La “grande et belle loi” de Trump adoptée de justesse au Sénat

Donald Trump a glané mardi une importante victoire législative avec l’adoption de justesse au Sénat américain de son projet de loi budgétaire de plusieurs milliers de milliards de dollars, qui comprend des crédits d’impôt massifs, mais aussi de vastes coupes dans la santé.Au terme de plus de 26 heures de votes sur des dizaines d’amendements, les sénateurs républicains ont finalement réussi à surmonter leurs différends pour adopter cette “grande et belle loi”, comme l’a baptisée le président américain.Mais l’affaire s’est jouée dans un mouchoir de poche. Malgré une majorité républicaine de 53 sièges sur 100, le vote s’est terminé à 50 voix contre 50 et c’est le vice-président JD Vance qui a alors eu le dernier mot, comme le veut la Constitution.”Avec cette loi, nous accomplissons le mandat qui nous a été confié en novembre”, lors des élections présidentielle et législatives, a déclaré John Thune, le chef des sénateurs républicains, après un marathon législatif de deux jours.La Chambre des représentants est désormais lancée dans un sprint pour adopter la version révisée avant vendredi.Depuis près d’une semaine, Donald Trump pousse en effet les parlementaires à passer ce texte phare de son deuxième mandat avant le 4 juillet, jour de la fête nationale, qu’il a fixé comme échéance symbolique pour la promulguer.- Réticences -Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a assuré dans un communiqué que ses élus allaient “immédiatement examiner le texte”, qui arriverait “sur le bureau du président Trump à temps” pour le 4 juillet.Un vote est prévu dès mercredi.Mais des élus conservateurs de la Chambre ont publiquement affiché leurs réticences à certains changements apportés par le Sénat à leur version initiale. Or, les républicains ne disposent que d’une fine majorité et le processus pourrait bien être retardé.Donald Trump, 79 ans, a fait du projet de loi la pierre angulaire de son programme économique. En jeu: la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, mais aussi l’élimination de l’imposition sur les pourboires ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.Mais experts comme politiques pointent du doigt l’explosion attendue du déficit public.Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estime que le texte augmenterait la dette de plus de 3.000 milliards de dollars d’ici 2034.L’extension des “crédits d’impôt Trump” coûterait à elle seule 4.500 milliards. Pour la compenser en partie, les républicains prévoient notamment de sabrer dans Medicaid, programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux revenus modestes.Une réduction drastique du programme Snap, principale aide alimentaire du pays, est également prévue, de même que la suppression de nombreuses incitations fiscales aux énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.- “Trahis” -Des mesures farouchement dénoncées par les démocrates.”D’un seul coup, les républicains ont approuvé le plus grand crédit d’impôt pour les milliardaires jamais vu – financé en arrachant des soins de santé à des millions de gens et en retirant la nourriture de la bouche d’enfants affamés”, a condamné Chuck Schumer, le chef des sénateurs démocrates.Le texte a aussi fait face au vote contre de trois sénateurs républicains, qui s’inquiétaient de l’explosion du déficit ou des conséquences des coupes dans la santé.Le multimilliardaire Elon Musk, ancien proche allié de Donald Trump avant leur spectaculaire brouille, a exprimé aussi sa franche opposition, en raison de l’impact attendu du texte sur la dette publique.”Nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent”, a cinglé le patron de SpaceX et Tesla, répétant vouloir lancer un nouveau parti.Donald Trump lui a répondu de manière sèche mardi, avec une menace à peine voilée.”Il est très fâché, mais vous savez, il pourrait perdre bien plus que ça”, a déclaré le président, suggérant un passage en revue des nombreux contrats des entreprises d’Elon Musk avec l’Etat fédéral.

