Transformer en calcaire le CO2 des cargos: le pari audacieux d’une startup britannique

Elles sont deux amies, tout juste trentenaires, à la tête d’une startup britannique qui entend capturer le carbone directement à bord des navires. Un projet audacieux face au réchauffement climatique, retenu pour le prix du “jeune inventeur de l’année”.Dans la cour d’un atelier du nord de Londres, le prototype conçu par Alisha Fredriksson et son amie d’université Roujia Wen, co-fondatrices de Seabound, a des airs d’usine miniature.”Ici, nous simulons ce qui se passe sur un navire”, explique Mme Fredriksson, 30 ans. Comme un moteur de bateau, un générateur “brûle du fioul qui sert de source de carbone”. Le gaz d’échappement est ensuite acheminé à travers un système complexe de tuyaux dans différents conteneurs.L’air pollué est capté, le reliquat relâché dans l’atmosphère.Le CO2 ne disparaît pas, explique-t-elle, mais il est capturé par des galets de chaux: des granulés blancs que l’entreprise perfectionne pour en maximiser l’efficacité.La chaux est “facilement disponible” et “bon marché”, relève Glexer Corrales, ingénieur chimiste, vêtu de sa blouse bleue marine dans le laboratoire où il teste la qualité.- “Eponge à CO2” -Ces granulés agissent “comme une éponge à CO2”. Une fois absorbé, le carbone se transforme en calcaire par un processus chimique de carbonatation, explique le chimiste.A échelle réelle, le dispositif de Seabound peut s’adapter à de nombreux types de navires avec un minimum de personnalisation. Rompue à la vulgarisation scientifique, Alisha Fredriksson connaît bien les énergies renouvelables, une passion transmise par son père ingénieur.Jusqu’à présent, les technologies de capture du carbone –les CCUS selon l’acronyme anglais– sont essentiellement utilisées à terre dans des industries lourdes comme les cimenteries, la sidérurgie ou la production de verre.  Mais en mer, les contraintes de sécurité sont beaucoup plus difficiles à respecter.Et pour que le procédé soit réellement bénéfique, il faut “que le carbone capturé soit supérieur au carbone produit par l’énergie supplémentaire” liée à l’installation, explique à l’AFP Camille Bourgeon, administrateur à l’Organisation maritime internationale (OMI).Un objectif largement atteint lors d’un premier test en 2023: selon l’entreprise Lomarlabs, qui a mené l’expérience à bord d’un de ses navires, le système de Seabound a permis de capter 78% du CO2. C’est là que la startup fait la différence.- Revendre le carbone -L’intérêt du secteur maritime pour ces technologies s’est renforcé avec l’introduction prochaine, par l’OMI, d’un système mondial de tarification du carbone. Le transport maritime représente à lui seul 3% des émissions mondiales.Concrètement, à partir de 2028, au-delà d’un certain seuil, les navires devront s’acquitter d’une taxe de 380 dollars par tonne de CO2 excédentaire. “Cela a créé un net avantage pour notre système”, se félicite la dirigeante de Seabound, qui ambitionne de facturer à ses clients 150 dollars par tonne captée. Mais de nombreuses questions se posent désormais pour l’OMI, à commencer par le devenir du calcaire généré.Outre son enfouissement, une autre piste consiste à “revendre le carbone capturé à des entreprises qui créent des carburants à partir de CO2”. Il suffit pour cela d’inverser le procédé, en relâchant le gaz par calcination.Alisha Fredriksson connaît bien ce marché encore émergent: l’idée de Seabound lui est venue alors qu’elle travaillait pour une entreprise productrice de carburants à base de CO2, mais qui “peinait à trouver des vendeurs”.Remporter avec son amie le prix du jeune inventeur de l’année de l’Office européen des brevets (OEB) “serait un coup de pouce supplémentaire” et une reconnaissance de l’enjeu que représente la décarbonation du transport maritime, conclut-elle. Verdict mercredi.

