Lecornu défend l’augmentation budgétaire prévue pour les armées

A la veille de la présentation du projet de budget sur lequel son gouvernement joue sa survie, le Premier ministre Sébastien Lecornu a jugé “indispensable” de respecter l’augmentation prévue du budget militaire pour faire face à la menace russe et au “durcissement du monde”.Dans un contexte d’économies budgétaires attendues, le ministère des Armées était l’un des rares à voir son enveloppe amenée à grossir.”Le 13 juillet dernier, le chef de l’Etat a annoncé un nouvel effort pour accélérer notre réarmement. Il est indispensable. Je veillerai à ce que cette parole soit respectée”, affirme dans un message aux Armées Sébastien Lecornu, qui vient de transmettre son poste de ministre des Armées à Catherine Vautrin.Le président Emmanuel Macron avait alors indiqué vouloir pour 2026 une rallonge budgétaire supplémentaire de 3,5 milliards d’euros, en plus des 3,2 milliards déjà prévus par la Loi de programmation militaire (LPM).Cet effort porterait le budget des Armées à 57,2 milliards d’euros, contre 50,5 milliards en 2025 (+13%).L’année suivante, entre la progression prévue par la LPM et une nouvelle “surmarche” souhaitée par le chef de l’Etat, celui-ci devrait atteindre 63,4 milliards d’euros, à la faveur d’une actualisation de la LPM.L’ambition affichée par Emmanuel Macron est de doubler le budget de la défense en dix ans sous ses deux mandats. Celui-ci était de 32,2 milliards d’euros en 2017.Face à la menace posée par la Russie pour la sécurité de l’Europe, sur fond de guerre en Ukraine, et les développements technologiques, “nul ne peut demeurer immobile. Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés”, avait-il justifié dans son traditionnel discours aux armées à la veille de la Fête nationale.Cette hausse prévue du budget des Armées intervient alors que la France, deuxième économie de la zone euro, affiche une dette de 3.400 milliards d’euros (115,6% du PIB) et une croissance plombée par la frilosité des investissements.- “Préparation à la haute intensité” -Dans son message aux Armées publié sur X, Sébastien Lecornu appelle à continuer de “bâtir un nouveau modèle d’armée: hybride, d’active et de réserve, aux compétences durcies et à la résilience renforcée (…) un modèle d’engagement opérationnel avec nos alliés et nos partenaires pour la sécurité collective de l’Europe”, alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis février 2022.Mais tout cela dépend de l’absence de censure, déjà promise par La France insoumise et le Rassemblement national, et l’adoption du projet de loi de finances par une Assemblée nationale fragmentée et le Sénat.La tâche s’annonce ardue, alors que le Premier ministre a annoncé renoncer à utiliser l’article 49.3 de la Constitution qui permet d’adopter sans vote un projet de loi. Les budgets des trois dernières années ont tous été adoptés à la faveur de cette disposition.Alors que tous les pays d’Europe sont engagés dans un mouvement de réarmement – les membres de l’Otan ont promis d’atteindre 3,5% de leur PIB consacré à la défense -, la nécessité d’une augmentation des dépenses militaires n’a pour l’heure pas été remise en cause par les forces politiques en France.”Nous préférons l’économie de développement écologique plutôt que l’économie d’armement”, a toutefois pointé lundi sur la radio France inter le fondateur du parti LFI Jean-Luc Mélenchon.Le budget supplémentaire attendu par les Armées vise à la fois à assurer la “cohérence” de leur montée en puissance et “la préparation à la haute intensité”, résumait récemment le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Nicolas Vaujour.Cela passe par l’accélération du renouvellement de certains matériels, un entraînement accru et une maintenance améliorée ainsi que par des achats de munitions de tous types pour être en mesure de faire face à un éventuel conflit.A défaut de vote du budget, les Armées débuteront l’année 2026 avec le budget de 50,5 milliards de 2025. Le ministère disposera chaque mois du douzième de cette somme pour payer les soldes, l’entraînement des militaires et réaliser ses commandes.