La canicule atteint son pic, Paris et une partie de la France suffoquent

Paris et sa banlieue étouffent comme une grande partie de la France pour cette journée de mardi, pic d’une canicule précoce et exceptionnelle par sa durée, poussant les autorités à prendre des mesures pour protéger les plus vulnérables.  En début de soirée, le soleil reste brûlant et le mercure atteignait encore 39°C vers 18H00, dans la capitale, selon Météo-France.  Rémi, croisé dans le quartier de Belleville dans l’est parisien, ne prévoit de sortir que pour aller chercher sa fille. “Je suis en télétravail et avec la chaleur, c’est plus difficile que d’habitude, mais au moins, je n’ai pas à me déplacer ni à prendre les transports”, explique le trentenaire, qui préfère ne pas donner son nom, casquette sur la tête.Mais la canicule n’a pas touché que la région parisienne. Le thermomètre est ainsi monté jusqu’à 41,4°C à Cadenet (Vaucluse)), 41,2°C à Chateaumeillant (Cher) ou encore 40,3°C à Nîmes-Garons (Gard) et Castelnaudry (Aude), a détaillé Météo-France mardi soir.”Des mesures ont été activées dès ce matin pour la protection des travailleurs et notamment adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles, aménager les postes de travail”, a assuré François Bayrou depuis le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises.Des restrictions de circulation ont été mises en place dans l’agglomération parisienne. Même la tour Eiffel est à la peine: le sommet des 330 mètres de fer puddlé restera fermé au public jusqu’à mercredi inclus. Parcs ouverts la nuit, assistance renforcée des personnes vulnérables, horaires de piscine étendus: la ville de Paris a activé le niveau 4, le plus élevé, de son plan canicule.- Organismes éprouvés -Paris et quinze autres départements sont en vigilance rouge depuis midi, dont les départements d’ÃŽle-de-France, mais aussi ceux de la région Centre-Val de Loire (sauf l’Eure-et-Loir) ainsi que l’Aube, l’Yonne et la Vienne. Météo-France prévoit un pic caniculaire “très fort” dans le bassin parisien avec une chaleur “particulièrement éprouvante”.La ville de Melun (Seine-et-Marne) a fermé tous les établissements publics accueillant des enfants. Au niveau national, près de 1.900 établissements scolaires, soit 3% du total, font l’objet d’une fermeture partielle ou totale mardi, selon le ministère de l’Education. Cette série de jours et nuits de chaleur promet d’éprouver les organismes. A Bordeaux, Jo, un SDF de 55 ans rue Sainte-Catherine, qui n’a pas souhaité donner son identité, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore. Il explique “attendre que ça passe et espérer ne pas faire de malaise”.- “Malaises” -Les services d’urgence sont sur le pont. Pierre-Marie Tardieux, chef des urgences au CHU de Nice, estime recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.Sur les passages aux urgences, “pour l’instant, nous n’avons pas de remontées significatives, mais nous savons qu’il existe un décalage de quelques jours”, a rappelé le ministre de la Santé. “Avec la canicule, on va sûrement être à plus 30%, plus 40% d’appels par rapport à la normale”, a indiqué à l’AFP le Pr Frédéric Adnet, chef de service du Samu de Paris, notant une augmentation du nombre d’appels “essentiellement liés à des malaises, mais pour l’instant pas trop de malaises graves, pas beaucoup d’hyperthermie, une pathologie extrêmement grave”.Cette vague de chaleur, qui concerne aussi tout le sud de l’Europe, est la 50e recensée depuis 1947 et la 33e au XXIe siècle.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.”Le changement climatique créé une nouvelle norme”, prévient cette scientifique, rendant les canicules plus fréquentes, même en juin et en septembre.Mardi, l’Angleterre et l’Espagne ont annoncé que le mois de juin 2025 est le plus chaud jamais enregistré. La cause de cette vague de chaleur, qui concerne tout le sud de l’Europe, est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.bur-al-mca-mac-abo-pgr/mat/gvy

