Le colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France finalement organisé dans un autre lieu

Le colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France en raison de la “polémique entourant sa tenue” se tiendra finalement bien jeudi et vendredi, délocalisé au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep), a annoncé mercredi ce centre, co-organisateur de l’événement.”Notre colloque se tiendra, comme prévu, les 13 et 14 novembre prochains”, a annoncé le Carep sur les réseaux sociaux.”Nous tenons à remercier les intervenants d’avoir confirmé leur venue en France et leur participation, ainsi que les nombreux universitaires, chercheurs et étudiants qui ont exprimé leur attachement à la liberté académique et à l’indépendance de la recherche”, a-t-il ajouté.Le Carep précise que “la décision d’annulation, intervenue durant un weekend prolongé, a rendu la réorganisation de l’événement particulièrement complexe” et que le nouveau lieu choisi, ses locaux dans le 13e arrondissement de Paris, “ne permettra malheureusement pas d’accueillir l’ensemble du public prévu”. Mais l’événement sera “diffusé en direct” et enregistré, assure-t-il.Pour le Carep, “ce déplacement hors des murs du Collège de France devient l’occasion d’affirmer un principe fondamental: le savoir académique ne se limite pas à un lieu et il a vocation à être diffusé au plus grand nombre”.”En dépit des annonces faites par le ministre de l’Éducation et de la Recherche et de l’administrateur du Collège de France, nous vous attendons nombreux”, ajoute-t-il.Le Collège de France avait annulé dimanche ce colloque prévu de jeudi à vendredi, co-organisé par l’historien Henry Laurens et le Carep, “en réaction à la polémique” entourant l’événement. Le colloque avait été qualifié d’événement “propalestinien” par plusieurs personnalités.Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, avait qualifié dimanche sur X l’annulation de “responsable”. “Défendre la liberté académique, c’est défendre un débat libre, respectueux et pluriel. C’est le message que j’ai porté auprès de l’administrateur du Collège de France au cours des derniers jours”, avait-il indiqué. Or, pour lui, ce colloque, intitulé “Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines”, risquait fort de ne pas réunir ces conditions”.Dans une déclaration à l’AFP, mercredi, le ministre a assuré ne pas avoir “demandé l’annulation de ce colloque”.”La responsabilité d’organiser, d’annuler ou de maintenir un colloque est celle des dirigeants d’établissement. Mon rôle en tant que ministre est de relayer auprès d’eux les alertes que je peux recevoir et dont certaines émanaient ici de la communauté académique. C’est ce que j’ai fait dans le cadre de mes échanges avec l’administrateur du Collège de France”, a-t-il souligné. Plus de 2.200 chercheurs, enseignants et étudiants ont signé une pétition demandant la démission de Philippe Baptiste, estimant que la décision d’annuler le colloque “constitue une grave atteinte aux libertés académiques et scientifiques”.

Assemblée: les Insoumis réclament un vote sur le budget de la Sécu

Le groupe LFI à l’Assemblée a de nouveau réclamé mercredi de pouvoir aller jusqu’au vote sur l’ensemble du budget de la Sécurité sociale, alors qu’il pourrait être transmis sans vote au Sénat à minuit par le gouvernement.”On peut continuer” les débats au-delà de minuit, “et nous demandons à continuer l’examen”, a déclaré le député Hadrien Clouet lors de la conférence de presse de son groupe.La cheffe des députés LFI Mathilde Panot en a exprimé le voeu lors de la conférence des présidents mercredi matin. Le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a suggéré que la présidente de l’Assemblée nationale fasse un point à 20H00 sur le sujet en fonction de l’avancée des débats, selon son entourage.Près de 400 amendements restent à discuter sur la partie dépenses du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, alors que le délai d’examen échoit à minuit.La Constitution prévoit en effet que le gouvernement saisisse le Sénat après 20 jours d’examen à l’Assemblée.L’entourage du ministre des Relations avec le Parlement souligne que ce couperet est un “outil constitutionnel à la disposition du gouvernement”, qui “peut l’utiliser une fois le 20e jour achevé” mais “aurait tout à fait le droit de l’utiliser après”. Sous réserve toutefois que “le Sénat ait son temps imparti, donc 15 jours” et que le budget soit in fine adopté avant le 31 décembre.Or, l’Assemblée doit aussi débattre du projet de loi de finances dès jeudi matin à 09H00, sur lequel elle a pris beaucoup de retard.La France insoumise, soutenue par les écologistes et par les communistes lors d’un vote à main levée, avait déjà demandé dimanche soir la prolongation des débats au-delà de minuit sur le budget de la Sécu, mais n’a pas réussi à réunir une majorité, la plupart des députés souhaitant être présents dans leur circonscription pour le 11-Novembre.Les Insoumis soupçonnent aussi le PS de vouloir s’éviter un vote inconfortable: pour que le texte passe, et avec lui la suspension de la réforme des retraites pour laquelle les socialistes ont bataillé de haute lutte, il faudrait que le PS vote pour, ce à quoi il n’est pas prêt.Interrogé par la presse, le député PS Philippe Brun a affirmé mercredi que les socialistes s’orienteraient plutôt vers une abstention en cas de vote sur l’ensemble du budget de la sécurité sociale.

