Espagne: grande manifestation contre Pedro Sanchez accusé de corruption

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Madrid, lors d’une manifestation organisée par le principal parti d’opposition conservateur d’Espagne contre le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, l’accusant de corruption. Les manifestants, dont beaucoup agitaient des drapeaux espagnols, se sont rassemblés sur la Place d’Espagne, au centre de la capitale, et ont scandé “Pedro Sanchez, démissionne !” tout en dénonçant le gouvernement. Le Parti populaire (PP) a appelé au rassemblement après la fuite d’enregistrements audio qui auraient montré qu’une membre du Parti socialiste, Leire Diez, menait une campagne de dénigrement contre une unité de police enquêtant sur des accusations de corruption impliquant la femme de Pedro Sanchez, son frère et son ancien bras droit. Elle a rejeté les accusations, déclarant aux journalistes mercredi qu’elle menait des recherches pour un livre et ne travaillait pas au nom du parti ou de Pedro Sanchez. Elle a également démissionné du parti socialiste. Le leader du PP, Alberto Nunez Feijoo, a accusé le gouvernement de “pratiques mafieuses” dans cette affaire et a déclaré que Pedro Sanchez est “au centre” de multiples scandales de corruption. “Ce gouvernement a tout sali — la politique, les institutions d’État, la séparation des pouvoirs”, a-t-il déclaré lors du rassemblement avant d’exhorter Pedro Sanchez à “se soumettre à la démocratie” et à convoquer des élections anticipées.Le PP a estimé que plus de 100.000 personnes avaient participé au rassemblement, qui avait pour slogan “Mafia ou Démocratie”. Le représentant du gouvernement central à Madrid a évalué la participation entre 45.000 et 50.000. “La date de péremption de ce gouvernement est passée depuis longtemps. Ça devient épuisant”, a déclaré à l’AFP lors du rassemblement Blanca Requejo, une gérante de magasin de 46 ans. Pedro Sanchez a qualifié les enquêtes impliquant des membres de son cercle proche de “campagne de dénigrement” menée par la droite pour saper son gouvernement. Il est arrivé au pouvoir en juin 2018 après avoir évincé son prédécesseur du PP, Mariano Rajoy, lors d’un vote de défiance lié à un scandale de corruption impliquant le parti conservateur. Les sondages récents montrent que le PP a une légère avance sur les socialistes. Les prochaines élections générales sont prévues en 2027.

Marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, tué parce qu’étranger

Quelque 450 personnes ont participé silencieusement à une marche blanche organisée dimanche matin à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, quadragénaire tunisien tué dans le Var le 31 mai par un voisin français, un crime qualifié de terroriste et raciste par la justice.Des proches de la victime, tout comme l’un de ses voisins, de nationalité turque, blessé par balles par l’assaillant à Puget-sur-Argens (Var) et qui portait un bandage à la main droite, ont défilé derrière une banderole “le racisme a de nouveau tué. Justice pour Hichem”.Après une minute de silence, les participants à la marche ont observé une minute de silence avant de scander: “Justice pour Hichem!”.”C’est ignoble ce qu’ils ont fait, ce qu’il a commis. On demande justice”, a expliqué, Mouna Miraoui, cousine de la victime, retenant difficilement ses larmes.”Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la même nationalité ou la même religion qu’on doit détester quelqu’un ou se permettre de le tuer. C’est un être humain qu’on a tué. Qui était en plus très bien intégré là-bas”, a-t-elle poursuivi.”Il était généreux, il aidait tout le monde, il avait la joie de vivre. Le soir du crime, il était avec sa mère au téléphone. Ses derniers mots, c’était +aïe+”, a-t-elle déploré.L’avocat de la famille d’Hichem Miraoui, Sefen Guez Guez, a expliqué que cette marche était “un appel au sursaut républicain, un appel au sursaut pour tous”.”Nous mènerons le combat jusqu’au bout pour que toutes les responsabilités soient tirées, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, parce que ce racisme d’atmosphère, ce qui a visé Hichem, c’est un racisme, c’est une islamophobie, c’est une xénophobie”, a-t-il dénoncé.Selon lui, “le meurtrier s’est nécessairement nourri des discours des politiques: lorsqu’on dit +à bas le voile+, on dit +abattre+. Lorsqu’on parle de submersion migratoire, on désigne l’étranger comme un ennemi. Lorsqu’on parle d’ensauvagement, on place l’étranger comme n’étant pas l’égal du Français”.Cette marche blanche, à laquelle ont participé plusieurs députés LFI de la région tels Manuel Bompard, Sébastien Delogu ou Raphaël Arnault, se voulait non-politique. Une autre marche est prévue dans l’après-midi à Puget-sur-Argens.Le 31 mai, vers 22H00, le suspect de nationalité française, Christophe B., 53 ans, a, selon le parquet antiterroriste (Pnat), “tiré à plusieurs reprises” sur son voisin, Hichem Miraoui, depuis sa voiture. Il avait publié avant et après son acte plusieurs vidéos sur Facebook à caractère raciste.Incarcéré, il a reconnu son crime tout en contestant son caractère raciste et a été mis en examen jeudi pour assassinat terroriste en raison de l’origine.

