Retour sur terre vénézuélienne pour Crespin et ses œuvres en apesanteur

“Mes Å“uvres sont une sorte de symphonie silencieuse qui s’écoute avec les yeux”, estime l’artiste Elias Crespin qui expose pour la “première fois” depuis plus de “20 ans au Venezuela”, son pays natal, après avoir connu la consécration internationale.Une dizaine de ses “sculptures électrocinétiques”, comme il les appelle, des mobiles métalliques, paraissant se mouvoir seuls dans l’air en apesanteur, sont désormais à la Hacienda Trinidad Parque Cultural de Caracas, une ancienne ferme à tabac reconvertie en lieu d’expositions.”C’est émouvant (d’exposer de nouveau au Venezuela). (…) Je me sens très satisfait de cette confirmation que cela valait la peine de faire ce que je suis en train de faire au Venezuela”, dit à l’AFP celui dont une création trône notamment dans la Cour carrée du Louvre.Il est l’héritier du mouvement cinétique vénézuélien de Carlos Cruz-Diez, Jesus Soto ou Juvenal Ravelo, tous passés par la France avant lui. Mais, il est aussi le petit-fils de Gertrud Louise Goldschmidt “Gego”, célèbre pour ses sculptures de fils métalliques. “Je l’ai d’abord connue en tant que grand-mère plutôt qu’en tant qu’artiste (…) Lorsque nous allions lui rendre visite, nous étions en contact avec tout son processus. C’est une référence importante pour moi en tant qu’artiste. Pas tant l’esthétique ou la technique, bien que j’aie aussi appris des choses d’elle que j’utilise ou que je me suis approprié (…) mais dans l’activité d’un artiste”, explique-t-il.- Programmateur -La genèse artistique d’Elias Crespin remonte à “ses 13 ou 14 ans” et les premiers ordinateurs à domicile.”Mon père a ramené à la maison un Apple II. J’ai commencé à exécuter les exemples du manuel de programmation (…) C’est ainsi que mes premiers programmes ont vu le jour. Ceux qui figuraient parmi les exemples étaient en grande majorité des programmes graphiques où l’on voyait alors des points sur l’écran et où l’on changeait les couleurs”, se souvient-il.”Je traçais des lignes dont les couleurs changeaient. Elles pouvaient également changer d’inclinaison. Et ainsi, tu traçais une ligne d’une certaine couleur, puis tu la supprimais et tu la dessinais légèrement déplacée, tu la supprimais à nouveau et tu la dessinais encore un peu plus déplacée… C’est de cette manière qu’à l’écran de l’ordinateur, on représentait un mouvement. Comme le cinéma avec des images statiques “, ajoute-t-il.”C’est ainsi que mes Å“uvres bougent, car au fond, je continue de faire ma version des exemples des premiers programmes que j’ai réalisés lorsque j’ai appris à programmer”, analyse-t-il.Aujourd’hui, les Å“uvres de Crespin – accrochées à d’invisibles fils de nylon – bougent grâce à de petits moteurs et aux programmes informatiques réalisés par l’artiste, qui a en quelque sorte… ajouté du mouvement au cinétisme vénézuélien!L’idée date de 2000, raconte-il, quand “j’ai vu le Cube (suspendu) de Soto (…) j’ai eu une première idée de créer une Å“uvre qui puisse avoir du mouvement. J’ai eu l’idée que ces mouvements dans la mémoire de l’ordinateur pourraient se connecter avec ce cube, un espace tridimensionnel, et permettre à quelque chose comme ce cube de bouger”, se souvient-il.Deux ans plus tard lors du “paro petrolero” (grève générale de décembre 2002 à février 2003), il met son inactivité à profit pour créer son premier prototype avec des petits moteurs d’imprimante et de lecteur de disquette.Le conservateur Rolando Carmona est enthousiaste et intègre l’Å“uvre dans une première exposition baptisée “Apesanteur”. Le programmateur-bricoleur Elias Crespin vient de se transformer en artiste. Il poursuit sur sa lancée rachetant des stocks de petits moteurs à des recycleurs de matériel informatique pour réaliser d’autres Å“uvres. Rapidement, il est demandé à l’étranger et notamment en France où il s’installe pour poursuivre son processus de création. “Tout le mécanisme, tout l’effort derrière le placement des moteurs, le vissage, les mathématiques, le logiciel, la réduction de la taille des mécanismes… Tout cela est une technique nécessaire pour que l’Å“uvre fonctionne, mais ce n’est pas l’Å“uvre en soi”, souligne-t-il comme un sculpteur utilisant un burin et un marteau. “L’Å“uvre, c’est la danse de l’objet”.

