Gouvernement: le coup de semonce de LR et Retailleau sur la proportionnelle

“Toutes les options sont ouvertes”: depuis Matignon, le nouveau patron des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas exclu lundi un départ du gouvernement, refusant de porter au Parlement le scrutin proportionnel cher à François Bayrou.Scène curieuse dans la cour de Matignon: reçu avec Bruno Retailleau, qui l’a battu à plate couture pour la présidence du parti, et avec son homologue au Sénat Mathieu Darnaud, le patron des députés LR Laurent Wauquiez s’est dit à la sortie “consterné” par son échange avec le Premier ministre.”On a donc un pays dans lequel on a l’explosion de la dépense publique, des difficultés sur la sécurité et l’immigration contre lesquels se bat Bruno Retailleau, un pays dont on voit les difficultés de fonctionnement des services publics, et la priorité du Premier ministre est donc le changement des règles électorales”, a cinglé Laurent Wauquiez.Nouvel homme fort de LR, qui s’exprimait pour la première fois publiquement devant la presse avec son concurrent battu, Bruno Retailleau s’est montré plus policé mais tout aussi explicite: comme ministre de l’Intérieur, il refusera de porter cette réforme, cheval de bataille depuis trois décennies du Premier ministre François Bayrou, qui multiplie les consultations partisanes.L’ex-sénateur de Vendée a redit son opposition “très ferme, absolue à ce mode de scrutin”, qui “pourrait déséquilibrer les institutions de la cinquième République, qui a besoin d’une majorité pour bien fonctionner”.”Au moment où il faut prendre des décisions, le scrutin proportionnel à travers cette ingouvernabilité amènerait finalement à une forme d’impuissance publique”, a-t-il fait valoir.Bruno Retailleau a aussi argué que la proportionnelle “écartèlerait une fois de plus, encore un peu plus la France des territoires ruraux et la France qui est plus urbaine”, soulignant l’attachement de la droite à “un enracinement”, un “lien entre le député, son territoire et la population qu’il représente”.L’ex-Premier ministre Michel Barnier, qui a aussi exprimé sur TF1 son opposition à la proportionnelle, s’est même permis de conseiller à son successeur à Matignon de “se concentrer sur les sujets importants” comme la réduction de la dette et “des actions pour rétablir l’ordre aux frontières et dans la rue”.François Bayrou, à la recherche de 40 milliards d’euros d’économies, a lui réitéré ses ambitions au Figaro. “Est-ce que j’ai conscience que c’est un risque maximal ? Oui, mais on ne peut pas faire autrement (…) Je ne me déroberai pas”, a déclaré le Premier ministre, menacé de censure sur le budget comme sur l’issue du conclave entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites.- “Une négociation politique” -La sortie alignée des LR jette toutefois un doute sur la survie du gouvernement de François Bayrou, dépourvu de majorité absolue à l’Assemblée nationale.Un casus belli de la droite sur le mode de scrutin ? “LR ne va pas quitter le gouvernement sur ce motif”, assure une source proche du nouveau patron du parti. Mais “c’est une négociation politique”.Quitter le gouvernement, que les LR ont rejoint après la dissolution et les législatives de 2024, “il faut que ça ait du sens”. “Il n’y a pas de calendrier idéal” mais “il faut que le timing soit compréhensible”, explique cette source, évoquant les dossiers de la Nouvelle-Calédonie ou de l’évolution institutionnelle de la Corse.François Bayrou défend la proportionnelle au nom de la représentativité, sur le modèle de 1986, seule élection de ce type de l’histoire de la Ve République, adoptée par François Mitterrand et immédiatement abrogée par la droite revenue au gouvernement.Le Premier ministre, qui a entamé le 30 avril une série de consultations des forces politiques, recevra mardi soir les Écologistes. Un projet de loi pourrait être examiné à la rentrée.Le bloc central est divisé. Comme LR, Horizons, le parti d’Édouard Philippe, est opposé à cette réforme. Les macronistes ont changé d’avis sur le sujet, considérant que le scrutin uninominal majoritaire est désormais “le moins pire”. Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu’il pourrait s’accommoder du modèle de 1986.A gauche, le Parti socialiste n’a pas encore arrêté sa position sur la proportionnelle, qui n’est “pas la priorité” du leader communiste Fabien Roussel, tandis que les députés de La France insoumise défendent un scrutin “à un échelon régional”, tout comme le parti Place publique de Raphaël Glucksmann.are-bpa-arz-sac/jco

