Le Hamas remet à la Croix-Rouge sept otages vivants

Le Hamas a remis lundi matin à la Croix-Rouge sept otages israéliens sur les 20 toujours en vie retenus à Gaza, qu’il doit libérer en échange de prisonniers palestiniens, à quelques heures d’un sommet de la paix en Egypte en présence de Donald Trump.A l’annonce de ces premières libérations, attendues depuis deux ans par le pays tout entier, des milliers de personnes massées sur la place des Otages à Tel-Aviv ont exulté.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.La branche armée du Hamas avait publié peu avant une liste comprenant les 20 noms des otages vivants qu’il s’apprêtait à libérer dans la journée. Les sept otages libérés, au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché une offensive israélienne dévastatrice sur la bande de Gaza.Remis au Comité International de la Croix-Rouge, ils devaient, selon l’armée israélienne, être remis à des soldats et à des membres du Shin Bet, le service de sécurité intérieure “à l’intérieur de la bande de Gaza”, avant de regagner Israël.Sur la place des Otages, des dizaines de personnes avaient commencé à se masser avant le lever du jour autour d’un écran où étaient affichés les portraits des otages, pour suivre en direct les premières libérations.Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient alors que résonnait la chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs.”Bon retour à la maison”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien en souhaitant la bienvenue aux sept ex-otages.Pour le président français Emmanuel Macron, “la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région”.Première étape du plan présenté par le président américain pour faire taire les armes après deux ans de guerre, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Selon la porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, un “organisme international”, prévu dans le cadre du plan américain, devra aider à localiser les dépouilles des otages morts qui ne seraient pas libérés lundi.- “La guerre est terminée” -Selon des sources proches des négociations, le Hamas continue d’exiger que soient relâchés en échange des chefs palestiniens.Israël a de son côté prévenu que les détenus palestiniens, qui ont été transférés dans deux prisons spécifiques, ne seraient libérés qu’après confirmation que les otages ont été rendus.Donald Trump est attendu en Israël à 06H20 GMT. Après un échange avec M. Netanyahu, il s’exprimera devant le Parlement et rencontrera des proches d’otages.”La guerre est terminée. D’accord? Vous comprenez ça?”, a déclaré le président américain en quittant les Etats-Unis.De son côté, M. Netanyahu a estimé qu’Israël avait remporté “d’immenses victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde entier”. “Je dois vous dire que la lutte n’est pas terminée”, a-t-il toutefois ajouté dans une allocution télévisée.- Sommet pour la paix -Après son court séjour en Israël, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un “sommet pour la paix” à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront “les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie”.Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.Selon le plan américain, le gouvernement serait confié à “un comité palestinien technocratique et apolitique” placé “sous la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition” dirigé par M. Trump.- Des camions en attente -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné depuis le début du cessez-le-feu le nord du territoire, en grande partie transformé en champ de ruines.Des camions chargés d’aide ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres camions attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.”Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens,” a déclaré à l’AFP Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol le long d’une route.L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés.Depuis lors, plus de 67.806 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne de représailles israélienne, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

Chine: le commerce extérieur en forme avant de nouvelles taxes de Trump

La Chine a vu son commerce extérieur reprendre des couleurs en septembre, selon des données des Douanes publiées lundi, au moment où le président américain Donald Trump menace de reprendre la guerre commerciale bilatérale.Le géant asiatique fait face depuis la pandémie de Covid-19 à plusieurs difficultés économiques, dont une consommation intérieure atone et un marché de l’emploi morose, notamment en raison d’une crise prolongée du secteur immobilier.Dans ce contexte, Donald Trump a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre “ou avant”.Cette déclaration, qui menace de relancer une guerre commerciale qui s’était apaisée ces derniers mois entre Pékin et Washington, met en péril le commerce extérieur chinois, même si ce dernier a affiché une bonne santé le mois dernier.Les exportations de la Chine ont ainsi grimpé de 8,3% sur un an en septembre, plus d’attendu. Ce chiffre est supérieur à la prévision d’économistes interrogés par l’agence Bloomberg – qui tablaient sur une hausse de 6,6%.De leur côté, les importations du géant asiatique ont augmenté de 7,4% le mois dernier sur un an. Là encore, il s’agit d’un résultat significativement plus élevé que ce qu’attendaient les analystes de Bloomberg (+1,9%).Des signes encourageants pour l’économie chinoise.- “Résilience” -La Chine reste très dépendante des exportations, qui font depuis de nombreuses années office de moteur économique.Mais ce modèle est remis en cause par la guerre commerciale lancée par Donald Trump en début d’année, à laquelle Pékin a riposté avec fermeté.Malgré la nouvelle dégradation des relations commerciales bilatérales à la suite des récents propos du président américain, les exportations chinoises vers les Etats-Unis ont augmenté de 8,6% en septembre par rapport à août, selon les chiffres publiés lundi par les Douanes chinoises.La Chine y a exporté pour 34,3 milliards de dollars de marchandises le mois dernier, d’après la même source, contre 31,6 milliards de dollars en août.”Si cette résilience (du commerce extérieur) souligne la capacité des exportateurs chinois à faire face aux (actuels) droits de douane américains, la dernière escalade des tensions avec les États-Unis risque d’entraîner une baisse”, prévient toutefois dans une note Zichun Huang, économiste du cabinet Capital Economics.L’annonce par Donald Trump vendredi de nouveaux droits de douane a secoué les marchés mondiaux et remis en question une rencontre potentielle avec le président Xi Jinping dans quelques semaines en Corée du Sud.- “Ne vous inquiétez pas” -Le locataire de la Maison Blanche avait dit réagir à une “posture commerciale extraordinairement agressive” adoptée par la Chine qui a décidé d’encadrer davantage les exportations de technologies liées aux terres rares. En réponse aux annonces de Donald Trump, la Chine a accusé dimanche les États-Unis de “deux poids, deux mesures”.Mais le président américain a adopté dimanche un ton plus conciliant.”Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout va bien se passer! Le très respecté président Xi a juste eu un mauvais moment. Il ne veut pas de dépression pour son pays, et moi non plus”, a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social.Les relations commerciales sino-américaines ont connu des hauts et des bas en 2025.Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux États-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine.