Transformer en calcaire le CO2 des cargos: le pari audacieux d’une startup britannique

Elles sont deux amies, tout juste trentenaires, à la tête d’une startup britannique qui entend capturer le carbone directement à bord des navires. Un projet audacieux face au réchauffement climatique, retenu pour le prix du “jeune inventeur de l’année”.Dans la cour d’un atelier du nord de Londres, le prototype conçu par Alisha Fredriksson et son amie d’université Roujia Wen, co-fondatrices de Seabound, a des airs d’usine miniature.”Ici, nous simulons ce qui se passe sur un navire”, explique Mme Fredriksson, 30 ans. Comme un moteur de bateau, un générateur “brûle du fioul qui sert de source de carbone”. Le gaz d’échappement est ensuite acheminé à travers un système complexe de tuyaux dans différents conteneurs.L’air pollué est capté, le reliquat relâché dans l’atmosphère.Le CO2 ne disparaît pas, explique-t-elle, mais il est capturé par des galets de chaux: des granulés blancs que l’entreprise perfectionne pour en maximiser l’efficacité.La chaux est “facilement disponible” et “bon marché”, relève Glexer Corrales, ingénieur chimiste, vêtu de sa blouse bleue marine dans le laboratoire où il teste la qualité.- “Eponge à CO2” -Ces granulés agissent “comme une éponge à CO2”. Une fois absorbé, le carbone se transforme en calcaire par un processus chimique de carbonatation, explique le chimiste.A échelle réelle, le dispositif de Seabound peut s’adapter à de nombreux types de navires avec un minimum de personnalisation. Rompue à la vulgarisation scientifique, Alisha Fredriksson connaît bien les énergies renouvelables, une passion transmise par son père ingénieur.Jusqu’à présent, les technologies de capture du carbone –les CCUS selon l’acronyme anglais– sont essentiellement utilisées à terre dans des industries lourdes comme les cimenteries, la sidérurgie ou la production de verre.  Mais en mer, les contraintes de sécurité sont beaucoup plus difficiles à respecter.Et pour que le procédé soit réellement bénéfique, il faut “que le carbone capturé soit supérieur au carbone produit par l’énergie supplémentaire” liée à l’installation, explique à l’AFP Camille Bourgeon, administrateur à l’Organisation maritime internationale (OMI).Un objectif largement atteint lors d’un premier test en 2023: selon l’entreprise Lomarlabs, qui a mené l’expérience à bord d’un de ses navires, le système de Seabound a permis de capter 78% du CO2. C’est là que la startup fait la différence.- Revendre le carbone -L’intérêt du secteur maritime pour ces technologies s’est renforcé avec l’introduction prochaine, par l’OMI, d’un système mondial de tarification du carbone. Le transport maritime représente à lui seul 3% des émissions mondiales.Concrètement, à partir de 2028, au-delà d’un certain seuil, les navires devront s’acquitter d’une taxe de 380 dollars par tonne de CO2 excédentaire. “Cela a créé un net avantage pour notre système”, se félicite la dirigeante de Seabound, qui ambitionne de facturer à ses clients 150 dollars par tonne captée. Mais de nombreuses questions se posent désormais pour l’OMI, à commencer par le devenir du calcaire généré.Outre son enfouissement, une autre piste consiste à “revendre le carbone capturé à des entreprises qui créent des carburants à partir de CO2”. Il suffit pour cela d’inverser le procédé, en relâchant le gaz par calcination.Alisha Fredriksson connaît bien ce marché encore émergent: l’idée de Seabound lui est venue alors qu’elle travaillait pour une entreprise productrice de carburants à base de CO2, mais qui “peinait à trouver des vendeurs”.Remporter avec son amie le prix du jeune inventeur de l’année de l’Office européen des brevets (OEB) “serait un coup de pouce supplémentaire” et une reconnaissance de l’enjeu que représente la décarbonation du transport maritime, conclut-elle. Verdict mercredi.

