Uber partners with Nvidia to deploy 100,000 robotaxis

Uber and Nvidia on Tuesday announced an alliance to deploy 100,000 robotaxis starting in 2027.”Together with Uber, we’re creating a framework for the entire industry to deploy autonomous fleets at scale, powered by Nvidia AI infrastructure,” Nvidia chief executive Jensen Huang said in a release.Nvidia also said it was working with car makers Stellantis, Lucid, and Mercedes-Benz to “bridge today’s human-driven mobility with the autonomous fleets of tomorrow.”The partnerships come as AI chip star Nvidia works to put itself at the core of self-driving vehicle systems.”Robotaxis mark the beginning of a global transformation in mobility — making transportation safer, cleaner and more efficient,” Huang said.”What was once science fiction is fast becoming an everyday reality.”Artificial intelligence, along with super-fast, reliable internet connectivity, promises to be essential to cars reacting safely and smartly on the road.”Nvidia is the backbone of the AI era and is now fully harnessing that innovation to unleash L4 (Level-4) autonomy at enormous scale,” said Uber chief executive Dara Khosrowshahi.Level-4 autonomous vehicles can handle driving demands independently.It was unclear whether Uber planned to have human drivers in robotaxis as a safety measure in areas where such precaution is not mandated by regulations.The companies did not provide details of how quickly robotaxis would roll out or who would make them.”Ride-hailing platforms such as Uber are the ideal channels to deploy robotaxis at scale,” Marc Amblard, managing director of Orsay Consulting, told AFP.”Nvidia is the natural compute tech partner, working side by side with carmakers.”Uber currently lets users in a few US cities hail robotaxis operating by Google-owned Waymo.Uber may turn to Waymo or Chinese autonomous car companies for some of the technology needed, according to Amblard.Waymo recently announced plans to launch its robotaxis in London next year.London would mark the first foray into Europe for Waymo, already present in a growing number of US cities.Chinese internet giant Baidu earlier this year announced plans to launch robotaxis on the rideshare app Lyft in Germany and Britain in 2026, pending regulatory approval.Baidu had announced a similar agreement with Uber in Asia and the Middle East as it seeks to take pole position in the competitive autonomous driving field both at home and abroad.China’s tech companies and automakers have poured billions of dollars into self-driving technology in recent years, with intelligent driving the new battleground in the country’s cutthroat domestic car market.Baidu is not alone among Chinese companies in searching to expand its foothold abroad.

Soudan: craintes d’exactions massives après la prise d’El-Facher par les paramilitaires

