Oscars to stream exclusively on YouTube from 2029

The Oscars will be shown only on YouTube from 2029, the Academy said Wednesday, in a radical gambit for a movie industry that remains wary of streaming platforms even as viewing habits shift online.The new five-year deal means Hollywood’s most prestigious awards ceremony will be viewable exclusively online for the first time, ending a decades-long relationship with US broadcaster ABC.The decision will allow the Academy Awards to reach “the largest worldwide audience possible — which will be beneficial for our Academy members and the film community,” said Academy of Motion Picture Arts and Sciences CEO Bill Kramer and President Lynette Howell Taylor in a statement.The annual Oscars, which celebrate the year’s top achievements in film and draw the world’s biggest A-list stars, are regularly watched by around 20 million Americans, and millions more globally.ABC’s latest contract to broadcast the show had been due to end in 2028, with the 100th Academy Awards. The Disney-owned channel will continue to air the Oscars up until then.But the new deal with Google-owned YouTube represents a bold new direction for the show at a time when audiences increasingly watch all types of content online.Streamers owned by Silicon Valley firms have lured top talent away from traditional Hollywood studios with massive contracts — despite filmmakers’ concerns that they rarely show movies on the big screen in theaters for extended runs.Streamers have also gradually gained wider acceptance at the Academy Awards, where Apple won best picture for “CODA” in 2022.The SAG Awards, another important Hollywood awards gala which recently rebranded as The Actors Awards, have already moved to Netflix.YouTube accounts for the biggest share of television viewing time in the United States of any streaming platform, dwarfing even Netflix.”This collaboration will leverage YouTube’s vast reach and infuse the Oscars and other Academy programming with innovative opportunities for engagement while honoring our legacy,” said the Academy statement.Financial terms of the new Oscars deal were not disclosed.Industry website Deadline said “the amount that YouTube was willing to pay didn’t make sense for Disney,” citing anonymous insiders.- ‘Proud home’ -An ABC Entertainment spokesperson told AFP: “ABC has been the proud home to The Oscars for more than half a century.”We look forward to the next three telecasts, including the show’s centennial celebration in 2028, and wish the Academy of Motion Picture Arts and Sciences continued success.”Like Hollywood more broadly, the Oscars have endured a challenging time in recent years, as younger generations’ viewing habits shift.During the Covid-19 pandemic, Oscars ratings sank as low as 10.4 million.The most recent Oscars were viewed by 19.69 million people — the highest in five years — as the ceremony was shown live simultaneously on Disney’s streamer Hulu along with ABC.But the Hulu stream suffered technical glitches that left some viewers unable to see the final prizes.The Academy Awards telecast regularly topped 40 million just over a decade ago.

Brésil: nouvelle étape franchie au Sénat vers une réduction de peine pour Bolsonaro

