Ukraine: 10 morts dans une frappe russe avant des efforts diplomatiques en Turquie

L’Ukraine a été de nouveau frappée par des drones et missiles russes qui ont fait au moins dix morts mercredi dans l’ouest, selon les autorités, au moment où Volodymyr Zelensky est en Turquie pour tenter de “raviver” les négociations de paix dans l’impasse avec la Russie.Le Kremlin a de son côté refusé mercredi de commenter des informations publiées par le média américain Axios selon lesquelles Washington et Moscou préparent discrètement un plan de paix pour mettre fin à plus de trois ans de guerre en Ukraine.Le président ukrainien est arrivé dans la matinée à Ankara pour rencontrer son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé sur la plateforme X le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.Il a assuré être en “communication constante” avec l’émissaire américain, Steve Witkoff, qui n’a pas confirmé sa participation aux discussions.Ces contacts, sans présence russe, visent à “réengager” les Etats-Unis dans le processus de paix, dans l’impasse, et de les convaincre d’accroître la pression sur Moscou, en position de force sur le front.En attendant, l’Ukraine a fait face dans la nuit à des frappes massives impliquant 476 drones et 48 missiles russes, dont respectivement 442 et 41 ont été abattus, selon l’armée de l’air.Cette attaque a notamment visé les régions occidentales de l’Ukraine, d’ordinaire plus épargnées par les bombardements en raison de leur éloignement du front: Lviv, Invano-Frankivsk et Ternopil.A Ternopil, au moins 10 personnes ont été tuées et 37 blessées parmi lesquelles 12 enfants, et des immeubles résidentiels ont été endommagés, selon les services de secours. Des habitants pourraient encore être piégés sous les décombres, a précisé le président Volodymyr Zelensky.L’administration régionale de Ternopil a appelé “si possible” les habitants à ne pas quitter leur domicile et fermer les fenêtres, en raison d’une teneur en chlore dans l’air supérieure à la norme, provoquée par des incendies et fortes fumées.Le dirigeant ukrainien a estimé que ces frappes montraient que “la pression sur la Russie était insuffisante”. “Des sanctions efficaces et une aide à l’Ukraine peuvent changer cela”, a-t-il plaidé.- Missiles américains -En Russie, le ministère de la Défense a de son côté rapporté mercredi avoir neutralisé, la veille, une attaque ukrainienne à l’aide de missiles américains ATACMS sur la ville de Voronej, dans le sud-ouest du pays.Il a précisé avoir abattu les quatre missiles, la chute de débris ayant endommagé entre autres une clinique et un orphelinat sans faire de victimes.L’état-major ukrainien avait confirmé mardi soir avoir attaqué la Russie à l’aide d’ATACMS, une arme américaine qui n’avait pas été utilisée depuis plusieurs mois.Le ministère russe de la Défense a aussi dit mercredi avoir abattu 65 drones ukrainiens au-dessus de six régions de Russie.Ces frappes croisées interviennent alors que Volodymyr Zelensky cherche à convaincre Washington de se “réengager”, selon des responsables ukrainiens interrogés par l’AFP. Depuis son retour au pouvoir en début d’année, Donald Trump s’est présenté comme un médiateur pour ce conflit, bien que Washington ait été un soutien militaire et financier majeur de Kiev depuis quatre ans.Ses efforts n’ont toutefois pas abouti à une cessation des hostilités. Se disant tour à tour frustré par Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, il a finalement adopté en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.- Kiev en difficulté sur le front -Malgré plusieurs sessions de pourparlers entre Russes et Ukrainiens à Istanbul cette année, les positions des deux camps continuent d’être diamétralement opposées sur les conditions d’une paix, les modalités d’un cessez-le-feu ou une rencontre entre leurs dirigeants.La volonté de Kiev de relancer les pourparlers intervient surtout dans un moment très difficile pour l’armée ukrainienne.Une ville clé sur le front Est, Pokrovsk, semble sur le point de tomber ; les soldats russes ont pénétré cet été dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est) et avancent depuis plusieurs jours dans celle de Zaporijjia (sud), où le front était largement gelé depuis deux ans.La semaine dernière, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait indiqué que Moscou était “ouvert à des processus de négociation” pour résoudre le conflit, tout en jugeant Kiev et l’Europe responsables du gel des discussions.La Russie, qui occupe environ 20% du territoire ukrainien, exige notamment que Kiev lui cède quatre régions du sud et de l’est du pays et renonce à intégrer l’Otan. Des conditions rejetées par l’Ukraine, qui réclame le retrait des soldats russes et des garanties de sécurité occidentales, jugées inacceptables par Moscou.

