Israël visé par des frappes iraniennes meurtrières, quatrième nuit d’offensive sur l’Iran

L’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, où le bilan s’est alourdi de onze morts au quatrième jour de l’escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.A Tel-Aviv, des images de l’AFP ont montré des immeubles éventrés où les pompiers recherchaient des survivants. D’autres projectiles ont touché les villes de Petah-Tikva et Bnei-Brak, près de Tel-Aviv, ainsi que Haïfa, dans le nord d’Israël, d’où s’élevait une épaisse fumée noire. Israël a lancé le 13 juin sur l’Iran une attaque d’une ampleur sans précédent, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher ce pays de se doter de la bombe atomique.Ces frappes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.”Quand nous avons entendu les sirènes, nous sommes allés dans l’abri. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu une explosion et quand nous sommes sortis, nous avons vu les dégâts, toutes les maisons détruites”, a témoigné Henn, un habitant d’un immeuble frappé à Petah-Tikva, qui a dit attendre “des jours meilleurs”.Les sirènes d’alerte ont aussi retenti dans la nuit à Jérusalem, suivies de fortes explosions.Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de  la République islamique, ont affirmé que ces frappes avaient permis “à des missiles d’atteindre avec succès les cibles” en Israël et promis des opérations “plus dévastatrices”.Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à “l’unité” et à “faire front” contre cette “agression criminelle”.L’armée israélienne a quant à elle affirmé avoir détruit “un tiers” des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran “paieront le prix” pour les civils israéliens tués.- Rues désertes à Téhéran -Après des décennies de guerre par procuration et d’opérations ponctuelles, c’est la première fois que les deux pays ennemis s’affrontent militairement avec une telle intensité.Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l’arme nucléaire, l’Iran dément et défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.Lundi, Téhéran a exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à condamner Israël. “Les installations nucléaires pacifiques d’un pays qui étaient sous la surveillance continue de l’AIEA ont été attaquées”, a déclaré la diplomatie iranienne en appelant l’agence de l’ONU à “adopter une position ferme pour condamner cet acte”, lors d’une réunion d’urgence qui s’est ouverte lundi.Durant la nuit, des explosions ont été entendues à Téhéran, déjà visée la veille par des dizaines de frappes, où les systèmes de défense aérienne ont été activés. Lundi, les rues de la capitale étaient pour la plupart désertes, les magasins fermés à l’exception de quelques épiceries et de nombreux automobilistes faisaient la queue aux abords des stations-service. Un vendeur a signalé une augmentation des achats compulsifs, disant que son magasin “était en rupture de stocks d’eau”.La veille, les avenues menant vers les sorties de Téhéran s’étaient remplies de longues files de voitures.”Nous n’avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd’hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran”, a raconté à l’AFP Farzaneh, une femme de 56 ans qui partait vers le nord.Pour protéger la population, le gouvernement avait annoncé dimanche que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens.- Appels à négocier -Lundi, Israël a dit avoir frappé dans la capitale iranienne des centres de commandement de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures. Depuis vendredi, les frappes israéliennes ont tué les trois plus hauts gradés du pays et neuf scientifiques du programme nucléaire iranien.Selon un média iranien, de nouvelles frappes ont visé lundi l’ouest de l’Iran, dont l’une a touché une caserne de pompiers dans la province d’Ilam tandis qu’un hôpital a subi d’importants dégâts dans la ville de Kermanshah. La veille, l’aviation israélienne avait frappé des “dizaines” de sites de missiles sol-sol dans cette partie du pays, selon l’armée. Dimanche, l’armée israélienne a également frappé l’aéroport de Machhad, la troisième ville d’Iran, située dans le nord-est à environ 2.300 kilomètres d’Israël.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu’Israël avait “détruit la principale installation” du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran.L’AIEA a cependant affirmé lundi qu’il n’y avait “pas d’indication d’attaque” contre la partie souterraine du site, qui abrite la principale installation d’enrichissement. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran.Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d’Israël, avait appelé dimanche les deux pays à “trouver un accord”. Il a ajouté qu’il est “possible” que les Etats-Unis s’impliquent dans le conflit.