Le Sénat brésilien s’apprête à voter mercredi une proposition de loi qui pourrait réduire fortement la peine de prison de l’ex-président Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de réclusion pour tentative de coup d’Etat, le texte ayant été approuvé en commission.La commission de la Constitution et de la Justice de la chambre haute l’a approuvé à 17 voix contre 7, ouvrant la voie à un vote pour son adoption séance plénière dans les prochaines heures.Son approbation par la Chambre des députés la semaine dernière avait suscité de nombreuses critiques. Des manifestations s’y opposant, organisées dimanche, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs grandes villes du pays.L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) a commencé à purger sa peine fin novembre dans les locaux de la Police fédérale à Brasilia.D’après les règles en vigueur actuellement, Jair Bolsonaro, 70 ans, pourrait demeurer environ huit ans incarcéré avant de bénéficier d’un éventuel aménagement de sa peine, selon le Tribunal d’exécution des peines de la capitale brésilienne.La proposition de loi pourrait réduire sa condamnation à deux ans et quatre mois. Le texte prévoit également d’accorder la liberté conditionnelle à des dizaines de partisans de l’ex-président d’extrême droite condamnés pour les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.Ce jour-là, des milliers de bolsonaristes avaient saccagé le Parlement, le palais présidentiel et la Cour suprême, réclamant une intervention militaire pour déloger du pouvoir le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, une semaine après son investiture.  – Texte reformulé -Au sein d’un Parlement à forte majorité conservatrice, les bolsonaristes tentent en vain depuis février de faire voter un texte permettant à Jair Bolsonaro de bénéficier d’une amnistie totale.Mais à l’approche des vacances parlementaires de fin d’année, ils estiment que la réduction de sa peine constitue “une première étape”.La semaine dernière, la proposition de loi avait été approuvée par les députés à une large majorité de 291 voix contre 148, à l’issue d’une séance houleuse.Au Sénat, la majorité conservatrice est moins accentuée, mais les demandes de report du vote en commission ont été rejetés mercredi matin.”Il faut se pencher sur ce sujet une fois pour toutes dans l’hémicycle”, a déclaré le sénateur Flavio Bolsonaro, fils aîné de l’ancien président récemment adoubé par son père comme candidat à la présidence pour le scrutin d’octobre 2026.Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre haute, Espiridao Amin, allié de M. Bolsonaro, a changé la formulation du texte pour que la réduction de peine ne concerne que les personnes condamnées “pour des crimes contre l’Etat de droit”. Cela concerne donc l’ancien président et ses proches collaborateurs condamnés pour tentative de coup d’Etat, ainsi que les émeutiers du 8 janvier 2023.La version précédente, approuvée par les députés, était un “cheval de Troie” qui “réduit également drastiquement les peines des délinquants” de droit commun, a averti mardi le sénateur centriste Alessandro Vieira.- “Voué au véto” -L’entrée en vigueur d’une éventuelle réduction de peine pour Jair Bolsonaro pourrait toutefois être retardée si le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva décide de censurer le texte avant sa promulgation.”Ce texte est voué au veto”, a dit aux journalistes le sénateur de gauche Randolfe Rodrigues, le qualifiant de “lamentable”.Mais le Parlement aura le dernier mot et pourrait voter l’annulation du veto présidentiel.Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre basse, Paulinho da Força, l’a qualifiée de “geste de réconciliation” dans un pays fortement polarisé.Dimanche, des dizaines de milliers de manifestants ont exprimé leur mécontentement dans la rue, avec pour mots d’ordre “Pas d’amnistie” ou “Parlement, ennemi du peuple”. En septembre, à l’issue d’un procès historique, Jair Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d’être le leader d’une “organisation criminelle” ayant conspiré pour son maintien au pouvoir malgré sa défaite à la présidentielle de 2022.Selon l’accusation, ce projet putschiste, qui prévoyait même l’assassinat de Lula après son élection au second tour, a échoué faute de soutien du haut commandement militaire. 

La mobilisation agricole enfle, le gouvernement maintient le cap sur la dermatose bovine