Motorbike-riding ‘goons’ attack Kenya protestersTue, 17 Jun 2025 12:13:21 GMT

Hundreds of men armed with whips and clubs attacked protesters in Kenya on Tuesday as they demonstrated against the recent killing of a man in police custody, AFP journalists saw.Tensions have risen as the east African country approaches the first anniversary of massive Gen Z-led protests sparked by tax rises, which the government has been …

Motorbike-riding ‘goons’ attack Kenya protestersTue, 17 Jun 2025 12:13:21 GMT Read More »

La consommation mondiale de pétrole devrait légèrement baisser en 2030, une première depuis le Covid

La consommation mondiale de pétrole devrait connaître “une légère baisse” en 2030, premier signe de déclin de cette énergie fossile responsable du changement climatique depuis 2020, année hors norme du Covid, a indiqué mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport.L’agence de l’énergie de l’OCDE estime que la demande mondiale d’or noir atteindra un pic d’ici la fin de la décennie, selon de nouvelles prévisions, dans la ligne de ses précédentes projections de 2023 et 2024. La consommation pétrolière devrait ainsi légèrement reculer en 2030, à environ 105,5 millions de barils par jour, après avoir atteint un plus haut l’année précédente (105,57 mb/j).Malgré le climato-scepticisme ambiant et l’appel de Trump à “forer à tout va”, “un pic de la demande mondiale de pétrole est toujours à l’horizon”, a assuré l’AIE. Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, cette baisse devrait intervenir dès 2026, et en 2028 en Chine, le 2e consommateur.La demande au Moyen-Orient atteindra également son pic en 2027, avant de décliner l’année suivante. L’Arabie saoudite enregistrera “la plus forte baisse de la demande de pétrole de tous les pays” en termes absolus jusqu’en 2030, car le royaume remplacera le pétrole brut par le gaz et les énergies renouvelables pour produire de l’électricité, selon l’AIE.Aux yeux de l’agence, ce déclin de la demande mondiale s’explique par une croissance économique atone, les tensions commerciales, l’essor des voitures électriques et l’abandon progressif du pétrole pour produire de l’énergie. “Avec l’intensification des tensions géopolitiques et l’incertitude croissante” sur le plan économique, les marchés pétroliers font désormais face à des “changements structurels”, commente le rapport en soulignant que la dynamique des 15 dernières années portée par la demande chinoise et la production américaine, 1er contributeur à la croissance de l’offre pétrolière hors Opep, commence à “s’estomper”. Si, pour l’heure, “le conflit entre Israël et l’Iran attire l’attention sur les risques immédiats en matière de sécurité énergétique, les nouvelles perspectives à moyen terme de l’AIE prévoient que l’offre mondiale de pétrole augmentera bien plus rapidement que la demande dans les années à venir”, affirme le rapport.Sans surprise, les prévisions de l’AIE sont toujours en décalage avec celles de l’Opep, l’organisation des pays exportateurs de pétrole qui avait évoqué en septembre 2024 la sortie des énergies fossiles comme un “fantasme”.”La demande de pétrole atteint de nouveaux records chaque année”, a insisté le secrétaire général de l’Opep lundi Haitham Al-Ghais lors de la conférence Énergie Asie à Kuala Lumpur, en Malaisie, en affirmant que “la théorie” du pic pétrolier “s’est avérée fausse encore et encore”.Lundi, l’Opep a estimé que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 1,3 million de barils par jour en 2025 comme en 2026.

La consommation mondiale de pétrole devrait légèrement baisser en 2030, une première depuis le Covid

