré Gattuso qui a succédé à Luciano Spalletti, licencié après la déroute de l’Italie face à la Norvège (3-0) en ouverture des qualifications pour le Mondial-2026.”Il faut créer une famille (…) Il faut redonner à ce groupe de joueurs cette mentalité qui a longtemps valu à l’Italie d’être admirée dans le monde”, a poursuivi l’ancien international italien (73 sélections, 1 but).Sans surprise, le champion du monde 2006, réputé quand il était joueur pour sa grinta, sa rage de vaincre et son agressivité, a mis l’accent sur l’aspect psychologique de son nouveau rôle.”Il faut parler avec les joueurs et entrer dans leur tête pour arriver à leur transmettre du positif (…) La tactique ou la technique, ce n’est pas le plus important”, a-t-il estimé.”J’entends depuis des années qu’il n’y a pas de talent, qu’on n’a pas les joueurs, mais on a tout ça. Il faut qu’on les mette en situation de donner leur maximum”, a souligné “Rino” qui s’est déjà entretenu avec 35 internationaux.- “Être à fond et bosser avec sérieux” -Après ses deux premiers matches des qualifications pour la Coupe du monde, l’Italie, absente des deux dernières éditions du Mondial, est troisième du groupe I avec trois points, à neuf longueurs de la Norvège (12 pts) qui a disputé deux matches de plus.L’équipe qui terminera en tête de ce groupe sera directement qualifiée pour le Mondial nord-américain, son deuxième devant passer par des barrages, qui furent fatals à l’Italie pour 2018 et 2022.Gattuso, 47 ans, a prévenu les joueurs de la Nazionale qu’avec lui, “à l’entraînement, ils devront aller à 1000 à l’heure”: “Quand l’entraînement commence, il faut être à fond et bosser avec sérieux”.”Je ne suis pas un magicien, je peux juste promettre de faire les choses avec passion et tout faire pour ramener cet enthousiasme, pour ramener l’Italie en Coupe du monde”, a-t-il conclu.Si Gattuso n’était pas le premier choix de la Fédération italienne (FIGC), qui a essuyé les refus de l’expérimenté Claudio Ranieri (73 ans), le président de la FIGC Gabriele Gravina a présenté sa nomination comme “un choix du coeur et de conviction”: “C’est un entraîneur quoi sait ce que cela veut dire porter le maillot de la Nazionale”.Joueur, Gattuso a tout gagné, notamment deux Ligues des champions avec l’AC Milan. Son palmarès d’entraîneur se limite pour l’instant à un seul trophée, une Coupe d’Italie avec Naples en 2020. Il a enchaîné les expériences décevantes, souvent écourtées comme avec l’AC Milan (2017-19), Valence (2019-21) ou Marseille (2023-24).jr/chc

Trafic d’espèces protégées d’oiseaux, le procès renvoyé au 15 janvier

Le tribunal correctionnel de Cahors a renvoyé jeudi au 15 janvier 2026 le procès d’un trafic présumé d’espèces protégées d’oiseaux impliquant une douzaine de prévenus, en raison de l’état de santé d’un des principaux protagonistes qui nécessite une expertise médicale.Cet homme âgé de 92 ans, présenté par l’accusation comme un acteur-clé de ce dossier portant notamment sur la capture, la détention et la vente illégale en bande organisée de plusieurs milliers d’oiseaux sauvages pendant plusieurs années, présente “des capacités cognitives et mémorielles lourdement obérées”, a plaidé son avocat, Christophe Bernabeu, pour demander que sa capacité à comparaître soit évaluée médicalement.Le tribunal a fait droit à la requête et renvoyé l’ensemble du dossier.Dans cette affaire, “on a beaucoup de personnes qui sont très âgées (…) plus le temps passe, plus on va perdre des prévenus et la réponse pénale ne pourra pas être là, donc c’est très décevant” , a regretté Hervé Hourcade, juriste de l’association France Nature Environnement, partie civile dans ce dossier où deux personnes poursuivies sont déjà décédées.Pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO), également partie civile, le renvoi se justifie certes “au regard des droits de la défense”, a estimé leur avocate, Sandrine Gélis, mais “la stratégie de défense c’est de laisser mourir le dossier et pour laisser mourir le dossier, il faut laisser mourir les prévenus”, a-t-elle déploré.- charges contestées -Côté défense justement, plusieurs avocats ont contesté avant la décision de renvoi les charges pesant sur leurs clients, et notamment que les faits reprochés ont été commis en bande organisée, qualification retenue par le parquet.”Le trafic d’espèces protégées est contesté par le parc animalier des Pyrénées, ce que nous allons démontrer à la prochaine audience”, a par exemple affirmé à l’AFP Julien Marco, l’avocat de ce parc zoologique des Pyrénées-Altantiques mis en cause dans la procédure.”Nous subissons le renvoi de cette affaire puisque l’écho médiatique porte préjudice au parc, on est décrit comme étant impliqué dans un trafic de grande ampleur, ce qui n’est absolument pas le cas”, a-t-il déploré. Selon l’accusation, les prévenus participaient à “un trafic européen d’oiseaux (chardonnerets, rossignols, linottes, rouge gorge, huppe fascié, jaseur des cèdres etc…), espèces protégées sur l’ensemble du territoire, permettant pour les uns d’assouvir une passion en ornithologie et pour les autres de générer des revenus occultes”, a expliqué mercredi la procureure de la République de Cahors, Clara Ribeiro, dans un communiqué.Ces oiseaux étaient recherchés pour leur beauté, leur plumage ou leur chant. Les faits reprochés s’étalent “de septembre 2012 à mars 2018, dans les départements du Lot, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques, de l’Ariège, du Tarn, du Gers, du Lot-et-Garonne et des Landes”, a précisé la procureure.- “audience historique” -Ce dossier qui a fait l’objet d’une information judiciaire ouverte le 23 septembre 2016 a été marqué par “la multitude de protagonistes, leur implication différente, une dimension européenne (l’un des prévenus possédant une oisellerie en Belgique où les animaux étaient revendus, ndlr), le nombre et la complexité technique des incriminations”, a-t-elle également souligné.Dix personnes impliquées dans cette affaire ont déjà été jugées dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), selon le parquet de Cahors qui n’a pas précisé les condamnations prononcées.En février 2017, après environ deux ans d’une enquête de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS, fusionné en 2020 avec l’Agence française pour la biodiversité pour devenir l’OFB, Office français de la biodiversité), les forces de l’ordre avaient procédé à une vague d’interpellations dans une trentaine de lieux, et la saisie d’environ 430 oiseaux détenus dans des volières, de plus de 140 pièges ainsi que de l’argent liquide.A propos du procès, FNE parle d’une “audience historique” portant sur “le plus gros démantèlement de trafic d’oiseaux en France” tandis que l’avocate de la LPO évoque “la première affaire de trafic d’espèces protégées d’oiseaux en bande organisée” faisant l’objet d’un procès en France.