Chine: le commerce extérieur en forme avant de nouvelles taxes de Trump

La Chine a vu son commerce extérieur reprendre des couleurs en septembre, selon des données des Douanes publiées lundi, au moment où le président américain Donald Trump menace de reprendre la guerre commerciale bilatérale.Le géant asiatique fait face depuis la pandémie de Covid-19 à plusieurs difficultés économiques, dont une consommation intérieure atone et un marché de l’emploi morose, notamment en raison d’une crise prolongée du secteur immobilier.Dans ce contexte, Donald Trump a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre “ou avant”.Cette déclaration, qui menace de relancer une guerre commerciale qui s’était apaisée ces derniers mois entre Pékin et Washington, met en péril le commerce extérieur chinois, même si ce dernier a affiché une bonne santé le mois dernier.Les exportations de la Chine ont ainsi grimpé de 8,3% sur un an en septembre, plus d’attendu. Ce chiffre est supérieur à la prévision d’économistes interrogés par l’agence Bloomberg – qui tablaient sur une hausse de 6,6%.De leur côté, les importations du géant asiatique ont augmenté de 7,4% le mois dernier sur un an. Là encore, il s’agit d’un résultat significativement plus élevé que ce qu’attendaient les analystes de Bloomberg (+1,9%).Des signes encourageants pour l’économie chinoise.- “Résilience” -La Chine reste très dépendante des exportations, qui font depuis de nombreuses années office de moteur économique.Mais ce modèle est remis en cause par la guerre commerciale lancée par Donald Trump en début d’année, à laquelle Pékin a riposté avec fermeté.Malgré la nouvelle dégradation des relations commerciales bilatérales à la suite des récents propos du président américain, les exportations chinoises vers les Etats-Unis ont augmenté de 8,6% en septembre par rapport à août, selon les chiffres publiés lundi par les Douanes chinoises.La Chine y a exporté pour 34,3 milliards de dollars de marchandises le mois dernier, d’après la même source, contre 31,6 milliards de dollars en août.”Si cette résilience (du commerce extérieur) souligne la capacité des exportateurs chinois à faire face aux (actuels) droits de douane américains, la dernière escalade des tensions avec les États-Unis risque d’entraîner une baisse”, prévient toutefois dans une note Zichun Huang, économiste du cabinet Capital Economics.L’annonce par Donald Trump vendredi de nouveaux droits de douane a secoué les marchés mondiaux et remis en question une rencontre potentielle avec le président Xi Jinping dans quelques semaines en Corée du Sud.- “Ne vous inquiétez pas” -Le locataire de la Maison Blanche avait dit réagir à une “posture commerciale extraordinairement agressive” adoptée par la Chine qui a décidé d’encadrer davantage les exportations de technologies liées aux terres rares. En réponse aux annonces de Donald Trump, la Chine a accusé dimanche les États-Unis de “deux poids, deux mesures”.Mais le président américain a adopté dimanche un ton plus conciliant.”Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout va bien se passer! Le très respecté président Xi a juste eu un mauvais moment. Il ne veut pas de dépression pour son pays, et moi non plus”, a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social.Les relations commerciales sino-américaines ont connu des hauts et des bas en 2025.Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux États-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine.

