Mondial-2026: Curaçao, l’invité surprise
Confetti des Caraïbes, fortement imprégné d’influence néerlandaise, Curaçao a crée une énorme sensation en se qualifiant pour la première fois pour le Mondial-2026, un résultat inimaginable il y a peu pour un territoire aussi minuscule. . Le Petit Poucet du MondialAvec une superficie de 444 km² pour un peu moins de 160.000 habitants, l’île du sud des Caraïbes située au nord du Venezuela a déjà marqué l’histoire avant même le début de la compétition en devenant le plus petit territoire à obtenir son billet pour une Coupe du monde. Etat autonome depuis 2010 et la dissolution de la Fédération des Antilles néerlandaises mais appartenant toujours aux Pays-Bas, Curaçao dispose de sa propre Constitution, d’un gouvernement, d’un Premier ministre et d’un Parlement local. Il peut surtout s’appuyer sur des ressources très importantes liées au tourisme et aux services financiers. Curaçao est d’ailleurs considéré comme un paradis fiscal par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). . Une influence oranjeOccupé par les Néerlandais à partir du XVIIe siècle, Curaçao est logiquement sous très forte influence batave. Tous les joueurs de l’équipe sont nés aux Pays-Bas et le onze aligné lors du nul ramené de Jamaïque (0-0), qui a envoyé mercredi Curaçao à la Coupe du monde, était même composé à 100% de bi-nationaux. Pour compléter le tableau, le sélectionneur n’est autre que Dick Advocaat, célèbre technicien “oranje”. Après avoir sondé sans succès les célèbres Guus Hiddink et Louis van Gaal, la Fédération a jeté son dévolu sur le vétéran de 78 ans, arrivé en 2024 et qui a dirigé à trois reprises son pays.Advocaat, véritable globe-trotter avec des expériences en Ecosse, Allemagne, Emirats Arabes Unis, Corée du sud, Russie, Belgique, Serbie, Angleterre, Turquie et Irak, va ainsi connaître en 2026 sa 3e phase finale de Mondial après 1994 à la tête des Pays-Bas et 2006 avec les Sud-Coréens. Il n’a par contre pas pu assister à la qualification historique de ses troupes puisqu’il était retourné en Europe en raison d’une urgence familiale. . Un parcours sans fauteSous la houlette d’Advocaat, Curaçao est devenu une petite équipe qui monte doucement mais sûrement au sein de la Concacaf, la Confédération d’Amérique du nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes. 82e au classement Fifa, la sélection, dont le principal fait d’armes avait été jusqu’ici un quart de finale de Gold Cup en 2019, a effectué un parcours sans faute au cours de sa campagne qualificative en étant invaincue en 10 matches (7 victoires, 3 nuls). L’équipe ne compte logiquement aucun élément d’envergure mais ils ont tous été formés aux Pays-Bas et la plupart évolue en Eredivisie (1re division néerlandaise).”Tout commence par un rêve, puis il faut croire en ce rêve. Il faut transformer cette croyance en un plan et élaborer ce plan. C’est ce que nous avons fait”, a témoigné l’un des adjoints d’Advocaat, Dean Gorré, ex-joueur de l’Ajax Amsterdam et du Feyenoord Rotterdam.Reste à savoir comment Curaçao survivra au tournoi planétaire. Placée dans le 4e chapeau pour le tirage au sort du 5 décembre à Washington, la Familia Azul, le surnom de la sélection, risque de souffrir au 1er tour contre des adversaires d’un tout autre calibre que ceux croisés jusqu’ici durant sa courte existence.. La fête… aux Pays-BasSi la capitale Willemstad a exulté au coup de sifflet final de la rencontre en Jamaïque, l’accession de Curaçao au Mondial a également été particulièrement suivie aux Pays-Bas où vit une importante diaspora. 700 personnes étaient par exemple réunies dans une salle de spectacle de Rotterdam, selon le quotidien de Volkskrant.”C’est indescriptible. Quand on découvre l’histoire de l’île, et celle de mes ancêtres qui ont connu l’esclavage, on comprend à quel point ce fut une lutte constante. Pourtant, nous avons tant de beautés: la nature, la culture, les gens et le sport”, a témoigné Giovanka Martina, 39 ans, citée par le journal.Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander et la reine Máxima se sont eux fendus d’un message sur X.”C’est fantastique que deux pays du Royaume aillent disputer le titre mondial cet été. Nous félicitons fièrement Curaçao”, ont-ils écrit sur le réseau social.
