40 ans après, des stades ultra-sécurisés pour éviter un nouveau Heysel

Le drame du Heysel, qui avait fait 39 morts et environ 500 blessés à Bruxelles le 29 mai 1985, a bouleversé le football européen en conduisant l’UEFA à durcir les normes de sécurité dans les stades qui sont devenus ultra-sécurisés.”Cette tragédie a à coup sûr été l’élément fondateur de toutes les mesures de sécurité prises aujourd’hui dans tous les stades d’Europe”, a indiqué mercredi à l’AFP le commissaire Roland Vanreusel, adjoint du responsable police lors de la finale de Coupe des clubs champions entre la Juventus Turin et Liverpool.La tragédie d’Hillsborough, le 15 avril 1989, a fini de convaincre l’instance européenne de revoir ses normes en terme de sécurité. Cet autre drame avait fait 97 morts au stade de Sheffield, en Angleterre, lors de la demi-finale de la Coupe entre Liverpool et Nottingham Forest. Des victimes là aussi mortes piétinées en raison d’un mauvaise gestion de la foule.Aujourd’hui, les stades d’Europe sont des enceintes ultra-sécurisées.Le progrès le plus significatif a été la suppression des places debout mise en place dès 1990. Les sièges, même s’ils ne sont pas utilisés, empêchent les mouvements de foule.Une autre évolution concernent la compartimentage des différents blocs des tribunes. Désormais, il est impossible de passer d’un bloc à un autre.En 1985, au Heysel, les supporteurs anglais et italiens n’étaient séparés que “par des barrières aussi fragiles que des grillages de cages à poules”, rappelle Roland Vanreusel.Autre évolution: la responsabilisation des clubs à qui il incombe d’assurer la sécurité du public.Lors du drame de 1985, la sécurité était l’affaire de l’UEFA, de la police de Bruxelles et de la gendarmerie belge. – Les clubs responsables -Ce partage de commandement des services d’ordre avait été voulu par la gendarmerie pour une histoire de prestige, alors que ce corps n’avait pas l’expérience d’un match de foot.Aujourd’hui, un commandement unique responsabilise les clubs ou les fédérations quand il s’agit d’une équipe nationale.En France, le club est le premier acteur de la sécurité à l’intérieur du stade, celle à l’extérieur incombant aux autorités.Il doit désigner un responsable sécurité, mettre en place un dispositif clair, avec du personnel de sécurité (agents privés, stewards) chargé de la régulation des flux, des fouilles, de la détection d’objets interdits et de la gestion des incidents courants. La police n’intervient dans le stade qu’à la demande de l’organisateur.L’instauration d’un système de double barrière, aux abords puis à l’entrée du stade, permettant de mieux gérer les flux, est aussi un progrès initié après le drame du Heysel.Il faut ajouter le système de billetterie censé empêcher un supporteur d’une équipe de se retrouver au milieu des fans de la formation adverse.”Toutes ces mesures, si elles avaient été prises à l’époque, auraient permis d’éviter ces dizaines de morts. Cela dit, je ne comprends toujours pas pourquoi l’UEFA avait décidé de faire jouer ce match dans un stade aussi vétuste que ce Heysel”, regrette Roland Vanreusel. Remis à neuf, aux normes de l’UEFA, le stade du Heysel avait été en grande partie détruit et reconstruit pour accueillir l’Euro-2000 de football. Si elle est en ordre du point de vue de la sécurité, l’enceinte, baptisée stade Roi Baudouin et située à deux pas de l’Atomium, est devenue désuète en matière de confort par rapport aux arènes les plus modernes.Mais faute d’accord politique, l’ambition de la Belgique de se doter d’un stade national répondant aux normes actuelles reste pour l’heure lettre morte.

40 ans après le Heysel, le commissaire Vanreusel “entend encore les cris” des victimes

