Violences policières: derrière l’IGPN, l’opacité des enquêtes locales dénoncée par une ONG
Dénonçant un système où “ce sont les potes” qui enquêtent sur leurs propres collègues, Vanessa Langard, le visage brisé par un tir de LBD, incarne l’opacité des “trous noirs” administratifs épinglés mardi par Flagrant déni: selon cette ONG, la majorité des dossiers échappent à la “police des polices”.L’attention médiatique et politique se focalise souvent sur l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Pourtant, selon ce rapport basé sur des données inédites, l’inspection nationale ne traite qu’environ 10% des enquêtes pénales visant des policiers.”L’IGPN a tendance à capter la lumière”, analyse Lionel Perrin, co-auteur du rapport pour Flagrant déni. “Mais derrière, il y a la part immergée, celle où l’IGPN sous-traite les dossiers.”Ces 90% restants atterrissent sur les bureaux de services de police judiciaire classiques ou de “cellules de déontologie” départementales. Ces structures, dont l’appellation varie d’une ville à l’autre, sont décrites par l’ONG comme des “objets administratifs non identifiés”.”Ce sont un peu comme des trous noirs dans l’espace : ils absorbent la lumière et ne restituent aucune information, aucune statistique”, a déploré M. Perrin lors d’une conférence de presse mardi.- “Machine à valider” -Le problème soulevé n’est pas seulement l’opacité, mais la hiérarchie. Ces cellules sont placées sous l’autorité directe des Directeurs départementaux de la police nationale (DDPN).”Sur le plan vertical, le supérieur hiérarchique du policier qui fait l’enquête est aussi le supérieur du policier mis en cause”, dénonce Lionel Perrin, soulignant une situation “interdite par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme”.Cette proximité organique entre enquêteurs et enquêtés a des conséquences judiciaires lourdes, selon les acteurs de terrain.”C’est une machine à valider, à justifier, à blanchir les policiers”, tranche Me Mohamed Jaite, président de la section parisienne du Syndicat des avocats de France (SAF).Pour l’avocat, si l’enquête initiale est biaisée, la suite est compromise : “Le juge, par la suite, ne fait que valider ce qui a été fait par les policiers”.Le rapport établit une corrélation entre cette organisation et l’efficacité des investigations. Alors que le nombre d’affaires de violences impliquant des dépositaires de l’autorité publique a augmenté de 59% depuis 2016, le taux d’élucidation a chuté de 25%.”L’autorité judiciaire est deux fois moins capable de retrouver les auteurs quand il s’agit de policiers” que pour d’autres types de délinquance, pointe Lionel Perrin.- “Affaires sensibles” -Sollicitée par l’AFP, la Direction générale de la police nationale (DGPN) conteste cette lecture, rappelant qu’une circulaire de 2014 prévoit que l’IGPN se concentre sur “les affaires les plus graves et les plus sensibles”.”Le taux d’élucidation global pour les affaires de violences traitées par l’IGPN sur les trois dernières années se situe dans une fourchette comprise entre 95 et 100%”, fait valoir la DGPN.Concernant les enquêtes locales, la police nationale assure qu’elles sont “naturellement dirigées par les magistrats de l’ordre judiciaire” qui “veillent à leur bon déroulé”.Pour les victimes, la réalité des chiffres se traduit par un parcours du combattant. Mélanie N’goye-Gaham, blessée en 2019 lors d’une manifestation, déplore pour sa part une enquête IGPN qui “a donné zéro”, alors qu’une juge a par la suite identifié deux tireurs dans le même dossier.”Recevoir un classement sans suite, c’est un deuxième coup”, témoigne-t-elle.”On n’a toujours pas de statut de victime, on n’existe pas. On est des numéros”, abonde à ses côtés Vanessa Langard, blessée en 2018 sur les Champs-Élysées à Paris.Face à ce qu’elle qualifie de “scandale judiciaire”, l’ONG ne croit plus à une autorégulation de l’institution.”La balle est dans le camp parlementaire”, conclut Lionel Perrin, qui appelle à une commission d’enquête pour aboutir à une loi créant un organe de contrôle totalement indépendant.Plusieurs parlementaires de gauche (Danièle Obono, Thomas Portes, Sandra Regol, Corinne Narassiguin) assistaient aux échanges, ainsi que Céline Roux, adjointe de la Défenseure des droits.Présent dans la salle, le député LFI Abdelkader Lahmar a salué cette libération de la parole sur un sujet où les victimes étaient “complètement invisibles” il y a 40 ans, se disant prêt à “creuser” la piste législative.