Santé: l’épidémie de bronchiolite gagne la Normandie
L’épidémie de bronchiolite, une maladie hivernale qui touche principalement les bébés, s’étend désormais en Normandie, deuxième région hexagonale touchée après l’Île-de-France, a annoncé mercredi l’agence de santé publique.Après une brève stabilisation probablement liée aux vacances scolaires de la Toussaint, la bronchiolite, le plus souvent causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), s’est remise à gagner du terrain lors de la semaine achevée dimanche 16 novembre, selon le point hebdomadaire de Santé publique France.Après la région parisienne, déjà touchée depuis fin octobre par l’épidémie, “la Normandie passait en épidémie” à ce moment, a noté SpF. D’autres régions devraient suivre: Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Hauts-de-France et Pays de la Loire sont déjà considérées en pré-épidémie.Si elle est généralement sans gravité, la bronchiolite est susceptible de provoquer des complications chez les nourrissons et de les conduire à l’hôpital, en particulier quand ils ont moins d’un an et, plus encore, quand ils sont âgés de seulement quelques mois.Du 10 au 16 novembre, 1.736 enfants de moins d’un an sont ainsi passés aux urgences pour bronchiolite, et 504 ont été hospitalisés ensuite, selon l’agence sanitaire.Deux traitements immunisants sont désormais disponibles: l’Abrysvo de Pfizer, un vaccin administré directement à la mère avant la naissance du bébé, et le Beyfortus d’AstraZeneca et Sanofi, un traitement donné au nourrisson pendant ses premiers mois d’existence.Les pédiatres français ont, toutefois, regretté au début du mois que trop peu d’enfants aient reçu le Beyfortus. Selon la Société française de pédiatrie, moins d’un bébé éligible sur deux s’était alors vu administrer ce traitement, qui n’est que partiellement remboursé par la Sécurité sociale.Quant aux autres grandes épidémies hivernales, celle de grippe n’est pas encore déclarée mais montre de premiers frémissements.La semaine dernière, “une légère augmentation des indicateurs était observée en ville, plus particulièrement chez les 0-18 ans”, a remarqué Santé publique France. “Le taux de positivité était en nette augmentation et le plus élevé dans cette classe d’âge, marquant un début de circulation des virus grippaux dans cette population”, a-t-elle pointé.Le Covid, après quelques signes de reprise à la rentrée de septembre, apparaît de nouveau sur une pente descendante, avec une baisse de la “plupart des indicateurs”, en médecine de ville comme à l’hôpital.
With Shein, Temu rising, EU to overhaul consumer protection rules
Faced with the explosive growth of online shopping platforms like Shein and Temu, the EU executive said on Wednesday it was time to reform consumer protection rules to match the new reality in e-commerce.”We must ensure that EU consumer law continues to provide strong protection, safeguarding consumer autonomy and freedom of choice,” EU commissioner Michael McGrath said.The European Union has become increasingly concerned about Chinese-founded platforms flooding the 27-nation bloc’s market with cheap products, some of which it believes are not following labour, competition and green rules.The European Commission has said it will propose a draft law next year that would seek to tackle the issues.The legislation “will address practices that often manipulate consumers, making them spend more time online and more money than they originally intended”.European consumer rights umbrella group BEUC said the proposal would empower consumers “in making more informed choices in the real world or online”.The EU’s consumer strategy presented on Wednesday seeks to promote sustainable consumption and prevent planned obsolescence, which is when companies programme products to become out of date after a certain period.These are all ideas that “emphasise the right priorities” but still lack ambition, Green MEP Anna Cavazzini said.