Le 29 mai 1985, le drame du Heysel faisait 39 morts lors de la finale de la Coupe des clubs champions entre la Juventus Turin et Liverpool: 40 ans plus tard, le Belge Roland Vanreusel reste traumatisé par les “cadavres et les cris de ceux qui étaient en train de mourir”.”Je suis marqué à jamais. Ce que je retiens surtout, ce sont les cris de douleur de ces gens qui mouraient étouffés et ceux, de joie, des supporteurs qui fêtaient la victoire de la Juve, ignorant le drame qui venait de se jouer”, raconte l’ancien commissaire de police dans un entretien à l’AFP.Le Bruxellois, 38 ans à l’époque des faits, adjoint du commissaire en chef et chargé de la gestion des grands événements, témoigne de son “sentiment d’impuissance” le soir de la catastrophe.”Je m’étais rendu à Liverpool quelques semaines avant le match. La police anglaise m’avait alors dit que les supporters des Reds étaient parmi les plus sages d’Angleterre. A Anfield, il n’y avait d’ailleurs pas de grillages entre les tribunes et le terrain”, se souvient-il.”Malheureusement, plusieurs milliers d’Anglais sont arrivés ivres à Bruxelles. Ils ont pris place dans un stade vétuste, avec des tribunes en terre battue et des morceaux de brique qui se détachaient, en n’étant séparés des tifosis que par de simples grillages”.Et quand, à 19h20, près d’une heure avant le début du match, les fans anglais présents dans les tribunes X et Y prennent d’assaut la tribune Z où se trouvent des centaines d’Italiens, la situation devient incontrôlable. Des centaines de fans s’amassent les uns sur les autres, compressés, étouffés. En plus des 39 morts, il y aura 500 blessés.- “J’ai cherché mon fils” -“Le stade avait été divisé en deux. Une partie était sécurisée par mes équipes de la police de Bruxelles, l’autre par la gendarmerie nationale. Les gendarmes n’avaient aucune expérience des matches de foot. C’est la première fois qu’ils mettaient les pieds dans ce stade d’un autre âge qui n’aurait jamais dû accueillir 60.000 spectateurs”, raconte l’ex-policier.”Le commandant de gendarmerie, le capitaine Mahieu, avait remplacé au pied levé l’officier chargé du commandement tombé malade deux jours avant la rencontre, explique-t-il. Il n’avait placé que dix malheureux hommes entre les supporteurs des deux camps, alors qu’il aurait fallu au moins un peloton de 30 hommes, comme je l’avais fait dans le secteur sous ma responsabilité. Ces pauvres gendarmes ont été balayés par la foule”.”C’était un cauchemar!”, lance Roland Vanreusel. “Alors qu’un drame se déroulait, que les blessés, les morts s’accumulaient, des supporters chantaient et criaient de joie de l’autre côté du stade”.”Au milieu de ce chaos, j’ai cherché mon fils de 15 ans qui devait se trouver dans cette funeste tribune Z. Je suis allé à sa recherche, de cadavre en cadavre”, explique-t-il. “Il faut se remettre dans le contexte de l’époque, il n’y avait ni téléphone portable, ni internet. Je n’ai été rassuré qu’une heure plus tard. Voyant les corps allongés à l’entrée du stade, mon fils avait fait demi-tour”.Il justifie sa décision de conseiller à son chef de faire jouer le match: “il le fallait, comment aurait-on pu retenir 60.000 personnes hyper-excitées? Cela aurait été un carnage. Avec combien de morts en plus?”.L’ancien commissaire dit n’avoir “rien vu du match, sauf le pénalty tiré par Michel Platini qui a donné la victoire à la Juve”.”Le Français a sauté de joie alors qu’il savait qu’il y avait des morts. Cela m’a dégoûté du foot à vie”, conclut-il.