Israël visé par des frappes iraniennes meurtrières, quatrième nuit d’offensive sur l’Iran

L’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, où le bilan s’est alourdi de onze morts au quatrième jour de l’escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.A Tel-Aviv, des images de l’AFP ont montré des immeubles éventrés où les pompiers recherchaient des survivants. D’autres projectiles ont touché les villes de Petah-Tikva et Bnei-Brak, près de Tel-Aviv, ainsi que Haïfa, dans le nord d’Israël, d’où s’élevait une épaisse fumée noire. Israël a lancé le 13 juin sur l’Iran une attaque d’une ampleur sans précédent, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher ce pays de se doter de la bombe atomique.Ces frappes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.”Quand nous avons entendu les sirènes, nous sommes allés dans l’abri. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu une explosion et quand nous sommes sortis, nous avons vu les dégâts, toutes les maisons détruites”, a témoigné Henn, un habitant d’un immeuble frappé à Petah-Tikva, qui a dit attendre “des jours meilleurs”.Les sirènes d’alerte ont aussi retenti dans la nuit à Jérusalem, suivies de fortes explosions.Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de  la République islamique, ont affirmé que ces frappes avaient permis “à des missiles d’atteindre avec succès les cibles” en Israël et promis des opérations “plus dévastatrices”.Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à “l’unité” et à “faire front” contre cette “agression criminelle”.L’armée israélienne a quant à elle affirmé avoir détruit “un tiers” des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran “paieront le prix” pour les civils israéliens tués.- Rues désertes à Téhéran -Après des décennies de guerre par procuration et d’opérations ponctuelles, c’est la première fois que les deux pays ennemis s’affrontent militairement avec une telle intensité.Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l’arme nucléaire, l’Iran dément et défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.Lundi, Téhéran a exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à condamner Israël. “Les installations nucléaires pacifiques d’un pays qui étaient sous la surveillance continue de l’AIEA ont été attaquées”, a déclaré la diplomatie iranienne en appelant l’agence de l’ONU à “adopter une position ferme pour condamner cet acte”, lors d’une réunion d’urgence qui s’est ouverte lundi.Durant la nuit, des explosions ont été entendues à Téhéran, déjà visée la veille par des dizaines de frappes, où les systèmes de défense aérienne ont été activés. Lundi, les rues de la capitale étaient pour la plupart désertes, les magasins fermés à l’exception de quelques épiceries et de nombreux automobilistes faisaient la queue aux abords des stations-service. Un vendeur a signalé une augmentation des achats compulsifs, disant que son magasin “était en rupture de stocks d’eau”.La veille, les avenues menant vers les sorties de Téhéran s’étaient remplies de longues files de voitures.”Nous n’avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd’hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran”, a raconté à l’AFP Farzaneh, une femme de 56 ans qui partait vers le nord.Pour protéger la population, le gouvernement avait annoncé dimanche que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d’abris anti-aériens.- Appels à négocier -Lundi, Israël a dit avoir frappé dans la capitale iranienne des centres de commandement de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures. Depuis vendredi, les frappes israéliennes ont tué les trois plus hauts gradés du pays et neuf scientifiques du programme nucléaire iranien.Selon un média iranien, de nouvelles frappes ont visé lundi l’ouest de l’Iran, dont l’une a touché une caserne de pompiers dans la province d’Ilam tandis qu’un hôpital a subi d’importants dégâts dans la ville de Kermanshah. La veille, l’aviation israélienne avait frappé des “dizaines” de sites de missiles sol-sol dans cette partie du pays, selon l’armée. Dimanche, l’armée israélienne a également frappé l’aéroport de Machhad, la troisième ville d’Iran, située dans le nord-est à environ 2.300 kilomètres d’Israël.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu’Israël avait “détruit la principale installation” du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran.L’AIEA a cependant affirmé lundi qu’il n’y avait “pas d’indication d’attaque” contre la partie souterraine du site, qui abrite la principale installation d’enrichissement. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran.Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d’Israël, avait appelé dimanche les deux pays à “trouver un accord”. Il a ajouté qu’il est “possible” que les Etats-Unis s’impliquent dans le conflit.