Les agriculteurs menacent mercredi de maintenir leurs blocages pendant les fêtes face à un gouvernement qui garde le cap dans sa gestion de la dermatose bovine, catalyseur d’une colère agricole qui va s’étendre jeudi à Bruxelles contre l’accord UE-Mercosur.La mobilisation s’est durcie il y a une semaine pour s’opposer à l’abattage d’un troupeau contaminé par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Ariège.Fer de lance de l’opposition à cette stratégie qui a conduit à l’euthanasie de plus de 3.300 bêtes depuis juin, la Coordination rurale et la Confédération paysanne ont été ralliées par des branches locales des Jeunes Agriculteurs (JA) et parfois de la FNSEA, premier syndicat agricole.”Tant qu’on n’a pas une réponse de l’État, une réponse concrète, on ne bougera pas”, a déclaré Alexandre Garcia membre des JA de l’Aude sur le blocage de l’A61 qui relie Toulouse à la Méditerranée et à l’Espagne, avant qu’un manifestant ne scande “stop à l’abattage et non au Mercosur”, entouré de tracteurs. Les actions sont variées: brasiers sur des routes, blocage des trains, mur de paille devant la préfecture de Limoges et même un chef étoilé dans une manifestation de Haute-Loire. Le ministère de l’Intérieur a relevé mercredi 80 actions sur le territoire mobilisant 3.600 personnes, après 75 mardi, 45 lundi et 27 dimanche.Après deux réunions de crise à Matignon mardi, le gouvernement a annoncé l’extension de la vaccination à 750.000 bovins dans 10 départements du Sud-Ouest, au-delà des seules zones où la maladie a été détectée.Plus d’un million de bêtes ont déjà été vaccinées, principalement en Savoie où l’épizootie a été maîtrisée cet été, mais aussi dans les Pyrénées-Orientales où plus de 80% des bovins ont été vaccinés dans la zone réglementée établie après l’apparition des premiers cas mi-octobre, a indiqué mercredi le ministère de l’Agriculture.- “Dialogue scientifique” – Une première réunion d’une cellule de “dialogue scientifique” aura lieu mercredi soir à Toulouse et réunira plusieurs présidents de chambres d’agriculture départementales, des scientifiques, des vétérinaires et des représentants locaux.Le but est d’étudier les protocoles alternatifs mais la directrice générale de l’alimentation Maud Faipoux a répété mercredi devant une commission de députés que l’objectif n’était “pas de dire oui si ça protège moins bien” mais bien de réfléchir.Un “parlement du sanitaire”, réunion au ministère de tous les acteurs concernés, aura lieu en janvier, a-t-elle ajouté, rendant peu probable un changement majeur de stratégie d’ici-là. La question de la vaccination des 16 millions de bovins en France, demandée par Coordination rurale et Confédération paysanne, sera étudiée mais son impact économique devra être soupesé puisque cela restreindrait les mouvements et donc les exportations.En attendant, le gouvernement compte sur un déploiement massif de vaccins dans le Sud-Ouest et a durci son discours sur les mouvements illicites d’animaux, qui ont probablement contribué à diffuser la maladie la semaine dernière en Occitanie, qui compte 25 des 113 foyers recensés depuis juin en France.”Des interdictions ont été contournées par un certain nombre d’acteurs”, a déclaré le Premier ministre Sébastien Lecornu au Sénat, appelant à la “responsabilité”.Le transport illégal de bovins expose à une amende de 750 euros par tête et la non déclaration d’un animal malade 15.000 euros d’amende et deux ans de prison, “si cela se traduit par l’extension de la maladie”, a indiqué mercredi le ministère de l’Agriculture.- Mercosur en ligne de mire -Mercredi matin, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a appelé à “l’apaisement à l’approche de Noël”, mais les agriculteurs ont dit leur intention de continuer de manifester et bloquer des axes routiers au-delà des fêtes “s’il le faut”.La Confédération paysanne a indiqué mercredi soir prévoir une quinzaine d’actions dans presque autant de départements sur les prochains jours.Jeudi, l’attention sera concentrée sur Bruxelles où les agriculteurs européens espèrent une dizaine de milliers de manifestants pour s’opposer à l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur, qui menace selon eux les productions agricoles européennes face à la concurrence du boeuf ou des poulets brésiliens par exemple.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a prévenu mercredi matin qu’une signature du traité entraînerait de nouvelles actions qui pourraient rappeler celle de l’hiver 2024, durant lequel le premier syndicat avait lancé ses tracteurs sur Paris avant le Salon de l’agriculture.”Il est inacceptable d’amener des denrées cultivées, élevées, avec des moyens de production interdits en Europe”, a lancé Jérôme Barthès, président de la FDSEA de l’Aude, après une manifestation à Carcassonne. D’autres rassemblements ont eu lieu à Strasbourg et à Liège en Belgique mercredi.bur-kal-mdz-bdu-nal/sb/eb

Le “summum” de l’horreur dans l’entourage d’une “revenante” de l’EI jugée à Paris

Carole Sun, Française jugée pour terrorisme à Paris, se décrit comme une femme “ordinaire” quand le Renseignement intérieur égraine, lui, la violence de ses fréquentations au sein du groupe Etat islamique en zone irako-syrienne avant son rapatriement en juillet 2022.L’accusée de 30 ans, née en région parisienne, comparaît depuis mardi devant la cour d’assises spéciale. Partie avec son frère pour la Syrie en juillet 2014, elle avait été arrêtée par les forces kurdes en décembre 2017.”Je me considère comme une femme ordinaire”, “banale”, à la “vie très mouvementée, très dure”, résume l’accusée, maquillée et longs cheveux de jais. Ses “rêves de grandeur”, être avocate, étudier à Sciences Po, etc., volent en éclats en 2009. Elle vient d’avoir 14 ans quand trois jeunes de son quartier la violent. Suivent une fugue, un proxénète qui la prostitue, le repli sur elle et le décrochage scolaire.L’accusée date à 2012 les débuts de sa radicalisation, qui se fait en ligne. Des éléments scientifiques du Coran sur les embryons résonnent en elle, peu après une IVG, dit-elle. Pour l’adolescente d’origine vietnamo-chinoise, l’islam radical apparaît comme une purification d’évènements traumatiques, dont l’absence de son père biologique.Elle multiplie les relations avec des hommes, dont Nassim Tache. C’est là, selon des enquêteurs de la DGSI entendus par la cour, le premier marqueur de sa “dérive radicale”. Ce dernier, condamné par la suite entre autres pour ses liens avec une filière de recrutement, compte en effet parmi ses proches le prédicateur Abdelhakim Sefrioui, qui sera rejugé après avoir été condamné en première instance pour son rôle dans l’assassinat de Samuel Paty. La lycéenne ne finalisera pas son bac. Elle part juste avant, cinq jours après la proclamation du “califat” transfrontalier par l’EI. Les femmes représenteront un tiers des quelque 1.500 Français partis sur zone, les convertis 23%, selon la DGSI.- “tellement facile” -En Syrie, Carole Sun retrouve un homme rencontré récemment en ligne. “Le plan émotionnel prenait le pas sur tout”, dit-elle mercredi. Dès son arrivée, il lui tend un papier. Leur mariage religieux est scellé.Un enquêteur de la DGSI estime que la jeune majeure ne pouvait ignorer dans quoi elle s’engageait et elle évoluera dans un “environnement très combattant, cruel, criminel”.Le président souligne ses contacts avec des “personnages charismatiques” aux “profils lourds”.Il y a d’abord Salaheddine Guitone, son premier mari: un Français décrit comme un propagandiste “sanguinaire” par un enquêteur de la DGSI. Il évolue avec Chaquir Maaroufi dans la katiba al-Battar, une brigade islamiste de combattants étrangers qui représente “le summum de ce qu’a pu être l’horreur” et a constitué “un vivier pour des cellules de préparation d’opérations extérieures”, comptant dans ses rangs des assaillants du 13-Novembre. Il meurt au combat quelques jours après son union religieuse avec Carole Sun.Puis il y a son frère Charly Sun, d’un an son aîné. Il est membre de la police islamique chargée de la sécurité de la ville, selon un document retrouvé sur zone.Quand l’accusée évoque pendant l’enquête des “rondes” et des “confiscations de cigarettes” réalisées par son frère, la DGSI énumère les décapitations et passages à tabac de son unité d’environ sept Français menée par Salim Benghalem.Enfin, son second mari épousé en janvier 2015, un Palestinien originaire de Gaza. Il est membre de l’Amni, la branche de l’EI chargée notamment de la sécurité intérieure et du renseignement. Carole Sun sera arrêtée fin 2017 par les forces kurdes alors qu’elle se trouve dans un convoi, au même titre qu’Emilie König, entre autres jihadistes françaises connues. L’accusée dit avoir tenté de fuir l’organisation.Il ne s’agissait pas d’une reddition mais d’une tentative de l’EI de “relocaliser” des membres dans des “poches un peu partout sur le territoire”, avance mercredi un agent de la DGSI.Dans le boxe, l’accusée assure qu’elle ne savait pas quelle organisation elle rejoignait. “C’était tellement facile de partir”, lâche-t-elle en pleurs, qu’on ne s’est…”. “Pas poser de question”, termine pour elle le président. Quand l’avocate générale pointe une série de contradictions, un ton de défiance remplace les larmes. L’accusée doit être entendue sur ces faits jeudi, dernier jour du procès.  