Iran: plusieurs villes interdisent de promener les chiens

Promener son chien dans la rue est désormais interdit en Iran dans près d’une vingtaine de villes pour des raisons d’hygiène, de sécurité et d’ordre public, ont rapporté dimanche les médias locaux.Certains religieux musulmans considèrent comme impur le fait de caresser un chien ou d’être en contact avec sa salive.  Aucune loi n’interdit toutefois en Iran, pays à majorité musulmane, d’avoir un chien et de nombreux Iraniens sont propriétaires d’animaux domestiques.Certains responsables politiques et religieux y voient cependant le signe d’une certaine opulence et fustigent un symbole de l’influence occidentale.Au moins 17 villes, à l’image d’Ispahan (centre), Yazd (centre), Kerman (sud) et Ilam (ouest) ont interdit ces derniers jours de promener les chiens dans les lieux publics.”Des poursuites judiciaires seront engagées contre les contrevenants”, écrit dimanche sans plus de précisions le quotidien réformateur Etemad, citant un responsable de la ville d’Ilam.A Téhéran, une directive similaire de la police existe depuis 2019 mais l’interdiction n’est dans les faits pas appliquée. Dans la capitale iranienne, nombre de propriétaires promènent ainsi leur chien dans les rues et parcs des quartiers huppés, qui comptent par ailleurs un certain nombre de boutiques dédiées aux animaux de compagnie.”Promener son chien constitue une menace pour la santé publique, la paix et le bien-être”, a affirmé le procureur de la ville d’Hamedan (ouest), Abbas Najafi, cité samedi par le journal Iran, publication du gouvernement.En 2021, 75 députés avaient signé un texte pour condamner la possession d’animaux domestiques, alors qualifiée de “problème social destructeur” pour la société iranienne.En 2017, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait estimé que “posséder des chiens pour des raisons autres que la garde de troupeaux, la chasse et la protection est considéré comme répréhensible”.”Si cette pratique ressemble à celle des non-musulmans, promeut leur culture ou cause du tort et des troubles de voisinage, elle est considérée comme interdite”, avait-il ajouté, alors cité par l’agence Tasnim.En 2016, la ville de Shahin Shahr, dans le sud de l’Iran, avait suscité l’émoi par sa décision de confisquer les animaux domestiques afin de lutter contre la “vulgaire culture occidentale”.

