Budget de l’Etat: “Je ne vois pas le chemin”, affirme Boris Vallaud (PS)

“Je ne vois pas le chemin” sur le budget de l’État, a affirmé mercredi le patron des députés PS Boris Vallaud, au lendemain de l’adoption en nouvelle lecture de l’autre budget, celui de la Sécurité sociale, avec le soutien des socialistes.Sur le budget de la Sécurité sociale, “nous avons largement fait reculer le gouvernement, et changé la physionomie de ce budget (…) Le budget de l’Etat il est aussi l’addition ou la soustraction de huit ans de choix qui n’ont pas été les nôtres”, a affirmé M. Vallaud, à propos du texte en cours d’examen au Sénat.”Je regarde ce que fait ou plutôt défait le Sénat, la droite républicaine du Sénat, et je vous le dis avec netteté (…) je ne vois pas le chemin”, a affirmé le président des députés socialistes, invité de l’Association des journalistes parlementaires (AJP).Le gouvernement juge encore possible de faire adopter le budget de l’Etat, actuellement en discussion au Sénat, avant le 31 décembre.Cela supposerait que le PS laisse passer le texte éventuellement issu d’une commission mixte paritaire réunissant sénateurs et députés.Le gouvernement envisage sinon de reprendre les discussions budgétaires en janvier, après l’adoption avant le 31 décembre d’une loi spéciale permettant la poursuite du fonctionnement de l’Etat.Une possibilité pour accélérer les débats serait de faire adopter le budget en utilisant l’arme constitutionnelle du 49.3, qui permet au gouvernement de faire adopter un budget sans vote en engageant sa responsabilité. – La loi spéciale, une “catastrophe” ? -“Je crois que personne n’a vraiment envie de repartir dans un débat budgétaire en janvier ou en février prochain”, a affirmé M. Vallaud, sans vouloir être beaucoup plus explicite sur l’utilisation éventuelle par le Premier ministre du 49.3, alors qu’il s’est engagé – à la demande des socialistes – à ne plus l’utiliser.”Ce sont des discussions qu’on aura avec lui, (..) avec les uns et les autres”, a dit M. Vallaud, relancé sur le sujet du 49.3.”Moi je regarde (…) la droite sénatoriale et je me dis que tout ça est quand même assez mal barré. (…) Il y a une droite sénatoriale, une droite à l’Assemblée nationale, un Laurent Wauquiez, un Bruno Retailleau. Good luck (bonne chance, ndlr)”, a-t-il dit, soulignant par ailleurs que le gouvernement “n’a pas pu compter à l’Assemblée nationale sur son bloc central” pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a lui aussi estimé mardi soir que le Parlement était “très loin” d’un accord sur le budget, invitant le gouvernement à “faire des concessions” à la gauche s’il souhaite aboutir.Dans une interview à Libération, Philippe Brun, responsable du budget pour son groupe, a dit espérer qu’une majorité permette “d’adopter un texte avant la fin de l’année”, estimant qu’une loi spéciale “serait une catastrophe pour notre économie et nos services publics”.Il a toutefois souligné qu’un vote “pour” du PS serait impossible sur le projet de loi de finances. “Au mieux, le groupe socialiste s’abstiendra”, dit-il, soulignant que “pour que le gouvernement puisse faire passer son budget, il faudra aussi qu’il obtienne l’abstention d’autres groupes de gauche”.”L’intérêt du pays impose que nous aboutissions avant la fin de l’année et nous avons le temps pour y parvenir”, a-t-il voulu croire.

Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

“Un peu n’importe quoi”: Emmanuel Macron a repris mercredi son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux, lors d’une étape en Bretagne où il a déploré les accusations, “largement biaisées”, de dérive “autoritaire” qui ont suivi son soutien à une labellisation des médias.Le chef de l’État a participé à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, à un échange avec des lecteurs d’Ouest-France sur le thème de “la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes”.Devant près de 220 participants réunis dans une grande salle, il a été interrogé sur la démocratie et le vote à l’heure des “fake news” sur les réseaux sociaux et sur ce qu’était une information.”Il y a eu parfois des débats ces derniers jours largement biaisés qui ont dit un peu n’importe quoi, y compris sur ce que j’avais pu dire”, a répondu Emmanuel Macron.L’idée directrice du président est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des “décisions concrètes” début 2026, même s’il a déjà commencé à égrener des pistes.Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias “par des professionnels”, pour distinguer les sites et réseaux qui font de l’information en se conformant aux règles déontologiques.”On va tout faire pour que soit mis en place un label”, a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, lors d’une précédente étape de cette tournée, tout en assurant que ce n’était par à l’État de le faire.Le 30 novembre, le Journal du dimanche s’est saisi de cette proposition pour lui reprocher une “dérive totalitaire”, ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un “ministère de la Vérité”, comme dans le roman dystopique “1984” de George Orwell.- “Presse libre” -L’accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l’extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l’État de vouloir “contrôler l’information” et museler la liberté d’expression à son profit”Je pense que ce n’est pas du tout le travail de l’État de distinguer le vrai du faux, c’est précisément le travail d’une presse libre par la contradiction, la vérification”, a répondu en personne Emmanuel Macron à Saint-Malo, reprenant une riposte déjà formulée la semaine dernière dans le huis clos du Conseil des ministres et relayée par ses ministres.”La clé, c’est d’abord de redonner une place centrale à ceux dont c’est le travail, c’est à dire les journalistes et les organes de presse, parce qu’ils ont des professionnels qui ont été formés pour ce faire. Ils ont une déontologie, une charte déontologique”, a-t-il dit.Or, cette information a un coût, pour que des journalistes puissent enquêter et vérifier, et il faut “un modèle économique derrière”, a-t-il estimé.Alors que les réseaux sociaux, eux, “ne sont pas faits pour nous informer”, on ne les “paye” pas pour cela. Leur “modèle d’affaires” est au contraire de “créer de l’excitation pour pouvoir vendre de la publicité individualisée”. “Quand on a compris ça, on comprend que ce qui est le plus important, c’est de créer de la dépendance”, a assuré le président, debout au milieu de son auditoire .A Saint-Malo, Emmanuel Macron a aussi mis l’accent sur les conséquences de la désinformation en matière climatique et scientifique, à l’occasion des dix ans de l’accord de Paris sur le climat.Face aux attaques des États-Unis de Donald Trump contre la science climatique, “la France, elle, défend de manière inattaquable la liberté académique ouverte et même la possibilité d’être critiqué dans son action par la science”, a-t-il martelé.Ses précédents débats organisés par la presse régionale l’ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il doit enchaîner avec Marseille mardi prochain.

Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

“Un peu n’importe quoi”: Emmanuel Macron a repris mercredi son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux, lors d’une étape en Bretagne où il a déploré les accusations, “largement biaisées”, de dérive “autoritaire” qui ont suivi son soutien à une labellisation des médias.Le chef de l’État a participé à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, à un échange avec des lecteurs d’Ouest-France sur le thème de “la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes”.Devant près de 220 participants réunis dans une grande salle, il a été interrogé sur la démocratie et le vote à l’heure des “fake news” sur les réseaux sociaux et sur ce qu’était une information.”Il y a eu parfois des débats ces derniers jours largement biaisés qui ont dit un peu n’importe quoi, y compris sur ce que j’avais pu dire”, a répondu Emmanuel Macron.L’idée directrice du président est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des “décisions concrètes” début 2026, même s’il a déjà commencé à égrener des pistes.Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias “par des professionnels”, pour distinguer les sites et réseaux qui font de l’information en se conformant aux règles déontologiques.”On va tout faire pour que soit mis en place un label”, a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, lors d’une précédente étape de cette tournée, tout en assurant que ce n’était par à l’État de le faire.Le 30 novembre, le Journal du dimanche s’est saisi de cette proposition pour lui reprocher une “dérive totalitaire”, ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un “ministère de la Vérité”, comme dans le roman dystopique “1984” de George Orwell.- “Presse libre” -L’accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l’extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l’État de vouloir “contrôler l’information” et museler la liberté d’expression à son profit”Je pense que ce n’est pas du tout le travail de l’État de distinguer le vrai du faux, c’est précisément le travail d’une presse libre par la contradiction, la vérification”, a répondu en personne Emmanuel Macron à Saint-Malo, reprenant une riposte déjà formulée la semaine dernière dans le huis clos du Conseil des ministres et relayée par ses ministres.”La clé, c’est d’abord de redonner une place centrale à ceux dont c’est le travail, c’est à dire les journalistes et les organes de presse, parce qu’ils ont des professionnels qui ont été formés pour ce faire. Ils ont une déontologie, une charte déontologique”, a-t-il dit.Or, cette information a un coût, pour que des journalistes puissent enquêter et vérifier, et il faut “un modèle économique derrière”, a-t-il estimé.Alors que les réseaux sociaux, eux, “ne sont pas faits pour nous informer”, on ne les “paye” pas pour cela. Leur “modèle d’affaires” est au contraire de “créer de l’excitation pour pouvoir vendre de la publicité individualisée”. “Quand on a compris ça, on comprend que ce qui est le plus important, c’est de créer de la dépendance”, a assuré le président, debout au milieu de son auditoire .A Saint-Malo, Emmanuel Macron a aussi mis l’accent sur les conséquences de la désinformation en matière climatique et scientifique, à l’occasion des dix ans de l’accord de Paris sur le climat.Face aux attaques des États-Unis de Donald Trump contre la science climatique, “la France, elle, défend de manière inattaquable la liberté académique ouverte et même la possibilité d’être critiqué dans son action par la science”, a-t-il martelé.Ses précédents débats organisés par la presse régionale l’ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il doit enchaîner avec Marseille mardi prochain.