Les craintes s’amplifient mardi pour la population civile dans le Soudan en guerre, après des accusations d’exactions massives dans la ville clé d’El-Facher prise par les paramilitaires, et la mort de cinq bénévoles du Croissant-Rouge.Dernier bastion de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane au Darfour, la ville a été prise dimanche par les Forces de soutien rapide (FSR) après plus de 18 mois de siège. Ces paramilitaires contrôlent désormais l’ensemble du Darfour, une vaste région couvrant le tiers du Soudan. Dans l’Etat voisin du Kordofan-Nord, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a annoncé que cinq bénévoles soudanais du Croissant-Rouge avaient été tués à Bara, ville tenue par les FSR depuis samedi, et que trois autres étaient portés disparus.Les bénévoles étaient clairement identifiés par le port de gilets du Croissant-Rouge, a déclaré la Fédération dans un communiqué, qualifiant d'”inacceptable” toute attaque contre des humanitaires.A El-Facher, les Forces conjointes, alliées de l’armée, ont accusé les FSR d’avoir exécuté “plus de 2.000 civils désarmés” dimanche et lundi, “la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées”.- “Exécutions atroces” -Les FSR ont installé au Darfour une administration parallèle, défiant le pouvoir du général Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’Etat de 2021, basé à Port-Soudan (est).La guerre, qui a éclaté en 2023 entre les paramilitaires et l’armée, a tué des dizaines de milliers de personnes, en a déraciné des millions d’autres et plongé le pays dans ce que l’ONU décrit comme “la pire crise humanitaire au monde.”Mardi, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU a fait état de rapports d'”exécutions atroces” et de “violences sexuelles contre les femmes et les jeunes filles” commises par des groupes armés et s’inquiète de “l’escalade de violences brutales” depuis la chute d’El-Facher.Quelque 177.000 civils se trouvent encore dans la ville et ses environs, selon l’Organisation internationale pour les migrations.Dans un communiqué, des militants pro-démocratie ont accusé les FSR d’avoir tué des blessés qui recevaient des soins à l’hôpital saoudien d’El-Facher.L’Union africaine a condamné “les crimes de guerre présumés et les meurtres de civils ciblés en raison de leur appartenance ethnique”.Lundi, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avait déjà alerté sur le “risque croissant d’atrocités motivées par des considérations ethniques” en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres, les viols et les razzias des milices arabes Janjawid dont sont issues les FSR.Face aux flux d’images violentes qui circulent sur les réseaux sociaux, la branche politique des FSR a annoncé la formation d’un comité pour “vérifier l’authenticité des allégations et des vidéos”, en affirmant que beaucoup étaient des montages de l’armée et de ses alliés.Des “scènes choquantes” sont filmées “sans honte par les auteurs eux-mêmes”, a dénoncé sur X le ministère soudanais des Affaires étrangères, aligné sur l’armée.Le Humanitarian Research Lab de l’Université Yale (HRL), qui analyse des vidéos et des images satellite, conclut à “un processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique des communautés indigènes non arabes Fur, Zaghawa et Bartis, avec des déplacements forcés et des exécutions massives”. – “Le monde doit agir” -Des observations satellite sur des talus jonchés de corps en périphérie de la ville corroborent notamment les vidéos d’exécutions sommaires de civils tentant de fuir, selon le rapport publié lundi par le HRL.”Le niveau de violences et leur nombre au Darfour dépasse tout ce que j’ai vu jusqu’à présent”, a déclaré à l’AFP Nathaniel Raymond, le directeur du HRL. “Le monde doit agir immédiatement pour mettre la pression maximale sur les FSR et leurs soutiens, notamment les Emirats arabes unis, pour que cessent les tueries”, affirme le HRL. La perte d’El-Facher montre que “la voie politique est la seule option pour mettre fin à la guerre”, a déclaré le conseiller présidentiel émirati Anwar Gargash, en appelant à la ratification du plan du groupe dit du “Quad” (Etats-Unis, Arabie saoudite, Egypte et Emirats).Ce plan prévoit la formation d’un gouvernement civil de transition en y excluant le gouvernement pro-armée actuel et les FSR.La situation est d’autant plus complexe que les belligérants bénéficient chacun de soutiens étrangers cherchant à peser sur un pays riche en or.Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d’après des rapports de l’ONU, tandis que l’armée a bénéficié de l’appui de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.

Florida man to be executed for neighbor’s murder

A 65-year-old man convicted of raping and murdering his neighbor is to be executed by lethal injection in the southern US state of Florida on Tuesday.Norman Grim has dropped appeals against his death sentence and is to be executed at 6:00 pm local time (2200 GMT) at the Florida State Prison in Raiford.Grim was convicted of the 1998 murder and sexual battery of Cynthia Campbell, a 41-year-old lawyer who lived next door to him.There have been 40 executions in the United States this year, the most since 2012, when 43 inmates were put to death.Florida has carried out the most executions with 14. There have been five each in Alabama and Texas.Thirty-three of this year’s executions have been carried out by lethal injection, two by firing squad and five by nitrogen hypoxia, which involves pumping nitrogen gas into a face mask, causing the prisoner to suffocate.The use of nitrogen gas as a method of capital punishment has been denounced by United Nations experts as cruel and inhumane.The death penalty has been abolished in 23 of the 50 US states, while three others — California, Oregon and Pennsylvania — have moratoriums in place.President Donald Trump is a proponent of capital punishment and, on his first day in office, called for an expansion of its use “for the vilest crimes.”