La nomination de Farandou au Travail, “plutôt un bon signal” pour la CFDT

La nomination du PDG sortant de la SNCF Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail est “plutôt un bon signal”, a estimé lundi la numéro un de la CFDT Marylise Léon, insistant à nouveau sur la “condition sine qua non” de la suspension de la réforme des retraites. “Pour le moment, c’est un plutôt un bon signal”, a-t-elle dit sur TF1 au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement par le Premier ministre Sébastien Lecornu.”On a eu un très bon dialogue avec (Jean-Pierre Farandou, ndlr) quand il était à la SNCF, il avait négocié, notamment avec la CFDT, un accord sur la pénibilité il y a quelques mois”, a-t-elle ajouté. “Donc j’espère qu’il gardera ses convictions et cette façon de dialoguer avec les organisations syndicales aussi”.Marylise Léon a prévenu que la suspension de la réforme des retraites était “la condition sine qua non de la stabilité politique”.S’il y a un “enjeu de budget à construire”, la “question de l’apaisement démocratique est au moins aussi importante”, a-t-elle dit. “Et la suspension de la réforme des retraites, c’est le passage obligé pour pouvoir avoir un début d’apaisement”.”La priorité pour la CFDT, c’est figer l’âge légal (de départ à la retraite, NDLR) parce que c’est la mesure qui a le plus d’impact, quatre fois plus d’impact que le nombre de trimestres” à avoir pour pouvoir partir à taux plein. “On sait que ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont être concernées par le fait qu’on bloque le compteur du décalage de l’âge légal à 62 ans et neuf mois”, a-t-elle souligné, une proposition avancée par le président Emmanuel Macron lorsqu’il a reçu des responsables de partis. 

La nomination de Farandou au Travail, “plutôt un bon signal” pour la CFDT

La nomination du PDG sortant de la SNCF Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail est “plutôt un bon signal”, a estimé lundi la numéro un de la CFDT Marylise Léon, insistant à nouveau sur la “condition sine qua non” de la suspension de la réforme des retraites. “Pour le moment, c’est un plutôt un bon signal”, a-t-elle dit sur TF1 au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement par le Premier ministre Sébastien Lecornu.”On a eu un très bon dialogue avec (Jean-Pierre Farandou, ndlr) quand il était à la SNCF, il avait négocié, notamment avec la CFDT, un accord sur la pénibilité il y a quelques mois”, a-t-elle ajouté. “Donc j’espère qu’il gardera ses convictions et cette façon de dialoguer avec les organisations syndicales aussi”.Marylise Léon a prévenu que la suspension de la réforme des retraites était “la condition sine qua non de la stabilité politique”.S’il y a un “enjeu de budget à construire”, la “question de l’apaisement démocratique est au moins aussi importante”, a-t-elle dit. “Et la suspension de la réforme des retraites, c’est le passage obligé pour pouvoir avoir un début d’apaisement”.”La priorité pour la CFDT, c’est figer l’âge légal (de départ à la retraite, NDLR) parce que c’est la mesure qui a le plus d’impact, quatre fois plus d’impact que le nombre de trimestres” à avoir pour pouvoir partir à taux plein. “On sait que ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont être concernées par le fait qu’on bloque le compteur du décalage de l’âge légal à 62 ans et neuf mois”, a-t-elle souligné, une proposition avancée par le président Emmanuel Macron lorsqu’il a reçu des responsables de partis. 

Qui met le feu à l’Amazonie ?