Violences policières: derrière l’IGPN, l’opacité des enquêtes locales dénoncée par une ONG
Dénonçant un système où “ce sont les potes” qui enquêtent sur leurs propres collègues, Vanessa Langard, le visage brisé par un tir de LBD, incarne l’opacité des “trous noirs” administratifs épinglés mardi par Flagrant déni: selon cette ONG, la majorité des dossiers échappent à la “police des polices”.L’attention médiatique et politique se focalise souvent sur l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Pourtant, selon ce rapport basé sur des données inédites, l’inspection nationale ne traite qu’environ 10% des enquêtes pénales visant des policiers.”L’IGPN a tendance à capter la lumière”, analyse Lionel Perrin, co-auteur du rapport pour Flagrant déni. “Mais derrière, il y a la part immergée, celle où l’IGPN sous-traite les dossiers.”Ces 90% restants atterrissent sur les bureaux de services de police judiciaire classiques ou de “cellules de déontologie” départementales. Ces structures, dont l’appellation varie d’une ville à l’autre, sont décrites par l’ONG comme des “objets administratifs non identifiés”.”Ce sont un peu comme des trous noirs dans l’espace : ils absorbent la lumière et ne restituent aucune information, aucune statistique”, a déploré M. Perrin lors d’une conférence de presse mardi.- “Machine à valider” -Le problème soulevé n’est pas seulement l’opacité, mais la hiérarchie. Ces cellules sont placées sous l’autorité directe des Directeurs départementaux de la police nationale (DDPN).”Sur le plan vertical, le supérieur hiérarchique du policier qui fait l’enquête est aussi le supérieur du policier mis en cause”, dénonce Lionel Perrin, soulignant une situation “interdite par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme”.Cette proximité organique entre enquêteurs et enquêtés a des conséquences judiciaires lourdes, selon les acteurs de terrain.”C’est une machine à valider, à justifier, à blanchir les policiers”, tranche Me Mohamed Jaite, président de la section parisienne du Syndicat des avocats de France (SAF).Pour l’avocat, si l’enquête initiale est biaisée, la suite est compromise : “Le juge, par la suite, ne fait que valider ce qui a été fait par les policiers”.Le rapport établit une corrélation entre cette organisation et l’efficacité des investigations. Alors que le nombre d’affaires de violences impliquant des dépositaires de l’autorité publique a augmenté de 59% depuis 2016, le taux d’élucidation a chuté de 25%.”L’autorité judiciaire est deux fois moins capable de retrouver les auteurs quand il s’agit de policiers” que pour d’autres types de délinquance, pointe Lionel Perrin.- “Affaires sensibles” -Sollicitée par l’AFP, la Direction générale de la police nationale (DGPN) conteste cette lecture, rappelant qu’une circulaire de 2014 prévoit que l’IGPN se concentre sur “les affaires les plus graves et les plus sensibles”.”Le taux d’élucidation global pour les affaires de violences traitées par l’IGPN sur les trois dernières années se situe dans une fourchette comprise entre 95 et 100%”, fait valoir la DGPN.Concernant les enquêtes locales, la police nationale assure qu’elles sont “naturellement dirigées par les magistrats de l’ordre judiciaire” qui “veillent à leur bon déroulé”.Pour les victimes, la réalité des chiffres se traduit par un parcours du combattant. Mélanie N’goye-Gaham, blessée en 2019 lors d’une manifestation, déplore pour sa part une enquête IGPN qui “a donné zéro”, alors qu’une juge a par la suite identifié deux tireurs dans le même dossier.”Recevoir un classement sans suite, c’est un deuxième coup”, témoigne-t-elle.”On n’a toujours pas de statut de victime, on n’existe pas. On est des numéros”, abonde à ses côtés Vanessa Langard, blessée en 2018 sur les Champs-Élysées à Paris.Face à ce qu’elle qualifie de “scandale judiciaire”, l’ONG ne croit plus à une autorégulation de l’institution.”La balle est dans le camp parlementaire”, conclut Lionel Perrin, qui appelle à une commission d’enquête pour aboutir à une loi créant un organe de contrôle totalement indépendant.Plusieurs parlementaires de gauche (Danièle Obono, Thomas Portes, Sandra Regol, Corinne Narassiguin) assistaient aux échanges, ainsi que Céline Roux, adjointe de la Défenseure des droits.Présent dans la salle, le député LFI Abdelkader Lahmar a salué cette libération de la parole sur un sujet où les victimes étaient “complètement invisibles” il y a 40 ans, se disant prêt à “creuser” la piste législative.
