Cessez-le-feu à Gaza, des milliers de déplacés sur le chemin du retour

Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dans la bande de Gaza, précipitant des milliers de déplacés sur le chemin du retour à travers le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit espérer que son pays pourrait célébrer “un jour de joie nationale” dès lundi soir avec “le retour de tous les otages” retenus à Gaza.Après l’annonce par l’armée israélienne de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09H00 GMT, des milliers de déplacés ont pris la route vers le nord du territoire alors que d’autres sont retournés dans les ruines de leurs maisons à Khan Younès, dans le sud, selon des images de l’AFP.Une file de piétons s’étirait le long de la route al-Rachid près de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, en direction de Gaza-ville.”Lorsque j’ai appris la nouvelle du retrait israélien et que la route serait ouverte, on s’est dirigé immédiatement avec ma famille vers la route al-Rachid pour retourner chez nous”, a déclaré Ahmad Azzam, un déplacé âgé de 35 ans, originaire de Gaza-ville.”Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines. Au moins c’est notre terre”, a dit Amir Abou Iyadeh, 32 ans, à Khan Younès.L’armée israélienne a annoncé un repositionnement de ses troupes dans des secteurs de la bande de Gaza assiégée et ravagée par la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.Mais elle a averti que plusieurs zones restaient “extrêmement dangereuses” pour la population civile.Le cessez-le-feu et la libération des otages sont prévus dans le cadre d’un accord conclu jeudi après quatre jours de négociations indirectes en Egypte entre le Hamas et Israël via des médiateurs internationaux dont les Etats-Unis.L’accord, approuvé par le gouvernement israélien, est basé sur un plan annoncé fin septembre par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.- 20 otages vivants -Selon la Défense civile palestinienne, les forces israéliennes se sont retirées de plusieurs zones de Gaza-ville et de parties de Khan Younès.Au cours de cette première étape du retrait, l’armée continuera de contrôler environ 53% de la bande de Gaza, selon le gouvernement israélien.L’armée américaine “a confirmé que les forces israéliennes avaient achevé leur retrait sur la +ligne jaune+” prévue par le plan Trump et “la période de 72 heures pour la libération des otages a commencé”, selon l’émissaire américain Steve Witkoff.Jeudi, M. Trump a affirmé qu’il prévoyait de se rendre dimanche au Moyen-Orient. “Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. Nous prévoyons de partir dimanche.”Sur les 48 otages -47 enlevés durant l’attaque du 7 octobre et un soldat tué en 2014 dont le Hamas détient la dépouille- 20 sont vivants et 28 décédés, a déclaré M. Netanyahu.En échange des otages, Israël doit libérer 250 détenus pour raisons de sécurité, dont de nombreux condamnés, ainsi que 1.700 Palestiniens de Gaza arrêtés depuis octobre 2023. Vendredi, il a publié la liste des 250 prisonniers en question, qui ne comprend aucun des principaux détenus dont le Hamas réclamait la libération, comme Marwan Barghouthi.Au total 251 personnes avaient été enlevées durant l’attaque du 7 octobre et emmenées à Gaza. Des libérations de captifs en échange de prisonniers palestiniens avaient eu lieu lors de précédentes trêves fin 2023 et début 2025.- Divergences -L’accord conclu en Egypte s’intègre dans le plan en 20 points de M. Trump qui prévoit un cessez-le-feu, une libération des otages, un retrait par étapes israélien de Gaza, un désarmement du Hamas et la mise en place d’une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par Donald Trump.Il a porté sur la première phase du plan Trump. La deuxième concerne un désarmement du Hamas et l’exil de ses combattants, la poursuite du retrait par étapes d’Israël de Gaza, des points de divergence entre les belligérants.Le Hamas n’a pas réagi à l’appel à son désarmement et réclame le retrait total israélien de Gaza.Un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, a rejeté la création du comité présidé par M. Trump.M. Netanyahu exige le désarmement du mouvement islamiste et a affirmé vouloir maintenir l’armée dans la majorité du territoire palestinien. Du côté israélien, l’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une campagne militaire à Gaza qui a fait, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire.

