Boualem Sansal condamné en appel: “une douche froide”, selon Kamel Daoud

Le Prix Goncourt 2024 Kamel Daoud a évoqué l’effet d'”une douche froide” jeudi, deux jours après la condamnation en appel à cinq ans de prison ferme de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, déjà incarcéré depuis sept mois en Algérie.”Je garde espoir, comme tout le monde, et j’espère vraiment me tromper, j’espère vraiment me tromper et le revoir ici en France, libre et en bonne santé mais, ce matin, c’est quand même une douche froide”, a déclaré M. Daoud, lui aussi franco-algérien, à la radio France Inter.Mardi, la cour d’appel d’Alger a confirmé la peine de prison infligée en première instance à Boualem Sansal, 80 ans et atteint d’un cancer, reconnu coupable d'”atteinte à l’unité nationale” pour avoir déclaré que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires appartenant jusque-là au Maroc.La France, qui réclame depuis des mois sa libération, a “regretté” cette condamnation et espère désormais une grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune.”Ce matin, en lisant la Une des principaux journaux algériens, c’est une douche froide”, a détaillé Kamel Daoud. “C’est le même titre qui a été publié par pratiquement tous les journaux avec la même question : +de quoi se mêle la France?” “Quand on a le même titre sur les mêmes Unes le même jour, ça veut dire que l’instruction est venue d’en haut et ça n’augure pas de quelque chose de bon”, a-t-il poursuivi, dénonçant par ailleurs le “procès d’intention” intenté, selon lui, à Boualem Sansal en France où certains l’accusent d’être d’extrême droite.”Ça, c’est douloureux, ça en dit beaucoup sur l’Algérie, ça en dit beaucoup aussi sur la France”, a-t-il commenté.Visé lui-même par deux mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie, une plainte et une assignation en France, Kamel Daoud a redit son sentiment d’être “harcelé” en raison de ses critiques contre les autorités de son pays natal.L’Algérienne Saâda Arbane l’attaque pour violation de la vie privée dans son dernier roman “Houris”, accusation que l’auteur rejette. Mme Arbane, qui est une ancienne patiente de l’épouse psychiatre de l’auteur, a, comme l’héroïne du livre, survécu à un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie.”Ceux qui me pourchassent et me persécutent aujourd’hui, ce n’est pas la démocratie norvégienne, c’est la dictature algérienne et donc ça devrait rester en tête de ceux-là mêmes qui viennent faire les procès des écrivains algériens”, a-t-il estimé.

L’eau dessalée au secours de l’agriculture dans le sud du Maroc

Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l’eau dessalée, “on ne serait plus là”, dit la responsable d’un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d’Agadir, les 800 hectares d’exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l’eau dessalée.Depuis 2022, la station de dessalement fournit l’équivalent de 125.000 m3 d’eau par jour pour l’irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l’eau potable destinée à 1,6 million d’habitants de la ville et ses environs, indique à l’AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l’Office régional de mise en valeur agricole.La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l’irrigation, à fin 2026.Sans cette eau, affirme l’agronome Rqia Bourziza, “un scénario catastrophique se profilait au Maroc”.L’agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.- “Eau chère” -A l’échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030.Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l’eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d’autres n’y ont pas souscrit en raison de son coût.C’est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l’eau d’un puits partagé par 60 agriculteurs.”Je ne peux pas me permettre d’utiliser cette eau car elle est chère”, explique cet homme qui n’a pas souhaité donner son nom.L’eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.A la sortie de l’usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.Pour l’agronome Ali Hatimy, “le coût de l’eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n’est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée”.Ce que confirme Mme Bourziza: l’irrigation à l’eau dessalée est une “très bonne alternative”, mais “lorsqu’elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l’arboriculture”.Au-delà du coût, “la production de l’eau dessalée demande énormément d’énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins”, note Ali Hatimy.M. Ramdi de l’Office de mise en valeur agricole assure qu'”aucun impact” n’a été constaté autour de la ville côtière d’Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés “dans les conduits de rejet pour diluer la saumure”. – L’eau des nappes “insuffisante” -Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture.La station de dessalement a ainsi permis d’éviter une perte de plus de 860 millions d’euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d’un million d’emplois par an, selon M. Ramdi.”Le dessalement a sauvé l’agriculture dans Chtouka”, dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.”Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j’étais conditionné par la quantité d’eau que j’avais. L’eau de nappe n’était pas suffisante”, raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d’hectares dont 60% de la production est destinée à l’export.”Il en va de notre survie”, souligne Mme Lemseffer: “Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l’eau dessalée, soit on met la clef sous la porte”.