Gaza: le chef de l’ONU appelle à une enquête sur des tirs mortels près d’un centre d’aide

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante sur des tirs ayant fait des dizaines de morts et blessés la veille près d’un centre d’aide humanitaire soutenu par les Etats-Unis et Israël dans le sud de la bande de Gaza.Selon la Défense civile du territoire palestinien, des tirs israéliens ont fait au moins 31 morts et 176 blessés non loin de ce centre de distribution d’aide alimentaire dans le gouvernorat de Rafah.En guerre depuis près de 20 mois à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, l’armée israélienne a nié avoir “tiré sur des civils pendant qu’ils se trouvaient à proximité ou à l’intérieur” du centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).Mais une source militaire israélienne a reconnu “des tirs de sommation (…) en direction de plusieurs suspects qui avançaient en direction de soldats” dimanche avant le lever du jour, à environ un kilomètre de ce centre.Lundi, M. Guterres a demandé “l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sur ces événements et que les auteurs soient tenus pour responsables”.”Quelle honte!”, a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères sur son compte X, reprochant au secrétaire général de l’ONU de ne pas critiquer le Hamas. La GHF, organisation au financement opaque, affirme avoir distribué six millions de repas depuis le début de ses opérations il y a une semaine, mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.Les Nations unies ont refusé de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.- “Peur et chaos” -Des témoins ont déclaré à l’AFP qu’ils se rendaient au centre d’aide quand des drones et des chars équipés de mitrailleuses ont ouvert le feu sur la foule dimanche.Il était “05H00 ou 05H30, avant le lever du jour” lorsque les tirs ont éclaté près du rond-point Al-Alam, où une foule s’était rassemblée avant de se rendre au centre GHF, situé à environ un kilomètre de là, a raconté un habitant de 33 ans.”Bien sûr, c’est l’armée israélienne qui a tiré à balles réelles. Des milliers de personnes attendaient au rond-point Al-Alam (…) mais l’armée a tiré et tout le monde s’est enfui. La peur et le chaos régnaient. J’ai vu de mes propres yeux des martyrs et des blessés dans le secteur”, a-t-il ajouté, demandant à conserver l’anonymat par peur de représailles israéliennesUn autre témoin, Mohammed Abou Deqqa, 35 ans, a déclaré avoir entendu de premiers coups de feu “vers 05H00″.”Au début, nous avons pensé qu’il s’agissait de tirs d’avertissement. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que les tirs s’intensifient. J’ai commencé à voir des gens allongés au sol, couverts de sang”, a-t-il dit: “Les tirs visaient les civils, les gens ont commencé à courir mais beaucoup n’ont pas pu s’échapper”.Des photos de l’AFP prises vers 05H40 montrent des civils en train d’entreposer des corps blessés sur des charrettes tirées par des ânes alors que le soleil vient à peine de se lever.Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré que des équipes de secours étaient arrivées vers 06H00 et avaient pris en charge des morts et des blessés. A cette heure-là, des civils et d’autres ambulanciers avaient déjà amené des morts et des blessés à l’hôpital Nasser de Khan Younès et à un hôpital de campagne de la Croix-Rouge.- “Rumeurs” -“Le Hamas fait (…) tout son possible pour nous empêcher” de distribuer l’aide, a déclaré dimanche le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne. “Je vous invite à ne pas croire toutes les rumeurs propagées par le Hamas. Nous enquêterons sur chacun de ces incidents et sur chacune de ces allégations”, a-t-il ajouté.Dans un message vidéo diffusé dimanche matin depuis l’hôpital Nasser, la chirurgienne britannique Victoria Rose a décrit une scène de “carnage absolu”, déclarant que “toutes les salles étaient pleines et qu’il ne s’agissait que de blessures par balles”.Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré que son hôpital de campagne à Rafah avait reçu 179 personnes, dont 21 ont été déclarées mortes à leur arrivée. Tous les blessés “ont déclaré qu’ils essayaient d’atteindre un site de distribution d’aide”, a souligné le CICR, ajoutant que “la majorité d’entre eux souffraient de blessures par balle ou d’éclats d’obus”.Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique. Selon l’ONU, l’ensemble de la population du territoire est confrontée à un risque de famine. Récemment, les Nations unies ont rapporté des incidents au cours desquels l’aide humanitaire avait été pillée, notamment par des individus armés.Par ailleurs, la Défense civile a annoncé la mort lundi de “14 personnes parmi lesquelles six enfants et trois femmes, en plus des 20 personnes qui se trouvent encore sous les décombres” après un bombardement israélien sur une habitation à Jabalia, dans le nord de Gaza.Interrogée à ce sujet par l’AFP, l’armée a fait état de “frappes menées contre des cibles terroristes dans le nord de la bande de Gaza”, sans autre précision.