Jean Rouge est une vieille connaissance des grands propriétaires terriens et des petits éleveurs de l’Amazonie brésilienne.C’est un ami qui nettoie les pâturages, mais aussi un ennemi qui détruit les terres et les arbres, menaçant la plus grande forêt tropicale de la planète.”Jean Rouge” est son nom dans le jargon local. Ailleurs, on l’appelle: le feu. Son usage est si ancré dans le système d’élevage local qu’il est souvent difficile d’y renoncer, ont constaté des journalistes de l’AFP en s’aventurant dans la municipalité de Sao Felix do Xingu, terre de cow-boys dans le nord du Brésil.En 2024, les flammes, attisées par une sécheresse inédite liée au changement climatique, ont consumé près de 18 millions d’hectares de l’Amazonie brésilienne, un record historique.La déforestation, que le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis d’éradiquer d’ici 2030, a augmenté de 4% en un an jusqu’en juillet, après une baisse de 30% l’année précédente.Pour la première fois, plus de forêt tropicale a brûlé que de pâturages.Mais la majorité des incendies a commencé sur des terres agricoles avant de se propager à travers une végétation asséchée. “Le feu est une méthode bon marché pour entretenir le pâturage”, explique sous son chapeau de toile Antonio Carlos Batista, 62 ans.Ce propriétaire d’une terre aux 900 têtes de bétail à Sao Félix do Xingu sait de quoi il parle.L’année dernière, la municipalité a enregistré le plus grand nombre d’incendies du pays: plus de 7.000. “La main d’œuvre coûte cher, les pesticides aussi. Ici, nous n’avons aucun financement public”, dit-il. Pendant la saison sèche, de l’essence et une allumette suffisent. La pratique est courante. Quand quelqu’un va allumer un feu, il dit: “Je vais embaucher Jean Rouge!”, raconte Antonio Carlos Batista.Aujourd’hui, en Amazonie, “le grand défi est la déforestation par incendies”, estime auprès de l’AFP la ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva. Pour inverser la tendance, ont expliqué les interlocuteurs rencontrés dans la forêt et à Brasilia, il faut plus de pompiers, davantage de sanctions et surtout un changement de culture.- “Jour du feu” -“Bem-Vindo” à Sao Félix do Xingu, dans l’État de Para où Lula accueillera en novembre, dans la ville de Belem, la COP30, la conférence sur le climat de l’ONU, la première en Amazonie.D’une superficie presque équivalente à celle du Portugal avec seulement 65.000 habitants, la municipalité abrite le plus grand cheptel de vaches du Brésil – 2,5 millions de têtes, en partie destinées à l’exportation. C’est aussi celle qui génère la plus importante émission de CO2 du pays, en raison de la déforestation. En 2019, lors du “Jour du feu”, de grands propriétaires terriens y avaient répandu les flammes pour soutenir la politique climatosceptique de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, déclenchant de grands incendies et l’indignation internationale. Sao Félix do Xingu est une terre de ranchs et de grandes étendues déboisées que l’on peut parcourir sur des kilomètres à travers des routes poussiéreuses.Les principales propriétés sont détenues par des compagnies au siège implanté dans des villes lointaines comme Sao Paulo. Beaucoup se font discrètes, délimitées par une simple clôture, parfois sans plaque pour les identifier. C’est le cas du ranch Bom Jardim, qui compte 12.000 têtes de bétail, sur les rives de la rivière Xingu. Assis sous le porche de l’étable, boucle d’argent à la ceinture, le contremaître Gleyson Carvalho, 28 ans, reconnaît qu’utiliser le feu dans le ranch est de plus en plus dangereux.”D’un côté, c’est bien”, dit-il, cela permet de renouveler le sol en éliminant les herbes sèches et de faire pousser un pâturage plus nutritif.”De l’autre, c’est mauvais”: l’année dernière, “tout a été dévasté, la nourriture manquait, le bétail a maigri. Nous avons dû lutter dur pour qu’aucune bête ne meure”. Le feu est venu de l’extérieur, affirme-t-il.Selon des données satellitaires du réseau de surveillance Mapbiomas analysées par l’AFP, plus des deux tiers du ranch ont brûlé, inondant de fumées nocives un village indigène kayapo établi dans un territoire voisin protégé. La propriété appartient à l’ex-maire de Sao Félix, Joao Cléber, plusieurs fois sanctionné pour déforestation notamment.Selon un rapport de Greenpeace de 2021, le ranch vendait indirectement du bétail aux grands abattoirs brésiliens Frigol et JBS, qui exportaient une partie de leur viande à l’étranger, en particulier vers la Chine pour le premier.-  Impunité -Quand on survole Sao Felix en période sèche, on peut voir des nuages de fumée s’élever depuis d’immenses étendues noires de terre brûlée, comme des balafres dans la verdure alentour.”C’est très triste car on arrive dans une région entièrement verte puis le feu vient tout détruire”, lâche José Juliao do Nascimento, 64 ans, petit éleveur aux 90 bêtes dans la commune rurale de Casa de Tabua, au nord de Bom Jardim. Venu du sud du pays, il a débarqué en Amazonie comme beaucoup de compatriotes dans les années 1960-1970, quand le régime militaire encourageait à abattre la forêt pour exploiter la terre et s’enrichir. “Une terre sans hommes pour des hommes sans terre”, promettait le slogan.L’année dernière, un feu incontrôlé a atteint sa propriété. Des vaches affolées, appartenant à d’autres, ont surgi chez lui après avoir parcouru des kilomètres à la recherche de nourriture.La forêt luxuriante visible depuis sa maisonnette en bois a été carbonisée. L’État du Para a interdit complètement les incendies pour l’entretien des pâturages mais l’impunité règne, lâche M. Nascimento.”Tout le monde a WhatsApp, un téléphone. Quand une voiture de police ou de l’Agence de contrôle environnemental Ibama