COP-and-trade? Tariffs, carbon tax weigh on climate talks
In Belem, the Brazilian city hosting COP30, it’s hard to miss the BYD Dolphin Mini — the Chinese hatchback that’s dominating the local electric vehicle market, even as the company races to catch up in Europe and is absent in North America.Trade-restrictive measures loom large over this year’s UN climate summit, with China pushing for wider market access for its green technologies and major developing economies challenging Europe over its new carbon border tax on carbon-intensive imports like steel and fertilizer.Even smaller developing countries whose exports aren’t targeted by Europe’s Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM) fear broader measures to come.”Trade, at this COP, unlike previous COPs, has already been elevated,” Li Shuo, director of the China Climate Hub at the Asia Society Policy Institute, told AFP. “We can already expect that trade will form the most prominent part of the outcome.”Traditionally, climate ambition and finance have dominated discussions — how far major emitters will curb pollution, and how much money rich nations will provide to help developing countries adapt and accelerate their transition away from fossil fuels.Countries including China, India and Brazil have repeatedly tried to put trade on COP agendas, without success. That’s changing.A draft text issued by the Brazilian presidency on Tuesday — seen as paving the way for the final outcome text — listed trade as the second of its four top bullet points.- ‘Free flow of green products’ -The tone was set earlier at a leaders’ summit in November, when Chinese Vice Premier Ding Xuexiang urged countries to “remove trade barriers and ensure the free flow of quality green products.”The EU imposes steep tariffs on Chinese EVs — reaching up to over 45 percent depending on the company — while Canada and the United States go far higher still, exceeding 100 percent.A Southeast Asian negotiator told AFP these realities rankle countries in Asia, which are buying up cheap Chinese green tech to accelerate their transitions, and find it “illogical” and “inconsistent” that Western nations are spurning the chance to do the same.”We need to achieve the radical decarbonization of the global economy in the next two decades if we are to meet the Paris temperature goals,” Alden Meyer of the think tank E3G told AFP. “To the extent trade policies are creating barriers to achieving that objective, that’s a legitimate topic.”The European Union’s CBAM is another flashpoint. The policy aims to level the playing field for industries covered by EU emissions rules by preventing companies from relocating to countries with weaker standards. But major developing economies — including India and South Africa — are heavily exposed.- CBAM and beyond -“The Global North, having used carbon-intensive industries to develop themselves, are now throwing up the gates to the Global South,” Mohamed Adow, of think tank Power Shift Africa, told AFP.Concerns also extend beyond the sectors CBAM covers. An African negotiator from a cocoa-exporting country said the EU’s paused deforestation regulations — requiring proof commodities don’t come from recently cleared land — were another major worry. The EU insists CBAM is not a trade policy but a climate one. “Pricing carbon is something that we need to pursue with as many as possible, as quickly as possible,” the bloc’s climate commissioner, Wopke Hoekstra, said Monday. “We’re not going to be lured into the suggestion that CBAM is a unilateral trade measure.””Some countries say one thing here in negotiations, and they say another thing when we speak to them bilaterally,” Sweden’s Climate Ambassador Mattias Frumerie told AFP, explaining that privately some nations welcome CBAM as an incentive to decarbonize.Brussels says CBAM was designed to comply with World Trade Organization rules. Russia has launched a complaint, but with the WTO’s dispute mechanism effectively paralyzed since 2019, opponents are seeking other venues to raise concerns, especially as the UK and Canada move forward with their own mechanisms.David Waskow, director of the World Resources Institute’s International Climate Initiative, said even if trade appears in the COP’s final decision text, no one expects the summit to “magically” resolve these disputes. “They want to surface them, they want to poke each other,” he told AFP. “Sometimes doing that can lead to some recalibration of policy.”