De Johnny à Verdi: le stade de Metz passe à l’opéra

Quelques jours après l’euphorie de la remontée en Ligue 1 du FC Metz, le stade de la cité mosellane a “enchanté” 8.000 spectateurs avec la représentation de l’opéra “Aïda” de Verdi, sur une gigantesque scène à ciel ouvert.Exit, pour une soirée, passes décisives et pénaltys sur la pelouse du FC Metz: les spectateurs de la tribune sud, entièrement refaite il y a cinq ans, se sont retrouvés plongés vendredi dans l’Egypte antique pendant trois heures.Ce lieu, “tout à fait hétéroclite, qui ne reçoit pas d’habitude d’opéra” mais qui a toutefois un air “d’amphithéâtre romain”, permet de toucher un public différent, plus large que celui qui fréquente habituellement l’opéra, relève auprès de l’AFP Paul-Émile Fourny, directeur de l’Opéra-théâtre de l’Eurométropole de Metz et metteur en scène d’Aïda. “C’est pour nous indispensable, et même galvanisant”, poursuit-il, estimant qu’allier “sport et culture est peut-être aussi une bonne mission d’avenir”.Il faudrait une dizaine de représentations à l’Opéra-théâtre pour réunir autant de spectateurs.Sur une scène montée de toutes pièces, avec des décors imposants, et les paroles du célèbre opéra défilant en français à l’écran, solistes, comédiens et figurants narrent l’histoire d’un général égyptien qui dédaigne l’amour de la fille du roi, Amneris, en faveur d’Aïda, une jeune esclave qui est également la fille du roi d’Ethiopie, ennemi mortel de l’Égypte. “Aïda” est un opéra “extrêmement intéressant parce que très initiatique”, se réjouit un figurant, Vladimir Hugot, confiant en l’intérêt du public dans ce lieu “populaire”, comme l’opéra a été un art populaire par le passé.- “Emotion” -“Aïda”, de Giuseppe Verdi (1813-1901), joué pour la toute première fois le 24 décembre 1871, a été l’un des premiers opéras à être présenté en plein air.”C’est magnifique” de se produire dans un stade, s’enthousiasme Emanuela Pascu, la soliste interprétant le rôle d’Amneris. Les artistes lyriques sont “tous, bien sûr, habitués à chanter dans un théâtre où, même si la scène est grande, même si la capacité du public est grande, on ne peut pas comparer avec l’émotion et la capacité d’un stade”.Ressentant une sensation de “grandeur” au stade Saint-Symphorien, le comédien Wadih Cormier, figurant dans cette représentation, espérait avant le spectacle que le public “ressemble davantage à un public de foot qu’à un public d’opéra. Parce qu’un public de foot, c’est quand même plus vivant, c’est quand même plus dynamique”.La représentation, qui a mobilisé 440 personnes, dont 200 sur scène, est une co-création entre l’Opéra-théâtre et le FC Metz Stadium, la société qui exploite le stade 365 jours par an, mais pas que pour des matchs.”Le dernier gros concert (ici) était celui de Johnny Hallyday en 2009″, rappelle Margot Schmidt, chargée de projet.- Calendrier serré -Véritable défi technique, l’installation de la scène de 60 mètres sur 25 a nécessité des travaux, tout en respectant le calendrier sportif.”Il faut scalper la pelouse, en enlever une première couche pour venir poser des plaques de protection, puis poser la scène” sans abîmer le terrain, explique Mme Schmidt. Après la représentation, il faudra “presque sept semaines pour que le nouveau gazon puisse pousser et accueillir de nouveau, mi-août, le championnat de football”.Les répétitions générales, mercredi et jeudi, n’ont pas pu se tenir dans les conditions du jour J, pour cause de trombes d’eau. “Il faut faire un petit plus attention parce qu’il fait un peu plus froid” que dans une salle classique, reconnaît Emanuela Pascu, qui doit veiller au mal de gorge. L’opéra-théâtre de Metz, inauguré en 1752, ferme ses portes pour travaux pendant deux ans et demi, donnant ses représentations dans des endroits plus ou moins inhabituels. De grands spectacles comme celui-ci sont “vraiment, pour nous, une manière de montrer notre savoir-faire”, se réjouit M. Fourny.

