Dossier libyen: Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

Nicolas Sarkozy sera incarcéré à compter du 21 octobre à la prison de la Santé à Paris, a appris lundi l’AFP de sources proches du dossier, suite à sa convocation par le parquet national financier (PNF) au tribunal de Paris.Contactés par l’AFP, ni son avocat Christophe Ingrain, ni le PNF n’ont souhaité s’exprimer sur la date et le lieu de l’incarcération de l’ex-président, une première dans l’histoire de la République française.En fin de journée, des sources proches du dossier ont cependant indiqué à l’AFP que l’ex-président devrait se présenter le 21 octobre à la prison de la Santé (14e arrondissement) pour y être écroué, confirmant une information de RTL.Convoqué par le PNF, M. Sarkozy est arrivé au tribunal judiciaire de Paris vers 13H45 à bord d’une voiture aux vitres fumées, avant d’en repartir peu avant 14H30 sans faire de déclaration, ont constaté des journalistes de l’AFP. Son entourage a ensuite entretenu un silence radio autour des modalités de son incarcération.La maison d’arrêt de la Santé est une des deux seules en région parisienne, avec Fleury-Mérogis (Essonne), à disposer d’un “quartier vulnérable” (QPV), où sont détenues les personnalités. Mais l’ex-président pourrait aussi y être placé à l’isolement pour assurer sa sécurité.Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a déclaré l’ancien chef de l’Etat coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses plus proches collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Il l’a condamné à cinq ans de prison ferme.Bien qu’ayant fait appel du jugement, Nicolas Sarkozy, 70 ans, va être incarcéré en raison du mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire prononcé à son encontre. Une mesure que le tribunal a justifié par l'”exceptionnelle gravité des faits”, commis par un responsable politique aspirant alors à la fonction suprême de la République.Contrairement aux deux autres condamnés avec mandat de dépôt dans ce procès, l’intermédiaire Alexandre Djouhri et le banquier Wahib Nacer, Nicolas Sarkozy, qui a toujours répondu aux convocations de la justice, a bénéficié d’un délai avant son incarcération pour prendre ses dispositions professionnelles.La mise sous écrou doit théoriquement intervenir dans un délai de quatre mois à compter de cette convocation mais Nicolas Sarkozy sera incarcéré dans un “délai relativement proche”, avait indiqué à l’AFP une source judiciaire au moment du jugement.- Demande de mise en liberté -L’ancien champion de la droite va ainsi devenir le 21 octobre le premier ex-chef d’Etat d’un pays de l’Union européenne à aller derrière les barreaux.Dès son entrée en prison, la défense de M. Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Celle-ci a un maximum de deux mois pour statuer sur cette demande. En cas de rejet, M. Sarkozy pourra déposer de nouvelles demandes.Mercredi soir, selon le récit qu’en a fait le quotidien Le Figaro, il a réuni une centaine d’ex-collaborateurs, dont l’actuel secrétaire général de l’Elysée Emmanuel Moulin, pour un “verre d’adieu”.”L’affaire Dreyfus a commencé avec un faux!”, leur a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le journal qui y assistait. “+Le Comte de Monte-Cristo+ commence par un faux! A chaque fois, la vérité finit toujours par triompher, ce n’est qu’une question de temps.”Critiquée à droite et à l’extrême droite, l’incarcération de Nicolas Sarkozy avant son appel est estimée “juste” par 61% des sondés, contre 38% qui la trouvent “injuste”, selon un sondage Elabe réalisé du 29 au 30 septembre.Les sept prévenus condamnés dans le procès libyen ont fait appel, de même que le PNF. Le ministère public a aussi fait appel de relaxes prononcées par le tribunal de Paris, comme celle d’Eric Woerth, trésorier de la campagne de 2007.Un nouveau procès se tiendra donc au cours des prochains mois devant la cour d’appel de Paris.En première instance, le tribunal a considéré que des flux d’argent sont effectivement partis de Libye mais que la procédure ne démontrait pas qu’ils étaient arrivés dans les caisses de la campagne Sarkozy.