Algeria pardons writer Boualem Sansal

Algeria has pardoned French-Algerian writer Boualem Sansal after a request from Germany, to where he will be transferred for medical treatment after a year in detention, it was announced Wednesday.After German President Frank-Walter Steinmeier on Monday urged Algeria to free the 81-year-old, “the president of the republic decided to respond positively”, the Algerian presidency said.The statement said Germany would take charge of the transfer and treatment of Sansal, who has prostate cancer, according to his family.Sansal was given a five-year jail term in March, accused of undermining Algeria’s territorial integrity after he told a far-right French outlet last year that France had unjustly transferred Moroccan territory to Algeria during the 1830 to 1962 colonial period.Algeria views those ideas — which align with longstanding Moroccan territorial claims — as a challenge to its sovereignty.He was arrested in November 2014 at Algiers airport. Because he did not appeal March’s ruling, he was eligible for a presidential pardon.Steinmeier urged Algeria to make a humanitarian gesture “given Sansal’s advanced age and fragile health condition” and said Germany would take charge of his “relocation to Germany and subsequent medical care”.- ‘Mercy and humanity’ -French President Emmanuel Macron had also urged Tebboune to show “mercy and humanity” by releasing the author.Sansal’s daughter Sabeha Sansal, 51, told AFP by telephone from her home in the Czech Republic of her relief.”I was a little pessimistic because he is sick, he is old, and he could have died there,” she said. “I hope we will see each other soon.”A prize-winning figure in North African modern francophone literature, Sansal is known for his criticism of Algerian authorities as well as of Islamists.He acquired French nationality in 2024.Appearing in court without legal counsel on June 24, Sansal had said the case against him “makes no sense” as “the Algerian constitution guarantees freedom of expression and conscience”.When questioned about his writings, Sansal asked: “Are we holding a trial over literature? Where are we headed?”His case has become a cause celebre in France, but his past support for Israel and his 2014 visit there have made him largely unpopular in Algeria.The case has also become entangled in the diplomatic crisis between Paris and Algiers, which has led to the expulsion of officials on both sides, the recall of ambassadors and restrictions on holders of diplomatic visas.Another point of contention was the sentencing to seven years in prison of French sportswriter Christophe Gleizes in Algiers on accusations of attempting to interview a member of the Movement for the Self-Determination of Kabylie (MAK), designated a terrorist organisation by Algeria in 2021.Both Sansal and Gleizes’s prosecution came amid the latest rise in tensions between Paris and Algiers, triggered in July 2024 when Macron backed Moroccan sovereignty over the disputed Western Sahara, where Algeria backs the pro-independence Polisario Front.- Civil servant turned novelist -An economist by training, Sansal worked as a senior civil servant in his native Algeria, with his first novel appearing in 1999.”The Barbarians’ Oath” dealt with the rise of fundamentalist Islam in Algeria and was published in the midst of the country’s civil war which left some 200,000 people dead according to official figures.He was fired from his post in the industry ministry in 2003 for his opposition to the government but continued publishing.His 2008 work “The German Mujahid” was censored in Algeria for drawing parallels between Islamism and Nazism.He has received several international prizes for his work, including in France and Germany.In recent years Germany has offered refuge to several high-profile prisoners from other countries.The late Russian opposition leader Alexei Navalny was treated at Berlin’s Charite hospital after being poisoned in August 2020.Last year Germany welcomed several other high-profile Russian dissidents as part of a historic prisoner swap with Moscow.