Les 20 derniers otages vivants du Hamas de retour en Israël

Les 20 derniers otages vivants du Hamas, libérés lundi de la bande de Gaza, sont rentrés en Israël peu avant la libération en échange de détenus palestiniens, première étape de l’accord de cessez-le-feu saluée par Donald Trump qui a espéré la fin d’un “long cauchemar”.Reçu à la Knesset avec une ovation debout lors d’une visite éclair en Israël, le président américain, à l’origine du plan qui doit mettre fin à deux ans de guerre à Gaza, s’est félicité d’un “triomphe incroyable pour Israël et le monde”.Il devait ensuite gagner l’Egypte pour un sommet international consacré à l’avenir du territoire palestinien en ruines.Sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées depuis le lever du jour des milliers de personnes, des scènes de liesse ont accueilli les libérations d’otages qu’Israël attendait depuis 738 jours.Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Quelques heures plus tard à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des premiers cars transportant les prisonniers palestiniens libérés.Pour beaucoup, ces retrouvailles étaient les premières en liberté depuis des années, voire des décennies. “C’est un sentiment indescriptible, une renaissance”, a confié à l’AFP Mahdi Ramadan, un prisonnier tout juste libéré, encadré par ses parents.Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 pendant l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. La majorité des 251 personnes alors enlevées avaient été libérées lors de précédentes trêves.Cette attaque a déclenché en représailles une offensive israélienne qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la bande de Gaza.- “La fin d’une ère de terreur” -Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité International de la Croix-Rouge, puis un autre de 13, sans qu’aucune image ne filtre. Tous ont ensuite regagné Israël.Le retour des 47 derniers otages retenus à Gaza depuis deux ans, dont 27 sont morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Aux termes du plan américain, le retour des otages vivants et des dépouilles devait s’achever 72 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, soit lundi à 09h00 GMT. Mais le Forum des familles d’otages a déclaré que seuls quatre corps seraient ramenés lundi de Gaza, dénonçant une “violation de l’accord” de cessez-le-feu.Devant le Parlement israélien, Benjamin Netanyahu a salué en Donald Trump le “meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche” et dit entrevoir, grâce à lui, la possibilité d’une conclusion rapide de nouveaux traités de paix entre Israël et des pays arabes.”Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort”, a déclaré Donald Trump qui a annoncé “l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient”, lors d’un discours brièvement interrompu par l’expulsion d’un député.Il a estimé que cette journée marquait la fin d'”un long et douloureux cauchemar” pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens, qu’il a appelés à “se détourner pour toujours de la voie du terrorisme”Le Hamas, dont un responsable avait dit prévoir une deuxième phase “difficile” des négociations, a appelé lundi Donald Trump et les pays médiateurs à faire en sorte qu’Israël ne reprenne pas la guerre.Le président américain devait se rendre dans l’après-midi à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Ni M. Netanyahu ni le Hamas ne seront présents. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, assistera en revanche au sommet.Les pays médiateurs, notamment le Qatar représenté par son émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, doivent signer un document garantissant l’application du cessez-le-feu.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.- “Attendre la reconstruction” -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné à la faveur du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.”Je suis rentrée le coeur tremblant”, a confié à l’AFP une femme de 38 ans, Fatima Salem, de retour à Gaza-ville où elle peine à reconnaître son quartier.”Mes yeux n’arrêtaient pas de chercher des repères, mais rien n’était plus pareil, même les maisons des voisins n’étaient plus là”, a-t-elle raconté. “Nous allons planter une tente et attendre la reconstruction.”Des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Depuis lors, 67.869 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

