“Le sang coulait encore”: le calvaire des réfugiés d’El-Facher arrivés au Tchad

Après 11 jours de trajet, Mounir Abderahmane atteint enfin le camp de Tiné, dans la province du Wadi Fira au Tchad, après avoir fui El-Facher, au Soudan, le 25 octobre. Lorsque des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont envahi la ville, il veillait son père, militaire dans l’armée régulière blessé quelques jours plus tôt, à l’hôpital saoudien.”Ils ont appelé sept infirmiers et les ont réunis dans une pièce. Nous avons entendu des coups de feu et j’ai vu le sang couler sous la porte”, raconte avec émotion à l’AFP l’adolescent de 16 ans.La vidéo, comme de nombreuses autres filmées par les FSR lors de leur entrée dans la ville, a été partagée sur les réseaux sociaux. Mounir quitte aussitôt la ville avec son père, qui mourra quelques jours plus tard sur la route qui devait le mener au Tchad.Les FSR, en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023, ont pris le contrôle le 26 octobre de cette ville du Darfour, une région de l’ouest du Soudan déjà ensanglantée dans les années 2000.Deux semaines après la prise de la ville, les réfugiés atteignent le Tchad, à plus de 300 km de là. Une poignée d’entre eux, accueillis dans le camp de transit de Tiné, livrent leurs témoignages à l’AFP.- “Coques d’arachides” -Après 18 mois de siège, tous évoquent une intensification des bombardements à partir du 24 octobre, précédant l’entrée des paramilitaires.Terrés dans des abris de fortune, des dizaines de personnes s’y entassent pour échapper aux drones. Ils n’ont pour seule nourriture “que des coques d’arachides”, raconte Hamid Souleymane Chogar, 53 ans. Le 26 octobre, il s’échappe de sa cachette, “chaque fois que je montais prendre l’air, je voyais dans la rue de nouveaux cadavres, souvent des habitants du quartier que je connaissais”, confie-t-il. Il profite d’une accalmie nocturne pour fuir. Estropié en 2011 lors d’une précédente guerre “à cause des Janjawids” – des milices arabes ayant longtemps persécuté les tribus non arabes du Darfour –, il est hissé sur une charrette qui zigzague dans la ville entre les débris et les cadavres. Leur progression se fait sans parole ni lumière, pour ne pas alerter les paramilitaires. Alors que les phares d’un véhicule des FSR balayent la nuit, Mahamat Ahmat Abdelkerim, 53 ans, se précipite dans une maison avec sa femme et ses six enfants. Le septième a été tué deux jours plus tôt dans une attaque de drone. “Il y avait une dizaine de cadavres, tous des civils. Leur sang coulait encore”, explique-t-il derrière ses lunettes noires, qui cachent un œil gauche perdu quelques mois plus tôt lors d’un bombardement.Mouna Mahamat Oumour, 42 ans, fuit avec ses trois enfants lorsqu’un obus frappe le groupe. “Quand je me suis retournée, j’ai vu le corps de ma tante déchiquetée. On l’a couverte d’un pagne et on a continué”, raconte-t-elle en larmes. “Nous avons marché sans jamais nous retourner”, ajoute-t-elle. Arrivés au sud de la ville, au niveau de la tranchée construite par les paramilitaires pour l’encercler, les cadavres s’accumulent. “Ils remplissent la moitié de ce fossé de deux mètres de large et de trois mètres de haut”, détaille Hamid Souleymane Chogar. Des dizaines ? Des centaines ? Impossible d’estimer leur nombre en pleine nuit, dans cet espace qui s’étend à perte de vue. Des analyses faites par le laboratoire de l’université américaine de Yale à partir d’images satellites croisées avec des vidéos postées par les FSR, évoquent la présence de nombreux corps dans cette tranchées et sur le talus voisin.Samira Abdallah Bachir, 29 ans, a emprunté un autre passage, elle a dû descendre dans la tranchée, sa fille de deux ans dans les bras, ses deux autres enfants, âgés de 7 et 11 ans, marchant derrière elle. “On devait éviter les corps pour ne pas marcher dessus”, décrit-elle.- Un système de racket -Une fois sortis de la ville, les réfugiés subissent un nouveau calvaire. A chaque check-point sur les deux principales routes permettant de quitter la ville, les témoignages évoquent de nouvelles violences, viols et vols contre les populations civiles. Après s’être fait voler son téléphone et son argent, Mahamat Ahmat Abdelkerim doit payer à chaque nouveau check point. “Les FSR ont des téléphones qu’ils mettent sur haut-parleur pour que nous contactions nos proches pour qu’ils nous envoient de l’argent”, décrit-il. Les sommes payées à chaque barrage varient entre 500.000 et un million de livres soudanaises selon les témoignages, soit entre 700 et 1.400 euros. D’autres témoignages évoquent les ciblages ethniques des FSR. Ils disent “Vous êtes des noirs, des esclaves” raconte un réfugié tout juste arrivé à Tiné. “Ils mettent certains hommes de côté, les dépouillent et tirent au hasard sur eux.” Difficile de savoir combien de Soudanais réussiront à se réfugier au Tchad dans les prochaines semaines. Environ 90.000 personnes ont déjà fui la ville d’El-Facher depuis sa conquête par les paramilitaires, selon les derniers chiffres de l’ONULe HCR évoque de son côté “90.000 arrivées dans les trois prochains mois” alors que les violences se poursuivent au Darfour et que les affrontements entre l’armée et les paramilitaires poussent la population à fuir dans la région du Kordofan. “Des relocalisations sont en cours pour permettre de désengorger le camp de transit de Tiné et accueillir de nouveaux réfugiés”, précise Ameni Rahmani, 42 ans, responsable de projet de Médecins Sans Frontières (MSF) à Tiné.”Les arrivées augmentent encore faiblement mais nous sommes prêts à intensifier notre réponse et à renforcer nos équipes sur place.”Côté soudanais, après s’être retiré du Darfour-Nord suite à des attaques de drones sur des structures médicales depuis deux semaines, MSF prévoit d’y redéployer ces prochains jours ses équipes.Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, en a déplacé près de 12 millions d’autres et provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire au monde.