Iran hits Israel with deadly missile onslaught

Iran unleashed a missile barrage on Israeli cities Monday after Israeli strikes deep inside the Islamic republic, leaving streets in ruins and the death toll in Israel climbing by 11 amid a spiralling air war.After decades of enmity and a prolonged shadow war, Israel on Friday launched aerial attacks on Iran in a surprise campaign it said was aimed at stopping its arch-foe from acquiring atomic weapons — an allegation Tehran denies.So far, Israel’s strikes have killed at least 224 people inside Iran, including top military commanders, nuclear scientists and civilians, according to authorities in the Islamic republic.In retaliation, Iran’s Islamic Revolutionary Guard Corps said Monday it had “successfully” struck Israel with a salvo of missiles and warned of “effective, targeted and more devastating operations” to come.The latest Iranian onslaught left a trail of destruction across Israeli cities — including Tel Aviv, Bnei Brak, Petah Tikva and Haifa — with shattered homes, smouldering wreckage and stunned residents picking through the debris.”We heard a strong bomb,” said Henn, a father of four in Petah Tikva. “It was very scary,” he told AFPTV.The death toll in Israel rose by 11 on Monday, the prime minister’s office said, bringing the total since Friday to 24.The US ambassador to Israel, Mike Huckabee, said the missile barrage also lightly damaged a building used by the American embassy in Tel Aviv.- ‘I will not leave’ -Iran’s attack followed a wave of intense Israeli air raids that struck targets across the Islamic republic — from the western border with Iraq to the capital Tehran and as far east as Mashhad, where the airport was hit.Despite reports of civilians fleeing Tehran, some vowed to stay.”It is natural that war has its own stress, but I will not leave my city,” Shokouh Razzazi, 31, told AFP in the Iranian capital.The rapid escalation has drawn mounting international concern and calls for de-escalation.China urged both sides to “immediately take measures to cool down the tensions” and “prevent the region from falling into greater turmoil”.European Commission president Ursula von der Leyen also appealed for calm, saying she had told Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu that “a negotiated solution is, in the long term, the best solution”.While critical of Israel’s campaign in Gaza, von der Leyen blamed Iran for the latest crisis, citing the UN nuclear watchdog’s findings that it was not in compliance with its obligations.”In this context, Israel has the right to defend itself. Iran is the principal source of regional instability,” she said.Iran, meanwhile, called on the International Atomic Energy Agency to condemn the Israeli strikes on its nuclear sites.”We expect the (IAEA) Board of Governors and the director general to take a firm position in condemning this act and holding the regime (Israel) accountable,” foreign ministry spokesman Esmaeil Baqaei said in Tehran.- ‘A heavy price’ -Residential areas in both countries have suffered deadly strikes since the hostilities erupted, with Netanyahu accusing Iran of deliberately targeting civilians.”Iran will pay a very heavy price for the premeditated murder of civilians, women and children,” he said while visiting a bombed-out apartment block in Bat Yam.The military said Monday it had destroyed one third of Iran’s surface-to-surface missile launchers.In a televised address, Iranian armed forces spokesman Colonel Reza Sayyad vowed a “devastating response” to Israeli attacks.”Leave the occupied territories (Israel) because they will certainly no longer be habitable in the future,” he said, adding shelters would “not guarantee security”.Addressing Iran’s parliament, President Masoud Pezeshkian urged citizens to “stand strong against this genocidal criminal aggression with unity and coherence”.- ‘Make a deal’ -US President Donald Trump insisted Washington had “nothing to do” with Israel’s military campaign but warned any Iranian attack on American interests would trigger “the full strength and might” of the US military.On Sunday, Trump urged both sides to “make a deal” while expressing doubts about near-term peace prospects.”Sometimes they have to fight it out, but we’re going to see what happens,” he said.A senior US official told AFP Trump had intervened to prevent Israel from carrying out an assassination of Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei.”We found out that the Israelis had plans to hit Iran’s supreme leader. President Trump was against it and we told the Israelis not to,” said the official, speaking on condition of anonymity.Asked by Fox News whether regime change in Iran was one of Israel’s objectives, Netanyahu said: “It certainly could be the result, because the Iran regime is very weak.”As hostilities intensified, Iran said it was scrapping planned nuclear talks with the United States, calling dialogue “meaningless” under bombardment.burs-dv/jsa

Turquie: le maire d’Istanbul devant la justice pour des critiques contre un procureur