Ukraine: 25 morts dans une frappe russe, tentatives diplomatiques de Zelensky à Ankara
Au moins 25 personnes ont été tuées et plus de 70 ont été blessées mercredi dans l’une des frappes russes les plus meurtrières dans l’ouest de l’Ukraine, au moment où le président Volodymyr Zelensky tente en Turquie de “relancer” des négociations de paix dans l’impasse.Le Kremlin a de son côté refusé de commenter des informations publiées par le média américain Axios selon lesquelles Washington et Moscou préparent discrètement un plan de paix pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine.M. Zelensky doit rencontrer à Ankara son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. En revanche, l’émissaire américain Steve Witkoff ne sera pas présent, a indiqué à l’AFP un responsable américain.Selon des responsables ukrainiens à l’AFP, ces contacts, sans présence russe, visent surtout à “réengager” les Etats-Unis dans le processus de paix et à les convaincre d’accroître la pression sur Moscou.L’Ukraine a vécu dans la nuit l’une des attaques les plus meurtrières de l’année, qui a notamment visé les régions occidentales de l’Ukraine, d’ordinaire plus épargnées en raison de leur éloignement du front: Lviv, Ivano-Frankivsk et Ternopil.A Ternopil, au moins 25 personnes ont été tuées, dont trois enfants, et 73 blessées, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur, alors que les secours s’affairent toujours à la recherche de survivants.Oksana, 46 ans, était en route pour son travail lorsque les frappes russes sont tombées sur Ternopil. Elle n’a aucune nouvelle de son fils de 20 ans, resté dans leur appartement dans un immeuble résidentiel dont plusieurs étages ont eté entièrement détruits. “Je l’ai appelé, je lui ai dit +Bogdan, habille-toi et sors+. Il m’a dit +Maman, ne t’inquiète pas, tout ira bien.+ Mais c’est trop tard”, a-t-elle déclaré à l’AFP.”Nous attendons depuis ce matin et il n’a toujours pas été retrouvé”, a ajouté sa soeur, Natalia Bachinska.- Étages éventrés -Un journaliste de l’AFP sur place a vu deux immeubles d’habitation dont les derniers étages ont été éventrés, de la fumée s’échappant de ce qu’il restait des appartements, tandis que des pompiers s’activaient autour avec une lance à incendie.L’armée ukrainienne a affirmé que la Russie avait frappé la ville avec dix missiles de croisière. Quelque 476 drones et 48 missiles russes ont visé le pays dans la nuit, dont respectivement 442 et 41 ont été abattus, a-t-elle dit.Les bombardements ont “endommagé des immeubles d’habitation ainsi que des installations industrielles et des entrepôts”, provoquant “des incendies de grande ampleur”, a indiqué le ministère de l’Intérieur.L’administration régionale de Ternopil a appelé les habitants à rester chez eux et à fermer les fenêtres en raison d’une teneur en chlore dans l’air “six fois” supérieure à la norme, liée aux incendies et fortes fumées.M. Zelensky a estimé que ces frappes montraient que “la pression sur la Russie était insuffisante”. “Voilà à quoi ressemblent en réalité les +plans de paix+ de la Russie”, a ironisé le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga.- “guerre de terreur” -Le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé “une intensification massive” des frappes russes. “Cela n’a rien à voir avec des objectifs militaires. Il s’agit purement d’une guerre de terreur contre la population civile ukrainienne”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.Comme lors d’autres attaques, la Roumanie, membre de l’Otan et voisine de l’Ukraine, a annoncé avoir déployé des avions en réponse à une nouvelle incursion de drone sur son territoire.Depuis son retour au pouvoir en début d’année, Donald Trump s’est présenté comme un médiateur pour ce conflit, bien que Washington ait été un soutien militaire et financier majeur de Kiev depuis quatre ans.Ses efforts n’ont toutefois pas abouti à une cessation des hostilités. Se disant tour à tour frustré par Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, il a finalement adopté en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.Plusieurs sessions de pourparlers entre Russes et Ukrainiens à Istanbul cette année n’ont pas abouti à des avancées majeures.La Russie, qui occupe environ 20% de l’Ukraine, réclame que celle-ci lui cède cinq régions et renonce à intégrer l’Otan. Kiev refuse et réclame le déploiement de troupes occidentales pour se protéger, idée que la Russie juge inacceptable.La volonté de Kiev de relancer les pourparlers intervient à un moment très difficile pour l’armée ukrainienne.Une ville clé sur le front Est, Pokrovsk, semble sur le point de tomber, les soldats russes ont pénétré cet été dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est) et avancent depuis plusieurs jours dans celle de Zaporijjia (sud), où le front était largement gelé depuis deux ans.
