Lutte contre la “fast fashion”: adoption en vue au Sénat pour un texte ciblant Shein
Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat s’apprête à adopter mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland est soumis à un vote solennel de la chambre haute à partir de 14h30. Une adoption très large est attendue pour cette initiative consensuelle et soutenue par le gouvernement.Face à “l’invasion” de la mode “ultra éphémère”, parfois baptisée mode “ultra express”, cette proposition de loi est “aussi ambitieuse qu’on pouvait l’espérer”, a salué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, à la manoeuvre durant l’examen du texte.C’est “un bon point de départ pour agir au niveau européen”, a-t-elle ajouté, promettant une notification à la Commission européenne pour sécuriser juridiquement la démarche.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter ce phénomène en pleine expansion.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée, la plateforme Shein et ses produits textiles peu coûteux, constamment renouvelés, accusée de vendre des vêtements très polluants et fabriqués dans des conditions de travail déplorables.L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Un chiffre à comparer aux quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur.L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi, une volonté assumée que certains ont regrettée, notamment à gauche ou à l’Assemblée nationale.Mais “je ne souhaite pas faire payer un euro aux entreprises qui disposent d’enseignes en France et qui contribuent ainsi à la vitalité économique de nos territoires”, a martelé la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.La vision des sénateurs a été épinglée par Shein: “on se retrouve finalement avec une loi anti-Shein, et anti-clients de Shein. Cette loi, si elle vient à passer, pénalisera directement le portefeuille de nos clients et réduira drastiquement leur pouvoir d’achat”, a regretté Quentin Ruffat, porte-parole de l’entreprise en France.Les principaux acteurs de la mode en France ont salué, eux, “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, selon une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la secrétaire nationale de Les Ecologistes Marine Tondelier.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.- Petits colis -La plateforme correspond à la définition de la “mode ultra express”, terme retenu par les sénateurs dans la loi. Les acteurs concernés par cette définition auront des obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Aucun doute non plus sur le fait que Shein devra s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus”. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Autre mesure phare, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère, avec un volet de sanctions dédiés aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ce dispositif à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une mesure inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.Mais cette mesure pourrait être supprimée dans la suite de la navette parlementaire, pour laisser la main à l’Europe, où ce sujet fait actuellement l’objet de négociations. Une fois le texte adopté au Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, devrait être convoquée à la rentrée. Ils seront chargés d’aboutir à un texte commun, préalable à l’adoption définitive de cette loi anti-“fast fashion”.
Lutte contre la “fast fashion”: adoption en vue au Sénat pour un texte ciblant Shein
Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat s’apprête à adopter mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland est soumis à un vote solennel de la chambre haute à partir de 14h30. Une adoption très large est attendue pour cette initiative consensuelle et soutenue par le gouvernement.Face à “l’invasion” de la mode “ultra éphémère”, parfois baptisée mode “ultra express”, cette proposition de loi est “aussi ambitieuse qu’on pouvait l’espérer”, a salué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, à la manoeuvre durant l’examen du texte.C’est “un bon point de départ pour agir au niveau européen”, a-t-elle ajouté, promettant une notification à la Commission européenne pour sécuriser juridiquement la démarche.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter ce phénomène en pleine expansion.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée, la plateforme Shein et ses produits textiles peu coûteux, constamment renouvelés, accusée de vendre des vêtements très polluants et fabriqués dans des conditions de travail déplorables.L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Un chiffre à comparer aux quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur.L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi, une volonté assumée que certains ont regrettée, notamment à gauche ou à l’Assemblée nationale.Mais “je ne souhaite pas faire payer un euro aux entreprises qui disposent d’enseignes en France et qui contribuent ainsi à la vitalité économique de nos territoires”, a martelé la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.La vision des sénateurs a été épinglée par Shein: “on se retrouve finalement avec une loi anti-Shein, et anti-clients de Shein. Cette loi, si elle vient à passer, pénalisera directement le portefeuille de nos clients et réduira drastiquement leur pouvoir d’achat”, a regretté Quentin Ruffat, porte-parole de l’entreprise en France.Les principaux acteurs de la mode en France ont salué, eux, “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, selon une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la secrétaire nationale de Les Ecologistes Marine Tondelier.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.- Petits colis -La plateforme correspond à la définition de la “mode ultra express”, terme retenu par les sénateurs dans la loi. Les acteurs concernés par cette définition auront des obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Aucun doute non plus sur le fait que Shein devra s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus”. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Autre mesure phare, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère, avec un volet de sanctions dédiés aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ce dispositif à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une mesure inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.Mais cette mesure pourrait être supprimée dans la suite de la navette parlementaire, pour laisser la main à l’Europe, où ce sujet fait actuellement l’objet de négociations. Une fois le texte adopté au Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, devrait être convoquée à la rentrée. Ils seront chargés d’aboutir à un texte commun, préalable à l’adoption définitive de cette loi anti-“fast fashion”.