Le maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu, incarcéré depuis fin mars pour “corruption”, a comparu lundi devant un tribunal d’Istanbul, accusé d’avoir tenté d’intimider le procureur général de la ville.L’édile déchu, principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan, a été conduit dans la salle d’audience encadré de gendarmes, accueilli par des applaudissements et des témoignages de soutien de proches, ont rapporté des médias turcs.L’opposant avait déjà comparu en avril devant le même tribunal, situé à l’intérieur de la prison stambouliote de Silivri où il est détenu, dans cette affaire distincte de celles ayant mené à son arrestation.M. Imamoglu, qui avait questionné publiquement en janvier la probité du procureur général d’Istanbul, est accusé d’insulte et tentative d’intimidation.”Il ne s’agit pas d’un procès mais d’une punition (…) Mais sachez que vous ne pouvez pas m’effacer du cÅ“ur des gens”, a lancé le maire déchu lundi à la barre, selon des propos rapportés par des médias turcs.”Je suis ici parce que je suis candidat à la présidentielle”, a ajouté M. Imamoglu, dont le procès a été ajourné au 16 juillet.Selon la presse turque, M. Imamoglu, figure du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition, risque jusqu’à sept ans et neuf mois de prison et une peine d’inéligibilité.Le procureur général d’Istanbul Akin Gürlek, ancien vice-ministre de la Justice, est accusé par ses détracteurs de multiplier les poursuites contre les opposants au président Erdogan.M. Imamoglu a été arrêté le 19 mars à l’aube à son domicile pour des soupçons de “corruption” et de “terrorisme”. Cette première accusation avait débouché sur son placement en détention provisoire.L’arrestation de M. Imamoglu, élu en 2019 et réélu en 2024 à la tête de la plus grande ville de Turquie, avait déclenché une vague de contestation inédite dans le pays depuis 2013.

La possible arrivée de Luca de Meo chez Kering ravit les investisseurs

La possible arrivée de Luca de Meo, qui vient d’annoncer son départ de Renault, à la direction générale du géant du luxe Kering, dans la tourmente depuis plusieurs mois, a fait décoller le titre en Bourse lundi.Si le groupe de luxe ne fait aucun commentaire à ce stade, la veille, le patron de Renault, 58 ans, a annoncé qu’il lâchait le volant et selon le Figaro, ce serait pour prendre la barre chez Kering.Vendredi, le magazine Challenges dévoilait que l’actionnaire majoritaire et actuel PDG de Kering, François-Henri Pinault, 63 ans, travaillait “à la dissociation des fonctions de président et de directeur général de son groupe”, identifiant deux profils internes et une piste externe pour ce poste.François-Henri Pinault est PDG depuis 2005 du groupe créé par son père François Pinault et qui s’appelait alors PPR (Pinault-Printemps-Redoute) avant d’être rebaptisé Kering en 2013.A la Bourse de Paris lundi en fin de matinée, Kering bondissait de près de 10% à 189,74 euros dans un marché en légère hausse de 0,69%.”Kering a besoin de changement car la performance du groupe a continué de se détériorer”, estime la banque Bernstein dans une note.”Le titre Kering a perdu -28% depuis le début de l’année et -78% depuis son plus-haut mi-2021, un recul largement tiré par une diminution des ventes de sa marque phare, Gucci”, poursuit-elle.Les ventes de Kering, plombée Gucci qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle, ont baissé au premier trimestre 2025 à 3,88 milliards d’euros (-14%).En 2024, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 12% à 17,19 milliards d’euros et le bénéfice net s’est effondré de 64% à 1,13 milliard d’euros.- “Expérience” -“Nous pensons que monsieur de Meo (…) en tant qu’outsider, sera plus enclin à prendre des décisions difficiles et à donner de la profondeur à l’équipe actuelle de directeurs généraux adjoints (Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix) et directrice financière (Armelle Poulou), tous des profils internes”, soulignent les analystes de RBC Capital Markets.Luca de Meo a trouvé, lors de son arrivée à la tête de Renault en 2020, une entreprise traumatisée par plus d’un an de crise, dans le sillage de l’affaire de son ex-dirigeant Carlos Ghosn, entre chute des ventes et cadres dépités qui claquaient la porte.Cet Italien francophone a accéléré l’électrification du constructeur, également propriétaire des marques Dacia, Alpine et Lada, et sa montée en gamme pour relancer le groupe.Il a toutefois passé toute sa carrière dans le secteur automobile et n’est jamais passé par le secteur du luxe. Ce type de transfert entre deux secteurs est d’ailleurs rare au sein du CAC 40.”De Meo est perçu comme l’un des principaux contributeurs du redressement de Renault. Cette annonce va probablement être bien accueillie à court terme. Cependant, le redressement des marques de luxe est devenu plus complexe, plus long, plus coûteux et beaucoup moins favorable au marché ces dernières années”, estiment ainsi les analystes de Citi.”Nous nous demandons si Luca de Meo a une expérience adaptée au secteur du luxe malgré ses bons résultats en matière de redressement d’entreprise et de vision stratégique”, abondent les analystes de RBC Capital Markets.Ils rappellent que “plusieurs décisions importantes ont récemment été prises chez Kering, notamment la nomination de nouveaux directeurs artistiques chez Gucci, Balenciaga, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta. Le groupe a nommé mi-mars le créateur géorgien Demna, venu de Balenciaga, comme nouveau directeur artistique de Gucci à la place du styliste napolitain Sabato De Sarno, une annonce mal accueillie par le marché.