Au procès d’une députée RN et du maire d’Orange Yann Bompard, l’ombre du père Jacques

L’ombre de Jacques Bompard a plané mercredi au procès de son fils Yann, maire d’Orange, jugé avec la députée RN du Vaucluse Marie-France Lorho pour emploi présumé fictif, un épisode judiciaire crucial à trois mois des municipales.C’est Jaques Bompard, alors maire d’Orange, qui avait mis le pied à l’étrier politique à Mme Lorho dès 2001: cette ancienne déléguée médicale devient conseillère municipale, puis sera sa première adjointe. Elle sera aussi sa suppléante comme députée en 2017, avant de s’asseoir dans son fauteuil à l’Assemblée, sous l’étiquette Ligue du Sud, micro-parti d’extrême droite qu’il a créé. Elle est réélue en 2022, puis en 2024 après la dissolution mais cette fois sous l’étiquette Rassemble National (RN).Yann Bompard devient alors son collaborateur parlementaire, comme il était déjà celui de son père.  Le procès qui se tient mercredi et jeudi devant le tribunal judiciaire de Marseille s’intéresse à la période à partir de laquelle Yann devient maire à la place de son père, condamné pour prise illégale d’intérêt. C’est-à-dire entre décembre 2021 et février 2023, soit à la fin de son contrat de collaborateur parlementaire. Le montant du préjudice pour l’Assemblée, partie civile, serait de 75.000 euros.À la barre, les deux prévenus, désormais officiellement adversaires politiques aux prochaines municipales de mars, ont longuement tenté de convaincre de la réalité du travail de Yann. S’ils étaient condamnés, une peine d’inéligibilité pourrait annihiler leurs ambitions politiques respectives.     – “télescopage” entre les fonctions – Il “a fait des articles” sur sa page Facebook, “des discours, écrit des courriers aux administrés” et a contribué au travail “de veille médiatique”. Sans parler de “tout le relationnel” qu’il assurait pour son compte à Orange, a ainsi mis en avant Mme Lorho. Impossible, cependant, de garder “toutes les traces de ce travail” et des écoutes accablantes d’une conversation entre Mme Lorho et un de ses autres collaborateurs font planer un sérieux doute sur la réalité de cet emploi. Yann Bompard réfute, et insiste sur le fait que, tout en étant maire, il appelait encore “publiquement” Mme Lorho “patronne”. La députée, pourtant, affirme qu’il n’y avait pas “de lien de subordination entre Yann Bompard” et elle “car je me sentais redevable à Jacques Bompard de mon poste et jamais dans ma tête je n’ai pensé à lui donner des ordres”. “J’étais un peu effrayée, voire beaucoup, par la réaction que pouvait avoir Jacques si je me séparais de Yann”, glisse-t-elle ensuite. Elle assure aussi avoir été “insultée” à cette époque par la femme de Jacques Bompard, sur les marchés notamment.  Elle caresse pourtant le projet d’écarter Yann Bompard après la “rupture politique” faisant suite à sa réélection comme députée en 2022, où elle refusera de partager avec la Ligue du Sud et Reconquête les fonds versés par l’Assemblée nationale, les réservant au seul RN.”Elle a tourné le dos aux deux autres étiquettes, je pensais pourtant qu’il y avait une opportunité pour l’union des droites”, a regretté M. Bompard. Il a nié farouchement au passage l’influence prêtée à son père: “Ça ne tient pas debout! Il a 82 ans, il est retraité, il aime la politique, certes, mais, lorsque j’ai été élu, il m’a dit: +c’est ton bureau, je m’en vais+”.C’est précisément le cumul de cette fonction de maire avec celle de collaborateur parlementaire, de conseiller départemental et de président de l’intercommunalité qui intrigue l’accusation, qui parle de “télescopage” entre ces fonctions. Et l’interroge sur “la nécessité de deux salaires”. C’est aussi à partir de ce moment-là que Mme Lorho, qui constate que M. Bompard est moins disponible mais sans renier son apport, décide de le passer à mi-temps. L’élu réplique qu’il se rendait à des réunions locales “en tant que tout”, et “jamais je n’ai senti que je volais l’argent et que je ne faisais pas le métier pour lequel j’étais payé”. 