Gaza: le chef de l’ONU appelle à une enquête sur des tirs mortels près d’un centre d’aide

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante sur des tirs ayant fait des dizaines de morts et blessés la veille près d’un centre d’aide humanitaire soutenu par les Etats-Unis et Israël dans le sud de la bande de Gaza.Selon la Défense civile du territoire palestinien, des tirs israéliens ont fait au moins 31 morts et 176 blessés non loin de ce centre de distribution d’aide alimentaire dans le gouvernorat de Rafah.En guerre depuis près de 20 mois à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, l’armée israélienne a nié avoir “tiré sur des civils pendant qu’ils se trouvaient à proximité ou à l’intérieur” du centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).Mais une source militaire israélienne a reconnu “des tirs de sommation (…) en direction de plusieurs suspects qui avançaient en direction de soldats” dimanche avant le lever du jour, à environ un kilomètre de ce centre.Lundi, M. Guterres a demandé “l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sur ces événements et que les auteurs soient tenus pour responsables”.”Quelle honte!”, a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères sur son compte X, reprochant au secrétaire général de l’ONU de ne pas critiquer le Hamas. La GHF, organisation au financement opaque, affirme avoir distribué six millions de repas depuis le début de ses opérations il y a une semaine, mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.Les Nations unies ont refusé de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.- “Peur et chaos” -Des témoins ont déclaré à l’AFP qu’ils se rendaient au centre d’aide quand des drones et des chars équipés de mitrailleuses ont ouvert le feu sur la foule dimanche.Il était “05H00 ou 05H30, avant le lever du jour” lorsque les tirs ont éclaté près du rond-point Al-Alam, où une foule s’était rassemblée avant de se rendre au centre GHF, situé à environ un kilomètre de là, a raconté un habitant de 33 ans.”Bien sûr, c’est l’armée israélienne qui a tiré à balles réelles. Des milliers de personnes attendaient au rond-point Al-Alam (…) mais l’armée a tiré et tout le monde s’est enfui. La peur et le chaos régnaient. J’ai vu de mes propres yeux des martyrs et des blessés dans le secteur”, a-t-il ajouté, demandant à conserver l’anonymat par peur de représailles israéliennesUn autre témoin, Mohammed Abou Deqqa, 35 ans, a déclaré avoir entendu de premiers coups de feu “vers 05H00″.”Au début, nous avons pensé qu’il s’agissait de tirs d’avertissement. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que les tirs s’intensifient. J’ai commencé à voir des gens allongés au sol, couverts de sang”, a-t-il dit: “Les tirs visaient les civils, les gens ont commencé à courir mais beaucoup n’ont pas pu s’échapper”.Des photos de l’AFP prises vers 05H40 montrent des civils en train d’entreposer des corps blessés sur des charrettes tirées par des ânes alors que le soleil vient à peine de se lever.Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré que des équipes de secours étaient arrivées vers 06H00 et avaient pris en charge des morts et des blessés. A cette heure-là, des civils et d’autres ambulanciers avaient déjà amené des morts et des blessés à l’hôpital Nasser de Khan Younès et à un hôpital de campagne de la Croix-Rouge.- “Rumeurs” -“Le Hamas fait (…) tout son possible pour nous empêcher” de distribuer l’aide, a déclaré dimanche le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne. “Je vous invite à ne pas croire toutes les rumeurs propagées par le Hamas. Nous enquêterons sur chacun de ces incidents et sur chacune de ces allégations”, a-t-il ajouté.Dans un message vidéo diffusé dimanche matin depuis l’hôpital Nasser, la chirurgienne britannique Victoria Rose a décrit une scène de “carnage absolu”, déclarant que “toutes les salles étaient pleines et qu’il ne s’agissait que de blessures par balles”.Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré que son hôpital de campagne à Rafah avait reçu 179 personnes, dont 21 ont été déclarées mortes à leur arrivée. Tous les blessés “ont déclaré qu’ils essayaient d’atteindre un site de distribution d’aide”, a souligné le CICR, ajoutant que “la majorité d’entre eux souffraient de blessures par balle ou d’éclats d’obus”.Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique. Selon l’ONU, l’ensemble de la population du territoire est confrontée à un risque de famine. Récemment, les Nations unies ont rapporté des incidents au cours desquels l’aide humanitaire avait été pillée, notamment par des individus armés.Par ailleurs, la Défense civile a annoncé la mort lundi de “14 personnes parmi lesquelles six enfants et trois femmes, en plus des 20 personnes qui se trouvent encore sous les décombres” après un bombardement israélien sur une habitation à Jabalia, dans le nord de Gaza.Interrogée à ce sujet par l’AFP, l’armée a fait état de “frappes menées contre des cibles terroristes dans le nord de la bande de Gaza”, sans autre précision.