Thieves steal ancient gold from Syria’s national museum, sources say

Thieves made off with several ancient gold ingots from Syria’s national museum in Damascus, a security source and another close to the institution’s management said Tuesday.The museum was spared during Syria’s destructive civil war that ran from 2011 to late last year, and houses priceless artefacts dating back to antiquity.The robbery took place overnight from Sunday to Monday, with the source close to the management telling AFP that “six items were stolen from the so-called classical wing” — one of the museum’s most important sections, home to artefacts from the Hellenistic, Roman and Byzantine eras.They described the items as gold ingots, without specifying their age or provenance.The security source separately confirmed the details.A manager at the museum declined to comment, saying only that the institution “is closed for security reasons and will reopen next week”.Syrian authorities have also not officially confirmed the burglary.Another security source said “several employees and guards at the museum were detained” after the theft, and were “subjected to interrogation before being released”.An official from the department overseeing Syria’s museums told AFP on condition of anonymity that security forces had forbidden employees from entering the exhibition halls since the incident.AFP journalists who visited the museum found it was closed — as it is every Tuesday — with no outward signs of anything amiss.The national museum had shut its doors due to fears of looting shortly before longtime ruler Bashar al-Assad was deposed last December by an Islamist coalition. It reopened in January.The institution’s collections include tens of thousands of items from Syria’s long history, ranging from prehistoric tools to Greco-Roman sculpture to pieces of Islamic art.During the civil war, many pieces stored elsewhere in the country were brought to the facility for safekeeping.The war saw archaeological sites bombed, museums looted and many artefacts stolen, generating millions of dollars for traffickers.

Macron commémore le 11-Novembre et honore les incorporés de force dans l’armée allemande