Macédoine du Nord : début du procès de l’incendie tragique d’une discothèque
Le procès de 35 personnes accusées d’avoir joué un rôle dans l’incendie d’une discothèque en Macédoine du Nord qui a fait 63 morts s’est ouvert mercredi, premier d’une longue série de jours d’audience où seront étudiés les multiples omissions à la sécurité du lieu.Le feu a pris dans la nuit du 15 au 16 mars lors d’un concert de hip hop au Pulse, petite discothèque de Kocani, à une centaine de km de Skopje.L’établissement était bondé – environ 650 personnes – et l’enquête a révélé plusieurs violations des normes de sécurité sur fond de corruption : presque toutes les réglementations relatives à l’exploitation d’une boîte de nuit ont été enfreintes, selon l’accusation qui pointe un nombre insuffisant d’extincteurs et de sorties de secours, ainsi que des licences falsifiées.”Si ce bâtiment avait respecté toutes les normes, si les portes avaient été suffisantes pour permettre le passage […] si la ventilation avait été fonctionnelle, s’il y avait eu un système de lutte contre les incendies, s’il y avait eu un contrôle, une supervision et des sanctions en temps voulu, alors l’incendie aurait été un incident grave, et non une fosse commune”, a déclaré le procureur Borce Janev. “C’est pourquoi aujourd’hui nous exigeons la justice”.Des mots accueillis par des larmes et des applaudissements du côté des familles.Sur le banc des prévenus se trouvent entre autres le propriétaire de la boîte de nuit, trois anciens maires de Kocani, d’anciens ministres, des maires et des hauts fonctionnaires, qui devront répondre de “crimes graves contre la sécurité publique”.La foule était dense pour ce premier jour d’audience qui s’est conclu peu après 14h00 (13h00 GMT). Le procès, qui reprendra le 25 novembre, est organisé dans une salle conçue pour les grands procès située dans la plus grande prison du pays, à une quinzaine de km du centre de Skopje.- Discipline -“Tout sera fait pour que ce procès se déroule sans encombre. Nous ne pouvons garantir combien de temps cela prendra, personne ne peut le savoir. Je demande de la discipline, car nous souhaitons tous parvenir” à rendre justice, a déclaré la juge Dijana Gruevska Ilievska en ouvrant les débats.Lors d’un briefing pour les médias la semaine dernière, la présidente de la Cour criminelle, Daniela Dimovska et le procureur général Ljupco Kocevski, ainsi que le président de l’association des avocats, Ljubomir Mihajlovski, ont tous plaidé pour une procédure rapide et efficace.Cela alors que les limites du système judiciaire de Macédoine du Nord ont été soulignées dans le dernier rapport de l’UE sur le pays, qui note que son efficacité “est affectée par la durée accrue des procédures et un important arriéré de dossiers. La durée des procédures a augmenté pour presque toutes les catégories d’affaires”.Et compte tenu de la complexité de l’affaire, familles et experts craignent que le dossier ne traîne pendant de nombreuses années.”Vu le nombre d’accusés, de parties civiles, de témoins, le nombre de documents contenus dans l’acte d’accusation, le procès du Pulse sera long et complexe, c’est certain”, explique Darko Avramovski, de Blue Print Group, une coalition d’ONG spécialisées dans la justice.”La rapidité des procédures dépendra de la capacité du tribunal à éviter les retards d’audiences, mais aussi de la solidité juridique de l’acte d’accusation, et de l’individualisation claire des responsabilités de chaque personne”, ajoute-t-il.”Le processus doit être mené de manière professionnelle, sans populisme et avec un respect strict des normes juridiques. Ce que le public attend à juste titre, ce n’est pas seulement la rapidité, mais aussi une procédure de qualité qui résistera à l’épreuve des preuves et de l’argumentation juridique”.