La canicule atteint son pic, Paris et une partie de la France suffoquent

Paris et sa banlieue étouffent comme une grande partie de la France pour cette journée de mardi, pic d’une canicule précoce et exceptionnelle par sa durée, poussant les autorités à prendre des mesures pour protéger les plus vulnérables.  En début de soirée, le soleil reste brûlant et le mercure atteignait encore 39°C vers 18H00, dans la capitale, selon Météo-France.  Rémi, croisé dans le quartier de Belleville dans l’est parisien, ne prévoit de sortir que pour aller chercher sa fille. “Je suis en télétravail et avec la chaleur, c’est plus difficile que d’habitude, mais au moins, je n’ai pas à me déplacer ni à prendre les transports”, explique le trentenaire, qui préfère ne pas donner son nom, casquette sur la tête.Mais la canicule n’a pas touché que la région parisienne. Le thermomètre est ainsi monté jusqu’à 41,4°C à Cadenet (Vaucluse)), 41,2°C à Chateaumeillant (Cher) ou encore 40,3°C à Nîmes-Garons (Gard) et Castelnaudry (Aude), a détaillé Météo-France mardi soir.”Des mesures ont été activées dès ce matin pour la protection des travailleurs et notamment adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles, aménager les postes de travail”, a assuré François Bayrou depuis le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises.Des restrictions de circulation ont été mises en place dans l’agglomération parisienne. Même la tour Eiffel est à la peine: le sommet des 330 mètres de fer puddlé restera fermé au public jusqu’à mercredi inclus. Parcs ouverts la nuit, assistance renforcée des personnes vulnérables, horaires de piscine étendus: la ville de Paris a activé le niveau 4, le plus élevé, de son plan canicule.- Organismes éprouvés -Paris et quinze autres départements sont en vigilance rouge depuis midi, dont les départements d’ÃŽle-de-France, mais aussi ceux de la région Centre-Val de Loire (sauf l’Eure-et-Loir) ainsi que l’Aube, l’Yonne et la Vienne. Météo-France prévoit un pic caniculaire “très fort” dans le bassin parisien avec une chaleur “particulièrement éprouvante”.La ville de Melun (Seine-et-Marne) a fermé tous les établissements publics accueillant des enfants. Au niveau national, près de 1.900 établissements scolaires, soit 3% du total, font l’objet d’une fermeture partielle ou totale mardi, selon le ministère de l’Education. Cette série de jours et nuits de chaleur promet d’éprouver les organismes. A Bordeaux, Jo, un SDF de 55 ans rue Sainte-Catherine, qui n’a pas souhaité donner son identité, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore. Il explique “attendre que ça passe et espérer ne pas faire de malaise”.- “Malaises” -Les services d’urgence sont sur le pont. Pierre-Marie Tardieux, chef des urgences au CHU de Nice, estime recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.Sur les passages aux urgences, “pour l’instant, nous n’avons pas de remontées significatives, mais nous savons qu’il existe un décalage de quelques jours”, a rappelé le ministre de la Santé. “Avec la canicule, on va sûrement être à plus 30%, plus 40% d’appels par rapport à la normale”, a indiqué à l’AFP le Pr Frédéric Adnet, chef de service du Samu de Paris, notant une augmentation du nombre d’appels “essentiellement liés à des malaises, mais pour l’instant pas trop de malaises graves, pas beaucoup d’hyperthermie, une pathologie extrêmement grave”.Cette vague de chaleur, qui concerne aussi tout le sud de l’Europe, est la 50e recensée depuis 1947 et la 33e au XXIe siècle.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.”Le changement climatique créé une nouvelle norme”, prévient cette scientifique, rendant les canicules plus fréquentes, même en juin et en septembre.Mardi, l’Angleterre et l’Espagne ont annoncé que le mois de juin 2025 est le plus chaud jamais enregistré. La cause de cette vague de chaleur, qui concerne tout le sud de l’Europe, est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.bur-al-mca-mac-abo-pgr/mat/gvy

La canicule atteint son pic, Paris et une partie de la France suffoquent

Paris et sa banlieue étouffent comme une grande partie de la France pour cette journée de mardi, pic d’une canicule précoce et exceptionnelle par sa durée, poussant les autorités à prendre des mesures pour protéger les plus vulnérables.  En début de soirée, le soleil reste brûlant et le mercure atteignait encore 39°C vers 18H00, dans la capitale, selon Météo-France.  Rémi, croisé dans le quartier de Belleville dans l’est parisien, ne prévoit de sortir que pour aller chercher sa fille. “Je suis en télétravail et avec la chaleur, c’est plus difficile que d’habitude, mais au moins, je n’ai pas à me déplacer ni à prendre les transports”, explique le trentenaire, qui préfère ne pas donner son nom, casquette sur la tête.Mais la canicule n’a pas touché que la région parisienne. Le thermomètre est ainsi monté jusqu’à 41,4°C à Cadenet (Vaucluse)), 41,2°C à Chateaumeillant (Cher) ou encore 40,3°C à Nîmes-Garons (Gard) et Castelnaudry (Aude), a détaillé Météo-France mardi soir.”Des mesures ont été activées dès ce matin pour la protection des travailleurs et notamment adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles, aménager les postes de travail”, a assuré François Bayrou depuis le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises.Des restrictions de circulation ont été mises en place dans l’agglomération parisienne. Même la tour Eiffel est à la peine: le sommet des 330 mètres de fer puddlé restera fermé au public jusqu’à mercredi inclus. Parcs ouverts la nuit, assistance renforcée des personnes vulnérables, horaires de piscine étendus: la ville de Paris a activé le niveau 4, le plus élevé, de son plan canicule.- Organismes éprouvés -Paris et quinze autres départements sont en vigilance rouge depuis midi, dont les départements d’ÃŽle-de-France, mais aussi ceux de la région Centre-Val de Loire (sauf l’Eure-et-Loir) ainsi que l’Aube, l’Yonne et la Vienne. Météo-France prévoit un pic caniculaire “très fort” dans le bassin parisien avec une chaleur “particulièrement éprouvante”.La ville de Melun (Seine-et-Marne) a fermé tous les établissements publics accueillant des enfants. Au niveau national, près de 1.900 établissements scolaires, soit 3% du total, font l’objet d’une fermeture partielle ou totale mardi, selon le ministère de l’Education. Cette série de jours et nuits de chaleur promet d’éprouver les organismes. A Bordeaux, Jo, un SDF de 55 ans rue Sainte-Catherine, qui n’a pas souhaité donner son identité, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore. Il explique “attendre que ça passe et espérer ne pas faire de malaise”.- “Malaises” -Les services d’urgence sont sur le pont. Pierre-Marie Tardieux, chef des urgences au CHU de Nice, estime recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.Sur les passages aux urgences, “pour l’instant, nous n’avons pas de remontées significatives, mais nous savons qu’il existe un décalage de quelques jours”, a rappelé le ministre de la Santé. “Avec la canicule, on va sûrement être à plus 30%, plus 40% d’appels par rapport à la normale”, a indiqué à l’AFP le Pr Frédéric Adnet, chef de service du Samu de Paris, notant une augmentation du nombre d’appels “essentiellement liés à des malaises, mais pour l’instant pas trop de malaises graves, pas beaucoup d’hyperthermie, une pathologie extrêmement grave”.Cette vague de chaleur, qui concerne aussi tout le sud de l’Europe, est la 50e recensée depuis 1947 et la 33e au XXIe siècle.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.”Le changement climatique créé une nouvelle norme”, prévient cette scientifique, rendant les canicules plus fréquentes, même en juin et en septembre.Mardi, l’Angleterre et l’Espagne ont annoncé que le mois de juin 2025 est le plus chaud jamais enregistré. La cause de cette vague de chaleur, qui concerne tout le sud de l’Europe, est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.bur-al-mca-mac-abo-pgr/mat/gvy

Pologne: la Cour suprême valide le résultat de la présidentielle malgré des contestations

La Cour suprême de Pologne a annoncé mardi avoir validé le résultat de l’élection présidentielle de juin, remportée par le candidat nationaliste face au maire pro-européen de Varsovie, malgré de nombreuses contestations.Selon la Commission électorale, Karol Nawrocki, un historien soutenu par le parti nationaliste Droit et Justice (PiS), a obtenu 50,89% des voix au second tour du 1er juin tandis que son rival, Rafal Trzaskowski, soutenu par la coalition pro-UE en place, a obtenu 369.000 voix de moins, dans ce pays de 38 millions d’habitants.La Cour suprême “a décidé de la validité de l’élection de Karol Tadeusz Nawrocki à la présidence de la République de Pologne”, a annoncé le juge Krzysztof Wiak, à l’issue d’une réunion mardi de la chambre de la Cour chargée de trancher sur la validité du scrutin.La Cour a rejeté les nombreuses plaintes sur le déroulement du scrutin et ignoré les doutes sur la légimité de la chambre de la Cour chargée de l’affaire. “L’ensemble des circonstances indique clairement que Karol Tadeusz Nawrocki a obtenu plus de voix que RafaÅ‚ Kazimierz Trzaskowski, lors du second tour du vote”, a déclaré le juge de la chambre des recours extraordinaires et des affaires publiques de la Cour suprême.- Procédures “de façade” -Dans sa plaidoirie, le ministre de la Justice, qui est aussi procureur général, avait demandé, en vain, l’exclusion de tous les juges de cette chambre mise en place par le gouvernement nationaliste précédent, et dont la légitimité a été remise en question par la justice européenne, par une bonne partie de la classe politique, des magistrats et des experts.Le ministre Adam Bodnar a aussi regretté que les procureurs n’aient pas eu accès à l’ensemble des quelque 56.000 plaintes déposées et a estimé que ces plaintes ont pu être examinées dans des procédures “de façade”.Il a déclaré ne pas avoir “la conviction que toutes les plaintes aient été examinées” réellement, reprochant aux juges un “manque de transparence”.Les juges n’ont pas partagé ses préoccupations.Tous les doutes relatifs au processus électoral et à sa validation ont été qualifiés par le PiS de tentatives de “voler les élections”.En vertu de la Constitution, la Cour suprême doit donner son aval avant que le candidat élu puisse prêter serment devant les deux chambres du Parlement lors d’une cérémonie prévue le 6 août.Lundi, le Premier ministre Donald Tusk a rappelé que chaque décision de la chambre controversée est désormais publiée dans le Journal officiel avec une annotation indiquant que son “arrêt est intrinsèquement entaché d’une irrégularité juridique”, étant donné que cette chambre est “mal constituée au sein de la Cour suprême”.Néanmoins, a reconnu M. Tusk, “il n’est pas possible (…) que la Cour suprême soit remplacée dans cette affaire, à savoir la reconnaissance de la validité ou de l’invalidité des élections, par le bureau du procureur ou le gouvernement”.- “Paralyser la Cour suprême” -Avant même la réunion de mardi, les juges ont déjà classé sans suite plus de 50.000 plaintes, basées notamment sur des modèles de plaintes diffusés sur les réseaux sociaux, dénoncées par la présidente de la Cour, Malgorzata Manowska, comme une “opération visant (…) à paralyser la Cour suprême”. Roman Giertych, député de la coalition gouvernementale et auteur de l’un des modèles de plaintes diffusées en ligne, soupçonne qu’il y a bien eu une réaffectation des votes en faveur de M. Nawrocki et un truquage des bulletins de vote.Avec plusieurs experts, il avait appelé à recompter les voix à l’échelle nationale et même à reporter la cérémonie de serment présidentiel, le temps d’élucider les irrégularités.Ces experts estiment que l’Etat de droit a été mis à mal par les réformes introduites par gouvernement nationaliste précédent et le président sortant Andrzej Duda.Ces réformes ont exposé la Pologne à un long bras de fer avec la Commission européenne, atténué depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition pro-européenne en octobre 2023. Le président du Parlement Szymon Holownia, ainsi que nombre d’autres membres de la coalition au pouvoir, ont jusqu’à présent fermement rejeté l’idée de reporter le serment présidentiel. Indépendamment, le ministre de la Justice, qui est aussi chef du parquet national, a convoqué un groupe de procureurs chargés d’examiner les “irrégularités” dans le recensement des votes.

Les députés adoptent le projet de loi pour “refonder” Mayotte

Plus de six mois après le passage dévastateur de Chido, les députés ont largement adopté mardi le projet de loi du gouvernement pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France, confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.”Avec cette loi, Mayotte pourra mieux affronter le fléau qui empêche son développement, comme l’habitat illégal, l’insécurité ou l’immigration irrégulière”, s’est félicité le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, après le vote.Cette loi “concrétise surtout des promesses, parfois anciennes et jusqu’ici non tenues”, a déclaré M. Valls, citant notamment la convergence sociale inscrite dans le marbre. Durant les débats, parfois houleux, de nombreux députés ont rappelé à l’ancien Premier ministre socialiste la promesse de son gouvernement, il y a dix ans, d’un alignement des droits sociaux avec l’Hexagone pour 2025.”Ce texte est solide (…) Il prévoit quatre milliards d’euros d’investissement sur six ans. C’est inédit et c’est puissant”, a également souligné le ministre après le vote.La chambre basse a voté le texte à 367 voix pour et 109 voix contre. Déjà adopté en mai par le Sénat, il doit désormais faire l’objet d’un compromis entre sénateurs et députés la semaine prochaine en commission mixte paritaire (CMP), avec une probable adoption définitive dans la foulée.En dépit d’avancées sociales, comme l’alignement du montant du SMIC avec celui de l’Hexagone en 2027, la gauche a préféré voter contre ou s’abstenir en raison du volet migratoire, en partie durci par le Rassemblement national lors d’un examen marqué par un fort absentéisme.Dans la foulée du vote, Marine Le Pen a réagi sur X: “Largement amendé par les députés du Rassemblement national”, le projet de loi est “une victoire pour les Mahorais qui attendaient des mesures fortes pour lutter contre l’immigration, rétablir la sécurité sur l’île et assurer l’égalité sociale”.Il prévoit une série de mesures de lutte contre l’immigration, et permet par exemple le placement en rétention de mineurs accompagnant un majeur faisant l’objet d’une mesure d’éloignement.Au sujet de l’habitat informel, une mesure permet la destruction des bidonvilles, avec la possibilité de déroger à l’obligation d’une offre de relogement ou d’hébergement d’urgence.”Pendant qu’on parle d’expulsion et de centres de rétention, l’eau ne coule toujours pas à Mayotte, les écoles ferment, les robinets sont à sec”, a fustigé le député Davy Rimane (groupe communiste et ultra-marin), dénonçant un “texte qui sert de laboratoire politique” aux idées d’extrême droite pour “en faire un modèle exportable” à d’autres territoires en France. Vendredi, au dernier jour de l’examen, le groupe de Marine Le Pen s’est parfois retrouvé majoritaire dans l’hémicycle, à tel point que Manuel Valls avait lui-même fustigé l’absence du “socle commun”, permettant à des mesures “scandaleuses” d’être adoptées.Comme cette ligne ajoutée à la feuille de route du gouvernement pour Mayotte (un rapport annexé au projet de loi, sans valeur contraignante toutefois) qui prévoit désormais un moratoire sur la scolarisation d’enfant de parent étranger en situation irrégulière.- “Changement de cap” -Après le vote, le ministre a formulé le vÅ“u que la CMP permette de revenir sur ces “ajouts regrettables et inconstitutionnels”.A l’inverse, M. Valls espère que les députés et sénateurs réintroduiront une mesure (supprimée à l’Assemblée) qui facilite les expropriations afin de permettre la construction de certaines infrastructures essentielles. La mesure est particulièrement irritante pour les Mahorais et sa suppression a été saluée par la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (groupe Liot) lors de son discours à la tribune.L’élue, mobilisée tout au long de l’examen, avec parfois des échanges très durs avec le ministre ou d’autres députés, a applaudi “un changement de cap capital” avec ce texte. Elle a souligné l’abrogation du visa territorialisé en 2030, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone.”La solidarité nationale jouera enfin pleinement en 2030 et l’Hexagone, La Réunion, assumeront aussi les conséquences du fardeau migratoire”, selon elle.Le RN y était opposé, y voyant une “fausse bonne idée”, avec une mesure qui “fera appel d’air”.Mme Youssouffa a aussi applaudi les 4 milliards d’euros d’investissements mis sur la table par l’Etat, avant de lancer, lasse des fausses promesses des gouvernement successifs, un avertissement à M. Valls: “Si vous êtes encore là cet automne, vous me trouverez sur votre chemin lors du projet de loi de finances pour vérifier que pas un euro ne manque pour Mayotte”.

Procès requis dans l’affaire des lingots d’or du Prince de Conty

Le parquet de Brest a requis le renvoi en correctionnelle de trois Français et d’un couple d’Américains pour leur implication dans la revente de lingots pillés sur l’épave du Prince de Conty, une frégate de la compagnie des Indes échouée en 1746 en Bretagne.Dans un réquisitoire dont l’AFP a obtenu copie mardi, le procureur de Brest requiert le renvoi en correctionnelle d’Yves et Brigitte Gladu, un couple de Bretons âgés respectivement de 77 et 75 ans, de leur belle-sÅ“ur Annette May Pesty, 78 ans, et d’un couple d’Américains vivant en Floride, Eleonor (dite Gay) Courter, 80 ans, et son mari Philip Courter, 82 ans. Le magistrat requiert des poursuites pour association de malfaiteurs contre tous les suspects, demandant également que certains d’entre eux soient jugés pour blanchiment de vol et recel de vol.L’affaire débute le 21 février 2018 lorsque Michel L’Hour, directeur du Département français des recherches archéologiques sous-marines (Drassm), signale une vente suspecte de cinq lingots d’or sur un site internet américain.Les autorités américaines saisissent le butin car M. L’Hour assure que les lingots en question proviennent de l’épave du Prince de Conty, un navire ayant fait naufrage le 3 décembre 1746 par une nuit de tempête et de brouillard, près de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan). Immergée par 10 à 15 mètres de fond, dans une zone particulièrement difficile d’accès, l’épave était tombée dans l’oubli jusqu’à sa découverte en 1974 puis sa mise à sac l’année suivante.Vite identifiée, la vendeuse des lingots s’avère être Gay Courter, une écrivaine américaine à succès résidant à Crystal River, sur la côte ouest de la Floride. Elle dit tenir ces lingots d’un couple d’amis français, Gérard Pesty (mort depuis) et Annette May Pesty. Dans une émission télévisée américaine diffusée vingt ans plus tôt, Annette May Pesty avait assuré avoir découvert ces lingots lors d’une plongée au large du Cap Vert. Mais les enquêteurs écartent vite cette hypothèse et orientent leurs investigations vers le beau-frère de Mme May Pesty, Yves Gladu, un photographe sous-marin professionnel très connu dans le milieu.  Habitué des eaux bretonnes, M. Gladu avait échappé à un premier procès, en novembre 1983, portant déjà sur le pillage du Prince de Conty. Le tribunal correctionnel de Lorient avait condamné cinq prévenus pour détournement et recel d’épave maritime mais n’avait pas pu localiser les lingots pillés.- 40 plongées -Placé en garde à vue en mai 2022, M. Gladu reconnaît finalement  avoir plongé une quarantaine de fois sur l’épave entre 1976 et 1999 et avoir remonté 16 lingots, qu’il dit avoir vendus en 2006 à un ancien militaire en Suisse.Mais il assure ne pas avoir remis de lingots aux Courter, un couple qu’il connaît pourtant depuis les années 80 et qui a embarqué sur son catamaran “Tethys” en Grèce (2011), aux Caraïbes (2014) et aux îles Marquises (2015).Ce navire a d’ailleurs été saisi par la justice dans le cadre de l’enquête.Visés par un mandat d’arrêt international, les époux Courter sont eux interpellés puis assignés à résidence, à l’été 2022 à Southampton (Royaume-Uni). Interrogés par la juge brestoise, ils expliquent avoir vendu 18 lingots pour plus de 192.000 dollars (163.000 euros), notamment sur le site de commerce en ligne eBay.Les lingots (23 au total) avaient été confiés aux époux Courter en 1986 par Gérard Pesty mais le revenu de leur vente devait revenir aux époux Gladu. M. Pesty avait notamment vendu trois lingots au British Museum.”Les Courter ont accepté parce que ce sont des gens profondément amicaux et sympathiques. Ils n’ont pas vu le mal parce qu’aux États-Unis, la réglementation sur l’or n’est pas du tout la même qu’en France: la cession est totalement libre”, a expliqué à l’AFP leur avocat Me Grégory Lévy.”Ils ne se sont enrichis de rien”, a ajouté l’avocat affirmant qu’il se battrait pour obtenir un non lieu ou la relaxe.Contactés, les autres avocats n’ont pas donné suite. Un procès pourrait avoir lieu à l’automne 2026, selon le parquet.