Novelist returns to France after imprisonment in AlgeriaTue, 18 Nov 2025 14:00:14 GMT
French-Algerian writer Boualem Sansal on Tuesday returned to France after a year-long imprisonment in Algeria that further strained troubled ties between Paris and its former colony, supporters and the French presidency said.Sansal, 81, travelled to France from Germany where he had been receiving medical treatment following his release last week brokered in talks between Algiers …
Novelist returns to France after imprisonment in AlgeriaTue, 18 Nov 2025 14:00:14 GMT Read More »
Europe looks to catch up with US in AI race at German digital summit
Europe must strive to lead in the AI race, top officials urged Tuesday at a summit focused on propelling the region to the forefront of the digital era and reducing its reliance on US tech titans.As the Berlin gathering got underway, the EU also announced that Amazon and Microsoft cloud services could face stricter competition rules in the bloc as Brussels probes their market power.The summit brought together leaders from Europe’s tech sector, and was to be addressed by German Chancellor Friedrich Merz and French President Emmanuel Macron later Tuesday.”Europe’s goal is very simple: we want to lead, not follow, on AI and frontier technologies,” European Commission digital chief Henna Virkkunen told the opening of the event.”We have the market, we have the talent, we have the ambition. Now we must deliver scale in investment, innovation and uptake.”Europe is responding to calls to blaze its own digital path and take steps to catch up in the AI race against China and the United States.Concerns about US tech dominance have also grown as ties with Washington become increasingly uneasy under the “America First” administration of Donald Trump.Despite the US-Europe tensions, a senior official from the French presidency said the summit was not about “confrontation” with the United States or even China, but rather protecting “our core sovereignty”.- ‘Become a creator’ -Arthur Mensch, CEO of French AI firm Mistral, told a panel at the summit that he had helped found the company as “we didn’t want Europe to become an AI colony, and it was starting to look a bit like this in 2023″.But European regulations needed to be better designed to help local companies, added Christian Klein, chief executive of German software giant SAP.”You need a framework here in Europe where you can build your business, where you can thrive,” he said.His comments came a day before the EU was set to propose a rollback of its rules on AI and data protection — a move welcomed by businesses, but criticised by privacy advocates.Virkkunen also announced the move against Amazon and Microsoft cloud services in Berlin, saying that twin investigations aim to assess whether the tech giants “should be designated as the gatekeepers on cloud computing”.The European Commission, the bloc’s digital regulator, said it will investigate whether Amazon Web Services (AWS) and Microsoft’s Azure should come under the scope of the Digital Markets Act (DMA).Efforts to build up “sovereign” EU cloud computing capabilities, which proponents argue would better protect Europeans’ data, were also being discussed in Berlin.Digital ministers from across Europe, as well as CEOs of tech firms like France’s Mistral and Germany’s SAP, were attending, and announcements on new digital initiatives were expected.- ‘Protect sovereignty’ -After giving their keynote addresses, Merz and Macron were to dine with British Prime Minister Keir Starmer.As well as worrying about US dependence, Europe has long-standing concerns about reliance on firms in China and other parts of Asia for hardware, from semiconductors to laptop components.But the continent faces an uphill battle to switch supply chains from foreign companies in the digital realm.The region is struggling after a period of prolonged economic weakness and its tech firms remain far smaller than their US rivals.As of last year, the continent’s data centres — crucial for AI — had computing capacity of just 16 gigawatts, compared with 48 in the US and 38 in China, according to a recent study by German digital business association Bitkom.But Klein of SAP struck an upbeat note.”We have our own industries that we are good at,” he said.”Let’s apply AI in these battlegrounds, then Europe has a bright future.”