A69: un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier saute la case des débats à l’Assemblée

Les Insoumis pris au piège de leur propre stratégie: les députés ont approuvé lundi une motion de rejet LFI contre un texte Renaissance visant à sécuriser juridiquement le chantier de l’A69, avec pour effet d’accélérer le parcours législatif du texte en l’envoyant directement devant une commission mixte députés-sénateurs.La motion de rejet a été approuvée à l’unanimité, les groupes du socle commun et de l’extrême droite joignant leurs voix à celles de LFI, bien malgré elle.Le rapporteur Jean Terlier (Renaissance) a apporté son soutien à la motion, invoquant “l’obstruction” de la France insoumise et des écologistes, auteurs de la quasi-totalité des plus de 700 amendements déposés, dont un peu plus de 230 déclarés recevables. Le gouvernement a donné lui un “avis de sagesse” (ni pour ni contre).La semaine dernière, les députés du socle commun et du RN avaient, dans une tactique assez proche, adopté une motion de rejet contre la proposition de loi Duplomb-Menonville sur les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, afin d’accélérer les débats et d’envoyer le texte en commission mixte paritaire. La motion avait été déposée par le rapporteur du texte lui-même, Julien Dive (LR).”Cela fait maintenant deux fois que vous détournez la motion de rejet en 49.3 parlementaire”, a tonné la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel pour atteinte à la “sincérité des débats” et au “droit d’amendement”. La députée du Val-de-Marne a cependant estimé que la coalition gouvernementale avait “offert une victoire” aux Insoumis, “puisque le seul vote de l’Assemblée nationale sur l’A69 a été de rejeter ce texte”.”C’est l’arroseur arrosé”, lui a répondu Jean Terlier. “La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de déposer une motion de rejet et plus de 700 amendements”, a dit le député du Tarn, en rappelant que le texte a obtenu “un vote large” lors de son examen en commission.- Une mobilisation prévue début juillet -Selon des sources au groupe écologiste et social, celui-ci a demandé au groupe LFI de retirer sa motion de rejet, sans le convaincre.Mais la députée EELV Christine Arrighi a dit à l’AFP comprendre le choix de LFI, qui était selon elle une “manière de démontrer qu’Ensemble pour la République (le groupe macroniste de Gabriel Attal, NDLR) détourne la procédure” parlementaire.Le texte porté par M. Terlier, déjà adopté au Sénat, vise à conférer au chantier de l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux.La cour administrative d’appel a certes autorisé qu’ils reprennent, “mi-juin” selon le gouvernement, mais elle s’est prononcée uniquement sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.A l’ouverture de la séance lundi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a souligné “l’importance particulière” du texte “pour le développement territorial” ainsi que pour la “sécurisation juridique de nos grandes infrastructures”, tout en émettant comme au Sénat un avis de sagesse sur le fond (ni pour ni contre).A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent. Une grande mobilisation est convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier.Une action symbolique a également eu lieu lundi matin à proximité de l’Assemblée: un militant du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’est brièvement perché dans un arbre, déployant des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69”.