Argent, grands fonds et parcs marins: les enjeux du sommet de Nice

Les dirigeants de la planète se retrouvent à Nice à partir de dimanche pour discuter de “l’urgence” mondiale qui menace les océans. Que faut-il attendre de significatif de cette conférence onusienne?Les ONG et les petits Etats insulaires espèrent que ce sommet, qui s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur, ira au-delà des simples discours sur une série d’enjeux à l’actualité brûlante. – Aires marines (peu) protégées -La création de nouvelles aires marines protégées (AMP) devrait être annoncée à Nice par plusieurs gouvernements, ce qui pourrait permettre d’atteindre 10% de protection au niveau mondial (contre 8,36% aujourd’hui), selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.La communauté internationale s’est fixée un objectif de 30% de protection en 2030 (objectif “30X30”). Mais au rythme actuel, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107, selon .Au-delà de la quantité, la protection doit également être de meilleure qualité, estiment les ONG, car de nombreux pays n’imposent pratiquement aucune règle au sein de leurs parcs marins, autorisant par exemple le chalutage de fond, une pratique de pêche jugée destructrice.Au niveau mondial, seulement 2,7% de l’océan bénéficie des plus hauts niveaux de protection, un chiffre qui tombe à 0,1% pour les eaux de France métropolitaine.- Haute Mer -Un des points-clés pour atteindre l’objectif 30X30 est la ratification du traité sur la Haute Mer, signé par 110 Etats en 2023, qui doit permettre de mieux protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 km – des côtes).A ce jour, 32 pays et l’Union européenne l’ont ratifié et d’autres pourraient le faire la semaine prochaine, alors que la France espérait réunir 60 ratifications à Nice pour permettre une entrée en vigueur du traité dès 2026. Paris entend désormais atteindre ce chiffre avant la fin de l’année 2025.- Exploitation des abysses -La France devrait profiter du sommet pour tenter de convaincre plus de pays de rejoindre la coalition en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins, qui rassemble actuellement 33 pays seulement. Un élargissement de cette alliance enverrait un signal au président américain Donald Trump, qui a décidé unilatéralement d’autoriser cette pratique dans les eaux internationales du Pacifique.Toute annonce sera également surveillée de près à l’approche de la prochaine réunion, en juillet, de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui travaille depuis des années sur l’élaboration d’un code minier. Ce texte doit établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés “biens commun de l’humanité”. – Des actions, pas des mots -A la clôture du sommet, les nations adopteront la déclaration de Nice, un texte de huit pages négocié depuis des mois, qui appelle à une “action urgente” pour l’océan, mais qui n’est pas juridiquement contraignant. “Belles paroles”, “coquille vide”, a critiqué Greenpeace, tandis que l’ambassadeur français pour les océans Olivier Poivre d’Arvor a vanté une déclaration “beaucoup plus ambitieuse” que lors de la dernière conférence sur les océans de Lisbonne (2022).”La déclaration finale n’est pas vraiment le seul résultat. Il est beaucoup plus important, en fait, que les gouvernements s’engagent et qu’ils viennent ici pour dire ce qu’ils pensent individuellement”, tempère Peter Haugan, directeur politique de l’Institut de recherche marine en Norvège. – L’argent compte -La protection de l’océan est le “moins bien financé” des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies (Onu), selon le projet de déclaration de Nice.Pour combler ce retard, les Etats devront mettre de l’argent sur la table, estime Selon Pauli Merriman, du WWF. “Ce qui nous manque encore, c’est l’ambition, le financement et la mise en Å“uvre nécessaires pour combler le fossé… Il ne suffit pas que les gouvernements se présentent à Nice avec de bonnes intentions”, a-t-elle déclaré aux journalistes. Quelque 175 milliards de dollars (153 milliards d’euros) par an sont nécessaires pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022, qui précisait que seulement un peu moins de 10 milliards de dollars au total avaient été investis entre 2015 et 2019.