Trafic d’espèces protégées d’oiseaux, le procès renvoyé au 15 janvier

Le tribunal correctionnel de Cahors a renvoyé jeudi au 15 janvier 2026 le procès d’un trafic présumé d’espèces protégées d’oiseaux impliquant une douzaine de prévenus, en raison de l’état de santé d’un des principaux protagonistes qui nécessite une expertise médicale.Cet homme âgé de 92 ans, présenté par l’accusation comme un acteur-clé de ce dossier portant notamment sur la capture, la détention et la vente illégale en bande organisée de plusieurs milliers d’oiseaux sauvages pendant plusieurs années, présente “des capacités cognitives et mémorielles lourdement obérées”, a plaidé son avocat, Christophe Bernabeu, pour demander que sa capacité à comparaître soit évaluée médicalement.Le tribunal a fait droit à la requête et renvoyé l’ensemble du dossier.Dans cette affaire, “on a beaucoup de personnes qui sont très âgées (…) plus le temps passe, plus on va perdre des prévenus et la réponse pénale ne pourra pas être là, donc c’est très décevant” , a regretté Hervé Hourcade, juriste de l’association France Nature Environnement, partie civile dans ce dossier où deux personnes poursuivies sont déjà décédées.Pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO), également partie civile, le renvoi se justifie certes “au regard des droits de la défense”, a estimé leur avocate, Sandrine Gélis, mais “la stratégie de défense c’est de laisser mourir le dossier et pour laisser mourir le dossier, il faut laisser mourir les prévenus”, a-t-elle déploré.- charges contestées -Côté défense justement, plusieurs avocats ont contesté avant la décision de renvoi les charges pesant sur leurs clients, et notamment que les faits reprochés ont été commis en bande organisée, qualification retenue par le parquet.”Le trafic d’espèces protégées est contesté par le parc animalier des Pyrénées, ce que nous allons démontrer à la prochaine audience”, a par exemple affirmé à l’AFP Julien Marco, l’avocat de ce parc zoologique des Pyrénées-Altantiques mis en cause dans la procédure.”Nous subissons le renvoi de cette affaire puisque l’écho médiatique porte préjudice au parc, on est décrit comme étant impliqué dans un trafic de grande ampleur, ce qui n’est absolument pas le cas”, a-t-il déploré. Selon l’accusation, les prévenus participaient à “un trafic européen d’oiseaux (chardonnerets, rossignols, linottes, rouge gorge, huppe fascié, jaseur des cèdres etc…), espèces protégées sur l’ensemble du territoire, permettant pour les uns d’assouvir une passion en ornithologie et pour les autres de générer des revenus occultes”, a expliqué mercredi la procureure de la République de Cahors, Clara Ribeiro, dans un communiqué.Ces oiseaux étaient recherchés pour leur beauté, leur plumage ou leur chant. Les faits reprochés s’étalent “de septembre 2012 à mars 2018, dans les départements du Lot, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques, de l’Ariège, du Tarn, du Gers, du Lot-et-Garonne et des Landes”, a précisé la procureure.- “audience historique” -Ce dossier qui a fait l’objet d’une information judiciaire ouverte le 23 septembre 2016 a été marqué par “la multitude de protagonistes, leur implication différente, une dimension européenne (l’un des prévenus possédant une oisellerie en Belgique où les animaux étaient revendus, ndlr), le nombre et la complexité technique des incriminations”, a-t-elle également souligné.Dix personnes impliquées dans cette affaire ont déjà été jugées dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), selon le parquet de Cahors qui n’a pas précisé les condamnations prononcées.En février 2017, après environ deux ans d’une enquête de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS, fusionné en 2020 avec l’Agence française pour la biodiversité pour devenir l’OFB, Office français de la biodiversité), les forces de l’ordre avaient procédé à une vague d’interpellations dans une trentaine de lieux, et la saisie d’environ 430 oiseaux détenus dans des volières, de plus de 140 pièges ainsi que de l’argent liquide.A propos du procès, FNE parle d’une “audience historique” portant sur “le plus gros démantèlement de trafic d’oiseaux en France” tandis que l’avocate de la LPO évoque “la première affaire de trafic d’espèces protégées d’oiseaux en bande organisée” faisant l’objet d’un procès en France.