Trump proclame un “jour formidable pour le Moyen-Orient” devant un Sommet sur Gaza

Le président américain Donald Trump a proclamé lundi un “jour formidable pour le Moyen-Orient” lors d’un Sommet sur Gaza en Egypte, où les médiateurs internationaux ont signé une déclaration pour garantir la fin de la guerre dans le territoire palestinien.Quelques heures plus tôt à Jérusalem, où il a été accueilli en héros, M. Trump a proclamé devant la Knesset la fin d’un “long cauchemar” pour Israël et les Palestiniens avec le cessez-le-feu à Gaza et la libération des 20 derniers otages vivants en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens.A l’origine du plan sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre, le président américain a coprésidé à Charm el-Cheikh avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi un Sommet sur Gaza, en présence de 31 dirigeants de pays et d’organisations internationales. Ni M. Netanyahu ni le Hamas n’y étaient présents mais le président palestinien Mahmoud Abbas s’y trouvait et a serré la main du président américain.Ce dernier a accueilli les dirigeants sur un tapis rouge, souriant et serrant la main de chacun. Derrière une inscription géante “PEACE 2025″, M. Trump a levé plusieurs fois le pouce devant les caméras.Les pays médiateurs -Etats-Unis, Egypte, Qatar, Turquie- ont signé à cette occasion une déclaration sur Gaza, en tant que garants de l’accord visant à mettre fin à la guerre.”Le document va détailler les règles et les dispositions et bien d’autres choses”, a déclaré M. Trump en répétant par deux fois: “Cela va tenir”. Il n’a pas fourni d’autres précisions.Sur la place des Otages à Tel-Aviv, des scènes de liesse ont accueilli les libérations de 20 otages vivants enlevés le 7 octobre 2023 lors d’une attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient.”C’est superbe et bouleversant que cela arrive enfin” a déclaré Shelly Bar Nir, 34 ans. “Nous nous battons depuis plus de deux ans: nos otages rentrent enfin chez eux.”- “Une renaissance” -A Ramallah en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des cars transportant des prisonniers palestiniens libérés par Israël. Pour beaucoup, ces retrouvailles étaient les premières en liberté depuis des années, voire des décennies. “C’est une renaissance”, a déclaré Mahdi Ramadan, un prisonnier libéré.D’autres cars ont gagné Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, accueillis par des milliers de personnes agitant le drapeau palestinien et celui du mouvement islamiste palestinien Hamas.Les 20 otages ont été libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La majorité des 251 personnes enlevées durant l’attaque du 7-Octobre avaient été libérées lors de deux précédentes trêves.En riposte à l’attaque du Hamas, Israël a lancé une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.”Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort”, a déclaré Donald Trump devant le Parlement israélien, où il a été ovationné. Il a appelé les Palestiniens à “se détourner pour toujours de la voie du terrorisme”.Dans la journée, vingt otages ont été remis en deux phases au Comité international de  Croix-Rouge (CICR), dont les voitures ont pris la direction d’Israël sous l’oeil d’hommes en armes portant l’uniforme noir du Hamas. Aucune image des libérations n’a filtré.En échange, Israël a libéré 1.968 prisonniers palestiniens, selon l’administration pénitentiaire.- Camions d’aides -La première phase du plan américain prévoit outre le cessez-le-feu et un retrait israélien de certains secteurs de la bande de Gaza, le retour dans les 72 heures des 47 derniers otages retenus à Gaza, dont 27 sont morts.Mais le Hamas a publié les noms de seulement quatre otages qui ont été remis lundi au CICR qui doit les ramener en Israël. “Le Hamas est tenu de respecter l’accord et de prendre les mesures nécessaires pour le retour de tous les otages décédés”, a déclaré l’armée israélienne.Le plan Trump prévoit dans une phase ultérieure notamment le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.Le Hamas ne s’est pas prononcé sur son désarmement et exige un retrait total israélien du territoire palestinien, alors que l’armée israélienne garde pour le moment le contrôle de 53% de la bande de Gaza.Un responsable du Hamas a dit prévoir une deuxième phase “difficile” des négociations.Des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza, via Israël. D’autres attendent sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.L’attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Depuis lors, 67.869 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Celebrations in Madagascar streets ahead of embattled president’s addressMon, 13 Oct 2025 17:02:10 GMT

Soldiers and security forces joined hundreds celebrating in Madagascar’s capital Monday, with the whereabouts of President Andry Rajoelina unknown hours before he was due to address the nation following weeks of protests and growing calls for his resignation. Rajoelina has not appeared in public since last Wednesday, fuelling speculation among demonstrators that he may have fled …