Péchier se dit toujours innocent mais admet la présence d’un empoisonneur

Pendant huit ans d’enquête, il a tout contesté, jusqu’à la réalité des empoisonnements. A mi-parcours de son procès, l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier continue à se dire innocent, mais admet désormais qu’un empoisonneur a bien sévi à Besançon, au moins pour certains cas.Sur 30 “événements indésirables graves”, dont 12 mortels, qu’il est accusé d’avoir volontairement provoqués dans deux cliniques entre 2008 et 2017, la cour d’assises du Doubs en a examiné 16 depuis le début de ce long procès le 8 septembre.Et parmi eux, neuf résultent d’un acte malveillant, a admis l’accusé au fil des audiences, tout en maintenant qu’il n’a rien à voir avec ces faits. Il reste 14 cas suspects à examiner d’ici à la fin du procès le 19 décembre.Comment expliquer un arrêt cardiaque, phénomène normalement exceptionnel lors d’une opération? Par le hasard, un choc allergique, un syndrome rarissime, ou l’injection volontaire d’un produit toxique? Les débats devant la cour tournent parfois au casse-tête médical. D’autant que l’enquête judiciaire a démarré près de 10 ans après les cas les plus anciens, si bien que certains éléments de preuve – seringues, flacons ou poches de perfusion – n’ont pas été conservés. Conséquence: si certains experts appelés à la barre concluent à l’empoisonnement, d’autres sont moins catégoriques, une faille que la défense tente d’exploiter. – “Pas d’importance” -“Qu’est-ce que ça vous coûte de reconnaître un empoisonnement?”, s’est agacé le 22 octobre Julien Vernet, avocat d’une patiente victime d’un arrêt cardiaque en 2012. “Il y a d’autres théories à mettre en avant”, a rétorqué Frédéric Péchier. Parfois, la position de l’accusé semble floue, comme sur cet arrêt cardiaque en 2011, où il a d’abord admis à la barre la piste malveillante, puis est revenu, moins d’une heure plus tard, à celle d’un choc allergique. A la présidente qui lui fait observer ce revirement, il concède: “alors je l’ai reconnu, si vous voulez!”. “Ca n’a pas d’importance”, tranche son avocat, Randall Schwerdorffer. Dans plusieurs cas cependant, la défense admet explicitement la réalité d’un acte malveillant. L’accusé, qui au début de l’enquête jugeait “totalement aberrante l’idée de polluer une poche”, a expliqué qu’il avait finalement été convaincu par les explications des experts. “Je suis convaincu qu’il y a un empoisonneur dans cette clinique, j’en suis certain”, confie aux journalistes Me Schwerdorffer. “La seule question que je me pose toujours, c’est: qui est-ce?”, ajoute l’avocat, qui a tenté d’orienter les débats vers un autre coupable possible, l’anesthésiste Sylvain Serri.- “Le masque tombe” -L’accusation et les parties civiles voient dans la nouvelle position de l’accusé une incohérence.  Pour l’avocate générale Christine de Curraize, c’est parce que Frédéric Péchier s’est senti “acculé” qu’il a consenti à ce revirement partiel.”Le masque tombe”, analyse Frédéric Berna, qui défend plusieurs parties civiles. L’accusé, selon lui, “se sent obligé de reconnaître” la piste de l’empoisonneur dans les cas où “il n’a pas réussi à faire disparaître les poches (de perfusion) qui sont les armes du crime”. “Il nous a promis pendant 8 ans et demi qu’il allait démontrer qu’on racontait n’importe quoi, que c’était des accidents (…), et puis au fur et à mesure de ce dossier, il reconnaît quasiment deux empoisonnements sur trois. Donc la crédibilité de l’accusé, elle est totalement partie en fumée”, fustige-t-il.Pour la défense, en revanche, Me Schwerdorffer met en garde contre un “procédé intellectuel assez tordu”, voire “machiavélique”, qui consisterait à dire que “si Frédéric Péchier ne reconnaît pas les empoisonnements, c’est qu’il est l’empoisonneur”.Un empoisonneur, observe l’avocat, dont les motivations restent mystérieuses, aucune des deux thèses avancées par les enquêteurs n’étant crédible à ses yeux: ni celle d’un “pompier pyromane” qui s’en prendrait à des malades pour voler ensuite à leur secours, ni celle d’un médecin qui empoisonnerait des patients pour nuire à certains collègues.Pour l’avocat de l’ex-anesthésiste, “on n’est peut-être pas sur la bonne personne”. “C’est peut-être aussi pour ça qu’on a tellement de difficultés pour trouver des mobiles à Frédéric Péchier”.