Argent, grands fonds et parcs marins: les enjeux du sommet de Nice

Les dirigeants de la planète se retrouvent à Nice à partir de dimanche pour discuter de “l’urgence” mondiale qui menace les océans. Que faut-il attendre de significatif de cette conférence onusienne?Les ONG et les petits Etats insulaires espèrent que ce sommet, qui s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur, ira au-delà des simples discours sur une série d’enjeux à l’actualité brûlante. – Aires marines (peu) protégées -La création de nouvelles aires marines protégées (AMP) devrait être annoncée à Nice par plusieurs gouvernements, ce qui pourrait permettre d’atteindre 10% de protection au niveau mondial (contre 8,36% aujourd’hui), selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.La communauté internationale s’est fixée un objectif de 30% de protection en 2030 (objectif “30X30”). Mais au rythme actuel, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107, selon .Au-delà de la quantité, la protection doit également être de meilleure qualité, estiment les ONG, car de nombreux pays n’imposent pratiquement aucune règle au sein de leurs parcs marins, autorisant par exemple le chalutage de fond, une pratique de pêche jugée destructrice.Au niveau mondial, seulement 2,7% de l’océan bénéficie des plus hauts niveaux de protection, un chiffre qui tombe à 0,1% pour les eaux de France métropolitaine.- Haute Mer -Un des points-clés pour atteindre l’objectif 30X30 est la ratification du traité sur la Haute Mer, signé par 110 Etats en 2023, qui doit permettre de mieux protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 km – des côtes).A ce jour, 32 pays et l’Union européenne l’ont ratifié et d’autres pourraient le faire la semaine prochaine, alors que la France espérait réunir 60 ratifications à Nice pour permettre une entrée en vigueur du traité dès 2026. Paris entend désormais atteindre ce chiffre avant la fin de l’année 2025.- Exploitation des abysses -La France devrait profiter du sommet pour tenter de convaincre plus de pays de rejoindre la coalition en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins, qui rassemble actuellement 33 pays seulement. Un élargissement de cette alliance enverrait un signal au président américain Donald Trump, qui a décidé unilatéralement d’autoriser cette pratique dans les eaux internationales du Pacifique.Toute annonce sera également surveillée de près à l’approche de la prochaine réunion, en juillet, de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui travaille depuis des années sur l’élaboration d’un code minier. Ce texte doit établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés “biens commun de l’humanité”. – Des actions, pas des mots -A la clôture du sommet, les nations adopteront la déclaration de Nice, un texte de huit pages négocié depuis des mois, qui appelle à une “action urgente” pour l’océan, mais qui n’est pas juridiquement contraignant. “Belles paroles”, “coquille vide”, a critiqué Greenpeace, tandis que l’ambassadeur français pour les océans Olivier Poivre d’Arvor a vanté une déclaration “beaucoup plus ambitieuse” que lors de la dernière conférence sur les océans de Lisbonne (2022).”La déclaration finale n’est pas vraiment le seul résultat. Il est beaucoup plus important, en fait, que les gouvernements s’engagent et qu’ils viennent ici pour dire ce qu’ils pensent individuellement”, tempère Peter Haugan, directeur politique de l’Institut de recherche marine en Norvège. – L’argent compte -La protection de l’océan est le “moins bien financé” des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies (Onu), selon le projet de déclaration de Nice.Pour combler ce retard, les Etats devront mettre de l’argent sur la table, estime Selon Pauli Merriman, du WWF. “Ce qui nous manque encore, c’est l’ambition, le financement et la mise en Å“uvre nécessaires pour combler le fossé… Il ne suffit pas que les gouvernements se présentent à Nice avec de bonnes intentions”, a-t-elle déclaré aux journalistes. Quelque 175 milliards de dollars (153 milliards d’euros) par an sont nécessaires pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022, qui précisait que seulement un peu moins de 10 milliards de dollars au total avaient été investis entre 2015 et 2019.