Jewish groups in US line up to oppose Trump anti-Semitism strategy

US Jewish groups are unified over the need to fight mounting anti-Semitic incidents across the country, but many are bitterly opposed to how President Donald Trump is seeking to counter the scourge.A string of incidents has targeted Jews in the United States in recent weeks. Two Israeli embassy workers were murdered in Washington, Molotov cocktails were thrown at an event in Colorado, and tensions persist on university campuses.The conservative Heritage Foundation think-tank, behind the “Project 2025” roadmap for radically overhauling and shrinking the government, published in October “Project Esther” — a blueprint on combatting anti-Semitism.The project seeks to “dismantle” so-called “anti-Israel,” “anti-Zionist,” or “pro-Palestinian” organizations allegedly part of a “Hamas support network” that has “infiltrated” universities including Columbia and Harvard.The text advocates the dismissal of professors, barring some foreign students from campuses, expelling others outright, and withholding public funding from universities.Robert Greenway, a Project Esther co-author, recently told The New York Times it was “no coincidence that we called for a series of actions to take place privately and publicly, and they are now happening.”The Heritage Foundation refused an interview request.Stefanie Fox, director of Jewish Voice for Peace (JVP), said “Project Esther sets out a blueprint for the Trump administration to sharpen the legal regimes that will best advance (his) ‘Make America Great Again’ goals.”The JVP, a Jewish organization that leads demonstrations against “genocide” in Gaza, is named in Project Esther as a member of the so-called Hamas support network.”These assumptions are baseless, paranoid, laughable,” said Fox, whose group is on the left.- ‘Weaponizing’ anti-Semitism? -Although 89 percent of the 7.2 million US Jews say they are concerned about anti-Semitism, 64 percent disapprove of Trump’s efforts to combat it, according to a recent Jewish Voters Resource Center poll.”There is anti-Semitism on those campuses… But to give the broad claim that the thrust to fight anti-Semitism is to go after higher education is just absolutely ridiculous,” said Kevin Rachlin.He is a prominent figure in the Nexus Project formed in opposition to Project Esther that seeks to counter anti-Semitism without impairing freedom of speech.Trump’s strategy “doesn’t keep Jews safe.” Rather, it seeks to separate the Jewish minority from others in the country and ignores right-wing anti-Semitism, Rachlin argues.”We as Jews are safer when we’re in coalition with other groups and other minorities,” he said, adding that combatting anti-Semitism through education was more viable than targeting universities.Traditional Jewish groups have aligned more with Trump’s Republicans and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, unlike the “majority” of American Jews, claims author Eric Alterman.”What’s happened in Gaza has been very hard for most American Jews — particularly young American Jews — to stomach. Young American Jews are now roughly evenly divided between supporting Israel and supporting the Palestinians,” he told AFP.Alterman added most US Jews are not anti-Zionist — but don’t like the war in Gaza or Israel’s West Bank strategy.”They’re kind of caught in the middle.”Some Jewish groups warn that when Trump targets higher education purportedly combatting anti-Semitism, he is actually “weaponizing” the sensitive issue to stifle freedom of expression.In recent weeks, ten major Jewish organizations criticized the Trump administration in a letter, saying they reject the “false choice” between “Jewish safety” and “democracy.””There should be no doubt that anti-Semitism is rising” but access to “higher education, and strong democratic norms… have allowed American Jewry to thrive for hundreds of years,” the letter states.  One of the signatories, rabbi and former ambassador for religious freedom David Saperstein, said there was “appreciation” for Trump prioritizing anti-Semitic violence and rhetoric — but opposed the clampdown on universities, media and judges.He added: “Ironically, they are targeting democratic institutions that have given the Jewry in America more rights, more freedom, more opportunities than we have ever known in our 2,600 years of diasporic history.” 