Outre-mer: le Sénat s’attaque au projet de loi contre la “vie chère” et craint un rendez-vous manqué

Érigée comme “urgence” par Sébastien Lecornu, la situation économique en Outre-mer fait l’objet d’un projet de loi contre la “vie chère” examiné mardi au Sénat, qui l’adoptera sans enthousiasme avec la crainte qu’il suscite la “déception” des territoires ultramarins.Les débats ont été ouverts dans l’après-midi à la chambre haute par la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou qui a promis de se muer en “ministre de la lutte contre les abus et les ententes qui pèsent sur le portefeuille de nos compatriotes ultramarins”.C’est tout l’objet de ce texte de loi qui entend défendre le pouvoir d’achat, la transparence et la transformation économiques des territoires d’Outre-mer, en réponse notamment aux manifestations qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024.Les chiffres sont alarmants. Selon l’Insee, l’écart de prix pour les produits alimentaires peut atteindre jusqu’à 42% entre les territoires d’Outre-mer (Guadeloupe et Martinique en tête) et la France métropolitaine. En Guadeloupe, les prix alimentaires ont bondi de 35% en dix ans. – Budget contraint -Un vote des sénateurs est prévu au plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi, avant la transmission de ce projet de loi à l’Assemblée nationale.Son adoption ne fait guère de doute, mais l’enthousiasme a déserté l’hémicycle, quasiment unanime pour regretter les angles morts du texte et son manque “d’ambition”.”Il convient de ne pas donner de faux espoirs, qui engendreront bientôt d’amères déceptions chez nos concitoyens ultramarins”, a noté Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et rapporteure d’un projet qu’elle qualifie “d’outil de communication”.Le constat est le même dans les rangs socialistes, où le sénateur de Guadeloupe et ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel redoute une occasion manquée. “Ce pourrait être un grand texte s’il y avait une vraie volonté gouvernementale derrière. Mais malheureusement, Bercy a repris la main” dans un contexte de dérapage budgétaire, affirme-t-il à l’AFP.Naïma Moutchou a assumé le “choix” du gouvernement de ne pas s’inscrire “dans le champ social et budgétaire”, estimant que la question des “revenus” devait se résoudre “dans la durée”.- Mesures phares rejetées -Signal fort des réserves du Sénat vis-à-vis de ce projet de loi, les sénateurs ont supprimé l’une de ses mesures phares: l’exclusion des frais de transport du calcul du seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire la limite de prix en-dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné.Une baisse de ce seuil devait permettre, espère le gouvernement, une diminution des prix en rayon, notamment pour les produits de première nécessité. Mais les sénateurs craignent qu’une telle mesure ne favorise plutôt la position dominante des gros distributeurs.Autre point majeur de crispation au Sénat, la mise en place d’un mécanisme de “péréquation” pour réduire les “frais d’approche” (transport, taxes…) des produits de première nécessité, particulièrement élevés en Outre-mer. Là encore, le gouvernement n’a pas convaincu, refusant d’associer l’État à ce nouveau mécanisme censé réunir les distributeurs et les entreprises de fret maritime. Même le chef du groupe macroniste François Patriat a soulevé “un vrai désaccord de fond”, estimant que ce refus allait à l’encontre de “la parole donnée” aux territoires ultramarins. Résultat: le Sénat a supprimé la mesure… Et Mme Moutchou a fini par reconnaître: “Le projet de loi risque quelque peu d’être vidé de sa substance”.Les sénateurs ont tout de même soutenu le renforcement du “bouclier qualité-prix” (BQP), qui fixe le prix d’un panier de produits de première nécessité, et visera désormais une réduction effective de l’écart de prix avec l’Hexagone et non plus une simple modération. Les sénateurs ont aussi souhaité confier aux préfets des Outre-mer la possibilité de réguler temporairement les prix en cas de crise, comme une catastrophe naturelle. Une mesure similaire plus spécifique au prix des eaux en bouteille, problématique centrale en Outre-mer, a également été votée.Le texte intègre également tout un volet relatif à la transparence, avec plusieurs exigences imposées aux entreprises en matière de transmission de données sur leurs marges et leurs comptes, assorties pour certaines de sanctions. 