Lutte contre la “fast fashion”: adoption en vue au Sénat pour un texte ciblant Shein
Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat s’apprête à adopter mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland est soumis à un vote solennel de la chambre haute à partir de 14h30. Une adoption très large est attendue pour cette initiative consensuelle et soutenue par le gouvernement.Face à “l’invasion” de la mode “ultra éphémère”, parfois baptisée mode “ultra express”, cette proposition de loi est “aussi ambitieuse qu’on pouvait l’espérer”, a salué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, à la manoeuvre durant l’examen du texte.C’est “un bon point de départ pour agir au niveau européen”, a-t-elle ajouté, promettant une notification à la Commission européenne pour sécuriser juridiquement la démarche.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter ce phénomène en pleine expansion.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée, la plateforme Shein et ses produits textiles peu coûteux, constamment renouvelés, accusée de vendre des vêtements très polluants et fabriqués dans des conditions de travail déplorables.L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Un chiffre à comparer aux quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur.L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi, une volonté assumée que certains ont regrettée, notamment à gauche ou à l’Assemblée nationale.Mais “je ne souhaite pas faire payer un euro aux entreprises qui disposent d’enseignes en France et qui contribuent ainsi à la vitalité économique de nos territoires”, a martelé la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.La vision des sénateurs a été épinglée par Shein: “on se retrouve finalement avec une loi anti-Shein, et anti-clients de Shein. Cette loi, si elle vient à passer, pénalisera directement le portefeuille de nos clients et réduira drastiquement leur pouvoir d’achat”, a regretté Quentin Ruffat, porte-parole de l’entreprise en France.Les principaux acteurs de la mode en France ont salué, eux, “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, selon une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la secrétaire nationale de Les Ecologistes Marine Tondelier.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.- Petits colis -La plateforme correspond à la définition de la “mode ultra express”, terme retenu par les sénateurs dans la loi. Les acteurs concernés par cette définition auront des obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Aucun doute non plus sur le fait que Shein devra s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus”. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Autre mesure phare, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère, avec un volet de sanctions dédiés aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ce dispositif à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une mesure inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.Mais cette mesure pourrait être supprimée dans la suite de la navette parlementaire, pour laisser la main à l’Europe, où ce sujet fait actuellement l’objet de négociations. Une fois le texte adopté au Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, devrait être convoquée à la rentrée. Ils seront chargés d’aboutir à un texte commun, préalable à l’adoption définitive de cette loi anti-“fast fashion”.
Ukraine: nouvelles frappes russes sur Kiev et Odessa, deux morts
De nouvelles frappes nocturnes russes impliquant des centaines de drones ont fait mardi deux morts à Odessa et plusieurs blessés à Kiev, le président Volodymyr Zelensky appelant à une “action concrète” de ses alliés occidentaux face à Moscou.Ces nouvelles attaques aériennes d’ampleur interviennent alors que les pourparlers de paix directs entre Russes et Ukrainiens, initiés en mai à Istanbul, sont dans l’impasse. Moscou avait promis des frappes de représailles après une série d’attaques ukrainiennes sur son sol, qui étaient elles-mêmes une réponse à l’invasion russe lancée en 2022.Dans la nuit de lundi à mardi, la Russie a lancé sur l’Ukraine 315 drones explosifs, dont 213 ont été abattus par la défense antiaérienne, et sept missiles, tous neutralisés, selon l’armée de l’air ukrainienne.Plusieurs régions du pays ont été touchées par ces frappes ou par la chute de débris de drones abattus, dont la ville portuaire d’Odessa, où deux personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Oleg Kiper.Selon le ministère ukrainien des Affaires étrangères, une maternité a notamment été touchée sans faire de victimes, son personnel et les patients ayant été évacués.A Kiev, la capitale, des immeubles résidentiels et entrepôts ont été touchés et quatre personnes ont été blessées, selon la même source. Une journaliste de l’AFP a entendu au moins 12 explosions et des tirs de la défense anti-aérienne, ainsi que le bourdonnement d’une dizaine de drones.L’armée russe a de son côté affirmé avoir ciblé l’industrie militaire ukrainienne et avoir notamment touché des usines fabriquant des missiles, des chars et des navires, ainsi que des aérodromes et dépôts de munitions et de carburant.