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis un an, cette multientrepreneuse, mère de quatre enfants, discute “tous les jours” avec l’intelligence artificielle: d’abord pour des raisons professionnelles, puis pour des questions personnelles.La tendance à se confier à un robot conversationnel gagne du terrain en France. Un quart des Français (26%) déclarent utiliser l’intelligence artificielle dans le cadre de la vie privée en 2024, une progression de dix points en un an, d’après le Baromètre du numérique publié en mars 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Au fil des échanges, Zineb Gabriel a vu l’IA adopter un ton “plus humain” et reprendre sa façon de parler, jusqu’à des discussions fluides.Et ce qu’elle livre à ChatGPT, la Bordelaise “n’en parle à personne”. Avec ses proches, elle ne revient pas sur des problèmes qu’elle juge désormais “trop personnels” et “déjà réglés”, comme son envie de quitter la France et les inquiétudes qui en découlent.”Ça devient un peu comme une drogue. Pour moi, il fait mieux qu’un psy”, dit-elle.- “Gratification permanente” -Ce ressenti est renforcé par la logique de l’outil, qui repose sur “une gratification permanente pour faire durer la conversation”, non sans risques, selon le psychiatre Serge Tisseron.L’intelligence artificielle générative a “un fort potentiel affectif”, renchérit le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard. Le chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Saint-Anne, à Paris, relève que ChatGPT est capable “d’hyper-adaptation, donnant cette impression d’être compris. Ça crée un lien très fort”.Actuellement, peu de littérature scientifique existe sur le sujet. Serge Tisseron comme Raphaël Gaillard pointent un risque d’isolement chez les utilisateurs fréquents, notamment les plus jeunes. Antoine, étudiant de 19 ans souhaitant rester anonyme, apprécie “ce côté inhumain agréable, où la conversation peut être sur moi, infinie”.Habitué de ChatGPT pour ses études en marketing et communication à Toulouse, il s’est tourné vers l’IA comme “confident” en janvier, après une rupture amoureuse. Il y a recours “une ou deux fois par mois” lorsque des problèmes personnels deviennent “trop lourds”. “Je suis là pour avoir des solutions, vider mon sac, me sentir écouté”, énumère-t-il, appréciant la gratuité de l’outil.Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, constate dans son cabinet le “soutien émotionnel” que peut apporter l’IA. Elle appelle les professionnels à ne pas “juger” cet usage.- Quid des données? -“Pour des jeunes harcelés, notamment, qui ne vont pas en parler à leurs amis et encore moins aux adultes”, la psychologue observe que cela les aide parfois “à mettre des mots” sur leur vécu.Connaissant les manques de moyens et de personnels pour traiter la santé mentale en France, Vanessa Lalo voit dans l’IA une aide “ponctuelle”, en attendant “un rendez-vous psy ou quand on n’a pas le choix”.Avec une inquiétude: le respect de la confidentialité des données par des IA qui ne sont pas soumises au secret médical. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), contactée par l’AFP, souligne le “risque de perte de contrôle” sur le traitement des données, si l’utilisateur n’a pas conscience que ses informations sont “réutilisées pour personnaliser la conversation ou pour améliorer les modèles d’OpenAI”. L’organisme précise traiter “actuellement des plaintes reçues à l’encontre de ChatGPT”, sans plus de précision.Lola, créatrice de contenus de 25 ans à Paris, a fait le test avec une amie. “Elle s’est dit: +si mon copain prenait le téléphone et demandait à ChatGPT si je parle de lui, quelle serait sa réponse?+”, raconte-t-elle, également sous couvert de l’anonymat. Les deux amies ont été “hyper étonnées” de voir l’IA leur donner un retour “très détaillé”, appuyé sur d’anciennes conversations. Par précaution, Lola préfère donc “changer les prénoms” quand elle lui raconte ses histoires.