Musk deletes post claiming Trump ‘in the Epstein files’

Tech billionaire Elon Musk has deleted an explosive allegation linking Donald Trump with disgraced financier Jeffrey Epstein that he posted on social media during a vicious public fallout with the US president this week.Musk — who just exited his role as a top White House advisor — alleged on Thursday that the Republican leader is featured in unreleased government files on former associates of Epstein, who died by suicide in 2019 while he faced sex trafficking charges. The Trump administration has acknowledged it is reviewing tens of thousands of documents, videos and investigative material that his “MAGA” movement says will unmask public figures complicit in Epstein’s crimes.Trump was named in a trove of deposition and statements linked to Epstein that were unsealed by a New York judge in early 2024. The president has not been accused of any wrongdoing in the case.”Time to drop the really big bomb: (Trump) is in the Epstein files,” Musk posted on his social media platform, X as his growing feud with the president boiled over into a spectacularly public row.”That is the real reason they have not been made public.”Musk did not reveal which files he was talking about and offered no evidence for his claim.He initially doubled down on the claim, writing in a follow-up message: “Mark this post for the future. The truth will come out.”However, he appeared to have deleted both tweets by Saturday morning. Supporters on the conspiratorial end of Trump’s “Make America Great Again” base allege that Epstein’s associates had their roles in his crimes covered up by government officials and others.They point the finger at Democrats and Hollywood celebrities, although not at Trump himself. No official source has ever confirmed that the president appears in any of the as yet unreleased material.Trump knew and socialized with Epstein but has denied spending time on Little Saint James, the private redoubt in the US Virgin Islands where prosecutors alleged Epstein trafficked underage girls for sex.”Terrific guy,” Trump, who was Epstein’s neighbor in both Florida and New York, said in an early 2000s profile of the financier.”He’s a lot of fun to be with. It is even said that he likes beautiful women as much as I do, and many of them are on the younger side.”Just last week, Trump gave Musk a glowing send-off as he left his cost-cutting role at the so-called Department of Government Efficiency (DOGE).But their relationship imploded within days as Musk described as an “abomination” a spending bill that, if passed by Congress, could define Trump’s second term in office. Trump hit back in an Oval Office diatribe and from there the row detonated, leaving Washington and riveted social media users alike stunned by the blistering break-up between the world’s richest person and the world’s most powerful. With real political and economic risks to their row, both then appeared to inch back from the brink on Friday, with Trump telling reporters “I just wish him well,” and Musk responding on X: “Likewise.”But the White House denied reports they would talk. 

Ligue des nations: Yamal, plus haut plus tôt par rapport à CR7

Phénomène de précocité, Lamine Yamal est en avance sur les temps de passage de Cristiano Ronaldo, qu’il affronte en finale de la Ligue des nations dimanche (21h00) à Munich avec 23 ans d’écart entre le jeune prodige espagnol et la mégastar portugaise.CR7 a attendu 2008 et ses 23 ans pour décrocher son premier Ballon d’Or, début du duel avec l’Argentin Lionel Messi (8 fois lauréat), alors que Lamine Yamal est en course pour soulever la récompense le 22 septembre à 18 ans, à la lutte avec le Français Ousmane Dembélé, vainqueur avec le PSG de la Ligue des champions, trophée majeur de la saison.. 104 matches en clubLamine Yamal a disputé son premier match avec l’équipe professionnelle du FC Barcelone le 29 avril 2023, sept minutes jouées contre le Betis Séville en championnat à 15 ans et 9 mois. Depuis, il a joué 104 matches, dont deux saisons complètes en Liga (35 en 2024/25, 37 en 2023/24).Formé au Sporting Portugal, Cristiano Ronaldo joue pour la première fois avec les pros le 14 août 2002 à 17 ans. Avant de rejoindre Manchester United à l’été 2003, alors qu’il a 18 ans passés, il a joué 31 matches avec le club lisboète, 20 au moment d’atteindre la majorité, cinq fois moins que Yamal.. 20 capes en sélectionAvec la sélection espagnole, Lamine Yamal a connu sa première cape à seulement 16 ans, 1 mois et 26 jours, le 8 septembre 2023 en qualifications pour l’Euro-2024 contre la Géorgie, inscrivant par la même occasion son premier but. Depuis, il a déjà joué 20 fois avec la Roja, a marqué à six reprises et a délivré neuf passes décisives.De son côté, CR7 a dû attendre 18 ans et demi (18 ans, 6 mois et 15 jours précisément) pour revêtir le maillot de la Seleçao portugaise pour la première fois.Dimanche, en finale de la Ligue des nations, Lamine Yamal disputera son 21e match en sélection, chiffre que CR7 a atteint avec le Portugal après ses 20 ans, le 30 mars 2005.. 23 matches de Ligue des championsPassé par la célèbre Masia, le centre de formation du FC Barcelone, Lamine Yamal a intégré très rapidement l’équipe professionnelle et a déjà disputé 23 matches de Ligue des champions, s’arrêtant en quarts de finale en 2024 (contre le Paris SG) et en demi-finales en 2025 (contre l’Inter Milan).Au même âge, Cristiano Ronaldo ne comptait qu’un match de barrage de C1 avec le Sporting et deux matches de barrage en Coupe de l’UEFA, ancêtre de la Ligue Europa. Ronaldo a quitté les Lisboètes à l’été 2003 à 18 ans pour s’engager avec Manchester United, où il découvrira la compétition reine du foot européen avec les Red Devils.. 5 trophéesDouble champion d’Espagne avec le Barça (2023 et 2025), vainqueur de la Coupe du Roi (2025) et de la Supercoupe d’Espagne (2025) et surtout champion d’Europe avec l’Espagne en 2024 à tout juste 17 ans, Lamine Yamal a aussi pris de l’avance sur CR7 au niveau du palmarès.Au même âge, Ronaldo ne comptait qu’une Supercoupe du Portugal remportée en août 2002 à 17 ans (il reste sur le banc), quelques jours seulement après avoir intégré l’équipe professionnelle.

Le scénariste de BD Xavier Dorison, star méconnue du 9e art

Scénariste de bande dessinée, un métier ingrat? L’une des vedettes de la profession, Xavier Dorison, est un exemple de grand nom du 9e art qui reste méconnu du grand public.”Undertaker”, western dont le tome 8 sortira en septembre, “1629 ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta”, récit d’épouvante maritime inspiré de faits réels, “Le Château des animaux”, saga d’une révolution menée par des bêtes… Autant de grands succès critiques et en librairie.En 30 ans de carrière, il en est à plus de quatre millions d’exemplaires. Et si réclamé qu’il s’en amuse. “Je pense que je donnerais le Bottin en BD à un éditeur, il me dirait: +C’est vachement bien, il y a une vraie idée, un projet, on va le faire+”.”Mais je ne suis pas fou. Je lui dirais que non, c’est nul, on ne va pas le faire”, plaisante-t-il auprès de l’AFP.Plus prometteuse est la série dans laquelle il vient de se lancer, aux Éditions Casterman: “Les Gorilles du Général”, qui évoque la présidence de Charles de Gaulle du point de vue de ses quatre gardes du corps.Le dessinateur est Julien Telo, 38 ans, qui avait fait auparavant quelques essais avec Xavier Dorison, 52 ans, sans être retenu.- “Pas de livres” -Le tome 1 s’intitule “Septembre 59”, moment de tension où de Gaulle proclame que “le sort des Algériens appartient aux Algériens” et se met à dos une bonne partie de l’opinion, pro-Algérie française.Pour les gardes du corps, le contrecoup est immédiat: de lourdes menaces pèsent sur la vie du chef de l’État, qui vont se répercuter sur leur vie personnelle.”J’ai dû écrire une soixantaine d’albums et, sur les 60, il y en a bien, allez, une moitié qui est un mélange de la grande Histoire et de petites histoires”, explique le scénariste.Son nouveau synopsis pourrait être utilisé pour un film ou un roman. Alors pourquoi avoir privilégié la bande dessinée ?”Même s’il faut un budget pour faire une BD, par rapport à celui d’un épisode de série télé ou d’un film, ce n’est rien du tout. Et là où il n’y a pas d’argent, il y a de la liberté. On peut être exigeant, c’est-à-dire passer du temps”, explique Xavier Dorison.Ce choix du 9e art n’est pas le fruit d’une stratégie très réfléchie.”Je venais d’un milieu où il n’y avait pas de livres, pas de BD”, raconte l’auteur. “Quand j’ai fait mes études en école de commerce, j’ai participé à la création d’une association qui montait le Festival de bande dessinée des grandes écoles. Et, là, j’ai eu l’occasion de rencontrer quelqu’un qui est devenu depuis un très grand dessinateur, Alex Alice”.- Attelage léger -Il lui propose de passer à l’action: “Je lui dis: écoute, j’écris déjà des histoires, comme ça pour le plaisir… Je vois ton dessin, ça te dirait qu’on fasse une BD ensemble?”Ce fut “Le Troisième Testament”, série fantastique médiévale qui atteignit un million d’exemplaires, en neuf tomes entre 1997 et 2018.Xavier Dorison ne s’est pas limité à la BD. Il est aussi, entre autres, coscénariste du film “Les Brigades du Tigre” (2006).Mais, d’après lui, le livre offre un autre avantage indéniable: il se contente d’attelages plus légers qui arrivent plus aisément à destination. “Il m’est arrivé plusieurs fois d’être payé pendant un an pour écrire des films qui n’existeront pas pour des raisons complètement indépendantes de ma volonté”, rembobine-t-il.Pour “Les Gorilles du Général”, la confiance de l’éditeur est là, quelles que soient les ventes. Des tomes 2 (“Colombey”) et 3 (“L’Ami américain”) paraîtront. Des synopsis pour six ou sept albums sont déjà prêts.

Gaza: la Défense civile fait état d’au moins 36 morts, tirs près d’un centre d’aide

La Défense civile de Gaza a indiqué qu’au moins 36 personnes avaient été tuées samedi par les forces israéliennes dans différents endroits, six d’entre elles près d’un centre d’aide soutenu par les Etats-Unis, l’armée faisant état de tirs de sommation en direction de “suspects”.Les forces israéliennes ont par ailleurs annoncé samedi avoir ramené au cours d’une opération spéciale à Gaza le corps d’un otage thaïlandais enlevé lors de l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre.Après 21 mois de guerre, Israël fait face à une pression internationale pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien où la situation humanitaire est désastreuse, l’ONU mettant en garde contre une famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l’aide humanitaire.L’armée israélienne y a intensifié à la mi-mai son offensive dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de tout le territoire et anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.Samedi à l’aube, “six personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par les forces d’occupation israéliennes, près du rond-point d’Alam”, où des habitants s’étaient rassemblés pour obtenir de l’aide humanitaire du centre américain situé à environ un kilomètre, dans le gouvernorat de Rafah (sud), a déclaré à l’AFP le porte-parole de cette organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal.- “Danger” -Un Gazaoui témoin de la scène, Samir Abou Hadid, a raconté à l’AFP que des milliers de personnes s’étaient rassemblées près du rond-point, et “au moment où certaines tentaient d’avancer vers le centre d’aide, les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu à partir de véhicules blindés stationnés près du centre, tirant en l’air, puis sur des civils”.Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué que des soldats dans la région de Tel al-Sultan pendant la nuit avaient “appelé des suspects à s’éloigner, mais comme ils continuaient à avancer, mettant les troupes en danger, les soldats ont répondu par des tirs de sommation”, a-t-elle dit, ajoutant être “au courant d’informations faisant état de victimes”.Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès à mesure que les combats s’étendent, il est extrêmement difficile de confirmer de façon indépendante les bilans et les circonstances des morts dont fait état la Défense civile.Plusieurs drames sont survenus récemment à proximité de ce centre d’aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.La GHF a débuté ses opérations fin mai à Gaza, après la levée partielle d’un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois. Les Nations unies refusent de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.- “Effondrement du système de santé” -Le porte-parole de la Défense civile a rapporté d’autres bombardements à travers le territoire depuis l’aube, avec un bilan total d’au moins 36 morts depuis l’aube.Dans un communiqué publié samedi, l’Organisation mondiale de la Sante (OMS) a mis en garde contre “l’effondrement du système de santé de la bande de Gaza”, où “il n’y a déjà plus aucun hôpital en service dans le nord” du territoire.L’armée israélienne a par ailleurs indiqué avoir récupéré dans la région de Rafah le corps de l’otage thaïlandais Natthapong Pinta, enlevé lors de l’attaque du 7-Octobre, dans le kibboutz Nir Oz. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a indiqué qu’il était venu en Israël pour travailler dans l’agriculture et avait été “tué en captivité”.De son coté, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères s’est déclaré samedi “profondément attristé” par cette nouvelle.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles.Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas ce jour-là, 55 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont au moins 31 sont mortes, selon les autorités israéliennes. Le Hamas retient également la dépouille d’un soldat israélien tué lors d’une précédente guerre à Gaza, en 2014.Plus de 54.677 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.