Face au protoxyde d’azote, des villes impuissantes en appellent à l’Etat
Les élus locaux confrontés au fléau multiforme du protoxyde d’azote, dont le risque de drames routiers, multiplient les arrêtés pour interdire sa consommation dans l’espace public. Mais face à une démarche qui a ses limites, ils en appellent à l’Etat.Surnommé “gaz hilarant” et utilisé à des fins industrielles, il est régulièrement détourné à des fins récréatives, non sans risque.Car parmi ses effets secondaires, le protoxyde d’azote peut notamment entraîner la perte de contrôle de ses consommateurs, comme par exemple début novembre à Lille, où Mathis, un jeune homme de 19 ans, a été mortellement percuté par un automobiliste ayant consommé ce gaz et fuyant la police. Depuis plusieurs années, les villes tentent pourtant de prévenir ces drames en encadrant, tant bien que mal, la consommation de ce qu’elles considèrent souvent comme “un fléau”.Orléans, par exemple, comme Cannes, Lyon ou Roubaix avant elle, a signé mercredi un nouvel arrêté pour notamment interdire sa consommation sur l’espace public et restreindre désormais sa vente, à l’exception des professionnels de la restauration ou de l’alimentation. Depuis janvier, 10.000 cartouches et bonbonnes ont été ramassées à Orléans, près de deux fois plus qu’en 2024.”Cet arrêté nous aidera à mieux protéger les jeunes”, a espéré son maire Serge Grouard (DVD), déplorant des “conséquences qui peuvent être dramatiques”. Impuissant à lutter contre la vente sur internet, le maire a appelé l’Etat à légiférer.- “Fléau” -Une mesure similaire a été récemment renouvelée par la maire socialiste de Dijon, Nathalie Koenders, pour tenter de répondre à un “vrai problème de santé publique”.”Il n’y a pas de petites villes, grandes villes, moyennes villes”, a-t-elle estimé auprès de l’AFP. “On est tous confrontés” à cette situation, “qu’il faut traiter par la sanction, mais aussi par la prévention”.Des initiatives locales qui semblent pourtant bien insuffisantes, devant cette consommation détournée. Plusieurs villes appellent de leurs vœux une évolution législative.”Le phénomène relève du fléau, mais pas que dans Lille”, pointe en ce sens le maire socialiste Arnaud Deslandes, pour qui la conduite sous emprise du protoxyde d’azote doit être considérée “comme une circonstance aggravante”.Citant 431 verbalisations en cinq mois et des “consommateurs qui font un shot de protoxyde et prennent la voiture”, M. Deslandes juge que “c’est pour ça qu’il faut d’abord que la loi évolue”.Une position partagée par la maire de Dijon, Mme Koenders. “C’est important qu’il y ait une législation au niveau national” autour de sa mise à disposition, a-t-elle insisté, suggérant même qu’il faille “l’interdire tout court”.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, lors d’un déplacement dans le Nord après la mort du jeune Mathis, avait lui-même reconnu qu’il faudrait “un moment s’interroger sur une modification des règles législatives sur la vente de ce type de produits”.- “Peur de rien” -En pratique, et malgré les arrêtés, les consommateurs parviennent à s’en procurer “facilement”, majoritairement sur internet ou via des vendeurs contactés sur les réseaux sociaux.Jules, dont le prénom a été modifié, âgé de 23 ans, a reconnu auprès de l’AFP consommer du protoxyde d’azote depuis quatre ans, “au moins une fois par mois” et surtout sans être gêné pour s’en fournir. Malgré “quelques pertes de connaissance”, grâce au protoxyde d’azote, “tu te mets en danger sans avoir peur de rien”.”Est-il normal que nous n’ayons pas une loi qui permette d’endiguer le fléau avec des sanctions plus fortes et plus claires ?”, s’est interrogé le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons).Le Sénat a voté en mars la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote, sans aller toutefois jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme l’avaient fait auparavant les députés. L’avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres. Un autre combat, après la promulgation en juillet de la loi créant le délit d’homicide routier, au terme d’une bataille de plusieurs années des familles et associations de victimes.imk-ads-cln-led-tmn-laf/mb/cbn