Les récifs coralliens ont franchi un “point de basculement” climatique

Le monde est au seuil d’une “réalité nouvelle” sous l’effet du changement climatique, et ses récifs coralliens ont quasi certainement franchi un point de basculement catastrophique, avertissent des chercheurs dans une étude de référence publiée lundi.Une équipe internationale de quelque 160 scientifiques s’est penchée sur l’état de santé de la planète en scrutant des “points de basculement” potentiels qui pousseraient ses écosystèmes au bord du gouffre. Si ces points sont franchis, un effet domino de catastrophes en cascade, souvent irréversibles, peut se déclencher.”Malheureusement nous sommes désormais quasi certains que nous avons franchi un de ces points de basculement pour les récifs coralliens tropicaux d’eaux chaudes”, dit à l’AFP l’auteur principal, Tim Lenton, chercheur en sciences de l’environnement de l’université d’Exeter (Royaume-Uni).À 1,4°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, ces récifs “subissent un dépérissement sans précédent, affectant la subsistance de centaines de millions de personnes qui en dépendent”, ainsi que la survie d’un million d’espèces marines, concluent les scientifiques dans l’étude.Depuis la dernière édition de leurs travaux en 2023, ils ont observé une mortalité des coraux “sans précédent”. Les récifs connaissent actuellement un épisode massif de blanchissement, signe de dépérissement, en cours depuis deux ans.- “Zone de danger” -Les coraux – barrières contre l’érosion et réservoirs de biodiversité, qui stockent également le carbone – blanchissent sous l’effet de la chaleur, ce qui les rend particulièrement vulnérables au réchauffement climatique. Dans des océans plus chauds, ils expulsent les micro-organismes qui leur donnent leurs couleurs vives et leur fournissent leur nourriture, finissant par mourir de faim.Les coraux morts ne laisseront que des squelettes sans tissus vivants, qui seront recouverts progressivement par des algues et colonisés par des organismes plus simples, avant de s’éroder et se briser.Les chercheurs estiment qu’avec à 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, la vaste majorité des coraux seront condamnés. Ce seuil sera franchi dans quelques années sauf réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.Cette limite de réchauffement, la plus ambitieuse de l’Accord de Paris (2015) est “sur le point de s’effondrer”, a récemment alerté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Et la dépasser placerait “le monde dans une zone de danger encore plus grand”, affirme Tim Lenton.Le moment de la publication n’est pas choisi au hasard. Les négociateurs du monde entier se réunissent à Brasilia pour une pré-COP lundi et mardi, un mois avant l’ouverture de la grande conférence sur le climat à Belém.- Solaire et éolien -Depuis deux ans, les signes vitaux de la Terre se sont dégradés. D’autres seuils pourraient également être franchis prochainement avec la fonte irréversible des calottes glaciaires polaires, l’effondrement de courants océaniques cruciaux ou le dépérissement de la forêt amazonienne, où se tiendra la COP30. “Nous nous approchons rapidement de points de basculement planétaires multiples qui pourraient transformer notre monde, avec des conséquences dévastatrices pour les humains et la nature”, met en garde Tim Lenton.”Cela exige des mesures immédiates et inédites des dirigeants à la COP30 et des responsables politiques dans le monde”, juge-t-il.Mais les scientifiques soulignent aussi des avancées ces deux dernières années sur des points de basculement “positifs” susceptibles d’entraîner des effets favorables au climat en cascade.Certains secteurs ont déjà franchi ce seuil qui rend leur développement irréversible: énergies solaire et éolienne devenus bons marchés à travers le monde et adoption des véhicules électriques, batteries de stockage d’électricité ou pompes à chaleur sur certains marchés.D’autres technologies qui n’ont pas encore atteint ce stade semblent prometteuses, comme l’hydrogène ou l’ammoniac verts.