Tabac: un buraliste sur trois vend encore aux mineurs, selon une association antitabac

Un buraliste sur trois vend encore du tabac aux mineurs en toute illégalité, deux fois moins qu’il y a quatre ans, a constaté une association antitabac, qui se réjouit mercredi de cette “baisse significative” mais juge la situation “encore préoccupante”.L’institut d’enquêtes Audirep a mené pendant l’été 2025 sur le territoire national, pour le Comité national contre le tabagisme (CNCT), un millier de “visites mystère” en binôme, lors desquelles un mineur de 17 ans tentait d’acheter du tabac et un adulte contrôlait le respect par le buraliste du refus de vente aux mineurs.Il en est ressorti que près d’un tiers des buralistes acceptent de vendre aux mineurs du tabac (31%) ou un e-liquide de vapotage (32%), malgré l’interdiction remontant à 2009 pour le premier et à 2015 pour les seconds, selon des résultats transmis à l’AFP. Pour les enseignes de vapotage, le résultat est similaire, avec une proportion de 34%.Ces ventes aux mineurs sont plus fréquentes en Île-de-France, dans le Grand Est et les communes de plus de 15.000 habitants, “l’anonymat propre aux grandes villes favorisant le non-respect de la réglementation”, selon le CNCT.En 2021, une précédente enquête (auprès de 403 buralistes) avait montré qu’environ les deux tiers (64%) enfreignaient la loi. La “baisse significative” enregistrée cette année est due à la “mobilisation des pouvoirs publics” et aux actions judiciaires, estime l’association.Mais “la situation demeure préoccupante” car “les produits du tabac demeurent extrêmement accessibles pour les jeunes”, estime le CNCT, notant que huit buralistes sur dix visités (81%) ne demandent pas la carte d’identité de l’acheteur -c’est 77% pour les enseignes de vapotage. “Des progrès ont été faits, mais il faut vraiment poursuivre les efforts”, dit à l’AFP Emmanuelle Béguinot, directrice du CNCT; “nous voyons encore des buralistes condamnés qui continuent à vendre, sans aucun contrôle de l’âge du jeune”. En cas de récidive, l’association souhaite une suspension définitive de la licence du buraliste- et un mécanisme similaire pour les produits du vapotage.”C’est un sujet majeur de la profession, un travail de tous les jours pour obtenir le 100% d’irréprochabilité. Il y a une implication responsable totale de toute la profession, en dépit des scènes quotidiennes d’agressions verbales, d’intimidations ou de techniques toujours plus innovantes de la part des jeunes dans nos établissements”, a réagi la Confédération des buralistes auprès de l’AFP.Le Conseil d’État a rejeté le 1er octobre un recours de l’Alliance contre le tabac qui demandait un renforcement des contrôles d’interdiction de vente de tabac aux mineurs. La plus haute juridiction administrative a estimé que “des actions concrètes sont déjà engagées”, dont des “poursuites disciplinaires systématiques” et des amendes portées à 1.500 euros en juin.Le Conseil a toutefois constaté que l’interdiction de vente aux mineurs était “actuellement très insuffisamment respectée” en France.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Energie: essor rapide des renouvelables, la demande de pétrole se stabilise “vers 2030”, selon l’AIE