Après deux ans de guerre, les Gazaouis sur les routes pour retrouver leurs maisons

Meurtris par deux ans de guerre, mais poussés par l’espoir, des Palestiniens ont pris la route par milliers vendredi après l’annonce du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, impatients de retrouver leurs maisons même parmi les ruines.En direction du nord, le mouvement a d’abord été timide, avant de grossir le long de la route al-Rachid.  A la mi-journée une file de piétons s’étirait, souvent sans effets personnels, si ce n’est des sacs à dos. Quelques véhicules avançaient lentement dans le même sens au milieu de la foule, comme le montrent des images filmées par l’AFP à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.Certains dans le cortège scandent “Dieu est grand”, applaudissent, sifflent en signe de joie. Dans la foule, Ibrahim al-Helou, originaire de la ville de Gaza et qui était déplacé dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi au centre du territoire, oscille entre enthousiasme et prudence.Quand il a commencé à rentrer chez lui, “la situation était dangereuse, avec des coups de feu”, raconte le quadragénaire. Il dit avoir alors attendu un moment avant de reprendre la route vers Gaza pour vérifier l’état des maisons là bas et “évaluer la situation”.- Situation dangereuse -Vendredi, tôt, le gouvernement israélien a indiqué avoir approuvé la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération dans les 72 heures des otages, un accord conclu avec le Hamas dans la nuit de mardi à mercredi en Egypte. Cet accord vise à mettre fin à la guerre de deux ans déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Ahmad Azzam, autre déplacé de la ville de Gaza, 35 ans, raconte avoir avoir déménagé dès qu’il a appris le retrait des troupes. “Lorsque j’ai appris la nouvelle du retrait israélien et que la route serait ouverte dans les heures à venir, ma famille et moi nous sommes immédiatement rendus à al-Rachid Street pour retourner à Gaza”, explique-t-il à l’AFP.Trouvant la situation dangereuse, il a préféré attendre sur une colline surplombant la route côtière. “Seules quelques personnes prennent le risque d’avancer”, a-t-il déclaré à midi, heure à laquelle le retrait des troupes a officiellement commencé.L’armée israélienne a averti vendredi la population de la bande de Gaza que plusieurs zones du territoire restaient “extrêmement dangereuses.”- “La joie” de rentrer chez soi – Plus au sud, dans la grande ville de la partie méridionale du territoire Khan Younès, des centaines de déplacés retournaient eux-aussi vers les ruines de leurs maisons, à la faveur du retrait de l’armée israélienne de plusieurs zones du territoire palestinien.Bidons et bouteilles d’eau vides à la main, à pied pour la plupart ou pour certains, rares, en vélo, ils avançaient entre les décombres de bâtiments détruits sur des chemins poussiéreux, selon des images de l’AFPTV.Au milieu d’un monticule de gravas, un homme jette des bouts de bois, semblant faire le tri de ce qui peut être récupérer.”Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri ni endroit où loger. Dieu merci, la trêve est proche”, commentait dans la matinée Arij Abou Saadaeh, une Gazaouie déplacée en route vers chez elle à Bani Suheila, pleine d’espoir que “la trêve durera”. Elle dit “pleurer profondément” un fils et une fille morts pendant la guerre,  mais se “réjouit” malgré tout “de la trêve et de la paix”, car la trêve veut-elle croire “apporte aussi de la joie: le retour chez nous”. Amir Abou Iyadeh, autre Gazaoui déplacé, âgé de 32 ans, raconte être déjà retourné la veille chez lui. “Nous retournons chez nous pour nettoyer, malgré les destructions, le siège et la douleur”, dit-il, sac à dos rose sur le torse, tenant par une main sa fille, de l’autre main un bidon vide. “Nous retournons chez nous, chargés de blessures et de chagrin”, mais “nous sommes heureux – même si nous retournons dans des ruines sans vie, au moins c’est notre terre. Espérons que le calme reviendra et que la guerre prendra fin.”