Au procès d’une députée RN et du maire d’Orange Yann Bompard, l’ombre du père Jacques

L’ombre de Jacques Bompard a plané mercredi au procès de son fils Yann, maire d’Orange, jugé avec la députée RN du Vaucluse Marie-France Lorho pour emploi présumé fictif, un épisode judiciaire crucial à trois mois des municipales.C’est Jaques Bompard, alors maire d’Orange, qui avait mis le pied à l’étrier politique à Mme Lorho dès 2001: cette ancienne déléguée médicale devient conseillère municipale, puis sera sa première adjointe. Elle sera aussi sa suppléante comme députée en 2017, avant de s’asseoir dans son fauteuil à l’Assemblée, sous l’étiquette Ligue du Sud, micro-parti d’extrême droite qu’il a créé. Elle est réélue en 2022, puis en 2024 après la dissolution mais cette fois sous l’étiquette Rassemble National (RN).Yann Bompard devient alors son collaborateur parlementaire, comme il était déjà celui de son père.  Le procès qui se tient mercredi et jeudi devant le tribunal judiciaire de Marseille s’intéresse à la période à partir de laquelle Yann devient maire à la place de son père, condamné pour prise illégale d’intérêt. C’est-à-dire entre décembre 2021 et février 2023, soit à la fin de son contrat de collaborateur parlementaire. Le montant du préjudice pour l’Assemblée, partie civile, serait de 75.000 euros.À la barre, les deux prévenus, désormais officiellement adversaires politiques aux prochaines municipales de mars, ont longuement tenté de convaincre de la réalité du travail de Yann. S’ils étaient condamnés, une peine d’inéligibilité pourrait annihiler leurs ambitions politiques respectives.     – “télescopage” entre les fonctions – Il “a fait des articles” sur sa page Facebook, “des discours, écrit des courriers aux administrés” et a contribué au travail “de veille médiatique”. Sans parler de “tout le relationnel” qu’il assurait pour son compte à Orange, a ainsi mis en avant Mme Lorho. Impossible, cependant, de garder “toutes les traces de ce travail” et des écoutes accablantes d’une conversation entre Mme Lorho et un de ses autres collaborateurs font planer un sérieux doute sur la réalité de cet emploi. Yann Bompard réfute, et insiste sur le fait que, tout en étant maire, il appelait encore “publiquement” Mme Lorho “patronne”. La députée, pourtant, affirme qu’il n’y avait pas “de lien de subordination entre Yann Bompard” et elle “car je me sentais redevable à Jacques Bompard de mon poste et jamais dans ma tête je n’ai pensé à lui donner des ordres”. “J’étais un peu effrayée, voire beaucoup, par la réaction que pouvait avoir Jacques si je me séparais de Yann”, glisse-t-elle ensuite. Elle assure aussi avoir été “insultée” à cette époque par la femme de Jacques Bompard, sur les marchés notamment.  Elle caresse pourtant le projet d’écarter Yann Bompard après la “rupture politique” faisant suite à sa réélection comme députée en 2022, où elle refusera de partager avec la Ligue du Sud et Reconquête les fonds versés par l’Assemblée nationale, les réservant au seul RN.”Elle a tourné le dos aux deux autres étiquettes, je pensais pourtant qu’il y avait une opportunité pour l’union des droites”, a regretté M. Bompard. Il a nié farouchement au passage l’influence prêtée à son père: “Ça ne tient pas debout! Il a 82 ans, il est retraité, il aime la politique, certes, mais, lorsque j’ai été élu, il m’a dit: +c’est ton bureau, je m’en vais+”.C’est précisément le cumul de cette fonction de maire avec celle de collaborateur parlementaire, de conseiller départemental et de président de l’intercommunalité qui intrigue l’accusation, qui parle de “télescopage” entre ces fonctions. Et l’interroge sur “la nécessité de deux salaires”. C’est aussi à partir de ce moment-là que Mme Lorho, qui constate que M. Bompard est moins disponible mais sans renier son apport, décide de le passer à mi-temps. L’élu réplique qu’il se rendait à des réunions locales “en tant que tout”, et “jamais je n’ai senti que je volais l’argent et que je ne faisais pas le métier pour lequel j’étais payé”. 