A69: un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier saute la case des débats à l’Assemblée

Les Insoumis pris au piège de leur propre stratégie: les députés ont approuvé lundi une motion de rejet LFI contre un texte Renaissance visant à sécuriser juridiquement le chantier de l’A69, avec pour effet d’accélérer le parcours législatif du texte en l’envoyant directement devant une commission mixte députés-sénateurs.La motion de rejet a été approuvée à l’unanimité, les groupes du socle commun et de l’extrême droite joignant leurs voix à celles de LFI, bien malgré elle.Le rapporteur Jean Terlier (Renaissance) a apporté son soutien à la motion, invoquant “l’obstruction” de la France insoumise et des écologistes, auteurs de la quasi-totalité des plus de 700 amendements déposés, dont un peu plus de 230 déclarés recevables. Le gouvernement a donné lui un “avis de sagesse” (ni pour ni contre).La semaine dernière, les députés du socle commun et du RN avaient, dans une tactique assez proche, adopté une motion de rejet contre la proposition de loi Duplomb-Menonville sur les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, afin d’accélérer les débats et d’envoyer le texte en commission mixte paritaire. La motion avait été déposée par le rapporteur du texte lui-même, Julien Dive (LR).”Cela fait maintenant deux fois que vous détournez la motion de rejet en 49.3 parlementaire”, a tonné la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel pour atteinte à la “sincérité des débats” et au “droit d’amendement”. La députée du Val-de-Marne a cependant estimé que la coalition gouvernementale avait “offert une victoire” aux Insoumis, “puisque le seul vote de l’Assemblée nationale sur l’A69 a été de rejeter ce texte”.”C’est l’arroseur arrosé”, lui a répondu Jean Terlier. “La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de déposer une motion de rejet et plus de 700 amendements”, a dit le député du Tarn, en rappelant que le texte a obtenu “un vote large” lors de son examen en commission.- Une mobilisation prévue début juillet -Selon des sources au groupe écologiste et social, celui-ci a demandé au groupe LFI de retirer sa motion de rejet, sans le convaincre.Mais la députée EELV Christine Arrighi a dit à l’AFP comprendre le choix de LFI, qui était selon elle une “manière de démontrer qu’Ensemble pour la République (le groupe macroniste de Gabriel Attal, NDLR) détourne la procédure” parlementaire.Le texte porté par M. Terlier, déjà adopté au Sénat, vise à conférer au chantier de l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux.La cour administrative d’appel a certes autorisé qu’ils reprennent, “mi-juin” selon le gouvernement, mais elle s’est prononcée uniquement sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.A l’ouverture de la séance lundi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a souligné “l’importance particulière” du texte “pour le développement territorial” ainsi que pour la “sécurisation juridique de nos grandes infrastructures”, tout en émettant comme au Sénat un avis de sagesse sur le fond (ni pour ni contre).A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent. Une grande mobilisation est convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier.Une action symbolique a également eu lieu lundi matin à proximité de l’Assemblée: un militant du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’est brièvement perché dans un arbre, déployant des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69”.

A69: un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier saute la case des débats à l’Assemblée