L’eau dessalée au secours de l’agriculture dans le sud du Maroc

Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l’eau dessalée, “on ne serait plus là”, dit la responsable d’un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d’Agadir, les 800 hectares d’exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l’eau dessalée.Depuis 2022, la station de dessalement fournit l’équivalent de 125.000 m3 d’eau par jour pour l’irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l’eau potable destinée à 1,6 million d’habitants de la ville et ses environs, indique à l’AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l’Office régional de mise en valeur agricole.La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l’irrigation, à fin 2026.Sans cette eau, affirme l’agronome Rqia Bourziza, “un scénario catastrophique se profilait au Maroc”.L’agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.- “Eau chère” -A l’échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030.Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l’eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d’autres n’y ont pas souscrit en raison de son coût.C’est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l’eau d’un puits partagé par 60 agriculteurs.”Je ne peux pas me permettre d’utiliser cette eau car elle est chère”, explique cet homme qui n’a pas souhaité donner son nom.L’eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.A la sortie de l’usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.Pour l’agronome Ali Hatimy, “le coût de l’eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n’est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée”.Ce que confirme Mme Bourziza: l’irrigation à l’eau dessalée est une “très bonne alternative”, mais “lorsqu’elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l’arboriculture”.Au-delà du coût, “la production de l’eau dessalée demande énormément d’énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins”, note Ali Hatimy.M. Ramdi de l’Office de mise en valeur agricole assure qu'”aucun impact” n’a été constaté autour de la ville côtière d’Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés “dans les conduits de rejet pour diluer la saumure”. – L’eau des nappes “insuffisante” -Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture.La station de dessalement a ainsi permis d’éviter une perte de plus de 860 millions d’euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d’un million d’emplois par an, selon M. Ramdi.”Le dessalement a sauvé l’agriculture dans Chtouka”, dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.”Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j’étais conditionné par la quantité d’eau que j’avais. L’eau de nappe n’était pas suffisante”, raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d’hectares dont 60% de la production est destinée à l’export.”Il en va de notre survie”, souligne Mme Lemseffer: “Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l’eau dessalée, soit on met la clef sous la porte”.

L’eau dessalée au secours de l’agriculture dans le sud du Maroc

Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l’eau dessalée, “on ne serait plus là”, dit la responsable d’un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d’Agadir, les 800 hectares d’exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l’eau dessalée.Depuis 2022, la station de dessalement fournit l’équivalent de 125.000 m3 d’eau par jour pour l’irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l’eau potable destinée à 1,6 million d’habitants de la ville et ses environs, indique à l’AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l’Office régional de mise en valeur agricole.La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l’irrigation, à fin 2026.Sans cette eau, affirme l’agronome Rqia Bourziza, “un scénario catastrophique se profilait au Maroc”.L’agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.- “Eau chère” -A l’échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030.Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l’eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d’autres n’y ont pas souscrit en raison de son coût.C’est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l’eau d’un puits partagé par 60 agriculteurs.”Je ne peux pas me permettre d’utiliser cette eau car elle est chère”, explique cet homme qui n’a pas souhaité donner son nom.L’eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.A la sortie de l’usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.Pour l’agronome Ali Hatimy, “le coût de l’eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n’est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée”.Ce que confirme Mme Bourziza: l’irrigation à l’eau dessalée est une “très bonne alternative”, mais “lorsqu’elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l’arboriculture”.Au-delà du coût, “la production de l’eau dessalée demande énormément d’énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins”, note Ali Hatimy.M. Ramdi de l’Office de mise en valeur agricole assure qu'”aucun impact” n’a été constaté autour de la ville côtière d’Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés “dans les conduits de rejet pour diluer la saumure”. – L’eau des nappes “insuffisante” -Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture.La station de dessalement a ainsi permis d’éviter une perte de plus de 860 millions d’euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d’un million d’emplois par an, selon M. Ramdi.”Le dessalement a sauvé l’agriculture dans Chtouka”, dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.”Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j’étais conditionné par la quantité d’eau que j’avais. L’eau de nappe n’était pas suffisante”, raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d’hectares dont 60% de la production est destinée à l’export.”Il en va de notre survie”, souligne Mme Lemseffer: “Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l’eau dessalée, soit on met la clef sous la porte”.