apparaît, les gens se préviennent les uns les autres. Comme ça, même si quelqu’un travaille sur son tracteur, il peut le cacher et s’enfuir.” – La loi du plus fort ? -Dans le coin, on croise peu de représentants des pouvoirs publics pour mettre des amendes ou saisir des terres. Les fonctionnaires sont “menacés”, confie Rodrigo Agostinho, président de l’organisme public de contrôle pour l’environnement (l’Ibama). Pour autant, les petits éleveurs rencontrés par l’AFP à Sao Félix do Xingu se disent persécutés comparé aux grands groupes.”Quand la police arrive, on doit se cacher”, déplore Dalmi Pereira, 51 ans, éleveur de la commune de Casa de Tabua. “Ils nous traitent comme des criminels de l’Amazonie, responsables des incendies, de la déforestation. Mais personne ne nous aide”.Face à eux: Agro SB, le géant agro-industriel de la viande et de l’agriculture dans la région. L’entreprise a acheté la terre en 2008 pour installer son complexe Lagoa do Triunfo, de la taille d’une grande ville. La propriété, condamnée à six amendes jamais payées pour infractions environnementales depuis 2013, a concentré plus de 300 des incendies enregistrés à Sao Félix en 2024, selon des données analysées par l’AFP. Cette même année, elle a reçu un label “vert” du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage pour “ses pratiques de responsabilité sociale et de durabilité environnementale”. Agro SB “bénéficie d’un traitement à part”, s’indigne M. Pereira, alors que “nous, nous restons à la porte” des administrations.A cela s’ajoute le litige foncier entre petits éleveurs et le groupe industriel. Les producteurs installés des années auparavant réclament leur droit de propriété par usucapion (propriété acquise après un usage d’une certaine durée), une pratique historiquement fréquente en Amazonie. Mais pour Agro SB, propriété du groupe Opportunity fondé par le banquier brésilien Daniel Dantas condamné pour corruption dans des affaires financières puis blanchi, il s’agit d'”envahisseurs” qui ont pris possession de sa terre, a indiqué la société dans un courriel envoyé à l’AFP. Agro SB ajoute que les incendies enregistrés sur sa propriété “ont leur origine dans les zones envahies” et qu’elle porte plainte contre ses occupants.- Pompiers et pare-feu -En Amazonie, les communautés locales et les petits producteurs utilisent le feu de manière “culturelle” mais ce sont “surtout les grandes propriétés” qui recourent aux flammes pour la déforestation et le renouvellement des pâturages, sans oublier les orpailleurs, rappelle Cristiane Mazzetti, coordinatrice des forêts de Greenpeace Brésil. Rencontré lors d’une parade de cow-boys, le maire de Sao Félix, Fabrício Batista, souligne aussi que la majorité des propriétés rurales n’a pas de statut légal.  “La première chose que nous devons faire est de fournir des papiers aux gens”, dit-il. “Des gens qui ont des papiers prendront soin de leur propriété. Quand ils n’en ont pas, ils commettent parfois des infractions.”Propriétaire d’un domaine condamné en 2014 pour déforestation à une amende ensuite annulée, l’édile réclame pour lutter contre les incendies plus “d’infrastructures” au gouvernement fédéral.”Ici, il n’y a pas une seule brigade de pompiers. Quand il y a un incendie, qui va l’éteindre ?” Pour Regino Soares, producteur de 65 ans et président de l’association de petits éleveurs Agricatu, qui a lui-même perdu un cinquième de ses bêtes dans le feu, c’est surtout une question de bonnes pratiques à mettre en œuvre de ranch en ranch, de “sensibilisation”.”Mettre le feu au bon moment, faire des pare-feu dans les bonnes proportions, retirer la végétation asséchée autour des pâturages, se prévenir entre voisins quand on allume un feu…”- La “banlieue” du Brésil-Cette année, l’Amazonie connaît une trêve. Le nombre d’incendies enregistré depuis janvier est le plus faible depuis le début des relevés en 1998.”Bien que la sécheresse persiste par endroits, il a plu plus régulièrement car nous sommes dans une année neutre où l’Amazonie n’est pas sous l’effet des phénomènes climatiques El Niño ni La Niña”, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie.”Il y a également eu un meilleur contrôle des autorités et un effet de choc chez certains producteurs qui ont été plus prudents après ce qui s’est passé en 2024″.Depuis le retour de Lula, après des années de laisser-faire sous Bolsonaro (2019-2022), l’Ibama a intensifié ses opérations, confirme son président Rodrigo Agostinho.L’État a mobilisé un record de 4.300 pompiers, 800 véhicules, 11 avions. Des ressources cependant très insuffisantes pour protéger une forêt grande environ comme dix fois la France.Le nombre d’amendes environnementales a augmenté, un travail compliqué car il faut identifier la personne qui a craqué l’allumette. “On doit effectuer une expertise, trouver l’auteur, consulter des images satellites”, explique M. Agostinho. Mais l’intelligence artificielle permet de mieux “localiser les contrevenants et d’évaluer la taille des zones” touchées.Reste le défi de les faire payer. À titre d’exemple, Greenpeace a montré l’année dernière que cinq ans après le “Jour du feu”, la grande majorité des sanctions imposées n’avaient pas été réglées.Lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010) les politiques de surveillance et de contrôle avaient permis une réduction de 70% de la déforestation en Amazonie.Pour le journaliste et cinéaste Joao Moreira Salles, auteur du livre sur l’Amazonie “Arrabalde”, la clé de toute politique réside dans le soutien populaire. “Le plus important, ce n’est pas que le monde la voie pendant la COP30, mais que les Brésiliens la voient. Parce que c’est ça le problème: le Brésil tourne le dos à l’Amazonie. C’est sa banlieue”.

