En Californie, des robots désherbants pour limiter l’utilisation des pesticides

A un peu plus d’une heure de la Silicon Valley, un robot à roulettes équipé d’un panneau solaire fait la chasse aux mauvaises herbes dans un champ de coton californien.Guidé par des caméras et de l’analyse en temps réel grâce à l’intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables.Il les extrait ensuite avec l’un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature.”Il imite la façon dont travaillent les humains”, explique Kenny Lee, le patron d’Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C.”Quand le soleil se couche, il s’éteint”, dit-il, “et le lendemain matin, il repart”.Avec Element, les fondateurs d’Aigen ont voulu faire d’une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d’oeuvre agricole et réduire l’utilisation des pesticides, sans émissions de carbone.La parcelle sur laquelle s’affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l’exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes.Aigen veut aussi s’en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse.”Jamais un agriculteur ne m’a dit qu’il aimait les produits chimiques”, relève Kenny Lee.- Futur géant ? -Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d’oeuvre dans le secteur.Element offre aussi la possibilité, selon lui, de “faire monter en compétences” les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique.”Si vous pensez (qu’arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains”, lance Kenny Lee, “essayez de passer deux heures dans ce champ”.A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2.Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l’IA a déjà fait naître une génération d’engins autonomes.Les chercheurs travaillent désormais au développement de l’IA dite “physique”, qui permet à l’interface d’interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues.Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l’IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie.En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l’IA physique.”Il ne s’agit plus d’apprendre à l’IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique”, a-t-il expliqué lors d’une présentation à Las Vegas.Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l’oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves.Kenny Lee estime qu’un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares.Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place.Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers.”Le mot climat est politisé aujourd’hui”, reconnaît-il, “mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres”.Les paysans préfèrent souvent les mots “conservation” et “gestion” des sols, “mais tout cela revient un peu au même”, selon l’entrepreneur.”Aigen va devenir un des géants de l’industrie”, anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d’Amazon et numéro un mondial de l’informatique à distance (cloud).Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l’un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l’aide technique.”Nous voulons avoir un impact”, affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine “a du sens”.

