Violences à l’école: le rapport parlementaire recommande de créer un fonds d’indemnisation

La commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, créée dans la foulée du scandale de Bétharram, appelle à “reconnaître la responsabilité de l’Etat” et à créer “un fonds d’indemnisation et d’accompagnement” des victimes, dans son rapport publié mercredi.Le rapport parlementaire, qui liste 50 recommandations, préconise aussi notamment d’effectuer des contrôles “chaque année” dans les établissements avec internats du primaire et “au maximum tous les trois ans” dans le secondaire (collèges et lycées). Il demande aussi “au moins un contrôle périodique complet des établissements privés tous les cinq ans au plus”.Les rapporteurs Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance) soulignent en outre dans leurs conclusions “la persistance de violences multiformes dans tous les types d’établissements scolaires” et un “Etat défaillant” pour contrôler, prévenir et traiter ces violences. La commission d’enquête est née du scandale autour des révélations sur l’affaire des violences sexuelles et physiques qui se sont poursuivies pendant des décennies à Notre-Dame-de-Bétharram L’affaire a éclaboussé le Premier ministre François Bayrou, qui était ministre de l’Education au moment des premières révélations sur l’établissement privé catholique du Béarn, où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés.Dans leur rapport, les députés pointent un “défaut d’action” de François Bayrou à l’époque, qui a pu laisser les violences “perdurer”. “Les rapporteurs constatent qu’à défaut d’action, que l’ancien ministre de l’Education nationale et (ancien) président du conseil général (du département), alors informé, avait les moyens d’engager, ces violences physiques et sexuelles sur les élèves de Bétharram ont perduré pendant des années”, écrivent-ils.Le rapport indique par ailleurs que “pour le rapporteur Paul Vannier”, le Premier ministre a “menti” à la représentation nationale “en niant toute information au sujet de ces violences”, mensonge qui “pouvait viser à dissimuler” son “inaction” en tant qu’ancien ministre de l’Education nationale (1993-1997) et ex-président du conseil général (1992-2001) “alors qu’il était informé de faits de violences physiques dès 1996 et de faits de violences sexuelles dès 1998”. La présidente de la commission d’enquête Fatiha Keloua Hachi (PS) a toutefois jugé lundi insuffisamment fondée la demande de signalements à la justice de Paul Vannier, qui suspecte de “faux témoignages” trois personnes, dont François Bayrou. 