Bellamy (LR) juge “légitime” une candidature Retailleau en 2027

L’eurodéputé François-Xavier Bellamy (LR) a estimé dimanche que “si Bruno Retailleau souhaite être candidat” à la présidentielle en 2027, “personne ne peut lui contester qu’il est légitime pour cela”, lors d’un entretien sur France 3.”Il n’a jamais encore dit s’il serait candidat à cette élection. C’est un choix qui lui appartient. C’est un choix d’une telle importance que c’est à lui qu’il revient de se décider sur cette question fondamentale”, a fait observer l’eurodéputé, qui avait soutenu le ministre de l’Intérieur dans la campagne interne à LR pour la présidence du parti, au terme de laquelle Bruno Retailleau s’est largement imposé face à Laurent Wauquiez avec près de trois quarts des suffrages.A propos de ce dernier, qui avait plaidé pour un rassemblement “de Gérald Darmanin à (l’eurodéputée zemmouriste) Sarah Knafo” en vue de 2027, François-Xavier Bellamy a considéré que “notre devoir, c’est de réussir à réunir de nouveau tous les électeurs de droite”.”Certains nous ont quittés pour voter pour Emmanuel Macron parce qu’ils ont cru à la promesse du +En même temps+, ils voient aujourd’hui que le mirage s’est évanoui. D’autres nous ont quittés parce qu’ils se sont tournés vers Éric Zemmour, vers Marine Le Pen. Moi, je n’ai jamais cru que l’avenir était là”, a-t-il ajouté, en appelant à “une droite sans complexe” et “sans lâcheté”.M. Bellamy s’en est notamment pris à Mme Le Pen, qui “continue de marteler que le Rassemblement national n’est pas un parti politique de droite” ou a joint les voix de ses députés à celles de LFI pour “voter la retraite à 60 ans”.L’eurodéputé LR a en revanche considéré que “Jordan Bardella”, qualifié de “figure politique majeure”, “sera évidemment un candidat de très grand talent s’il devait se présenter demain à l’élection présidentielle”.”J’entends dire que le Rassemblement national aujourd’hui devient peut être plus libéral d’un point de vue économique, ou bien parle un peu plus aux entreprises. Je ne vois pas en réalité de changement dans la ligne du parti. La vraie question, c’est que ce qui a mis la France dans le mur, c’est le +en même temps+ macroniste. On ne s’en sortira pas avec un autre +en même temps+”, a-t-il néanmoins mis en garde.