- “Contraindre la Russie” -“Il est vital que la réponse à cette attaque russe, comme à d’autres attaques similaires, ne soit pas le silence du monde, mais une action concrète”, a plaidé M. Zelensky sur Telegram.Il a appelé à “une action de l’Amérique, qui a le pouvoir de contraindre la Russie à la paix” et à “une action de l’Europe, qui n’a pas d’autre choix que d’être forte”.Le président américain Donald Trump s’est pourtant mis en retrait du conflit ces dernières semaines, ayant notamment comparé l’invasion russe de l’Ukraine lancée en 2022 à “des jeunes enfants qui se battent”, sous-entendant qu’il pourrait laisser la guerre se poursuivre.Les Européens de leur côté, après avoir menacé la Russie de nouvelles “sanctions massives” si celle-ci refusait un cessez-le-feu — ce que Moscou a fait — peinent à trouver une réponse sans le soutien de Washington.En Russie, où l’Ukraine multiplie également les attaques de drones, 13 aéroports ont dû être fermés au cours de la nuit pour raisons de sécurité, dont les quatre aéroports de Moscou et celui de Saint-Pétersbourg.Seule avancée concrète dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine, les deux belligérants doivent poursuivre dans les prochains jours leur deuxième grand échange de prisonniers de guerre.Les deux capitales n’ont pas précisé à ce stade le nombre de soldats impliqués dans cet échange, dont la première phase a eu lieu lundi. Il avait été décidé lors de pourparlers à Istanbul, le 2 juin. Russes et Ukrainiens étaient alors convenus de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades et ceux âgés de moins de 25 ans.- Remise de dépouilles -L’incertitude demeure toutefois concernant l’échange entre Moscou et Kiev de milliers de corps de soldats tués, également décidé début juin à Istanbul. La Russie, qui a accepté de remettre 6.000 dépouilles à l’Ukraine, a indiqué attendre une confirmation de Kiev.Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué mardi que des camions frigorifiques avec une partie des corps de soldats ukrainiens devant être remis attendaient “depuis plusieurs jours à la frontière” qu’un “accord définitif” soit trouvé.Sur le terrain, les combats se poursuivent. Dimanche, l’armée russe avait affirmé être entrée dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk (centre-est), qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous son contrôle, une première en plus de trois ans de conflit.Les forces de Moscou, qui occupent environ 20% du territoire ukrainien, sont aussi à l’offensive dans la région de Soumy (nord), où elles se trouvent à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale.Les négociations de paix sont, elles, dans l’impasse, alors que les deux camps campent sur leurs positions. Moscou a rejeté la trêve “inconditionnelle” voulue par Kiev et les Européens, tandis que l’Ukraine a qualifié d'”ultimatums” les demandes russes.
Deux porte-avions chinois en opération aperçus pour la première fois dans le Pacifique selon Tokyo
Le Japon a déclaré mardi que deux porte-avions chinois avaient été aperçus en opération dans le Pacifique pour la première fois simultanément, amenant le ministre nippon de la Défense à dénoncer une expansion des activités militaires maritimes de Pékin.Le porte-avions Shandong et quatre autres navires, dont un destroyer lance-missiles, ont navigué lundi dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise entourant l’atoll méridional isolé d’Okinotori, a déclaré le ministère japonais de la Défense.Les avions de combat et les hélicoptères qu’il transporte ont effectué des décollages et des atterrissages, a précisé le ministère nippon. Cette flotte avait été aperçue samedi naviguant à 550 km au sud-est de l’île de Miyako, près de Taïwan, a-t-il ajouté.Un autre porte-avions, le Liaoning, et sa flotte sont parallèlement entrés dans une autre ZEE japonaise plus à l’est pendant le week-end, avait affirmé Tokyo lundi.”C’est la première fois que deux porte-avions chinois sont aperçus en opération simultanément dans le Pacifique”, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense à l’AFP mardi.”Nous pensons que l’objectif de l’armée chinoise est d’améliorer sa capacité opérationnelle et son aptitude à effectuer des opérations dans des zones éloignées”, a-t-il ajouté.