Washington cesse des livraisons d’armes à l’Ukraine

Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir cessé de livrer certaines armes à Kiev, disant s’inquiéter de la baisse de leurs propres stocks de munitions, au moment même où la Russie intensifie ses frappes contre l’Ukraine.”Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l’Amérique en premier”, a déclaré, dans un communiqué transmis à l’AFP, Anna Kelly, une porte-parole adjointe de la Maison Blanche, confirmant des informations de presse.Mme Kelly n’a pas donné plus de précisions. Selon Politico et d’autres médias américains, cet arrêt des livraisons pour Kiev concerne notamment les systèmes de défense aérienne Patriot, l’artillerie de précision et les missiles Hellfire.Cette décision fait suite, selon ces médias, à des inquiétudes du Pentagone quant aux réserves de l’armée américaine, sur lesquelles est directement prélevée l’aide militaire à l’Ukraine.Elle intervient au moment où, après deux séances de négociations infructueuses à Istanbul entre délégations des deux pays, l’Ukraine fait face à une intensification des attaques aériennes russes.Le nombre de drones longue portée lancés par la Russie a connu en juin une hausse de 36,8% sur un mois, selon une analyse de l’AFP établie mardi.Selon les chiffres de l’armée ukrainienne, la Russie a envoyé 5.438 drones d’attaque longue portée contre son territoire en juin — le nombre le plus élevé depuis février 2022 — contre 3.974 en mai.Il s’agit des drones envoyés de nuit et comptabilisés chaque matin par Kiev. Ces chiffres n’incluent pas les attaques d’autres types de drones utilisés massivement sur le front.- “+leader du monde libre+” -Ces frappes mettent à rude épreuve les défenses antiaériennes et une population civile épuisée après bientôt trois ans et demi d’invasion russe.De nouvelles attaques ont été rapportées mercredi à l’aube par les autorités ukrainiennes, dont une menée avec des drones contre une ferme du village de Borivske, dans la région de Kharkiv, qui a fait un mort et un blessé. Deux autres attaques dans la même région ont fait des dégâts matériels, mais pas de victime.Jusqu’à présent et malgré la relation conflictuelle avec Kiev, le gouvernement de Donald Trump poursuivait, au moins partiellement, l’aide militaire initiée sous Joe Biden. Sous le mandat de ce dernier, les Etats-Unis ont fourni pour plus de 60 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev.”Si cette réduction de l’aide américaine ne provoquera pas l’effondrement des lignes ukrainiennes, elle nuira gravement à la défense de l’Ukraine, en particulier à ses capacités en matière de missiles antibalistiques et de frappes de précision”, a estimé John Hardie, spécialiste de la Russie à la Foundation for Defense of Democracies (FDD), un institut indépendant basé à Washington.”Cette décision entraînera la mort d’un plus grand nombre de soldats et de civils ukrainiens, la perte d’un plus grand nombre de territoires et la destruction d’un plus grand nombre d’infrastructures essentielles”, a prédit cet expert.Ancien ambassadeur américain en Russie (2012-2014), Michael McFaul, a fustigé cette décision : “l’administration Trump arrête même la livraison de (missiles) Patriotes? Tellement dégoûtant et embarrassant pour le +leader du monde libre+”, a-t-il déclaré sur X.De son côté, l’armée ukrainienne a revendiqué mercredi une attaque contre une raffinerie de pétrole dans la région de Saratov, en Russie, utilisée selon elle “pour fournir du carburant et des lubrifiants aux unités militaires russes impliquées dans l’agression armée contre l’Ukraine”, selon un message de l’état-major publié sur Telegram.Les autorités russes n’ont pas immédiatement confirmé cette attaque.Dans une rare conversation téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron mardi, le président russe Vladimir Poutine a prévenu que tout accord de paix en Ukraine devrait être “global et sur le long terme, prévoir l’élimination des causes profondes de la crise ukrainienne et s’appuyer sur de nouvelles réalités territoriales”, selon le Kremlin.Moscou a déjà revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes, en plus de la péninsule de Crimée, qu’elle a envahie en 2014.Pour Vladimir Poutine, le conflit ukrainien est “une conséquence directe de la politique des Etats occidentaux”, qui ont “ignoré les intérêts sécuritaires de la Russie depuis des années” et créé une “tête de pont anti-russe en Ukraine”.