Qui met le feu à l’Amazonie ?

Jean Rouge est une vieille connaissance des grands propriétaires terriens et des petits éleveurs de l’Amazonie brésilienne.C’est un ami qui nettoie les pâturages, mais aussi un ennemi qui détruit les terres et les arbres, menaçant la plus grande forêt tropicale de la planète.”Jean Rouge” est son nom dans le jargon local. Ailleurs, on l’appelle: le feu. Son usage est si ancré dans le système d’élevage local qu’il est souvent difficile d’y renoncer, ont constaté des journalistes de l’AFP en s’aventurant dans la municipalité de Sao Felix do Xingu, terre de cow-boys dans le nord du Brésil.En 2024, les flammes, attisées par une sécheresse inédite liée au changement climatique, ont consumé près de 18 millions d’hectares de l’Amazonie brésilienne, un record historique.La déforestation, que le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis d’éradiquer d’ici 2030, a augmenté de 4% en un an jusqu’en juillet, après une baisse de 30% l’année précédente.Pour la première fois, plus de forêt tropicale a brûlé que de pâturages.Mais la majorité des incendies a commencé sur des terres agricoles avant de se propager à travers une végétation asséchée. “Le feu est une méthode bon marché pour entretenir le pâturage”, explique sous son chapeau de toile Antonio Carlos Batista, 62 ans.Ce propriétaire d’une terre aux 900 têtes de bétail à Sao Félix do Xingu sait de quoi il parle.L’année dernière, la municipalité a enregistré le plus grand nombre d’incendies du pays: plus de 7.000. “La main d’œuvre coûte cher, les pesticides aussi. Ici, nous n’avons aucun financement public”, dit-il. Pendant la saison sèche, de l’essence et une allumette suffisent. La pratique est courante. Quand quelqu’un va allumer un feu, il dit: “Je vais embaucher Jean Rouge!”, raconte Antonio Carlos Batista.Aujourd’hui, en Amazonie, “le grand défi est la déforestation par incendies”, estime auprès de l’AFP la ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva. Pour inverser la tendance, ont expliqué les interlocuteurs rencontrés dans la forêt et à Brasilia, il faut plus de pompiers, davantage de sanctions et surtout un changement de culture.- “Jour du feu” -“Bem-Vindo” à Sao Félix do Xingu, dans l’État de Para où Lula accueillera en novembre, dans la ville de Belem, la COP30, la conférence sur le climat de l’ONU, la première en Amazonie.D’une superficie presque équivalente à celle du Portugal avec seulement 65.000 habitants, la municipalité abrite le plus grand cheptel de vaches du Brésil – 2,5 millions de têtes, en partie destinées à l’exportation. C’est aussi celle qui génère la plus importante émission de CO2 du pays, en raison de la déforestation. En 2019, lors du “Jour du feu”, de grands propriétaires terriens y avaient répandu les flammes pour soutenir la politique climatosceptique de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, déclenchant de grands incendies et l’indignation internationale. Sao Félix do Xingu est une terre de ranchs et de grandes étendues déboisées que l’on peut parcourir sur des kilomètres à travers des routes poussiéreuses.Les principales propriétés sont détenues par des compagnies au siège implanté dans des villes lointaines comme Sao Paulo. Beaucoup se font discrètes, délimitées par une simple clôture, parfois sans plaque pour les identifier. C’est le cas du ranch Bom Jardim, qui compte 12.000 têtes de bétail, sur les rives de la rivière Xingu. Assis sous le porche de l’étable, boucle d’argent à la ceinture, le contremaître Gleyson Carvalho, 28 ans, reconnaît qu’utiliser le feu dans le ranch est de plus en plus dangereux.”D’un côté, c’est bien”, dit-il, cela permet de renouveler le sol en éliminant les herbes sèches et de faire pousser un pâturage plus nutritif.”De l’autre, c’est mauvais”: l’année dernière, “tout a été dévasté, la nourriture manquait, le bétail a maigri. Nous avons dû lutter dur pour qu’aucune bête ne meure”. Le feu est venu de l’extérieur, affirme-t-il.Selon des données satellitaires du réseau de surveillance Mapbiomas analysées par l’AFP, plus des deux tiers du ranch ont brûlé, inondant de fumées nocives un village indigène kayapo établi dans un territoire voisin protégé. La propriété appartient à l’ex-maire de Sao Félix, Joao Cléber, plusieurs fois sanctionné pour déforestation notamment.Selon un rapport de Greenpeace de 2021, le ranch vendait indirectement du bétail aux grands abattoirs brésiliens Frigol et JBS, qui exportaient une partie de leur viande à l’étranger, en particulier vers la Chine pour le premier.-  Impunité -Quand on survole Sao Felix en période sèche, on peut voir des nuages de fumée s’élever depuis d’immenses étendues noires de terre brûlée, comme des balafres dans la verdure alentour.”C’est très triste car on arrive dans une région entièrement verte puis le feu vient tout détruire”, lâche José Juliao do Nascimento, 64 ans, petit éleveur aux 90 bêtes dans la commune rurale de Casa de Tabua, au nord de Bom Jardim. Venu du sud du pays, il a débarqué en Amazonie comme beaucoup de compatriotes dans les années 1960-1970, quand le régime militaire encourageait à abattre la forêt pour exploiter la terre et s’enrichir. “Une terre sans hommes pour des hommes sans terre”, promettait le slogan.L’année dernière, un feu incontrôlé a atteint sa propriété. Des vaches affolées, appartenant à d’autres, ont surgi chez lui après avoir parcouru des kilomètres à la recherche de nourriture.La forêt luxuriante visible depuis sa maisonnette en bois a été carbonisée. L’État du Para a interdit complètement les incendies pour l’entretien des pâturages mais l’impunité règne, lâche M. Nascimento.”Tout le monde a WhatsApp, un téléphone. Quand une voiture de police ou de l’Agence de contrôle environnemental