Budget de la Sécu: pas d’accord députés-sénateurs, l’Assemblée reprend la main pour une semaine décisive

Le faux suspense n’aura pas duré: sénateurs et députés ont promptement acté mercredi leurs divergences sur le budget de la Sécurité sociale, renvoyant à l’Assemblée nationale le texte du gouvernement avant une semaine cruciale pour son avenir.Aucune version de compromis de ce projet de loi, l’un des deux budgets actuellement à l’examen au Parlement, n’a pu être trouvée, face aux positions orthogonales du Sénat et de l’Assemblée sur la suspension de la réforme des retraites ou le gel des minima sociaux et des pensions de retraites.Quelques heures après que le Sénat a adopté sa propre copie, sept députés et sept sénateurs ont acté en quarante minutes leurs désaccords.Pour le gouvernement, Amélie de Montchalin (Comptes publics) a pris “acte” de l’échec de cette commission mixte paritaire (CMP), estimant qu’il était possible de “trouver des accords” dans la suite de la navette parlementaire.- “Heure de vérité” -Difficiles à suivre pour le grand public, d’autant que les objets de négociations se multiplient sur les budgets de l’Etat et de la Sécu, les débats vont entrer dans une semaine cruciale.La version sénatoriale du budget de la Sécu va être réécrite à l’Assemblée, samedi en commission et surtout à partir de mardi dans l’hémicycle, lors d’une semaine décisive (les débats sont programmés jusqu’au 7 décembre).”Il faut qu’avant le 2 décembre on ait quand même une vision un peu globale de ce que pourrait être le point d’atterrissage”, appelle Jérôme Guedj, député PS. “C’est l’heure de vérité il faut qu’on se parle, y compris entre groupes parlementaires”.Pour avoir une chance, la copie devra déjà être acceptable pour les socialistes, qui ont fait le pari de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu, en échange notamment d’une “suspension” de la réforme des retraites.Certains, dans le camp gouvernemental, espèrent que le PS votera pour le budget de la Sécu plutôt que de s’abstenir et d’escompter que suffisamment d’écologistes et de communistes fassent de même.”Voter pour le budget de l’Etat c’est impossible. Le budget de la Sécu c’est moins dur”, pointe un député sur l’aile droite du PS. Un collègue trouve “compliqué quand même” de voter un budget, traditionnel marqueur d’un soutien au gouvernement.Le vote des socialistes, même favorable, ne suffirait peut-être pas si les députés Horizons et Les Républicains, échaudés par les concessions au PS, s’abstiennent ou votent contre.Car le vote peut être très serré si les Insoumis et le Rassemblement national votent contre. “Ces gens-là doivent être renversés et censurés point”, insiste Hadrien Clouet, député LFI.”Si on veut faire croire aux Français qu’on va valider un déficit à 25 milliards d’euros bonne chance”, prévient Jean-Philippe Tanguy (RN), accusant le gouvernement de vouloir “épuiser l’opinion publique” pour recourir aux ordonnances ou au 49.3, même si l’exécutif martèle qu’il ne l’envisage pas.D’autres parlementaires imaginent le gouvernement revenir sur sa décision et utiliser le 49.3, estimant qu’il sera plus facile au PS de ne pas censurer l’exécutif que de voter son texte.- “Crise de trésorerie” -Sur le fond, la “suspension” de la réforme des retraites, retoquée par les sénateurs, devrait notamment être réintégrée à l’Assemblée.La gauche espère aussi rétablir une hausse d’une partie de la CSG prélevée spécifiquement sur les revenus du capital, mesure qui devait rapporter 2,8 milliards d’euros en 2026, alors le PS compte en partie dessus pour compenser la suppression de mesures d’économies irritantes du gouvernement.A l’instar notamment de l'”année blanche”, un gel des minima sociaux et des pensions de retraites, habituellement indexées sur l’inflation. Une mesure efficace (3,6 milliards d’euros d’économies en 2026) mais hautement inflammable.Sur le plan comptable, le gouvernement espère ramener le déficit de la Sécu à 20 milliards d’euros maximum (contre 24 milliards dans la copie de l’Assemblée, et 17,6 dans celle du Sénat selon ses calculs).Autre signe d’un débat très sensible sur ce texte, les syndicats de médecins libéraux ont appelé à la grève à partir du 5 janvier.L’absence d’un budget de la Sécu “conduira inexorablement à un déficit de 29 milliards d’euros, posant les termes d’une crise de trésorerie majeure”, a affirmé le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou devant les sénateurs.Sur un plan politique, l’exécutif espère surtout qu’une adoption ferait souffler un vent positif sur le budget de l’Etat, encore plus difficile à faire passer. “Si vous avez passé le (budget de la Sécu), vous avez fait la moitié du chemin (…) c’est absolument majeur”, pense une ministre.

Deux militaires de la Garde nationale tués par des tirs près de la Maison Blanche

Deux militaires de la Garde nationale déployés à Washington ont été tués mercredi par des tirs à deux pas de la Maison Blanche, ont annoncé les autorités, qui ont interpellé un suspect, également blessé.Le drame est survenu en plein centre de la capitale américaine, investie depuis août par des centaines de militaires à la demande de Donald Trump et contre l’avis des autorités locales démocrates.”C’est avec beaucoup de tristesse que je peux confirmer que les deux membres de la garde nationale de Virginie-Occidentale qui ont été touchés par des tirs plus tôt aujourd’hui à Washington ont succombé à leurs blessures”, a annoncé sur X Patrick Morrisey, le gouverneur de l’Etat de Virginie-Occidentale, d’où ils étaient originaires.”L’animal qui a tiré sur les deux gardes nationaux” est “aussi gravement blessé”, a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth social. “Il paiera malgré tout très cher” son acte, a ajouté le président américain qui suit la situation de sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, où il compte passer jeudi la fête de Thanksgiving.La police avait auparavant fait savoir qu’un suspect avait été arrêté, tandis que les services de secours ont dit avoir pris en charge trois personnes victimes de tirs d’armes à feu.Des journalistes de l’AFP ont vu, à deux rues de la Maison Blanche, une personne vêtue d’un uniforme militaire être évacuée sur un brancard.Des hélicoptères de la police survolaient la capitale américaine, selon des journalistes de l’AFP.La zone a été bouclée et des dizaines de véhicules de la police et d’autres forces de sécurité locales comme nationales ont été dépêchés sur les lieux.- “Deux civières”-“On a entendu des coups de feu. On attendait au feu rouge et il y a eu plusieurs coups de feu”, a raconté à l’AFP Angela Perry, une agente de sécurité de 42 ans, en voiture avec ses deux enfants.”On pouvait voir des membres de la Garde nationale courir vers le métro, armes à la main”, a-t-elle ajouté.”On était sur le chemin du retour quand on a vu plein de flics et de voitures de police passer à toute vitesse devant nous”, a de son côté dit à l’AFP Mohammed Elkattabi, un directeur commercial de 47 ans qui venait de visiter la Maison Blanche avec sa famille.”On a vu deux civières”, a continué ce touriste venu d’Atlanta, dans le sud du pays, pour visiter la capitale américaine en pleine période des fêtes de Thanksgiving.Son fils de six ans, a-t-il précisé, “apprend l’histoire à l’école et il a maintenant pu voir l’histoire en direct”, dans un pays marqué par les violences politiques et les crimes par armes à feu.Depuis juin, le président républicain a envoyé la Garde nationale successivement à Los Angeles (ouest), Washington et Memphis (sud), à chaque fois contre l’avis des autorités locales démocrates, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et appuyer la police fédérale de l’immigration (ICE).Dans la capitale américaine, 2.175 militaires étaient déployés mi-novembre, selon de récentes statistiques militaires.La municipalité a saisi la justice, accusant l’exécutif fédéral d’outrepasser ses pouvoirs, et les tribunaux lui ont donné raison la semaine dernière.La justice a bloqué en octobre jusqu’à nouvel ordre des déploiements similaires à Chicago (nord) et Portland (ouest).La municipalité de Washington, au statut unique, n’est rattachée à aucun Etat américain, et dispose d’une autonomie limitée puisque le Congrès a compétence sur ses affaires.bur-eml-sms-aue-ube/ev

Pérou: l’ex-président Martin Vizcarra condamné à 14 ans de prison pour corruption

L’ancien président péruvien de centre gauche Martin Vizcarra a été condamné mercredi à 14 ans de prison dans une affaire de pots-de-vin perçus alors qu’il était gouverneur de la région de Moquegua (sud) au début des années 2010.Chef de l’État entre 2018 et 2020, élu pour sa promesse de lutte contre la corruption, M. Vizcarra …

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Budget britannique: Londres poursuit ses hausses d’impôts et rassure les marchés

Un an après des hausses d’impôts massives, le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mercredi un budget confirmant sa politique de discipline fiscale, avec de nouvelles taxes qui ont rassuré les marchés, mais aussi plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Ce sont mes choix: ni austérité, ni endettement, ni aveuglement face à l’injustice”, a déclaré …

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Royaume-Uni: l’interdiction critiquée d’un groupe propalestinien devant la justice

Le gouvernement britannique a été accusé mercredi d’avoir fait preuve d’”autoritarisme” en interdisant l’organisation Palestine Action, classée terroriste en juillet, au premier jour de l’examen du recours contre cette décision, qui a relancé le débat sur la liberté d’expression au Royaume-Uni.La décision d’interdire ce mouvement a été jugée “disproportionnée” par le Haut-commissaire aux droits de …

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7-Octobre: tensions entre l’armée et le pouvoir en Israël, Netanyahu accusé de se dédouaner

Les tensions montent en Israël entre le pouvoir politique et l’armée autour d’enquêtes sur le 7 octobre 2023, le Premier ministre Benjamin Netanyahu étant accusé de fuir ses responsabilités dans l’échec des autorités à voir venir et empêcher l’attaque la plus meurtrière qu’ait connue le pays.Emblématiques de la colère d’une partie de l’opinion, des manifestations …

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CNews dans le viseur de RSF et sous la loupe de “Complément d’enquête”

CNews a été accusée mercredi par l’organisation Reporters sans frontières de “tricher” avec les règles de l’équilibre politique pour favoriser l’extrême droite, des éléments qui nourrissent une émission d’investigation de France 2 consacrée jeudi soir à la chaîne d’info de la galaxie Bolloré.La gauche la nuit, l’extrême droite le jour: dans une enquête publiée mercredi, …

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US judge dismisses Trump election interference case

A US judge on Wednesday ended the long-running case accusing Donald Trump and his allies of trying to overturn the 2020 election — bringing the curtain down on the final criminal prosecution still shadowing the president’s return to power.The ruling followed a forceful push from prosecutor Pete Skandalakis, who urged Judge Scott McAfee to shut the Georgia case down, arguing it belonged in federal hands, not state courts. With that, the only remaining legal front in the sprawling battle over Trump’s post-election conduct fell away.”LAW and JUSTICE have prevailed in the Great State of Georgia,” Trump posted as he celebrated the ruling on Truth Social.He called the case an “Illegal, Unconstitutional, and unAmerican Hoax” — although several codefendants were convicted — and said it should have “never been brought” in a lengthy statement that repeated his false claims that the election was rigged. The Republican president faced a slew of federal charges following his first term in office, including conspiring to overturn the results of the 2020 election and hoarding allegedly classified documents that the government said should not have been removed from the White House..Special Counsel Jack Smith dropped both cases following Trump’s election, citing the Justice Department’s policy of not indicting or prosecuting a sitting president.”Indeed, if Special Counsel Jack Smith, with all the resources of the federal government at his disposal… concluded that prosecution would be fruitless, then I too find that, despite the available evidence, pursuing the prosecution of all those involved in State of Georgia v. Donald Trump, et al. on essentially federal grounds would be equally unproductive,” Skandalakis wrote in his filing.He also pointed out that prosecuting a sitting president in Georgia is nearly impossible and that without Trump, the trial would be unworkable for the remaining 14 defendants. McAfee immediately granted the motion to dismiss the case.- ‘On life support’ -Trump and 18 codefendants were charged with racketeering and other offenses in Georgia in 2023 over their alleged efforts to subvert the results of the 2020 presidential election in the southern state.The indictment alleged efforts to persuade state officials to “find” votes to reverse Trump’s narrow loss to Joe Biden, pressure election workers, and install false Trump electors. Four of those indicted subsequently admitted lesser charges.A Georgia appeals court in December disqualified Fulton County district attorney Fani Willis from the case over a relationship she had with the man she had hired to be a special prosecutor.Trump has granted pardons to several allies accused of attempting to subvert the 2020 election, but the pardons only apply to federal crimes, not state offenses such as those in Georgia.Among those who received clemency were former New York mayor Rudy Giuliani and Trump’s former chief of staff Mark Meadows, both of whom faced charges in Georgia.Skandalakis argued that continuing the Georgia case “in full for another five to ten years” would not serve the state’s voters, saying that the time it would take, combined with unresolved issues like federal versus state jurisdiction and presidential immunity, meant the case was effectively “on life support.””As a former elected official who ran as both a Democrat and a Republican… this decision is not guided by a desire to advance an agenda but is based on my beliefs and understanding of the law,” he said.Willis was removed from the case after Georgia’s appeals court ruled her romantic involvement with special prosecutor Nathan Wade had created an “appearance of impropriety.” She had indicted Trump in August 2023, charging him and his co-defendants under Georgia’s racketeering laws. Trump’s lawyers maintained that his statements about the election were simply political speech, protected by the First Amendment.

Crash du Rio-Paris: en appel, une condamnation requise contre Airbus et Air France face à l'”indécence”

Une peine peut-être “dérisoire” au regard du chagrin des parties civiles mais qui doit “résonner comme un avertissement”: le parquet général a requis mercredi en appel une condamnation pour Airbus et Air France, relaxés en première instance après le crash du vol Rio-Paris en 2009.Seize ans après le drame qui a coûté la vie à 228 personnes et un procès en première instance ayant conclu en avril 2023 à “des “imprudences” et “négligences” sans qu'”aucun lien de causalité certain” n’ait “pu être démontré”, les avocats généraux ont soutenu en appel que “les fautes reprochées aux deux sociétés aériennes mises en causes, étaient caractérisées” et ont requis une condamnation.Dans une salle pleine et particulièrement calme, les familles des victimes ont écouté durant près de cinq heures le réquisitoire, qui dès les premières minutes avait posé sa conclusion par la voix de l’avocate générale Agnès Labreuil : “Nous conclurons à l’infirmation du jugement et à la condamnation des deux sociétés”.Son confrère, Rodolphe Juy-Birmann, a conclu leur réquisitoire à deux voix en s’adressant directement aux endeuillés.”Seize années écoulées depuis le drame, c’est long, beaucoup trop long. (…) J’espère que votre combat prendra fin quand la cour rendra sa décision dans quelques mois”, a-t-il souligné.Le représentant du ministère public a alors fustigé le comportement de deux compagnies mises en cause. “Rien n’est venu, aucune parole de réconfort sincère. C’est une défense en granit, un seul mot résume tout ce cirque: l’indécence”, a-t-il lâché. “Seize années pour venir raconter n’importe quoi et nous sortir des arguments de la manche ou du chapeau, c’est inadmissible de la part d’une compagnie.”Le représentant de l’accusation a reconnu que “quelle que soit la peine prononcée”, elle “paraîtra bien dérisoire au regard de la peine” des familles.En tant que personnes morales, Airbus et Air France ne peuvent être condamnées qu’à une peine d’amende de 225.000 euros maximum.”Ca ne voudra pas dire grand chose mais néanmoins, vous aurez été entendus dans votre statut de victime”. “Ce sera aussi l’occasion de mettre un nom, une cause qui a conduit à la disparition d’un être cher”, a encore dit Rodolphe Juy-Birmann, insistant sur la réputation des pilotes qui “ne sont en rien responsables de cet accident”.Selon le parquet général, les fautes commises par Airbus sont “la sous-estimation de la gravité des défaillances des sondes Pitot équipant l’avion”, “un défaut d’information des équipages des sociétés exploitantes, qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait et créé la situation conduisant à l’accident”. Concernant Air France, il s’agit d'”un défaut de formation relatif à la procédure à suivre en cas de gel des sondes Pitot et des dysfonctionnements en résultant” et “un défaut d’information des équipages sur la détection du gel” de ces sondes “qui s’imposait pour assurer la sécurité des opérations aériennes”.”Cette condamnation jettera l’opprobre, un discrédit sur ces deux compagnies” et “doit résonner comme un avertissement”, a tancé l’avocat général, Airbus a indiqué à l’AFP avoir pris “acte du réquisitoire du parquet de Paris et y répondra lors de sa plaidoirie” jeudi.”Depuis 16 ans, Airbus a mis tous ses moyens et son expertise au service de la justice et des enquêteurs pour comprendre les causes de cet accident et faire en sorte qu’il ne puisse jamais se reproduire. Nous le devons non seulement aux familles des victimes, mais aussi aux millions de passagers qui voyagent à bord de nos avions chaque jour”, a ajouté le constructeur européen.Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’était abîmé en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage, dans l’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies françaises.Le point de départ de l’accident est le givrage des sondes de vitesse Pitot alors que l’avion volait à haute altitude. Dans l’incompréhension, les trois pilotes n’avaient pas réussi à reprendre le contrôle de l’avion qui a décroché et heurté l’océan 4 minutes et 23 secondes plus tard.