Saône-et-Loire: un adolescent tué et quatre blessés dans l’accident de leur voiture suivie par la police

Un adolescent est mort et quatre ont été blessés jeudi matin près de Montceau-les-Mines, quand leur véhicule a effectué une sortie de route, a annoncé la préfecture de Saône-et-Loire.L’accident dont les circonstances “restent à éclaircir” s’est produit vers 05H00 sur la commune de Gourdon, alors que le véhicule était “suivi à distance” par la police, a-t-elle précisé dans un communiqué. Les cinq victimes, dont l’une était au volant, sont âgées d’environ 15 ans, selon la préfecture qui ne donne pas plus de détails.Le jeune décédé était un passager âgé de 13 ans, a précisé à l’AFP le parquet de Chalon-sur-Saône. Le conducteur, 15 ans, et les autres passagers ont été hospitalisés mais leur vie n’est pas en danger, a-t-il précisé.Le véhicule, qui appartenait aux parents d’un des adolescents, est tombé en contrebas de la route et a heurté un arbre, selon le parquet qui ne dispose pas de davantage d’informations à ce stade.

En Californie, la peur des contrôles au faciès s’empare de la communauté latino

Depuis que la police de l’immigration a débarqué dans sa station de lavage auto près de Los Angeles le mois dernier, José jette constamment des coups d’Å“il inquiets à l’écran retransmettant en direct les images de ses onze caméras de vidéosurveillance.La descente des agents fédéraux a indigné ce jeune homme de 25 ans, qui souhaite rester anonyme de peur que son commerce soit de nouveau ciblé.”On aurait dit un contrôle au faciès”, confie-t-il à l’AFP, en montrant les images de cette opération à Downey, une banlieue du sud-est de la mégapole californienne.On y voit les policiers courser deux employés du lavage auto à la peau très foncée, avant de les arrêter. Pendant ce temps, un employé au teint plus clair monte tranquillement dans sa voiture et quitte les lieux, sans être inquiété.Les deux hommes arrêtés n’avaient pas de casier judiciaire et l’un d’eux travaillait ici depuis près de vingt ans, selon José, qui admet embaucher de nombreux migrants d’Amérique latine.”Nos dix employés ce jour-là étaient sans-papiers, ils auraient pu arrêter n’importe lequel d’entre eux”, souffle cet Américain d’origine mexicaine. Pour lui, “ce n’est pas une coïncidence s’ils s’en sont pris aux deux qui étaient les plus bronzés.”Un mois après le début des manifestations contestant l’intensification des opérations anti-migrants ordonnées par le président républicain Donald Trump à Los Angeles, la ville a retrouvé un certain calme, mais les descentes se poursuivent dans la région. Elles ciblent souvent des commerces dans des banlieues à l’est du comté, où la population est majoritairement latino-américaine. De quoi provoquer la colère de certains habitants, persuadés d’être victimes de contrôles au faciès.A Montebello, à quelques kilomètres au nord de Downey, un raid chez un carrossier a suscité la polémique. Les vidéos tournées par des témoins montrent un employé plaqué contre une grille, criant “Je suis Américain, frère !”, avant d’être relâché.- “Profilage racial” – “Je pense qu’ils font du profilage racial, ce qui est inconstitutionnel”, enrage auprès de l’AFP Mario Trujillo, conseiller municipal démocrate de Downey, qui a recensé une quinzaine de descentes en juin dans sa ville. “C’est comme s’ils passaient leur temps à rouler dans les rues à la recherche de gens qui ont le look de Mexicains.”L’administration Trump rejette catégoriquement ces accusations.”Toute affirmation selon laquelle des individus auraient été +ciblés+ par les forces de l’ordre en raison de leur couleur de peau est révoltante et catégoriquement FAUSSE”, assène Tricia McLaughlin, une porte-parole du ministère de l’Intérieur.”Nous savons à l’avance qui nous ciblons”, ajoute-t-elle, en précisant que la police de l’immigration travaille “pour expulser les pires criminels étrangers en situation irrégulière des rues américaines”.Une promesse qui semble fragilisée par l’examen des premiers chiffres concernant la vague d’arrestations du mois dernier. Selon le Los Angeles Times, qui a analysé des tableaux internes de la police de l’immigration (ICE), obtenus grâce à une loi obligeant les agences fédérales à publier sur demande certains documents d’intérêt public, 722 immigrés ont été arrêtés dans Los Angeles et sa région du 1er au 10 juin.Parmi eux, 69% n’avaient jamais été condamnés par la justice et 58% n’avaient jamais fait l’objet de poursuites.”Cette administration nous a menti, ils ne ciblent pas les criminels”, peste M. Trujillo. “Ils s’en prennent aux gens qui marchent dans la rue, aux travailleurs qui ont l’air d’être sans-papiers, latino-américains. C’est pour ça que les gens sont en colère.”Dans ce climat vicié, six sénateurs républicains locaux ont adressé une lettre à Donald Trump la semaine dernière. Ils y font part de leurs préoccupations face à des opérations “visant les criminels violents, qui ont également conduit à l’arrestation de migrants sans casier judiciaire”.Outre les sans-papiers, ces raids sur les lieux de travail “ont également semé la peur parmi les autres employés, y compris ceux qui ont un statut d’immigrant légal”, regrettent-ils.A Downey, plusieurs Latino-Américains rencontrés par l’AFP portent désormais systématiquement leurs documents sur eux, par peur d’être arrêtés à cause de leur apparence. Comme cette Mexicaine de 23 ans, employée d’un autre lavage auto et titulaire d’un permis de séjour.”Nous ne sommes pas en sécurité, même les résidents permanents”, craint-elle.