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La Bourse de Paris ignore l’incertitude politique et repart dans le vert

La Bourse de Paris a conclu dans le vert lundi, dans un marché qui ignore les incertitudes de la situation politique en France et après un apaisement des secousses liées aux tensions commerciales entre Washington et Pékin.L’indice vedette de la Bourse de Paris a fini en hausse de 0,21% à 7.934,26 points, gagnant 16,26 points. Le CAC 40 avait commencé la séance sur une progression plus marquée, profitant d’un rebond technique après le repli de 1,53% en fin de semaine.Après avoir menacé la Chine de nouveaux droits de douane de 100%, le président américain Donald Trump a laissé entendre qu’il était ouvert à un accord avec Pékin redonnant du moral aux marchés.”Donald Trump a mis de l’eau dans son vin et le marché a bien réagi”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM. “A part les résultats bancaires aux Etats-Unis attendus cette semaine, le marché est resté relativement calme” en l’absence de statistiques américaines, notamment sur l’inflation du fait de la fermeture du gouvernement (“shutdown”), a ajouté l’analyste, interrogé par l’AFP.”Globalement, c’est un marché qui vivote soit en fonction de la guerre commerciale et des dernières annonces, soit en fonction des attentes de résultats trimestriels américains qui vont commencer”, a-t-il expliqué.En France, le Premier ministre démissionnaire puis reconduit Sébastien Lecornu a demandé à ses ministres, qui ont pris leurs fonctions lundi, de mettre leurs “egos de côté” pour “surpasser la crise politique”, alors que le gouvernement est menacé de censure dès cette semaine si les socialistes n’obtiennent pas une suspension de la réforme des retraites.Pour Christopher Dembik, “la situation politique en France reste pour l’instant un non-évènement” pour le marché boursier. “Bien sûr si le gouvernement est censuré, on assistera à un petit choc temporaire”, mais selon lui, pas de nature “à faire plonger le CAC 40”.Un premier Conseil des ministres doit se tenir mardi matin à l’Elysée. Le gouvernement y présentera les deux projets de budget, de l’Etat et de la Sécurité sociale, afin qu’ils puissent être transmis dans les temps au Parlement.Pour Kathleen Brooks néanmoins, directrice de la recherche chez XTB, l’instabilité politique dans le pays “maintient la pression sur les actifs français, en particulier sur les obligations d’État”.Le taux de l’emprunt français à dix ans a terminé à 3,46% contre 3,48%, au même niveau qu’en clôture vendredi. Celui de l’Allemagne, référence européenne, a conclu à 2,63% contre 2,64% à sa dernière clôture. Les câbles Nexans sous l’eau Le fabricant français de câbles industriels Nexans, 2e acteur mondial derrière l’italien Prysmian, a connu une journée agitée lundi en Bourse après le départ de son directeur général, en poste depuis 2018, Christopher Guérin, remplacé par Julien Hueber pour “créer une nouvelle dynamique”.Le titre Nexans a perdu 9,26% à 114,70 euros.”Le changement inattendu de directeur général chez Nexans nous a surpris et ressemble au précédent changement de directeur général en 2018, lorsque les actions avaient sous-performé”, ont estimé les analystes de JPMorgan dans une note.Les minières soutenuesLes sociétés minières dans le monde ont été soutenues par les tensions entre Pékin et Washington sur les exportations liées aux terres rares. Eramet a gagné 2,77% à 61,25 euros, ArcelorMittal a pris 3,09% à 33,32 euros.

“Matan, mon amour, c’est fini la guerre!”, lance la mère d’un otage israélien libéré