La consommation mondiale de pétrole devrait connaître “une légère baisse” en 2030, premier signe de déclin de cette énergie fossile responsable du changement climatique depuis 2020, année hors norme du Covid, a indiqué mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport.L’agence de l’énergie de l’OCDE estime que la demande mondiale d’or noir atteindra un pic d’ici la fin de la décennie, selon de nouvelles prévisions, dans la ligne de ses précédentes projections de 2023 et 2024. La consommation pétrolière devrait ainsi légèrement reculer en 2030, à environ 105,5 millions de barils par jour, après avoir atteint un plus haut l’année précédente (105,57 mb/j).Malgré le climato-scepticisme ambiant et l’appel de Trump à “forer à tout va”, “un pic de la demande mondiale de pétrole est toujours à l’horizon”, a assuré l’AIE. Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, cette baisse devrait intervenir dès 2026, et en 2028 en Chine, le 2e consommateur.La demande au Moyen-Orient atteindra également son pic en 2027, avant de décliner l’année suivante. L’Arabie saoudite enregistrera “la plus forte baisse de la demande de pétrole de tous les pays” en termes absolus jusqu’en 2030, car le royaume remplacera le pétrole brut par le gaz et les énergies renouvelables pour produire de l’électricité, selon l’AIE.Aux yeux de l’agence, ce déclin de la demande mondiale s’explique par une croissance économique atone, les tensions commerciales, l’essor des voitures électriques et l’abandon progressif du pétrole pour produire de l’énergie. “Avec l’intensification des tensions géopolitiques et l’incertitude croissante” sur le plan économique, les marchés pétroliers font désormais face à des “changements structurels”, commente le rapport en soulignant que la dynamique des 15 dernières années portée par la demande chinoise et la production américaine, 1er contributeur à la croissance de l’offre pétrolière hors Opep, commence à “s’estomper”. Si, pour l’heure, “le conflit entre Israël et l’Iran attire l’attention sur les risques immédiats en matière de sécurité énergétique, les nouvelles perspectives à moyen terme de l’AIE prévoient que l’offre mondiale de pétrole augmentera bien plus rapidement que la demande dans les années à venir”, affirme le rapport.Sans surprise, les prévisions de l’AIE sont toujours en décalage avec celles de l’Opep, l’organisation des pays exportateurs de pétrole qui avait évoqué en septembre 2024 la sortie des énergies fossiles comme un “fantasme”.”La demande de pétrole atteint de nouveaux records chaque année”, a insisté le secrétaire général de l’Opep lundi Haitham Al-Ghais lors de la conférence Énergie Asie à Kuala Lumpur, en Malaisie, en affirmant que “la théorie” du pic pétrolier “s’est avérée fausse encore et encore”.Lundi, l’Opep a estimé que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 1,3 million de barils par jour en 2025 comme en 2026.

Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024

Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec un record en 2024, alors qu’une loi visant la mode éphémère vient d’être adoptée au Sénat et que les associations ne cessent d’alerter sur le coût environnemental de l’industrie textile.L’année dernière, 42 articles d’habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu’en 2023.Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont été achetées en habillement, chaussures et linge de maison.Cela représente 10 millions d’articles par jour, souligne pour l’AFP Vanessa Gutierrez, responsable d’études chez Refashion, chargé par le gouvernement d’accompagner l’industrie de la mode vers une économie plus circulaire.Cet éco-organisme a dévoilé mardi ces chiffres qu’il est le seul à pouvoir agréger, les quelque 10.000 marques vendant des vêtements, chaussures et linge de maison en France étant dans l’obligation de lui déclarer leurs volumes de vente. Plateformes asiatiques type Shein et Temu y compris.Parmi ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards sont des articles d’habillement, 259 millions des paires de chaussure et 362 millions des articles de linge de maison.L’habillement femmes et hommes augmentent (de 5% et 3,6%) mais la catégorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s’expliquant par “l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles”, selon Vanessa Gutierrez.Les rayons enfant et bébé reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalité et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.Dans l’ensemble, les consommateurs plébiscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volumes ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%).”Si on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable”, a temporisé Mme Gutierrez, preuve du poids de l’importance de l’essor de l’e-commerce.Les grandes surfaces alimentaires souffrent d’une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles mais les chaînes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur épingle du jeu avec +2,8%.- Catastrophe environnementale -Autre enseignement de ce baromètre: les prix accessibles sont privilégiés avec 71% des articles achetés qui sont d’entrée de gamme.En moyenne, un Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis – et consomme 4% de l’eau potable du monde.Ces dernières années, son impact environnemental a encore pris de l’ampleur avec l’arrivée d’acteurs de l’ultra fast fashion ou mode ultra express, proposant une profusion de références à des prix extrêmement bas.Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein en est devenu le symbole, avec son catalogue pléthorique – 470.000 modèles disponibles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre – et le transport de ses produits à 99,8% par avion.Ainsi les ONG ne cessent-elles d’alerter sur le coût environnemental et social de la mode, à grands renforts d’actions coups de poing et de campagnes de sensibilisation en montrant les symptômes – des décharges géantes des vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili à l’effondrement du Rana Plaza, un atelier de confection au Bangladesh, qui causa la mort de plus d’un millier d’ouvriers.Les parlementaires français se sont également saisis du sujet, une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion” ayant été adoptée en juin par le Sénat.

Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024

Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec un record en 2024, alors qu’une loi visant la mode éphémère vient d’être adoptée au Sénat et que les associations ne cessent d’alerter sur le coût environnemental de l’industrie textile.L’année dernière, 42 articles d’habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu’en 2023.Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont été achetées en habillement, chaussures et linge de maison.Cela représente 10 millions d’articles par jour, souligne pour l’AFP Vanessa Gutierrez, responsable d’études chez Refashion, chargé par le gouvernement d’accompagner l’industrie de la mode vers une économie plus circulaire.Cet éco-organisme a dévoilé mardi ces chiffres qu’il est le seul à pouvoir agréger, les quelque 10.000 marques vendant des vêtements, chaussures et linge de maison en France étant dans l’obligation de lui déclarer leurs volumes de vente. Plateformes asiatiques type Shein et Temu y compris.Parmi ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards sont des articles d’habillement, 259 millions des paires de chaussure et 362 millions des articles de linge de maison.L’habillement femmes et hommes augmentent (de 5% et 3,6%) mais la catégorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s’expliquant par “l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles”, selon Vanessa Gutierrez.Les rayons enfant et bébé reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalité et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.Dans l’ensemble, les consommateurs plébiscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volumes ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%).”Si on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable”, a temporisé Mme Gutierrez, preuve du poids de l’importance de l’essor de l’e-commerce.Les grandes surfaces alimentaires souffrent d’une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles mais les chaînes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur épingle du jeu avec +2,8%.- Catastrophe environnementale -Autre enseignement de ce baromètre: les prix accessibles sont privilégiés avec 71% des articles achetés qui sont d’entrée de gamme.En moyenne, un Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis – et consomme 4% de l’eau potable du monde.Ces dernières années, son impact environnemental a encore pris de l’ampleur avec l’arrivée d’acteurs de l’ultra fast fashion ou mode ultra express, proposant une profusion de références à des prix extrêmement bas.Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein en est devenu le symbole, avec son catalogue pléthorique – 470.000 modèles disponibles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre – et le transport de ses produits à 99,8% par avion.Ainsi les ONG ne cessent-elles d’alerter sur le coût environnemental et social de la mode, à grands renforts d’actions coups de poing et de campagnes de sensibilisation en montrant les symptômes – des décharges géantes des vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili à l’effondrement du Rana Plaza, un atelier de confection au Bangladesh, qui causa la mort de plus d’un millier d’ouvriers.Les parlementaires français se sont également saisis du sujet, une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion” ayant été adoptée en juin par le Sénat.

Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024

Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec un record en 2024, alors qu’une loi visant la mode éphémère vient d’être adoptée au Sénat et que les associations ne cessent d’alerter sur le coût environnemental de l’industrie textile.L’année dernière, 42 articles d’habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu’en 2023.Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont été achetées en habillement, chaussures et linge de maison.Cela représente 10 millions d’articles par jour, souligne pour l’AFP Vanessa Gutierrez, responsable d’études chez Refashion, chargé par le gouvernement d’accompagner l’industrie de la mode vers une économie plus circulaire.Cet éco-organisme a dévoilé mardi ces chiffres qu’il est le seul à pouvoir agréger, les quelque 10.000 marques vendant des vêtements, chaussures et linge de maison en France étant dans l’obligation de lui déclarer leurs volumes de vente. Plateformes asiatiques type Shein et Temu y compris.Parmi ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards sont des articles d’habillement, 259 millions des paires de chaussure et 362 millions des articles de linge de maison.L’habillement femmes et hommes augmentent (de 5% et 3,6%) mais la catégorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s’expliquant par “l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles”, selon Vanessa Gutierrez.Les rayons enfant et bébé reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalité et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.Dans l’ensemble, les consommateurs plébiscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volumes ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%).”Si on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable”, a temporisé Mme Gutierrez, preuve du poids de l’importance de l’essor de l’e-commerce.Les grandes surfaces alimentaires souffrent d’une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles mais les chaînes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur épingle du jeu avec +2,8%.- Catastrophe environnementale -Autre enseignement de ce baromètre: les prix accessibles sont privilégiés avec 71% des articles achetés qui sont d’entrée de gamme.En moyenne, un Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis – et consomme 4% de l’eau potable du monde.Ces dernières années, son impact environnemental a encore pris de l’ampleur avec l’arrivée d’acteurs de l’ultra fast fashion ou mode ultra express, proposant une profusion de références à des prix extrêmement bas.Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein en est devenu le symbole, avec son catalogue pléthorique – 470.000 modèles disponibles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre – et le transport de ses produits à 99,8% par avion.Ainsi les ONG ne cessent-elles d’alerter sur le coût environnemental et social de la mode, à grands renforts d’actions coups de poing et de campagnes de sensibilisation en montrant les symptômes – des décharges géantes des vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili à l’effondrement du Rana Plaza, un atelier de confection au Bangladesh, qui causa la mort de plus d’un millier d’ouvriers.Les parlementaires français se sont également saisis du sujet, une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion” ayant été adoptée en juin par le Sénat.

Conclave sur les retraites : les blocages demeurent à la mi-journée

A quelques heures de la fin prévue du conclave sur les retraites, voulu par François Bayrou pour rediscuter la contestée réforme de 2023, les négociations entre partenaires sociaux ne progressent pas, ont indiqué mardi à la mi-journée les participants.La négociation “n’a pas avancé”, a déploré juste avant la pause déjeuner Yvan Ricordeau, le représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.”Si ce (mardi) soir, il n’y a pas de +bougé+ du patronat sur la question de la pénibilité et sur la question des âges (de départ), ça ne servira à rien” de poursuivre les discussions, a-t-il mis en garde devant la presse.”Je ne sais pas comment ça va se terminer cet après-midi, mais si l’heure du déjeuner ne permet pas au patronat de revenir à une situation un peu plus humaine, je pense que ce (mardi) soir on va avoir un problème”, a aussi regretté Pascale Coton, la représentante de la CFTC.Les négociations doivent reprendre à 15H00.Pour tenter de mettre de l’huile dans les rouages, le Premier ministre, François Bayrou, s’est dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq participants encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais les syndicats ont martelé qu’ils ne souhaitaient pas poursuivre les discussions si le Medef, principal représentant patronal, ne mettait pas sur la table de nouvelles propositions.- “Insupportable pour nous” -Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  La CFDT, en particulier, veut obtenir une possibilité de départ anticipé pour manipulation de charges lourdes, postures pénibles ou exposition aux vibrations mécaniques, dans le cadre d’un compte pénibilité (C2P) déjà existant.Le patronat refuse pour l’instant une telle mesure. Ce serait “insupportable pour nous”, a déclaré mardi matin en arrivant au conclave Eric Chevée, le représentant de la CPME (patronat pour petites et moyennes entreprises).La CPME a proposé à la place un dispositif qui consisterait à créer des “points d’usure” pour les personnes “qui doivent porter des charges lourdes, subir des postures pénibles ou des vibrations mécaniques”, ouvrant “droit à des formations, des aides à la reconversion”.Mais les syndicats accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -“C’est un mandat que j’ai de mon organisation, on ne peut pas faire autrement”, a indiqué Pascale Coton, représentante de la CFTC.Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Cela ne signifie pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.  Car au-delà des aménagements qui pourraient être apportés à la réforme Borne, les partenaires sociaux doivent aussi parvenir à trouver les recettes financières pour permettre le retour à l’équilibre du système des retraites en 2030, alors que la prévision de déficit pour cette échéance est aujourd’hui de 6,6 milliards d’euros.Pour les sources de financement, les syndicats ne rejettent pas l’idée que les retraités puissent être mis à contribution. Les scénarios envisagés tournent autour d’une sous-indexation des retraites sur l’inflation – comme c’est déjà le cas pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco – ou d’une augmentation des taux de CSG susceptible d’épargner les retraités modestes.Mais “Medef et CPME ne veulent pas participer à l’effort financier”, dénonce Pascale Coton pour la CFTC: les organisations patronales refusent en effet d’augmenter les cotisations salariales ou patronales.