Assassinat Mehdi Kessaci: son frère Amine s’attend à “une lutte à mort” contre le narcotrafic

“Non, je ne me tairai pas”: au lendemain des obsèques de son frère Mehdi à Marseille, Amine Kessaci a réaffirmé dans une tribune au journal Le Monde sa volonté d'”agir” face au narcobanditisme, estimant qu’une “lutte à mort est engagée”.Le militant écologiste originaire des quartiers Nord, engagé dans la lutte contre les trafiquants de drogue, ne s’était pas exprimé depuis le meurtre de son petit frère de 20 ans, abattu par deux hommes à moto sur un parking en plein jour jeudi, à quelques mètres de l’Hôtel du département.A la mosquée et au cimetière mardi, les obsèques du jeune Mehdi ont été protégées par un important dispositif policier, et Amine Kessaci, menacé depuis des mois, portait un gilet pare-balles, a indiqué une source policière à l’AFP.”Hier j’ai enterré mon frère”, commence le jeune militant de 22 ans dans sa tribune au quotidien Le Monde. “Mon coeur n’est que blessure. La douleur m’éparpille. Mais elle n’effrite pas ma lucidité”.”Voici ce que font les trafiquants: ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies”, dénonce Amine Kessaci.- Protection policière -“Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu’il se passe et comprendre qu’une lutte à mort est engagée”, prévient-il encore.”Je dirai les carences de l’État, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées”, martèle le jeune homme en direction du gouvernement.Près d’une semaine après l’assassinat de Mehdi Kessaci, la lutte contre le narcotrafic, et ses manquements, domine le débat public. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et son homologue de la Justice, Gérald Darmanin, se rendront jeudi à Marseille, sur demande du chef de l’Etat.Emmanuel Macron avait appelé mardi à “amplifier” la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour “le terrorisme”, à l’issue d’une réunion d’urgence à l’Elysée sur le sujet.Amine Kessaci a été obligé par la police à quitter Marseille en août, raconte-t-il encore dans Le Monde, tout en regrettant que la protection policière qui lui a été accordée ne l’a pas été à ses proches. “Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée?”, s’interroge-t-il.Une allusion directe à l’assassinat de son frère Brahim en 2020, alors âgé de 22 ans, dans un règlement de comptes lié au trafic de drogue.Son frère Mehdi, qui voulait devenir policier, était totalement étranger aux trafics. Samedi, en fin d’après-midi, une marche blanche sera organisée dans la cité phocéenne en son hommage.”Je pense que la doctrine d’emploi des forces de l’ordre depuis un an n’a pas été la bonne. Je pense qu’il y a eu un relâchement sur la question du narcotrafic”, a de son côté dénoncé Benoît Payan, le maire de Marseille, interrogé mercredi matin sur RTL.- “Rendre” les coups -L’élu divers gauche a notamment regretté la suppression du préfet de police dans sa ville où il a assuré observer “une forme de reprise, des coups de pression, des tirs… depuis six semaines, je sens que les choses ne vont pas”.Comme Amine Kessaci, Benoit Payan a estimé que les narcotrafiquants “cherchent à nous faire taire”. “C’est un défi à l’État et l’État doit répondre (…) quand on prend un coup de la mafia, on doit en rendre dix”, a-t-il toutefois martelé.Mardi, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a assuré “la solidarité de l’ensemble de la Nation” avec la famille Kessaci.Après la mort de Brahim, Amine Kessaci avait fondé l’association Conscience, pour venir en aide aux familles de victimes de narchomicides, avant de rejoindre les Ecologistes. Il s’était présenté aux élections européennes sur la liste de Marie Toussaint pour porter la voix de la jeunesse et des quartiers populaires, sans être élu, avant de perdre de peu aux législatives quelques semaines plus tard, face au Rassemblement national (RN).