Autriche: Microsoft sommé à la transparence sur les données

L’autorité autrichienne de protection des données a ordonné à Microsoft d’accorder aux utilisateurs de son logiciel éducatif l’accès à leurs données, estimant que le géant américain avait violé le droit européen.”La décision met en lumière le manque de transparence de Microsoft 365 Education”, a déclaré vendredi Felix Mikolasch, avocat spécialisé en protection des données de Noyb, une ONG de protection des utilisateurs. “Il est presque impossible pour les écoles d’informer les élèves, les parents et les enseignants de ce qui se passe avec leurs données”, a-t-il ajouté dans le communiqué.L’autorité autrichienne de protection des données a confirmé avoir rendu sa décision mercredi, mais n’a pas donné plus de détails.None of Your Business (Noyb) représentait une mineure et son père, qui avaient déposé en 2024 une plainte contre l’entreprise, accusant son logiciel éducatif Microsoft 365 de tracer illégalement les élèves et d’utiliser leurs données à des fins propres.Ils soupçonnaient Microsoft d’installer des cookies qui collectent des données de navigation et sont utilisés à des fins publicitaires, une pratique qui affecterait probablement des millions d’élèves et d’enseignants à travers l’Europe.Alors que Microsoft ne répondait pas aux demandes d’accès aux données liées à son logiciel éducatif, l’entreprise “a tenté de transférer toute la responsabilité aux écoles locales” ou à d’autres institutions nationales, a déclaré Noyb.Microsoft a répondu dans un communiqué envoyé à l’AFP que l’entreprise examinerait la décision et déciderait “des prochaines étapes en temps voulu”.”Microsoft 365 respecte toutes les normes et les établissements peuvent continuer à l’utiliser en conformité avec le RGPD”, le Règlement général sur la protection des données de l’UE, a-t-il assuré.Noyb a lancé plusieurs actions en justice contre des géants de la technologie, incitant souvent les autorités de régulation à agir contre des violations du RGPD.Il a déposé plus de 800 plaintes dans diverses juridictions au nom des utilisateurs d’Internet.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Alerte de l’UICN sur les espèces menacées de phoques et d’oiseaux

L’organisation internationale de protection de la nature, l’UICN, a lancé l’alerte vendredi depuis Abou Dhabi sur les espèces menacées de phoques de l’Arctique et d’oiseaux, pour lesquelles la situation s’aggrave.”Cette mise à jour, qui arrive au bon moment, souligne l’incidence toujours plus grande qu’a l’activité humaine sur la nature et le climat, et les effets dévastateurs que cela provoque”, a affirmé lors d’une conférence de presse la directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la Costaricaine Grethel Aguilar.Cette organisation a annoncé, lors de son Congrès mondial, avoir dégradé d’un cran le statut du phoque à capuchon, désormais “en danger”, du phoque barbu et du phoque du Groenland, “quasi menacés”.Elle a ajouté que 61% des espèces d’oiseaux dans le monde voyaient leur population baisser, contre 44% en 2016.”La liste rouge de l’UICN comprend maintenant 172.620 espèces dont 48.646 sont menacées d’extinction”, a écrit cette organisation internationale dans un communiqué.- “L’Arctique change rapidement” -Cela représente donc 28,2% des espèces, contre 27,9% dans la dernière mise à jour, en 2024.Les phoques sont victimes du réchauffement climatique qui fait disparaître leur habitat naturel, la banquise.”Le réchauffement mondial se produit quatre fois plus vite dans l’Arctique” que sur le reste de la planète, a rappelé l’UICN. Tous les mammifères de cette région du globe, dont les morses, les cétacés et les ours blancs, souffrent de cette montée des températures due aux activités humaines.”Les phoques, qui dépendent de la banquise, sont une source cruciale de nourriture pour les autres animaux” et “jouent un rôle central dans les chaînes alimentaires, en consommant des poissons et des invertébrés et en recyclant des nutriments”, ont souligné les scientifiques. Pour cette raison, les phoques sont considérés comme des “espèces clé de voûte”.L’UICN a relevé d’autres nuisances croissantes pour elles: trafic maritime, extraction minière et pétrolière, pêche industrielle et chasse.Une scientifique de l’Institut polaire norvégien, Kit Kovacs, a souligné par visioconférence l’urgence de la situation au Svalbard.”Quand je vivais dans l’archipel il y a seulement quelques décennies, on avait cinq mois de glace dans des endroits qui passent maintenant l’hiver sans que la mer gèle. C’est vraiment dur de dire à quel point l’Arctique change rapidement”, a-t-elle expliqué.- “Chassé et exporté” -Concernant les oiseaux, la “liste rouge” bénéficie de neuf ans de travail de “milliers d’experts”. La conclusion est que “1.256 (soit 11,5%) des 11.185 espèces examinées sont menacées dans le monde”.Cette mise à jour s’est particulièrement concentrée sur les forêts tropicales.À Madagascar, 14 espèces sont devenues “quasi menacées” et trois “vulnérables”. L’UICN a donné l’exemple du Philépitte de Schlegel, “vulnérable”, et remarquable pour ses bleu et vert vifs autour des yeux.En Afrique de l’Ouest, cinq espèces sont passées à “quasi menacées”. Elles comptent entre autres le Calao à casque noir, “chassé et exporté”. En Amérique centrale, du sud du Mexique au Costa Rica, le Troglodyte philomèle est “quasi menacé” lui aussi, à cause de la déforestation.L’organisation internationale insiste cependant sur la possibilité, avec des politiques globales et ciblées, d’améliorer la situation.C’est le cas pour la tortue verte, présente dans toutes les mers chaudes du monde, qui passe d'”en danger” à “préoccupation mineure”. La population mondiale a augmenté d’environ 28% en un demi-siècle.”Ce n’est pas parce que nous avons franchi ce grand pas dans la protection de l’espèce que c’est une raison de se relâcher”, a cependant prévenu le directeur de l’ONG Marine Research Foundation, Nicolas Pilcher.