- “Exercice de routine” -S’exprimant devant la presse, le ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, a de son côté estimé que ces observations montraient une expansion de la zone où opère l’armée chinoise.”Le Japon a exprimé” par voie diplomatique “sa position selon laquelle les activités de la Chine ne devraient pas menacer sa sécurité”, a rappelé M. Nakatani, assurant que l’armée japonaise continuera de surveiller étroitement les opérations des navires chinois.Le développement militaire de la Chine et l’utilisation de moyens navals et aériens pour affirmer des revendications territoriales inquiètent les Etats-Unis et leurs alliés dans la région Asie-Pacifique.”Les activités des navires de guerre chinois dans les zones maritimes concernées sont pleinement conformes au droit international et aux pratiques internationales”, a déclaré mardi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.De son côté, un porte-parole de la marine chinoise, Wang Xuemeng, a indiqué qu’il s’agissait d’un “exercice de routine” destiné à “améliorer continuellement les capacités d’accomplissement des missions”. “Il ne vise aucun pays ni cible spécifiques”, a-t-il souligné.Des responsables militaires japonais et américain affirment que la Chine veut évincer l’armée américaine de ce qui est appelé la “première chaîne d’îles” allant du Japon jusqu’aux Philippines, deux proches alliés de Washington.- “Inacceptables” -Selon le ministère japonais de la Défense, l’incursion du Liaoning vers l’est marque une première pour un porte-avions chinois au-delà de la “deuxième chaîne d’îles”, située entre les îles japonaises éloignées d’Ogasawara et le territoire américain de Guam.En septembre, le Liaoning avait navigué entre deux îles japonaises proches de Taïwan et était entré dans les eaux contiguës du Japon, une zone débutant à 24 milles nautiques (environ 45 km) de ses côtes. A l’époque, Tokyo avait qualifié ces manoeuvres d'”inacceptables”.Selon le droit international, un Etat côtier exerce des droits sur les ressources et activités économiques dans sa ZEE, qui s’étend jusqu’à 200 milles nautiques (370 km) de ses côtes.Daisuke Kawai, chercheur d’un programme sur la sécurité à l’Université de Tokyo, a qualifié ces activités chinoises dénoncées par le Japon d'”escalade stratégique majeure”. “Les incursions navales chinoises dans la ZEE japonaise sont incontestablement provocatrices, stratégiquement conçues pour tester les seuils de réaction du Japon sans franchir la ligne et entrer en situation d’illégalité pure et simple au regard du droit international”, déclare-t-il à l’AFP.
Plusieurs morts dans une école en Autriche après des tirs, selon les médias
Des tirs ont fait plusieurs morts, dont l’assaillant présumé, ainsi que des blessés graves dans un établissement scolaire de Graz mardi, dans le sud-est de l’Autriche, selon le ministère de l’Intérieur cité par la télévision publique.”Plusieurs unités d’intervention spéciale sont sur place”, a indiqué la police sur X, évoquant “des coups de feu” sans plus de précisions.Selon la chaîne ORF, le ministère de l’Intérieur a fait état de plusieurs décès. Des élèves et enseignants auraient également été grièvement blessés. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer l’information dans l’immédiat.Un élève du lycée serait à l’origine des tirs ayant nécessité une évacuation d’urgence.Selon le porte-parole de la police Fritz Grundnig cité par ORF sur son site internet, il s’est probablement donné la mort.”La situation est très confuse pour l’instant. Il pourrait s’agir d’un cas de folie meurtrière”, ont déclaré des sources policières à l’agence de presse APA.Loin des drames de ce genre qui secouent régulièrement les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, l’Autriche, un pays membre de l’UE de 9,2 millions d’habitants, n’a pas l’habitude de ce type de criminalité.Elle figure parmi les dix Etats les plus sûrs du monde, d’après l’Indice mondial pour la paix (Global Peace Index), qui prend en compte le taux d’homicide aux côtés d’autres indicateurs comme la militarisation et les conflits.Ces dernières années, l’Europe a été secouée par de rares attaques en milieu scolaire et universitaire, ne relevant pas d’actes de terrorisme.En janvier 2025, un jeune homme de 18 ans avait mortellement poignardé jeudi une lycéenne et une enseignante dans un établissement scolaire du nord-est de la SlovaquieEn décembre 2024, un jeune adulte de 19 ans avait poignardé à mort un élève de sept ans et en avait blessé plusieurs autres dans une école primaire à Zagreb en Croatie.En décembre 2023, une attaque perpétrée par un étudiant avait fait 14 morts et 25 blessés fin 2023 dans une université de Prague, en République tchèque.Quelques mois plus tôt la même année, huit élèves ainsi que le gardien d’une école du centre de Belgrade en Serbie avaient été tués par balles par un élève de treize ans.En  2009, un adolescent de 17 ans avait commis un carnage dans son ancien collège près de Stuttgart en Allemagne, tuant quinze personnes. En 2002, seize personnes sont tuées à Erfurt, par un forcené de 19 ans.La Finlande a également été endeuillée à deux reprises. En septembre 2008, un étudiant de 22 ans avait tué neuf élèves de sa classe et un professeur du lycée professionnel de Kauhajoki en Finlande, petite ville du sud-ouest du pays. En 2007, un jeune homme de 18 ans avait abattu huit personnes, dont la principale de l’établissement et l’infirmière d’un lycée de Jokela, au nord d’Helskinki, avant de se suicider.