“Made in prison”: en Bulgarie, on s’arrache les fromages des détenus

Il y a de quoi en faire tout un fromage: en Bulgarie, les produits laitiers fabriqués par des détenus dans une prison ont désormais conquis les gourmets des quatre coins du pays.A Smolyan, près de la frontière grecque, au coeur du massif brumeux des Rhodopes, Gueorgui Filyanov brasse d’un geste expert 500 litres immaculés dans une grande cuve, charlotte blanche sur la tête.”Ce travail intéressant, ni trop dur ni trop facile”, a de quoi faire passer la détention plus vite, résume le trentenaire aux yeux clairs, condamné à deux ans et demi de prison pour trafic de stupéfiants.Avec à la clé une remise de peine de six mois et une cagnotte mensuelle de plusieurs centaines d’euros qui facilitera sa réinsertion.La fabrique “Guerzovitsa”, installée dans un bâtiment imposant de quatre étages, s’est désormais fait un nom. Au point qu’elle n’arrive pas à satisfaire toute la clientèle.- “Sans conservateurs ni additifs” -La centaine de détenus purgent des peines en régime ouvert pour divers délits, de la conduite en état d’ivresse aux vols et homicides. Dans ce pays vieillissant, marqué par l’exode de millions de Bulgares après la chute du communisme, la surpopulation n’est guère un problème, avec 86 détenus pour 100.000 habitants, loin derrière la France (111), selon les chiffres d’Eurostat.Même si, par le passé, les conditions de détention ont été régulièrement pointées par le Conseil de l’Europe en raison de la vétusté des cellules, d’un manque chronique de personnel et de l’absence d’activités.Dans ce paysage carcéral peu reluisant, en progressive amélioration, Smolyan détonne.L’idée d’une laiterie vient de l’ancien directeur de cette prison, nichée dans une gorge verdoyante le long d’une route sinueuse, dans les murs d’une ancienne exploitation d’uranium dont les mines ont fermé en 1989.”Au début, nous gardions seulement des bovidés pour la traite, mais on vendait à perte”, raconte Hristo Solakov.Alors le responsable s’est dit: pourquoi ne pas “boucler le cycle” et transformer cette matière première? Un pari dont le succès a dépassé toutes les espérances.Lait caillé, feta et yaourt bulgares, “nos produits sont sans conservateurs ni additifs, selon la norme officielle”, vante cet énergique responsable de 62 ans. Ce qui justifie d’ailleurs un prix plus élevé que celui de la concurrence.- Projets d’agrandissement -Si la moitié de la production est destinée aux détenus du pays, le reste de la marchandise s’écoule facilement dans quelques points de vente sélectionnés.De quoi donner envie de continuer, une fois la liberté retrouvée.Tout sourire, Ivan Patazov explique “avoir un projet avec sa famille”, déterminé à mettre à profit les compétences et responsabilités acquises. Le détenu de 31 ans découpe soigneusement le fromage affiné, le pèse, le met sous vide et l’étiquette. “Ce ne sera pas le premier à poursuivre sur cette voie. Un ancien condamné, après avoir passé trois ans ici, a ouvert sa propre affaire et il emploie huit personnes aujourd’hui”, détaille fièrement M. Solakov avant d’emprunter une route cabossée grimpant vers la montagne.Un troupeau d’une centaine de chèvres blanches broute l’herbe avec appétit sous la surveillance d’un autre prisonnier.”Autrefois, on pillait la laiterie. Maintenant, on l’installe carrément en prison”, s’amuse Hristo Solakov, dans une allusion aux résistants de la Seconde guerre mondiale, connus pour avoir dévalisé des paysans malheureux pour survivre aux nazis et à leurs alliés bulgares.Mais le responsable doit vite redescendre en ville: il espère obtenir des fonds municipaux pour élargir sa palette avec le “Kachkaval”, dont le goût savoureux est prisé dans les tous les Balkans.