Les renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré le changement de politique aux Etats-Unis, indique mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui, dans son scénario médian, voit la demande de pétrole “se stabiliser vers 2030”.Les renouvelables, tirées par l’électricité solaire, voient leur demande croître “plus rapidement que toute autre source majeure d’énergie, dans tous les scénarios” présentés par l’AIE dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales (WEO 2025).Dans ce rapport très attendu, publié au moment où se tient la conférence de l’ONU sur le climat COP30 à Belem, l’AIE présente trois scénarios sur le futur de l’énergie: l’un basé sur les politiques actuelles des pays, déclinant une vision “prudente” du rythme de la transition énergétique; un autre incluant les mesures à adopter pour atteindre la neutralité carbone en 2050, et un scénario médian incluant les mesures déjà annoncées par les Etats.Dans ce dernier, les Etats-Unis – du fait des changements de politiques annoncés – ont en 2035 35% de capacités renouvelables en moins par rapport aux prévisions de 2024, “mais au niveau mondial les renouvelables poursuivent leur expansion rapide”.La Chine en reste le premier marché – et premier fabricant – assurant 45 à 60% du déploiement ces dix prochaines années, dans tous les scénarios.Sur le partage des énergies, les chemins en revanche divergent: dans le scénario médian, la demande de charbon atteint un pic et le pétrole se stabilise “aux environs de 2030”. En revanche, le gaz continue à croître au cours des années 2030 contrairement aux précédentes prévisions, du fait de la nouvelle politique américaine et de prix plus bas.Il y a deux ans, l’AIE avait évoqué un pic de la demande de tous les fossiles (pétrole, charbon, gaz) dès cette décennie.Dans le scénario basé sur les politiques actuelles – le plus conservateur -, la demande de charbon commence à se replier avant la fin de cette décennie mais celle de pétrole et de gaz continue à croître jusqu’en 2050.L’AIE ressuscite ainsi ce scénario, abandonné en 2020 dans un contexte d’élan global de la transition énergétique. Son retour est abondamment commenté par les défenseurs du climat dont certains y voient le signe d’une “pression” américaine sur l’AIE. “En résumé, l’AIE régresse”, a commenté Stephan Singer, du réseau CAN International.Pour Rachel Cleetus, de l’Union of Concerned Scientists, interrogée à Belem, ce scenario “n’est pas représentatif de la réalité de l’accélération (de la transition) dans le monde, ses motivations sont politiques”.Du point de vue de l’AIE, ces scenarios multiples tirent les conséquences de changements de politiques et d’incertitudes économiques, réflétant aussi des “visions des gouvernements concernant l’avenir de l’énergie” qui “divergent largement”, a indiqué le directeur de l’agence Fatih Birol à la presse.- “Deux sujets critiques” -Agence de l’OCDE, l’AIE est aujourd’hui dans le collimateur de la pro-pétrole et climatosceptique administration Trump.”Nous réformerons le fonctionnement de l’AIE ou nous nous retirerons”, avait averti en juillet le secrétaire américain à l’Energie Chris Wright.L’institution, créée en 1974 pour aider les pays riches à affronter le choc pétrolier, a produit depuis les années 2020 des scénarios décrivant un déclin des énergies fossiles et modélisé le chemin à suivre pour atteindre la neutralité carbone, condition pour endiguer le réchauffement.Le rapport, qui appelle à la coopération et reconnaît la préoccupation des gouvernements d’assurer la sécurité énergétique, aborde de nombreux enjeux: boom de la demande d’énergie et notamment d’électricité, tirée par la climatisation, les centres de données et les véhicules propres, et aussi les défis de l’approvisionnement en métaux critiques.Et surtout, sur “deux sujets critiques, le monde est en-deça des objectifs qu’il s’est fixés, insiste-t-il: l’accès universel à l’énergie et le changement climatique”.Les trois scénarios entraîneront le monde au-delà de 1,5°C de réchauffement, et même à presque 3°C d’ici 2100 pour le moins ambitieux. Seul le scénario “neutralité carbone” permettrait, à plus long terme, de revenir sous ce seuil de 1,5°C, souligne l’AIE, qui relève que 2024 a été l’année la plus chaude enregistrée. Dans ce scenario, synonyme de forte adoption des énergies bas carbone, il n’y aurait “pas besoin, dans l’ensemble, (d’investissements) dans de nouveaux champs conventionnels” pour satisfaire la demande en pétrole et gaz, a indiqué Tim Gould, chef économiste Energie de l’AIE.