A Grasse, la Centifolia, l’or rose des parfums de luxe

“La plante que nous produisons ici est une matière première haute couture”: à Grasse, au Domaine de la Rose de Lancôme, la récolte de la Centifolia, rose privilégiée des parfums de luxe, se termine.Lancôme, marque de luxe de L’Oréal, qui fête ses 90 ans et dépasse les 4 milliards d’euros de ventes annuelles, n’est pas la seule à récolter ces fleurs à Grasse – dont le savoir-faire en matière de parfums a été classé au patrimoine immatériel de l’Unesco. Dior, Chanel, Louis Vuitton, sont aussi de la partie.Avec sa bâtisse rose à la porte ronde et aux grandes baies vitrées, le Domaine de la Rose, ouvert au public une fois par mois, n’est pas qu’une belle vitrine pour Lancôme. La marque y cultive aussi des fleurs telles la rose Centifolia, le jasmin, la verveine ou encore l’iris qui serviront ses parfums.Dans cette propriété de 7 hectares, achetée par Lancôme en 2020, les “quelques tonnes” de roses Centifolia récoltées seront utilisées dans 14 parfums en édition limitée, vendus au-delà de 200 euros le flacon.Ici, la Centifolia pousse entourée de murets en pierres sèches sur un terrain riche en calcaire et argile, traversé par plusieurs sources d’eau. La récolte, traditionnellement au mois de mai, commence seulement quand la rose a décidé de s’ouvrir. “Si vous ne cueillez pas le jour même… c’est perdu”, souligne Antoine Leclef, responsable des cultures, qui surveille les 40.000 rosiers agricoles du domaine. Entre la récolte et la transformation en absolu (extrait servant à fabriquer les parfums) par l’entreprise Firmenich, “il n’y a pas plus d’une heure et demie”. Il faut 800 kilos de roses pour réaliser un kilo d’absolu. Un orage, le passage d’un sanglier… et la récolte s’effondre. “C’est la règle du luxe, quand il n’y en a plus, il n’y en a plus”, selon la directrice du domaine Lucie Careri, et dans ce cas “il y aura moins de bouteilles” de parfum.- Broderie -“C’est une expertise, comme la broderie à la main, qui peut se perdre”, explique à l’AFP Sabrya Meflah, présidente de Fine Fragrance de International Flavors and Fragrances (IFF), un des plus gros fabricants mondiaux de parfums pour de grandes marques, qui a créé son “Atelier du parfumeur”, une “Villa Médicis” de la profession.”On ne peut pas rivaliser avec des pays comme la Bulgarie ou la Roumanie qui ont des centaines d’hectares de roses, mais la rose que nous avons ici est exceptionnelle. Les volumes étant ce qu’ils sont, il n’y a que des grandes maisons de luxe qui ont une chance de pouvoir se servir”, explique à l’AFP Diane Saurat, experte en parfums du Domaine de la Rose.Grasse attire depuis longtemps les parfums de luxe. Chanel y a un partenariat exclusif avec la famille Mul pour son célèbre Chanel N°5 et est la seule à posséder, depuis 1987, une usine d’extraction en plein champs, évitant les intermédiaires.Dior (LVMH) a également passé des accords d’exclusivité avec plusieurs producteurs grassois. La marque, comme Louis Vuitton et Lancôme, est membre de l’association “Les fleurs d’exception du pays de Grasse” qui promeut l’agriculture biologique locale.”A Grasse, historiquement, le rapport (entre) agriculteur et industriel était plutôt dominant-dominé”, selon Laetitia Lycke, directrice de l’association. Aujourd’hui, des contrats passés entre les grandes entreprises et des jeunes agriculteurs permettent à ces derniers de se lancer. Elle reconnaît aussi d’autres avancées ces dernières années comme celle “d’avoir mis autour de la table dix industriels qui habituellement sont dans la compétition, pour s’accorder sur un cahier des charges pour l’indication géographique” Absolue de Grasse.”On attend aussi que ces grandes maisons nous permettent de réintroduire des plantes oubliées”, ajoute Laeticia Lycke, “cela offrirait des nouveaux débouchés à nos agriculteurs”. “On n’arrivera jamais aux 5.000 producteurs des années 50, parce qu’il n’y a plus la même superficie de terres même si 70 hectares ont été sanctuarisés par le maire” mais “on a encore une belle marge de progression”, ajoute-t-elle. 