Quand l’IA sert à mettre en image la thèse du “grand remplacement”

Couverte de graffitis en arabe, Big Ben, la fameuse tour londonienne, émerge, fumante, au milieu d’un tas de déchets et d’une foule vêtue de robes musulmanes dans une vidéo dystopique générée par l’IA censée représenter la capitale britannique en 2050.Ces clips, montrant des villes européennes imaginaires, radicalement transformées par une immigration massive, font le bonheur de dirigeants d’extrême droite qui les promeuvent sur les réseaux sociaux pour conforter la thèse complotiste du “grand remplacement”.De telles vidéos peuvent désormais être créées très rapidement en utilisant des chatbots populaires, malgré les garde-fous censés bloquer les contenus nuisibles, expliquent des experts à l’AFP.”Les outils d’intelligence artificielle sont exploités pour mettre en images et diffuser des récits extrémistes”, met ainsi en garde à l’AFP Imran Ahmed, du Centre de lutte contre la haine numérique.Le dirigeant d’extrême droite britannique Tommy Robinson a ainsi republié en juin la vidéo de “Londres en 2050″ sur X, récoltant plus d’un demi-million de vues.Robinson — qui a publié des vidéos similaires générées par IA sur New York, Milan et Bruxelles — a organisé en septembre la plus grande marche d’extrême droite dans le centre de Londres depuis de nombreuses années, avec plus de 110.000 personnes manifestant contre l’immigration.”Les systèmes de modération échouent systématiquement sur toutes les plateformes à empêcher la création et le partage de ces contenus”, s’inquiète l’expert du Centre de lutte contre la haine numérique.TikTok a pourtant interdit le compte créateur des vidéos postées par Robinson. La plateforme assure interdire les comptes qui promeuvent de manière répétée des idéologies haineuses, y compris des théories du complot.- ‘Stéréotypes nuisibles’ -Mais cela n’a pas empêché de de telles vidéos, repostées aussi bien par le nationaliste radical autrichien Martin Sellner que par le parlementaire belge de droite Sam Van Rooy, d’accumuler des millions de vues sur les réseaux sociaux.La députée européenne italienne Silvia Sardone, du parti populiste de droite Lega, a publié en avril une vidéo dystopique de Milan sur Facebook, demandant si “nous voulons vraiment de ce futur”.Le Parti pour la Liberté du leader d’extrême droite néerlandais Geert Wilders a diffusé une vidéo générée par IA de femmes portant des foulards musulmans pour les élections d’octobre intitulée “Pays-Bas en 2050”.Il a prédit que l’islam serait la première religion des Pays-Bas à cette date, bien que seulement six pour cent de la population s’identifient comme musulmans.De telles vidéos amplifient “les stéréotypes nuisibles qui peuvent alimenter la violence”, analyse pour l’AFP Beatriz Lopes Buarque, une universitaire de la London School of Economics qui mène des recherches sur la politique numérique et les théories du complot.”La radicalisation massive facilitée par l’IA s’aggrave”, estime-t-elle.- ‘Haine rentable’ -“Le problème, c’est qu’aujourd’hui nous vivons dans une société où la haine est très rentable”, prévient Beatriz Lopes Buarque.Utilisant un pseudonyme, le créateur des vidéos repostées par Tommy Robinson propose des cours payants pour enseigner aux gens comment créer leurs propres clips IA, en suggérant que “les théories du complot” constituent un “excellent” sujet pour attirer des clics.La thèse du “grand remplacement” supposé de la population européenne par une population immigrée avec la complicité des élites a été popularisée par l’écrivain français d’extrême droite Renaud Camus.Pour tester les outils IA, des journalistes de l’AFP ont demandé à ChatGPT, GROK, Gemini et VEO 3 de montrer Londres et d’autres villes en 2050, et ont constaté que cela générait généralement des images plutôt positives. Mais les experts interrogés par l’AFP ont souligné que les chatbots pouvaient être facilement guidés pour créer des images racistes.Aucun ne dispose d’une modération “100 % précise”, avertit Salvatore Romano, chef de la recherche chez AI Forensics.”Cela laisse de l’espace aux acteurs malveillants pour exploiter les chatbots afin de produire des images comme celles sur les migrants”, ajoute-t-il.L’AFP, comme une centaine d’autres organisations de vérification des faits, est rémunérée par TikTok et Meta, la maison mère de Facebook, pour vérifier des vidéos susceptibles de contenir de fausses informations.