Le Dalaï Lama fête son 90e anniversaire avec une prière pour la paix

Le Dalaï Lama a fêté ses 90 ans dimanche “en simple moine bouddhiste” avec une prière en faveur de la paix, au terme d’une semaine de célébrations dans les contreforts de l’Himalaya indien, où il vit en exil.”Je ne suis qu’un simple moine bouddhiste, d’habitude je ne participe pas aux célébrations d’anniversaire”, a déclaré dans un message celui qui, la veille, faisait part de son rêve de vivre “encore 30 ou 40 ans”.Drapé dans sa robe bordeaux et son écharpe jaune, le chef spirituel des Tibétains a adressé son sourire espiègle à des milliers de fidèles avant le début des prières.Les psalmodies des moines bouddhistes ont résonné depuis le monastère de McLeod Ganj, dans le nord de l’Inde où le Dalaï Lama passe l’essentiel de son temps depuis sa fuite de la répression chinoise de 1959 à Lhassa, au Tibet.Au fil des célébrations qui se sont étalées toute la semaine, Tenzin Gyatso (son nom d’état-civil) n’a pu éviter le lourd sujet de l’après, alors que la Chine entend bien choisir un successeur à sa main.Extrêmement attendu sur la question, il a affirmé mercredi que l’institution serait “perpétuée”, déclenchant aussitôt une réaction ferme de Pékin affirmant que tout nom devait être “approuvé par le gouvernement central”.L’actuel Dalaï Lama a assuré de son côté que celui qui prendra sa suite sera “forcément né dans le monde libre”.La responsabilité de désigner un successeur “reposera exclusivement sur les membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau de Sa Sainteté le Dalaï Lama”, attestait-il. “Personne d’autre n’a l’autorité requise pour se mêler de cette question”.”Le voir fêter ses 90 ans aujourd’hui me comble de bonheur, mais m’emplit aussi d’une profonde tristesse”, a confié Dorje Dolma, 27 ans, qui a fui le Tibet pour l’Inde. “Sa Sainteté a toujours été comme une figure paternelle pour moi. Sa bonne santé m’apporte de la joie, mais parfois son âge m’inquiète”.- “Symbole durable d’amour” -Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso est devenu dès l’âge de deux ans le 14e chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.Considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, le lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix incarne dans le monde entier le combat pour la liberté du Tibet.Ce vaste territoire himalayen, d’une taille comparable à celle de l’Afrique du Sud, a été envahi en 1950 par les troupes chinoises qui en ont fait une province de Chine. Tenzin Gyatso n’y a jamais remis les pieds depuis son exil en Inde.Le chef spirituel a reçu dimanche les voeux du Premier ministre du pays qui l’héberge.”Je me joins aux 1,4 milliard d’Indiens pour adresser nos voeux les plus chaleureux à Sa Sainteté le Dalaï Lama pour ses 90 ans”, a déclaré dans un communiqué Narendra Modi.”Il est un symbole durable d’amour, de compassion, de patience et de discipline morale”, a-t-il ajouté, lui souhaitant une “bonne santé et une longue vie”.Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a assuré dans un communiqué que Washington était “engagé dans la promotion du respect des droits humains et des libertés fondamentales des Tibétains”.D’autres personnalités comme les anciens présidents des Etats-Unis Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush, ou l’acteur Richard Gere, un soutien de longue date de sa cause, ont salué l’oeuvre du Dalaï Lama.L’anniversaire de ce dernier marque l’aboutissement d’une semaine entière de célébrations en l’honneur de l’un des dirigeants religieux les plus populaires au monde, apprécié pour son humour et ses enseignements.”Bien qu’il soit important de travailler au développement matériel, il est vital de se concentrer sur la paix de l’esprit en cultivant un bon coeur et en faisant preuve de compassion, pas seulement envers ses proches, mais envers tout le monde”, a-t-il fait valoir dimanche.”Ainsi, vous contribuerez à rendre le monde meilleur”.La fête s’est terminée avec la traditionnelle dégustation du gâteau, dont Tenzin Gyatso a mangé une part sous les chants: “Joyeux anniversaire”.