Alerte de l’UICN sur les espèces menacées de phoques et d’oiseaux

L’organisation internationale de protection de la nature, l’UICN, a lancé l’alerte vendredi depuis Abou Dhabi sur les espèces menacées de phoques de l’Arctique et d’oiseaux, pour lesquelles la situation s’aggrave.”Cette mise à jour, qui arrive au bon moment, souligne l’incidence toujours plus grande qu’a l’activité humaine sur la nature et le climat, et les effets dévastateurs que cela provoque”, a affirmé lors d’une conférence de presse la directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la Costaricaine Grethel Aguilar.Cette organisation a annoncé, lors de son Congrès mondial, avoir dégradé d’un cran le statut du phoque à capuchon, désormais “en danger”, du phoque barbu et du phoque du Groenland, “quasi menacés”.Elle a ajouté que 61% des espèces d’oiseaux dans le monde voyaient leur population baisser, contre 44% en 2016.”La liste rouge de l’UICN comprend maintenant 172.620 espèces dont 48.646 sont menacées d’extinction”, a écrit cette organisation internationale dans un communiqué.- “L’Arctique change rapidement” -Cela représente donc 28,2% des espèces, contre 27,9% dans la dernière mise à jour, en 2024.Les phoques sont victimes du réchauffement climatique qui fait disparaître leur habitat naturel, la banquise.”Le réchauffement mondial se produit quatre fois plus vite dans l’Arctique” que sur le reste de la planète, a rappelé l’UICN. Tous les mammifères de cette région du globe, dont les morses, les cétacés et les ours blancs, souffrent de cette montée des températures due aux activités humaines.”Les phoques, qui dépendent de la banquise, sont une source cruciale de nourriture pour les autres animaux” et “jouent un rôle central dans les chaînes alimentaires, en consommant des poissons et des invertébrés et en recyclant des nutriments”, ont souligné les scientifiques. Pour cette raison, les phoques sont considérés comme des “espèces clé de voûte”.L’UICN a relevé d’autres nuisances croissantes pour elles: trafic maritime, extraction minière et pétrolière, pêche industrielle et chasse.Une scientifique de l’Institut polaire norvégien, Kit Kovacs, a souligné par visioconférence l’urgence de la situation au Svalbard.”Quand je vivais dans l’archipel il y a seulement quelques décennies, on avait cinq mois de glace dans des endroits qui passent maintenant l’hiver sans que la mer gèle. C’est vraiment dur de dire à quel point l’Arctique change rapidement”, a-t-elle expliqué.- “Chassé et exporté” -Concernant les oiseaux, la “liste rouge” bénéficie de neuf ans de travail de “milliers d’experts”. La conclusion est que “1.256 (soit 11,5%) des 11.185 espèces examinées sont menacées dans le monde”.Cette mise à jour s’est particulièrement concentrée sur les forêts tropicales.À Madagascar, 14 espèces sont devenues “quasi menacées” et trois “vulnérables”. L’UICN a donné l’exemple du Philépitte de Schlegel, “vulnérable”, et remarquable pour ses bleu et vert vifs autour des yeux.En Afrique de l’Ouest, cinq espèces sont passées à “quasi menacées”. Elles comptent entre autres le Calao à casque noir, “chassé et exporté”. En Amérique centrale, du sud du Mexique au Costa Rica, le Troglodyte philomèle est “quasi menacé” lui aussi, à cause de la déforestation.L’organisation internationale insiste cependant sur la possibilité, avec des politiques globales et ciblées, d’améliorer la situation.C’est le cas pour la tortue verte, présente dans toutes les mers chaudes du monde, qui passe d'”en danger” à “préoccupation mineure”. La population mondiale a augmenté d’environ 28% en un demi-siècle.”Ce n’est pas parce que nous avons franchi ce grand pas dans la protection de l’espèce que c’est une raison de se relâcher”, a cependant prévenu le directeur de l’ONG Marine Research Foundation, Nicolas Pilcher.