Les Insoumis pris au piège de leur propre stratégie: les députés ont approuvé lundi une motion de rejet LFI contre un texte Renaissance visant à sécuriser juridiquement le chantier de l’A69, avec pour effet d’accélérer le parcours législatif du texte en l’envoyant directement devant une commission mixte députés-sénateurs.La motion de rejet a été approuvée à l’unanimité, les groupes du socle commun et de l’extrême droite joignant leurs voix à celles de LFI, bien malgré elle.Le rapporteur Jean Terlier (Renaissance) a apporté son soutien à la motion, invoquant “l’obstruction” de la France insoumise et des écologistes, auteurs de la quasi-totalité des plus de 700 amendements déposés, dont un peu plus de 230 déclarés recevables. Le gouvernement a donné lui un “avis de sagesse” (ni pour ni contre).La semaine dernière, les députés du socle commun et du RN avaient, dans une tactique assez proche, adopté une motion de rejet contre la proposition de loi Duplomb-Menonville sur les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, afin d’accélérer les débats et d’envoyer le texte en commission mixte paritaire. La motion avait été déposée par le rapporteur du texte lui-même, Julien Dive (LR).”Cela fait maintenant deux fois que vous détournez la motion de rejet en 49.3 parlementaire”, a tonné la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel pour atteinte à la “sincérité des débats” et au “droit d’amendement”. La députée du Val-de-Marne a cependant estimé que la coalition gouvernementale avait “offert une victoire” aux Insoumis, “puisque le seul vote de l’Assemblée nationale sur l’A69 a été de rejeter ce texte”.”C’est l’arroseur arrosé”, lui a répondu Jean Terlier. “La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de déposer une motion de rejet et plus de 700 amendements”, a dit le député du Tarn, en rappelant que le texte a obtenu “un vote large” lors de son examen en commission.- Une mobilisation prévue début juillet -Selon des sources au groupe écologiste et social, celui-ci a demandé au groupe LFI de retirer sa motion de rejet, sans le convaincre.Mais la députée EELV Christine Arrighi a dit à l’AFP comprendre le choix de LFI, qui était selon elle une “manière de démontrer qu’Ensemble pour la République (le groupe macroniste de Gabriel Attal, NDLR) détourne la procédure” parlementaire.Le texte porté par M. Terlier, déjà adopté au Sénat, vise à conférer au chantier de l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux.La cour administrative d’appel a certes autorisé qu’ils reprennent, “mi-juin” selon le gouvernement, mais elle s’est prononcée uniquement sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.A l’ouverture de la séance lundi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a souligné “l’importance particulière” du texte “pour le développement territorial” ainsi que pour la “sécurisation juridique de nos grandes infrastructures”, tout en émettant comme au Sénat un avis de sagesse sur le fond (ni pour ni contre).A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent. Une grande mobilisation est convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier.Une action symbolique a également eu lieu lundi matin à proximité de l’Assemblée: un militant du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’est brièvement perché dans un arbre, déployant des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69”.

A69: un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier saute la case des débats à l’Assemblée

Les Insoumis pris au piège de leur propre stratégie: les députés ont approuvé lundi une motion de rejet LFI contre un texte Renaissance visant à sécuriser juridiquement le chantier de l’A69, avec pour effet d’accélérer le parcours législatif du texte en l’envoyant directement devant une commission mixte députés-sénateurs.La motion de rejet a été approuvée à l’unanimité, les groupes du socle commun et de l’extrême droite joignant leurs voix à celles de LFI, bien malgré elle.Le rapporteur Jean Terlier (Renaissance) a apporté son soutien à la motion, invoquant “l’obstruction” de la France insoumise et des écologistes, auteurs de la quasi-totalité des plus de 700 amendements déposés, dont un peu plus de 230 déclarés recevables. Le gouvernement a donné lui un “avis de sagesse” (ni pour ni contre).La semaine dernière, les députés du socle commun et du RN avaient, dans une tactique assez proche, adopté une motion de rejet contre la proposition de loi Duplomb-Menonville sur les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, afin d’accélérer les débats et d’envoyer le texte en commission mixte paritaire. La motion avait été déposée par le rapporteur du texte lui-même, Julien Dive (LR).”Cela fait maintenant deux fois que vous détournez la motion de rejet en 49.3 parlementaire”, a tonné la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel pour atteinte à la “sincérité des débats” et au “droit d’amendement”. La députée du Val-de-Marne a cependant estimé que la coalition gouvernementale avait “offert une victoire” aux Insoumis, “puisque le seul vote de l’Assemblée nationale sur l’A69 a été de rejeter ce texte”.”C’est l’arroseur arrosé”, lui a répondu Jean Terlier. “La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de déposer une motion de rejet et plus de 700 amendements”, a dit le député du Tarn, en rappelant que le texte a obtenu “un vote large” lors de son examen en commission.- Une mobilisation prévue début juillet -Selon des sources au groupe écologiste et social, celui-ci a demandé au groupe LFI de retirer sa motion de rejet, sans le convaincre.Mais la députée EELV Christine Arrighi a dit à l’AFP comprendre le choix de LFI, qui était selon elle une “manière de démontrer qu’Ensemble pour la République (le groupe macroniste de Gabriel Attal, NDLR) détourne la procédure” parlementaire.Le texte porté par M. Terlier, déjà adopté au Sénat, vise à conférer au chantier de l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux.La cour administrative d’appel a certes autorisé qu’ils reprennent, “mi-juin” selon le gouvernement, mais elle s’est prononcée uniquement sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.A l’ouverture de la séance lundi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a souligné “l’importance particulière” du texte “pour le développement territorial” ainsi que pour la “sécurisation juridique de nos grandes infrastructures”, tout en émettant comme au Sénat un avis de sagesse sur le fond (ni pour ni contre).A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent. Une grande mobilisation est convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier.Une action symbolique a également eu lieu lundi matin à proximité de l’Assemblée: un militant du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’est brièvement perché dans un arbre, déployant des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69”.