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour des travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact de l’innovation sur la croissance économique.M. Aghion a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les Etats-Unis, dans sa première prise de parole en tant que prix Nobel.Le comité Nobel a attribué la moitié du prix à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique”.L’autre moitié récompense à la fois Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles et pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation en était à l’origine et fournissait l’élan nécessaire à une croissance durable, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. D’un côté, Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, et Peter Howitt, professeur à l’Université Brown aux Etats-Unis, ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.- L’Europe à la traîne -“L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que ce continent ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”, au risque de voir l’écart de croissance se creuser encore plus avec ces deux pays.”Après une période de rattrapage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de PIB par habitant entre la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 80″, l’écart s’est à nouveau creusé, a noté l’économiste français. “La raison principale est que nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre des innovations technologiques majeures. Nous sommes restés cantonnés à des avancées technologiques moyennes (…) car nous ne disposons pas des politiques et des institutions adéquates pour innover dans le domaine des hautes technologies”, a dit M. Aghion, qui est aussi professeur à la London School of Economics et à l’Insead. Le lauréat 2025 a aidé Emmanuel Macron à préparer son programme économique, avant de critiquer dans le journal Libération en 2024 “une dérive vers la droite” et un pouvoir “vertical”. Sur X, le président français l’a félicité, estimant que “par sa vision de la croissance par l’innovation, il éclaire l’avenir et prouve que la pensée française continue d’éclairer le monde”.- Racines du progrès -Spécialiste de la période 1750-1914, Joel Mokyr, né aux Pays-Bas, mène des recherches sur l’histoire économique de l’Europe. Economiste canadien, Peter Howitt a obtenu son doctorat en 1973 à l’université Northwestern aux Etats-Unis. En 2019, il avait reçu le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA avec Philippe Aghion, pour leurs contributions fondamentales à l’étude de l’innovation, du changement technique et de la politique de la concurrence.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour des travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact de l’innovation sur la croissance économique.M. Aghion a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les Etats-Unis, dans sa première prise de parole en tant que prix Nobel.Le comité Nobel a attribué la moitié du prix à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique”.L’autre moitié récompense à la fois Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles et pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation en était à l’origine et fournissait l’élan nécessaire à une croissance durable, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. D’un côté, Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, et Peter Howitt, professeur à l’Université Brown aux Etats-Unis, ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.- L’Europe à la traîne -“L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que ce continent ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”, au risque de voir l’écart de croissance se creuser encore plus avec ces deux pays.”Après une période de rattrapage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de PIB par habitant entre la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 80″, l’écart s’est à nouveau creusé, a noté l’économiste français. “La raison principale est que nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre des innovations technologiques majeures. Nous sommes restés cantonnés à des avancées technologiques moyennes (…) car nous ne disposons pas des politiques et des institutions adéquates pour innover dans le domaine des hautes technologies”, a dit M. Aghion, qui est aussi professeur à la London School of Economics et à l’Insead. Le lauréat 2025 a aidé Emmanuel Macron à préparer son programme économique, avant de critiquer dans le journal Libération en 2024 “une dérive vers la droite” et un pouvoir “vertical”. Sur X, le président français l’a félicité, estimant que “par sa vision de la croissance par l’innovation, il éclaire l’avenir et prouve que la pensée française continue d’éclairer le monde”.- Racines du progrès -Spécialiste de la période 1750-1914, Joel Mokyr, né aux Pays-Bas, mène des recherches sur l’histoire économique de l’Europe. Economiste canadien, Peter Howitt a obtenu son doctorat en 1973 à l’université Northwestern aux Etats-Unis. En 2019, il avait reçu le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA avec Philippe Aghion, pour leurs contributions fondamentales à l’étude de l’innovation, du changement technique et de la politique de la concurrence.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.

Le Nobel d’économie 2025 décerné à un trio pour des travaux sur la croissance et l’innovation

Le Nobel d’économie 2025 a été décerné lundi à l’Américano-israélien Joel Mokyr, au Français Philippe Aghion et au Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact de l’innovation sur la croissance économique.M. Aghion a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les Etats-Unis, dans sa première prise de parole en tant que prix Nobel.Le comité Nobel a attribué la moitié du prix à Joel Mokyr, 79 ans, “pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique”.L’autre moitié récompense à la fois Philippe Aghion, 69 ans, et Peter Howitt, 79 ans, “pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice”.Au cours des deux derniers siècles et pour la première fois dans l’histoire, le monde a connu une croissance économique soutenue et les lauréats de cette année ont expliqué comment l’innovation en était à l’origine et fournissait l’élan nécessaire à une croissance durable, a expliqué le président du comité pour le prix des sciences économiques, John Hassler. D’un côté, Joel Mokyr, qui enseigne à l’Université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques comme moyen pour découvrir les causes de la croissance soutenue, devenue la nouvelle norme”, a noté le jury dans un communiqué. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, et Peter Howitt, professeur à l’Université Brown aux Etats-Unis, ont ensemble examiné le concept de “destruction créatrice”, qui fait référence à la manière dont les entreprises vendant des produits établis pâtissent de l’introduction d’un produit nouveau et meilleur sur le marché.”Ce processus est créatif car il repose sur l’innovation mais il est également destructeur car les produits plus anciens deviennent obsolètes et perdent leur valeur commerciale”, a écrit le jury. “Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeur d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.- L’Europe à la traîne -“L’ouverture est un moteur de croissance, tout ce qui entrave l’ouverture est un obstacle à la croissance”, a insisté Philippe Aghion, à l’annonce du prix, au moment où les Etats-Unis ont entrepris de relever leurs droits de douane.Il a mis en garde l’Europe, estimant que ce continent ne devait pas laisser les États-Unis et la Chine “devenir les leaders technologiques”, au risque de voir l’écart de croissance se creuser encore plus avec ces deux pays.”Après une période de rattrapage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de PIB par habitant entre la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 80″, l’écart s’est à nouveau creusé, a noté l’économiste français. “La raison principale est que nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre des innovations technologiques majeures. Nous sommes restés cantonnés à des avancées technologiques moyennes (…) car nous ne disposons pas des politiques et des institutions adéquates pour innover dans le domaine des hautes technologies”, a dit M. Aghion, qui est aussi professeur à la London School of Economics et à l’Insead. Le lauréat 2025 a aidé Emmanuel Macron à préparer son programme économique, avant de critiquer dans le journal Libération en 2024 “une dérive vers la droite” et un pouvoir “vertical”. Sur X, le président français l’a félicité, estimant que “par sa vision de la croissance par l’innovation, il éclaire l’avenir et prouve que la pensée française continue d’éclairer le monde”.- Racines du progrès -Spécialiste de la période 1750-1914, Joel Mokyr, né aux Pays-Bas, mène des recherches sur l’histoire économique de l’Europe. Economiste canadien, Peter Howitt a obtenu son doctorat en 1973 à l’université Northwestern aux Etats-Unis. En 2019, il avait reçu le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA avec Philippe Aghion, pour leurs contributions fondamentales à l’étude de l’innovation, du changement technique et de la politique de la concurrence.Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), dont Joel Mokyr reçoit une moitié tandis que Philippe Aghion et Peter Howitt se partagent l’autre. Il est remis le 10 décembre.

Five killed as Pakistan police clear anti-Israel protest site

Pakistani police said Monday they launched a clearance operation against a hardline Islamist party after failed negotiations to call off an anti-Israel protest, with five killed in the violence, including one policeman.The Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) began its protests in Lahore on Thursday and planned to march to the US embassy in Islamabad, leading authorities to block roads between the two cities and shut down the internet.After negotiations between TLP and the government collapsed on Sunday, authorities launched a “dispersal operation” in Muridke, a town north of Lahore, where more than 7,000 supporters had reached in their march to the capital.Police said workers of TLP “resorted to stone pelting, spiked batons, and petrol bombs” and opened “indiscriminate fire, resulting in casualties among civilians and law enforcement personnel”.TLP has been behind some of Pakistan’s most violent protests, and frequently calls on the government to expel Western ambassadors.”One police officer and four civilians died,” the police statement said, adding that several rioters had been arrested while 48 law enforcement personnel and eight civilians were injured.The TLP had originally said the protests were organised to voice its opposition to the US-brokered ceasefire between Israel and Hamas, backed by Pakistan, after two years of war in Gaza.It later said the protest was in solidarity with Palestinians.”There were police personnel besieging us. They were firing bullets and tear gas. They kept shooting continuously for three to four hours,” said Abou Sufian, a TLP protester.After the operation, charred cars, including the TLP leader’s main truck, were left in the street.”There were no real negotiations. The government just used the word ‘negotiation’ to give the impression to the general public that they were holding a dialogue,” Allama Irfan, a senior member of TLP told AFP. Shipping containers were being placed as barriers across major roads in the capital in anticipation of the protesters’ arrival.As many as 50 police officers were injured in Friday’s clashes, a senior police official told AFP, while TLP claims that some of its members had been killed could not be verified independently.Israel declared a ceasefire and began pulling back its troops at around noon on Friday, as tens of thousands of Palestinians began walking back towards their devastated homes.The operation came at a time when Prime Minister Shehbaz Sharif reached Egypt to attend the signing ceremony of the Gaza peace plan. “Today’s ceremony marks the closing of a genocidal chapter, one that the international community must ensure is never repeated anywhere again,” Sharif wrote on X. Pakistan has no formal diplomatic relations with Israel.

Nouveau gouvernement: “On attend des actes”, déclare Sophie Binet (CGT) à l’AFP

La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses “actes” et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré lundi à l’AFP sa secrétaire générale Sophie Binet.Il y a une “attente très forte de rupture, avec des actes forts et immédiats notamment concernant la réforme des retraites”, a expliqué la dirigeante du deuxième syndicat français à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.”Est-ce que le Premier ministre va enfin s’émanciper du président de la République et couper le cordon avec le patronat ? Pour l’instant on ne le voit pas”, estime-t-elle.Sur les retraites, elle s’inquiète de “la stratégie déployée depuis l’Elysée d’essayer de s’en sortir avec une nouvelle manœuvre de diversion, à savoir le décalage (dans le calendrier d’application de la réforme, ndlr). Ça voudrait dire confirmer les 64 ans avec une application qui serait seulement décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et travailleuses”.Pour la dirigeante syndicale, “la suspension, ça doit être le blocage de la réforme à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, un blocage immédiat qui ensuite permet au parlement de prendre ses responsabilités et de pouvoir voter sur l’abrogation dans un deuxième temps”.Concernant le nouveau ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, connu pour avoir négocié des accords avec les syndicats à la tête de la SNCF, “la question, c’est quelle va être sa marge de manoeuvre”.”Ce que l’on attend, ce sont des actes”, a ajouté la syndicaliste.”Est-ce que son mandat, c’est d’enterrer la réforme de l’assurance chômage, de trouver un chemin pour mener à l’abrogation de la réforme des retraites? Ou est-ce que tout va être décidé depuis Bercy” à partir d'”objectifs budgétaires” ?, a-t-elle détaillé.La leader de la CFDT Marylise Léon a de son côté estimé lundi sur TF1 que la nomination de M. Farandou était un “bon signal”. Sophie Binet rappelle toutefois que l’ancienne ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet “avait pris position initialement contre la réforme de l’assurance chômage et s’est retrouvée quand même à être la ministre du Travail qui a publié une lettre de cadrage pour nous imposer une réforme”. “On voit que le profil initial ne suffit pas à protéger contre ce genre de choses”, conclut-elle.