Un ex-militaire condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de sa compagne

Un ex-militaire a été condamné mercredi par la cour d’assises d’Angers (Maine-et-Loire) à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté des deux-tiers, pour le meurtre à coups de couteau de sa compagne.Le ministère public avait requis une peine “minimum” de 28 ans de réclusion criminelle.Chryssler Hiro, 26 ans, était jugé depuis lundi pour avoir porté onze coups de couteau au visage et sur le haut du corps de sa compagne, Eléonore Places, alors âgée de 27 ans, elle aussi militaire, le 1er janvier 2022.Pour Me Isabelle Steyer, avocate des parents de la défunte, ce dossier est “la chronique d’une mort annoncée” et “un féminicide”, alors que la jeune femme avait déjà été victime de violences conjugales de la part de Chryssler Hiro en juillet et octobre 2021.Le jeune homme, né en Polynésie française, comparaissait également pour violences volontaires en état d’ivresse manifeste sur son frère, Kessler Hiro, qui l’hébergeait avec sa compagne la nuit du drame, à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire). Il a également été reconnu coupable de ces violences.”Les deux experts psychiatres ont relevé la dangerosité élevée de l’accusé”, a fait valoir Me Violaine de Filippis, avocate de la maraine d’Eleonore Places, dans ses plaidoiries, estimant qu'”il exist(ait) un risque qu’il recommence”.Dernier né d’une fratrie de quatre enfants, Chryssler Hiro s’était engagé dans l’armée française en décembre 2017. Affecté au 2e régiment d’infanterie de marine de Champagné (Sarthe), son dossier militaire est émaillé de sanctions disciplinaires. Il a été renvoyé de l’armée.S’il a reconnu les violences contre son frère qu’il jugeait trop proche d’Eléonore Places, il nie depuis 2023 le meurtre de cette dernière, après l’avoir pourtant reconnu en garde à vue et lors de son premier interrogatoire. “Je jure que je ne suis pas responsable de ces actes”, a-t-il déclaré lundi.Son avocat, Me Alfred Reboul, a assuré que son client n’était pas “un monstre froid”, mais un homme “inadapté, immature”.Sa peine a été assortie d’un suivi socio-judiciaire pendant huit ans et d’une obligation de soins.

Le fils du cinéaste Rob Reiner a comparu devant la justice pour le meurtre de ses parents

Nick Reiner, inculpé du meurtre de son père, le cinéaste américain Rob Reiner, et de sa mère, la photographe Michele Singer, a comparu pour la première fois mercredi devant un tribunal de Los Angeles. L’homme de 32 ans, poursuivi pour deux chefs d’accusation – meurtre au premier degré, assorti de la circonstance aggravante de meurtres multiples –  s’est présenté devant le tribunal lors d’une très brève audience scrutée par les médias.Le fils cadet du couple, en proie à des addictions depuis l’adolescence, doit comparaître à nouveau devant la justice le 7 janvier pour plaider coupable ou non-coupable.Son avocat a déclaré mercredi à la presse que l’affaire devait être traitée avec “retenue et dignité”, évoquant une “tragédie dévastatrice qui a frappé la famille Reiner”.  “Il y a des questions très, très complexes et sérieuses dans cette affaire. Elles doivent être traitées de manière approfondie”, a-t-il ajouté.Dans un communiqué publié mercredi, Jake et Romy Reiner ont qualifié la mort de leurs parents de “terrible et dévastatrice”. “Les mots ne peuvent même pas décrire la douleur inimaginable que nous ressentons à chaque instant”, ont-ils ajouté, demandant le “respect de leur vie privée”.  Nick Reiner risque la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, ou la peine de mort. Le procureur du comté de Los Angeles, Nathan Hochman, a déclaré n’avoir pas  décidé s’il comptait requérir la peine capitale, ajoutant qu’il tiendrait compte des souhaits de la famille des victimes.- Poignardés -“Les poursuites dans ces affaires impliquant des membres d’une même famille comptent parmi les dossiers les plus difficiles et les plus déchirants auxquels ce bureau est confronté, en raison de la nature intime et souvent brutale des crimes en question”, a-t-il dit.Peu après son entrée en fonction en 2019, le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, avait instauré un moratoire sur les exécutions capitales, mais la peine de mort n’y est pas formellement abolie. Rob Reiner, auteur entre autres du film “Quand Harry rencontre Sally”, a été découvert mort dimanche après-midi au côté de son épouse dans leur maison de Brentwood, un quartier huppé de la métropole californienne.Leur fils a été interpellé dans la soirée de dimanche et placé en détention sans possibilité de libération sous caution.Rob Reiner, 78 ans, et son épouse, 68 ans, ont été poignardés à plusieurs reprises, selon l’accusation.La veille, Nick Reiner avait perturbé une fête de fin d’année où il était invité avec ses parents, selon les médias américains. Le fils et son père s’y seraient violemment disputés, affirme le New York Times. Nick, l’un des trois enfants du couple (Rob Reiner avait un autre enfant issu d’un premier mariage), vivait de façon intermittente chez ses parents et évoquait ouvertement sa toxicomanie.Dans un podcast, il affirmait avoir suivi 18 cures de désintoxication durant son adolescence.Nick Reiner livrait aussi des anecdotes sur son comportement instable. Une fois, a-t-il raconté en 2018 dans un autre podcast, après avoir passé des jours sans dormir sous l’effet de la cocaïne, il s’était mis à “frapper tout ce qui lui tombait sous la main” chez ses parents. Il s’est aussi parfois retrouvé à la rue ou dans des refuges.C’est en s’inspirant de sa propre expérience qu’il avait coécrit un film réalisé par son père, “Being Charlie” (2015), qui raconte le difficile rétablissement d’un fils de célébrités ravagé par les drogues.Cinéaste éclectique et citoyen engagé, Rob Reiner a eu une longue carrière à Hollywood, comme acteur et réalisateur.En marge du cinéma, il était un militant de gauche, proche des démocrates. Il défendait le droit au mariage pour tous et était un critique virulent de Donald Trump.Lundi, le président américain a attribué le meurtre du cinéaste à son antitrumpisme “enragé”, un message qui a outré jusque dans le camp conservateur.