Outre-mer: le Sénat s’attaque au projet de loi contre la “vie chère” et craint un rendez-vous manqué

Érigée comme “urgence” par Sébastien Lecornu, la situation économique en Outre-mer fait l’objet d’un projet de loi contre la “vie chère” examiné mardi au Sénat, qui l’adoptera sans enthousiasme avec la crainte qu’il suscite la “déception” des territoires ultramarins.Les débats ont été ouverts dans l’après-midi à la chambre haute par la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou qui a promis de se muer en “ministre de la lutte contre les abus et les ententes qui pèsent sur le portefeuille de nos compatriotes ultramarins”.C’est tout l’objet de ce texte de loi qui entend défendre le pouvoir d’achat, la transparence et la transformation économiques des territoires d’Outre-mer, en réponse notamment aux manifestations qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024.Les chiffres sont alarmants. Selon l’Insee, l’écart de prix pour les produits alimentaires peut atteindre jusqu’à 42% entre les territoires d’Outre-mer (Guadeloupe et Martinique en tête) et la France métropolitaine. En Guadeloupe, les prix alimentaires ont bondi de 35% en dix ans. – Budget contraint -Un vote des sénateurs est prévu au plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi, avant la transmission de ce projet de loi à l’Assemblée nationale.Son adoption ne fait guère de doute, mais l’enthousiasme a déserté l’hémicycle, quasiment unanime pour regretter les angles morts du texte et son manque “d’ambition”.”Il convient de ne pas donner de faux espoirs, qui engendreront bientôt d’amères déceptions chez nos concitoyens ultramarins”, a noté Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et rapporteure d’un projet qu’elle qualifie “d’outil de communication”.Le constat est le même dans les rangs socialistes, où le sénateur de Guadeloupe et ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel redoute une occasion manquée. “Ce pourrait être un grand texte s’il y avait une vraie volonté gouvernementale derrière. Mais malheureusement, Bercy a repris la main” dans un contexte de dérapage budgétaire, affirme-t-il à l’AFP.Naïma Moutchou a assumé le “choix” du gouvernement de ne pas s’inscrire “dans le champ social et budgétaire”, estimant que la question des “revenus” devait se résoudre “dans la durée”.- Mesures phares rejetées -Signal fort des réserves du Sénat vis-à-vis de ce projet de loi, les sénateurs ont supprimé l’une de ses mesures phares: l’exclusion des frais de transport du calcul du seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire la limite de prix en-dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné.Une baisse de ce seuil devait permettre, espère le gouvernement, une diminution des prix en rayon, notamment pour les produits de première nécessité. Mais les sénateurs craignent qu’une telle mesure ne favorise plutôt la position dominante des gros distributeurs.Autre point majeur de crispation au Sénat, la mise en place d’un mécanisme de “péréquation” pour réduire les “frais d’approche” (transport, taxes…) des produits de première nécessité, particulièrement élevés en Outre-mer. Là encore, le gouvernement n’a pas convaincu, refusant d’associer l’État à ce nouveau mécanisme censé réunir les distributeurs et les entreprises de fret maritime. Même le chef du groupe macroniste François Patriat a soulevé “un vrai désaccord de fond”, estimant que ce refus allait à l’encontre de “la parole donnée” aux territoires ultramarins. Résultat: le Sénat a supprimé la mesure… Et Mme Moutchou a fini par reconnaître: “Le projet de loi risque quelque peu d’être vidé de sa substance”.Les sénateurs ont tout de même soutenu le renforcement du “bouclier qualité-prix” (BQP), qui fixe le prix d’un panier de produits de première nécessité, et visera désormais une réduction effective de l’écart de prix avec l’Hexagone et non plus une simple modération. Les sénateurs ont aussi souhaité confier aux préfets des Outre-mer la possibilité de réguler temporairement les prix en cas de crise, comme une catastrophe naturelle. Une mesure similaire plus spécifique au prix des eaux en bouteille, problématique centrale en Outre-mer, a également été votée.Le texte intègre également tout un volet relatif à la transparence, avec plusieurs exigences imposées aux entreprises en matière de transmission de données sur leurs marges et leurs comptes, assorties pour certaines de sanctions.