Procès libyen: la cour d’appel de Paris libère l’intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

La cour d’appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l’intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu à être encore incarcéré dans le procès du financement libyen de la campagne de 2007 de l’ex-président français Nicolas Sarkozy.L’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d’emprisonnement dans l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d’Île-de-France, de s’absenter de son domicile en région parisienne avant 8H00 et après 20H00, ainsi que d’entrer en contact avec ses coprévenus.Il a également l’interdiction de mener une activité d’intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.Le parquet général s’était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée. Son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, a indiqué à l’AFP en milieu d’après-midi qu’il était sorti de la prison parisienne de La Santé. “La cour d’appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu’il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu’il n’y avait pas de risque de fuite ou de pression” sur les témoins, s’était-il félicité mercredi matin, soulignant que son client ne s’était “jamais dérobé à ses obligations”.Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d’appel estimant qu’il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation “particulièrement faibles”.Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d’emprisonnement avec mandat de dépôt: l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer. L’ex-chef de l’Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d’obtenir sa libération auprès de la cour d’appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.

Maroc: 22 morts dans l’effondrement de deux immeubles, dont l’un accueillait une fête

Vingt-deux personnes ont été tuées dans la nuit de mardi à mercredi dans l’effondrement de deux immeubles mitoyens à Fès, grande ville du nord du Maroc, dont l’un accueillait une fête pour une naissance, selon les autorités.Il s’agit du pire accident de ce type ces dernières années dans le pays.Aucune explication officielle n’a été avancée au sinistre, et le Parquet de Fès a annoncé l’ouverture d’une enquête.Mais des riverains ont pointé “la construction anarchique” de quatrièmes ou de cinquièmes étages dans un quartier où il n’est permis de construire que des bâtiments à deux étages.Les autorités locales ont précisé que les deux immeubles comptaient quatre étages chacun.Selon le Parquet, l’accident s’est produit peu après 23H00 locales.Vingt-deux personnes sont mortes, dont des femmes et des enfants, et 16 personnes ont été blessées, a-t-il ajouté. “Le premier immeuble était vide, le second accueillait une fête d’+aqiqa+”, tradition célébrant l’arrivée d’un enfant dans une famille, a-t-il précisé dans un communiqué.En milieu d’après-midi, la recherche de survivants ou de victimes était terminée, a affirmé à l’AFP sur place Abdelaziz Makhmakh, commandant régional de la Protection civile.”J’ai entendu un bruit fort vers minuit, puis des cris. C’était choquant. Tout le monde est sorti et j’ai vu comme un nuage de poussière, et c’est là que j’ai réalisé que les deux bâtiments s’étaient effondrés”, a raconté à l’AFP Bilal El Bachir, 17 ans, un habitant du quartier.”Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé (…). Mais je suis sûr que les étages supérieurs étaient illégaux. Et ce ne sont pas les seuls bâtiments ici qui comptent des étages construits illégalement. Je crains que ce genre d’incidents ne se reproduise”, a-t-il ajouté. – “Responsabilités” -“Il y a des constructions presque anarchiques dans cette zone, qui échappent à tout contrôle, alors que c’est un quartier censé être moderne où on a offert des lots de terrains pour reloger des familles qui vivaient dans des bidonvilles!”, s’exclame de son côté Bilal Ben Daoued, 20 ans.”On voit très bien que les conditions de sécurité ne sont pas respectées. Il faut que l’enquête nous explique cela, que les autorités assument leurs responsabilités”, ajoute-t-il.Les autorités locales ont indiqué que selon les indications préliminaires, les deux immeubles avaient été construits en 2006.Dans la nuit, selon les premières images, une foule de civils s’était rassemblée sur place, tandis que des secouristes transportaient le corps d’une victime, enveloppé dans un sac gris. Les blessés ont été évacués vers le Centre Hospitalier Universitaire de Fès, a indiqué l’agence de presse officielle MAP.Le dernier effondrement le plus meurtrier remonte à 2014, quand 23 personnes avaient trouvé la mort dans l’écroulement de trois immeubles à Casablanca, grande ville de l’ouest du pays.A Fès déjà, en mai dernier, neuf personnes avaient été tuées dans l’effondrement d’un immeuble d’habitation, et une enquête a été ouverte.La construction “figurait sur la liste des bâtiments menaçant de s’effondrer et avait fait l’objet d’un ordre d’évacuation adressé à ses occupants”, avait affirmé une source des autorités locales à l’AFP.Cinq personnes étaient aussi mortes en février 2024, toujours à Fès, dans l’effondrement d’une maison dans la vieille ville.Et en 2016, en l’espace d’une semaine, deux enfants avaient péri dans l’effondrement d’une maison à Marrakech (ouest) tandis qu’à Casablanca l’effondrement d’un immeuble de quatre étages avait fait quatre morts et 24 blessés.