Budget: Lecornu et ses soutiens critiquent la copie actuelle, promise au rejet en cas de vote
Des taxes déconnectées de “l’économie réelle” et une copie emprunte d'”insincérité”: le gouvernement et ses soutiens à l’Assemblée nationale critiquent sévèrement la version du projet de budget de l’Etat 2026 sur la table des députés, promise à un rejet en l’absence du soutien du bloc central.Lundi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de rassurer le monde de l’entreprise au sommet Choose France: certaines taxes votées en première lecture à l’Assemblée nationale “n’auront jamais d’application”. Et le chef du gouvernement de pointer des “aspirations à la justice fiscale ou sociale” qui “se déconnectent complètement de l’économie réelle”.Mardi, son entourage vend la mèche. Les groupes du camp gouvernemental à l’Assemblée lui ont signifié que même eux ne pourraient pas voter la partie recettes du projet de budget de l’État pour 2026, invoquant l'”insincérité” de mesures adoptées.Si ces groupes ont affirmé vouloir “un compromis” lors de la navette parlementaire, selon l’entourage du Premier ministre, ils devraient donc osciller entre abstentions et vote contre sur la partie recettes à l’Assemblée nationale d’ici à dimanche. En réunion de groupe, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a annoncé son rejet du texte: “On ne peut pas voter ce budget (…) vu toutes les horreurs fiscales” qu’il contient, a déclaré le député de Haute-Loire. Dans le viseur du socle commun plusieurs mesures fiscales, notamment une taxe sur les multinationales adoptée à l’initiative de LFI. Elle “n’existe pas” faute d’assiette réelle, a affirmé M. Lecornu, mais une large partie du camp gouvernemental souhaite quand même qu’elle soit évacuée.A ce stade, l’Assemblée doit encore écluser plus d’un millier d’amendements sur cette partie recettes.Si le gouvernement a d’ores et déjà acté qu’un vote sur les dépenses ne serait pas possible, un vote sur cette première partie est encore envisageable. Il devra quoiqu’il arrive intervenir avant dimanche minuit, le gouvernement pouvant alors envoyer tout le texte au Sénat sans vote, avec les amendements adoptés. – “Texte orphelin” -En cas de rejet, hypothèse extrêmement probable puisque ni les oppositions ni la majorité ne s’y retrouvent, c’est le texte initial du gouvernement qui irait au Sénat.Pour les socialistes, qui ont fait le pari de la non-censure en espérant faire pencher le budget suffisamment à gauche, la copie actuelle est également insuffisante.Les députés ont tout de même voté un réindexation du barème de l’impôt sur le revenu, doublé la “taxe Gafam” ou encore revu à la hausse l’impôt sur les sociétés.Mais il n’y a “pas assez de justice fiscale”, notamment “sur le patrimoine”, pointe le député PS Philippe Brun.”Je ne vois pas une majorité se dégager. C’est pas la somme du compromis, c’est la somme de toutes nos envies. C’est un texte un peu orphelin de responsabilité”, a résumé lundi sur LCP Marc Fesneau, patron du groupe MoDem.Quelle que soit la version envoyée ou sortant du Sénat, le problème de majorité à l’Assemblée nationale se reposera tôt ou tard sur ce budget de l’Etat. Car le PS envisage pour le moment une abstention au maximum, qui ne suffirait pas à elle seule pour faire passer le texte. Une position qui échaude le camp gouvernemental, mécontent des concessions accordées sans garantie. Et les cadres du bloc central, comme ceux de l’opposition sont aujourd’hui peu optimistes.”Le plus probable c’est qu’on n’ait pas de budget de l’Etat voté en décembre, une loi spéciale pour reconduire celui de 2025, et un nouveau budget soumis en janvier-février”, résume l’un d’eux.Un cadre macroniste estime possible un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, qui contient une suspension de la réforme des retraites susceptible de sécuriser suffisamment d’abstentions à gauche. Mais pas sur le budget de l’Etat, qu’il imagine passer par un 49.3 en février. Sébastien Lecornu a affirmé souhaiter un compromis “avant” fin décembre, “parce que s’il n’y a pas de budget, ce sera un mauvais compromis en gestion de crise plus tard”. Quant à Emmanuel Macron, il a pris position lundi sur ses réseaux sociaux: “Est-ce que je suis satisfait tous les jours de ce qui est voté au Parlement? Non, mais est ce que je pense que la stabilité politique est nécessaire et la recherche de compromis indispensable? Oui.”