Le Nobel de la paix à la “libératrice” vénézuélienne Maria Corina Machado

Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi à la cheffe de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, surnommée la “libératrice”, mais contrainte de vivre cachée dans son pays transformé en “Etat autoritaire brutal”.Réveillée en pleine nuit par l’appel du secrétaire du comité Nobel norvégien qui l’a informée, la voix étranglée d’émotion, de son prix, la lauréate de 58 ans a assuré que le peuple vénézuélien finirait pas l’emporter dans son combat pour la démocratie.”Nous travaillons très dur pour y parvenir, mais je suis sûre que nous l’emporterons”, a-t-elle dit lors de cet appel filmé.”Il s’agit d’un mouvement, de l’accomplissement d’une société tout entière. Moi, je ne suis qu’une seule personne. Je ne mérite certainement pas” le Nobel, a-t-elle dit.Maria Corina Machado “est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps”, a souligné le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes.Elle “a été une figure clé de l’unité au sein d’une opposition politique autrefois profondément divisée, une opposition qui a trouvé un terrain d’entente dans la revendication d’élections libres et d’un gouvernement représentatif”, a-t-il ajouté.Entrée en politique au début des années 2000 en militant pour un référendum contre Hugo Chavez, Mme Machado a fait de la chute du régime chaviste la cause de sa vie.Mère de trois enfants, elle a été empêchée, malgré sa grande popularité, de se présenter à la présidentielle de 2024, où le sortant Nicolas Maduro, héritier politique de Hugo Chavez, a été déclaré vainqueur malgré les protestations de l’opposition.L’Union européenne, les Etats-Unis et de nombreux autres pays estiment que M. Maduro, au pouvoir depuis 2013, a usurpé la victoire et reconnaissent Edmundo Gonzalez Urrutia, derrière lequel Mme Machado s’était rangée, comme vainqueur du scrutin.- “Machine répressive” -Aujourd’hui exilé en Espagne, M. Gonzalez Urrutia a salué un prix “mérité”, tandis que l’ONU a estimé que ce Nobel reflétait les aspirations des Vénézuéliens à des élections “libres et équitables”.”Le Venezuela est passé d’un pays relativement démocratique et prospère à un Etat brutal et autoritaire en proie à une crise humanitaire et économique”, a déploré M. Frydnes.”La machine répressive de l’Etat est dirigée contre sa propre population. Près de huit millions de personnes ont quitté le pays. L’opposition a été systématiquement muselée par la fraude électorale, les poursuites judiciaires et l’emprisonnement”, a-t-il noté.Si elle a gagné le surnom de “libertadora” (“libératrice”), Mme Machado est aujourd’hui obligée de vivre dans la clandestinité dans un Venezuela qu’elle a refusé de quitter.”L’esprit de liberté ne peut être emprisonné”, a commenté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur X.- Pas de Nobel pour Trump -Le prix échappe donc au président américain Donald Trump qui n’avait pas caché son désir de le remporter cette année. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président américain martèle qu’il “mérite” le Nobel, revendiquant un rôle dans la résolution de huit guerres, dont celle de Gaza. Une affirmation largement exagérée, selon les observateurs.Donald Trump “déteste Maduro”, a relevé l’historien Asle Sveen, spécialiste du prix Nobel, auprès de l’AFP. “Il bombarde les bateaux de pêche soupçonnés de transporter des stupéfiants. Il aura donc du mal à s’attaquer à ce prix”, a-t-il estimé.A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d’au moins 21 morts.Nicolas Maduro a dénoncé une “agression armée”, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte “pour imposer un changement de régime” et s’emparer des réserves de pétrole du pays, parmi les plus importantes au monde.Mme Machado avait déjà été récompensée en 2024 du prix Sakharov, plus haute distinction pour les droits humains attribué par l’UE, et du prix Vaclav Havel, décerné par le Conseil de l’Europe.Le prix Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros).