De premiers éléments sur l’accident de funiculaire de Lisbonne attendus vendredi

L’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires a annoncé qu’elle publiera vendredi une note présentant les “premières constatations confirmées” sur l’accident de funiculaire qui a fait 16 morts à Lisbonne mercredi, dont les causes précises restent inconnues.Cette agence devrait publier un rapport préliminaire “sans doute dans un délai de 45 jours”, a déclaré jeudi soir son patron, Nelson Oliveira, ajoutant qu’une première note sera publiée vendredi en fin de journée.Interrogé lors d’une conférence de presse aux côtés de M. Oliveira sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment.”Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert”, a-t-il déclaré.Parmi les hypothèses évoquées par les médias locaux figure la rupture d’un câble de sécurité, ou encore une négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, qui étaient assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”Le plan de maintenance de cet équipement a été scrupuleusement respecté”, a assuré le patron de Carris, Pedro Bogas. Les médias locaux ont publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, qui indique que l’ascenseur avait “toutes les conditions” pour opérer.Le spectaculaire déraillement de ce funiculaire, prisé des Lisboètes et des touristes, en plein centre-ville de la capitale portugaise a fait au moins 16 morts, dont plusieurs étrangers, selon les autorités.D’après des témoins, le wagon jaune a dévalé la rue très pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un léger virage et de se fracasser contre un immeuble, mercredi vers 18H00 (17H00 GMT).Parmi les 16 tués dans l’accident se trouvent cinq Portugais, deux Sud-Coréens et un Suisse, selon le parquet portugais.La police affirme “avec un haut degré de probabilité” qu’il y a aussi parmi les victimes décédées deux Canadiens, un Américain, un Allemand et un Ukrainien, portant à huit le nombre d’étrangers tués dans la catastrophe.Vendredi matin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé le décès d’une ressortissante franco-canadienne, sans qu’il soit possible dans l’immédiat de savoir si cette victime est l’une des deux victimes identifiées comme canadiennes par la police portugaise ou s’il s’agit d’une des trois personnes dont la nationalité est encore inconnue.Sur place, le wagon accidenté disloqué avait été déblayé vendredi matin, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu.

Mondial-2026: la der à domicile rêvée de Messi

Un doublé et beaucoup d’émotions: Lionel Messi a fêté avec panache ce qu’il a annoncé être son dernier match international à enjeu et à domicile avec l’Argentine, jeudi à Buenos Aires contre le Venezuela (3-0) lors des qualifications au Mondial-2026.Les Argentins étaient déjà assurés de la qualification mais à 38 ans, l’octuple Ballon d’Or voulait s’offrir une belle dernière dans l’enceinte de l’Estadio Monumental et ses 80.000 spectateurs. Alors il a fait mouche à deux reprises (39e et 80e) et écrasé quelques larmes alors que le stade vibrait sous les applaudissements.”Un tas de choses me passent par la tête, a commenté Messi à l’issue de la rencontre. Aujourd’hui, j’ai joué mon dernier match avec des points à la clé. J’ai vécu beaucoup de choses sur ce terrain, des bonnes et des moins bonnes, mais là, je ressens beaucoup de joie”.”Pouvoir terminer de cette façon, ici, j’en ai toujours rêvé. Pouvoir faire la fête avec les miens… J’ai été fêté à Barcelone, et recevoir un tel hommage ici dans mon pays, c’est magnifique”, a-t-il ajouté dans un stade grondant et illuminé par des feux d’artifice.Champion du monde en 2022, Messi n’a pas encore dit s’il participerait au Mondial-2026 aux Etats-Unis, Canada et Mexique, mais le sélectionneur de l’Argentine Lionel Scaloni a déjà annoncé qu’il se passerait de sa vedette pour l’ultime rencontre, sans enjeu pour l’Albiceleste, des qualifications mardi en Equateur.”Il a fourni un énorme effort, il mérite de se reposer et de rester en famille, a affirmé le sélectionneur. Il a fini très fatigué, physiquement exténué. Il aurait dû laisser sa place sur le terrain, mais il ne l’a pas fait en raison du caractère émotionnel du match”.Les trois fils de Messi l’accompagnaient sur le terrain avant le coup d’envoi, tandis que son épouse et ses parents étaient en tribunes.En plus de deux décennies avec la sélection argentine, Messi détient le record de sélections (193) et de buts (113).L’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, l’Equateur, la Colombie et le Paraguay ont leur ticket pour le Mondial-2026 avant la dernière journée de qualifications qui distribuera le septième et dernier billet de la zone.

Jérôme Durain, “M. Narcotrafic” du Sénat, président de Bourgogne-Franche Comté

Le sénateur socialiste Jérôme Durain, connu pour avoir corédigé la loi contre le narcotrafic, a été élu vendredi, sans surprise, président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.M. Durain, 56 ans, a reçu le soutien de 54 des 100 élus régionaux, dont 71 ont voté. Seul autre candidat, l’ancien député jurassien Jean-Marie Sermier (LR), a recueilli 17 voix. Le sénateur, figure de la gauche bourguignonne, remplace la socialiste démissionnaire Marie-Guite Dufay, 76 ans, présidente de région depuis 17 ans. Mme Dufay avait fait part de sa volonté de “préparer l’avenir” dans une allusion à la relève que représente M. Durain, de vingt ans son cadet. Le Rassemblement national (17 conseillers) n’a pas participé au vote, dénonçant “une mascarade illégitime et antidémocratique”. “Ce scrutin a été verrouillé en interne par un Parti socialiste représentant à peine 8% des électeurs aux dernières législatives de 2024”, a souligné le RN dans un communiqué. Le parti d’extrême droite avait alors presque triplé le nombre de ses députés en Bourgogne-Franche-Comté, avec 13 élus (dont deux dès le premier tour), contre cinq en 2022.Dans une allocution à la tribune régionale, M. Durain a promis de “poursuivre” le chemin de Mme Dufay, notamment sur “la bataille pour l’emploi” et en faveur des politiques “décarbonées”.Il a également fustigé le vote de confiance réclamé lundi à l’Assemblée nationale “par un Premier ministre voulant esquiver sa responsabilité” et qui “rejaillit sur les collectivités locales”, obligées de “se serrer la ceinture”.M. Durain était assuré de la victoire après avoir été désigné, début juillet, comme unique candidat du groupe socialiste et écologiste, majoritaire à la région.Marie-Guite Dufay était présidente de la Franche-Comté depuis 2008 puis de la Bourgogne-Franche-Comté lors de la fusion de deux régions en 2015.Jérôme Durain est conseiller régional depuis 2015. En 2014, il est devenu, à seulement 45 ans, le premier sénateur de gauche élu en Saône-et-Loire depuis 1986. Il est connu au niveau national pour avoir corédigé, en 2024 avec le sénateur LR Étienne Blanc, la proposition de loi “visant à sortir la France du piège du narcotrafic”. La loi, promulguée le 13 juin 2025, a eu un fort retentissement et a été adoptée très largement par le Parlement, offrant à Jérôme Durain une grande visibilité médiatique. Il avait ainsi été élu “sénateur de l’année 2024”.Il était pressenti pour succéder à Patrick Kanner à la tête du groupe des sénateurs PS, mais la loi sur le cumul des mandats lui impose de démissionner du Sénat.

La Bourse de Paris optimiste avant l’emploi américain

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse vendredi avant la publication des chiffres officiels de l’emploi américain en août, qui pourraient conforter les attentes de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Après avoir hésité à l’ouverture, la Bourse de Paris s’inscrivait en hausse de 0,31% vers 10H15 heure locale, avançant de 23,54 points, à 7.722,46 points.Jeudi, le CAC 40 a cédé 0,27%, terminant à 7.698,92 points.Les investisseurs attendent vendredi les chiffres mensuels officiels sur l’emploi aux Etats-Unis. Ils feront l’objet d’une attention particulière vendredi, le précédent rapport ayant été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service de statistiques.Il s’agira en effet de “la première publication depuis que Trump a limogé” Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS), rappelle Stephen Innes, gérant de SPI AM. Et cette publication “arrive avec l’ombre de révisions massives qui plane au-dessus” d’elle.A l’approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), le rapport officiel sur l’emploi américain en août apparaît “comme le juge de paix d’un marché partagé entre optimisme et vigilance”, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.De nouvelles données montrant un ralentissement du marché du travail conforteraient le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.La dette française scrutéeAutre sujet d’attention pour les investisseurs: la France est à trois jours d’un scrutin qui devrait provoquer la chute du gouvernement du Premier ministre François Bayrou, ravivant les craintes d’un retour de l’instabilité politique dans le pays.Le taux de l’emprunt de la France à 10 ans, qui avait grimpé en flèche mardi, dépassant les 4,6%, s’est nettement détendu, évoluant autour de 4,16% vers 10H15.”Néanmoins, faute de résolution à l’impasse politique en France et avec le risque d’une chute du gouvernement Bayrou lundi, les investisseurs pourraient réduire leur exposition au risque avant le week-end”, met en garde Stephen Innes.La prochaine révision de la notation de la qualité du crédit de la France interviendra rapidement après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis plus tard par S&P en novembre.

Asian, European markets rally ahead of US jobs data

Asian and European markets advanced on Friday, in line with a global equity rally ahead of a US jobs report that will give insight about the Federal Reserve’s next move on interest rates.A frenzied selloff of Chinese stocks meanwhile slowed over reports of a regulatory clampdown.The global bond market also eased after yields had jumped this week on concerns over mounting government debt.London, Paris and Frankfurt were having a fair time of it, trading up at the open on Friday.Across the pond, investors will be looking to US government jobs data due on Friday to cement rate-cut bets.”All eyes will be on Friday’s nonfarm payrolls report with bad news likely to be interpreted as good news as it will raise the market probability that the Fed cuts rates,” said Victoria Scholar, head of investment at Interactive Investor.Weekly data released on Thursday showed more first-time claims for unemployment benefits in the United States than analysts had expected, while figures from payroll firm ADP showed slowing private sector hiring in August.”Investors now look for final confirmation that the weakening trend is entrenched and justifies a Fed cut –- or two,” said Ipek Ozkardeskaya of Swissquote bank.In Asia, an August rally in Chinese stocks, fuelled by surging shares in semiconductor firms, ground to a halt this week, with Cambricon Technologies crashing 14 percent on Thursday, as investors weighed potential regulations.China’s blue-chip CSI 300 benchmark recovered on Friday after falling 2.1 percent the previous day — the largest drop since early April, when US President Donald Trump’s tariff threats caused the index to drop more than seven percent in one day.Tokyo, Hong Kong and Taiwan all closed up on Friday. Shanghai’s benchmark index, which had been tracking down in early trading, clawed its way back up to end 1.2 percent up.Analysts said earlier falls had followed a Bloomberg report that China’s financial regulators might implement measures to cool the pace of the selloff in stocks.”The selloff is more than a blip; it’s the first crack in the facade of a $1.2 trillion melt-up that had traders whispering about deja-vu and a speculative frenzy reminiscent of the 2015 ‘crazy bull’,” said Stephen Innes of SPI Asset Management.Gold remained a refuge for investors, who have been turning away from long-term bonds once considered safe assets.Bullion consolidated near its all-time high, while oil prices extended losses on Friday in anticipation of excess supply in the coming months, as OPEC+ nations are expected to further unwind production cuts.”Geopolitical risks… remain elevated, with mounting fears of further Russian attacks on Ukraine. That keeps downside potential in oil limited, likely into the $60–62 range,” Swissquote’s Ozkardeskaya said.Oil has tumbled 12 percent this year as global producers outside OPEC+ ramp up and tariffs curb demand.- Key figures at 0830 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.03 percent at 43,018.75 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.43 percent at 25,417.98 (close)Shanghai – Composite: UP 1.24 percent at 3,812.51 (close) London – FTSE 100: UP 0.3 percent at 9,246.86Paris – CAC 40: UP 0.1 percent at 7,708.80Frankfurt – DAX: UP 0.2 percent at 23,816.61Euro/dollar: UP at $1.1681 from $1.1649 on ThursdayPound/dollar: UP at $1.3470 from $1.3437Dollar/yen: DOWN at 148.13 yen from 148.45 yenEuro/pound: FLAT at 86.72 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.5 percent at $63.14 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.4 percent at $66.69 per barrelNew York – Dow: UP 0.8 percent at 45,621.29 (close)

Paris: la verbalisation dans la zone à trafic limité repoussée à 2026

La verbalisation des conducteurs dans la zone à trafic limité (ZTL) de l’hypercentre de Paris ne commencera pas avant 2026, a annoncé la mairie jeudi, dix mois après le lancement sur un mode “pédagogique” de ce dispositif de restriction de la circulation.”La Ville de Paris a décidé de prolonger la phase pédagogique jusqu’en 2026 afin de permettre à tous les usagers de bien prendre en compte ce nouveau dispositif”, a indiqué à l’AFP la municipalité, confirmant une information du Parisien.La mairie avait initialement prévu de ne pas mettre d’amendes pendant les six mois suivant la mise en place de cette mesure en novembre 2024. Elle a également signalé que ces “mois d’expérimentation” avaient “vu une baisse de 8% du trafic routier dans la ZTL”, regroupant les quatre premiers arrondissements parisiens.”Notre groupe l’avait annoncé: cette usine à gaz kafkaïenne est inapplicable”, a réagi jeudi sur X le groupe d’opposition Changer Paris regroupant Républicains, centristes et indépendants, fermement opposés à la mesure. Depuis fin 2024, les voitures et scooters ne sont plus autorisés à traverser le coeur de Paris sans s’y arrêter, sauf motif valable.En dehors des bus, taxis et véhicules de secours, toujours autorisés, seuls les conducteurs travaillant ou résidant dans la zone, et ceux qui y font une halte peuvent donc y rouler.Au moment de la mise en oeuvre de la ZTL, l’adjoint écologiste chargé des transports David Belliard avait précisé que les policiers municipaux seraient d’abord mobilisés pour “faire de la pédagogie”.Rémi Féraud, candidat malheureux à la primaire des socialistes pour la mairie de Paris, avait promis la généralisation de la ZTL à l’ensemble de la capitale, mais le vainqueur de l’élection Emmanuel Grégoire y est opposé. Selon un décompte de l’Agence de la transition écologique en 2019, 238 ZTL étaient en service dans huit pays européens.En France, elles se multiplient depuis la première à Nantes en 2012, suivie notamment de Grenoble, Rennes, Paris et Lyon.

Paris: la verbalisation dans la zone à trafic limité repoussée à 2026

La verbalisation des conducteurs dans la zone à trafic limité (ZTL) de l’hypercentre de Paris ne commencera pas avant 2026, a annoncé la mairie jeudi, dix mois après le lancement sur un mode “pédagogique” de ce dispositif de restriction de la circulation.”La Ville de Paris a décidé de prolonger la phase pédagogique jusqu’en 2026 afin de permettre à tous les usagers de bien prendre en compte ce nouveau dispositif”, a indiqué à l’AFP la municipalité, confirmant une information du Parisien.La mairie avait initialement prévu de ne pas mettre d’amendes pendant les six mois suivant la mise en place de cette mesure en novembre 2024. Elle a également signalé que ces “mois d’expérimentation” avaient “vu une baisse de 8% du trafic routier dans la ZTL”, regroupant les quatre premiers arrondissements parisiens.”Notre groupe l’avait annoncé: cette usine à gaz kafkaïenne est inapplicable”, a réagi jeudi sur X le groupe d’opposition Changer Paris regroupant Républicains, centristes et indépendants, fermement opposés à la mesure. Depuis fin 2024, les voitures et scooters ne sont plus autorisés à traverser le coeur de Paris sans s’y arrêter, sauf motif valable.En dehors des bus, taxis et véhicules de secours, toujours autorisés, seuls les conducteurs travaillant ou résidant dans la zone, et ceux qui y font une halte peuvent donc y rouler.Au moment de la mise en oeuvre de la ZTL, l’adjoint écologiste chargé des transports David Belliard avait précisé que les policiers municipaux seraient d’abord mobilisés pour “faire de la pédagogie”.Rémi Féraud, candidat malheureux à la primaire des socialistes pour la mairie de Paris, avait promis la généralisation de la ZTL à l’ensemble de la capitale, mais le vainqueur de l’élection Emmanuel Grégoire y est opposé. Selon un décompte de l’Agence de la transition écologique en 2019, 238 ZTL étaient en service dans huit pays européens.En France, elles se multiplient depuis la première à Nantes en 2012, suivie notamment de Grenoble, Rennes, Paris et Lyon.