Budget: Lecornu et ses soutiens critiquent la copie actuelle, promise au rejet en cas de vote
Des taxes déconnectées de “l’économie réelle” et une copie emprunte d'”insincérité”: le gouvernement et ses soutiens à l’Assemblée nationale critiquent sévèrement la version du projet de budget de l’Etat 2026 sur la table des députés, promise à un rejet en l’absence du soutien du bloc central.Lundi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de rassurer le monde de l’entreprise au sommet Choose France: certaines taxes votées en première lecture à l’Assemblée nationale “n’auront jamais d’application”. Et le chef du gouvernement de pointer des “aspirations à la justice fiscale ou sociale” qui “se déconnectent complètement de l’économie réelle”.Mardi, son entourage vend la mèche. Les groupes du camp gouvernemental à l’Assemblée lui ont signifié que même eux ne pourraient pas voter la partie recettes du projet de budget de l’État pour 2026, invoquant l'”insincérité” de mesures adoptées.Si ces groupes ont affirmé vouloir “un compromis” lors de la navette parlementaire, selon l’entourage du Premier ministre, ils devraient donc osciller entre abstentions et vote contre sur la partie recettes à l’Assemblée nationale d’ici à dimanche. En réunion de groupe, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a annoncé son rejet du texte: “On ne peut pas voter ce budget (…) vu toutes les horreurs fiscales” qu’il contient, a déclaré le député de Haute-Loire. Dans le viseur du socle commun plusieurs mesures fiscales, notamment une taxe sur les multinationales adoptée à l’initiative de LFI. Elle “n’existe pas” faute d’assiette réelle, a affirmé M. Lecornu, mais une large partie du camp gouvernemental souhaite quand même qu’elle soit évacuée.A ce stade, l’Assemblée doit encore écluser plus d’un millier d’amendements sur cette partie recettes.Si le gouvernement a d’ores et déjà acté qu’un vote sur les dépenses ne serait pas possible, un vote sur cette première partie est encore envisageable. Il devra quoiqu’il arrive intervenir avant dimanche minuit, le gouvernement pouvant alors envoyer tout le texte au Sénat sans vote, avec les amendements adoptés. – “Texte orphelin” -En cas de rejet, hypothèse extrêmement probable puisque ni les oppositions ni la majorité ne s’y retrouvent, c’est le texte initial du gouvernement qui irait au Sénat.Pour les socialistes, qui ont fait le pari de la non-censure en espérant faire pencher le budget suffisamment à gauche, la copie actuelle est également insuffisante.Les députés ont tout de même voté un réindexation du barème de l’impôt sur le revenu, doublé la “taxe Gafam” ou encore revu à la hausse l’impôt sur les sociétés.Mais il n’y a “pas assez de justice fiscale”, notamment “sur le patrimoine”, pointe le député PS Philippe Brun.”Je ne vois pas une majorité se dégager. C’est pas la somme du compromis, c’est la somme de toutes nos envies. C’est un texte un peu orphelin de responsabilité”, a résumé lundi sur LCP Marc Fesneau, patron du groupe MoDem.Quelle que soit la version envoyée ou sortant du Sénat, le problème de majorité à l’Assemblée nationale se reposera tôt ou tard sur ce budget de l’Etat. Car le PS envisage pour le moment une abstention au maximum, qui ne suffirait pas à elle seule pour faire passer le texte. Une position qui échaude le camp gouvernemental, mécontent des concessions accordées sans garantie. Et les cadres du bloc central, comme ceux de l’opposition sont aujourd’hui peu optimistes.”Le plus probable c’est qu’on n’ait pas de budget de l’Etat voté en décembre, une loi spéciale pour reconduire celui de 2025, et un nouveau budget soumis en janvier-février”, résume l’un d’eux.Un cadre macroniste estime possible un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, qui contient une suspension de la réforme des retraites susceptible de sécuriser suffisamment d’abstentions à gauche. Mais pas sur le budget de l’Etat, qu’il imagine passer par un 49.3 en février. Sébastien Lecornu a affirmé souhaiter un compromis “avant” fin décembre, “parce que s’il n’y a pas de budget, ce sera un mauvais compromis en gestion de crise plus tard”. Quant à Emmanuel Macron, il a pris position lundi sur ses réseaux sociaux: “Est-ce que je suis satisfait tous les jours de ce qui est voté au Parlement? Non, mais est ce que je pense que la stabilité politique est nécessaire et la recherche de compromis indispensable? Oui.”