Sciences Po Paris adopte une hausse des frais de scolarité et du salaire de son directeur

Sciences Po Paris a adopté une hausse des frais de scolarité pour les étudiants et une augmentation des rémunérations du directeur et de la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), a indiqué l’école mercredi, des décisions concommittantes critiquées par des syndicats étudiants.Ces décisions ont été votées mercredi lors d’une réunion du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l’un des deux organes de gouvernance de l’école.Concernant les droits de scolarité, le conseil d’administration a décidé que “pour l’année 2026-2027, ils augmenteront de 1,25% après 0% de hausse en 2025-2026”, a indiqué Sciences Po dans une déclaration transmise à l’AFP. Par ce vote, le CA “valide la politique de Luis Vassy qui vise à ne pas faire de la hausse des frais de scolarité le levier principal de financement de Sciences Po”, ajoute-t-elle.Mais pour des syndicats étudiants (Unef et Union étudiante notamment), cette hausse est “inadmissible” et “injuste”, ont-ils souligné dans un communiqué commun publié sur Instagram début décembre.Un rapport de la Cour des comptes sur Sciences Po publié en avril soulignait que l’augmentation des frais de scolarité à Sciences Po, première source de revenus de l’école, avait atteint “en moyenne 27%” pour le Bachelor et “31% pour le Master” entre 2016 et 2024.Parallèlement, le conseil d’administration de la FNSP a “voté en faveur d’une hausse de 2,75% de la rémunération de la présidente de la FNSP et d’une hausse de 2,5% du salaire du directeur de Sciences Po”, a indiqué Sciences Po, précisant que ces rémunérations étaient “gelées respectivement depuis 2012 et 2013”. Il a été décidé par ailleurs, comme en 2025, d’y adjoindre une part variable sur objectifs (PVO) pour le directeur, s’établissant à 25% maximum de sa rémunération, a indiqué à l’AFP un membre du conseil d’administration.”Le principe de la part variable a été reconduit pour 2026″ et le Comité des rémunérations proposera au Conseil d’administration en mars le versement de cette part pour l’an dernier, en fonction des objectifs atteints, a-t-il précisé. La rémunération de Laurence Bertrand Dorléac sera ainsi fixée à 37.000 euros bruts pour 2026, et celle de Luis Vassy comprise entre 205.000 euros et 252.000 euros bruts annuels, selon un document adressé aux membres du CA, consulté par l’AFP.Les syndicats se sont aussi opposés à ces augmentations de rémunérations, estimant que “l’exemplarité budgétaire commence par le haut”.”Alors que les étudiants vont subir une énième hausse des frais de scolarité”, cette hausse “n’est ni une nécessité, ni une priorité”, a estimé l’Union étudiante dans un communiqué.