Roland-Garros: face à Sinner, l’exploit ou la “der” pour Gasquet

Opposé jeudi au N.1 mondial Jannik Sinner, le presque retraité Richard Gasquet s’offre une affiche de gala devant le public français à Roland-Garros pour ce qui devrait être, sauf surprise majuscule, le dernier match de sa carrière.Après le vibrant hommage offert dimanche à la légende Rafael Nadal et ses 14 titres porte d’Auteuil, le court Philippe-Chatrier pourrait être le théâtre d’une nouvelle cérémonie d’adieux émouvante pour “Richie”, qui a indiqué en octobre qu’il mettrait un terme à sa carrière à Roland-Garros, à près de 39 ans.Comme pour l’Espagnol, peu de détails ont filtré sur l’hommage prévu pour l’un des chouchous du public français en cas de défaite.”C’est sûr que l’affiche est belle quand tu es en fin de carrière et que tu joues peut-être ton dernier match. Je ne peux pas rêver mieux”, a commenté Gasquet, après sa victoire au premier tour contre son compatriote Terence Atmane (121e).Vingt ans après une victoire au Masters 1000 de Monte-Carlo contre le N.1 d’alors Roger Federer, qui avait achevé de le révéler, le virtuose du revers à une main s’apprête sans doute à boucler la boucle contre le nouveau roi du circuit.Sinner, qui s’est défait lundi du Français Arthur Rinderknech (75e), s’attend déjà à devoir composer avec la chaude ambiance du Central. “Le public, en général, a été très respectueux (lundi, Ndlr), (…), ils n’ont rien contre moi”, a réagi l’Italien après sa victoire, louant la carrière de Richard Gasquet, qui “a beaucoup apporté au sport, pas seulement en France”.Le respect est manifestement mutuel. En février, juste après l’annonce de la suspension pour trois mois de Sinner à la suite de contrôles positifs à un anabolisant, son aîné avait salué un “type formidable, très gentil sur le court” et s’était réjoui par avance de son retour rapide sur le court. L’an passé, au même stade de la compétition, le natif du Haut-Adige tout juste auréolé d’un premier titre en Grand Chelem à l’Open d’Australie n’avait laissé aucune chance au Biterrois et s’était imposé en trois sets (6-4, 6-2, 6-4), sa troisième victoire en autant de confrontations entre les deux joueurs.- “Capable de tout” -Depuis, l’Italien de 23 ans est devenu le N.1 mondial incontesté, a accroché deux autres tournois majeurs à son palmarès (US Open 2024 et Open d’Australie 2025) et reste sur une série de 15 victoires en Grand Chelem.Que peut alors espérer Gasquet, absent du 3e tour de Roland-Garros depuis 2018, face à un Sinner qui est sur une série de 62 victoires face aux joueurs classés hors du top 20?”Richard, c’est un champion exceptionnel. Tu ne sais jamais ce qu’il peut faire. Il est capable de tout”, l’a encouragé Arthur Rinderknech après sa défaite contre Sinner.”Je l’admire énormément. J’espère que ses jambes seront fraîches comme à ses 20 ans. Ça lui donnera une chance au moins de rivaliser”, espère-t-il.Gasquet, qui joue son 22e Roland-Garros – un record dans l’ère Open – pourra s’inspirer du Varois, qui a mené 4-0 au début du 3e set et enflammé le public du Chatrier, profitant d’un trou d’air de l’Italien, avant que ce dernier ne réagisse.Autres sources d’inspiration éventuelles pour l’ex-N.7 mondial: Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon, membres comme Gasquet du club officieux des “nouveaux Mousquetaires” et dont les adieux au tennis professionnel avaient été particulièrement soignés.Pour le dernier match de sa carrière, en 2022 à Roland-Garros, Jo-Wilfried Tsonga avait pris un set au Norvégien Casper Ruud, futur finaliste. Quelques mois plus tard, au Masters 1000 de Paris, Gilles Simon s’était lui offert deux succès de prestige contre Andy Murray et Taylor Fritz.

Foot: Reims-Metz, dernier appel pour la Ligue 1

Une semaine après le barrage aller (1-1), Reims et Metz ont rendez-vous jeudi (20h30) au Stade Auguste-Delaune pour le match de la peur, qui offrira au vainqueur une place en Ligue 1.Aucune équipe n’a su prendre l’avantage au terme d’une première manche tendue et fermée au Stade Saint-Symphorien, qui a donné un aperçu de l’enjeu immense que revêt cette double confrontation pour l’économie des deux clubs.Entre-temps, Reims a été battu largement par Paris (3-0) en finale de la Coupe de France, dans un match relégué au second plan par la perspective, pour le club de la Marne, de se retrouver en Ligue 2 au terme d’une saison chaotique.”La coupe était une parenthèse, commente l’entraîneur Samba Diawara. Une belle parenthèse, malgré la fin, qui n’était pas notre avantage.”En dépit de la défaite, cette rencontre aura permis aux joueurs, au moins le temps d’un match, de se réconcilier avec leur public, quelques jours après le boycott de Metz-Reims par les Ultras.”Ce qu’ils nous ont apporté au Stade de France, on ne se l’est jamais imaginé, affirme Diawara. Voir le virage tout en rouge, voir le soutien d’autant de personnes… S’imaginer qu’ils puissent être aussi nombreux lors du match de demain, ça nous donne de la force.”Son homologue messin Stéphane Le Mignan se méfie de ce soutien: “On a travaillé pour être encore plus fort qu’au match aller parce que l’adversaire sera certainement plus fort, par rapport au fait qu’il sera chez lui.””Le contexte est différent, le match est un peu différent, l’adversaire, qui était un peu attentiste sur le match aller, peut-être content du match nul, va faire plus sur le retour, anticipe-t-il. Il ne faut pas qu’on soit dans le calcul, il faut tenter des choses, c’est comme cela qu’on a été toute la saison.”- “Faire abstraction de la peur” -À Metz, Reims a été bousculé lors de la première période, comme trop souvent cette saison, ce dont a bien conscience l’arrière-gauche rémois Sergio Akieme: “Il faudra faire une bonne entame de match, rester bien solide, avoir le contrôle du jeu et gérer bien les transitions.”Le Stade de Reims devrait pouvoir compter sur son ailier Junya Ito, absent au match aller, pour apporter plus de danger et épauler son compatriote Keito Nakamura.En face, les Grenats souhaitent retrouver l’élite un an après l’avoir quittée au terme d’un barrage, déjà. Stéphane Le Mignan se méfie de cette comparaison: “Ce n’était pas le même scénario l’an dernier, beaucoup d’éléments étaient un peu différents mais toutes les expériences sont enrichissantes et j’espère que les joueurs qui ont vécu celui-là appréhendent le match différemment.” Mais ce n’est pas ce barrage perdu contre Saint-Étienne la saison dernière qui fera la différence, selon le latéral droit Kévin Van den Kerkhof: “On a pas mal de jeunes joueurs aussi. Sur un match, je ne sais pas s’il faut de l’expérience, je dirais qu’il faut de la personnalité. Essayer de faire abstraction de cette peur, cette appréhension de ne pas réussir.”