Le Dalaï Lama fête son 90e anniversaire avec une prière pour la paix

Le Dalaï Lama a fêté ses 90 ans dimanche “en simple moine bouddhiste” avec une prière en faveur de la paix, au terme d’une semaine de célébrations dans les contreforts de l’Himalaya indien, où il vit en exil.”Je ne suis qu’un simple moine bouddhiste, d’habitude je ne participe pas aux célébrations d’anniversaire”, a déclaré dans un message celui qui, la veille, faisait part de son rêve de vivre “encore 30 ou 40 ans”.Drapé dans sa robe bordeaux et son écharpe jaune, le chef spirituel des Tibétains a adressé son sourire espiègle à des milliers de fidèles avant le début des prières.Les psalmodies des moines bouddhistes ont résonné depuis le monastère de McLeod Ganj, dans le nord de l’Inde où le Dalaï Lama passe l’essentiel de son temps depuis sa fuite de la répression chinoise de 1959 à Lhassa, au Tibet.Au fil des célébrations qui se sont étalées toute la semaine, Tenzin Gyatso (son nom d’état-civil) n’a pu éviter le lourd sujet de l’après, alors que la Chine entend bien choisir un successeur à sa main.Extrêmement attendu sur la question, il a affirmé mercredi que l’institution serait “perpétuée”, déclenchant aussitôt une réaction ferme de Pékin affirmant que tout nom devait être “approuvé par le gouvernement central”.L’actuel Dalaï Lama a assuré de son côté que celui qui prendra sa suite sera “forcément né dans le monde libre”.La responsabilité de désigner un successeur “reposera exclusivement sur les membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau de Sa Sainteté le Dalaï Lama”, attestait-il. “Personne d’autre n’a l’autorité requise pour se mêler de cette question”.”Le voir fêter ses 90 ans aujourd’hui me comble de bonheur, mais m’emplit aussi d’une profonde tristesse”, a confié Dorje Dolma, 27 ans, qui a fui le Tibet pour l’Inde. “Sa Sainteté a toujours été comme une figure paternelle pour moi. Sa bonne santé m’apporte de la joie, mais parfois son âge m’inquiète”.- “Symbole durable d’amour” -Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso est devenu dès l’âge de deux ans le 14e chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.Considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, le lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix incarne dans le monde entier le combat pour la liberté du Tibet.Ce vaste territoire himalayen, d’une taille comparable à celle de l’Afrique du Sud, a été envahi en 1950 par les troupes chinoises qui en ont fait une province de Chine. Tenzin Gyatso n’y a jamais remis les pieds depuis son exil en Inde.Le chef spirituel a reçu dimanche les voeux du Premier ministre du pays qui l’héberge.”Je me joins aux 1,4 milliard d’Indiens pour adresser nos voeux les plus chaleureux à Sa Sainteté le Dalaï Lama pour ses 90 ans”, a déclaré dans un communiqué Narendra Modi.”Il est un symbole durable d’amour, de compassion, de patience et de discipline morale”, a-t-il ajouté, lui souhaitant une “bonne santé et une longue vie”.Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a assuré dans un communiqué que Washington était “engagé dans la promotion du respect des droits humains et des libertés fondamentales des Tibétains”.D’autres personnalités comme les anciens présidents des Etats-Unis Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush, ou l’acteur Richard Gere, un soutien de longue date de sa cause, ont salué l’oeuvre du Dalaï Lama.L’anniversaire de ce dernier marque l’aboutissement d’une semaine entière de célébrations en l’honneur de l’un des dirigeants religieux les plus populaires au monde, apprécié pour son humour et ses enseignements.”Bien qu’il soit important de travailler au développement matériel, il est vital de se concentrer sur la paix de l’esprit en cultivant un bon coeur et en faisant preuve de compassion, pas seulement envers ses proches, mais envers tout le monde”, a-t-il fait valoir dimanche.”Ainsi, vous contribuerez à rendre le monde meilleur”.La fête s’est terminée avec la traditionnelle dégustation du gâteau, dont Tenzin Gyatso a mangé une part sous les chants: “Joyeux anniversaire”.

Mondial des clubs: insubmersible, le PSG s’offre un duel contre le Real Madrid de Mbappé