A Grasse, la Centifolia, l’or rose des parfums de luxe

“La plante que nous produisons ici est une matière première haute couture”: à Grasse, au Domaine de la Rose de Lancôme, la récolte de la Centifolia, rose privilégiée des parfums de luxe, se termine.Lancôme, marque de luxe de L’Oréal, qui fête ses 90 ans et dépasse les 4 milliards d’euros de ventes annuelles, n’est pas la seule à récolter ces fleurs à Grasse – dont le savoir-faire en matière de parfums a été classé au patrimoine immatériel de l’Unesco. Dior, Chanel, Louis Vuitton, sont aussi de la partie.Avec sa bâtisse rose à la porte ronde et aux grandes baies vitrées, le Domaine de la Rose, ouvert au public une fois par mois, n’est pas qu’une belle vitrine pour Lancôme. La marque y cultive aussi des fleurs telles la rose Centifolia, le jasmin, la verveine ou encore l’iris qui serviront ses parfums.Dans cette propriété de 7 hectares, achetée par Lancôme en 2020, les “quelques tonnes” de roses Centifolia récoltées seront utilisées dans 14 parfums en édition limitée, vendus au-delà de 200 euros le flacon.Ici, la Centifolia pousse entourée de murets en pierres sèches sur un terrain riche en calcaire et argile, traversé par plusieurs sources d’eau. La récolte, traditionnellement au mois de mai, commence seulement quand la rose a décidé de s’ouvrir. “Si vous ne cueillez pas le jour même… c’est perdu”, souligne Antoine Leclef, responsable des cultures, qui surveille les 40.000 rosiers agricoles du domaine. Entre la récolte et la transformation en absolu (extrait servant à fabriquer les parfums) par l’entreprise Firmenich, “il n’y a pas plus d’une heure et demie”. Il faut 800 kilos de roses pour réaliser un kilo d’absolu. Un orage, le passage d’un sanglier… et la récolte s’effondre. “C’est la règle du luxe, quand il n’y en a plus, il n’y en a plus”, selon la directrice du domaine Lucie Careri, et dans ce cas “il y aura moins de bouteilles” de parfum.- Broderie -“C’est une expertise, comme la broderie à la main, qui peut se perdre”, explique à l’AFP Sabrya Meflah, présidente de Fine Fragrance de International Flavors and Fragrances (IFF), un des plus gros fabricants mondiaux de parfums pour de grandes marques, qui a créé son “Atelier du parfumeur”, une “Villa Médicis” de la profession.”On ne peut pas rivaliser avec des pays comme la Bulgarie ou la Roumanie qui ont des centaines d’hectares de roses, mais la rose que nous avons ici est exceptionnelle. Les volumes étant ce qu’ils sont, il n’y a que des grandes maisons de luxe qui ont une chance de pouvoir se servir”, explique à l’AFP Diane Saurat, experte en parfums du Domaine de la Rose.Grasse attire depuis longtemps les parfums de luxe. Chanel y a un partenariat exclusif avec la famille Mul pour son célèbre Chanel N°5 et est la seule à posséder, depuis 1987, une usine d’extraction en plein champs, évitant les intermédiaires.Dior (LVMH) a également passé des accords d’exclusivité avec plusieurs producteurs grassois. La marque, comme Louis Vuitton et Lancôme, est membre de l’association “Les fleurs d’exception du pays de Grasse” qui promeut l’agriculture biologique locale.”A Grasse, historiquement, le rapport (entre) agriculteur et industriel était plutôt dominant-dominé”, selon Laetitia Lycke, directrice de l’association. Aujourd’hui, des contrats passés entre les grandes entreprises et des jeunes agriculteurs permettent à ces derniers de se lancer. Elle reconnaît aussi d’autres avancées ces dernières années comme celle “d’avoir mis autour de la table dix industriels qui habituellement sont dans la compétition, pour s’accorder sur un cahier des charges pour l’indication géographique” Absolue de Grasse.”On attend aussi que ces grandes maisons nous permettent de réintroduire des plantes oubliées”, ajoute Laeticia Lycke, “cela offrirait des nouveaux débouchés à nos agriculteurs”. “On n’arrivera jamais aux 5.000 producteurs des années 50, parce qu’il n’y a plus la même superficie de terres même si 70 hectares ont été sanctuarisés par le maire” mais “on a encore une belle marge de progression”, ajoute-t-elle. 

A Grasse, la Centifolia, l’or rose des parfums de luxe

“La plante que nous produisons ici est une matière première haute couture”: à Grasse, au Domaine de la Rose de Lancôme, la récolte de la Centifolia, rose privilégiée des parfums de luxe, se termine.Lancôme, marque de luxe de L’Oréal, qui fête ses 90 ans et dépasse les 4 milliards d’euros de ventes annuelles, n’est pas la seule à récolter ces fleurs à Grasse – dont le savoir-faire en matière de parfums a été classé au patrimoine immatériel de l’Unesco. Dior, Chanel, Louis Vuitton, sont aussi de la partie.Avec sa bâtisse rose à la porte ronde et aux grandes baies vitrées, le Domaine de la Rose, ouvert au public une fois par mois, n’est pas qu’une belle vitrine pour Lancôme. La marque y cultive aussi des fleurs telles la rose Centifolia, le jasmin, la verveine ou encore l’iris qui serviront ses parfums.Dans cette propriété de 7 hectares, achetée par Lancôme en 2020, les “quelques tonnes” de roses Centifolia récoltées seront utilisées dans 14 parfums en édition limitée, vendus au-delà de 200 euros le flacon.Ici, la Centifolia pousse entourée de murets en pierres sèches sur un terrain riche en calcaire et argile, traversé par plusieurs sources d’eau. La récolte, traditionnellement au mois de mai, commence seulement quand la rose a décidé de s’ouvrir. “Si vous ne cueillez pas le jour même… c’est perdu”, souligne Antoine Leclef, responsable des cultures, qui surveille les 40.000 rosiers agricoles du domaine. Entre la récolte et la transformation en absolu (extrait servant à fabriquer les parfums) par l’entreprise Firmenich, “il n’y a pas plus d’une heure et demie”. Il faut 800 kilos de roses pour réaliser un kilo d’absolu. Un orage, le passage d’un sanglier… et la récolte s’effondre. “C’est la règle du luxe, quand il n’y en a plus, il n’y en a plus”, selon la directrice du domaine Lucie Careri, et dans ce cas “il y aura moins de bouteilles” de parfum.- Broderie -“C’est une expertise, comme la broderie à la main, qui peut se perdre”, explique à l’AFP Sabrya Meflah, présidente de Fine Fragrance de International Flavors and Fragrances (IFF), un des plus gros fabricants mondiaux de parfums pour de grandes marques, qui a créé son “Atelier du parfumeur”, une “Villa Médicis” de la profession.”On ne peut pas rivaliser avec des pays comme la Bulgarie ou la Roumanie qui ont des centaines d’hectares de roses, mais la rose que nous avons ici est exceptionnelle. Les volumes étant ce qu’ils sont, il n’y a que des grandes maisons de luxe qui ont une chance de pouvoir se servir”, explique à l’AFP Diane Saurat, experte en parfums du Domaine de la Rose.Grasse attire depuis longtemps les parfums de luxe. Chanel y a un partenariat exclusif avec la famille Mul pour son célèbre Chanel N°5 et est la seule à posséder, depuis 1987, une usine d’extraction en plein champs, évitant les intermédiaires.Dior (LVMH) a également passé des accords d’exclusivité avec plusieurs producteurs grassois. La marque, comme Louis Vuitton et Lancôme, est membre de l’association “Les fleurs d’exception du pays de Grasse” qui promeut l’agriculture biologique locale.”A Grasse, historiquement, le rapport (entre) agriculteur et industriel était plutôt dominant-dominé”, selon Laetitia Lycke, directrice de l’association. Aujourd’hui, des contrats passés entre les grandes entreprises et des jeunes agriculteurs permettent à ces derniers de se lancer. Elle reconnaît aussi d’autres avancées ces dernières années comme celle “d’avoir mis autour de la table dix industriels qui habituellement sont dans la compétition, pour s’accorder sur un cahier des charges pour l’indication géographique” Absolue de Grasse.”On attend aussi que ces grandes maisons nous permettent de réintroduire des plantes oubliées”, ajoute Laeticia Lycke, “cela offrirait des nouveaux débouchés à nos agriculteurs”. “On n’arrivera jamais aux 5.000 producteurs des années 50, parce qu’il n’y a plus la même superficie de terres même si 70 hectares ont été sanctuarisés par le maire” mais “on a encore une belle marge de progression”, ajoute-t-elle.Â