Bardella appelle Lecornu à renoncer à la hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a demandé mercredi à Sébastien Lecornu de renoncer à la hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements en 2026, déplorant que les propriétaires soient “devenus les vaches à lait” du gouvernement. La mise à jour des fichiers de logements par le ministère de l’Économie va provoquer l’augmentation de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements en 2026, a indiqué Bercy à l’AFP, confirmant une information du Parisien. D’après le quotidien, cette mise à jour aboutira à une hausse moyenne de la taxe d’habitation de 63 euros par logement concerné et devrait rapporter 466 millions d’euros supplémentaires aux collectivités locales.”Ce qui me frappe (…), c’est la manière dont Bercy a essayé en catimini d’imposer cette mesure dans le dos de la représentation nationale”, a déclaré Jordan Bardella en marge d’une visite au Salon international de la sécurité intérieure (Milipol) à Villepinte, près de Paris.  Dénonçant un “coup dans le dos porté aux propriétaires français”, il a appelé “solennellement le Premier ministre à renoncer à cette mesure”.”Je déplore que les propriétaires soient devenus les vaches à lait du gouvernement”, a ajouté le président du RN qui a visité le salon avec son allié Éric Ciotti.Jordan Bardella a précisé que son appel concernait également le patron du Parti socialiste Olivier Faure qu’il a présenté comme “le véritable Premier ministre de notre pays”.”J’espère qu’il va très vite se libérer du syndrome de Stockholm qu’il a développé à l’égard d’Emmanuel Macron et de Sébastien Lecornu, en arrêtant de devenir la béquille d’un gouvernement qui frappe les classes populaires, les classes moyennes qui a menti sur tout”, a-t-il ajouté. arz/sde/abl

BD: les grands éditeurs estiment que l’édition 2026 du festival d’Angoulême “ne pourra plus se tenir”

Les principales maisons d’édition de BD estiment que le prochain festival d’Angoulême, prévu fin janvier mais traversé par la plus grave crise de son histoire, “ne pourra plus se tenir” en raison de la volonté des auteurs de boycotter cette édition, a indiqué mercredi leur syndicat.”Compte tenu de ce mouvement de grande ampleur qu’ils comprennent, les éditeurs estiment que l’édition 2026 ne pourra plus se tenir”, indique dans un communiqué le Syndicat national de l’édition (SNE), qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard. Ces grands éditeurs disent également espérer “un apaisement” afin de “construire le festival de demain dès 2027”.La réaction de 9e Art+, société très contestée qui organise le festival international de la BD depuis 2007, n’était pas connue dans l’immédiat.L’Etat et les collectivités locales qui financent en partie le festival, plus grand rendez-vous mondial de la BD, devaient se réunir en urgence à mercredi à 11H00. Toutefois, la région Nouvelle-Aquitaine, principal financeur public de l’évènement, a déjà dit à l’AFP vouloir maintenir la prochaine édition.”On maintient notre volonté d’avoir une édition en 2026″, a déclaré Frédéric Vilcocq, conseiller culture de la collectivité dirigée par le socialiste Alain Rousset. Une année blanche pourrait, selon lui, être “fatale pour le festival”.Depuis la dernière édition du festival fin janvier, la société 9e Art+ est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d’une salariée après son dépôt d’une plainte pour viol.Une récente reconduction de 9e Art+ pour organiser le festival après 2027, à l’échéance de son contrat actuel, a été annulée face au tollé des auteurs et éditeurs, et les pouvoirs publics ont tenté, depuis, de trouver une sortie de crise pour que la prochaine édition ait lieu fin janvier.Malgré ces tentatives, 285 autrices, dont Anouk Ricard lauréate du Grand prix de la BD en 2025, ont maintenu cette semaine leur appel au boycott du festival en 2026, appelant à une “nouvelle gouvernance” et à repenser cet évènement pour “promouvoir la diversité de la création”.