Conclave sur les retraites : les blocages demeurent à la mi-journée

A quelques heures de la fin prévue du conclave sur les retraites, voulu par François Bayrou pour rediscuter la contestée réforme de 2023, les négociations entre partenaires sociaux ne progressent pas, ont indiqué mardi à la mi-journée les participants.La négociation “n’a pas avancé”, a déploré juste avant la pause déjeuner Yvan Ricordeau, le représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.”Si ce (mardi) soir, il n’y a pas de +bougé+ du patronat sur la question de la pénibilité et sur la question des âges (de départ), ça ne servira à rien” de poursuivre les discussions, a-t-il mis en garde devant la presse.”Je ne sais pas comment ça va se terminer cet après-midi, mais si l’heure du déjeuner ne permet pas au patronat de revenir à une situation un peu plus humaine, je pense que ce (mardi) soir on va avoir un problème”, a aussi regretté Pascale Coton, la représentante de la CFTC.Les négociations doivent reprendre à 15H00.Pour tenter de mettre de l’huile dans les rouages, le Premier ministre, François Bayrou, s’est dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq participants encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais les syndicats ont martelé qu’ils ne souhaitaient pas poursuivre les discussions si le Medef, principal représentant patronal, ne mettait pas sur la table de nouvelles propositions.- “Insupportable pour nous” -Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  La CFDT, en particulier, veut obtenir une possibilité de départ anticipé pour manipulation de charges lourdes, postures pénibles ou exposition aux vibrations mécaniques, dans le cadre d’un compte pénibilité (C2P) déjà existant.Le patronat refuse pour l’instant une telle mesure. Ce serait “insupportable pour nous”, a déclaré mardi matin en arrivant au conclave Eric Chevée, le représentant de la CPME (patronat pour petites et moyennes entreprises).La CPME a proposé à la place un dispositif qui consisterait à créer des “points d’usure” pour les personnes “qui doivent porter des charges lourdes, subir des postures pénibles ou des vibrations mécaniques”, ouvrant “droit à des formations, des aides à la reconversion”.Mais les syndicats accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -“C’est un mandat que j’ai de mon organisation, on ne peut pas faire autrement”, a indiqué Pascale Coton, représentante de la CFTC.Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Cela ne signifie pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.  Car au-delà des aménagements qui pourraient être apportés à la réforme Borne, les partenaires sociaux doivent aussi parvenir à trouver les recettes financières pour permettre le retour à l’équilibre du système des retraites en 2030, alors que la prévision de déficit pour cette échéance est aujourd’hui de 6,6 milliards d’euros.Pour les sources de financement, les syndicats ne rejettent pas l’idée que les retraités puissent être mis à contribution. Les scénarios envisagés tournent autour d’une sous-indexation des retraites sur l’inflation – comme c’est déjà le cas pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco – ou d’une augmentation des taux de CSG susceptible d’épargner les retraités modestes.Mais “Medef et CPME ne veulent pas participer à l’effort financier”, dénonce Pascale Coton pour la CFTC: les organisations patronales refusent en effet d’augmenter les cotisations salariales ou patronales.