Le Paris SG a encore prouvé sa résilience pour venir à bout du Bayern Munich à 9 contre 11 (2-0) samedi, une qualité qui pourrait être cruciale contre un Real Madrid en plein renouveau, mercredi en demi-finales de Mondial des clubs.”Résilience”: c’est l’entraîneur Luis Enrique qui a mis le mot sur ce qui a le plus frappé dans la performance des Parisiens, samedi à Atlanta, au coup de sifflet final d’un quart de finale dantesque contre des Allemands qui les avaient battus en novembre en Ligue des champions (1-0).Une qualité qui avait déjà marqué la saison entière du club en C1, de la menace d’une élimination en phase de ligue à la victoire sans appel contre l’Inter Milan en finale (5-0), en passant par le renversement de Liverpool à Anfield.”Le PSG est une équipe qui a de la résilience, comme nos supporters. Nous sommes une équipe prête pour la compétition à tout moment, quel que soit le résultat”, s’est réjoui Luis Enrique.Les deux équipes, aux principes offensifs affirmés, ont été au coude à coude dès la première minute avec de nombreuses occasions de but sérieuses, de part et d’autre. Mais c’est Paris qui a enfin trouvé la mire par Désiré Doué à la 78e minute, d’un tir au premier poteau malin et plein de sang-froid.L’exclusion de Willian Pacho (82e) puis de Lucas Hernandez (90e+2), dans un scénario de feuilleton, aurait en d’autres temps liquéfié le club, mais l’équipe a tenu bon en défense, allant même jusqu’à contre-attaquer et marquer.Le buteur, Ousmane Dembélé, est la résilience même, lui qui a été blessé le 5 juin et a manqué le premier tour de la compétition, avant de rentrer au cours des deux derniers matches. Après avoir touché la barre, il ne s’est pas démonté et a profité d’une délicieuse passe d’Achraf Hakimi pour crucifier Manuel Neuer d’une frappe enroulée côté opposé (90+6).- Un Real lui aussi résilient -“Aujourd’hui, encore une fois, avec deux joueurs en moins, nous sommes restés tous ensemble, nous avons défendu en équipe dans notre camp”, a souligné le capitaine Marquinhos. “Au moment des cartons rouges, j’ai regardé mes coéquipiers et j’ai vu que tout le monde était vraiment déterminé à défendre tous ensemble. Tout le monde se parlait, on se disait +ce match est à nous, on va tous défendre vraiment fort jusqu’au bout+. Je savais que rien n’allait se passer”.Et le Brésilien de généraliser: “notre équipe est vraiment forte mentalement. On est vraiment prêts pour affronter toutes les difficultés dans un match. (…) Le coach bosse ça à l’entraînement”.Désiré Doué a renchéri: “c’était une victoire collective, au mental, on a dû être présents aux duels”.”L’équipe n’abandonne pas, on a montré notre caractère avec deux joueurs en moins”, a aussi estimé Achraf Hakimi. Selon le Marocain, l’origine de ce mental trouve sa source dans les difficultés du début de saison, surmontées avec brio: “on a passé des moments difficiles, mais on est restés unis, on fait les efforts les uns pour les autres”. Et ces ressources nourrissent “l’ambition” désormais sans bornes du groupe, a prévenu Hakimi: “on veut continuer la compétition”, “on est l’un des favoris”.En affrontant le Real Madrid mercredi au Metlife Stadium dans le New Jersey (21h00), Paris va non seulement retrouver son ancienne star Kylian Mbappé mais aussi faire face à un club qui a construit une partie de son immense palmarès dans sa capacité à renverser des situations désespérées.Kylian Mbappé, comme son ami Ousmane Dembélé, est lui aussi revenu de problèmes physiques, une gastro-entérite aigüe le concernant, qui l’a privé du début de la compétition.Le meilleur buteur de l’histoire du PSG, qui rêve de compenser une saison dans l’ombre du FC Barcelone par un titre mondial, tentera de mettre en déroute une défense parisienne privée du si solide Willian Pacho. Mbappé pourrait être d’autant plus motivé que son départ de Paris l’été dernier s’est mal passé, et se solde depuis devant les tribunaux. L’écoeurer mercredi n’est pas le moindre des défis que le PSG aura eu à relever cette saison.

En Cisjordanie, les bulldozers israéliens dévorent les camps de réfugiés de Tulkarem