Emmanuel Macron a présidé mardi les cérémonies du 107e anniversaire de l’Armistice de 1918 sur les Champs-Elysées et à l’Arc de Triomphe, rendant aussi hommage aux Alsaciens et Mosellans enrôlés de force à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.Les cérémonies du 11-Novembre marquent la fin de la Première Guerre mondiale mais sont dédiées à tous les soldats tombés pour la France, quels que soient les conflits.Le chef de l’Etat a débuté son programme en mettant en lumière le sort des “Malgré-Nous” de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’environ 130.000 Alsaciens et Mosellans qui, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, avaient dû intégrer l’armée allemande.Environ 40.000 de ces hommes ne sont jamais revenus: 30.000 ont péri lors des combats ou en captivité et 10.000 à 12.000 sont portés disparus.Le sort des “Malgré-Nous”, accusés après la guerre d’avoir trahi, est longtemps resté tabou et demeure un sujet douloureux.Emmanuel Macron, accompagné du Premier ministre Sébastien Lecornu, de la ministre des Armées Catherine Vautrin et de la ministre déléguée Alice Rufo, a assisté au dévoilement d’une plaque à l’Hôtel national des Invalides.Cette cérémonie avait pour but “de leur rendre hommage, conformément à la volonté du chef de l’Etat de reconnaître et d’enseigner la tragédie des +Malgré-Nous+”, selon l’Elysée.Emmanuel Macron a remercié les invités présents de “porter cette mémoire”. “Elle est gravée maintenant dans la pierre de cette enceinte. Il faudra continuer de la transmettre”, a-t-il dit.Sur les Champs-Elysées, le président a ensuite déposé une gerbe tricolore devant la statue de l’homme d’Etat Georges Clemenceau, surnommé “le père de la victoire” pour son rôle dans la Première Guerre mondiale.Puis son convoi a remonté l’avenue jusqu’à l’Arc de Triomphe. Sous les notes de La Marseillaise, Emmanuel Macron a rendu honneur au drapeau et passé en revue les troupes, avant de se recueillir devant la tombe du Soldat inconnu.Les commémorations ont réuni une multitude de personnalités politiques, comme le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Macron commémore le 11-Novembre et honore les incorporés de force dans l’armée allemande

Emmanuel Macron a présidé mardi les cérémonies du 107e anniversaire de l’Armistice de 1918 sur les Champs-Elysées et à l’Arc de Triomphe, rendant aussi hommage aux Alsaciens et Mosellans enrôlés de force à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.Les cérémonies du 11-Novembre marquent la fin de la Première Guerre mondiale mais sont dédiées à tous les soldats tombés pour la France, quels que soient les conflits.Le chef de l’Etat a débuté son programme en mettant en lumière le sort des “Malgré-Nous” de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’environ 130.000 Alsaciens et Mosellans qui, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, avaient dû intégrer l’armée allemande.Environ 40.000 de ces hommes ne sont jamais revenus: 30.000 ont péri lors des combats ou en captivité et 10.000 à 12.000 sont portés disparus.Le sort des “Malgré-Nous”, accusés après la guerre d’avoir trahi, est longtemps resté tabou et demeure un sujet douloureux.Emmanuel Macron, accompagné du Premier ministre Sébastien Lecornu, de la ministre des Armées Catherine Vautrin et de la ministre déléguée Alice Rufo, a assisté au dévoilement d’une plaque à l’Hôtel national des Invalides.Cette cérémonie avait pour but “de leur rendre hommage, conformément à la volonté du chef de l’Etat de reconnaître et d’enseigner la tragédie des +Malgré-Nous+”, selon l’Elysée.Emmanuel Macron a remercié les invités présents de “porter cette mémoire”. “Elle est gravée maintenant dans la pierre de cette enceinte. Il faudra continuer de la transmettre”, a-t-il dit.Sur les Champs-Elysées, le président a ensuite déposé une gerbe tricolore devant la statue de l’homme d’Etat Georges Clemenceau, surnommé “le père de la victoire” pour son rôle dans la Première Guerre mondiale.Puis son convoi a remonté l’avenue jusqu’à l’Arc de Triomphe. Sous les notes de La Marseillaise, Emmanuel Macron a rendu honneur au drapeau et passé en revue les troupes, avant de se recueillir devant la tombe du Soldat inconnu.Les commémorations ont réuni une multitude de personnalités politiques, comme le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Macron commémore le 11-Novembre et honore les incorporés de force dans l’armée allemande

Emmanuel Macron a présidé mardi les cérémonies du 107e anniversaire de l’Armistice de 1918 sur les Champs-Elysées et à l’Arc de Triomphe, rendant aussi hommage aux Alsaciens et Mosellans enrôlés de force à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.Les cérémonies du 11-Novembre marquent la fin de la Première Guerre mondiale mais sont dédiées à tous les soldats tombés pour la France, quels que soient les conflits.Le chef de l’Etat a débuté son programme en mettant en lumière le sort des “Malgré-Nous” de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’environ 130.000 Alsaciens et Mosellans qui, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, avaient dû intégrer l’armée allemande.Environ 40.000 de ces hommes ne sont jamais revenus: 30.000 ont péri lors des combats ou en captivité et 10.000 à 12.000 sont portés disparus.Le sort des “Malgré-Nous”, accusés après la guerre d’avoir trahi, est longtemps resté tabou et demeure un sujet douloureux.Emmanuel Macron, accompagné du Premier ministre Sébastien Lecornu, de la ministre des Armées Catherine Vautrin et de la ministre déléguée Alice Rufo, a assisté au dévoilement d’une plaque à l’Hôtel national des Invalides.Cette cérémonie avait pour but “de leur rendre hommage, conformément à la volonté du chef de l’Etat de reconnaître et d’enseigner la tragédie des +Malgré-Nous+”, selon l’Elysée.Emmanuel Macron a remercié les invités présents de “porter cette mémoire”. “Elle est gravée maintenant dans la pierre de cette enceinte. Il faudra continuer de la transmettre”, a-t-il dit.Sur les Champs-Elysées, le président a ensuite déposé une gerbe tricolore devant la statue de l’homme d’Etat Georges Clemenceau, surnommé “le père de la victoire” pour son rôle dans la Première Guerre mondiale.Puis son convoi a remonté l’avenue jusqu’à l’Arc de Triomphe. Sous les notes de La Marseillaise, Emmanuel Macron a rendu honneur au drapeau et passé en revue les troupes, avant de se recueillir devant la tombe du Soldat inconnu.Les commémorations ont réuni une multitude de personnalités politiques, comme le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Après la dermatose, les éleveurs des Alpes reconstituent leurs troupeaux

D’imposantes Montbéliardes sortent prudemment du camion: Tomate, Rome, Sexy et Oasis arrivent pour reconstituer le troupeau de Nicolas Prud’homme, éleveur laitier à Saint-Ferréol, en Haute-Savoie, frappé par l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse.Touché par l’épizootie, une partie de son cheptel, soit 68 bêtes, a été abattu cet été. “C’était une période très difficile, avec des moments durs à vivre”, confie pudiquement le Savoyard, également président du syndicat FDSEA pour le canton de Faverges.Mais ce matin ensoleillé de novembre, le sourire lui revient.”Celle-là, elle m’avait tapé dans l’oeil quand je l’ai vue”, lâche l’éleveur, en désignant Oasis: “elle est puissante, a un bon bassin, de bons aplombs, une mamelle encore fonctionnelle après cinq veaux”.”Le troupeau c’est un effectif, comme un club de foot”, explique Nicolas Prud’homme. Les élevages ont leurs vedettes, les éleveurs recherchent une star, “un peu comme un Ousmane Dembélé” : “c’est le travail de toute une vie”.Cet été, il a perdu deux bêtes de grande valeur pour leur génétique, leur production et leur morphologie, et plusieurs autres pas loin d’être aussi des championnes.Le geste fraternel de son confrère Thierry Dumoulin qui a accepté de lui vendre Oasis, au lieu de la garder pour son propre élevage, le touche d’autant plus : “On ne veut pas la charité. Mais faire l’effort de nous vendre un animal comme ça, c’est phénoménal.” – Lot par lot -“Autant faire plaisir à des éleveurs qui ont quand même eu le mérite de se sacrifier pour les autres”, commente le vendeur, venu de Savoie. Si les confrères n’avaient pas abattu leurs troupeaux, “peut-être qu’on n’aurait pas été touché pareil”, dit-il. Un esprit de solidarité lié aussi à une situation malheureusement familière: dans les années 1990, sa famille avait perdu ses bêtes dans l’épidémie de brucellose. Il le sait, c’est un “traumatisme pour l’éleveur”. Cet été fatal pour ses bêtes, Nicolas Prud’homme “va y penser toute sa vie. Mais je pense qu’il a de quoi rebondir”, espère Thierry Dumoulin.Trois vaches la semaine passée, huit la veille au matin puis trois dans l’après-midi. Les arrivées se poursuivront la semaine prochaine. Par petits lots, pour une acclimatation en douceur des animaux, dont le lait sert à produire du reblochon.Pour stopper la propagation de la maladie, transmise via des insectes piqueurs mais qui n’atteint pas l’homme, les autorités avaient imposé d’abattre toutes les bêtes d’un troupeau vivant ensemble dès qu’un cas était détecté. La mesure, très contestée par les syndicats Coordination rurale et Confédération paysanne, s’est doublée d’une campagne massive de vaccination. Sur 2.700 animaux abattus en France, plus de 1.700 l’ont été dans une zone se partageant entre la Haute-Savoie, la Savoie et l’Ain, premier épicentre de la maladie désormais plus présente dans les Pyrénées.- Faire ses comptes -Pour reconstituer les élevages laitiers des Alpes, il faut 500 ou 600 vaches, selon Cédric Laboret, président de la Chambre d’agriculture Savoie Mont Blanc. “Aujourd’hui, plus des deux tiers des animaux ont déjà été trouvés et amenés dans les fermes”, estime-t-il. Tout la filière a répondu à l’appel: Etat et préfecture, mutuelle, banques, coopératives et interprofession (lait, fromagers, affineurs…), syndicat, etc. L’Aftalp par exemple, l’association des fromages traditionnels des Alpes, a organisé une importante cagnotte de soutien.Nicolas Prud’homme n’a pas encore fait ses comptes. Les dossiers d’indemnisation sont encore en cours, il estime avoir pour l’instant touché un tiers des sommes promises. A l’achat, une vache revient à 2.400-2.500 euros en moyenne par tête.”Il nous faudra cinq ans pour que nos exploitations soient au niveau d’avant crise”, avance-t-il, en invitant la ministre Annie Genevard à revenir “pour faire un bilan”. Les agriculteurs attendent également l’issue de l’enquête sur l’origine de la contamination. “Parce que sinon, il n’y a pas de raison que ça ne se reproduise pas”, met en garde Cédric Laboret.