Washington cesse des livraisons d’armes à l’Ukraine

Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir cessé de livrer certaines armes à Kiev, disant s’inquiéter de la baisse de leurs propres stocks de munitions, au moment même où la Russie intensifie ses frappes contre l’Ukraine.”Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l’Amérique en premier”, a déclaré, dans un communiqué transmis à l’AFP, Anna Kelly, une porte-parole adjointe de la Maison Blanche, confirmant des informations de presse.Mme Kelly n’a pas donné plus de précisions. Selon Politico et d’autres médias américains, cet arrêt des livraisons pour Kiev concerne notamment les systèmes de défense aérienne Patriot, l’artillerie de précision et les missiles Hellfire.Cette décision fait suite, selon ces médias, à des inquiétudes du Pentagone quant aux réserves de l’armée américaine, sur lesquelles est directement prélevée l’aide militaire à l’Ukraine.Elle intervient au moment où, après deux séances de négociations infructueuses à Istanbul entre délégations des deux pays, l’Ukraine fait face à une intensification des attaques aériennes russes.Le nombre de drones longue portée lancés par la Russie a connu en juin une hausse de 36,8% sur un mois, selon une analyse de l’AFP établie mardi.Selon les chiffres de l’armée ukrainienne, la Russie a envoyé 5.438 drones d’attaque longue portée contre son territoire en juin — le nombre le plus élevé depuis février 2022 — contre 3.974 en mai.Il s’agit des drones envoyés de nuit et comptabilisés chaque matin par Kiev. Ces chiffres n’incluent pas les attaques d’autres types de drones utilisés massivement sur le front.- “+leader du monde libre+” -Ces frappes mettent à rude épreuve les défenses antiaériennes et une population civile épuisée après bientôt trois ans et demi d’invasion russe.De nouvelles attaques ont été rapportées mercredi à l’aube par les autorités ukrainiennes, dont une menée avec des drones contre une ferme du village de Borivske, dans la région de Kharkiv, qui a fait un mort et un blessé. Deux autres attaques dans la même région ont fait des dégâts matériels, mais pas de victime.Jusqu’à présent et malgré la relation conflictuelle avec Kiev, le gouvernement de Donald Trump poursuivait, au moins partiellement, l’aide militaire initiée sous Joe Biden. Sous le mandat de ce dernier, les Etats-Unis ont fourni pour plus de 60 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev.”Si cette réduction de l’aide américaine ne provoquera pas l’effondrement des lignes ukrainiennes, elle nuira gravement à la défense de l’Ukraine, en particulier à ses capacités en matière de missiles antibalistiques et de frappes de précision”, a estimé John Hardie, spécialiste de la Russie à la Foundation for Defense of Democracies (FDD), un institut indépendant basé à Washington.”Cette décision entraînera la mort d’un plus grand nombre de soldats et de civils ukrainiens, la perte d’un plus grand nombre de territoires et la destruction d’un plus grand nombre d’infrastructures essentielles”, a prédit cet expert.Ancien ambassadeur américain en Russie (2012-2014), Michael McFaul, a fustigé cette décision : “l’administration Trump arrête même la livraison de (missiles) Patriotes? Tellement dégoûtant et embarrassant pour le +leader du monde libre+”, a-t-il déclaré sur X.De son côté, l’armée ukrainienne a revendiqué mercredi une attaque contre une raffinerie de pétrole dans la région de Saratov, en Russie, utilisée selon elle “pour fournir du carburant et des lubrifiants aux unités militaires russes impliquées dans l’agression armée contre l’Ukraine”, selon un message de l’état-major publié sur Telegram.Les autorités russes n’ont pas immédiatement confirmé cette attaque.Dans une rare conversation téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron mardi, le président russe Vladimir Poutine a prévenu que tout accord de paix en Ukraine devrait être “global et sur le long terme, prévoir l’élimination des causes profondes de la crise ukrainienne et s’appuyer sur de nouvelles réalités territoriales”, selon le Kremlin.Moscou a déjà revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes, en plus de la péninsule de Crimée, qu’elle a envahie en 2014.Pour Vladimir Poutine, le conflit ukrainien est “une conséquence directe de la politique des Etats occidentaux”, qui ont “ignoré les intérêts sécuritaires de la Russie depuis des années” et créé une “tête de pont anti-russe en Ukraine”.

Legacy of Uganda’s end-of-life ‘grandmother’ lives onWed, 02 Jul 2025 06:05:02 GMT

In a small home in Uganda’s capital, Jane Mwesige, a nurse with a hospice that has transformed African end-of-life care, breaks into a gospel song about surrendering to God, a favourite of her patient Jonathan Luzige.These home visits, combining affordable medical care and spiritual support, are part of Mwesige’s routine with Hospice Africa Uganda.Founded in …

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US halting some shipments of military aid to Ukraine