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis un an, cette multientrepreneuse, mère de quatre enfants, discute “tous les jours” avec l’intelligence artificielle: d’abord pour des raisons professionnelles, puis pour des questions personnelles.La tendance à se confier à un robot conversationnel gagne du terrain en France. Un quart des Français (26%) déclarent utiliser l’intelligence artificielle dans le cadre de la vie privée en 2024, une progression de dix points en un an, d’après le Baromètre du numérique publié en mars 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Au fil des échanges, Zineb Gabriel a vu l’IA adopter un ton “plus humain” et reprendre sa façon de parler, jusqu’à des discussions fluides.Et ce qu’elle livre à ChatGPT, la Bordelaise “n’en parle à personne”. Avec ses proches, elle ne revient pas sur des problèmes qu’elle juge désormais “trop personnels” et “déjà réglés”, comme son envie de quitter la France et les inquiétudes qui en découlent.”Ça devient un peu comme une drogue. Pour moi, il fait mieux qu’un psy”, dit-elle.- “Gratification permanente” -Ce ressenti est renforcé par la logique de l’outil, qui repose sur “une gratification permanente pour faire durer la conversation”, non sans risques, selon le psychiatre Serge Tisseron.L’intelligence artificielle générative a “un fort potentiel affectif”, renchérit le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard. Le chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Saint-Anne, à Paris, relève que ChatGPT est capable “d’hyper-adaptation, donnant cette impression d’être compris. Ça crée un lien très fort”.Actuellement, peu de littérature scientifique existe sur le sujet. Serge Tisseron comme Raphaël Gaillard pointent un risque d’isolement chez les utilisateurs fréquents, notamment les plus jeunes. Antoine, étudiant de 19 ans souhaitant rester anonyme, apprécie “ce côté inhumain agréable, où la conversation peut être sur moi, infinie”.Habitué de ChatGPT pour ses études en marketing et communication à Toulouse, il s’est tourné vers l’IA comme “confident” en janvier, après une rupture amoureuse. Il y a recours “une ou deux fois par mois” lorsque des problèmes personnels deviennent “trop lourds”. “Je suis là pour avoir des solutions, vider mon sac, me sentir écouté”, énumère-t-il, appréciant la gratuité de l’outil.Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, constate dans son cabinet le “soutien émotionnel” que peut apporter l’IA. Elle appelle les professionnels à ne pas “juger” cet usage.- Quid des données? -“Pour des jeunes harcelés, notamment, qui ne vont pas en parler à leurs amis et encore moins aux adultes”, la psychologue observe que cela les aide parfois “à mettre des mots” sur leur vécu.Connaissant les manques de moyens et de personnels pour traiter la santé mentale en France, Vanessa Lalo voit dans l’IA une aide “ponctuelle”, en attendant “un rendez-vous psy ou quand on n’a pas le choix”.Avec une inquiétude: le respect de la confidentialité des données par des IA qui ne sont pas soumises au secret médical. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), contactée par l’AFP, souligne le “risque de perte de contrôle” sur le traitement des données, si l’utilisateur n’a pas conscience que ses informations sont “réutilisées pour personnaliser la conversation ou pour améliorer les modèles d’OpenAI”. L’organisme précise traiter “actuellement des plaintes reçues à l’encontre de ChatGPT”, sans plus de précision.Lola, créatrice de contenus de 25 ans à Paris, a fait le test avec une amie. “Elle s’est dit: +si mon copain prenait le téléphone et demandait à ChatGPT si je parle de lui, quelle serait sa réponse?+”, raconte-t-elle, également sous couvert de l’anonymat. Les deux amies ont été “hyper étonnées” de voir l’IA leur donner un retour “très détaillé”, appuyé sur d’anciennes conversations. Par précaution, Lola préfère donc “changer les prénoms” quand elle lui raconte ses histoires.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.