Ibama apparaît, les gens se préviennent les uns les autres. Comme ça, même si quelqu’un travaille sur son tracteur, il peut le cacher et s’enfuir.” – La loi du plus fort ? -Dans le coin, on croise peu de représentants des pouvoirs publics pour mettre des amendes ou saisir des terres. Les fonctionnaires sont “menacés”, confie Rodrigo Agostinho, président de l’organisme public de contrôle pour l’environnement (l’Ibama). Pour autant, les petits éleveurs rencontrés par l’AFP à Sao Félix do Xingu se disent persécutés comparé aux grands groupes.”Quand la police arrive, on doit se cacher”, déplore Dalmi Pereira, 51 ans, éleveur de la commune de Casa de Tabua. “Ils nous traitent comme des criminels de l’Amazonie, responsables des incendies, de la déforestation. Mais personne ne nous aide”.Face à eux: Agro SB, le géant agro-industriel de la viande et de l’agriculture dans la région. L’entreprise a acheté la terre en 2008 pour installer son complexe Lagoa do Triunfo, de la taille d’une grande ville. La propriété, condamnée à six amendes jamais payées pour infractions environnementales depuis 2013, a concentré plus de 300 des incendies enregistrés à Sao Félix en 2024, selon des données analysées par l’AFP. Cette même année, elle a reçu un label “vert” du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage pour “ses pratiques de responsabilité sociale et de durabilité environnementale”. Agro SB “bénéficie d’un traitement à part”, s’indigne M. Pereira, alors que “nous, nous restons à la porte” des administrations.A cela s’ajoute le litige foncier entre petits éleveurs et le groupe industriel. Les producteurs installés des années auparavant réclament leur droit de propriété par usucapion (propriété acquise après un usage d’une certaine durée), une pratique historiquement fréquente en Amazonie. Mais pour Agro SB, propriété du groupe Opportunity fondé par le banquier brésilien Daniel Dantas condamné pour corruption dans des affaires financières puis blanchi, il s’agit d'”envahisseurs” qui ont pris possession de sa terre, a indiqué la société dans un courriel envoyé à l’AFP. Agro SB ajoute que les incendies enregistrés sur sa propriété “ont leur origine dans les zones envahies” et qu’elle porte plainte contre ses occupants.- Pompiers et pare-feu -En Amazonie, les communautés locales et les petits producteurs utilisent le feu de manière “culturelle” mais ce sont “surtout les grandes propriétés” qui recourent aux flammes pour la déforestation et le renouvellement des pâturages, sans oublier les orpailleurs, rappelle Cristiane Mazzetti, coordinatrice des forêts de Greenpeace Brésil. Rencontré lors d’une parade de cow-boys, le maire de Sao Félix, Fabrício Batista, souligne aussi que la majorité des propriétés rurales n’a pas de statut légal.  “La première chose que nous devons faire est de fournir des papiers aux gens”, dit-il. “Des gens qui ont des papiers prendront soin de leur propriété. Quand ils n’en ont pas, ils commettent parfois des infractions.”Propriétaire d’un domaine condamné en 2014 pour déforestation à une amende ensuite annulée, l’édile réclame pour lutter contre les incendies plus “d’infrastructures” au gouvernement fédéral.”Ici, il n’y a pas une seule brigade de pompiers. Quand il y a un incendie, qui va l’éteindre ?” Pour Regino Soares, producteur de 65 ans et président de l’association de petits éleveurs Agricatu, qui a lui-même perdu un cinquième de ses bêtes dans le feu, c’est surtout une question de bonnes pratiques à mettre en œuvre de ranch en ranch, de “sensibilisation”.”Mettre le feu au bon moment, faire des pare-feu dans les bonnes proportions, retirer la végétation asséchée autour des pâturages, se prévenir entre voisins quand on allume un feu…”- La “banlieue” du Brésil-Cette année, l’Amazonie connaît une trêve. Le nombre d’incendies enregistré depuis janvier est le plus faible depuis le début des relevés en 1998.”Bien que la sécheresse persiste par endroits, il a plu plus régulièrement car nous sommes dans une année neutre où l’Amazonie n’est pas sous l’effet des phénomènes climatiques El Niño ni La Niña”, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie.”Il y a également eu un meilleur contrôle des autorités et un effet de choc chez certains producteurs qui ont été plus prudents après ce qui s’est passé en 2024″.Depuis le retour de Lula, après des années de laisser-faire sous Bolsonaro (2019-2022), l’Ibama a intensifié ses opérations, confirme son président Rodrigo Agostinho.L’État a mobilisé un record de 4.300 pompiers, 800 véhicules, 11 avions. Des ressources cependant très insuffisantes pour protéger une forêt grande environ comme dix fois la France.Le nombre d’amendes environnementales a augmenté, un travail compliqué car il faut identifier la personne qui a craqué l’allumette. “On doit effectuer une expertise, trouver l’auteur, consulter des images satellites”, explique M. Agostinho. Mais l’intelligence artificielle permet de mieux “localiser les contrevenants et d’évaluer la taille des zones” touchées.Reste le défi de les faire payer. À titre d’exemple, Greenpeace a montré l’année dernière que cinq ans après le “Jour du feu”, la grande majorité des sanctions imposées n’avaient pas été réglées.Lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010) les politiques de surveillance et de contrôle avaient permis une réduction de 70% de la déforestation en Amazonie.Pour le journaliste et cinéaste Joao Moreira Salles, auteur du livre sur l’Amazonie “Arrabalde”, la clé de toute politique réside dans le soutien populaire. “Le plus important, ce n’est pas que le monde la voie pendant la COP30, mais que les Brésiliens la voient. Parce que c’est ça le problème: le Brésil tourne le dos à l’Amazonie. C’est sa banlieue”.