Une grève du contrôle aérien français perturbe les départs en vacances

La moitié des vols annulés à Nice, le quart dans les aéroports parisiens jeudi, et davantage vendredi: une grève de contrôleurs aériens français perturbe le début des vacances d’été de dizaines de milliers de voyageurs.Peu avant 09h00 jeudi, les vols maintenus accusaient d’importants retards: trois quarts d’heure en moyenne à Nice au départ et à l’arrivée, 36 minutes au départ de Paris-Orly, selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%). De source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.La DGAC, pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leur poste et le volume de vols à gérer en toute sécurité, a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à une partie de leurs programmes.- Perturbations dans toute l’Europe -Les aéroports du Sud s’avèrent particulièrement affectés: outre à Nice, troisième plateforme française, la moitié des vols sont annulés à Bastia et Calvi, et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.En région parisienne, ces annulations concernent le quart des liaisons au départ ou à l’arrivée de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, deux aéroports qui en période de pointe estivale voient transiter quelque 350.000 voyageurs par jour au total.Place forte du “low-cost”, celui de Beauvais est logé à la même enseigne, avec 25% d’annulations, selon la DGAC qui a prévenu qu'”en dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français”.Vendredi, veille des vacances scolaires, la situation sera encore plus tendue dans les aéroports parisiens et à Beauvais, la DGAC y ayant ordonné une réduction du nombre de vols de 40%.Le trafic aérien dans toute l’Europe occidentale pâtit du mouvement, étant donné la situation géographique centrale de la France, au-dessus de laquelle de nombreux vols transitent.L’organisme de surveillance Eurocontrol, jeudi matin, a mis en garde les compagnies contre des retards pouvant être “importants” dans les zones gérées par les centres de navigation aérienne de Marseille, Brest et Reims.Quelque 25.800 vols commerciaux sont prévus jeudi en Europe. Eurocontrol a relevé plus de 18 minutes de retard en moyenne à 8h55, des délais imputables à 83% à la grève française.L’association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, EasyJet et Ryanair, a jugé la grève “intolérable” et a prévenu qu’elle allait “perturber les projets de vacances de milliers de personnes”.De source proche du dossier, on indique que l’aviation d’affaires, notamment à Nice et au Bourget près de Paris, est aussi très touchée.Mercredi, le ministre des Transports a exclu de céder. “Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés”, a affirmé Philippe Tabarot.- Mesures commerciales des compagnies -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs.Côté compagnies, Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier n’était pas affecté.Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que “des mesures commerciales” permettraient “un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral”. Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève.