LR: Retailleau s’entoure d’une direction élargie et renouvelle les instances du parti
Bruno Retailleau s’est entouré de 13 vice-présidents à la tête des Républicains (LR), ainsi que d’un bureau politique et d’une commission d’investiture renouvelés, annoncés samedi lors du conseil national du parti, près d’un mois après sa large victoire face à Laurent Wauquiez.Après sa victoire du 17 mai, le ministre de l’Intérieur avait dans un premier temps annoncé un organigramme de direction resserré essentiellement composés de proches, avec notamment l’eurodéputé François-Xavier Bellamy comme vice-président délégué, Othman Nasrou comme secrétaire général et la ministre Annie Genevard à la tête de la commission d’investiture.La liste des 13 vice-présidents dévoilée samedi, lors du conseil national réuni à la Mutualité à Paris, comprend des soutiens de Laurent Wauquiez lors de l’élection interne, dont les élus franciliens Geoffroy Didier et Florence Portelli et le ministre Yannick Neuder.Le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF) David Lisnard, qui a créé son propre parti, Nouvelle Energie, associé à LR, est également nommé vice-président, de même que l’eurodéputée Céline Imart, les députés Antoine Vermorel-Marques et François-Xavier Ceccoli, les sénatrices Laurence Garnier et Jacqueline Eustache-Brinio, l’ancien trésorier Daniel Fasquelle, l’élue marseillaise Catherine Pila et les anciens députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé.Le nouveau patron de LR a par ailleurs renouvelé samedi le bureau politique et la commission nationale d’investiture. Laurent Wauquiez avait demandé une représentation à hauteur de son résultat (25,7%) lors de l’élection interne.Equilibres respectés ? “On avance”, a simplement répondu M. Wauquiez.M. Retailleau s’est également entouré de quatre conseillers spéciaux: la députée Michèle Tabarot, l’ancien eurodéputé Arnaud Danjean, l’ancien président du syndicat patronal CGPME François Asselin et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga.Sur le fond, un groupe projet comprend par ailleurs M. Bellamy, Jean-François Copé, le député Philippe Juvin et les sénateurs Christine Lavarde et Jean-François Husson.Les Républicains, qui ont intégré le gouvernement aux côtés des macronistes après la dissolution, réunissent samedi leur conseil national, désormais présidé par Michel Barnier, en présence du président du Parti populaire européen, l’Allemand Manfred Weber.Les LR, qui comptent plus de 120.000 adhérents, tiendront un congrès à l’occasion de leurs universités d’été, les 6 et 7 septembre à Port-Marly (Yvelines).”Il n’y aura pas d’accord national” mais du “cas par cas” avec le bloc central aux municipales, avec deux objectifs: “Faire progresser LR” et “faire barrage à la gauche”, a par ailleurs expliqué M. Nasrou.
Nîmes: huit blessés dans une fusillade, sur fond de trafic de drogue
Une fusillade a fait huit blessés, dont un grièvement, vendredi soir à Nîmes, lorsque des tireurs ont ouvert le feu sur une place entourée d’immeubles, vraisemblablement sur fond de rivalités liées au trafic de drogue.La fusillade a éclaté vers 19H15 dans le quartier populaire de Valdegour, dans l’ouest de la ville, limitrophe du quartier de Pissevin, gangréné par le trafic de stupéfiants et déjà théâtre de plusieurs fusillades sanglantes.Un premier bilan vendredi soir faisait état de six personnes blessées, dont l’une a eu “un temps” son pronostic vital engagé, mais une autre victime a été recensée plus tard dans la nuit tandis qu’une huitième s’est présentée d’elle-même à l’hôpital “avec des éclats dans le dos”, ont indiqué des sources policières.D’après les premiers éléments recueillis, trois personnes en provenance du quartier de Pissevin ont ouvert le feu avant de s’enfuir à bord de deux véhicules. Une vingtaine d’étuis de calibre .222 Remington, plutôt utilisé pour le tir sportif ou la chasse, ont été retrouvés sur place.La nature exacte des blessures des personnes touchées n’était pas immédiatement connue, pas plus que leurs âges ni si elles avait été directement visées ou étaient des victimes collatérales, alors qu’au moment de la fusillade, selon des témoignages, la place commençait à se remplir d’habitants sortant de chez eux après une journée de chaleur caniculaire.”À ce stade, nous ne pouvons pas dire si les victimes étaient directement visées par les tirs, ni connaître l’exactitude des échanges de tirs. Les constatations sont en cours”, avait indiqué tard vendredi Nathalie Welté, procureure adjointe de Nîmes, confirmant la fusillade.- “Il faut faire quelque chose” -Mais le quartier de la place Avogadro où s’est déroulée la fusillade est “cartographié comme étant un point de deal”, avait précisé la magistrate à l’AFP.Et selon une source proche de l’enquête, une rivalité sur fond de stupéfiants pourrait être à l’origine de la fusillade. Le quartier voisin de Pissevin, dont 70% des 16.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté, est en effet connu pour ses points de deal et a été lui aussi théâtre de fusillades liées au trafic. En août 2023, un garçonnet de 10 ans y avait été tué, fauché par une balle perdue. Samedi matin, le parquet n’a donné aucun nouvel élément sur l’enquête, la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, indiquant dans un très bref mail “qu’un communiqué de presse paraîtra dans la journée, dès fiabilisation attendue de certains éléments”.”Ce ne sont pas des gens d’ici, ce sont des gens d’en bas, de la Zup Sud (nom donné à Pissevin, NDLR) qui font ça. Ils ont toujours fait ça, et ils continueront toujours tant que la loi ne fait pas son travail”, a réagi samedi matin un habitant du quartier, qui n’a pas souhaité donner son nom mais seulement son âge, 28 ans.”Nous, on en a marre, on a peur, on n’est plus en sécurité ici (…). Il faut faire quelque chose”, a-t-il dit à l’AFP.”Ils ont mis un commissariat, mais il ne sert à rien, on ne voit jamais de policiers, on ne voit jamais de patrouille qui passe, rien, ce n’est pas normal”, a souligné le jeune homme, l’un des rares riverains à s’aventurer samedi dans le quartier écrasé de chaleur et où aucune présence des forces de l’ordre n’était visible.Possibles stigmates de la fusillade, des traces de sang étaient elles toujours visibles samedi, de même qu’un impact de balle sur un poteau.ysp-mca-jra-so/jra
Le Pen exhorte ses troupes à se préparer à une possible dissolution
“Ne procrastinez pas!”: Marine Le Pen a appelé samedi les parlementaires RN à se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale en réponse “à l’affaissement parlementaire” du gouvernement.”Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu’il n’y aura pas de dissolution”, a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l’Assemblée une “convention de l’Union nationale”, réunissant des parlementaires nationaux et européens de l’alliance RN-UDR, presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières législatives.La présidente du groupe RN à l’Assemblée a revendiqué une “victoire stratégique”, avec la “dislocation du bloc central” réunissant les groupes de l’ancienne majorité (Renaissance-MoDem-Horizons) et LR, qui “ne semble plus obéir à aucune direction” selon elle.Eric Ciotti, patron de l’UDR (Union des droites pour la République), a lui lancé un appel aux électeurs et militants de son ancien parti LR: “rejoignez nous, l’espoir, il est là , le courage, il est là ”.Brandissant “l’affaissement parlementaire” du binôme exécutif Emmanuel Macron – François Bayrou, la patronne de l’extrême droite a estimé que “le bloc central (…) ne peut pas longtemps laisser ce phénomène de délitement se prolonger”.”Alors Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre”, a ajouté Mme Le Pen, qui à ce stade serait empêchée de concourir aux législatives en attendant son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés FN, pour laquelle elle a été condamnée en première instance à une peine d’inéligibilité immédiate.Évoquant une “possibilité, pas une probabilité”, à l’approche de la date du 8 juillet à laquelle Emmanuel Macron récupèrera son pouvoir de dissolution, elle a prévenu que “l’histoire ne repassera pas les plats: s’il y a une dissolution (…) nous devons l’emporter”.La patronne de l’extrême droite a aussi exhorté les parlementaires à plancher dès maintenant sur les élections municipales de 2026. L’exercice sera “déterminant pour le mouvement, mais aussi concrètement pour votre réélection dans vos circonscriptions respectives”.”On est tous d’accord pour se dire que ce gouvernement ne vivra pas très longtemps (…) parce que il est frappé du sceau de l’impuissance”, a ajouté le président du RN Jordan Bardella, avant l’ouverture de cette convention, à la fois anniversaire de l’alliance RN-UDR, et journée de conférences avec des invités.Selon une source au groupe, les parlementaires devraient échanger notamment avec André Merlin, ingénieur et industriel ancien patron de RTE, François Ecalle, ancien haut fonctionnaire de Bercy spécialiste des finances publiques, le haut fonctionnaire Christophe Eoche-Duval, sur le sujet de la simplification ou encore l’essayiste Stéphane Rozès.