“Matan, mon amour, c’est fini la guerre!”, s’émeut Einav Zangauker. Sur l’écran du téléphone qu’elle tient fébrilement, le visage de son fils, dont la libération est imminente.Quelques heures après ces images diffusées sur les réseaux sociaux, c’est l’effusion de joie pour elle comme pour les 19 autres familles qui retrouvent leurs proches après 738 jours de captivité dans la bande de Gaza en guerre.”Ma vie, ma vie, ma vie, tu es ma vie, ma vie, tu es un héros!”, s’écrit Einav Zangauker en s’élançant dans les couloirs blancs d’un hôpital israélien, bras ouverts vers son fils de 25 ans. Lui a été enlevé le 7 octobre 2023 à son domicile du kibboutz Nir Oz avec sa petite amie israélo-mexicaine lorsque des centaines de combattants du Hamas et ses alliés ont attaqué Israël. Au total, 251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Sa mère est devenue un visage de la lutte acharnée des familles pour obtenir leur libération. Les étreintes sont fortes.D’autres images diffusées par l’armée montrent des scènes similaires, comme celles des cris de joie et les sanglots des proches de Guy Gilboa-Dalal, 24 ans, qui avait été kidnappé lors du festival Nova. Les mots de sa mère, de sa soeur et de son frère fusent: “mon Guy, tu es à la maison!”, “c’est terminé, c’est derrière nous!”, “tu ne sais pas combien tu m’as manqué!”Les vingt otages vivants ont été libérés en échange de 1.968 détenus emprisonnés en Israël, dans le cadre de la première phase du plan négocié sous l’égide des Etats-Unis et censé apporter une paix durable.Aucune image n’a filtré du moment où les otages ont été remis aux équipes de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, pas plus que de leur prise en charge immédiate une fois arrivés en Israël. Leur descente des hélicoptères est cachée des regards par de grandes bâches. Mais des images choisies filtrent par la suite aux médias. Elles montrent des otages libérés discutant avec des militaires israéliens, Avinatan Or, dans un treillis kaki le poing levé ou les jumeaux Gali et Ziv Berman vêtus de maillots de leur club de foot favori, le Maccabi Tel-Aviv, tout sourire. Chacune de ces images retransmises sur grand écran à Tel-Aviv, depuis une place devenue au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages, déclenche des applaudissements parmi la foule de milliers de personnes. “On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Beaucoup se prennent dans les bras, l’ambiance est à la fête. Les mains se lèvent et les drapeaux israéliens s’agitent au survol d’hélicoptères militaires transportant les otages vers les hôpitaux. – “Euphorie” -Avant la confirmation de la libération, Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour”, confiait à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”, et être partagée entre “l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”.Pour souligner ces libérations, le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.Émilie Moatti, ancienne députée travailliste et une des fondatrices de ce Forum, a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Enfant cachée en Pologne, Hanna Gofrit, 90 ans, se rappelle, elle, sa propre libération à l’âge de neuf ans d’un camp en Allemagne: “je n’aime pas les comparaisons, mais ça me frappe.”La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), joue en boucle dans les haut-parleurs. Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis le 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.”Il est certain que notre présence ici, notre mobilisation, a joué un rôle important, c’était un événement déterminant, Trump l’a vu”, a dit une habituée des lieux, Shelly Bar Nir, 34 ans.Une “mission nationale” est désormais “de prendre soin des rapatriés”, selon les termes de Lena Koren Feldman, directrice de l’hôpital Beilinson dans lequel ont été admis certains des vingt ex-otages.

“Matan, mon amour, c’est fini la guerre!”, lance la mère d’un otage israélien libéré