Dans les camps de réfugiés de Tulkarem, plus de six mois d’une offensive militaire israélienne, présentée comme une chasse aux groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont bouleversé le paysage urbain.Ce mercredi, l’armée israélienne n’a donné que quelques heures à plusieurs centaines d’habitants déplacés pour venir récupérer leurs effets personnels avant de nouvelles destruction de bâtiments à coups de pelleteuses ou d’explosifs.Sous haute surveillance militaire, ils sont venus sauver ce qu’ils peuvent: matelas, armoires, canapés, climatiseurs arrachés aux murs… Des coups de feu retentissent. Soudain, une forte explosion secoue le secteur, levant un épais nuage de fumée: une nouvelle maison vient d’être démolie.Lancée le 21 janvier, 48 heures après l’entrée en vigueur d’une trêve dans la guerre à Gaza, rompue depuis en mars, l’offensive israélienne a été présentée par les autorités comme une “opération intensive contre des centres du terrorisme” dans le nord de la Cisjordanie. Elle se concentre sur plusieurs camps de réfugiés, ceux de Nour Chams et de Tulkarem, dans la localité du même nom, et celui de Jénine, plus au nord, bastions de groupes palestiniens engagés dans la lutte armée contre Israël.Né dans le camp de Tulkarem de parents originaires de la région de ce qui est aujourd’hui Netanya (à une dizaine de kilomètres à l’ouest) en Israël, Abderrahmane Ajaj, 62 ans, pensait que l’offensive, à l’instar de précédentes, ne durerait qu’une semaine.- “Jamais revenus” -“Avant, on quittait le camp lorsqu’un raid était annoncé, puis on revenait deux ou trois jours plus tard”, se souvient M. Ajaj, dont la maison a été détruite. Cette fois-ci “nous sommes partis, et nous ne sommes jamais revenus”, dit-il. Comme ses parents, qui pensaient eux aussi à la création d’Israël en 1948 que leur exil serait temporaire.Au-delà de la perte de leurs habitations, des résidents interrogés par l’AFP redoutent celle de leur statut de réfugiés, hérité de leurs familles ayant alors fui villes ou villages. Dès le 23 janvier, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, annonçait l’expulsion des habitants des trois camps, et ordonnait à l’armée de se préparer à y rester “pour l’année à venir, et de ne pas permettre le retour de leurs habitants”. Depuis lors, les bulldozers israéliens ont détruit des centaines d’immeubles et d’habitations, traçant de larges voies à travers ces zones densément construites. Selon l’ONU, l’opération a déplacé au moins 40.000 personnes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.Jeudi, la Cour suprême israélienne a suspendu un ordre de démolition à grande échelle dans le camp de Tulkarem donnant deux mois à l’Etat pour répondre à un recours d’une ONG, après l’annonce par l’armée de son intention d’y démolir 104 bâtiments supplémentaires.  Mais les destructions ont déjà profondément modifié ce camp, traversé désormais par trois larges artères. Des monticules de gravats, parpaings et meubles brisés s’accumulent le long de ces nouvelles voies facilitant l’accès des forces israéliennes. Au-delà de l’aspect militaire, nombre d’habitants discernent aussi un objectif politique: faire disparaître les camps de réfugiés en les transformant en quartiers ordinaires des villes environnantes. Selon eux, cela reviendrait à remettre en cause leur statut de réfugiés et la revendication du “droit au retour” sur les terres quittées par leurs aïeux en 1948 dans ce qui est aujourd’hui Israël.Les autorités israéliennes – et tout particulièrement le gouvernement actuel dont certains ministres d’extrême droite appellent à une annexion pure et simple de la Cisjordanie – sont fermement opposées à cette revendication, qu’elles voient comme une menace à la survie d’Israël comme Etat juif, en ce qu’elle bouleverserait l’équilibre démographique du pays.     – “Effacer le camp” -“L’objectif est clair: effacer la dimension nationale du camp, faire disparaître la question des réfugiés et du droit au retour”, affirme Souleymane al-Zouheiri, qui habite Nour Chams et milite pour la défense des habitants. La semaine dernière, la maison de son frère a été rasée, une “scène douloureuse” dit-il. “Une maison, ce n’est pas seulement des murs. Ce sont des souvenirs, des rêves, des objets auxquels on tient et qu’on n’a pas pu sauver”.  Selon lui, chaque bâtiment hébergeait en moyenne six familles sur trois niveaux. Par manque d’espace, les habitants ont construit étage après étage, génération après génération. Mercredi, Omar Owfi, 66 ans, a pu pénétrer deux fois dans le camp de Tulkarem pour récupérer quelques affaires et redoute désormais la destruction de sa maison.Il raconte que ses enfants et petits-enfants ont dû se disperser pour être hébergés chez des proches. “On a tout perdu”, lâche-t-il, accusant l’armée israélienne de vouloir “effacer le camp, détruire autant de bâtiments que possible et ne laisser que des rues.”Â