From waste to runway: Kenyan designers transform used clothes into artMon, 13 Oct 2025 06:06:57 GMT

In a dusty alley in the heart of Kenya’s largest open-air market, fashion models strut down a makeshift runway in bold, upcycled outfits made from waste collected at dumpsites and market cast-offs — proof that even trash can dazzle.Every year, thousands of tonnes of used clothes from Europe, the United States, and beyond make their …

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A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après l’annonce de libérations par les médias

Aussitôt que les médias israéliens ont annoncé que les otages israéliens avaient été remis à la Croix-Rouge, des milliers de personnes réunies sur la place des Otages à Tel-Aviv applaudissent à tout rompre.L’armée l’a confirmé, mais les images des captifs ne sont pas encore diffusées sur les télévisions. En attendant, cette marée humaine, au milieu de laquelle flottent des drapeaux israéliens, laisse exploser sa joie.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Ils n’étaient que quelques centaines une heure auparavant, peu après le lever du jour sur Tel-Aviv, à se réunir sur ce lieu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza. Les premières images de libération des personnes encore retenues dans le territoire palestinien doivent être diffusées sur grand écran.Beaucoup se prennent dans les bras, et déjà l’émotion est palpable. Certains sont venus avec des portraits des otages qui doivent être libérés dans la matinée, d’autres des drapeaux israéliens.- “Euphorie” -Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour” dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme portait chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”).Certaines personnes sont là depuis des heures, ne voulant pas rater ces libérations tant attendues et dont l’heure exacte reste inconnue. Dimanche, plusieurs médias israéliens avaient annoncé qu’elles pourraient survenir dans la nuit.Le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait d’ailleurs organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste, une des fondatrices de ce Forum a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs, résonne différemment à l’heure où Israël attend la libération de 48 otages, dont 20 vivants.Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis la prise d’otages massive du 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après l’annonce de libérations par les médias

Aussitôt que les médias israéliens ont annoncé que les otages israéliens avaient été remis à la Croix-Rouge, des milliers de personnes réunies sur la place des Otages à Tel-Aviv applaudissent à tout rompre.L’armée l’a confirmé, mais les images des captifs ne sont pas encore diffusées sur les télévisions. En attendant, cette marée humaine, au milieu de laquelle flottent des drapeaux israéliens, laisse exploser sa joie.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Ils n’étaient que quelques centaines une heure auparavant, peu après le lever du jour sur Tel-Aviv, à se réunir sur ce lieu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza. Les premières images de libération des personnes encore retenues dans le territoire palestinien doivent être diffusées sur grand écran.Beaucoup se prennent dans les bras, et déjà l’émotion est palpable. Certains sont venus avec des portraits des otages qui doivent être libérés dans la matinée, d’autres des drapeaux israéliens.- “Euphorie” -Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour” dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme portait chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”).Certaines personnes sont là depuis des heures, ne voulant pas rater ces libérations tant attendues et dont l’heure exacte reste inconnue. Dimanche, plusieurs médias israéliens avaient annoncé qu’elles pourraient survenir dans la nuit.Le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait d’ailleurs organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste, une des fondatrices de ce Forum a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs, résonne différemment à l’heure où Israël attend la libération de 48 otages, dont 20 vivants.Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis la prise d’otages massive du 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.