Procès libyen: la cour d’appel de Paris libère l’intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

La cour d’appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l’intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.L’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d’emprisonnement dans l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d’Île-de-France, de s’absenter de son domicile en région parisienne avant 8H00 et après 20H00, d’entrer en contact avec ses coprévenus.Il a également l’interdiction de mener une activité d’intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.Le parquet général s’était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée. Son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, a indiqué à l’AFP en milieu d’après-midi qu’il était sorti de la prison parisienne de La Santé. “La cour d’appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu’il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu’il n’y avait pas de risque de fuite ou de pression” sur les témoins, s’était-il félicité mercredi matin, soulignant que son client ne s’était “jamais dérobé à ses obligations”.Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d’appel estimant qu’il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation “particulièrement faibles”.Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d’emprisonnement avec mandat de dépôt: l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer. L’ex-chef de l’Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d’obtenir sa libération auprès de la cour d’appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel  prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.

Enfant tondu dans un foyer à Paris: deux inspectrices sur place

Deux inspectrices ont entamé mercredi un contrôle dans les locaux du foyer parisien Jenner, au lendemain de la révélation de faits de maltraitance sur un enfant placé, filmé en train d’être rasé par des éducateurs contre son gré, a-t-on appris auprès de la Ville de Paris.”Une inspection administrative est en cours, elle va durer deux jours”, a indiqué à l’AFP la Ville de Paris, confirmant une information de franceinfo.Selon la radio, les deux inspectrices sont “habilitées auprès de l’Aide sociale à l’enfance (ASE)” et doivent établir si d’autres violences ont pu être commises par des éducateurs de cet établissement du XIIIe arrondissement, qui héberge une soixantaine d’enfants. Les conclusions “sont attendues par la maman (…) pour connaître et apprécier pleinement les dysfonctionnements qui pourront être constatés”, a indiqué mercredi dans un communiqué l’avocat de la famille, Axel Delaunay-Belleville, précisant que la mère de l’enfant tondu déposera plainte “dans les prochains jours”.Les faits, révélés par franceinfo, impliquent des éducateurs ayant pris la décision de raser le crâne d’un enfant de huit ans placé sous leur responsabilité, tout en le filmant à des “fins évidentes d’humiliations”, selon la Ville.Sur des images filmées en février, l’enfant apparaît torse nu, assis sur une chaise les bras croisés, tandis qu’une personne lui rase la tête à l’aide d’une tondeuse, prétextant une sanction. La vidéo a ensuite été partagée sur un groupe WhatsApp d’éducateurs. Mardi, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour “violences volontaires sur mineur de quinze ans par personne ayant autorité”.Selon la Ville de Paris, ces faits “gravissimes” se sont déroulés en février 2025 au foyer éducatif Jenner, géré par l’association Jean-Coxtet et qui accueille des mineurs et jeunes majeurs placés par l’ASE.Face à ces “manquements inacceptables”, la Ville a souligné qu’aucune des justifications avancées – qu’il s’agisse de la présence de poux, d’un prétendu accord de l’enfant ou d’une autorisation de sa mère – ne pouvait “légitimer la violence infligée”.La maire de Paris Anne Hidalgo doit par ailleurs s’exprimer sur le sujet dans l’après-midi à l’occasion de l’inauguration d’un foyer de l’ASE dans le XIIe arrondissement.La collectivité, qui a saisi l’autorité judiciaire et prévoit de se constituer partie civile dans cette affaire, précise que les premiers éléments de réponse de l’association ont déjà conduit au “renouvellement de l’équipe” encadrante.La Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé mercredi “s’autosaisir”, dénonçant une situation “épouvantable”, tandis que la ministre de la Santé Stéphanie Rist a saisi la procureure de Paris, dénonçant une “atteinte grave à la dignité” de l’enfant.