Foot: Cristiano Ronaldo affirme que le Mondial-2026 sera “à coup sûr” son dernier

Le Portugais Cristiano Ronaldo a déclaré mardi que la Coupe du Monde 2026 serait la dernière de sa carrière, alors qu’il entame la fin de l’un des parcours les plus exceptionnels de l’histoire du football.Interrogé par visio-conférence lors d’un forum sur le tourisme à Ryad pour savoir si le Mondial-2026, qui aura lieu cet été aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, serait son dernier, le quintuple Ballon d’or a répondu: “oui, à coup sûr, j’aurai 41 ans et je pense que ça sera le moment”.Ronaldo a également évoqué sa retraite, réaffirmant qu’il raccrocherait bientôt les crampons “soyons honnêtes, quand je dis bientôt, cela signifie probablement encore un ou deux ans”, a-t-il affirmé.Le Portugal n’est pas encore qualifié pour la prochaine Coupe du monde, mais pourrait l’être en battant l’Irlande jeudi.Ronaldo a rejoint le club saoudien d’Al-Nassr en 2023 après son deuxième passage à Manchester United.Depuis son arrivée en grande pompe en Arabie saoudite, d’autres joueurs de renom l’ont rejoint dans la Saudi Pro League, à l’image de son ancien coéquipier au Real Madrid Karim Benzema, et le royaume s’est vu attribuer l’organisation de la Coupe du monde 2034.Sous l’impulsion du prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, le plan de réformes Vision 2030 ambitionne d’ouvrir le pays et diversifier son économie largement dépendante du pétrole. Le sport tient une place prépondérante dans cette stratégie. Malgré une carrière exceptionnelle, Ronaldo, capitaine des Lusitaniens, n’a pas encore réussi à mener le Portugal à la victoire en Coupe du monde.Il s’était toutefois approché du trophée en 2006, lorsque le Portugal s’était incliné face à la France en demi-finale.  Il a en revanche remporté l’Euro-2016 avec son pays.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Irlande, la bataille pour le climat se joue dans les champs