The White House said Tuesday it is halting some key weapons shipments to Ukraine that were promised under the Biden administration for Kyiv’s battle against the Russian invasion.Stopping the delivery of munitions and other military aid including air defense systems likely would be a blow to Ukraine as it contends with some of Russia’s largest missile and drone attacks of the three-year-old war. “This decision was made to put America’s interests first following a DOD (Department of Defense) review of our nation’s military support and assistance to other countries across the globe,” White House Deputy Press Secretary Anna Kelly told AFP in an email.The curtailment of military aid signals a possible shift in the priorities of US President Donald Trump, who has pressed for Russia and Ukraine to speed up stalled peace talks. The Republican has moved on to playing a greater role in orchestrating a possible ceasefire in Gaza and toning down Iran-Israel tensions after a deadly 12-day conflict between the arch foes.The Pentagon review determined that stocks had become too low on some previously pledged munitions, and that some pending shipments now would not be sent, said a US official who spoke on condition of anonymity, according to Politico, which first reported the halt of military aid.”The strength of the United States Armed Forces remains unquestioned — just ask Iran,” Kelly said, making a reference to the recent US bombings and missile strikes against the Islamic republic’s nuclear facilities.Politico and other US media reported that missiles for Patriot air defense systems, precision artillery and Hellfire missiles are among the items being held back.Michael McFaul, who was the US ambassador to Russia from 2012 until just before the Crimea conflict began in 2014, said on X: “The Trump administration is even stopping delivery of Patriots? So disgusting and embarrassing as the ‘leader of the free world.’ I guess we are done with that.”Last week at a NATO summit in the Netherlands, Ukrainian President Volodymyr Zelensky met with Trump and appeared to get a vague response from the US leader on Patriot air defense systems.”We’re going to see if we can make some available,” Trump said of the missiles that Kyiv desperately seeks to shoot down Russian attacks. “They’re very hard to get,” Trump added.- Thousands of drones -A Russian drone attack on Ukraine’s Kharkiv region killed one person and wounded another, its governor said early Wednesday.The attack follows Ukrainian drone strikes which killed three people and wounded dozens in the Russian city of Izhevsk on Tuesday, striking more than 620 miles (1,000 kilometers) from the front line — one of the deepest attacks inside Russia to date.An AFP analysis published Tuesday found that Russia dramatically ramped up aerial attacks in June, firing thousands of drones as Ukraine’s stretched air defense systems and exhausted civilian population felt the Kremlin’s increased pressure.An April report from the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) found that Ukraine is being outgunned by Russia, despite spending more of its GDP on defense than any other country in the world.Ukraine’s military expenditure in 2024 was $64.7 billion, SIPRI said, and Kyiv has relied heavily on its allies in Europe and the United States for weapons and aid. Russian leader Vladimir Putin blamed the West for fanning the flames of war with that support, telling French president Emmanuel Macron Tuesday that the West has “for many years ignored Russia’s security interests.”The White House’s tone has openly shifted on Ukraine with the Trump presidency. Back in 2022, then president Joe Biden affectionately embraced Zelensky at the White House as his administration announced another $2 billion in weapons for Ukraine.During Zelensky’s Washington visit earlier this year, he was belittled on-camera by Trump and Vice President JD Vance during an Oval Office meeting, who ganged up to accuse the Ukrainian leader of ingratitude. Asked by AFP for comment on the halt of shipments and why it was occurring, the Pentagon did not respond directly. But its chief spokesman Sean Parnell said “America’s military has never been more ready and more capable thanks to President Trump and Secretary (Pete) Hegseth’s leadership.”

The geologist uncovering Earth’s secrets in S.AfricaWed, 02 Jul 2025 06:00:20 GMT

In the 1997 action film “Dante’s Peak”, Pierce Brosnan plays the role of a volcanologist sent to investigate seismic activity beneath a long-dormant volcano. Years after its release, the story inspired South African Tebogo Makhubela to become a geologist, the 35-year-old told AFP in an interview. Recipient of one of the prestigious National Geographic 2025 Wayfinder Awards, …

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Combs Trial: Day three of jury debate after partial verdict reached

Jurors in the trial of music mogul Sean “Diddy” Combs head back into deliberations Wednesday, aiming to reach a unanimous decision on the case’s most serious charge of leading a criminal organization.The New York jury of eight men and four women have already come to agreement on four of the five charges — those that pertain to sex trafficking and transportation to engage in prostitution — but told the court Tuesday there were “unpersuadable opinions on both sides” concerning the first count of racketeering.That charge paints Combs as the boss of a decades-long criminal group who directed loyal employees and bodyguards to commit myriad offenses at his behest.The alleged crimes include forced labor, drug distribution, kidnapping, bribery, witness tampering and obstruction, arson, sex trafficking and transportation to engage in prostitution.To find Combs guilty of racketeering, jurors would need to find the existence of a criminal enterprise and that the organization committed at least two of the offenses.Days ahead of the July Fourth holiday weekend jurors announced the partial verdict — but Judge Arun Subramanian instructed them to keep working to complete it.He reiterated instructions that they had a duty to carefully consider the case as a team.Only jury members know the verdicts they’ve reached on counts two, three, four and five.Combs, once one of the most powerful figures in the music industry, vehemently denies all charges.- ‘Remarkably efficient’ -Jurors began deliberating on Monday late morning after the judge read them nearly three hours of instructions on how to apply the mountain of evidence and testimony in the case to the law.Up until Tuesday afternoon, all the jury notes concerned legal questions, and a request for portions of testimony.The note announcing a partial verdict brought new tension to the courtroom. Legal teams scrutinized it before it was read aloud. The defense team was seen huddling around a visibly anxious Combs.He alternated between hanging his head, staring straight ahead and rubbing his temples with his hand shielding his eyes.That jurors have reached a verdict on four of the five accounts is “remarkably efficient,” as defense lawyer Marc Agnifilo put it in court after the note was read aloud.The seven-week trial included at-times disturbing testimony along with thousands of pages of phone, financial and audiovisual records.Combs is charged with sex trafficking two women: singer Casandra Ventura and a woman who testified under the pseudonym Jane.Both were in long-term relationships with the entrepreneur and hip hop powerhouse, and they each testified about abuse, threats and coercive sex in wrenching detail.They both said they felt obligated to participate in Combs-directed sexual marathons with hired men.Combs’s lawyers insist that sex was consensual. They concede domestic violence was a feature of his relationships — one harrowing example of him beating and dragging Ventura was caught on security footage that has been widely publicized.Yet while disturbing, that doesn’t amount to sex trafficking, the defense says.But prosecutors in their final argument tore into Combs’s team, who they said had “contorted the facts endlessly.””In his mind he was untouchable,” prosecutor Maurene Comey told the court. “The defendant never thought that the women he abused would have the courage to speak out loud what he had done to them.”

“Ecrire, c’est penser”: les étudiants apprennent-ils moins bien avec ChatGPT ?

Quand Jocelyn Leitzinger a demandé à ses étudiants de raconter une anecdote personnelle sur la discrimination, elle a remarqué que la victime s’appelait souvent Sally. “Il était clair que c’était un prénom féminin courant pour ChatGPT”, se désole l’enseignante de Chicago.Ses étudiants “n’écrivaient même pas sur leur propre vie!”, s’étrangle Mme Leitzinger, qui enseigne sur le commerce et la société à l’Université de l’Illinois.La professeure estime qu’environ la moitié de ses 180 étudiants ont utilisé ChatGPT de manière inappropriée au cours du dernier semestre – y compris quand il s’agissait d’écrire sur les questions éthiques liées à l’intelligence artificielle (IA)… Et dit à l’AFP ne pas avoir été surprise par les résultats d’une récente recherche suggérant que les étudiants qui utilisent l’IA générative pour écrire des dissertations ont moins l’esprit critique.L’étude préliminaire, qui n’a pas encore été revue par des pairs, est devenue virale sur les réseaux sociaux, trouvant manifestement un écho chez de nombreux éducateurs confrontés à ces pratiques.Depuis sa publication le mois dernier, plus de 3.000 enseignants ont écrit à l’équipe de chercheurs du MIT qui l’a menée, a indiqué Nataliya Kosmyna, son autrice principale à l’AFP.Pour cette étude, 54 étudiants de la région de Boston ont été répartis en trois groupes. Ils devaient écrire des dissertations de 20 minutes, le premier en utilisant ChatGPT, le deuxième un moteur de recherche et le troisième seulement leurs méninges.Les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale des étudiants lors de sessions espacées de plusieurs mois et deux enseignants ont été chargés de noter les écrits.Les utilisateurs de ChatGPT ont eu des résultats significativement moins bons que ceux ayant utilisé leurs seules têtes. Des électroencéphalogrammes ont montré que différentes régions de leur cerveau se connectaient entre elles moins souvent.En outre, plus de 80% des utilisateurs de l’IA ne pouvaient citer aucun passage de la dissertation qu’ils venaient juste d’écrire, contre seulement 10% dans chacun de deux autres groupes.Au bout de la troisième session, ils semblaient se borner principalement à faire des copier-coller.- Ecrits sans âme – De leur côté, les enseignants chargés de corriger les copies ont déclaré être facilement capables de reconnaître celles, “sans âme”, écrites grâce à l’IA. Si la grammaire et la structure étaient correctes, elles manquaient de créativité, de personnalité et de réflexion profonde.Cependant, Mme Kosmyna nuance les interprétations de l’étude faites par certains médias, selon lesquels l’IA rendrait les gens stupides ou paresseux.Lors de la quatrième session, le groupe n’ayant jusque-là mobilisé que son cerveau a été invité à utiliser ChatGPT pour la première fois… et a affiché un niveau de connectivité neuronale encore plus élevé, souligne-t-elle.Il est trop tôt pour tirer des conclusions à partir d’un échantillon aussi réduit, selon la chercheuse, qui appelle à davantage d’études sur la façon de mieux utiliser les outils de l’IA afin de faciliter l’apprentissage.Ashley Juavinett, neuroscientifique à l’Université de Californie San Diego, qui n’a pas participé à la recherche, critique également certaines “extrapolations” faites à partir de l’étude.”Cet article ne fournit pas assez de preuves, ni de rigueur méthodologique pour en tirer des conclusions sur l’impact des grands modèles de langage (comme ChatGPT, ndlr) sur le cerveau”, déclare-t-elle à l’AFP.Pour Mme Leitzinger, ces résultats font cependant écho à sa perception de la façon dont les écrits de ses étudiants ont changé depuis l’arrivée de ChatGPT en 2022, avec moins de fautes d’orthographe mais aussi d’authenticité.L’émergence de l’intelligence artificielle est souvent comparée à l’introduction des calculatrices, qui a obligé les professeurs à changer leurs méthodes.Mais Mme Leitzinger s’inquiète du fait que les étudiants n’ont plus besoin d’aucune connaissance de base avant d’utiliser l’IA, sautant l’étape essentielle de l’apprentissage.Le problème va bien au-delà de l’enseignement. Les revues scientifiques ont du mal face à l’afflux massif d’articles générés par l’IA. Et l’édition n’est pas en reste, alors qu’une start-up prévoit de publier 8.000 livres écrits par l’IA chaque année.”Ecrire c’est penser ; penser c’est écrire. Si l’on supprime ce processus, que reste-t-il de la pensée ?”, s’interroge M. Leitzinger.

“Ecrire, c’est penser”: les étudiants apprennent-ils moins bien avec ChatGPT ?

Quand Jocelyn Leitzinger a demandé à ses étudiants de raconter une anecdote personnelle sur la discrimination, elle a remarqué que la victime s’appelait souvent Sally. “Il était clair que c’était un prénom féminin courant pour ChatGPT”, se désole l’enseignante de Chicago.Ses étudiants “n’écrivaient même pas sur leur propre vie!”, s’étrangle Mme Leitzinger, qui enseigne sur le commerce et la société à l’Université de l’Illinois.La professeure estime qu’environ la moitié de ses 180 étudiants ont utilisé ChatGPT de manière inappropriée au cours du dernier semestre – y compris quand il s’agissait d’écrire sur les questions éthiques liées à l’intelligence artificielle (IA)… Et dit à l’AFP ne pas avoir été surprise par les résultats d’une récente recherche suggérant que les étudiants qui utilisent l’IA générative pour écrire des dissertations ont moins l’esprit critique.L’étude préliminaire, qui n’a pas encore été revue par des pairs, est devenue virale sur les réseaux sociaux, trouvant manifestement un écho chez de nombreux éducateurs confrontés à ces pratiques.Depuis sa publication le mois dernier, plus de 3.000 enseignants ont écrit à l’équipe de chercheurs du MIT qui l’a menée, a indiqué Nataliya Kosmyna, son autrice principale à l’AFP.Pour cette étude, 54 étudiants de la région de Boston ont été répartis en trois groupes. Ils devaient écrire des dissertations de 20 minutes, le premier en utilisant ChatGPT, le deuxième un moteur de recherche et le troisième seulement leurs méninges.Les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale des étudiants lors de sessions espacées de plusieurs mois et deux enseignants ont été chargés de noter les écrits.Les utilisateurs de ChatGPT ont eu des résultats significativement moins bons que ceux ayant utilisé leurs seules têtes. Des électroencéphalogrammes ont montré que différentes régions de leur cerveau se connectaient entre elles moins souvent.En outre, plus de 80% des utilisateurs de l’IA ne pouvaient citer aucun passage de la dissertation qu’ils venaient juste d’écrire, contre seulement 10% dans chacun de deux autres groupes.Au bout de la troisième session, ils semblaient se borner principalement à faire des copier-coller.- Ecrits sans âme – De leur côté, les enseignants chargés de corriger les copies ont déclaré être facilement capables de reconnaître celles, “sans âme”, écrites grâce à l’IA. Si la grammaire et la structure étaient correctes, elles manquaient de créativité, de personnalité et de réflexion profonde.Cependant, Mme Kosmyna nuance les interprétations de l’étude faites par certains médias, selon lesquels l’IA rendrait les gens stupides ou paresseux.Lors de la quatrième session, le groupe n’ayant jusque-là mobilisé que son cerveau a été invité à utiliser ChatGPT pour la première fois… et a affiché un niveau de connectivité neuronale encore plus élevé, souligne-t-elle.Il est trop tôt pour tirer des conclusions à partir d’un échantillon aussi réduit, selon la chercheuse, qui appelle à davantage d’études sur la façon de mieux utiliser les outils de l’IA afin de faciliter l’apprentissage.Ashley Juavinett, neuroscientifique à l’Université de Californie San Diego, qui n’a pas participé à la recherche, critique également certaines “extrapolations” faites à partir de l’étude.”Cet article ne fournit pas assez de preuves, ni de rigueur méthodologique pour en tirer des conclusions sur l’impact des grands modèles de langage (comme ChatGPT, ndlr) sur le cerveau”, déclare-t-elle à l’AFP.Pour Mme Leitzinger, ces résultats font cependant écho à sa perception de la façon dont les écrits de ses étudiants ont changé depuis l’arrivée de ChatGPT en 2022, avec moins de fautes d’orthographe mais aussi d’authenticité.L’émergence de l’intelligence artificielle est souvent comparée à l’introduction des calculatrices, qui a obligé les professeurs à changer leurs méthodes.Mais Mme Leitzinger s’inquiète du fait que les étudiants n’ont plus besoin d’aucune connaissance de base avant d’utiliser l’IA, sautant l’étape essentielle de l’apprentissage.Le problème va bien au-delà de l’enseignement. Les revues scientifiques ont du mal face à l’afflux massif d’articles générés par l’IA. Et l’édition n’est pas en reste, alors qu’une start-up prévoit de publier 8.000 livres écrits par l’IA chaque année.”Ecrire c’est penser ; penser c’est écrire. Si l’on supprime ce processus, que reste-t-il de la pensée ?”, s’interroge M. Leitzinger.

“Ecrire, c’est penser”: les étudiants apprennent-ils moins bien avec ChatGPT ?

Quand Jocelyn Leitzinger a demandé à ses étudiants de raconter une anecdote personnelle sur la discrimination, elle a remarqué que la victime s’appelait souvent Sally. “Il était clair que c’était un prénom féminin courant pour ChatGPT”, se désole l’enseignante de Chicago.Ses étudiants “n’écrivaient même pas sur leur propre vie!”, s’étrangle Mme Leitzinger, qui enseigne sur le commerce et la société à l’Université de l’Illinois.La professeure estime qu’environ la moitié de ses 180 étudiants ont utilisé ChatGPT de manière inappropriée au cours du dernier semestre – y compris quand il s’agissait d’écrire sur les questions éthiques liées à l’intelligence artificielle (IA)… Et dit à l’AFP ne pas avoir été surprise par les résultats d’une récente recherche suggérant que les étudiants qui utilisent l’IA générative pour écrire des dissertations ont moins l’esprit critique.L’étude préliminaire, qui n’a pas encore été revue par des pairs, est devenue virale sur les réseaux sociaux, trouvant manifestement un écho chez de nombreux éducateurs confrontés à ces pratiques.Depuis sa publication le mois dernier, plus de 3.000 enseignants ont écrit à l’équipe de chercheurs du MIT qui l’a menée, a indiqué Nataliya Kosmyna, son autrice principale à l’AFP.Pour cette étude, 54 étudiants de la région de Boston ont été répartis en trois groupes. Ils devaient écrire des dissertations de 20 minutes, le premier en utilisant ChatGPT, le deuxième un moteur de recherche et le troisième seulement leurs méninges.Les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale des étudiants lors de sessions espacées de plusieurs mois et deux enseignants ont été chargés de noter les écrits.Les utilisateurs de ChatGPT ont eu des résultats significativement moins bons que ceux ayant utilisé leurs seules têtes. Des électroencéphalogrammes ont montré que différentes régions de leur cerveau se connectaient entre elles moins souvent.En outre, plus de 80% des utilisateurs de l’IA ne pouvaient citer aucun passage de la dissertation qu’ils venaient juste d’écrire, contre seulement 10% dans chacun de deux autres groupes.Au bout de la troisième session, ils semblaient se borner principalement à faire des copier-coller.- Ecrits sans âme – De leur côté, les enseignants chargés de corriger les copies ont déclaré être facilement capables de reconnaître celles, “sans âme”, écrites grâce à l’IA. Si la grammaire et la structure étaient correctes, elles manquaient de créativité, de personnalité et de réflexion profonde.Cependant, Mme Kosmyna nuance les interprétations de l’étude faites par certains médias, selon lesquels l’IA rendrait les gens stupides ou paresseux.Lors de la quatrième session, le groupe n’ayant jusque-là mobilisé que son cerveau a été invité à utiliser ChatGPT pour la première fois… et a affiché un niveau de connectivité neuronale encore plus élevé, souligne-t-elle.Il est trop tôt pour tirer des conclusions à partir d’un échantillon aussi réduit, selon la chercheuse, qui appelle à davantage d’études sur la façon de mieux utiliser les outils de l’IA afin de faciliter l’apprentissage.Ashley Juavinett, neuroscientifique à l’Université de Californie San Diego, qui n’a pas participé à la recherche, critique également certaines “extrapolations” faites à partir de l’étude.”Cet article ne fournit pas assez de preuves, ni de rigueur méthodologique pour en tirer des conclusions sur l’impact des grands modèles de langage (comme ChatGPT, ndlr) sur le cerveau”, déclare-t-elle à l’AFP.Pour Mme Leitzinger, ces résultats font cependant écho à sa perception de la façon dont les écrits de ses étudiants ont changé depuis l’arrivée de ChatGPT en 2022, avec moins de fautes d’orthographe mais aussi d’authenticité.L’émergence de l’intelligence artificielle est souvent comparée à l’introduction des calculatrices, qui a obligé les professeurs à changer leurs méthodes.Mais Mme Leitzinger s’inquiète du fait que les étudiants n’ont plus besoin d’aucune connaissance de base avant d’utiliser l’IA, sautant l’étape essentielle de l’apprentissage.Le problème va bien au-delà de l’enseignement. Les revues scientifiques ont du mal face à l’afflux massif d’articles générés par l’IA. Et l’édition n’est pas en reste, alors qu’une start-up prévoit de publier 8.000 livres écrits par l’IA chaque année.”Ecrire c’est penser ; penser c’est écrire. Si l’on supprime ce processus, que reste-t-il de la pensée ?”, s’interroge M. Leitzinger.