Cuba: une nouvelle tarification téléphonique provoque le mécontentement

La nouvelle tarification pour les données internet mobile à Cuba, en vigueur depuis vendredi et qui implique une dollarisation partielle du service, a suscité une vague de mécontentement chez les clients. La compagnie nationale de télécommunications ETECSA, qui détient le monopole du service sur l’île, a imposé une très forte hausse des tarifs pour tout dépassement du forfait de base prépayé en monnaie nationale qui a été drastiquement limité à 6 GB mensuels, encourageant notamment les recharges en dollars. Cette annonce a suscité une vague de mécontentement, qui s’est notamment exprimée sur les réseaux sociaux. “D’où va sortir (l’argent) celui qui gagne 1.500 à 2.000 pesos” mensuels (équivalent à 12,5 à 16 dollars) pour “acheter la recharge” supplémentaire, critique un internaute. “Le réseau est vétuste. Les émetteurs ont besoin d’entretien. Ce qui défie toute logique, c’est qu’ils aient opté pour la solution la plus excluante” socialement, dénonce une autre, en référence aux Cubains qui ne peuvent pas faire face à la hausse des tarifs ni faire appel à des proches vivant à l’extérieur pour payer une recharge en dollars.Outre les particuliers, des organisations officielles ont également exprimé leur insatisfaction.La Fédération étudiante universitaire (FEU) de cinq facultés de l’Université de La Havane a dénoncé dans un communiqué sur Facebook, une mesure qui limite “de manière significative l’accès à internet pour la population étudiante et l’ensemble des citoyens”. “Ces mesures restreignent le droit fondamental à l’information, à l’éducation et à la communication, piliers essentiels pour le développement académique et personnel des étudiants”, dénonce le texte.Dans un autre communiqué, l’Association Hermanos Saiz, qui regroupe des jeunes artistes et intellectuels, a dénoncé ces mesures qui “font que l’accès fréquent à internet devient insoutenable pour de nombreux créateurs”, en réduisant notamment l’accès “aux opportunités de formation en ligne” et “la participation à des événements mondiaux”.Face à la bronca, le président Miguel Diaz-Canel a déclaré dimanche sur X être “attentif aux opinions, critiques et insatisfactions de notre peuple concernant les mesures annoncées par Etecsa”.Mettant en cause l’embargo américain contre l’île communiste –en vigueur depuis 1962 et renforcé depuis le premier mandat de Donald Trump (2017-2021)– pour justifier les difficultés de l’entreprise de télécommunications, le chef de l’Etat a indiqué que “des options sont étudiées pour les secteurs les plus vulnérables, parmi lesquels nos chers étudiants”.Ces annonces interviennent alors que le pays est secoué par une profonde crise économique, alimentée par un manque cruel de devises. Depuis plusieurs semaines, les coupures électriques se multiplient dans le pays. Les Cubains souffrent de délestages qui peuvent dépasser 22h quotidiennes en province et touchent la capitale plusieurs fois par jour, y compris la nuit. 

Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral, Tommy François invoque “la culture Ubisoft”

Traiter ses collègues de “bitch”, “morue” ou contraindre une subordonnée à faire le poirier en jupe : Tommy François, ancien vice-président du service éditorial d’Ubisoft, a invoqué lundi “la culture Ubi” et s’est excusé à la barre, reconnaissant que “ça n’est pas normal”.Cette semaine, le tribunal correctionnel de Bobigny juge trois anciens hauts cadres de la société de jeux vidéo, accusés d’avoir mené et encouragé un harcèlement sexuel et moral systémique au cours de la décennie 2010. “Je n’ai pas réfléchi, c’était l’ambiance, la culture Ubi : je ne me posais pas la question,” a répété nerveusement Thomas dit “Tommy” François aux magistrats qui l’ont longuement interrogé après avoir recueilli les témoignages accablants de plusieurs plaignants.”Quand il venait vers mon bureau, j’avais peur,” se remémore une employée qui affirme que le quadragénaire l’avait pris “comme sa bête de foire”.Elle rappelle combien les propos graveleux se voulant drôles étaient quotidiens dans l’open-space où les hommes étaient très largement majoritaires. Plusieurs actes humiliants ont aussi marqué la jeune femme.La première fois que Tommy François lui ordonne de faire le poirier en public, elle s’exécute, “comme c’était mon supérieur hiérarchique”, dit-elle au tribunal.Alors qu’il exige qu’elle renouvelle la pose régulièrement au fil des semaines, elle choisit sciemment un jour de porter une jupe serrée. Une “stratégie d’évitement”, selon ses mots, qui n’aura cependant pas arrêté Tommy François.A ses débuts au studio, l’employée d’une vingtaine d’années est ligotée à une chaise et envoyée en ascenseur à l’étage supérieur, un “bizutage” mené par le vice-président qui jouissait d’une “aura et position hiérarchique élevée”, a rappelé le tribunal.Autre blague se voulant potache : il lui a été demandé publiquement de vernir de rose les ongles de pieds et mains de Tommy François, ce qu’elle a réalisé sans chercher à contester “pour me débarrasser au plus vite de ce qu’il m’imposait,” témoigne la plaignante.Avant elle, une ancienne assistante de direction d’Ubisoft a raconté au tribunal avoir “passé trois ans à essayer d’arrondir les angles dans un univers ou insultes, cris et accès de violence étaient quotidiens”.- “Presque affectif” -En réponse à ces déclarations accusatrices, Tommy François exprime rapidement des regrets.”J’étais content de m’amuser avec mes collègues”, se rappelle le prévenu, remontant les manches de sa chemise blanche jusqu’aux coudes, lui qui avait “à l’époque l’impression d’être dans le respect des gens”.Devant le tribunal, il répète à l’envi n’avoir pas été “l’instigateur de cette culture geek (…) : quand je suis arrivé à Ubisoft, j’ai trouvé une ambiance”.Son leitmoiv à l’époque: “Il faut être fun pour faire du fun”.Quand la présidente l’interroge sur ses insultes et propos sexistes incessants, Tommy François rétorque que “ça faisait partie du vocabulaire Ubisoft.”Il assure que ce harcèlement “n’était pas pour dégrader, c’était presque affectif.”Une décennie a passé depuis les faits qui sont débattus au tribunal et il a confessé lundi que cette “normalité à l’époque” n’était “pas acceptable.”Lui qui martèle avoir “manqué de recul” sur son mode toxique de management, responsabilité à laquelle il n’a jamais été formé, souligne aussi “n’avoir jamais été convoqué par les RH”, situées “à cinq mètres de mon bureau”.A l’issue des deux ans d’enquête sur ce dossier, le procureur n’a décidé de poursuivre ni l’entreprise Ubisoft ni ses responsables des ressources humaines, au grand dam des parties civiles et de la défense.Mardi, le tribunal interrogera Serge Hascoët, ancien numéro 2 du groupe en sa qualité de directeur créatif, accusé tant de harcèlement sexuel et moral que de complicité des actes de son ancien protégé Tommy François.