Au procès Péchier, un avocat plaide “la revanche des ploucs”

“C’est la revanche des ploucs, Monsieur Péchier”: l’avocat de la plus jeune victime imputée à l’anesthésiste de Besançon, un enfant de quatre ans, a dénoncé mercredi le mépris supposé de l’accusé pour les parties civiles.En février 2016, Tedy Hoerter-Tarby, issu de la communauté des gens du voyage, avait fait un arrêt cardiaque à la clinique Saint-Vincent de Besançon, où il devait subir une opération des amygdales. L’enfant a survécu, mais avec des séquelles.”Seize kilos, 103 cm, 4 ans et deux mois”. Ce “petit trésor” selon son avocat et celui de ses parents, Archibald Celeyron, est la plus jeune des 30 victimes d’empoisonnements, dont 12 mortels, imputés à l’anesthésiste Frédéric Péchier. Le médecin de 53 ans, qui comparaît depuis trois mois devant les assises du Doubs, est soupçonné d’avoir pollué des poches de produits utilisés lors d’anesthésies afin de nuire à des confrères.”Rarissime, impossible en réalité”, l’arrêt cardiaque de l’enfant, “porte la signature de Frédéric Péchier”, a asséné Me Celeyron au troisième et dernier jour des plaidoiries des avocats des victimes et de leurs familles.Depuis, Tedy a grandi, il a 14 ans. Mais sa vie “a été confisquée par Frédéric Péchier”, a accusé l’avocat, énumérant ses lenteurs d’apprentissage ou encore ses difficultés en sport.Il a par ailleurs insisté sur le décalage de condition sociale entre les familles des patients et celle des médecins, qui s’est révélé au grand jour au cours des débats.Il a cité des écoutes de la famille Péchier, où la star des anesthésistes, alors déjà mis en examen pour plusieurs empoisonnements, disait avec mépris au sujet de la famille d’un patient: “C’est une famille de Haut-Saônois, un peu ploucs, tu vois, à qui on raconte que ça peut arriver, et ça passe”.”Eh bien! vous êtes mal tombé M. Péchier”, a asséné Me Celeyron. Les proches de Tedy “ne sont pas des beubeus à qui on peut faire croire n’importe quoi. Aujourd’hui, c’est la revanche des ploucs et des beubeus, des connards, des débiles”, a-t-il insisté, reprenant les termes injurieux qui fleurissent dans les écoutes téléphoniques de la famille Péchier.Le conseil a exposé devant la cour comment le père de l’enfant, Hervé Tarby, qui n’a pas manqué “un seul jour” du procès, est désormais salué au palais de justice par les magistrats et les médecins. “L’ironie de l’histoire, c’est de voir Hervé respecté par cette communauté de notables grâce à ses valeurs. Ces mêmes notables qui vous ont renié, M. Péchier”, a lancé Me Celeyron.Frédéric Péchier, qui comparaît libre, clame son innocence. Il encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.