Human traffickers sentenced in freezing deaths of 4 Indian nationals

Two human traffickers were sentenced Wednesday for their roles in a smuggling operation that resulted in the 2022 deaths of four Indian nationals, including a three-year-old and an 11-year-old, the US Department of Justice said.Harshkumar Ramanlal Patel, 29, was sentenced to over 10 years in prison for organizing logistics and co-conspirator Steve Anthony Shand, 50, was sentenced to over six years for picking up migrants in the United States.A jury convicted the duo for their work in a “large-scale human smuggling operation that brought Indian nationals to Canada on fraudulent student visas and then smuggled them into the United States,” justice officials said.In January 2022, amid severe weather, Patel and Shand attempted to smuggle 11 Indian nationals from Canada into the United States on foot, the DOJ said, adding the recorded wind chill temperature was -37.8 degrees Celsius (-36 degrees Fahrenheit). A US Border Patrol agent found Shand’s van stuck in the Minnesota snow, where Shand claimed there were no other people stranded out in the cold.But five more people emerged from the fields, including one who was airlifted to a hospital for lifesaving care. Shand was arrested along with two migrants. But the family of four was not found until the Royal Canadian Mounted Police found their frozen bodies in an isolated area in Canada. “The boy was wrapped in a blanket with his father’s frozen glove covering his face,” the DOJ said.”Every time I think about this case I think about this family — including two beautiful little children — who the defendants left to freeze to death in a blizzard,” said Acting US Attorney Lisa D. Kirkpatrick. 

Camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane

Le président américain Donald Trump a subi mercredi un nouveau camouflet judiciaire, alors qu’un tribunal américain a bloqué les droits de douane dits “réciproques” imposés depuis début avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Si les trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les Etats-Unis d’augmenter les surtaxes que le pays impose sur ses importations, ils ont estimé que ces dernières relevaient d’une prérogative du Congrès et que M. Trump avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.Ils considèrent que le président ne peut pas invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels afin d’instituer ces droits de douane, pour “imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon le jugement que l’AFP a pu consulter.Pour les juges, les décrets pris depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche “outrepassent les pouvoirs accordés au président dans le cadre de la loi IEEPA (permettant d’agir en cas d’urgence économique, NDLR) pour réguler les importations via l’usage de droits de douane”.Cela concerne à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl, et la surtaxe d’au moins 10% imposée le 2 avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 50% selon les pays d’origine.La loi IEEPA “permet au président de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”, a rappelé le tribunal.Mais toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle”, ont insisté les juges.Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges, qui n’est pas nommé, a estimé en effet que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé une décision de “juges non élus” qui n’ont “pas le pouvoir de décider comment gérer convenablement une urgence nationale”.”Le président Trump a juré de placer les Etats-Unis en premier et le gouvernement est décidé à utiliser tous les leviers du pouvoir exécutif pour répondre à cette crise et restaurer la grandeur américaine”, a ajouté ce porte-parole, Kush Desai.Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.- Principale arme commerciale -De son côté, le chef de file de la minorité démocrate à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Gregory Meeks, a estimé dans un communiqué que la décision venait confirmer que “ces droits de douane sont un abus illégal du pouvoir exécutif”.Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes déposées ces dernières semaines, l’une par une alliance de douze Etats américains, notamment l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines.Ils reprochaient précisément à Donald Trump d’utiliser une loi qui ne lui permettait pas d’utiliser des mesures d’urgence pour imposer des droits de douane, un pouvoir que la Constitution américaine attribue au Congrès, un argument repris donc par le tribunal.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a utilisé les droits de douane comme principale arme de politique commerciale mais également d’incitation à la réindustrialisation du pays et de moyen de pression sur d’autres pays.Le 2 avril, il a notamment présenté ses droits de douane dits “réciproques”, censés concerner l’ensemble des pays dans le monde, avant de reculer face à la chute des marchés financiers, accordant une pause de 90 jours au-delà de 10% de droits de douane, afin d’ouvrir la porte à des négociations commerciales.Après une réplique de Pékin, qui a augmenté ses droits de douane en réponse à ceux imposés par Washington, les deux premières puissances économiques mondiales se sont répondues coup pour coup jusqu’à les porter à respectivement 125% et 145%, au-delà de la surtaxe existante avant le 2 avril.Les deux pays se sont finalement entendus mi-mai sur un retour à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.Vendredi, Donald Trump s’en est par ailleurs pris à l’Union européenne, assurant qu’elle ne “cherchait pas d’accord” commercial avec les Etats-Unis, menaçant d’imposer 50% de droits de douane sur les produits en provenance des 27, avant de reculer en annonçant une pause sur cette surtaxe jusqu’au 9 juillet.

Camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane

Le président américain Donald Trump a subi mercredi un nouveau camouflet judiciaire, alors qu’un tribunal américain a bloqué les droits de douane dits “réciproques” imposés depuis début avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Si les trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les Etats-Unis d’augmenter les surtaxes que le pays impose sur ses importations, ils ont estimé que ces dernières relevaient d’une prérogative du Congrès et que M. Trump avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.Ils considèrent que le président ne peut pas invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels afin d’instituer ces droits de douane, pour “imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon le jugement que l’AFP a pu consulter.Pour les juges, les décrets pris depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche “outrepassent les pouvoirs accordés au président dans le cadre de la loi IEEPA (permettant d’agir en cas d’urgence économique, NDLR) pour réguler les importations via l’usage de droits de douane”.Cela concerne à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl, et la surtaxe d’au moins 10% imposée le 2 avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 50% selon les pays d’origine.La loi IEEPA “permet au président de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”, a rappelé le tribunal.Mais toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle”, ont insisté les juges.Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges, qui n’est pas nommé, a estimé en effet que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé une décision de “juges non élus” qui n’ont “pas le pouvoir de décider comment gérer convenablement une urgence nationale”.”Le président Trump a juré de placer les Etats-Unis en premier et le gouvernement est décidé à utiliser tous les leviers du pouvoir exécutif pour répondre à cette crise et restaurer la grandeur américaine”, a ajouté ce porte-parole, Kush Desai.Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.- Principale arme commerciale -De son côté, le chef de file de la minorité démocrate à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Gregory Meeks, a estimé dans un communiqué que la décision venait confirmer que “ces droits de douane sont un abus illégal du pouvoir exécutif”.Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes déposées ces dernières semaines, l’une par une alliance de douze Etats américains, notamment l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines.Ils reprochaient précisément à Donald Trump d’utiliser une loi qui ne lui permettait pas d’utiliser des mesures d’urgence pour imposer des droits de douane, un pouvoir que la Constitution américaine attribue au Congrès, un argument repris donc par le tribunal.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a utilisé les droits de douane comme principale arme de politique commerciale mais également d’incitation à la réindustrialisation du pays et de moyen de pression sur d’autres pays.Le 2 avril, il a notamment présenté ses droits de douane dits “réciproques”, censés concerner l’ensemble des pays dans le monde, avant de reculer face à la chute des marchés financiers, accordant une pause de 90 jours au-delà de 10% de droits de douane, afin d’ouvrir la porte à des négociations commerciales.Après une réplique de Pékin, qui a augmenté ses droits de douane en réponse à ceux imposés par Washington, les deux premières puissances économiques mondiales se sont répondues coup pour coup jusqu’à les porter à respectivement 125% et 145%, au-delà de la surtaxe existante avant le 2 avril.Les deux pays se sont finalement entendus mi-mai sur un retour à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.Vendredi, Donald Trump s’en est par ailleurs pris à l’Union européenne, assurant qu’elle ne “cherchait pas d’accord” commercial avec les Etats-Unis, menaçant d’imposer 50% de droits de douane sur les produits en provenance des 27, avant de reculer en annonçant une pause sur cette surtaxe jusqu’au 9 juillet.