“Matan, mon amour, c’est fini la guerre!”, s’émeut Einav Zangauker. Sur l’écran du téléphone qu’elle tient fébrilement, le visage de son fils, dont la libération est imminente.Quelques heures après ces images diffusées sur les réseaux sociaux, c’est l’effusion de joie pour elle comme pour les 19 autres familles qui retrouvent leurs proches après 738 jours de captivité dans la bande de Gaza en guerre.”Ma vie, ma vie, ma vie, tu es ma vie, ma vie, tu es un héros!”, s’écrit Einav Zangauker en s’élançant dans les couloirs blancs d’un hôpital israélien, bras ouverts vers son fils de 25 ans. Lui a été enlevé le 7 octobre 2023 à son domicile du kibboutz Nir Oz avec sa petite amie israélo-mexicaine lorsque des centaines de combattants du Hamas et ses alliés ont attaqué Israël. Au total, 251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Sa mère est devenue un visage de la lutte acharnée des familles pour obtenir leur libération. Les étreintes sont fortes.D’autres images diffusées par l’armée montrent des scènes similaires, comme celles des cris de joie et les sanglots des proches de Guy Gilboa-Dalal, 24 ans, qui avait été kidnappé lors du festival Nova. Les mots de sa mère, de sa soeur et de son frère fusent: “mon Guy, tu es à la maison!”, “c’est terminé, c’est derrière nous!”, “tu ne sais pas combien tu m’as manqué!”Les vingt otages vivants ont été libérés en échange de 1.968 détenus emprisonnés en Israël, dans le cadre de la première phase du plan négocié sous l’égide des Etats-Unis et censé apporter une paix durable.Aucune image n’a filtré du moment où les otages ont été remis aux équipes de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, pas plus que de leur prise en charge immédiate une fois arrivés en Israël. Leur descente des hélicoptères est cachée des regards par de grandes bâches. Mais des images choisies filtrent par la suite aux médias. Elles montrent des otages libérés discutant avec des militaires israéliens, Avinatan Or, dans un treillis kaki le poing levé ou les jumeaux Gali et Ziv Berman vêtus de maillots de leur club de foot favori, le Maccabi Tel-Aviv, tout sourire. Chacune de ces images retransmises sur grand écran à Tel-Aviv, depuis une place devenue au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages, déclenche des applaudissements parmi la foule de milliers de personnes. “On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Beaucoup se prennent dans les bras, l’ambiance est à la fête. Les mains se lèvent et les drapeaux israéliens s’agitent au survol d’hélicoptères militaires transportant les otages vers les hôpitaux. – “Euphorie” -Avant la confirmation de la libération, Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour”, confiait à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”, et être partagée entre “l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”.Pour souligner ces libérations, le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.Émilie Moatti, ancienne députée travailliste et une des fondatrices de ce Forum, a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Enfant cachée en Pologne, Hanna Gofrit, 90 ans, se rappelle, elle, sa propre libération à l’âge de neuf ans d’un camp en Allemagne: “je n’aime pas les comparaisons, mais ça me frappe.”La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), joue en boucle dans les haut-parleurs. Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis le 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.”Il est certain que notre présence ici, notre mobilisation, a joué un rôle important, c’était un événement déterminant, Trump l’a vu”, a dit une habituée des lieux, Shelly Bar Nir, 34 ans.Une “mission nationale” est désormais “de prendre soin des rapatriés”, selon les termes de Lena Koren Feldman, directrice de l’hôpital Beilinson dans lequel ont été admis certains des vingt ex-otages.

Dieselgate: le procès de cinq constructeurs s’est ouvert à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, les avocats des plaignants dénonçant des pratiques “générales” dans le secteur.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, ouverte pour trois mois devant la Haute Cour, qui pourrait déboucher sur des milliards de livres d’indemnisations. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).”Les infractions étaient, à bien des égards, endémiques ou générales” dans le secteur, a résumé lors de la première journée d’audience Thomas De La Mare, l’un des avocats des plaignants, reprochant aux entreprises d’avoir “préféré tricher plutôt que de respecter la loi”.- “Elle ne serait pas morte” -La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine de manifestants devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.”Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, insistant sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures en réglant 193 millions de livres (222 millions d’euros).- SUV Mercedes gris -Pour Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs objets de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime quant à lui avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.La première journée d’audience, consacrée aux arguments des avocats des automobilistes, s’est achevée lundi en fin d’après-midi. Le procès, qui durera jusqu’à la fin de l’année, se concentrera sur la responsabilité des constructeurs.Les conclusions auront lieu en mars avant un jugement attendu l’été prochain. Une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernera les indemnisations.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dieselgate: le procès de cinq constructeurs s’est ouvert à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, les avocats des plaignants dénonçant des pratiques “générales” dans le secteur.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, ouverte pour trois mois devant la Haute Cour, qui pourrait déboucher sur des milliards de livres d’indemnisations. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).”Les infractions étaient, à bien des égards, endémiques ou générales” dans le secteur, a résumé lors de la première journée d’audience Thomas De La Mare, l’un des avocats des plaignants, reprochant aux entreprises d’avoir “préféré tricher plutôt que de respecter la loi”.- “Elle ne serait pas morte” -La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine de manifestants devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.”Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, insistant sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures en réglant 193 millions de livres (222 millions d’euros).- SUV Mercedes gris -Pour Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs objets de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime quant à lui avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.La première journée d’audience, consacrée aux arguments des avocats des automobilistes, s’est achevée lundi en fin d’après-midi. Le procès, qui durera jusqu’à la fin de l’année, se concentrera sur la responsabilité des constructeurs.Les conclusions auront lieu en mars avant un jugement attendu l’été prochain. Une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernera les indemnisations.