Moins d’huile et plus de protéines, la recette pour sauver les enfants du sud du Pakistan

Devant des mères serrant leurs bébés faméliques, Asma cuisine son “pudding de semoule”: avec ses recettes locales et abordables, cette Pakistanaise tente d’enrayer la malnutrition qui frappe près d’un enfant sur deux dans le Sud rural.Aujourd’hui, cette travailleuse sociale de 37 ans propose deux versions: semoule frite pour les moins aisées ou agrémentée d’un œuf ou de lait, faciles à trouver au village et très nutritifs.”Le paquet de semoule coûte moins de 50 roupies (15 centimes d’euros) et si vous utilisez une à deux cuillères à soupe par jour pour vos recettes, il tient facilement une semaine”, assure-t-elle.Car si le Sindh, province côtière de 55 millions d’habitants, abrite Karachi, le coeur économique du pays, à quelques heures à peine de la mégalopole, des villages entiers sont durement frappés par la malnutrition.Dans ces zones rurales, où la contraception reste un tabou et où les familles nombreuses sont la norme, 3.500 mères ont bénéficié de cours de cuisine imaginés par l’Unicef.Après un an de leçons, Shahnaz, 25 ans, a radicalement changé l’alimentation de ses six enfants.”Ici, j’ai appris à faire le khichdi”, un mélange de lentilles et de riz, “des pudding et des gâteaux de semoule”, dit-elle, assise sur une natte colorée près du réchaud. “Alors qu’avant je ne donnais que des pommes de terre à mes enfants parce qu’il y en avait toujours à la maison”.”La santé de mes enfants s’est améliorée et on m’a dit récemment que ma fille ne souffrait plus de malnutrition,”se félicite-t-elle.Comme elle, Koulsoum, 23 ans, espère sauver ses cinq enfants, tous nés prématurés. “L’un de mes enfants est mort et ma plus jeune est extrêmement faible alors on m’a conseillé de suivre ces cours”, dit celle qui n’a qu’un nom, comme la plupart des femmes de son district.A Sujawal, de nombreuses mères racontent ne donner à leurs enfants, parfois âgés de quelques semaines, que des morceaux de galettes frites en guise de repas.Résultat, dans le Sindh, 48% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 20% d’émaciation, sa forme la plus mortelle, selon la dernière enquête nationale menée en 2018. Plus vulnérables au manque d’eau potable et d’hygiène, ils ont souvent aussi la dengue ou le paludisme, souffrent de vomissements, diarrhées ou difficultés à uriner et ont le ventre anormalement enflé.- Pas d’épices -Dans le Sindh rural, souvent, les enfants ne mangent toujours pas de nourriture solide à six mois, et, pour ceux qui en ingèrent, ce sont les restes du repas des parents, trop épicés pour les estomacs de bébés.Et même ainsi, “le principal problème est le manque de diversité alimentaire”, affirme Mazhar Iqbal, nutritionniste pour l’Unicef.Au Pakistan, 38% des enfants ne mangent que deux ou moins des huit catégories d’aliments recommandées par l’Unicef, – œufs, viande, poisson, produits laitiers…Pourtant des alternatives peu coûteuses existent: si poisson, boeuf et dinde restent extrêmement chers et utilisés pour les grandes occasions, les abats de poulet, les os bouillis ou les légumineuses sont de bonnes sources de protéines.Quant aux rares fruits et légumes, s’ils sont frits, comme c’est généralement le cas, ils perdent leurs nutriments.C’est ce genre de conseils que Bakhtawar Kareem est venue chercher, après avoir perdu un enfant anémique.Comme 72% des enfants de Sujawal, sa fille d’un an, léthargique, présente un retard de croissance et risque le retard cognitif, prévient l’Unicef.- “Les femmes mangent les restes” -Mais le cercle vicieux de la malnutrition commence chez les mères. “Avec mariages précoces et grossesses répétées, plus de 45% des femmes du Sindh sont anémiques”, affirme le nutritionniste Mazhar Iqbal. “Cela augmente les risques d’avoir des bébés de faible poids à la naissance, plus susceptibles de souffrir de malnutrition”.A Sujawal, où seuls un quart des habitants savent lire et écrire, les idées reçues privent aussi les femmes de nutriments vitaux.Régulièrement, Farrah Naz doit répéter que, non, les oeufs ou les fruits secs ne font pas saigner plus les femmes pendant leurs règles –et qu’ils ne doivent donc pas leur être interdits.Au-delà, ajoute la patronne de la branche pakistanaise de l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN), “dans la plupart des familles, les filles et les femmes cuisinent et servent leurs proches. Ce n’est qu’ensuite qu’elles peuvent manger les restes”.Et quand la nourriture vient à manquer, ce sont leurs rations qui sont supprimées en premier, poursuit-elle.Et ce, “alors même que les femmes écopent des tâches les plus physiques dans les champs”.