Dans une ferme du sud de l’Irlande, des colliers high-tech contrôlent la santé des vaches, la salle de traite fonctionne à l’énergie solaire et éolienne. Objectif: la neutralité carbone, dans un pays où 40% des émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur agricole.Les émissions de cette ferme battue par les vents ont chuté de 27% depuis le lancement du projet Farm Zero C en 2021, se félicite auprès de l’AFP Padraig Walsh, l’un des responsables de cette initiative unique en Irlande qui fait travailler ensemble des agriculteurs, la coopérative laitière Carbery regroupant plus de 1.100 producteurs, et des chercheurs du laboratoire BiOrbic.”Nous essayons de créer un système neutre en carbone et économiquement viable”, explique-t-il. Pour concrétiser cette ambition, de nouvelles pratiques ont été mises en place dans cette ferme à Bandon, qui compte 250 vaches laitières.Des trèfles sont cultivés afin de réduire l’usage d’engrais chimiques : la plante, de la famille des légumineuses, est capable de capter l’azote de l’air et de le transformer en nutriments pour les plantes.Les vaches ont été équipées de colliers connectés permettant de surveiller leur état de santé. Ces appareils doivent permettre d’améliorer le suivi sanitaire des animaux, et ainsi de réduire les émissions de gaz de ces ruminants, notamment de méthane. La salle de traite, elle, fonctionne à 80% à l’énergie solaire et éolienne.Enfin, des haies et des broussailles ont été plantée, offrant un refuge aux pollinisateurs et aux oiseaux.Mais le méthane représente encore environ trois quarts de l’empreinte carbone du site, indique Padraig Walsh.Alors, le projet Farm Zero C explore plusieurs pistes, dont la génétique des troupeaux et le recours à des additifs alimentaires, pour réduire les émissions des vaches, et collecte des données sur la séquestration du carbone dans les sols.- Objectifs climatiques -L’expérimentation Farm Zero C fait figure de modèle alors que l’agriculture compte pour près de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’Irlande, bien au-delà de la moyenne européenne, à 12%.L’agriculture irlandaise, dominée par l’élevage, la production laitière et comptant un cheptel de 7 millions de têtes de bétail, dégage même davantage de gaz à effet de serre que les secteurs des transports et des l’énergie réunis. Les bovins rejettent du méthane en ruminant et l’utilisation d’engrais libère du protoxyde d’azote — le troisième gaz à effet de serre le plus puissant après le dioxyde de carbone et le méthane.Les prairies verdoyantes du pays sont désormais au cœur du débat sur la manière dont Dublin peut tenir ses promesses climatiques: dans le cadre des objectifs de l’UE, l’Irlande doit réduire d’ici 2030 ses émissions de 40% par rapport aux niveaux de 2005.Toutes les mesures préconisées par Farm Zero C ne seront pas forcément adoptées ailleurs, mais “nous recommandons aux agriculteurs d’essayer une ou deux choses sur leurs exploitations”, explique M. Walsh.”Les agriculteurs se sentent un peu diabolisés, alors qu’ils ont déjà fait beaucoup d’efforts pour réduire leurs émissions à leurs propres frais. Ils ont besoin de plus de soutien”, plaide-t-il. “Ici, il n’y a que des exploitations familiales, et elles sont toutes sous pression”.- Changement sociétal -Mais aux championnats annuels de labour, qui mettent à l’honneur les méthodes agricoles traditionnelles et attirent chaque année des centaines de milliers de visiteurs, ces expérimentations sont accueillies avec scepticisme.”Faire de l’agriculture durable doit être viable d’un point de vue économique”, souligne Mary Garvey, agricultrice de 47 ans. “Les agriculteurs les plus âgés ont passé la moitié de leur vie à rendre leurs terres plus fertiles pour l’élevage, et aujourd’hui on leur demande de revenir en arrière”, déplore-t-elle.Selon l’auteur et militant écologiste John Gibbons, les puissants lobbies agroalimentaires ainsi que les politiques gouvernementales sont les principaux responsables du bilan climatique du secteur agricole. Le secteur laitier irlandais, qui s’est fortement développé après la levée des quotas laitiers de l’UE en 2015, a été stimulé par des incitations gouvernementales, ce qui a abouti à une hausse des émissions, dit-il.”Nous avons besoin d’un modèle agricole plus diversifié, avec moins de bovins, et davantage de cultures maraîchères, de productions biologiques”, analyse-t-il pour l’AFP.Selon lui, même avec les progrès technologiques, les émissions ne baisseront pas de manière significative sans un changement sociétal vers un système alimentaire davantage basé sur les végétaux.